Cet article est la suite de : https://www.richardjeanjacques.com/2023/02/1940-le-diamantaire-de-religion-juive.html
J aurais aimé recevoir des renseignements de la Ville de Versailles, mais !!!!
Dans l' histoire des "Asscher" que j ai relatée dans mon article précédent, Joseph et Louis Asscher avaient créé une taillerie de diamants à Versailles, les travaux avaient dû démarrer en 1920.
Nous aurions pu, dès 1407 à Paris, devenir une place importante du diamant en Europe.
Guillebert de Mets était un copiste flamand du xve siècle, échevin de Grammont, né vers 1390-1391 et mort après 1436. Il est connu pour être l'auteur d'une Description de Paris (1434). Selon lui Hermann et ses artificieux "taillaient les diamants de diverses formes"
Puis vint Mazarin qui vers 1640, adorait les beaux diamants en particulier "Le Grand Mazarin"qui est un diamant ayant notamment appartenu au cardinal Mazarin puis transmis à la royauté française au décès de celui-ci. Il a été porté par 4 rois, 4 reines, 2 empereurs et 2 impératrices.
C'est un diamant rose fantaisie de 19,07 carats.
Il a orné le diadème de l’Impératrice Marie-Louise commandé par Napoléon Ier au joaillier François-Régnault Nitot.
En 1887, le gouvernement français a vendu aux enchères des objets appartenant à la Couronne de France, dont les diamants de la Couronne et notamment celui-ci. Il a appartenu au joaillier Frédéric Boucheron, puis à la famille De Wries.
Mazarin avait fait venir à Paris des spécialistes hollandais qui travaillèrent pour toutes les cours d'europe et auxquels Mazarin confia les 12 plus gros diamants de la couronne de France afin de les retailler.
Mais à la mort de Mazarin , cette petite industrie déclina et à la fin du XVIII ° siècle, il ne restait que 75 lapidaires .
Le sieur Charles-Alexandre de Calonne, comte d'Hannonville, qui fut un magistrat, un économiste et homme politique, né à Douai en 1734 et mort à Paris en 1802, ministre et controleur général des finances de Louis XVI, tenta de faire revivre cet art de la taille du diamant et soutint un étranger nommé Schabracq qu'il subventionna pour installer 27 meules au faubourg saint antoine.
Il vous faut lire mon article sur Schabracq : https://www.richardjeanjacques.com/2013/01/la-manufacture-royale-de-taille-de.html
Mais la révolution se chargea de couler cet ambitieux projet, et après 15 années ne restait plus que quelques diamantaires isolés sur la Capitale.
1921 Inauguration de l'Amsterdam à Versailles
Trois frères qui aimaient la France vinrent de Hollande, et pour les raisons que j ai expliquées dans mon article sur les Asscher , décidèrent de faire construire aux portes de Versailles (2 Kms 400 du Chateau de Versailles) une taillerie de diamants.
L'aspect extérieur du batiment ressemble à un chateau de style Hollandais, c'est celui ci qui fut inauguré en grand pompe en 1921 par le Ministre du Travail.
La presse de l'époque relata l'évènement dans de nombreux journaux
UNE FETE FRANCO-HOLLANDAISE INAUGURATION PAR M. DANIEL-VINCENT D'UNE TAILLERIE DE DIAMANTS A VERSAILLES "L' Amsterdam" est une usine modèle qui dresse aux portes mêmes de Versailles une jolie demeure hollandaise; tous les Parisiens, tous les étrangers, en se rendant à la cité du roi, pourront admirer en passant cette fabrique moderne, qui est une réplique de la merveilleuse usine que MM. Asscher possèdent à Amsterdam. En l'honneur de l'inauguration, se trouvaient côté du ministre du Travail, le général Dubail, grand chancelier de la Légion d'honneur, le général Malleterre, M. Loudon, ministre des Pays-Bas, et tous les représentants de l'industrie diamantaire. La cérémonie cammença par la visite des ateliers où la lumière entre à fots, du réfectoire, des lavabos des ouvriers. Comme le disait AI. Le Guéric, secrétaire du syndicat des ouvriers diamantaires, " nous désirions un atelier, vous nous donnez un palais"
Mais Mrs Asscher ont pensé que cela ne suffisait pas de doter la France d'une taillerie de diamants unique, ils ont décidé que les apprentis seraient choisis parmi les orphelines de la guerre, poursuivant ainsi leur apostolat charitable.
M. Joseph Asscher parla de l'industrie diamantaire qui occupe en France plusieurs milliers d'ouvriers et qui va, désormais, en occuper un plus grand nombre. En termes exquis, Ie ministre des Pays-Bas, M. Loudon, donna la véritable signification de cette réunion, qui montrait mieux que tous les discours, la profondeur, la sincérité de l'amitié franco-hollandaise. Il vanta les qualités de la femme française. Enfin M. DanielVincent, ministre du Travail, dit quelle importance le gouvernement français attachait à la création de cette usine modèle qui cimentait les bonnes relations entre la Hollande et la France. Au milieu des applaudissements il nomma M. Joseph Asscher officier de la Légion d'honneur. En vérité, ce fut là une belle fête de l'amitié franco-hollandaise et du travail.
1921 devint Officier
La revue "Nature" du 12 Novembre 1921
Revue "La Nature" Un Cliveur de la taillerie de Versailles
Les trois Asscher pour commémorer l'entente Franco-Hollandaise, vécue pendant la grande guerre de 1914-18 avaient décidé de réserver la plupart des emplois aux orphelins de guerre.
le journaliste de l'époque Jacques Boyer nous invite à visiter la taillerie en nous arrêtant d'abord dans le bureau des experts qui examinent les diamants bruts, d'abord à l'oeil nu, puis à la loupe pour se rendre compte des "Crapauds" (expression très imprécise pour décrire les défaults dans le diamant)
Les diamants étaient marqués au pinceau par des signes particuliers, destinés à fournir des indications aux cliveurs ou aux scieurs.
Le diamant, très pointu, apres avoir été assujetti à l aide d'un ciment fusible, à l'extrèmite d'un manche en bois, le cliveur disposait de manière identique, un diamant a travailler. Avec le premier il faisait une entaille dans la partie de la gemme qu'il désirait détacher et introduisait un couteau d'acier sur lequel il frappait un grand coup. Le diamant se fendait en deux, et le cliveur répètait autant de fois que necessaire cette opération. (Quelques fois, le diamant va se cliver en plusieurs morceaux)
Après le clivage du diamant venait le sciage, ici les rangées de machines pour scier les diamants. Mais on sciait les pierres qui renfermaient beaucoup de défectuosités, mais que leur "sens " ne permet pas de cliver, car le fil à un sens. Le sciage se pratiquait avec des rondelles circulaires en bronze phosphoreux ayant 6 à 8 centimètres de diamètre pour quelques dixièmes d'épaisseur,ensuite le sciage s'opèrait à une vitesse de rotation de 4 à 5000 tours
Le Débrutage au tour
Après le clivage ou le sciage, les diamants subissaient le débrutage, premier polissage assez grossier qui s'opérait soit à la main, soit au tour. Dans le premier cas , le débruteur ou la débruteuse frottait l' un contre l'autre deux diamants enchassés comme pour le clivage à l extrémité d'un manche de bois.
Il fallait un effort considérable pour ce travail. Le Débruteur se mettait au dessus d'une petite boite destinée à receuillir la précieuse poussière produite par l' usure des deux diamants, bien que dans l usine versaillaise, on l'executait comme sur la photo ci-dessus le plus souvent à la machine, en plaçant le diamant sur un mandrin spécial, et l'ouvrier (re)appuyait l' autre diamant emmanché sur un grand burin et l'approchait de la gemme enchassée sur le tour. Il fallait s'arrêter quand le diamant avait acquis un brillant mat et une forme assez voisine de celle que le "polissage ou taille " acheverait de lui donner.
Une batterie de tours à scier le diamant
Le Polissage ou taille: les polisseurs (ses)
Restait le polissage, les polisseurs avaient besoin pour cela d'un outillage varié. Ils commençaient d'abord par mettre les diamants ebauchés dans des dopps. Sorte de petites cupules en cuivre soutenues par une tige de même métal et destinées à les maintenir dans une position fixe au cours du travail.
Au moyen d’une flamme de gaz, ils chauffaient dans chacune de ces coquilles métalliques un alliage de plomb et d'étain, puis, quand le bain entre en fusion, ils y enfoncaient la pierre a polir de maniere que la face à user emerge seule de la masse pâteuse. Dans les ateliers de la taillerie Versaillaise,, un sertisseur alimentait en dopps 4 à 5 polisseurs^, et il répetait la mme operation, environ 200 fois par jour. Aussi les poussieres de plomb qui impregnent constamment les doigts de ces ouvriers et les vapeurs qu’ils respirent pendant le chauffage de l'alliage métallique finissent par les intoxiquer.
Le luxe engendre parfois des maux insoupconnés. Nos jolies mondaines en paradant au theatre ou dans un salon ne se doutent certes pas que leurs rivieres de diamants ont tué peut-étre le pauvre sculpteur de leur étincelant bijou!(Jacques Boyer en 1921)
Diamant brut dans son "Dopp" (copyright Charles Roussel)
En revanche, les polisseurs au plateau ne risquaient pas leur santé oomme leurs camarades, surtout dans les locaux spacieux, clairs, et bien ventilés de la taillerie versaillaise. Confortablement assis devant un établi appelé a moulin » en termes techniques, ils commencaient par fixer la tige support du dopp dans une pince à vis speciale, puis ils pressaient la face de la gemme à tailler contre une meule horizontale en fonte de fer recouverte d'huile d'olives et de poussiere diamantée. Ce mélange s'infiltre petit à petit dans le metal de la meule et avec la poussiere microscopique provenant de l’usure de la pierre precieuse, constitue une sorte de "lime à diamant" qui, animée d'une vitesse de 2400 tours par minute, va assez vite en besogne. De temps en temps au cours de l'operation, chaque ouvrier devait verifier les resultats obtenus; il se servait pour cela d'une loupe qui lui permettait de se rendre compte des stries produites par l'usure et qu’il lui fallait faire disparaitre . Quand il jugeait le polissage d'une face achevée, il enlevait le dopp de sa pince et le repassait au sertisseur. Celui-ci le portait à nouveau sur le bec Bunsen pour ramollir l’alliage qui emprisonnait le diainant, puis le ressertissait dans la masse pâteuse, en mettant au jour un autre plan de la pierre.
Cette facette subissait alors un polissage identique et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on ait realisé la
forme desiree pour la gemme.
1928 dans la revue "La représentation diplomatique"
1929 dans la revue Le Génie Civil à propos du béton armé
CONSTRUCTIONS CIVILES
La taillerie de diamants de Versailles. -- En 1921, une importante société de diamantaires d’Amsterdam et de Paris a fait construire a Versailles, dans un quartier éloigné du centre, une taillerie de diamants analogue a celle d’Amsterdam appartenant à la meme maison, et constituant en meme temps un centre d’apprentissage pour ce métier trés particulier.
La Technique des Travauux décrit, dans son numéro de novembre, cet établissement construit sur les plans de M. Wybo, architecte parisien, dans des conditions qui satisfont à tous les desiderata de l’hygiéne du travail.
Le premier étage comporte une trés grande salle de taille, précédée d’une salle de sciage et de
" débrutage"; au deuxieme étage sont une salle de taille plus petite, et une salle de débrutage mécanique. Les combles sont occupés principalement par le réfectoire et le local de récréation des apprentis; le rez-de-chaussée est consacré au logement du concierge, aux vestiaires, a des locaux accessoires; en sous-sol, on trouve une salle de coffres-forts des portes de sureté, des réservoirs et des pompes. L’ossature générale du batiment, en béton armé, est calculée pour une surcharge de 700 kg/m”, non compris le poids des machines, de facon a éviter des vibrations des planchers incompatibles avec la taille du diamant. Les fenétres jouent naturellement ici un role essentiel, et on leur a donné le maximum possible de surface.
Arbre généanlogique de Louis Asscher
1931 dans les nouvelles de Versailles
Sous le titre : « Diamants et Diamantaires », notre distingué confrère Monsieur Ernest Raynaud vient de faire paraître dans le « Petit Journal » une série d’articles des plus intéressants sur les « marchands et sculpteurs de soleil ». Ecrits dans une forme attrayante et claire — comme un diamant — ces articles nous font assister à un captivant voyage dans un monde curieux et pittoresque, au cours duquel M. Ernest Raynaud, décrivant la vie et les mœurs de « ’ces habiles artisans, de ces commerçants actifs qui marquent des trésors », nous expose l’état de la crise mondiale qui sévit actuellement sur cette industrie et ce commerce de luxe ; il nous transporte à Amsterdam, « la capitale de la taille des pierres précieuses », à Anvers « la métropole de leur négoce », à Londres, à Bruges, .en Afrique du Sud, à Paris, à Saint-Claude, dans le Jura, le centre de là taille du diamant en France, ... à Versailles. Un de ces articles est en effet consacré à la Taillerie de Versailles dont nos concitoyens connaissent l’existence par la construction élégante élevée depuis une dizaine d’années avenue de Picardie. Grâce à l’amabilité de notre grand confrère la « Petit Journal » et à celle de M. Ernest Raynaud, nous mettons sous les yeux de nos lecteurs cet intéressant article :
VISITE A LA TAILLERIE DE DIAMANTS DE VERSAILLES Si les centres de la taille du diamant sont aujourd’hui Amsterdam, et Anvers, Paris, jadis, fut quelque temps, la capitale de cette industrie délicate. Mazarin y avait attiré un nombre de spécialistes flamands qui travaillèrent bientôt pour toutes les cours d’Europe. Le cardinal lui-même leur confia, poulies retailler, les douze plus gros diamants de la couronne. Mais après la mort de l’illustre prélat, les tailleries parisiennes perdirent leur prépondérance au bénéfice de Gand qui fut, à son tour, détrônée par Amsterdam. Cependant, la région parisienne a encore ses tailleries de diamants. Certes, elles sont moins vastes, elles sont moins belles que celles d’Amsterdam... et l’on n’y travaille pas davantage. C’est à se demander, pour peu que persiste la crise, actuelle, si ces ateliers ne devront pas être un jour transformés en des musées où l’on montrera aux écoliers des mannequins figés dans l’attitude hiératique de ces sculpteurs de soleil, dont l’art était légendaire au temps où l’on taillait encore le diamant... Ironie ? Mais non, regret sincère et que rend plus vif en moi le souvenir de la visite que j’ai faite à la taillerie de diamants qui dresse, sur la route de Picardie, à Versailles, sa fine silhouette- de château hollandais.
Hollandais?... Vous n’en serez pas étonné, je pense, quand vous saurez qu'elle a été édifiée par cette maison Asscher qui possède, dans la « Venise du Nord », la plus belle diamanterie du monde. MM. Asscher ont, en effet, tenté de renouer, sur le sol de l’Ile-de-France, la vieille tradition que les efforts de Mazarin, puis ceux de Calonne, ceux de Lelong-Brunet, en 1848. de Philippe aîné, en 1852, de Roulina, en 1860 et 1872, n’avaient point réussi à maintenir. C’est en 1921 que MM. Asscher inaugurèrent, en présence d’un ministre français, leur taillerie versaillaise à laquelle ils donnèrent le nom d’ « Amsterdam ». Ils prirent comme apprentis des pupilles de la nation à qui ils inculquèrent l’art délicat de la taille et qui sont maintenant d’excellents ouvriers et ouvrières. Ils créèrent en même temps, pour leur personnel, une maison d’habitation, un terrain de jeux et des cours de perfectionnement. Bâtiment élégant, avec sa façade en briques roses et blanches, sa grande porte dont deux lanternes à facettes encadrent le plein cintre, ses larges baies vitrées par lesquelles s’engouffre dans les ateliers la clarté cent pour cent du jour : telle se présente l’« Amsterdam ».
Si l’on ne savait point que l’on se trouve ici chez des Hollandais, on le comprendrait d’emblée, je suppose, dès le seuil franchi, tant tout ici est propre. Loin de moi, certes, d’insinuer que les maisons françaises ne le sont pas. Mais, et je ne suis pas seul à le dire, il y a un genre de propreté qui n’appartient qu’à la Hollande et qui fait, mon Dieu oui, que ce pays soit le seul au monde où l’on ne mépriserait point de coucher dans les étables tant elles y sont soigneusement entretenues. ... Donc, nous voici à l’intérieur de la taillerie de Versailles. En plus petit, et avec moins de salles, on retrouve ici la diamanterie-mère d’Amsterdam. Il n’est que la courtoisie du directeur qui ne soit point, ici... réduite à l’échelle. Celui-ci, M. Van Amerongen, issu de nombreuses générations de diamantaires amstellodamois, adore son métier et le plus grand plaisir qu’on lui puisse faire est de lui en parler. Comme j’étais précisément venu le voir pour cela, nous nous entendîmes très vite. j’ai dit tout à l’heure que nos diamanteries ne travaillaient pas ; Rectifions vite : elles travaillent au ralenti, pour autant que le leur permet la fameuse loi de réglementation de la production... pour autant que le leur permet, surtout, la loi plus sévère encore de la demande. Plus heureux qu’à Amsterdam, je visitai la taillerie versaillaise, alors que ses ouvriers l’animaient. C’est donc là que j’ai vu travailler le diamant. Les phases de la taille J’ai vu, tout d’abord, l’expert examiner à la loupe le diamant qu’on lui avait apporté, puis tracer dessus, à l’encre de Chine, les « fils de la pierre » qui indiqueront au cliveur la marche à suivre pour éliminer les crapauds, les impuretés. J’ai vu ensuite le cliveur, qui, avec son couteau d’acier et son petit marteau, partage la pierre suivant les indications qu’elle porte et dans le « sens » qui convient —- car le diamant, comme le bois, a un sens naturel. J’ai admiré le sang-froid et la maîtrise de cet ouvrier qui, d’un coup de marteau maladroit, pourrait briser une fortune. J’ai vu le scieur devant ses scies automatiques qui tournent à la vitesse prodigieuse de 3.600 à 4.000 tours a la minute. On scie les pierres qui ont de nombreux défauts mais que leur « sens » ne permet pas de cliver. Puis le débruteur qui modèle la pierre au tour, afin de préparer sa besogne au polisseur. Puis le polisseur. C’est lui le véritable tailleur du diamant. Jusqu’ici, la précieuse pierre est comme un être dont on a modifié. le corps mais auquel manque encore l’âme. Le polisseur va la lui insuffler en permettant au miraculeux pouvoir de réfringence de la pierre des dieux de produire ses effets de lumière. Le sertisseur monte la pierre sur le « dop » et le polisseur va ainsi pouvoir lui faire subir l’épreuve décisive, de la meule. Pour chaque face du diamant, il faut recommencer l’opération, et certains diamants ont 58 facettes! Un petit bain bouillant d’acide, et le diamant, enfin dégagé, de sa gangue de ténèbres, apparaît limpide, éblouissant, prêt, a être monté sur les griffes des bagues, des diadèmes ou des couronnes. Ernest RAYNAUD.
1937 dans la "Revue diplomatique"
Joseph Asscher est décédé à Deauville (Calvados), 20-08-1937
Dans mon article précédent
J ai explique ce qui était arrivé pendant et après la guerre 39-45 à la branche Française, en Hollande, ce fut tout différent.
Seuls dix membres de la famille Asscher et quinze des cinq cents polisseurs ont survécu à l'Holocauste . Bien qu'autrefois la capitale mondiale du polissage des diamants, l'industrie du diamant en Amsterdam a été pratiquement anéantie pendant la guerre, y compris l'Asscher Diamond Company. Anvers s'est ensuite imposé comme un important centre de polissage de diamants.
En 1946, Joop et Louis Asscher ont été invités à utiliser leur expertise pour démarrer une nouvelle entreprise à New York , mais ils ont choisi de rester dans leur maison d'Amsterdam et de reconstruire l'Asscher Diamond Company.
Sur le facebook de la ville de Versailles, j ai pu trouver cette photo et ce texte.
Ce bâtiment original était au départ une diamanterie construite en 1920 par des hollandais, les Frères Asscher, chargés quelques années plus tôt de tailler le célèbre Callinan, plus gros diamant jamais trouvé.
Proche de Paris, la société s’attachait à développer le rôle social, en employant et donnant une formation à des orphelins de la guerre et autres pupilles de la Nation. En 1953, le bâtiment est récupéré par la Ville de Versailles, suite à la faillite de l’industrie. Une école pour fille y est installée pour finalement devenir un lycée professionnel.
J'aurais aimé que la Royal Asscher Company de Hollande me réponde sur l histoire de la maison en France et son rapport avec la maison Hollandaise. J ai expliqué comment Louis Asscher a sauvé l' entreprise française mais en Hollande il n en fut pas de même avec Abraham Asscher .
Après la guerre, Asscher et Cohen furent accusés par un jury d'honneur juif d'avoir contribué par leur adhésion à ce qui était arrivé aux Juifs néerlandais et il leur fut interdit à jamais d'exercer une activité dans une organisation juive.(Les evènements étaient de la plus haute gravité) Asscher entra dans une telle colère qu'il renonça à être membre de la communauté juive. Une des conséquences est qu'il n'a pas voulu être enterré au cimetière juif de Muiderberg, mais au cimetière de Zorgvlied à Amsterdam. Wikipédia.Dommage , j'espère ne pas avoir fait d'erreurs.
J'ai fini par trouver l'acte de décès de Louis Asscher décédé le 14 septembre 1962 à Paris
Les cinquième et sixième générations de la famille Asscher en Hollande, sont à la tête d'une entreprise internationale. Edward Asscher, père travaille en collaboration avec sa fille Lita et son fils Mike.
En mars 2020, Edward Asscher a annoncé sa retraite de l'entreprise. Avec son départ, sa fille Lita Asscher et son fils Mike Asscher seront co-présidents du cabinet.
En 1921 le journaliste Jacques Boyer écrivait :
Telles sont, rapidement resumées, les differentes operations qui s'executet actuellement dans les
ateliers de l'Amsterdam de Versailles à laquelle nous souhaitons de devenir bientôt l'egale des puissantes tailleries neerlandaises. Puissent la plupart des diamants bruts de l’Afrique du Sud, du Bresil ou des Indes venir se debarrasser de leur gangue grossiere dans la ville, du Grand Roi et raviver leurs feux, grâce à l'habilete des tailleurs versaillais. '
Cela n'a pas duré et de nos jours, la taillerie est devenue un Lycée