La vraie histoire de la Joaillerie, débarrassée des storytellings des publicistes, par Jean-Jacques RICHARD Maitre Artisan Joaillier,
Expert judiciaire en gemmologie et joaillerie , admis à l'Honorariat.
Dessin de la Toison D'Or du Roi Louis XV par (dessin par Lucien Hirtz pour Germain Bapst, 1889)Cliquez sur les photos pour les agrandir
Beaucoup de certitudes, mais...différentes les unes des autres, c'est donc un sujet difficile à aborder. Même Pierre Bellemare s'y est attelé, mais je préfère les recherches de Bleue Marine Massard (article dans l'Objet d'Art de février 2011) et je vais essayer de complèter son travail.
Une certitude, le Roi Louis XV, qui est membre de l Ordre de la Toison d'Or tient à se faire fabriquer un "insigne" à la hauteur de ceux que portent les souverains étrangers qui en sont membres, mais tant qu'à le créer, autant qu'il soit plus riche et plus beau que celui des autres.
Il demande à Jacqmin de lui fabriquer "une Toison d'Or", on peut s'imaginer que Jacqmin va proposer un dessin qui évolue petit a petit et qu'il va pouvoir proposer certaines pierres du trésor Royal pour rentrer dans la composition de cet insigne , puisqu'il était "Garde des pierreries du Roi".
Car ainsi que nous l'indique Bleue Marine Massard, il n'était pas que Joaillier et garde des pierreries du Roi, il en assurait l'entretien, la réparation, etc , mais aussi il devait gérer les affaires quotidiennes des joyaux de la couronne.
Jacqmin était fils de Maître-marchand Joaillier et il a certainement fait son apprentissage dans l atelier familial du quai de l horloge, Lors de sa réception comme Maître le 9/3/17551 , il est déclaré cautionné par son père, une ordonnance de 1673 exempte d'apprentissage les enfants des Maîtres s'ils sont formés chez leurs parents et s'ils exercent leur profession jusqu'à 17 ans.
Il baigne dans le milieu de la joaillerie et y a beaucoup de relations, il se marie en Juin 1743, ci dessous extrait de son contrat
Contrat de mariagede Pierre-André Jacquemin et
d'Hélène-Elisabeth Sorin,fille
de François-Thomas Sorin, député du commerce de paris, qui habite rue St
Martin, paroisse St Merry
présents:- François Barraud, marchand
joaillier de paris et Claude-Françoise Sorin, son épouse, habitent quai de l'horloge
-Pierre Sorin marchand épicier à paris,
oncle paternel
-Jacques Simonnet, écuyer, Conseiller
secrétaire du Roi, oncle maternel
-Marguerite Denise de St Bonnet, épouse de
Simonnet, tante
-Anne Simonnet, épouse de François Morel,
écuyer, secrétaire du Roi, tante maternelle
-Antoine Maugin, greffier et
Marie-Françoise Lagué, cousine
-Thomasse Thilly, veuve de Pierre
Chastelain, officier, amie
François Sorin, aïeul paternel, décédé, a
laissé à ses 2 petites filles 293 livres de rente annuelle
dot de Sorin: 28000 livres
-mention du contrat de mariage
Barraud-Sorin M° Langlois 28/4/1735
Sorin a un commerce de joaillerie
contractée entre son père et lui (2/3 son père, 1/3 lui)
C'est en 1749, deux ans avant d'être reçu Maître qu'il est autorisé a prendre par brevet le titre et la qualité de Joüaillier du Roi. Il réalise cette toison d'Or et entre autres privilèges il va pouvoir occuper au Louvre un atelier Logement.
Jacqmin ne travaillait pas que pour le Roi de France , témoin cette dette de l'Infante Isabelle de Parme
Il travailla aussi pour le Roi du Portugal, Joseph 1er , il réalisa une exceptionnelle tabatière, tapissée de Diamants, Bleue Marine Massard en a publié la photo dans "l'Objet d'Art" et si vous passez par Lisbonne elle est exposée au palais d'Ajuda.
Ainsi donc la Toison d'or faisait partie d'une parure composée d'une plaque, d'une croix, et d'une épaulette.
Toison d'Or et 450 pierres multicolores qui fut reproduite de nombreuses fois dans des recueils de Modèles, (un catalogue dirait-on de nos jours) comme il est possible de le découvrir grâce aux gravures du Joaillier "Pouget fils" dans son "Traité des pierres précieuses"
Celle de gauche est la toison d'or dessinée par Pouget dans son catalogue de 1762
Remarquez en passant a gauche de cette toison d'or , cette croix , et rapprochez la de cette "Croix de l'Ordre du Christ" ci-dessous, qui est conservée au Musée des Arts décoratifs
(Photo de Laurent Sully Jaulmes pour les Arts Décos)
Ce livre est le fruit de cinq années de recherches, et si j'ai déjà publié certaines photographies où textes, la découverte du testament de Renée Rachel, et il y a un mois celui d' Alfred Van Cleef que personne n'a publié jusqu'ici, permettent de mieux comprendre la succession d' Alfred Van Cleef.
Il y a 6 ans, rien n'existait, la fiche wikipedia était fausse, presque totalement. La généalogie était fausse, même Jacques Arpels avait une généalogie inexacte, au point qu'il préféra transiger plutôt que d'aller à un procès sur leurs origines.
Alfred Van Cleef et Salomon Van Cleef, ou Salomon Arpels.... ne descendaient pas de riches diamantaires d'Anvers ou d'Amsterdam.
Salomon Van Cleef était né à Gand en Belgique, il était négociant, ce qui changeait toute la généalogie.
Photographies à l intérieur du livre
Ces photos de Renée Rachel datent, de gauche à droite de 1935 à 1939
je les dois aux éditions "Jalou"
Renée Rachel Van Cleef est la fille unique d' Alfred Van Cleef, le créateur de la très célèbre bijouterie "Van Cleef et Arpels " Née en 1896, elle a dix ans lorsque son père ouvre sa joaillerie en 1906 au 22 place Vendôme. Cette maison sera vite reconnue internationalement.
A la mort de son mari Émile Puissant, Directeur commercial de la maison Van Cleef et Arpels, en 1926, elle reprend la direction artistique. Elle va connaître la plus belle période de la Joaillerie Française. Elle va devoir affronter les heures sombres, les deux familles étant d'origine juive, elle organisera le sauvetage de son entreprise avant l'aryanisation voulue par le gouvernement du Maréchal Pétain et les Allemands. Les Arpels, ses cousins, se réfugieront aux États unis, elle restera à Vichy, là où sa société avait une succursale.
Les tracasseries, vexations, la peur et autres inventions des séides du Maréchal Pétain la pousseront au suicide, le 12 décembre 1942.
C'en est fini des Van Cleef, seuls restent les Arpels.
Extraordinaire aventure humaine que celle de cette femme qui connaîtra les plus belles heures et les plus sombres de la Joaillerie Française. Il n'existe pas d'autres livres qui offrent les preuves de ce qu'ils contiennent, par exemple
Cette publication officielle dément déjà de nombreuses affirmations sur de nombreux sites internet qui ont reproduit les énormités de deux soi-disant historiennes, célèbres, n'ayant jamais vérifié leurs sources et pourtant tout le monde se fie a elles.
Sur le site : http://jeanjacquesrichard.jimdo.com
Vous trouverez des indications pour l'achat du livre, il existe en deux versions, une en couverture souple , très classique au prix de 20€, il va sortir très prochainement une version couverture dure. En me contactant, vous pouvez avoir un exemplaire dédicacé.
Par exemple Esther Van Cleef, dessinée par son ami Jacques Nam, ne s'est jamais appelée Estelle comme le veut l' historienne maison qui trouve que c'est plus "fun" qu'Esther.
Oui!, n'en déplaise, les Van Cleef et Les Arpels étaient juifs et n'en ont que plus de mérites.
Esther avait un surnom, Kiki, et Kiki était la mère de Renée Rachel Van Cleef , et les prénoms de Renée Rachel sont bien inscrits dans l'acte de naissance et le testament d' Alfred Van Cleef.
Copyright Jean Jacques Richard
Alfred, le père de Renée Van Cleef , je suis le seul à posséder cette photo de lui, prise quelques mois avant sa mort.
Et puis Renée Rachel pour qui je me suis pris d'intérêt et d'affection quand j ai découvert son existence et sa mort.
Cette photo qui provient d'un don en ma faveur, est sous copyright, Elle a été prise quelques semaines avant sa mort par un grand photographe de Vichy, en 1942, elle avait 46 ans.
Le premier magasin a droite est celui de Van Cleef et Arpels à Vichy, c'est en 1943, le vieux Maréchal , l a fait transformer en bureau de propagande .
Pour acheter mon livre qui n'est en rien subventionné comme d'autres l'ont été par la société Van Cleef et Arpels, vous pouvez le commander chez Amazon:
Tout avait commencé à Paris en 1895 par le mariage d'Alfred avec Esther Arpels sa cousine.
Esther et Alfred en photo au cabaret "Le Tabarin"
Quelques extraits du livre:
Même époque, même âge que Renée Rachel,
..."Il
est probable qu’elle ne fréquentait pas l’école communale mais
plutôt une Institution de Jeunes Filles où elle allait et d’où
elle revenait toujours accompagnée car une petite jeune fille bien
élevée n’allait pas seule dans la rue. Ou bien recevait-elle chez
elle l’enseignement d’une Institutrice ?
Ses
parents étaient de confession juive, mais son père était peu
pratiquant. La famille Arpels était plus attachée à la religion et
faisait des dons nombreux à la Synagogue et sans doute, les grandes
fêtes étaient-elles célébrées.
Au
moment de l’adolescence, les garçons, après une longue formation
comportant l’apprentissage de l’Hébreu biblique, acquièrent la
maturité religieuse dans leur 13ᵉ année. Ce jour dit de
« Bar-Mitsva » est l’occasion d’une grande fête à
Synagogue et d’une réunion de famille et d’amis.
Pour
les filles, les choses se passent plus simplement : elles
deviennent responsables religieusement, mais elles ne sont pas
appelées à lire les textes sacrés (La Torah) à la Synagogue. Leur
père, lui, sera appelé à cette lecture et prononcera une
bénédiction pour elles. En 1922, une première « Bat-Mitzvah »,
a été célébrée aux Etats-Unis, elle suppose que les jeunes
filles aient reçu une instruction proche de celle des garçons."...
..."Ce
jour-là, il venait de Cannes où Van Cleef et Arpels avaient une
succursale sur la Croisette.
Il
dirigeait le magasin de Cannes avec son oncle Arpels et se rendait à
la Principauté de Monaco. Deux voitures se suivaient de près, à
vive allure. Celle qui était derrière était pilotée par Émile
Puissant.
Il
était accompagné d’une « hivernante » (une dame riche
qui passait l’hiver sur la Côte d’Azur) et avait voulu conduire
sa voiture. Émile avait demandé au chauffeur, Mr Jean Breillet qui
plus tard participera aux 24 heures du Mans, de lui laisser le
volant, de passer à l’arrière avec Madame de Blaton qui
avait trente-cinq ans, afin de laisser le siège avant à une jeune
vendeuse de chez Van Cleef et Arpels, Mlle Gisèle Moutel, vingt
ans, que l’article du journal « Le Parisien » nomme
Gisèle Monteux.
Au
tournant du Cap Fleuri, Émile voulut doubler la voiture qui le
précédait devant la teinturerie de Monaco.
Il devait rouler
trop vite dans cette succession de virages, malgré sa main
atrophiée par une blessure de guerre, il donna un brusque coup
de volant, jeta la voiture contre un arbre qui bordait la route, mais
sous le choc, la voiture culbuta et effectua une sortie de
route en contrebas. Les occupants furent tous blessés. Aussitôt
secourus par des automobilistes, ils furent conduits à l’hôpital
de Monaco, mais peu après Émile Puissant et Gisèle Monteux
succombèrent. Madame de Blaton était sérieusement
contusionnée et commotionnée et le chauffeur qui avait le nez cassé
purent quitter l’hôpital après avoir reçu des soins et rentrer à
Cannes. Ainsi que le rapporte le “Journal” c’était dans le
virage de la teinturerie au Cap d'Ail et non à La Turbie comme René
Lacaze l'a écrit dans ses mémoires.
Emile
Alphonse Puissant était catholique, il fut enterré à Dangu son
village natal de Normandie"...
..."En
1938 toujours, dans
le domaine de la joaillerie, l’innovation la plus remarquable
demeure la création du collier Zip.
Mais
ce n’est qu’en 1951 que le premier modèle de collier, baptisé
« Zip », sort enfin des ateliers. Modulable, il peut se
porter ouvert autour du cou et une fois fermé en bracelet avec
pompon et tirette en or ou en platine."...
1942 Daniele Darrieux se marie, un petit nombre n'a pas de problèmes
.."En
1942 les liqueurs étaient interdites pendant trois jours
(mardi-jeudi-samedi).
Pour
les apéritifs, même sélection de jours et autrement de 11h00 à
13h00 ou de 18h00 à 20h00 en Mai. Il y avait des tickets pour
l’alimentation même les confitures étaient vendues contre un
ticket.(j'ai toujours mes tickets!)
On
enseignait toutes sortes de recettes pour fabriquer de tout, même de
l’huile de machine. Une affiche avait été placardée « En
été portez des chaussures à semelles de bois ; c’est
économiser vos chaussures en cuir pour la mauvaise saison ». A
Vichy, pour obtenir des pastilles de Vichy, il fallait présenter la
feuille de denrées diverses du mois en cours avec la carte
d’alimentation. A tel point que Sacha Guitry venant jouer dans
cette ville avait apporté ses provisions pour la semaine :
viande, thé, beurre, café, farine, vins, chartreuse.
Pauvre
Sacha Guitry à qui on fera payer cher une certaine collaboration
mondaine."...
A Paris la maison continue de fabriquer, par exemple ce bel oiseau de Paradis sous la direction artistique de René Robert
..."Il
n’apparait pas que Renée Puissant ait fait un nouveau testament,
olographe ou pas, avant sa mort, c’est donc le dernier testament
existant qui est produit chez le notaire, que dit-il ?
Ceci
est mon testament
Pour
prévoir l’éventualité de mon décès avant ma mère Mme Van
Cleef, je la nomme comme ma légataire universelle en toute
propriété.
Pour
prévoir l’éventualité que je lui survive, j’institue comme
légataires universels en pleine propriété, conjointement,
Messieurs Charles Salomon Arpels, Jules Arpels, et Louis Arpels, mes
oncles.
Dans
le cas où l’un ou plusieurs d’entre eux décèdent avant,
laissant question, la question de l’un ou de ceux qui décèdent
avant tient lieu et place de leur père.
Dans
le cas du décès de l’un ou plusieurs d’entre eux sans laisser
de descendance, la part de l’un ou de ceux décédé avant ira à
mon ou mes légataires universels survivants conjointement, la part
de chacun de mes oncles étant, bien entendu, seulement de la part
de leur père
J’ai
rédigé en étant saine de corps et d’esprit, et entièrement
écrit par ma main.
Paris
le trente et unième jour d’octobre 1938.
Signé,
Renée Puissant Van Cleef
Le
dit testament porte ces notes :
Signé
par moi, Molinier, juge, pour le Président du Tribunal civil de la
Seine.
Paris,
le vingt-sixième jour de décembre 1944
Signé
Molinier
Le
Juge Molinier a donc validé le Testament le 26 décembre 1944, rien
ne s’oppose à l’exhumation du corps de Renée Rachel Puissant,
qui se trouve au « dépositoire de Vichy », pour que Renée
Rachel soit enterrée dans le caveau familial au Cimetière du Vieux
Château à Nice.
Il
faudra du temps…ce sera fait le 4 juin 1946."...
Renée Rachel Puissant (1896-1942) : son audace et son flair ont illuminé Van Cleef & Arpels
Source : Capital.fr
27/01/2016 à 16:03 / Mis à jour le 01/02/2016 à 15:40
De 1926 à 1942, la directrice artistique du joaillier a innové sans cesse avec une élégance hors pair.
Pour remplacer le sac, pourquoi laisser encore souffrir votre coquetterie, Madame, par un petit réticule disgracieux que vous hésitez à poser sur la table de restaurant ou de bridge, alors que les joailliers Van Cleef & Arpels ont créé exprès pour vous la Minaudière ?», s’interroge en 1934 le magazine «Comœdia». L’article transpire le publireportage, mais il saisit bien que le joaillier démode l’idée même de sac du soir pour les femmes du monde. Car la Minaudière, brevetée en 1932, rend désuète toute autre forme que celle, oblongue et plate, de ce quasi-bijou dans lequel on peut ranger sa poudre, son rouge, son peigne, son briquet et ses cigarettes. C’est une des multiples innovations marquantes de Van Cleef & Arpels sous la direction artistique de Renée Rachel Puissant, qui, malgré son nom, incarne le destin familial de cette maison de haute joaillerie.
Destinée à remplacer le sac du soir lors des sorties en ville, la Minaudière, ici à fermoir en or et diamants.
Renée Puissant est en effet et la fille d’Alfred Van Cleef, qui est (avec son oncle Salomon Arpels) le cofondateur de l’entreprise à la fin du siècle dernier. Et sa mère est Esther Arpels, dont les frères Salomon, Jules et Louis rejoindront la direction de la maison après la mort de Salomon père. C’est donc tout naturellement que, après son mariage en 1918 avec Emile Puissant, Renée prend part aux activités de la marque de luxe. Ses premières initiatives relèvent du marketing. En 1921, avant les fêtes de fin d’année, elle a l’idée d’une «vente à prix spéciaux» de bijoux moins chers que ceux des collections habituelles. Une sorte de prêt-à-porter de la haute joaillerie. En 1922, elle réitère et met en vente pour 10 millions de francs de colliers, bracelets ou barrettes. Son audace déplaît à ses concurrents, mais c’est une première dans la joaillerie.
C’est en 1926, année où son mari meurt dans un accident d’automobile, que Renée Puissant endosse – sans que le terme existe encore – le rôle de directeur artistique. «Comme Jeanne Toussaint chez Cartier, elle n’a pas appris le métier de joaillier. Elle donne des directions, choisit les modèles, a du flair et sait sentir les tendances», souligne Evelyne Possémé, conservatrice en chef du musée des Arts décoratifs. Femme d’une grande élégance, jamais remariée et sans enfant, Renée forme avec le dessinateur René Sim Lacaze un fructueux tandem artistique. Outre la Minaudière, le Serti mystérieux est l’un des brevets d’exception nés sous sa direction. «Dans la joaillerie, les grandes innovations sont liées à des avancées techniques», précise Evelyne Possémé. Et le Serti mystérieux transforme l’art de monter, et donc de montrer, les pierres précieuses. Ce rail en or dans lequel elles viennent s’incruster bord à bord, sans griffe ni chaton, fait disparaître la monture. Il autorise les plus folles créations ( flore, faune, thèmes inspirés de l’Egypte ancienne, de la Perse ou du Japon), qui font rayonner le prestige de la maison lors de l’Exposition universelle de 1937. Tout comme un bracelet «au motif de roses rouges et blanches aux émeraudes et rubis à taille “suiffée”» avait marqué l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925. Cette taille irrégulière dite «suiffée» attrape voluptueusement la lumière.
Selon Evelyne Possémé, il y a chez Van Cleef & Arpels une sensualité particulière. «La force de cette maison, c’est de créer des pièces en volume. Des bijoux qu’il faut porter, qu’il faut assumer. C’est un état d’esprit très différent de celui des autres grands joailliers.» Les clientes ne se font pas prier pour assumer le collier Cravate, si souple qu’il se noue autour du cou, le bracelet Ludo, un ruban tissé d’or à motifs de briquettes, le Passe-partout, un bijou transformable (bracelet, collier, ceinture) en forme de chaîne serpent sur laquelle se fixent des clips en or et saphirs. En 1938, la maison dépose aussi un brevet pour le collier Zip et sa fermeture à glissière de diamants montés sur platine, une idée soufflée par la duchesse de Windsor à Renée Puissant. Mais sa réalisation est si ardue qu’il ne verra le jour qu’en 1951.
La guerre va affecter l’entreprise de manière tragique. Alors que tous les membres de la famille, fuyant l’antisémitisme, s’exilent, surtout aux Etats-Unis, Renée Puissant, qui dirige la maison depuis la mort de son père en 1938, reste en France. Elle vend la firme en août 1940 a fin de l’aryaniser, et poursuit l’activité depuis la filiale de Vichy. Inquiète pour son sort, elle se suicide en 1942, juste après l’invasion de la zone libre par les Allemands. La maison sera restituée aux héritiers Arpels en 1944. Comme le signale Jean-Jacques Richard, auteur de « Renée Rachel Van Cleef, l’oubliée de la place Vendôme », ces derniers «minimiseront le rôle de Renée Puissant (une Van Cleef) en attribuant sans preuve à des Arpels nombre de ses innovations. Un “storytelling” dont il subsiste quelques traces dans l’histoire officielle de la maison»…
J'ai couvert plusieurs siècles d'histoire de la joaillerie, mais les époques récentes? à partir de quand les choses deviennent historiques, alors un retour 20 ans en arrière
Il fallut du temps, des études engagées par les fédérations HBJO et en 1996 après avoir réuni les différentes fédérations de la profession sur ce projet , diverses commissions furent créées pour essayer de dynamiser nos métiers.
VIRGINIE ALLARD
Gerard Atlan nous avait motivé grâce a une grande étude sur nos métiers et nous nous aperçûmes que nous nous étions un peu endormis, et que nous ne connaissions pas nos clients et les attentes de ceux ci.
Mr Christian Moreaux "commissaire du gouvernement" et les responsables syndicaux HBJO voulurent bien me confier la commission création, et le 10/06/1996, j'exposais notre programme, à savoir la mise au point de cahiers de tendances, la recherche de lignes nouvelles et entres autres, l'élaboration d'un catalogue-répertoire de stylistes en bijouterie
C'est ce que je vous propose de revoir, je pensais que c'était une bonne idée, mais cette idée ne fut pas reprise les années suivantes. En revanche ce premier catalogue de stylistes nous laisse un témoignage des années 1995 et nous permet de voir la richesse des designers français.
ACTUEL 3
J'aurais aimé recevoir des réponses des créateurs ( pour ceux que j ai réussi a trouver), certains m'ont répondu et je les en remercie,mais il ne semble pas que ce rappel du passé les intéressait.
Nombreux sont ceux qui travaillent désormais avec le manège a bijoux de Leclerc qui a su trouver l intérêt de la création pour nos métiers
AXENA
Ce catalogue fut classé par ordre Alphabétique, je fus aidé par Bruno Moutarlier, qui nous quitta en 1998 pour faire un travail assez proche chez Cartier. Nous voulions d'abord dresser un inventaire rapide des principaux stylistes dessinateurs qui travaillaient pour nos métiers.
Dans mon idée, ce catalogue aurait pu être adressé aux entreprises française désireuses de connaître nos professionnels créatifs. Regardez "Axena" qui créait aussi bien des montres que des bijoux ou des Tam-Tam!
N'oubliez pas de cliquer sur toutes les photos pour les agrandir!
Ils sont toujours là! 2 exemples, je ne puis tout citer
La B-Box
Le préparateur culinaire multi fonctions Terraillon
Actuel 3 n'existe plus, je n'ai pu contacter Jean-Jacques Victor car il est décédé, mais j'ai pu parler avec Marie Pierre Ginestet
DANIELA BAUMGARTNER
Dans ce Catalogue il y avait des jeunes de vingt ans, jusqu'à un jeune de 63 ans, ci dessus Danièla Baumgartner, lauréate du DIA, de Beers et du Tahitian Pearls Trophy . Daniela Baumgartner, née en Suisse alémanique s’est installée à Paris durant les années 90 pour y poursuivre des études de joaillerie.
En 1998 elle lance ses premières collections et pièces uniques sous son nom.
J'ai vu sur internet que Daniela Baumgartner avait créé un show Room, en 1996 c'était l un de mes projets, présenter dans un endroit prestigieux, pourquoi pas les Champs Elysées, une Galerie ou toute l'année, les gens de France et d'ailleurs auraient pu découvrir nos créateurs, cela n'aurait pas tenu beaucoup de place, nous n'aurions pas parlé prix, mais chacun aurait pu voir et revenir voir le design français en Bijouterie . Cela n'a pas été retenu.
Qu'est elle devenue? voici trois de ses modèles actuels
Vous pouvez en découvrir beaucoup d autres en allant sur
Nathalie Bercy "Technicienne autant que plasticienne" qui se gardait de concevoir l irréalisable, on peut avoir de l audace mais que ce soient toujours des bijoux portables
STUDIO BERNON GOMEZ
Intéressant Coeur avec une belle bélière sur le cordonnet
Seul Mr Antonio Gomez est encore présent et il m a adressé des dessins de ce qu'il fait actuellement
BERRA DESIGN
BBDC est un studio de design indépendant, créé par Michel BERRA et Ludovic BLANQUER. Ils ont arrêté les bijoux, mais sont devenus des designers incontournables dans l horlogerie
Jean Closset que je considérais comme l'un de nos grands dessinateurs.
Permettez moi de raconter une anecdote, en 1995, l' internet public en France balbutiait et je mis un peu de temps à le trouver. Je téléphonais aux N° de téléphone qu'on m avait indiqué, je tombais toujours sur des répondeurs avec des messages en Italien "Pronto....", je raccrochais, "j ai fait une erreur!" Ayant eu son adresse, je lui écrivais et lui avais écrit mon téléphone et finalement il m appela. Il me répondit, qu'il était étonné que je le cherche,
Je lui expliquais mon projet en 1994 et il me dit assez désabusé, "vous aller vous casser la gueule" etc ....La joaillerie Française c'est foutu....Je le coupais et lui dit, comment se fait il que vos répondeurs téléphoniques soient en Italien? " mais je n'ai plus de clients français! que des italiens et des suisses"
Il avait 63 ans , j insistais et finalement il fut d'accord pour participer. Jean Closset est mort à l âge de 78 ans en 2013.
ALCEU SALDANHA COUTINHO
PHILIPPE DELOISON
Philippe Deloison, médium depuis l’âge de 8 ans, formé à l’école Boulle, créateur de bijoux. C'est lui qui a dessiné le "Papillon " de Van Cleef et Arpels
Cette femme à l aigle de Philippe Deloison m'avait bluffé
JOCELYN TEKOUR
Toujours présente, j'ai eu une conversation très courte, j aurais aimé voir ce qu'elle faisait de nos jours.
LAURENCE DOLEGEAL
Laurence avait gagné en 1986 le DIA, François Paultre aussi . Laurence Dolegeal qui est de ma génération a bien voulu m envoyer des dessins, nous avons eu une conversation qui souligne la gentillesse qui l anime
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
Laurence Dolegeal cliquez pour agrandir
FLORENCES DESIGN
FONCTIONS DESIGN
En 2004, nos trois amis se sont séparés , il est resté François quentin, qui collabore toujours aux cahiers de Tendance de la BJOH.
François Quentin a céssé de créer des bijoux et s'est consacré encore plus à l horlogerie au point de créer deux marques qu'il definit lui-même ainsi
"Objets d’arts tous conçus et produits en quantité limité, les montres HAUTLENCE sont des pièces d’architecture mécanique, réflexion globale autour du nombre d’or et de l’équilibre des formes."
L une est la marque HAUTLENCE
Visitez le site et téléchargez le catalogue
http://www.hautlence.com/fr/presentation-atelier
La deuxième marque est 4N, cliquez sur le triangle pour voir le film
La marque 4N aux créations hors normes poursuit en effet son chemin dans le domaine de l'exceptionnel en dévoilant, à l'occasion de BaselWorld, la Sapphire Planet. Cette montre est issue, comme ses aînées, d'une collaboration entre François Quentin, fondateur de la marque, et APRP SA - Audemars Piguet Renaud & Papi.
STEPHEN GREENSTEIN DESIGN
J'ai eu debut mai 2015 une conversation intéressante avec Stephen Greenstein, qui travaille toujours en joaillerie en tant que Désigner, il en ressort qu'il m'a expliqué divers changements très importants de nos métiers. Le prix de l or évidemment, mais aussi les tracasseries diverses. A se demander si la Douane prend en compte les spécificités des créateurs en matière de garantie.
Il m'a adressé des créations récentes, Stephen est très en forme, il va partir dans quelques jours en Indonésie ou il organise des stages de plongée
Alliances or et diamant
Bague or et aigue marine
Pendentif avec Agate
CATHERINE HOUPPIN CHERET
Je l ai retrouvée, pendant 14 ans elle a travaillé pour une maison très importante regroupant 7 marques dans la bijouterie joaillerie, 'Bijoux GL,fondée en 1917 par Georges Legros, d'où provient le sigle GL.
Dans son ensemble, le Groupe GL compte 1 500 employés, représente 89 millions d’euros de chiffre d'affaires avec 10 millions de bijoux produits dont 2 300 kilomètres de chaîne, 2 200 prototypes créés, 13 millions de pierres serties. Donc pour Catherine une grande référence.
Donc depuis 1995 , elle a bien évolué et le tout avec du Charme.
IXO
FLORENCE LEHMANN
ANNE LERUSTE
Je lui ai parlé longuement du métier aujourd'hui 17/03/2015, elle n'a que 58 ans et moi 73, nous avons vécu des révolutions en joaillerie , elle m'a dit regretter l importance de la CAO et c'est vrai que la CAO facilite le travail de l entreprise, le créateur concepteur fait sa maquette en 3D , et bien numérisée, le fabricant n aura plus grand chose a faire. Et pourtant , un beau dessin en dit long, l ordinateur ne permet pas certaines folies, mais le progrès ...provoque des changements c'est vrai, mais...
Ce bijou de Cartier en 2012 a été dessiné!!!!
Anne a vécu avec un papa chercheur qui l'a un peu dégoûtée de l informatique, mais contactez là , son travail vous enchantera.
Et encore, je me permets de dire que ces entrepreneurs créatifs rencontrent les mêmes difficultés que les autres travailleurs indépendants, des charges insupportables, de la paperasse à produire pour des ronds de cuirs qui ne créent pas d emplois, ni de richesses, mais en plus un phénomène trop courant pour les dessinateurs car j'en connais trois rien que dans cet article qui ont connu les même déboires. On leur dit d'aller vite, de scanner ou faxer leurs dessins etc et après....ils ne sont pas payés. , ou alors coup classique aussi, "vous permettez , je vais les montrer a ma collaboratrice, ou à ma femme ...et on va dans un autre bureau scanner les dessins ...et puis "Nous allons réfléchir, c'est que...."
SOPHIE LESUEUR
Sophie Lesueur est Rouennaise la ville ou j ai exercé 44 ans ,Sophie a etudié rue du Louvre puis elle a travaillé pour plusieurs maisons, la dernière entreprise de bijouterie était la maison Messika, puis mariage (elle se nomme désormais Sophie Reulet), un enfant, elle vit désormais sur une péniche atelier dans le port de Rouen.
Elle débutait sur ces dessins , mais très rapidement, elle a acquis une grande maîtrise , je le sais , j'en ai encore ...de ses dessins.
CHRISTINE LEYDET
PATRICK LIONNET
Patrick Lionnet m'a adressé ce message:
Bonjour Monsieur,
Je suis en Asie ou je suis directeur artistique , je poursuis aussi mon travail de sculpteur et peintre je voyage entre Paris et l’Asie deux à 3 fois par année . Je continue à créer comme toujours .
Très cordialement
ISABELLE MARTIN
MURIAL
ANNE PRADO
http://www.anneprado.com/bagues.htm
REEL CREATION
VINCENT ROUILLARD
AGATHE SAINT GIRONS
Je n ai pu la joindre mais son site parle pour elle :http://www.astg.org/
NATHALIE SOKIERKA
Nathalie Sokierka que j ai pu joindre par mail est toujours à la pointe de la recherche et elle m'a répondu "J'ai le cahier 98/99 qui me semble avoir maintenant plus d'un siècle" elle m'a écrit aussi "Je suis désigner indépendante en bijouterie, joaillerie et maroquinerie et participe au cahier "Influences " du Comité en tant que créatrice. Je trouve que depuis quelques années, la joaillerie a fait d'énormes progrès grâce aux avancées techniques, telles que le laser, le titane et le micro-serti. Par ailleurs, la joaillerie classique emprunte de plus en plus de matériaux réservés jusqu'à lors à la bijouterie contemporaine."
J'ai beaucoup aimé son avis sur l'AFEDAP ou elle enseigne:"L'AFEDAP est la seule école à Paris, et peut-être de France, à jongler entre le bijou contemporain et la joaillerie. Elle enseigne aux étudiants que les différents domaines de la bijouterie peuvent créer des passerelles et s'en enrichir. C'est une force que de prendre de tels risque."
Une création récente de Nathalie Sokierka
ANNE TROALEN
Anne Troalen a reçu une formation technique avant de se consacrer au professorat à l'école de la rue du Louvre et au design des objets précieux. Diplômée de l'Académie Internationale de Stylisme de Paris, lauréate du Diamond International Adwards de la De Beers, elle a collaboré aussi bien avec des ateliers de haute joaillerie que de grands couturiers, de Singapour à la place Vendôme en passant par la Bretagne à laquelle elle revendique hautement son appartenance,
Creation récente de Anne Troalen
Creation récente de Anne Troalen
Creation récente de Anne Troalen
SUZANNE WENZ
Création récente de Susanne Wenz
Création récente de Susanne Wenz
Création récente de Susanne Wenz
N'hésitez pas a laisser un commentaire ci dessous cet article, avec votre mail je répondrais en anonyme je répondrais , vous pourrez le lire ci-dessous mais vous ne recevrez pas d avis