De cette émeraude brute , jusqu'à l'émeraude taillée, facettée, polie qui ornera votre bijou, il n' y a pas "qu'un pas" ,mais une longue marche.
Il faut la tailler, pas n'importe comment, car il faut trouver l'axe ou sa couleur sera la plus belle, en évitant les inclusions qui pourraient fragiliser l'émeraude que vous porterez. L'axe est important, car l'émeraude a deux couleurs (pour simplifier) une couleur plus intense dans le sens du cristal et un autre vert à 90 °, tout l'art du lapidaire . Dans cette spécialité, comme dans toutes celles de notre métier au niveau des artisans professionnels, il convient d'être modeste, plus nous avançons en âge, plus nous apprenons , et plus nous mesurons ce qu'il nous reste à apprendre. Les commerciaux en revanche vous vendraient (pas tous,mais!) n'importe quoi, car l absence de connaissance permet d'affirmer.....n'importe quelle connerie.
Vous allez donc vous rendre sur internet, mais aussi dans des magasins franchisés ou le personnel a reçu une formation plus que rapide...et vous allez offrir à la personne que vous aimez, un merveilleux cadeau proportionnel à vos moyens.
C'est pourquoi je vous mets en garde
: ATTENTION AUX PIERRES PRÉCIEUSES TRAITÉES, IRRADIÉES,BRICOLÉES, etc!.
Oui les pierres ,même précieuses ,cela se bricole, si je puis employer cette expression car ce n'est pas du bricolage, souvent , il faut de gros moyens techniques pour le faire.
Le professeur Jean-Pierre Chalain, SSEF Institut Suisse de Gemmologie a bien étudié ces problèmes. Pour la France, Gérard et Claude Grospiron ont publié des données sur les traitements des pierres précieuses, beaucoup d'autres aussi, mais je ne puis vous faire un traité des traitements des gemmes, seulement vous alerter.
Principaux traitements des principales gemmes
Les gemmologues constatent que les traitements appliqués aux gemmes sont de plus en plus sophistiqués. Leurs efficacités diverses contribuent à mettre sur le marché un nombre croissant de pierres apparemment parfaites.
Au sens de la réglementation, la CIBJO distingue deux types de traitements. Ceux qui doivent faire l'objet d'une déclaration générale et ceux qui tombent sous le coup d'une déclaration spécifique. La déclaration générale peut être réduite au bas-de page d'une facture (par exemple:"En général, les pierres sont chauffées afin d'en améliorer l'aspect"). Une déclaration spécifique doit accompagner chaque document de la pierre commercialisée et doit spécifiquement désigner le traitement.
Rubis et Saphir
Le chauffage des rubis et saphir est ancien. Une méthode empirique où l'on souffle sur les braises d'un foyer attisé à l'aide d'une sorte de longue pipe (Batâ-Kubalâ au Sri Lanka) permet de modifier la couleur des corindons en les portant à des températures dépassant les 1000°C.
Dans les années 1980, l'utilisation de fours électriques a permis de porter les corindons chauffés à des températures supérieures à 1800°C fleuretant ainsi avec leur température de fusion. Ces conditions induisent la recristallisation des fissures et y laissent des résidus des fondants chimiques utilisés à de telles températures. La couleur des pierres est alors modifiée mais aussi leur transparence.
Selon la réglementation CIBJO un tel traitement nécessite une déclaration générale.
Le traitement au béryllium est apparu sur le marché en 2000. Des corindons de basse qualité, chauffés dans les fours décrits plus haut devenaient d'une couleur vive et principalement orange. Plus tard, les laboratoires de gemmologie démontraient que le béryllium diffusait à l'intérieur des corindons pendant le chauffage ce qui transformait radicalement leur couleur. Toute pierre ayant subi ce traitement doit être commercialisée en annonçant spécifiquement le traitement par diffusion.
Depuis 2004, une substance vitreuse riche en plomb est utilisée pour masquer les fissures de rubis de très basse qualité afin de les transformer en pierres quasi transparentes.
Au sens de la réglementation CIBJO ce traitement doit être déclaré spécifiquement.
Emeraude:
Depuis longtemps, les fissures des émeraudes sont masquées par de l'huile. Dans les années 1980, les Colombiens ont mis sur le marché des émeraudes dont les fissures étaient masquées par des résines synthétiques Ces traitements peuvent être annoncés dans une déclaration générale. Toutefois, ces traitements n'ont pas une stabilité égale. Alors que les huiles peuvent être retirées et remplacées lorsqu'elles sont dégradées, les résines synthétiques laissent des traces indélébiles à l'intérieur des émeraudes lorsqu'on essaie de les éliminer.
Autres gemmes, autres traitements
Le chauffage des gemmes ne se limite pas aux rubis et saphirs, il est fréquemment appliqué aux améthystes (quartz violet) pour les transformer en citrine (quartz jaune), aux aiguës-marines, etc. Le traitement par irradiation des topazes est commun et fournit des topazes bleues. Les teintures sont principalement employées sur les gemmes opaques (lapis-lazuli, jades, etc.). Heureusement, les gemmes non traitées existent toujours. On peut tout de même déplorer que tous les traitements ne soient pas identifiables.
. Traitement par irradiation :
Les pierres sont soumises à divers rayons ou radiations. Le changement de couleur par irradiation est basé sur le principe des centres de couleur et de transfert de charge.
Type de radiation :
- La lumière, les UVC et les rayons X peuvent altérer la couleur mais sont d'une importance relative.
- Les rayons gamma donnent des résultats nettement supérieurs : l'uniformité de la coloration est bonne et la pierre traitée n'est ni radioactive ni chaude.
Isotopes les plus usités : Cobalt60 (Co60).
- L'irradiation par bombardement à particules engendre des changements de couleur qui peuvent être stable ou non, réversible ou non.
Pierre et Marie Curie sont probablement les deux premières personnes à avoir traité du diamant. Lors de la découverte de la radioactivité en 1898, ils irradièrent du diamant qui devint vert. Par chauffage du diamant vert irradié, on obtient un diamant généralement d’un jaune intense. Aujourd’hui, le traitement des diamants par irradiation demeure, mais la source d’énergie nécessaire au changement de couleur n’est plus radioactive.
De tels diamants doivent être dénommés "diamants traités" et leur identification est généralement confiée à des laboratoires de gemmologie expérimentés.
Récemment, en 1999, la General Electric a mis sur le marché les premiers diamants incolores traités HPHT. Même si cette technique sophistiquée, aujourd’hui reprise dans différents pays, n’est applicable qu’à un type de diamants relativement rare, elle a pour la première fois jeté le discrédit sur le marché du diamant incolore.
En effet, alors qu’il avait été annoncé comme indétectable, si ce traitement n’avait pas été identifié par les laboratoires de gemmologie, c’est tout le marché du diamant incolore qui aurait été déstabilisé. Les diamants ayant subi ce traitement doivent être dénommés "diamants traités". Ils ne sont identifiables que par une poignée de laboratoires à la pointe de la gemmologie dont l’Institut Suisse de Gemmologie-SSEF le laboratoire de Paris le GIA (etats unis)font partie. Le prix de l'identification de ce traitement est actuellement disproportionné
Les différents traitements du diamant
Le traitement du diamant a pour but d’augmenter la valeur de la pierre. Il modifie donc soit la couleur, soit la pureté, parfois les deux en combinant plusieurs techniques.
Les traitements de la pureté :
Les bains d’acide : Pratique très ancienne et courante qui sert à retirer les impuretés prisonnières dans les fissures de surface. Les diamants sont plongés dans un bain d’acide chaud. Parfois, après le traitement, quelques impuretés restent dans les fissures alors que d’autres sont parfaitement bien nettoyées. Le résultat ainsi obtenu est quasi permanent. Pas de notification nécessaire sur le certificat.
Le forage au laser : L’utilisation du laser et du bain d’acide améliore la pureté du diamant. On perce au laser un trou partant de l’inclusion à la surface de la table afin d’injecter de l’acide dans la cavité et de dissoudre l’inclusion présente. Le traitement est permanent et l’on doit examiner le diamant par le coté afin de pouvoir déceler les petits puits blanchâtres, parfois bouchés de silicone, mais décelables heureusement à la loupe 10X. Les nouveaux traitements au laser réalisent des boyaux non droits et ainsi ressemblent souvent à des fêlures naturelles. La notification n’est pas nécessaire mais lors de la certification d’une pierre, le laboratoire ne manquera pas de faire figurer l’utilisation du procédé dans la rubrique « remarques ». Le comblement des fractures : Les fractures de surfaces ou des forages au laser peuvent être bouchés par des produits présentant une réfraction voisine de celui du diamant. Après traitement, les fractures n’apparaissent plus à l’œil. Le traitement n’est pas permanent car certains éléments risquent d’endommager les remplissages tels qu’un choc, une exposition violente au soleil assombrissant le remplissage ou une immersion prolongée dans un bain d’acide ou dans une boite à ultrason. L’obligation de déclaration est indispensable et la certification du diamant ainsi traité est interdite.
Les traitements en vue de modifier la couleur :
Le traitement par couche de couleur : La couleur du diamant est modifiée en surface, cette méthode ne présente aucune durabilité. Cette modification qui consiste à colorer la surface du diamant est visible à l’œil nu et, facilement identifiable par un professionnel. Ce procédé est frauduleux et interdit en France
Le traitement par la radioactivité : Datant du début du 20ème siècle, ce traitement n’a cessé d’être amélioré. Le diamant irradié par un réacteur nucléaire devient ainsi traité vert ou bleu nuancé. La pierre ensuite chauffée présente une modification de sa couleur proche du jaune à l’orange et du bleu au violet. Le traitement reste durable avec un risque de modification très légère de la couleur lors d’un nouveau chauffage. Cependant, lors d’un chauffage d’une pierre traitée, la couleur peut, dans certain cas, changer faiblement. Ce traitement n’est pas identifiable de façon certaine en laboratoire. Toutefois la fluorescence de la couleur peut être un signe positif du traitement. Lors de la certification, la mention est obligatoire. Le traitement par haute pression et haute température (HPHT) : Le traitement par haute pression et haute température des diamants brunâtres et jaunâtres permet de modifier leurs structures. Cette technique consiste à chauffer le diamant à 1500C° sous une pression supérieure à 50.000 atm afin d’affiner sa structure cristallographique. Ce procédé présente une durabilité certaine et difficile à déceler en laboratoire. Toutefois, afin de différencier les diamants traités, la société General Electric Company ou Lazar कप्लान्सत्ते, grave sur les rondistes « Bellataire » ou « GEPOL » correspondant à l’appellation commerciale.
Alors avant d'acheter, entourez vous des conseils de professionnels reconnus