dimanche 27 octobre 2024

TOURRETTE Etienne , le plus grand émailleur de son époque

 


Peut être le plus grand émailleur de son époque, il est peu connu, et peu de ses oeuvres sont connues, pourtant, avec sa participation importante dans les bijoux de Aucoc, Boucheron, Falize, Fouquet, Froment Meurice, Vever, et d'autres, (pour lesquels je n'ai pas trouvé cette preuve de participation), il devrait l'être.
Ses oeuvres sont peu connues car il travaillait pour d'autres, mais sans son talent?


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Guillaume Etienne Tourrette (avec 2 r) est né le premier novembre 1858  au 64 rue des Acacias à Montmartre (devenue la rue d'Orcel) Son père Etienne   Tourrette et sa mère née Madeleine Pastre tenaient tous deux un "hotel Garni ".
Etablissement dans lequel les voyageurs peuvent louer des chambres garnies c'est à dire meublées, offrant des prestations hôtelières  mais qui sert en général de résidence principale à ses résidents. C'est néanmoins le plus souvent une résidence considérée comme transitoire avant de trouver une résidence permanente indépendante.


1879 Signent un bail de 15 ans, au 55 rue Grénéta à Paris


1881 Dans la revue des Arts Décoratifs


1881 dans le journal "Petit Parisien" Houillon et Tourrette recherche un apprenti, à l' époque on donnait 1 franc par jour pour indemnité de nourriture, peut être 2 € de nos jours, approximativement .


1884 Houillon & Tourrette dissolvent leur société


Dans la Revue des Arts Décoratifs en 1884


1884 journal des Artistes.

Les émaux sophistiqués de Falize ont été réalisés par l'un des deux émailleurs indépendants, Louis Houillon ou Etienne Tourrette, qui ont tous deux contribué au chef-d'œuvre exposé par Falize à l'Exposition Universelle de 1889, le triptyque «Les Trois Couronnements», et figuraient en partenariat au Annuaire commercial 'Azur' de 1880 à 1889 sous le nom 'Emailleurs en Bijoux'. Ils ont ensuite exposé sous leur propre nom au Salon de la Société des Artistes français et au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts.



En 1891 Etienne se marie, il épouse Henriette Weil domiciliée à Paris 40 rue de la voie Verte devenue depuis 1945 la rue du père Corentin (résistant) Etienne déclare ne pas savoir au delà de ses parents qui sont ses ascendants.
A cette époque, propriétaire,  il habite au 23 avenue de Montsouris à Paris, un merveilleux quartier de Paris.


Avant 1895 C'est un médaillon émaillé de Etienne Tourrette, Cuivre, Feuille d'or, Email cloisonné. Hauteur : 21 cm Largeur : 19.8 cm le cadre recouvert de velours.
Inscriptions, Monogramme = chiffre - A gauche : "ET" Jeune fille de profil aux cheveux roux sur fond de papyrus.
A été acheté par la république au Salon de la Société nationale des beaux-arts
en 1895. Conservé au Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris.


Voici une oeuvre "magistrale" , commune à de nombreux artisans de nos métiers, mais à mon avis très importante par le travail de Etienne Tourrette comme émailleur
C'est un Hanap et ci-dessus le couvercle du Hanap.
André Falize fils de Lucien qui a décrit tout le travail autour de cette oeuvre.
Le couvercle du hanap a trait aux choses de l'Union centrale. Il est fait d'une calotte d'émail enfermée dans une armature d'or à trois branches qui l'emprisonne étroitement, de sorte que, cédant à la pression, les parties émaillées se relèvent en gonflements très doux. Une bordure moulurée entoure le couvercle et s'ajuste aux bords du vase; elle mesure 95 millimètres de diamètre. Au sommet, un rameau de chêne s'érige et forme le bouton du couvercle; cette pousse de chêne est. on le sait, l'emblème de la Société; les feuilles sont modelées de façon à s'offrir aisément aux doigts. A ses racines s'accrochent des cordelettes de bijouterie qui soutiennent trois enseignes d'or ciselé; on y a gravé en trois mots tout le programme de l'Union: Art. Science, Métier.


1895 Falize fut le Maître d'oeuvre de ce Hanap, 

Lucien Falize orfèvre, Luc-Olivier Merson dessinateur, Hanap « Les métiers d’art », Paris, 1895 Émile Pye, Jacques Cantel, Florent-Antoine Heller (1840-1904), graveurs Ferdinand Levillain (1837-1905), sculpteur Paul Richard, ciseleur Étienne Tourrette  Arsène, émailleurs
Or ciselé, émail de basse-taille, émail champlevé, émail cloisonné
Présenté au pavillon de l’Ucad lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900

Si l'on examine cette pièce en détail, si l'on songe à l'énorme somme de travail qu'elle représente, aux difficultés vaincues, on demeure à la fois surpris et charmé par un art tellement beau, s'exerçant sur une matière si riche et si docile.

Et moi qui suis arrivé à l'atelier quand elle était avancée déjà, mais qui en ai suivi l'achèvement et me suis fait raconter toutes les phases de la fabrication première, je m'étonne qu'aucun accident ne soit arrivé, qu'il n'y ait pas le moindre défaut dans une oeuvre aussi longue et je la compare avec un peu d'orgueil aux objets qui, dans les Musées, nous sont donnés comme modèles et sont restés d'un enseignement classique pour les orfèvres.

J'ai réuni tous les dessins qui sont relatifs à cette pièce, tous ceux qui ont été faits au cours du travail; ils forment un dossier compact, et quelques-uns sont bien jolis, mais celui qui peut-être m'intéresse le plus est un croquis que fit mon père au début et qui marque son idée première : c'est un simple profil avec l'indication sommaire des zones à décorer : le gobelet a été relevé au marteau d'après ce croquis, et c'est bien l'honnête travail de l'orfèvre.

Sur une plaque d'or à 22 carats, saine, épaisse et régulière, l'ouvrier a mesuré un cercle; il a découpé sa feuille et a commencé sur la bigorne à relever sa matière au maillet suivant les procédés des bons maîtres anciens; je ne sais si c'est Florange ou Lahure qui a restreint la forme, tous deux m'ont appris à manier le marteau et je me réjouis qu'une telle pièce ait été faite ainsi et non pas emboutie sur le tour. L'orfèvre tient solidement sa pièce de la main gauche, la tourne lentement entre ses doigts contre l'enclume et égrène sur elle les coups réguliers de son marteau. La plaque obéissante, évasée d'abord, se resserre, puis monte, se modèle, se régularise et devient peu à peu le vase au profil pur qui partout s'ajuste aux contours du calibre.

La timbale ainsi faite était déjà belle en sa simplicité, belle de sa chaude couleur d'or; il la fallait vêtir d'un décorde gravure et d'émail.

Mon père avait eu de ses collègues du Musée toute liberté pour faire la coupe à sa guise


1896 Dans la Revue des arts Décoratifs

C'est par le Père Routier qu'il songeait à faire émailler le vase, mais Routier est mort, et depuis, plusieurs ouvriers se sont succédé à l'atelier en qui mon père n'a pas eu assez de confiance pour leur donner un travail aussi délicat.

C'est pourquoi il s'est adressé à Tourrette, le plus habile, le plus capable de nos émailleurs aujourd'hui, et qui d'ailleurs avait appris de lui tous les procédés de l'émail de basse-taille. J'ai suivi avec curiosité, avec passion, les phases de remaillage de la coupe, et j'aimerai à dire toutes les précautions prises, les nouveaux ustensiles prévus et préparés à cause des conditions spéciales qu'exigeait une pièce de cette forme, pour être passée au feu avec une décoration si compliquée et si précieuse.

A l'Exposition de 1900: 1900:
Froment Meurice nous montre un délicieux demi-collier émaillé par M. Tourette, qui est d'un effet modeste et charmant.
Dans la Revue de l'art ancien et moderne


En 1904 dans Art et Décoration

Les colorations avaient fait l'objet d'une patiente recherche entre M. Merson et mon père, car les conditions de l'émail ne sont pas celles d'une peinture, et l'orfèvrerie a ses lois comme la tapisserie et les vitraux. Le carton de l'artiste servait de thème harmonique, il fallait le transposer en émail, et ce fut une annotation patiente, d'une minutie extrême, que mon père fit lui-même, notant chaque nuance, repérant chaque détail sur des dessins reportés et peints avec les numéros des émaux à employer, échantillonnant les verres comme on fait des laines teintes d'une tapisserie. Je garde, avec les cartons de L.-O. Merson, toutes ces notes peintes et écrites, elles constituent un ensemble plein d'intérêt. Tourrette et son bon ouvrier Arsène ont accepté la direction, ils se sont servis des supports ingénieusement préparés par Bouchon. Ils avaient fait modifier leur four et disposer leur moufle spécialement pour la coupe. Tout alla le mieux du monde, et, je le répète, cette opération, qui nécessita près de quarante feux et qui présentait de si grandes difficultés, mériterait une description amoureuse et minutieuse ; je n'ose la faire, étant données les longueurs qu'atteint déjà mon récit.


                          Le Hanap conservé au Musée des Arts Décoratifs

Il y eut pour nous tous un grand soulagement quand, pour la dernière fois, la pièce sortit du feu; quand, refroidie, elle eut son dernier glacis, qu'elle apparut chaude, harmonieuse et vibrante. Tourrette avait admirablement réussi; il avait complété l'oeuvre de tous les ouvriers d'art choisis pour cette commune besogne. Et son rôle ne s'était pas borné à l' émaillage de la coupe : il avait fait, avec les émaux translucides et les émaux champlevés du vase, l'émail cloisonné du couvercle. Une grande part d'éloges lui revient dans ceux qu'à l'Union centrale on a faits publiquement à tous les collaborateurs de mon père. Signé André Falize.


Voici par exemple une très belle de réalisation de Georges Fouquet . Etienne fut l'émailleur de ses oeuvres, je n'ai pas trouvé de descriptif précis, mais vu l'émail de ce bijou, je pense que c'est Etienne Tourette qui a réalisé l'émail 

Georges Fouquet Joaillier-bijoutier. Fils d'Alphonse Fouquet, travaille avec lui à partir de 1891 puis lui succède en 1895. Il fait appel au dessinateur Charles Desrosiers, Mucha et à l'émailleur Etienne Tourette. Il ferme la Maison de la rue Royale en 1936. Participe à l'exposition Internationale de 1937 avec son fils Jean et produit épisodiquement jusqu'à sa mort.


Dans la Revue des Arts décoratifs de janvier 1897 cette superbe lorgnette émaillée par Tourrette. Le 24.4.1897, à l’exposition de la Société Nationale des Beaux Arts à Paris, il présente ces jumelles ornées de violettes,

 « M. Tourrette est en possession d’une technique impeccable, et se rit des difficultés que l’émail prodigue à ses fervents. Le cloisonné n’a plus de secrets pour lui. Excellent coloriste, les effets puissants, les contrastes harmonieux sont fréquents dans ses œuvres si diverses » (Art et décoration, 1.1904) ; « Le plus habile, le plus capable de nos émailleurs aujourd’hui » (Rev. des arts décoratifs, 1896); « émailleur irréprochable » (Rev. des arts décoratifs, 1897). 


Tourrette, Etienne était l'émailleur et jules Veysseynial, le bijoutier-Joaillier, Hauteur : 4.3 cm Largeur : 10.5 cm Profondeur : 10.2 cm
Signature - Sur la tige centrale, en bas dans l'émail : "E. Tourrette"
Poinçon de garantie - Petite garantie, or, Paris, depuis 1838 (tête d'aigle,) sur la hampe médiane, à droite. Poinçon - Du fabricant insculpé en 1890 "J [as de pique] V" Initiale(s) - Emaillée rouge, sur la hampe supérieur, de part et d'autre d'un fleuron d'églantine : "B" et "P"


Jumelles accompagnées d'un étui en galuchat, décor de feuillage et d'églantines roses



Boîte à pilule de Etienne Tourrette émailleur, vers 1900. Dimensions haut.: 2.9 cm
larg.: 4.45 cm prof.: 4.6 cm Matériaux Or jaune, cristal, feuilles d'or, émail cloisonné et champlevé, agate MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève. Description: Sur la facture d'achat, apparaît le terme "cristal": "bonbonnière en or, décorée d'un cristal / libellule et agate, Em. cloisonné".


1897 Dans la Revue des arts décoratifs:  M. Etienne Tourette, cloisonneur irréprochable, créateur de gracieux panneautins où s'épanouissent de blancs lys au sommet de leur tige frêle pour l'embellissement


1897 Dans cette même revue cette broche en émail au décor de violettes et de roses églantines

Au Salon de 1897, il présente quatre appliques en émail cloisonné pour bijoux ; en 1898, une parure en émaux cloisonnés d'or à semi-transparence et, avec Emile Vernier, une broche en or émaillé "Enfant au chien" que je n'ai pu trouver


1898 Une guirlande de cerises de Etienne , d'une spirituelle adresse

1898-01-01 M. Sieffert nous offre un vase sur porcelaine tendre de Naudot, exécuté en collaboration avec M. Riquet. M. Tourrette enfin, dont on avait pu l'an dernier apprécier l'habileté comme cloisonneur, expose un charmant portrait d'enfant, en émail en partie cloisonné, en partie peint, d'un ton extrêmement harmonieux, bien que la bordure en soit composée de bouquets de cerises qu'au premier abord on jugerait plutôt devoir être d'un effet un peu dur et voyant 


Nous avons la preuve de cette heureuse contagion dans I'exposition d'un 
orfèvre ,jusque-là demeuré pieusement fidèle aux traditions que lui avait
léguées le fondateur de sa maison. M. Froment Meurice nous montre un déli-
cieux demi-collier émaillé par Mr Tourette, qui est d`un effet modeste et char-
mant. Mieux que lui M. Vever, en une suite de peignes aux combinaisons
étranges, association capricieuse de réalité et de fantaisie, où l'or se déguise
sous les nuances les plus inattendues et s'irise sous les émaux, nous dénonce
la sincérité de sa conversion récente. L'exposition de M.. Ecaille témoigne
de préocupations analogues. Il n`est pas jusqu'à M. Boucheron qui ne se
laisse entrainer par le mouvement rénovateur. Certaines de ses boucles de
ceinture l'attestent assez.


Emailleur attitré de Georges Fouquet, il réalise pour lui, en 1898, une orchidée en émail translucide à jour.
L'émailleur le plus connu de Georges Fouquet était Etienne Tourette, qui travaillait également pour Henri Vever. Tourette fut initié à la technique du plique-à-jour par son professeur Louis Houillon. L'œuvre de Tourette est connue, outre sa compétence technique et son utilisation fabuleuse de la couleur, pour une technique qu'il a développée : pendant le processus d'émaillage, il ajoutait de minuscules pièces d'argent, d'or ou de platine (appelées "paillons") qui créaient un éclat supplémentaire dans l'émail.

La maison Christie's a écrit Tourette avec un seul "R" ce sont deux "RR"

1898 Vever écrit dans son carnet :Vu Tourrette a qui je porte la boucle IRIS à émailler, pourvu qu'il la réussisse.
Il n'y avait pas qu'une boucle mais une parure


Pendentif fleur iris formant broche en or jaune 18 k (750 millièmes) et émail plique à jour bleu à décor ajouré, orné de perles probablement fines, partie inférieure articulée. (système de la broche démontable,  outil de démontage dans le fond de l'écrin)
Signé Vever Paris. Circa 1900.
Poids brut : 12,5 g - Hauteur : 5 cm - Longueur : 5,7 cm (sans la bélière)
On y joint une chaîne en or jaune 18 k (750 millièmes) à mailles cheval probablement d'origine.  Poids : 3,2 g: Revendu à Drouot 


Dans son écrin d'origine à la forme inscrit : "Anc Mon MARRET & BAUGRAND " 


1900 Liste des récompenses


J'ai cherché cette Loïe Fuller émaillée par Tourrette, je ne l'ai pas trouvée.


1901-01-01 dans la revue La Mode et le Bijou

 En 1901, trois plaquettes un chardon, une violette, un gui, en émail cloisonné d'or

Je n'ai pas trouvé non plus cette libellulle a tête de femme en Ivoire si cette broche aux deux coqs qui sont decrits ci dessous:
1901 La libellule au corps de femme est un sujet qui a tenté bien des artistes. L'interprétation qui nous en est donnée ici est agréable. Les ailes d'opale, le corps ciselé, les roses de haie en pierre dure sculptée, les ornements de diamants, tout concourt à rendre ce bijou séduisant et délicat.
Les autres broches : platane, érable, fuchsia ou opale opaque, sont un peu lourdes. Je leur préfère de beaucoup la broche capucine, émaillée si joliment, comme la plupart des autres bijoux que nous venons de citer, par le maître Tourrette, et au centre de laquelle une jeune femme, à la tête d'ivoire, à la chevelure d'or, vient gracieusement sourire.
La pièce principale de M. Bonny est ce diadème de la Querelle, où deux coqs se disputent vraisemblablement la possession d'une superbe topaze. Magnifiquement habillés de plumes transparentes, l'un des combattants est en émail vert, l'autre en émail rouge. Nous devons louer une fois de plus ici l'impeccable exécution de M. Tourrette pour les émaux, mais nous serons moins élogieux pour l'objet lui-même, malgré ses qualités et les difficultés que présentait son achèvement. On peut objecter, tout d'abord, que l'idée en est très japonaise, mais ce n'est pas là le principal grief, c'est, ici comme dans bien d'autres bijoux de ce Salon de 1901, une trop grande propension à faire en ronde-bosse ce qui devrait être traité en bas-relief ou, pour être plus exact, en haut-relief. L'attitude de ces coqs est bonne — bien que je n'aime pas les ailes relevées du coq de droite, qui sont le contraire de ce que donne la nature en pareil cas, — mais leurs corps, leurs têtes, leurs membres sont gros et lourds, — lourds d'aspect, car je n'ai pas tenu l'objet en main, — et le scintillement des diamants, non plus que la merveilleuse exécution de l'émail, ne parviennent pas à leur rendre la légèreté qu'eussent sans doute donnée une ciselure plus fine et des corps moins épais. Revue de la bijouterie Joaillerie


Etienne Tourrette a reçu un Grand Prix à l'Exposition Universelle de 1900." avec sa technique des paillons d'or dans l'émail


En 1901 la revue de la Bijouterie Joaillerie nous indique que ce vase aux chardons, en émail de Tourrette a été acquis par le Musée des Arts Décoratifs.


Bonjour Jean-Jacques,
Je n’ai rien de très important sur Tourrette, juste un service de toilette en cristal et argent, avec un motif de tulipe sur les couvercles en émail, fait conjointement par Martel, Canivé et Tourrette. Fait en 1908 il n’a été vendu qu’en 1943 , sans doute à un revendeur. 
Je sais que Mr Alain Boucheron avait acheté quatre éléments du service, deux boites rondes et deux longues.





1901 Dans la revue des industries du livre: Un artiste émailleur a voulu lui-même s’intéresser à la reliure, comme au temps jadis. Par le caprice de M. Etienne Tourette, nous apprécions une petite reliure pour souvenir, adornée d’un émail cloisonné d’or. Elle est seyante et jolie, cette réminiscence moyenâgeuse dans une application de penchant moderne et, bien que ne pouvant être qu’une fantaisie, elle est à sa place dans cette luxueuse rencontre d’objets d’art. En résumé, l’exécution de la reliure moderne peut se placer, sans fausse modestie, dans la glorieuse phalange de ses aînées.


1901  Tourrette est  Officier d'académie (dans la revue de la Bijouterie Joaillerie)


1902 page  164 dans la revue des Arts Décoratifs

Dans la revue de la bijouterie Orfèvrerie en 1902  Entrons d'abord dans le Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts et arrêtons-nous devant la vitrine où M. Tourrette expose de beaux travaux de cloisonné d'or, très fins et très délicats.
M. Tourrette est toujours l'artiste soucieux de l'impeccable exécution; les plus petits détails de son oeuvre sont traités avec un soin égal à l'ensemble de l'objet qu'ils décorent; son exécution est irréprochable.
J'admire particulièrement le vase paillonné d'or fin mat sur toute sa surface et recouvert d'une décoration d'églantier sauvage, aux couleurs automnales si harmonieuses, exécutée en émaux cloisonnés d'or fin. Le décor se détache en vigueur, mais sans dureté, sur les fonds légèrement teintés, ce qui produit un effet.


1903: Pendentif châtaignier de Georges Fouquet vers 1903. Quatre lames d'opale alternant avec des bandes de topaze ; émail sur la couronne en roche dure par Etienne Tourrette, le pourtour serti d'or et de diamants, Musée des Arts Décoratifs, Paris.
1903  ce vase avait été acquis par le Musée des Arts Décoratifs, il est actuellement au Musée d'Orsay



1903


Art & Décoration écrivait en 1898: Et il serait injuste d'omettre, parmi les productions de Grasset qui se rattachent à l'art et à la décoration du livre, la belle reliure de Y Art Gothique (1894) et l'admirable carton pour la reliure des Quatre Fils Aymon exécutée en émail avec la plus grande perfection, par M. Vever, en collaboration avec M. Tourrette

Les Quatre fils Aymon: 
 À la demande de Vever, une reliure de Charles Meunier (1865-1948) est créée pour ce livre et exposée en 1900. Collaborant avec Vever, Grasset dessine comme carton-couverture du livre une plaque, émaillée par Étienne Tourrette et incrustée de pierres précieuses, dans le style de missels médiévaux. 



Ah mais!!! on attribue toujours le travail aux grandes maisons......!
Tourrette produit un rectificatif la reliure  en émail du livre les Quatre fils Aymon  a été executée par lui d'apres un dessin de Grasset pour Mr Vever, et non par Mr Vever.

1903 dans la Revue de la Bijouterie Joaillerie


         1903 Très belle broche DRAGON, articulée en émail aux reflets irisés.

1903 Dans Art & Décoration:   Les bijoux nous rappelaient l'habituelle maîtrise de M. Lalique, l'intérêt des expositions de M. Gaillard. En vérité, l'exposition du bijou est là. Et si les émailleurs sont plus nombreux aux Artistes Français, c'est à la Société Nationale qu'ils triomphent cependant, avec MM. Tourette, Grand homme, Thesmar et Hirtz.


Tourrette. Vases en émail cloisonné. planche hors texte d'Art et décoration.

Puis, en 1904, ses premiers émaux à jour avec inclusions de paillons, dont les tons laiteux et irisés sont très remarqués par la critique. Son travail se caractérise par un émail irisé obtenu par l'introduction de paillons ou de paillettes d'argent à la surface de l'émail, lors de la dernière cuisson. Cette technique propre à Tourrette se retrouve sur les couvercles émaillés de certaines petites bonbonnières en pierres dures réalisées par la maison Vever après
1900. ll utilise également des techniques inhabituelles pour l' émail, telle l'attaque à l'acide de la surface pour rendre l'aspect miroitant des surfaces aquatiques.
Evelyne .Possémé.

La revue de la bijouterie Joaillerie Orfevrerie en aout 1904 écrivit
"Voici non loin la vitrine de M. Feuillâtre, et je me dirige vers elle avec un grand plaisir. J'aime beaucoup les émaux de M. Feuillâtre; il n'est pas à mon avis simplement un maître émailleur comme Tourrette, par exemple, dont le talent est incontestable ; il y a chez Feuillâtre autre chose que de l'habileté, son âme d'artiste crée, son imagination rayonne dans les moindres oeuvres et si quelques critiques s'exercent à propos de légers détails, l'impression s'efface vite devant un ensemble plein de poésie et de grâce harmonieuse et légère.

Et pourtant !!!! D'après Evelyne Possémé (conservatrice en chef du département Bijoux au Musée des arts décoratifs), Feuillatre a été l'élève d'Etienne Tourrette en  1883,.. il avait  treize ans. Ce fut plutôt en tant qu'apprenti de Etienne Tourrette  qui ne fut connu qu' en 1897, à l' occasion du salon du champ de Mars.


1905 Boucle d'oreilles de Fouquet avec la technique des paillons insérés dans l'émail par Tourrette: les parties supérieures conçues comme trois feuilles de lotus décorées d' émail plique-à-jour incrusté de minuscules paillons d'or, suspendues à deux gouttes d'opale sculptées en forme de poire.
Contenus dans leur étui en cuir d'origine doublé de soie et de velours. Paris, vers 1905.4 cm sur 2,2 cm de large:
revendues par Wartski à Londres 

Etienne Tourrette est décoré de la légion d'Honneur  en octobre 1911. Pour lui remettre il propose  Monsieur Pierre Vernier qui était médailleur au 5 bis rue joseph Bara.  et voici le résumé de ses services rendus à la France


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1914. le 9 rue Baillif Paris

De 1907 à 1922 Etienne Tourrette exerce dans cet étroit immeuble au 9 rue Baillif à Paris. Etienne Tourrette décèdera en 1924 et de 1924 à 1927, la Banque de France fait agrandir l'hôtel de Toulouse par l’architecte Alphonse Defrasse. Le vaste bâtiment s'étend désormais jusqu'à la rue du Colonel-Driant, ouverte en 1915. La rue Baillif est alors entièrement supprimée.


Pendentif Wisteria: Art Nouveau en or, pendentif branche Glycibe émail et perles, par Georges Fouquet et Etienne Tourette, 1908-1910. conservée au Rijksmuseum d'Amsterdam



1908 à l'exposition Franco-Britannique diplôme d'honneur pour Etienne Tourrette


1909 Exposition_française_d'art_décoratif_de copenhague 


1909 Exposition_française_d'art_décoratif_de copenhague 



1914 Ce vase émaillé a été acheté par le Musée des Arts Décoratifs

• Etienne TOURRETTE Nationalité française 
• Vase vers 1914. Présenté au Salon des Artistes décorateurs à Paris en 1914
Lieu de réalisation : Paris • Or, émail opaque et translucide, émail cloisonné à jour
hauteur: 8,5 cm Diam. de l'ouverture cm : 3,2

Dans la revue Art & Décoration : 
J'aurais voulu, en terminant, parler de l'éblouissante vitrine du bijoutier-joaillier Georges Fouquet, de ses pendentifs, de ses épingles, de ses pendants d'oreilles, de ses broches en cristal de roche, transparent ou dépoli, ciselé par Tourrette, un des derniers grands.


1927 Tourrette est décédé, mais exposé au 17 ème salon des artistes décorateurs

En effet Etienne Tourrette est décédé en 1924, et ce n'est peut être pas lui qui expose a ce salon de 1927 , mais ses successeurs


Cougnet et Hiolle( qui ont continué à gardé le nom de leur prédecesseur) ont exposé à  l'Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne de 1937 à Paris.
Leur affaire n'a pas survécu  à la guerre 39-45 et ne reprennent pas après.



samedi 12 octobre 2024

L'Histoire VRAIE, des Van Cleef & des Arpels, résumée

Les joaillers Van Cleef et Arpels sont Juifs

 Le père d’Alfred Van Cleef, Salomon Van Cleef est né à Gand en Belgique, s’y est marié une première fois avec Pauline Cerf qui avait onze ans de plus que lui et ce n’est qu’en 1867 qu’il viendra d’abord à Lyon, puis à Paris, pour se remarier après la mort de sa première femme en 1865, avec Melanie  Mayer : 

Le père d'Esther Arpels, Salomon Lion Arpels est né en Amsterdam, il était marchand de toiles et draps, puis de colifichets, puis voyageur de commerce et la mère d'Esther, Thérèse Mayer, était la demi-soeur de la mère d'Alfred Van cleef, Mélanie Mayer.


Esther et Alfred en partant de la gauche

Alfred et Esther étaient donc cousins. Esther Van Cleef née Arpels ne s'est jamais, mais jamais, prénommée Estelle, c'est une invention des publicistes pour cacher la judéité de la famille.

Carte identité de Esther Van Cleef


Alfred Van Cleef a 11 ans lorsque son père décède à Nice, le 10/3/1883, au 7 rue de la Paix dans une chambre d’hôtel. Sur son acte de décès il est indiqué «Commerçant ».

Après un apprentissage de Lapidaire chez David et Grogogeat.( Et non Grogeat comme l'a ecrit Mme S.R.)  Alfred Van Cleef épouse sa cousine Esther Arpels en 1895

Alfred Van Cleef va créer une société avec son beau père en 1896, la « SARL A. Van Cleef et S. Arpels », société qui avait pour objet « La création et l’exploitation d’un fonds de commerce de Joaillerie et Bijouterie » le siège est au 34 rue Drouot.


TOUTES LES HISTOIRES ECRITES SUR LES VAN CLEEF & ARPELS AVANT 2010 SONT BOURREES D'ERREURS et cela continue, exemple ce passage d'un célebre dictionnaire financé par Van Cleef & Arpels , tel cet exemple alors  qu'il devrait être écrit "Le 2/10/1896( et non 1897)  Esther Van Cleef née Arpels donne naissance à Renée Rachel Van Cleef (et non Arpels) 

A la mort de son associé et beau-père en 1903, c’est Salomon Arpels fils qui entre dans la société à la place de son père. Alfred Van Cleef et Salomon Arpels fils, s’installent le 16 juin 1906 au 22 place Vendôme, a coté de Lalique, et très près de Boucheron.


Jules Arpels en 1940

Le 19/11/1909 Alfred et Salomon sont rejoints par un autre frère de Esther Van Cleef née Arpels, Jules Arpels qui lui, est né a Marseille le 29/12/1884 , et ce n’est qu’en 1912 que Louis Arpels le plus jeune, rentre dans la société.

Il n’y a aucune trace de travail d’Esther Van Cleef au 22 place Vendôme comme comptable ou autre.



Très peu de pièces anciennes de VCA ont survécu, la plus ancienne connue a été créé entre 1906 et 1908, le modèle réduit du Bateau "Varuna" fut une des premières commandes spéciales de la Maison. Réalisé en ébène, émail vert et blanc, rubis, or et jaspe, et équipé d'une sonnette électrique pour appeler le majordome cette commande singulière est attribuée à Monsieur Eugene Higgins, personnalité importante de la société New-Yorkaise à la fin du 19ème siècle. Propriétaire en 1907 et 1908 du véritable bateau Varuna, le yacht le plus moderne de son époque.


On peut voir encore a Dinard sur le trottoir la mosaïque Alfred Van Cleef

Trois ans seulement après son ouverture place Vendôme, une deuxième boutique était ouverte  dans la station balnéaire prisée de Dinard avec la seule enseigne et le seul nom de A.Van Cleef, suivie en 1910 par un magasin à Nice et en 1912 à Deauville, date à laquelle la firme employait quatorze membres de personnel.

Le début de la Première Guerre mondiale a interrompu leur expansion rapide car tous, sauf Alfred ont été appelés à servir, bien qu’Alfred se soit engagé pour servir son pays, Il a été réformé pour des problèmes de santé et est resté sur place pour gérer la société. Esther a été recrutée en tant qu'infirmière et s'est occupée au cours de son travail d'un lieutenant blessé appelé Émile Puissant. 

Emile Puissant a ensuite été présenté à sa fille Renée Rachel, et le jeune couple s'est marié en 1917. Renée Rachel avait 19 ans.  Alfred Van Cleef embauche son gendre, Émile Puissant.  Devenu directeur administratif Emile Puissant a joué un rôle déterminant dans la promotion des ventes grâce à la publicité et au lancement de soldes à rabais saisonniers, ce qui était inconnu dans le monde raréfié de la joaillerie.

La société a continué à prospérer et, au cours des années 1920, a vendu non seulement des bijoux fabuleux, mais également des Vanity Case,  et des étuis à cigarettes et briquets , ainsi que leur première montre-bracelet. 

Bracelet aux Roses 1925 Archive personnelle

Ils remportèrent un Grand Prix à l'exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes en 1925 avec un magnifique bracelet et une broche en rubis, diamants et émeraudes.


Journal que je possède

Après la mort tragique de son mari Émile, le 15/02/1926 dans un accident d’automobile au Cap d’Ail, Renée Rachel Puissant-Van Cleef rejoint la Maison après le décès de son mari en tant que directrice artistique et collabore étroitement avec le dessinateur René-Sim Lacaze. Au cours des treize années qui suivent, ce partenariat collaboratif produira de nombreux bijoux vraiment exceptionnels et propulsera Van Cleef et Arpels au premier rang de la haute joaillerie française. 

Salomon prit le prénom d'usage de Charles pour son dossier de légion d'honneur, en 1926: Notons que le même jour étaient décorés Lelong, Gaston Vuitton, Rodier, et le joaillier Lacloche.

En 1929  Van Cleef & Arpels loue un corner shop, également appelé corner store. C'est un espace, un « coin » de quelques mètres carrés au sein d'une boutique qui est réservé à leur marque marque , malheureusement cela ne dure pas en raison du Krack de 29.

1930 l’Exposition Coloniale Internationale du Bois de Vincennes à Paris, la Maison réalise de nombreux bijoux à caractère exotique, dont la parure Chapeau chinois, et obtient le Premier prix en tant qu’exposant.

1932 Claude Arpels, le fils aîné de Julien, entre dans la société.

Date de notification de la délivrance du brevet: 6'. décembre 1938 Société Van Cleef 8 : Arpels à ParisSerti de pierres précieuses avec des pierres précieuses insérées dans des rainures adjacentesM Breveté dans le Reich allemand du 20 mai 1936 La priorité d'immatriculation en France à partir du 13 février 1936 est demandée.

Le premier poinçon de Van cleef & Arpels date, le 29 aout 1933 symbole la colonne Vendôme et les initialesVC.A

En 1933, la société déposa un brevet pour le « Serti Mystérieux » Cette technique consistant à assembler des petites pierres proches les unes des autres sans aucun signe visible de métal a créé l’illusion que les pierres précieuses étaient maintenues invisiblement en place. On raconte....!! que Salomon Arpels fils, après avoir vu son amie et cliente Florence Jay Gould mettre son rouge à lèvres, sa poudre, ses cigarettes et son briquet dans une boîte de cigarettes Lucky Strike pour sortir le soir, il décida de créer une version plus glamour pour que les femmes puissent emporter l'essentiel.

Il a été attribué une fonction à chaque Arpels par l histoire arrangée de Jacques Arpels, je doute que Salomon qui se fit appeler Charles à partir de 1926 qu'il ait inventé la Minaudiere, qui fut d'abord fabriquée par Alfred Langlois.
La société Van Cleef et Arpels ( c'est important, car en 1936 Alfred Van Cleef est toujours le patron) demande l obtention d'un brevet le 29 avril 1936 à Paris sur le sujet du serti invisible; il est délivré le 22 août 1936 et publié le 21 novembre 1936. D'importantes modifications sont apportées au premier brevet. Celui-ci s'intitule "Montage des Pierres Précieuses"


Personnel, sous copyright

E
n 1938 meurt Alfred Van Cleef, il donne ses actions et une importante somme en argent liquide à sa fille Renée Rachel, qui devient majoritaire dans la société qu’elle va diriger au grand dam de Jacques Arpels qui pensait devenir le P.D.G. Toutes les grandes créations comme la Minaudière, le Passe Partout,le collier cravatte, le dessin du collier ZIP, le serti mystérieux l’ont été sous la direction artistique de Renée Rachel Puissant Van Cleef et aussi pendant son mandat de directrice générale de la maison.


La maison exposa avec beaucoup de succès à la New York World's Fair en 1939 Au vu des évènements qui s’accélèrent en Europe, Claude Arpels(qui est aux états unis depuis ses études en 1932,  reste aux Etats Unis et ouvre un bureau au Rockefeller Center.

En 1940 la Maison se retrouve dans la tourmente dès le début de la guerre et l'occupation allemande, qui  avait obligé la plupart des membres de la famille Arpels (d'origine juive) à fuir la France, ne laissant que Renée Rachel Puissant Van Cleef pour anticiper, (et sur les conseils de Roger Levy, le conseiller juridique et fiscal de son père), organiser une fausse aryanisation grâce à son assureur Le Comte de Leséleuc. On peut lui reconnaître le mérite d’avoir sauvé la Maison.


Parcours de Jacques Arpels pendant la guerre 39-44 de Paris à Berne en Suisse

Parcours de Jules, Salomon, louis, helene femme de Louis et Lulu leur fille en 1939-1940

Jules (à ce moment dit Julien,) Claude, Salomon (dit Charles) Louis, Hélène sa femme et Lucienne (dite Lulu) sa fille, parviennent à rejoindre les Etats Unis . N’arrivant pas à fuir vers le Portugal, Renée Rachel remonte à Vichy ou elle a une succursale et des amis. Léa, la femme de Jules, Esther Van Cleef, Jacques Arpels et Lucie née Hessel, vont se cacher en France et Jacques et sa femme s’enfuiront en Suisse en 1944 et ne reviendront qu'en Novembre de la même année.


Peu de temps après l arrivée du Maréchal à Vichy les sbires de Pétain font fermer le magasin Van Cleef & Arpels de Vichy situé près de l’entrée de l’hôtel du Parc ou réside le Maréchal Pétain qui ne voulait pas voir d’entreprises juives sur le parcours de sa promenade journalière.

La boutique de la place Vendôme a réussi à rester ouverte pendant la guerre,  mais la société a été aryanisée. René Sim Lacaze n'en faisait plus partie depuis 1940 et une secrétaire, Gisele Perla, ainsi que le directeur juridique et financier Mr Levy ont été chassés de la maison par l'administrateur nommé par les allemands, Monsieur Bry,  qui d'un atelier en étage en 1939, était installé en 1945 rue de la Paix!!!

Renée Rachel Van Cleef est poussée au suicide le 12/12/1942. Elle avait fait de sa mère sa légataire universelle dès 1938. En 1944, la société revint dans la famille Arpels. Les fils de Julien, Claude, Jacques et Pierre, sont désormais nommés administrateurs. Dans les années qui ont suivi, ils ont guidé l'entreprise vers un succès constant.


Tombe de Salomon Van Cleef redécouverte et nettoyée récemment grâce au consistoire israélite de Nice


En 1946 Esther Van Cleef fera transporter le corps de Renée Rachel Puissant Van Cleef au carré juif du cimetière du vieux château à Nice, aux côtés de son père Alfred et de son grand père Salomon Van Cleef.


En 1953 a gauche sur cette photo, Esther Van Cleef est présente ( elle a 76 ans) pour la remise du diplome pour les 30 ans de maison de Roger Levy Debled, a droite Jacques Arpels (copyright personnel)


Esther tout a fait à gauche est encore présente pour les 35 ans de Maison de Roger Levy en 1958, le fidèle conseiller juridique et fiscal de Alfred Van Cleef depuis 1923, au centre Madame Jacques Arpels qui divorcera en 1968 (photo copyright personnel)


Esther Van Cleef décède en 1960 et est enterrée avec ses frères dans leur caveau du carré juif du cimetière Montparnasse a Paris.

Après ce fut Dallas comme me l'a écrit un des descendants et l affaire finit dans les mains du groupe Richemont

C'est la raison pour laquelle, j’ai fait médecine au lieu de rentrer chez VCA. Quant à votre histoire qui ferait un film intéressant, vous n'en connaissez pas la moitié. Vous avez fouillé dans la fin de la saga Van Cleef. Mais la fin de la Saga Arpels qui implique aussi la destruction totale de l'implication de la famille dans VCA est encore plus savoureuse que l'intrigue de la série télévisée de Dallas.



Albert VIGAN . 7 ans que cela me turlupine!!!

 Le 12 novembre 2017 je me suis rendu "à l invitation d'amis chinois" à la vente de "Beyond Boundaries" par la maiso...