lundi 19 août 2024

DE PERCIN, son histoire, son catalogue

Une grande maison qui n'est presque jamais citée, et pourtant elle était fournisseur des plus grands y compris votre serviteur. Ainsi elle eut comme clients et j'en oublie
Asprey, Artus Bertrand, Boivin, Boucheron, Cartier, Céline, Chanel, Chaumet, Dior, Fred, Hermès, Lacloche, Morabito, Alexandre Reza, Tiffany, Vacheron Constantin et Van Clef & Arpels.


C'est leur dernier catalogue que je publie en espérant aider nombre de gens possedant un bijou de chez eux . 
Marie Gabriel Gaëtan de PERCIN de BELLEVUE est né Né le 24 février 1904 - Paris-XVIIème, 75117, Paris,
Il s'installe d'abord  12 rue Abel Ferry, fin mai 1938, puis rue Sainte anne à l'entresol et enfin 36 rue des petits champs. Il décède en 1994 mais son fils Olivier De Percin lui succède  jusqu'en 2003.


Le poinçon de Gaetan: Une croix catholique  et initiales G.P.


en 1938, il crée son Atelier et Poinçon de Maître pour servir directement Robert Dumas, chez Hermès, en réalisant les premiers bracelets cultes à maillons "Chaine  d'ancre" en argent.
Gaetan travaillera pour les grandes maisons, il emploie ses enfants et son fils Olivier à partir de 1962 ajoutera une clientèle de bijoutiers détaillants de Paris et province.



C'est le 3 mars 1938 que Robert Dumas et Jean Guerrand Hermes, vont déposer ce modèle du bracelet chaine d'Ancre par le dépot 1678 à la société du droit d'auteur aux artistes rue Taitbout à Paris


Entre 1931 et 1938, Mr Dumas ne se sépare pas d'un petit cahier de croquis sur lequel il note ses idées, c'est en 1937 se promenant au bord de la mer, sur un qui du port de Saint Aubin sur mer,  qu'il aurait consigné sur son cahier d'après lui,  le dessin d'une chaine d'ancre.


De Perçin va developer une extraordinaire collection de porte-clefs, et si la plupart des bijoux sont fabriqués en argent massif, les mêmes ont été produits en or 750




Si vous chercher la maison, vous ne trouverez pas à De Percin , mais à Percin , Gaetan et Olivier n'avait pas la même politique marketing-publicité que la maison Lenfant, la seule démarche publicitaire était le Salon de la BJO de la porte de Versailles, on y dégustait de tres bons bordeaux accompagné de petits sandwichs délicieux tout en contemplant la collection évidemment!!!
Pourtant: La famille de Percin est une famille de la noblesse française subsistante originaire du Languedoc, anoblie par charge au XVIe siècle.

Elle compte parmi ses membres des parlementaires d'Ancien Régime, deux gentilshommes de la chambre du roi, deux maréchaux de camp, un évêque.




C'est Gaetan de Percin qui inventa cette chaine avec ce fermoir d'un grande simplicité mais d une grande efficacité






Ci dessous  la petite 5cv Citroen reférence 2100, tout n'est pas sur cette page , il existait des porte clefs de voiture en argent de toutes marques comme la Porsche 2101





De longue chaines de portes clefs pour porter a partir de la ceinture.









La moto GUZZI les roues tournent le guidon sur la roue avant aussi, le tout sur 4 cm










La clé a mollette de Joneman, des sifflets  declinés en or et émail




Des pinces billets












Le pince billet le plus sobre or 750/1000°



Les nombreux modèles de bracelets









Bracelet argent


Le même en or  environ 70 grs, il fut réalisé pour Van Cleef & Arpels




























Les deux bracelets du bas de la page sont composés autour d'altuglass gris bleu













 












Fameux bracelet chaine d'Ancre pour Hermes en or 750.
C'est le 3 mars 1938 que Robert Dumas et Jean Guerrand Hermes, vont déposer ce modèle du bracelet chaine d'Ancre par le dépot 1678 à la société du droit d'auteur aux artistes rue Taitbout à Paris

Entre 1931 et 1938, Mr Dumas ne se sépare pas d'un petit cahier de croquis sur lequel il note ses idées, c'est en 1937 se promenant au bord de la mer, sur un quai du port de Saint Aubin sur mer,  qu'il aurait consigné sur son cahier,  le dessin d'une chaine d'ancre,
ces chaines de bateaux qui existent dans le monde entier, et qui sont fabriquées par les chinois maintenant.

D'après Olivier De Perçin, Emile Hermès avait demandé à Gaetan de Perçin une maquette. Aucun fabricant ne voulait faire un modèle en argent (à cette époque) car ils travaillaient tous sur l'or ou le platine. Mais Gaetan De Perçin venait de créer sa société, sa famille allait s'agrandir avec la venue au monde d'Olivier, il fallait qu'il travaille. Il réalisa tous les premiers modèles à la main, et ne fit un outillage que lorsque Mr Emile Hermes lui demanda l'exclusivité sur ce bracelet.




Nombre de modèles  etaient sertis de diamants












Bracelet du Haut de la photo







Broches


Avec de l émail





Bijoux pour enfants
C'est la coccinelle en haut, au centre, qui plaisait le plus aux enfants lorsque je leur presentais la collection, les sifflets, j ai eu des réclamations, car il sifflaient vraiement j ai dû en reboucher


Médailles pour enfants , dont les fables de La Fontaine


Bagues signes du zodiac






Bague, fut réalisée aussi en bracelet 




Les bijoux or , altuglass et diamants de Pascal Morabito







Chaines Argent


Des chaines or


Une extraordinaire collection de boutons de manchettes






















lundi 12 août 2024

Louis CARTIER le Roi des joailliers, et le joaillier des Rois, n'etait ni noble, ni Baron de Saint René

 Louis Cartier ne pouvait épouser Jeanne Toussaint, Jeanne avait été  une  demie mondaine et sa famille s'opposait au mariage . Pourtant, Louis et Jeanne étaient ensembles depuis 13 ans !!!!!

Jeanne Toussaint par Paul Helleu

En 1921 Louis Cartier se rend à Deauville , sa clientèle s'y trouve, et c'est au cours d' un diner  que Louis va faire connaissance de Jacqueline Almasy-Bissingen de vingt ans sa cadette , Louis a 46 ans .
Francesca Cartier , dans son excellent et indispensable livre  sur sa famille  "Les Cartier" la décrit ainsi:
"Jeune svelte, le teint aussi clair qu'une perle rare d'orient, des yeux scintillants comme deux saphirs et des cheveux lui faisant une auréole d'or" 
Elle retourne chez elle en Hongrie et Louis Cartier ne tarde pas à la rejoindre. Au printemps 1922 la presse hongroise annonce leur fiançailles.


La famille est soulagée, une aristocratique dans la famille, Alfred  Cartier est pleinement fier et heureux.
Evidemment pour les milieux de la noblesse, Louis reste un commerçant, un fournisseur,  grand joaillier, mais commerçant, et les reflexions commencent à pleuvoir.
"C'est lui qui a les bijoux et elle, les quartiers" ...de noblesse sous entendu.
Louis engage un généalogiste  pour rechercher et publier son ascendance noble. Et en Aout 1923 après rectification de son état civil et celui de ses ancêtres  Louis devient,

Louis Cartier de la Boutière , Baron de Saint René.

Et si Francesca  Cartier Brickell cite bien l anecdote, j ai retrouvé le jugement que je lui ai communiqué d'ailleurs, c'est une personne tellement aimable.

« M. Louis Joseph Cartier, propriétaire, domicilié à Saint-Sébastien (Espagne), ayant M* L. Escavy pour avoué, a l’honneur de vous exposer : « Que, par ordonnance de M. le Président du Tribunal civil de Senlis, en date du 24 août 1923, il a été décidé que : 1° L’acte de naissance de Louise Augustine Cartier, fille de Pierre. Cartier, serait rectifié en ce sens qu’elle y sera désignée comme fille de Pierre Cartier de la Boutière de Saint-René ; 2° L’acte de naissance de Louis François Cartier, du 31 mai 1819, sera rectifié en ce sens qu’il y sera porté comme Cartier de la Boutière, baron de Saint- René ; 3° L’ acte de naissance de Louis François Cartier, du 17 février 1841, sera également rectifié dans les mêmes termes ; 4° Pacte de naissance de Louis Joseph Cartier, du 7 juin 1875, sera également rectifié dans le même sens ; « Que ces différentes rectifications d’état civil étaient toutes basées sur ce fait que la lignée des Cartier, dont il s’agissait, se rattachait bien à Louis Gabriel Cartier de la Boutière, ennobli (sic) en 1698 ; " Que tout permettait de le croire au moment où fut rendue l’ordonnance susvisée du 24 août 1923 ";

Seulement voilà!, pas de chance, le vrai Baron explique par la voix de son Avoué

"Qu'il vient de découvrir l’extrait authentique de l’acte de naissance de Pierre Cartier, en 1787, l’un des ancêtres qui figurait dans la lignée des Cartier ; « Que, par l’examen du dit acte de naissance, l’exposant a acquis la certitude qu’il ne se rattache pas à la famille Cartier de la Boutière, ainsi qu’il l’avait tout d’abord pensé .

« Que, en effet, la filiation de ses ancêtres est très exactement établie jusqu’à Pierre Cartier, dont la naissance est inscrite au registre des actes de naissance de la paroisse de Sainte-Madeleine-en-Cité, à la date du 15 avril 1787 ; « Que ce Pierre Cartier eut pour fils Louis François Cartier, né à Paris le 31 mai 1819 ; que Louis François Cartier eut pour fils Louis François Alfred Cartier, né à Paris le 17 février 1841 ; que ce dernier eut lui-même pour fils l’exposant, Louis Joseph Cartier, né à Paris le 6 juin 1875 ; « Que, sur le vu d’un avis révolutionnaire, du 27 Pluviôse an II de la République, relatif à un sieur Cartier, Louis François, ci-devant baron de Saint- René, et à son fils Pierre, âgé d’environ 7 ans, ce qui se rapportait approximativement à l’âge que pouvait avoir Pierre Cartier en l’an II, l’exposant fut conduit à penser que Pierre Cartier, né le 15 avril 1787, était bien le fils de Cartier, Louis François, ci-devant baron de Saint-René ; « Que l’acte de naissance de Pierre Cartier, découvert par l’exposant récemment et postérieurement à l’ordonnance susvisée, l’a convaincu qu’il était matériellement impossible que Pierre Cartier fût le fils de Cartier, Louis François, baron de Saint- René ; « Que, en effet, Pierre Cartier est né à Enclos de Saint-Denis de la Chartre, de la paroisse de Sainte- Madeleine-en-Cité. et non point dans la commune de Rotz-Marais-Warendin, où il apparaît bien qu’était le siège de la famille Cartier de la Routière ;

" Que, de plus, il résulte de l’acte de naissance susvisé de Pierre Cartier que son père est Louis François Cartier, fondeur en cuivre, demeurant à Enclos de Saint-Denis de la Chartre, de la paroisse de Sainte-Madeleine-en cité, et non point Louis François, baron de Saint-René ; « Que, dans ces conditions, la filiation de l’exposant et de ses ascendants, père, grand-père et arrière-grand-père, jusqu’à Pierre Cartier, ne pourrait se rattacher à Louis Gabriel Cartier de la Boutière ; "


Et de fait, j ai repris les actes de naissance, dont celui de Louis Joseph Cartier et on voit qu'en 1923 il a été ajouté tout a fait officiellement une phrase en bas à gauche


"Rectifié par ordonnance du président du tribunal civil de Senlis rendue le 14 aout 1923 et transcrite le 24 aout suivant en ce sens que l enfant inscrit ci-contre ser désigné ainsi que son père comme Cartier de la Boutière de Saint René"

Et la requête précise« Pour quoi l’exposant vous prie de vouloir bien : « 1° rapporter l’ordonnance du 24 août 1923 et dire, en conséquence, qu’elle sera désormais nulle, non avenue et sans effet ; « 2° dire, en conséquence, que les rectifications opérées dans les actes de naissance de Louise Augustine Cartier, fille de Pierre Cartier, de Louis François Cartier, de Louis François Alfred Cartier, de Louis Joseph Cartier, seront considérées comme nulles et non avenues et, en conséquence, etc... »

Mais en revanche qui est cette Louise Augustine Cartier, fille de Pierre Cartier jusqu'à laquelle les recherches remontaient?
Etonnant j'ai cherché dans les livres sur Cartier, dans les généalogies rien!!!



Alors le président du tribunal de Senlis va revenir sur la décision suite à la requête du Baron de Saint René: Il annule tout.

« Nous, Président du Tribunal civil de Senlis, assisté du greffier, « Vu la requête qui précède, les pièces à l’appui et la loi : « Rapportons notre ordonnance du 24 août 1923 et disons qu’elle sera désormais nulle et non avenue ; « 2° Disons, en conséquence, que les rectifications opérées dans les actes de naissance de Louis Augustine Cartier, fille de Pierre Cartier, de Louis François Cartier, de Louis François Alfred Cartier, de Louis Joseph Cartier seront considérées comme nulles et non avenues et, en conséquence, « 3° Disons que c’est à tort et par erreur que, dans l’acte de naissance dressé à Senlis, le 1 er août 1814, de Louise Augustine Cartier, fille de Pierre Cartier, elle a été désignée, à la suite de la rectification sus- visée, comme fille de Pierre Cartier de la Boutière, baron de Saint-René ; disons que les mots « de la Boutière. baron de Saint-René » devront être rayés du dit acte de naissance; disons que c’est à tort et par erreur que l’acte de naissance de Louis François Cartier, dressé à Paris (ancien VII e arrondissement), le 31 mai 1819, a été rectifié, en 1923, en ce sens qu’il y a été porté comme Cartier de la Boutière, baron de Saint-René ; disons, en conséquence, que les mots « de la Boutière, baron de Saint René » devront être rayés du dit acte ; « 4° Disons que c’est à tort et par erreur que l’acte de naissance de Louis François Alfred Cartier, dressé à Paris (ancien VI e arrondissement), le 17 février 1841, a été rectifié, en 1923, en ce sens qu’il y a été porté comme Cartier de la Boutière, baron de Saint-René ; disons, en conséquence, que, dans le dit acte, seront rayés les mots « de la Boutière, baron de Saint-René » ; « 5° Disons que c’est à tort et par erreur que l’acte de naissance de Louis Joseph Cartier, dressé à Paris, dans le XVII e arrondissement, le 7 juin 1875, a été rectifié, en 1923, en ce sens qu’il y a été désigné comme Cartier de la Boutière, baron de Saint-René : disons, en conséquence, que, dans le dit acte, seront rayés les mots « de la Boutière, baron de Saint- René » ; « Disons et ordonnons que, sur la signification de ta présente ordonnance, les officiers de l’état civil ayant reçu les actes de naissance qui viennent d’être énumérés et ayant opéré les rectifications dont il vient d’être parlé sur le vu et en exécution de l’ordonnance du 24 août 1923 seront tenus d’opérer les rectifications ordonnées par la présente ordonnance, c’est-à-dire de faire disparaître des actes de l’état civil dont il s’agit la mention « de la Boutière, baron de Saint-René », qui y a été ajoutée à tort, à la suite de l’ordonnance du 24 août 1923.


Alors Pierre, Louis Alfred Jacques ne sont pas nobles, mais ils vont faire appel

Et en 1929, le jugement est confirmé:
Disons et ordonnons que, sur la signification de ta présente ordonnance, les officiers de l’état civil ayant reçu les actes de naissance qui viennent d’être énumérés et ayant opéré les rectifications dont il vient d’être parlé sur le vu et en exécution de l’ordonnance du 24 août 1923 seront tenus d’opérer les rectifications ordonnées par la présente ordonnance, c’est-à-dire de faire disparaître des actes de l’état civil dont il s’agit la mention « de la Boutière, baron de Saint-René », qui y a été ajoutée à tort, à la suite de l’ordonnance du 24 août 1923. » Cette ordonnance du 15 juillet 1925 n’a pas plus autorité de chose jugée que celle du 24 août 1923.

Heureusement 
En 1902, le prince de Galles, futur Édouard VII, commande 27 diadèmes à la maison Cartier de Londres et proclame Cartier « joaillier des rois et roi des joailliers ». Mieux qu'un slogan commercial, la formule contribue grandement à la fortune de la marque.


lundi 5 août 2024

A propos de RENE BRY et des maisons Van Cleef & Arpels, et Bijouterie Lambert à Paris


Double Clip platine et diamants de René Bry

 René Bry fut un grand artisan  à partir de 1937, et la plupart des sites internet le définissent ainsi:"Fondé en 1937 par René Bry, joaillier de renom ayant notamment collaboré avec Pierre Sterlé et Van Cleef & Arpels, la maison Bry & Co est l'une des adresses les plus prestigieuses de la joaillerie parisienne de l'époque, notamment à partir de 1944, où la maison ouvre sa boutique rue de la Paix"

A-t-il fabriqué pour Pierre Sterlé?, oui !, Pour Van Cleef & Arpels, a ma connaissance non ! Et pour finir, a t il collaboré? avec Pierre Sterlé oui ! et aussi avec le commissariat général aux questions juives pendant la derniere guerre.


En 1937 René Bry installe au 51 bis rue sainte Anne à Paris, un atelier de réparations et fabrications .
En quelle année s'installe t il rue de la Paix? 1944? peut etre 1945.


Cette publicité d'un grand magazine date de 1945, Bry est au 15 rue de la paix


Son poinçon de Maître initiale R.B. et une tête de mouton enregistré le 09 mars 1937  au 51 bis rue sainte à Anne à Paris. 
Je montrerais d'autres bijoux plus loin dans mon article , mais je reviens en 1941.

La dépossession des Juifs fut d'emblée inscrite au cahier des charges du Commissariat général aux questions juives (CGQJ), créé le 29 mars 1941 et dirigé par Xavier Vallat, puis Darquier de Pellepoix. Dès l'été 1940, les divers services allemands s'employaient également activement à dérober les biens juifs. L'ambassadeur Otto Abetz profita ainsi de l'exode pour faire main-basse sur les collections d'art des propriétaires juifs absents.

Fin 1941, les Allemands frappèrent la communauté juive française d'une amende exorbitante d'un milliard de francs, à payer entre autres sur la vente de biens juifs, et gérée par la Caisse des dépôts et consignations.

Le CGQJ nomma alors des administrateurs pour organiser la spoliation . L’article 2 de la loi du 17 novembre 1941précise, en effet, que « les immeubles actuellement détenus par des Juifs ou qui seraient acquis par eux postérieurement à la publication de la présente loi […] seront pourvus d’un administrateur provisoire ».
la gestion, l’inventaire, l’estimation du butin rassemblé, n’auraient jamais pu être menés à bien sans la collaboration de tous ces Français qui participèrent à l’œuvre de spoliation. Administrateurs provisoires, experts, ils étaient tous volontaires, libres de se retirer à tout moment.

Or René Bry insista pour remplacer l administrateur chargé de la maison Van Cleef & Arpels il fut d'ailleurs payé. J ai d'ailleurs consacré de nombreux articles à l aryanisation de Van Cleef & Arpels tel celui-ci : https://www.richardjeanjacques.com/2010/02/van-cleef-arpels-1939-1945.html

Cette fonction lui permettait de par ses relations allemandes, d'être au courant des affaires spoliées ce qui lui permit d'acquerir une bijouterie de Paris la maison "LAMBERT." 3 boulevard Saint Denis

René Bry le 11/11/1942

Je soussigné René Bry 51 bis rue sainte anne à Paris ai l'honneur de vous informer que je me porte acquéreur du fonds de commerce "Bijouterie Lambert (Adrien Lévy) 3 bd Saint Denis à Paris pour la somme de un million cinq cent seize mille francs , étendu aux éléments incorporel et matériels, les marchandises qui resteraient en stock en sus à dire d'expert au jour de l homologation
Paris le 11/11/1942

Monsieur Adrien Lévy avait fait une très belle lettre pour demander qu'on examine son cas , expliquant avec des détails, les générations précedentes nées en Alsace et ayant la nationalité française, mr Levy notait aussi ses états de services militaires brillants, mais rien n'y fit.


D'apres la description c'était a gauche du tabac la violette

Le stock en plus 1.014.855 francs a été réglé après par Bry au liquidateur de l' affaire, il y avait trois bijoutiers en lice pour faire une proposition d'achat, c'est Bry qui l'a emporté étant largement au dessus du 2 eme, le 3 eme était un Bijoutier du Havre (Du Havre, de Rouen, de Fécamp)


Il était né le 18/05/1886 , a Paris , fils de Cerf Levy et Evelyne Worms tous deux commerçants en bijouterie. Son acte de naissance nous permet de découvrir que par décret du 6/7/1949, il est autorisé a substituer a son nom patronymique , celui de "Lambert" , il est décédé le 29/06/1963 sous le nom d'Adrien Leon Lambert.
Rien a voir avec ceux pour qui j'ai écris un article:

Donc René Bry dès fin 1942 exploite cette bijouterie, l' argent de l'achat n'est pas versé à Adrien Levy mais à la Caisse des depots et consignations.

Arrive la libération de Paris, Adrien Levy revient chez lui et reprend possession de son affaire mais il reste quantité de formalité  à accomplir pour obtenir la restitution.

J ai donc cherché à comprendre comment s'était passé une restitution réussie contrairement à  d autres affaires ou malgré 60 à 80 années de procédure, le bien spolié n'a pas été rendu.
Car: En conclusion de son ouvrage consacré à l’aryanisation des entreprises juives en France, Philippe Verheyde écrit que « l’histoire des restitutions des biens juifs est une histoire qui reste à faire: Les Mauvais comptes de Vichy. L’aryanisation… ». C’est à ce même constat qu’aboutissent les membres de la Mission d’étude sur la spoliation des Juifs de France – dite Mission Mattéoli – lorsqu’ils commentent dans un de leurs rapports : « C’est la phase de la spoliation qui est la mieux connue. L’étude de la restitution et celle de la déshérence n’en sont qu’à leurs début.

Une nouvelle ordonnance du Gouvernement provisoire est promulguée le 21 avril 1945. C’est un texte majeur, qui porte deuxième application de l’ordonnance du 12 novembre 1943 et qui est destiné à annuler les dépossessions accomplies par les Allemands et le gouvernement de Vichy. Il s’agit dans la pratique de meubles, d’immeubles, de fonds de commerce, de parts ou d’actions sociales, de droits immobiliers ou mobiliers de toutes sortes, appartenant dans la plupart des cas à des Juifs et placés sous administration provisoire, puis vendus ou liquidés. Une ordonnance de référé est rendue par le président du tribunal civil si le propriétaire spolié ou l’acquéreur du bien ne sont pas commerçants et si le bien spolié n’a pas de caractère commercial. Dans le cas contraire, l’ordonnance de référé est rendue par le président du tribunal de commerce
L’ordonnance de restitution est immédiatement exécutoire, l’appel est possible mais non suspensif ; autrement dit, l’acquéreur se trouve contraint à restituer ce qu’il a eu le tort d’acheter dans des conditions qu’il ne pouvait ignorer



Donc Adrien Levy revient, reprend son bien et Bry doit se débrouiller avec l' administration de la caisse des dépots et consignations. 
En effet toutes les sommes de son achat y avaient été versées, et au vu des lois il ne restait plus qu'a en demander le remboursement, et pourtant , cette caisse deduisait toutes sortes de frais et taxes. La restitution sera légalement effective le 6/7/1945............



Cela pourrait paraitre simple et pourtant ce dossier que j ai pu me procurer contient plus de 100 pages.
Cela s'est bien passé mais combien d'autres, à l instar de l affaire Seligman contre Mellerio, ne sont pas rentrés dans leurs biens : lire : https://www.richardjeanjacques.com/2013/08/mellerio-joaillier-l-histoire-du-9-rue.html





1949 apres la guerre René Bry s'est beaucoup investi au Maroc, ci-dessus article du journal "La Vigie Marocaine.
"Une exposition de bijoux de Bry et Sterlé dans son élégant magasin boulevard de la Gare, le Diamant Bleu a réuni deux grands noms de la rue de la Paix et de l'avenue de l’Opéra, Bry et Sterlé. On y trouve les plus belles réalisations des Joailliers modernes : des bagues dont le chaton en boule saillante est ajouré, semé de brillants, d'autres formées de cabochons de pierres précieuses griffées d'or et portées légèrement sur des montures en dentelle d or . l’anneau est une torsade ou une fine chaine Des bracelets montres dont le cadre est enchâssé dans une boule légère, résille d'or où s'insèrent de petits diamants et qui s’ouvre par une fermeture en bascule pour laisser voir un minuscule cadran rond, le bracelet est une chaîne souple deux fois enroulée autour du poignet Des colliers et des bracelets en ruban d'or, rivières de diamants allégées par une composition en mailles ajourées Quelques modèles particulièrement originaux une montre de stvle ancien dont le cadran est placé au fond d un nid profond et fait de chaînettes fines. La torsade se déroule pour fermer le bracelet attaché à la montre par quatre brides d or insérées au moyen de pavés de brillants Un clip curieusement composé de prisme de topaze poli parcouru par des filets de petits diamants : un autre, genre épaulette d 'officier égrène des pampilles d'or le long d'un bord massif étroit. Des  clips en platine en forme de feuilles légères, effilées, faiblissantes Une ligne stylisée et appliquée à des motifs d'inspiration ancienne crée l'originalité des bijoux auxquels une Interprétation en filetés légers donne un caractère gracieux, fragile et aérien.( La vigie Marocaine journal de 1949)


1949 La "Vigie Marocaine"


1957 Publicité de Bry et Cie 

En 1957 René Bry devient René Bry & Compagnie


COLLIER / PAIRE DE BRACELETS EN DIAMANTS RENÉ BRY DU MILIEU DU XXE SIÈCLE
Diamants taille ronde et baguette, détachables et pouvant être portés en deux bracelets avec deux maillons de fermoir supplémentaires, années 1950, platine et or blanc 18 carats (poinçons français), poinçon de maître (René Bry)
Accompagné d'une publicité imprimée pour Bry & Co., 1952 Pourtant la société Bry & Co ne date que du 01-01-1957
Taille/Dimensions : circonférence intérieure du collier 32,8 cm ; circonférence intérieure des bracelets 17,5 et 17,0 cm
Poids brut : 238 grammes


BRY ANNÉES 1960 CLIP OISEAU STYLISE
Les ailes en or jaune 18K texturé sont retenues par un corps pavé de diamants taille brillant. Monture en or jaune 18K et platine. Poids brut : 34,05 gr. Dimensions : 6,3 x 7,8 cm.


Clip de Sterlé:  Métal : or jaune 18K (750‰), platine (950‰)  : émail, diamants
Dimensions : hauteur : 6,4 cm - largeur : 4,4 cm - épaisseur : 1,4 cm
Poids brut : 19,78 2 poinçons de René Bry qui en fut le fabricant.


A partir de 1964, Frédéric et Jean Marc Bry créent une série de bijoux en poils d'éléphants



Le vendeur du site 1stdibs a écrit ce texte, je le livre tel quel:
Une paire inhabituelle et unique, fabriquée à Paris en France dans les années 1970. Elles ont été fabriquées par Bry & Co. en or jaune massif de 18 carats, avec des surfaces polies à l'extrême. Ils sont dotés d'un dos en oméga français pour fixer les clips et peuvent être facilement transformés pour les oreilles percées en ajoutant une paire de tenons.
Le fait intéressant de cette paire est qu'elle est montée avec 4 griffes naturelles placées géométriquement dans les montures en or.
Ils ont un poids total de 21,95 grammes et mesurent 35 mm (1,38 pouces) par 18 mm. (0,70 pouce).
Ils sont tous deux estampillés de magnifiques poinçons français, deux fois avec la tête d'aigle pour le dosage et la garantie de l'or 18 carats, le cartouche de maître du fabricant et signé, "BRY PARIS .750 SDGD".
Bry & Co. Créée en 1937 par Monsieur René Bry, sous le nom d'Ateliers de Joaillerie René Bry, la maison Bry & Co est l'une des adresses les plus prestigieuses de la joaillerie parisienne, notamment à partir de 1944, date à laquelle la boutique éponyme ouvre rue de la Paix.


 Marque :  Bry   Vers 1957  Poids diamants :  25 ct  • Largeur :  2 cm • Longueur :  17.5 cm • Poids brut :  69.6 g : Revendu par Michael Dan


BRY ANNÉES 1970
PAIRE DE BOUTONS DE MANCHETTE POILS D'ÉLÉPHANT
Ils se composent de poils d'éléphant retenus par une monture en or jaune 18K. Travail français signé BRY PARIS, poinçon de maître. Poids brut : 12,48 gr. (accident) Dim. 2,1 x 1 cm.



Il y a quelques jours (07-2024) mon ami Varujan de la maison Gorky à Paris 18 rue Duphot à Paris a "rentré" ces doubles clip et broche de grande qualité


Broche « Double clip » en platine et or gris, ornée de diamants demie taille, taille baguette et de rubis Birman.
Poids: 28,4g.
Vers 1945
Porte le poinçon de RENÉ BRY. Certificat: CARAT GEM LAB no 32014-15 pour les rubis.




René Bry et successeurs ont vendu beaucoup de bracelets ou colliers et breloques en poils d'éléphant, malheureusement, ils ont continué a en vendre malgré une loi interdisant la vente de ce qui concerne cet animal, alors en 2009

2009
Frédéric Bry était dans la légalité... à un poil près. Hier, le directeur général de la bijouterie de luxe Bry &Co a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à une amende de 2 000 euros avec sursis pour défaut de justificatifs prouvant la légalité de l'importation de cinq mille poils d'éléphant.
Le pachyderme est l'une des premières espèces à avoir été protégées par la convention de Washington, entrée en vigueur en 1975. La société, située rue de la Paix (2e), a été condamnée à 5 000 euros d'amende. Les cinq associations de défense des animaux qui se sont portées parties civiles recevront 1 000 euros de dommages et intérêts.
Peu convaincant à la barre, Frédéric Bry a expliqué que ces poils découverts dans un sac au fond de la boutique avaient été achetés par son père dans les années 1980. Estimés à 1 500 euros l'unité, ces poils étaient tressés par la bijouterie et transformés en bracelets, boucles d'oreille et autres ornements. « Quand j'ai repris la tête de la société, j'ai conservé le stock qui restait. J'ai toujours eu l'impression d'être dans la plus parfaite légalité. Toutes ces années après, on me demande des justificatifs, mais c'est improuvable ! », a-t-il expliqué. « Et la queue d'éléphant retrouvée lors de la perquisition dans le sac ? », lui demande le président, le nez sur le scellé comportant la saisie. « C'est un cadeau offert par Valéry Giscard d'Estaing à mon grand-père qui était un grand chasseur », souffle le prévenu qui assure avoir envoyé un recommandé à l'ancien président de la République pour témoigner de sa bonne foi. « Cela me paraît difficile pour un professionnel de dire qu'il ignorait la réglementation », a indiqué le procureur.


René Bry est décédé en 1992 à l'age de 85 ans

La société BRY ET COMPAGNIE a été radiée du registre du commerce le 4 août 2011.

Maison importante car sur l'année 2010 elle réalisa un chiffre d'affaires de 5, 563, 000,00 €.

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