mercredi 6 décembre 2023

Daisy Fellowes et ses founisseurs préférés Cartier, Suzanne Belperron, Boivin, Van Cleef & Arpels , Schlumberger, Lacloche! Histoire d'une femme "Rosse"



Daisy Fellowes a acheté a Cartier Paris en 1953 ce collier avec quarante deux boules d'amethystes facettées, un cabochon d'améthyste, et des cabochon turquoises 34,6 cm de long, j'aime beaucoup de collier pour l'idée, rien a voir avec la richesse du collier Hindou de Daisy Fellowes , mais une certaine simplicité technique, puisque réalisé avec une chaine mécanique torse.


C'est le dessin d un bijou extra-ordinaire que l' héritière de la fortune des machines à coudre "Singer" va commander à la maison Cartier. Elle s'était fait un nom, devenue une légende grace à une auto-publicité permanente, des rivalités implacables, une mondaine capable d'organiser une fête ou les invités n'étaient que des personnes qu'elle n'aimait pas.

 

Mais revenons au début 
Le 2 mai 1890 nait Marguerite, Séverine, Philippine Decazes et de Glucksbierg fille de Jean Elie  Decazes, né le 30 avril 1864 à Paris  et mort le 31 août 1912 à Chantilly, est un gentilhomme français qui fut un homme du monde et un sportif de la Belle Époque. Il était à titre honorifique chambellan du roi de Danemark. , Jean Élie Octave Louis Sévère Amanieu Decazes de Glücksbierg, troisième duc Decazes, duc de Glücksbierg est le fils unique du duc Louis Decazes et de sa femme, née Séverine Rosalie de Löwenthal. Il épouse, le 28 avril 1888, la richissime Isabelle-Blanche Singer (1869-1896), une des filles d'Isaac Merritt Singer, fondateur de la célèbre entreprise de machines à coudre Singer, et de sa seconde épouse, née Isabelle Boyer. Isabelle-Blanche lui apporte en dot 2.000.000 de dollars.
Marguerite(future Daisy) descendait De Elie Decazes, qui donna son nom à une ville "Decazeville"


Le père de Marguerite (plus tard Daisy) etait passionné de Yactching, Jean Decazes a remporté une médaille d'argent en voile aux Jeux olympiques de 1900. L'année suivante, il remporte aussi la coupe de France avec son voilier le Quand-Même II.

Dans la course Alger-Toulon de mai 1905, appelée par les Anglais « The 500 miles Marathon » et à laquelle participe Camille du Gast, le Duc et Paul Chauchard -Président du Club Nautique de Nice- manquèrent perdre la vie, n'ayant été retrouvés avec Baudouin le concepteur de leur navire que près de quinze jours après leur avarie sur le Quand-Même II, déshydratés au large de la Sicile, les secours les ayant cru un temps déjà morts en abandonnant durant plusieurs jours les recherches

Alors que Daisy n’avait que six ans en 1896  Sa mère s'est suicidée, laissant Daisy et ses deux frères presque entièrement seuls au monde, mais avec cet énorme héritage des Singer. Pour ajouter l'insulte à l'injure, leur père ne voulut pas ou ne put pas les elever  et les confia à leur tante maternelle, Winaretta Singer.  
Marguerite , qui n'etait pas encore Daisy etant petite refusait de se laver  ou de se coiffer.Elle fut donc élevée par sa tante Singer devenue princesse Edmond de Polignac, célèbre pour son salon littéraire et surtout musical (et son hôtel particulier qui existe toujours avenue Henri Martin à Paris) et sa vie très libre faite d’innombrables liaisons lesbiennes.
Je n'ai rien trouvé sur son adolescence, sauf  ce qu'on attendait d'elle, faire un beau mariage et avoir des héritiers .  


Fille du Duc Decazes, descendant de Elie Decazes qui donna son nom à la ville de Decazeville, Marguerite Decazes  de Glucksbierg se marie le 10 mai 1910 , épouse Jean Marie Anatole Prince de Broglie (se prononce Breuil) né en 1886 et qui décède en fin 1918 à Mascara en Algérie à l'age de 32 ans.

Photographie du Prince Jean De Broglie


Voici son portrait  en 1912 par Jacques Emile Blanche , elle a 22 ans.

Ce mariage est un echec, il se dit à l'époque que son mari était homosexuel, et qu'elle le surprit un jour au lit avec son chauffeur lui faisant perdre ainsi  toutes ses illusions  sur  l'amour dans le caractère sacré du mariage.
Elle fut très déçue de ce portrait d'elle  et se fit refaire le nez d'après Christopher Wilson.
"Après avoir commandé un portrait d'elle-même, elle a été consternée par le résultat et s'est mise au travail. Elle se fait refaire le nez, sans anesthésie, jette toute sa garde-robe et commence à consulter des couturiers. Et elle a commencé, très sérieusement, à lire des livres."


1913: Ce necessaire est de Cartier en or rose, or jaune, platine, email, diamants taille rose, onyx perles, 4,5 X 7,2  Gravé Daisy Xmas 1913 gravé en fac similé sur le fond. Il provient de Daisy Fellowes.
A lintérieur miroir, compartiment à poudre et tube a rouge à lèvres.


Christie's a revendu ce portrait de Daisy  dessiné je pense vers 1910-12 par John S. Sargent' grand peintre américain ayant vecu aussi à Paris. fusain sur papier posé à bord


1914 par Jacques Emile Blanche , peintre graveur et écrivain 

Le mariage ne fut pas heureux mais se termina  lorsque le prince mourut huit ans plus tard de la grippe espagnole.Son mari étant décédé le 20-09-1918 , Veuve, Daisy se remarie en 1919 avec Reginald Fellowes (1884-1953), banquier et cousin de Churchill (sa mère était une Churchill).


le 9 août 1919 à Londres, Daisy Fellowes elle épousa Reginald Ailwyn Fellowes, banquier et cousin de Winston Churchill. Comme son premier mari, Reginald était également issu d'une famille aristocratique et son père était baron.


Elle était riche, laide, dissolue et « la destructrice de nombreux foyers heureux », comme le disait amèrement un ancien amant.
Elle a fait de son mieux pour séduire un Winston Churchill marié et, lorsque cela a échoué, elle a épousé son cousin. Elle vivait d'un régime à base de morphine et de tétras, avec parfois des cocktails.
Par CHRISTOPHER WILSON Publié le 29 mars 2014


1920


1921 Bracelet Cartier en platine pour Daisy, diamants ronds taille ancienne diammants 8/8 et roses, cabochons d'émeraudes et émeraudes calibrées, perles fines corail.
A l'origine il avait été exécuté avec des anneaux d'Onyx


1922
Daisy porte un très long collier de Perles, j'ai cherché les différentes maisons qui avaient travaillé a fournir des bijoux à Daisy, les plus citées étant Cartier et Van Cleef & Arpels , mais ma curiosité m'a poussé a chercher si Boucheron, lui avait fourni des bijoux, apparemment pas.
Mais Claudine Sablier Paquet qui travailla 20 ans chez Boucheron  m'apporta une précision.


Nous avons bien un Mr Singer comme client entre 1870 et 1914. 
Mais c'était Mr qui faisait des achats. Il y a un bijou intracable du fait de sa nature. Un collier de 12 rangs de 906 perles blanches, dites extra en 1905.
En 1892 une broche papillon, le fameux bijou avec les ailes en diamants gravés et un rubis de 3 cts 1/32. Voir la couverture du catalogue de l'exposition Jacquemart André. Le bijou avait été racheté par Esmerian... Depuis je ne sais pas qui le détient...
Voilà 
Bonne soirée 


Je n'ai pas compté les 906 perles, mais d'après le site: http://www.elegancepedia.com/  c'est ce collier  qui avait été vendu à Mr Singer par Boucheron , j'en doute car d'après Claudine Sablier Paquet, mervelleuse archiviste de Boucheron, c'etait:Un  collier de 12 rangs de 906 perles blanches extra 1605 grs avec 2 barrettes et 1 fermoir orné de bandes de diamants extras 47 diamants 6 cts.
1924:  Lacloche Frères  Bijou de Daisy Fellowes. Jade, diamant, émail, rubis, saphir
Conçue comme une Chinoiserie, sertie sur le dessus de trois plaques de jadéite sculptées incrustées de saphirs et de rubis cabochons, reliées par des diamants roses sertis millegrain, le bord du motif clé appliqué avec de l'émail noir, accentué de motifs de barillet sertis de jadéite polie, de diamants roses et émail rouge, s'ouvrant pour révéler trois compartiments, un porte-rouge à lèvres et un miroir, mesurant environ 75 x 50 x 10 mm, signé Lacloche Frères, numéroté, essai français et marques d'importation britanniques 1924.
Condition
Estampillé des marques d'analyse françaises et des marques d'importation britanniques pour l'or 18 carats. Signé Lacloche Frères. Numéroté 1580. Marques d'importation britanniques pour Londres 1924

Je n' avais que la photo, mais pas l explication ni le revendeur.Je remercie Tiffen Bouric de la maison Sotheby's Paris qui a retrouvé la vente .

Vu que Daisy hérita des bijoux de sa mère , serait ce une partie de ce collier? Pour cette broche avec un rubis, dont les ailes sont en diamants gravés..... voir mon article:
Daisy en avait-elle hérité?


Cette photo date de 1926, observez le bracelet qui se trouve sur son avant bras gauche, 





C'est celui ci, je cite la Maison Van Cleef: 
Daisy Fellowes est également connue pour sa collection remarquable de bijoux, parmi lesquels deux bracelets transformables en collier, réalisés par Van Cleef & Arpels. En 1926, elle commande un premier bracelet en émeraudes et diamants, suivi d’un deuxième identique en 1928. Avec créativité et ingéniosité, la Maison lui propose de pouvoir combiner les deux pièces pour former un tour de cou spectaculaire.
D’inspiration indienne, l’ensemble présente une architecture de diamants de style Art déco, bordée de gouttes d’émeraude. Cette création illustre l’influence du style indien qui s’exerce sur la joaillerie des années 1920, donnant naissance à des créations devenues iconiques.


1926 Belle photo de Daisy Fellowes par  Man Ray (Emmanuel Radnitzky, dit) conservée au   Centre Pompidou

Elle avait l'élégance des damnés. Quand je parle d'elle, je parle de ces yeux extraordinaires, de la rondeur de ses joues et de la vivacité et de l'éclat de son visage… ce visage !
-Diana Vreeland dans Allure


Gioielli 'Tutti frutti' Dans la revue "Vogue" Italie
Mais je n'ai pas la date exacte: Daisy Fellowes Jewels | Brumani: Earrings with amethyst, pink quartz, peridot, rhodolite ...

"Riche, rebelle, incontrôlable, son mariage est resté un succès malgré sa détermination à cocufier autant d'épouses que possible. Elle se décrivait comme étant toujours « à l'affût » de nouvelles conquêtes. « C'est une sensation passionnante », a-t-elle avoué, « comme goûter de l'absinthe pour la première fois. 
Le peintre Sir Francis Rose était à la fois craintif et admiratif : « Elle est aussi dangereuse qu'un albatros », déclarait-il. Un autre amant, Alfred Duff Cooper, père de l'écrivain John Julius Norwich, a décrit comment fumer de l'opium avant les rapports sexuels réduisait ses inhibitions jusqu'à l'extinction. " 


Dessin original au crayon, aquarelle et gouache pour un braclet en pierres de couleur acheté par Daisy Fellowes en 1928. Toutes les pierres, à l exception des petites boules de turquoise, furent réutilisées pour le collier Hindou


Dessin original  au crayon, aquarelle et gouache d'un collier avec 13 saphirs facettés achetés par Daisy Fellowes à Cartier Paris en 1928, toutes les pierres furent réutilisées pour son fameux collier Hindou de 1936 : Archives Cartier Paris.


1928 maison de Réginald Fellowes  à Cap Martin


La même propriété de nos jours

À Paris, elle s'est mêlée au nouveau et passionnant mouvement artistique qui comprenait l'écrivain Jean Cocteau et Sergei Diaghilev, fondateur des Ballets Russes. Lorsque la ballerine vedette de Diaghilev se plaignit d'un mal de tête, Daisy produisit « une poudre blanche qui fit des merveilles ». C'était la cocaïne, sa nouvelle drogue de prédilection.
Le compositeur et peintre Lord Berners fut également initié aux délices douteux de la cocaïne par Daisy et la servit bientôt lors de thés décorés à Faringdon, sa demeure seigneuriale de l'Oxfordshire.
Par CHRISTOPHER WILSON, publié le 29 mars 2014


1928 Princesse de la Tour D'Auvergne  et Daysy Fellowes réprésentées




1929, Daisy commande un second bracelet et les fait modifier pour que reliés l'un à l'autre, ils constituent un collier


Daisy et son bracelet perles d'émeraudes

En matière de sexe, elle était une mangeuse d'hommes vorace, qui volait les petits amis de ses filles et séduisait les maris de ses meilleures amies. Dixit Christopher Wilson
Pourtant, Daisy Fellowes était aussi l'incarnation vivante du chic des années 30, une icône de style qui a inspiré les créateurs Chanel et Schiaparelli et qui portait tellement de bijoux qu'ils alourdissaient son petit corps.


1930 Jolie bague émeraude et diamants René Boivin de la collection de bijoux de Daisy Fellowes vendue par des descendants Sertie d'une émeraude taille en escalier dans une lunette articulée conçue comme une frange de diamants baguette, montée sur platine, non signée, Poinçons français.

A propos de Daisy et d'une de ses descendantes: D'après jean Noel Liaut, dans son livre biographique sur Hubert de Givenchy chez Grasset,
La seule vocation de l'honorable Daisy Fellowes, arbitre des élégances et romancière très mineure - pour ne pas dire plus -, fut de devenir inoubliable. Elle consacra à cette tâche chaque seconde de son existence, et ce jusqu'à sa disparition en 1962. Petite-fille d'Isaac Singer, l'inventeur de la machine à coudre, elle ne gardait aucun souvenir de sa mère, qui s'était suicidée alors qu'elle avait quatre ans. Imprévisible et élitiste, autant que séduisante et fortunée, Daisy, qui s'autorisa très vite à distiller son sadisme naturel avec jubilation, n'aimait rien tant que tendre des embuscades. On parle encore de l'un de ses dîners - donné en pleine canicule dans une pièce surchauffée et hermétiquement close - où elle n'avait rassemblé que des convives se haïssant : une épouse et la maîtresse en titre de son mari, un couple de divorcés ou encore un écrivain et un critique littéraire ayant assassiné son dernier ouvrage. Logique venant d'une femme qui trouvait seyante la couleur mauve des hématomes et offrait de la cocaïne en guise d'aspirine à ses femmes de chambre migraineuses.
Estimant n'avoir aucune justification à fournir - l'une des clés psychologiques de l'excentricité -, guidée par son seul plaisir, elle adorait apparaître détestable et, manipulant choses et gens au gré de ses impulsions, collectionnait maris, courtisans, génies, maisons et œuvres d'art. Pour certains, Daisy n'était qu'une héritière désœuvrée, toujours à la recherche de sensations inédites, quel qu'en fût le prix, et dont les actes n'étaient qu'un tissu d'absurdités. Pour d'autres, elle faisait « penser à quelque divinité du monde grec ou romain dont les amours, les caprices, voire les cruautés suscitent plus d'admiration que d'indignation. Etre distingué par elle est une faveur ; devenir sa victime est une façon de ne pas être tout à fait inconnu . » Bien entendu, ses enfants n'échappèrent pas au jeu de massacre. A tel point qu'un jour, se promenant au bois de Boulogne avec un ami, Daisy remarqua un groupe de petites filles exquises et s'écria : « Qu'elles sont élégantes ! Connaît-on leurs parents ? » La nurse, à qui elle s'empressa de poser la question, lui répondit : « Ce sont les vôtres, madame. » Elles survécurent tant bien que mal.
La plus connue, Isabelle,( F Isabelle DE BROGLIE 1912-1960  Mariée le 8 juin 1931, Neuilly-sur-Seine (92), avec Olivier Charles Humbert Marie DE LA MOUSSAYE, Marquis 1908-1988: Ndlr)écrivit un roman onirique, Maldonne, des poèmes et une biographie de l'énigmatique « Masque de Fer », consacrant de longues heures à des séances de spiritisme avec une voyante afin d'entrer en contact avec lui dans l'au-delà. La jeune femme, dont la grande fierté était de descendre, par son père, de madame de Staël, pensait que de sa tombe son illustre ancêtre guidait sa plume et l'aiderait à devenir une artiste accomplie. Agacée par les prétentions bas-bleu de sa fille, Daisy - un sourire aux lèvres - lui avoua ne plus savoir très bien qui était son géniteur. « J'ai eu tant d'amants... » Cette pensée tortura Isabelle jour et nuit. Son sang pouvait-il ne pas être celui de l'auteur de Corinne ? Elle en perdit la raison. Un matin à l'aube, la police la découvrit, hagarde et pieds nus, errant dans les rues de Paris en chemise de nuit. On l'interna peu après.


1931 portrait de Cecil Beaton.
« Daisy Fellowes aimait faire passer les autres femmes pour des idiotes et portait des robes en lin uni quand tout le monde était habillé pour tuer. Ces costumes en lin, bien que simples dans leur coupe et souvent de forme identique, étaient commandés dans des dizaines de couleurs différentes et complétés par des bijoux barbares – menottes en émeraudes, colliers en pierres indiennes ou conques en diamants. Elle portait même des bijoux avec ses costumes de plage ».
-Cécil Beaton grand photographe.


Étui à cigarettes, Cartier Paris, 1931, platine, un diamant taille baguette modifiée (fermoir), 1,1 × 7,75 × 7,25 cm. 
l_'intérieur est gravé de vingt et une signatures (dont quatre illisibles) en fac-similé:
Véra [Véra de Bossetl, Waldemar, Eduardo, Felllowes [Daisy Fellowesl, Buddy, Etienne [Étienne de Beaumontl, Coco [Coco Chanel Misia[ Misia Sert], John, Emerson, Alain, Peggy [Peggy Guggenheim], Elsie [Elsie de Wolfe], Johnnie [Jean-Louis de Faucigny-Lucingel, Robin, Terence, Cécile [Cécile Sorel]. Vendu au baron de Meyer.
l'Allemand Adolf de Meyer (1868-1949) est un pionnier de la photographie de mode et un membre éminent de la Café Society pendant les années 192O.Apprécié pour ses effets de lumière et son élégance impressionniste, il collabore au magazine Vogue et à Vanity Fair, avant de travailler pour Harper's Bazaar.


1931 sur le Yacht de son mari

"Elle était également légendaire pour son goût, tant dans ses vêtements que dans la décoration de ses maisons, très influente à l'époque. Parmi toutes les femmes les mieux habillées de la société des cafés, les arbitres de l'élégance ne reconnaissaient que Mona Bismarck et Marguerite Fellowes- un sommet de sophistication et de raffinement que la duchesse de Windsor et ses semblables n'auront jamais atteint. Dans The Glass of Fashion, Cecil Beaton a noté : «Marguerite Fellowes aimait faire paraître les autres femmes idiotes et portait des robes en lin uni quand tout le monde était habillé pour suer. Ces costumes en lin, bien que simples dans leur coupe et souvent de forme identique, étaient commandés dans des dizaines de couleurs différentes et complétés par des bijoux barbares : des menottes en émeraudes, des colliers en pierres indiennes ou des conques en diamants. Elle portait même des bijoux avec ses costumes de plage." Thierry Coudert.


1933 dans le journal La Liberté
 
"La romancière Daisy Fellowes et le prestige du goût français.
Mme Daisy Fellowes est l'auteur d'un roman profond, les Filles du Diable, dont l'action, selon sa propre expression, « se suspend, tel un hamac entre des piquets », entre deux faits divers.
Le fameux magazine américain Harpers Bazar vient de confier à la romancière la rubrique de la vie parisienne. C'est là un choix dont nous devons nous réjouir : ses articles constitueront un trait d'union spirituel entre nos deux pays.
Française, connaissant tout aussi bien notre psychologie que la psychologie américaine, participant à la vie intellectuelle et mondaine de Paris, se tenant au courant de la vie intellectuelle américaine, Mme Daisy Fellowes saura nous faire mieux connaître et mieux apprécier.
.Regrettons de ne pas avoir, à New-York, une correspondante aussi qualifiée pour nous tenir au courant, régulièrement de la vie new-yorkaise, car nous l'ignorons comme on ignore, là-bas, la vie parisienne."



1933 dans le journal Paris Midi

A propos de Daisy une de ses déclarations en 1933 « L'oisiveté, une oisiveté agréable qui n'appartient plus guère qu'a quelques familles, constitue, là-bas, le plus grand luxe. La vie américaine est active, aussi les femmes n'ont-elles pas le temps de mettre des robes trop compliquées. Leur « type » change, d'ailleurs, de semaine en semaine, car elles aiment à se donner les allures, la coiffure, l'aspect des dernières vedettes ou le dernier genre des grandes vedettes.
 L'Américaine était, naguère, très adulée. Plus elle avait de belles robes, plus elle portait de bijoux, plus son mari était considéré : elle lui servait, en quelque sorte, d'enseigne. Elle se refuse, aujourd'hui, à faire ainsi office de parade. Elle porte moins de bijoux que la Française. Il n'est pas rare de voir des filles de familles riches ne porter pour tout bijou, que leur bague de fiançailles. Il convient de dire que la femme américaine n'a pas, elle, de bijoux de famille."

Mais encore:

. Mme Daisy Fellowes estime que l'émigration, allemande en Amérique, émigration due à la politique hitlérienne, est de nature à modifier profondément la vie intellectuelle américaine et, surtout, la vie artistique. L'Amérique aura, selon elle, tôt fait d'assimiler ces éléments étrangers qui, du reste, se prêteront à cette assimilation : « Les Allemands deviennent très vite Américains ; après quelques mois de séjour, on ne les reconnaît plus. » Ils consoleront peut-être les Américains de la peine que leur fit, récemment, un peintre espagnol. Celui-ci, chargé de décorer un important édifiice, le « Roose-velt Institut » je crois, représenta Dieu sous les traits de Lénine, ce dont les communistes — et eux seuls — se montrèrent fort satisfaits... Ajoutons que ce peintre avait déjà reçu 20 000 dollars...
Au service de notre prestige
Dans le journal La Liberté de juin 1933


1933 dans  la revue "Le Jardin des Lettres"

Daisy explique aussi: 
« On lit des romans de police, on lit des mémoires de « gangsters » ; on lit des livres montrant la vie des classes moyennes ou du monde ; on lit Dreiser, Haergesheimer, dont on pourrait dire qu'il est le Paul Bourget américain ; Faulkner, auteur de livres extraordinaires qui l'apparentent aux surréalistes français et, particulièrement, à René Crevel.
« Au théâtre, comme au cinéma, l'Américain retrouve l'image et l'expression de son existence ; il en est, en somme, à la période réaliste, à la « tranche de vie ».
Et Mme Daisy Fellowes de nous faire, à propos de littérature, un assez surprenant aveu : « Elle lit Zola, elle aime Zola... C'est Zola qui l'a ramenée à la lecture qu'elle avait presque abandonnée. Elle voit en lui une façon de géant. Elle se plait à imaginer les romans qu'il écrirait s'il vivait en cette extraordinaire époque. »



Dans la revue "Vogue" du 1 er janvier 1933 la piscine de Daisy, piscine approvionnée en eau de mer, en entourée de colonnes en sa villa les "Zoraïdes a Cap Martin


L intransigeant du 20/11/1932
Mrs Reginald Fellowes — Daisy — sourit des yeux, du nez, du coin des lèvres. Sur ses genoux, un grand cahier de pages polycopiées , tourne ses feuillets. — Je corrige un roman que la maison Plon va éditer bientôt, Les Filles du Diable. Jean Cocteau m’a forcée à mettre au point un travail qui errait dans ma tête, fait de souvenirs de récits, la vie sordide de province, un article de Géo London sur la naine empoisonneuse (dont Torrès m’a confié les lettres) et le mystère de nos états seconds. « J’écris en anglais et en français. Je suis, je crois, le premier écrivain qui ait tenté ce travail; des transpositions sont nécessaires car 'les peuples n’ont pas les mêmes curiosités, — ni les mêmes réactions ! » Pour moi, simple interviewer,-il me semble que. je viens de lire un chapitre inédit de Marcel Proust. — Robert de Naüd.


Dans la revue "L'Alsace Française" du 21/05/1933 une critique étonnante de son livre:
Française d'origine, mais romancière anglaise, Mlle Daisy Fellowes a essayé avec succès d'écrire un roman directement en français. Les Filles du Diable  Ce n'est pas par le style que se décèlent les qualités britanniques de son roman, mais par la façon dont elle conduit son récit. Roman policier si l'on tient aux faits, mais psychologique d'intention. L'auteur s'efforce si peu d'intriguer le lecteur qu'elle le met dès le début au courant de la vérité, pour mieux l'intéresser aux mobiles des personnages. Comme beaucoup d'écrivains anglais, elle laisse une grande part au mystère des esprits et des cœurs.
Son héroïne, fille d'une blanche et d'un noir, a passé son enfance à Paris. Elle avait une nurse alsacienne. Voici comment Mme Fellowes la décrit :
...« avec sa grosse poitrine et son front blanc luisant. Cette large créature remplie de douceur qui il' [ la petite fille ! adorait  et la gâtait beaucoup... Cette délicieuse Alsacienne, si propre, n'avait qu'un seul inconvénient : elle tirait toute la journée, sans répit, des fils à jours, dans la grosse toile écrue, qui devenait des soutiens-gorge, que l'on empaquetait ensuite soigneusement dans du papier brun, et que l'on portait à la grande poste. C'était pour quand elle se marierait."
Bonté de cœur et prospérité physique, deux traits assez sommaires mais plutôt exacts.

Dans le Journal "L'ordre" du 19/11/1934 , exemple du caractère de Daisy Fellowes.
Le jeu du chat et de la souris Un de nos hommes politiques dont la situation s’appuie -sur une fortune imposante — pourquoi ne pas le nommer ? c'est M. Raymond Patenôtre — vint dernièrement trouver la toute charmante Mrs Daisy Fellowes. — Ma visite est intéressée, dit-il. J’ai entendu dire que vous vendriez votre yacht : je vous l’achèterais volontiers ! Les femmes et les chats aiment dissimuler leurs antipathies et jouer la douceur, sans doute pour que le coup de griffe soit plus sûr. — Vous en avez envie ? — Oui ! —- Ce sera cher ! dit-elle doucement. Le petit jeu des négociations, hésitations et marchandages ne fit qu’aiguiser l'appétit de la victime. — Vous en avez très envie ? dit, avec une sorte de satisfaction mauvaise, l'honorable Mrs Fellowes. — Oui, très envie ! — Ce sera très cher ! dit une voix rêveuse. Enfin, M. Patenôtre insistait, pressait, implorait presque ; la malicieuse conclut : — Vous désirez vraiment beaucoup l’avoir ? — Terriblement ! — Eh bien ! vous ne l’aurez -pas ! Des goûts et des couleurs, n’est-ce pas ? On est bien libre de livrer à qui l’on veut un bateau que l’on aime. Mais quel charmant sadisme !

1 er aout 1935: dans la revue Vogue:
Daisy Fellowes avait pris pour theme de l un de ses bals" Une soirée chez le Gouverneur"
Süe, Chargé de la décoration créa l athmosphère au moyen de palmiers en stuc blanc, c'était un orient de légende et de rêve. A gauche on voit la comtesse Olivier de la Moussaye, toute en lamé or dans un costume d'Assyrienne. A droite Christian Berard qui , ainsi que tous les hommes ,portait le turban et des décorations fantaisistes ou une boutonniere amusante. Madame Blacques Belair était en Sari.
 En 1930, c'est  l'architecte décorateur et peintre Louis Süe qui avait réalisé  son hôtel particulier au 19 rue Saint-James à Neuilly-sur-Seine

1935 Diana Cooper a appris de sa rivale amicale – elle a toléré, voire encouragé, la liaison occasionnelle de son mari avec Mme Fellowes – comment égayer une soirée ennuyeuse. « Verse simplement de la Benzédrine [une amphétamine] dans les cocktails, chérie ! »
Daisy a gardé deux yachts en mouvement, avec équipage et prêts à l'action, en Méditerranée. Son hospitalité était somptueuse, mais elle avait un prix.
Le photographe mondain Cecil Beaton a quitté le navire après quelques jours brutaux enfermé avec son hôtesse sous un ciel bleu azur : « Daisy a été impossible. Elle intimide une personne, gardant les autres à ses côtés jusqu'à ce qu'il soit temps d'intimider la personne suivante. Elle est gâtée, capricieuse et méchante.
Parmi les autres invités sur son plus grand yacht, le Sister Anne, figuraient le prince de Galles et un Américain alors inconnu, Wallis Simpson. La romance entre le futur roi et sa divorcée était encore fraîche, "sinon, ne vous y trompez pas, Daisy l'aurait choisi", a observé un autre passager.
CHRISTOPHER WILSON, publié dans le Daily Mail le 29 mars 2014



"Fellowes est allée chez Boivin pour son courageux achat d'une paire de broches en forme d'ailes de pigeon. Élégantes et classiques, les broches ressemblaient plus aux ailes des sandales Hermès qu'à l'appendice chiné de l'oiseau urbain. Des diamants ronds et taille baguette sertis dans de l'or sont répartis sur l'aile supérieure et des saphirs chamois bordent les plumes."Enfin, cette grande icône de la mode fut un temps rédactrice en chef du Harpers Bazaar français, et composa un poème épique et une pochette de nouvelles, dont Les Dimanches de la comtesse de Narbonne (publié en anglais sous le titre Sundays) en 1931. Comme sa rivale Mona Bismarck,Marguerite Fellowes était une de ces femmes dont la vie était une œuvre d'art et dont le mode de vie a donné le ton à toute une époque, mais, comme elles n'ont jamais rien créé elles-mêmes (contrairement à Mona Bismarck et Peggy Guggenheim, elle n'a même pas légué de collection ou de fondation à le monde, mais seulement quelques bijoux qu'elle a conçus) - aujourd'hui disparus de la mémoire collective. Thierry Coudert

J'ajoute un conseil de mon ami Olivier Baroin: Pour ce qui concerne Boivin, je ne peux malheureusement vous donner strictement aucune information en dehors de celles que vous trouverez sur Internet. J’attire votre attention sur le fait que les ailes de Boivin dont on parle sur le Web ne sont pas forcément celles qu’elle porte sur la photo jointe ça m’a tout l’air  d’être celles de madame Chanel. 
Bien amicalement. 


Cette grande broche avait la forme d'une aile de pigeon sertie de saphirs jaunes que Daisy elle-même avait acquise à Ceylan lors d'une de ses légendaires croisières à bord du « Sister Anne ».


Tiré du livre de Madame Cailles sur Boivin, elle date cette broche de 1938.


Plus qu'une lectrice, une vraie copine, installée a Monaco,  qui n oublie jamais de completer mes articles

Cher Jean-Jacques,
Voici une boîte en vermeil ( crabe) au chiffre de Daisy Fellowes par Boivin.
Des petites marguerites gravées à intérieur.
Elle vient de la famille.
Bien cordialement,
Véronique



Bien compartimentée


La signature de Boivin


En revanche je n'ai aucune date précise pour ce bracelet en or , qui replié sur lui meme, anneau par anneau forme une bague.

Amanda Mackenzie écrivit dans sa bibliographie de Diana Vreeland

« Les Dames de Vogue » comprenaient Baba de Faucigny-Lucinge, célèbre pour ses chapeaux et ses coiffes, pour avoir lancé une mode pour les blackamoors de Cartier et pour avoir peint le bout de ses ongles ; et le poison surnaturelMarguerite Fellowes, fille du duc Decazes, et héritière de la fortune des machines à coudre Singer.Marguerite Fellowesincarnait le chic des années trente. Elle possédait, disait Diana dans Allure, « l’élégance des damnés ».Marguerite Fellowesa fait la fortune d'Elsa Schiaparelli en portant ses tenues les plus surréalistes. Lorsqu'elle apparaissait jambes nues aux collections parisiennes, toutes les femmes à la mode enlevaient leurs bas. À sa demande, les femmes commandaient des bijoux par paires ; pyjama à imprimé léopard adopté; et arborait des robes en coton en été. Le pack mode américain comprenait Millicent Rogers et Mona Williams, qui ont rejeté le hard chic à la mode de Daisy Fellowes en faveur de la silhouette plus douce de Madeleine Vionnet et de ses couleurs pastel plus pâles. «N'oubliez pas», dit Diana plus tard. "Aucune de ces femmes n'était stupide, c'étaient toutes des femmes très privilégiées qui triaient très soigneusement le luxe, le privilège, le temps imparti, les soins à la maison une fois que [les vêtements] étaient livrés, où et comment on les porterait, avec quels bijoux, quels gants, quelles pantoufles, quels bas, à quoi ressembleraient vos cheveux. . . . C’est un monde si éloigné d’aujourd’hui que c’en est ridicule."


Elle fut vraiment l'une des arbitres de l'élégance de l'entre deux guerres, par exemple cette photographie dans Vogue de 1935


 Le fameux Collier "HINDOU"
Exécuté par Lavabre pour Cartier Paris sur commande de Daisy Fellowes en 1936,avec modifications apportées par l'atelierCartier en 1963 à la demande de sa fille, la comtesse de Castéja.
Émeraudes, saphirs, rubis et diamants à monture ouverte en forme de grille en platine. Lourd collier avec rangée intérieure alternée d`émeraudes et de boules de saphirs cloutées de diamants, a laquelle est rattaché un étroit bandeau en pavage de diamants avec une  "collerette "  dressée de boutons d”émeraudes taillées en melon dans des calices de diamants, les émeraudes décorées au bout de diamants en serti clos. À ce bandeau de diamants pend une frange de tiges de diamants articulées, avec des feuilles en saphirs et rubis gravés et des boules d'émeraudes, de rubis et de saphirs cloutées de diamants, terminée par treize saphirs facettés en ellipse. Au centre, deux émeraudes gravées carrées. Le fermoir est constitué de deux saphirs gravés de 50,80 et 42,45 carats, en forme de bouton de Fleur.
Les tiges articulées sont serties de diamants en baguette; deux diamants taillés en navette sur le fermoir.
Achevé en mai 1936, avec des pierres provenant de trois pieces antérieures(que j ai montré en dessins plus avant). À 1'origine, monté  avec un cordon d”attache à l"arriere, dans le style indien, et non comme tour complet en pierres (1064), ainsi qu°avec une disposition différente pour les pierres les plus importantes ; modifié dans sa forme actuelle le 29 juin 1963 ; vente Sotheby”s Geneve le 15 mai 1991, 

"Cartier Paris" est  gravé au revers ; sur la languette en or blanc, poinçon de garantie française à téte d”aigle pour l'or , sur la languette et le pendant central, poinçon de fabricant, C entre deux croissants avec les lettres S et A au-dessus et au-dessous. L. au centre 5, 5 cm, D. max. 19 cm.



Cliché de 1936  avec son collier hindou.

 Dans son principe, le bijou de Daisy Fellowes ressemblait fort au modèle du maharajah de Patna, avec son rond-de-cou étroit d”où cascade en collier pectoral des tiges dégradées en diamants décorées de feuilles en pierres gravées. Le dessin original et des photographies de la pièce destinée au maharajah de Patna  lui avaient certainement été montrés, si bien qu'elle devait parfaitement savoir que son collier « hindou ›› en était directement inspiré. Une nette différence, cependant, apparaît dans l'utilisation des couleurs des pierres : alors que le collier du maharajah combinait les tonalités traditionnelles de la joaillerie indienne (rouge, vert et blanc), celui de Daisy Fellowes donnait une place de premier plan aux énormes saphirs gravés et aux briolettes en saphir. Cette pierre étant jugée funeste par la tradition indienne, un client indien n'aurait jamais accepté d”en porter, même s°il pouvait désirer faire remonter ses pierres dans le style occidental.
Les registres de commandes parisiens révèlent que Daisy Fellowes fit exécuter nombre d”autres
piéces de style indien au cours des années trente. Parmi elles, un collier de chien en perles avec un
gland également en perles (en 1932), les bracelets à frange en émeraudes de l983 (voir p. 28, ill. 22)
et sa broche « Maharajah ›› de 1986, une figurine en agate sur fond de turquoises (Nadelhoffer
1984, pl. coul. 74). En 1928, Wigue New York notait qu°elle portait des rangs de perles torsadés
et en février 1984 Harper's Bazaar publia une photographie d°elle parée << d”anciens bijoux indiens importés par Cartier ››. On ignore si ces dernières pièces lui appartenaient, ou si elle les portait seulement pour la séance de pose.
Daisy Fellowes possédait aussi des bijoux en diamants plus conventionnels, tels qu'un collier transformable en diadème constitué de trois marguerites sur un support de métal recouvert de velours brun foncé, commandé à Cartier Paris en juin 




Le premier collier  dans sa forme initiale de 1936 se fermait avec un cordonnet  qui s'attachait derriere la nuque  comme les bijoux  Hindous. Ce n'est qu'en 1963 qu'il fut changé par les deux gros saphirs  qui étaient au centre du collier à l'origine.



 Commandé en 1936 par Daisy Fellowes or, vermeil, jade gris, diamant taille rose, rubis, émeraudes, pierres de couleur, perles. L interieur comprend un miroir, un tube à rouge et cinq compartiments dont deux avec couvercle  d'ou sa taille: 20,8 X 12 X 3 cm.



1937 Daisy Fellowes porte au centre de son corsage le Papillon ci dessous, elle est aux coté du  marquis Strozzi, chef de la noble famille florentine, lors d'une soirée de gala du Monte Carlo Sporting Club. en 1937 .Topaze jaune (ou citrine) emeraude saphirs, diamants, rubis et émail
 Illustrated London News Ltd/Mary Evans


1937 Harper's Bazaar compara ainsi la cliente à une reine et le joaillier à son sujet :
"Récemment sur la face de la terre sont apparus des bijoux d”une fantaisie extraordinaire. Ce sont de purs ornements, faits par désir d”ostentation, des caprices réalisés à coup de centaines de milliers de dollars par le commandement royal d'une femme animée d”une idée et par un joaillier qui savait comment l”exécuter. Prenez les fantastiques boutonnières que tout le monde commande a Paris en ce
moment. C”est Mrs. Reginald Fellowes qui décida qu”elle en voulait une en pierres précieuses, et elle travailla avec madame Belperron de chez Herz jusqu”à obtenir un papillon en émeraudes et topazes dont les ailes flexibles reposent sur les seuls revers du col de sa robe"



Mrs. Reginald (Daisy) Fellowes photographiée par Meerson arborant la broche « coquillage ›› en diamant, platine et email rose créée par Belperron. Fellowes devint la correspondante française de Harper's Bazaar en 1933, introduisant les créations de Belperron auprès de la clientèle d'Americaines chic et fortunees du magazine.(livre de patricia Corbett et W. Landrigan)


1937  Dessin d une broche Maharajah exécuté au crayon graphite et gouache sur papier transparent.
Fabriquée pour Daisy Fellowes en or , turquoises, et diamants par Cartier.


Olivier Baroin m'a confié avec grande gentillesse ce document de 1938 émanant des cahiers de Suzanne Belperron, il concerne Daisy Fellowes, on peut voir comme souvent qu'elle rend un bracelet contre une bague.


Phil Bouasse , attentif à ce que j écris, m'envoie cette photo d'une vente de sotheby's , et qui serait une orchidée de Daisy Fellowes, mais renseignement pris auprès de la Maison Sotheby's, ce serait une réplique beaucoup plus récente.
Dans son livre sur Boivin, madame Cailles indique :
les trois plus célèbres créations  florales sont I'«Orchidée», la «Digitale » et l'« Ombelle›. On se rappelle que la première orchidéen, bien modeste , dessinée par René Boivin, dale de 1905. Cette
Fleur accompagne l'histoire de la Maison jusqu'a nos jours. En 1935. elle accède au statut de grande broche  ses dimensions ayant largement μrogressé . De plus, elle est entièrement pavée de diarnants blancs et  diamants jonquille; c'est un cattleya. Chaque version exéculée est modifiée, forme et pierres. Mrs Feilowes en possédait  une en diamants et rubis. 

La Maison Sotheby's indique en revanche:
La broche orchidée proposée ici est une réplique unique en son genre de l'extraordinaire broche orchidée diamant et rubis réalisée par la Maison Boivin pour Mme Daisy Fellowes en 1938. Mme Fellowes est représentée portant cette broche sur la photographie de Cecil Beaton. illustré ici.
Donc Broche de Boivin 


Voici l'Orchidée que Boivin avait fabriqué pour Daisy Fellowes




Selon l'excellent livre "CARTIER" de Judy Rudoe, ce  bracelet a été exécuté par l'English Art Works pour Cartier Londres sur commande spéciale en 1939.
Diamants à monture ouverte en platine, or et perles. Un double rang de roses de diamants entoure un alignement de grosses perles dans des motifs alternativement circulaires et en quatre pétales, en
diamants, avec une frise de perles rivetées a l'or le long de la partie supérieure. 
Achevé en août l939.
POINÇON : CARTIER gravé sur le fermoir. Bracelet : L. 19 cm. ; écrin : l. 21,5 cm.
Cette piéce allie le goût traditionnel indien pour le travail de l'or et des diamants à l'utilisation du platine. Plus proche des modéles indiens que nombre de créations Cartier de style indien, elle est inspirée du "guluband", le collier de mariage indien, habituellement constitué de diamants carrés et de motifs en or, avec un rang de perles au-dessus et des pendeloques de perles ou des grappes en dessous . En général, les motifs carrés étaient décorés au revers d”émail rouge, vert et blanc. La quasi-totalité des pierres employées (306 diamants et 93 perles) appartenaient au client.
Daisy Fellowes possédait deux bracelets de style indien comparables à celui-ci. E
lle les portait aux noces de Barbara Hutton et du prince Mdivani à Paris, en juin l933, et sur une photographie parue dans Harper's Bazàar en septembre de la même année.


Broche Tourmaline
Une des feuilles de tourmaline de Boivin semblable à la paire commandée par Daisy Fellowes en 1939. La feuille unique sertie de tourmalines ovales et en forme de coussin dans des teintes roses et vertes graduées, marque de fabricant pour Boivin, marques d'analyse françaises. – Photo gracieuseté de Sotheby’s

Les bijoux que Daisy a achetés et commandés aux talentueux créateurs de la Maison Boivin révélaient notamment sa grande admiration pour leurs broches spectaculaires. Étant l'une des clientes les plus importantes et les plus enthousiastes de Boivin, elle acquiert souvent plusieurs pièces à la fois : les archives de Boivin montrent qu'en mars 1939, elle commanda « une orchidée, une bague jonquille, un caméléon, une paire de boucles d'oreilles, une marguerite, une flèche et deux feuilles de tourmaline.» Hormis la broche caméléon, tous les autres modèles étaient une nouvelle création de Boivin.



 Demi-parure en citrine, or jaune et argent, comprenant une paire de manchettes « casque ›› et une broche assortie. Rene Boivin, d'après un modèle de Suzanne Belperron. On retrouve des modèles similaires dans les archives de la maison B. Herz, ce qui montre que Suzanne continua a explorer le motif casque après son départ de la maison Boivin. En 1933 figurait dans Harper's Bazaar une paire de manchettes identiques en argent et cabochons de saphir, appartenant à Mrs. Reginald (Daisy) Fellowes. Le magazine remarquait : " Les deux bracelets de chez Boivin montrent à quel point l'influence de l'île lointaine de Sumatra a pu affecter un si moderne bijoutier parisien. "


1939  dans cet article en allemand: Il n'y en a pas dans le monde beaucoup de femmes qui ont des soucis  Demandez à Mme Daisy Fellowes. Elle est une femme très élégante certains affirment : « la plus élégante grande femme du monde  habite avec son mari, un riche banquier américain, et sa fille, une des belles villas les plus élégantes de Neuilly près de Paris (il dispose de 60 chambres)  ainsi qu'une Villa de luxe au Cap Saint-Martin, Où  se trouve un yacht de luxe de la famille Fellowes
disponible pour Wes et ses amis.



Fiche de fabrication concernant cette commande de Daisy Fellowes a Suzanne Belperron. Et ci-dessous bracelets cités sur cette fiche.



1939, d'après ses fiches aimablement transmises par Olivier Baroin, fut une bonne année pour Suzanne Belperron.





1939: le 3 novembre dans le journal Paris Soir .

C'est ce jour qu'elle se fit voler une merveille: Un diamant rose pale de 17 carats 47.
Ce diamant aurait été donné par la grande Catherine de Russie a son favori Potemkine.
En 1922  le prince Félix Youssoupov le cède a Cartier , et Cartier le revend en 1927 à Daisy Fellowes.
Peut etre a t il reparu de nos jours, mais peut etre est il diminué de taille car retaillé pour le vendre.

Selon le futur secrétaire particulier de Winston, Jock Colville : « C'était une femme méchante mais séduisante qui, selon Mme Churchill, essaya de séduire son mari peu de temps après leur mariage. Cela n'a pas abouti et elle a été pardonné, même par Clémentine.

Daisy avait désormais trois enfants. " L'aînée, Ermeline, est comme mon premier mari, mais en beaucoup plus masculine. La seconde, Isabelle, est comme moi, mais sans cran ; le troisième était le résultat d'un homme horrible appelé Lischmann, cracha-t-elle lorsque quelqu'un s'enquit gentiment d'eux."


1941 Daisy,porte un collier de perles de rubis avec des pompons de rubis dorés et de diamants




1940 De la collection de bijoux de Daisy Fellowes. Exceptionnelle broche saphir, émeraude et diamants, photo Sotheby's
Conçu comme une fleur d' iris les pétales sertis de saphirs de forme coussin, la tige sertie d'émeraudes taille en gradins soulignées de diamants taille coussin, taille circulaire et baguette, montés en or et platine, signés Cartier Londres et numérotés, marque de fabrique.


Pendant la guerre, on ne s'ennuyait pas au Ritz, a commencer par Coco Chanel qui y logeait.
Apres la guerre les règlements de comptes même dans les beaux arrondissements de Paris, les victimes n’étaient pas seulement des femmes de la classe ouvrière. Le pasteur Boegner a enregistré le rasage de la tête des femmes dans le 7e arrondissement, mais  il y a eu quelques cas de femmes à la mode recevant un traitement similaire, notamment l'épouse d'un prince et la fille d'un autre, Jacqueline de Broglie, dont la mère était Marguerite Fellowes, et dont le mari autrichien, Alfred Kraus, avait été accusé de trahison contre des résistants.
 Une autre fille de Marguerite Fellowes, Emmeline de Casteja, a purgé cinq mois à Fresnes enfermée avec des prostituées. Leur principal amusement, confia-t-elle plus tard à un ami, était de secouer leurs seins nus en direction des hommes du pâté de maisons d'en face.
La société française après la Libération, bien que solidement ancrée dans la plupart de ses aspects, était beaucoup plus accueillante qu'auparavant envers les étrangers, en particulier les Américains et les Britanniques. Les étrangers, les nouveaux arrivants et ceux qui revenaient après l'Occupation constituaient une distraction bienvenue des soucis de la vie quotidienne, et eux-mêmes étaient également impatients de revoir leurs amis parisiens.Marguerite Fellowes, cherchant à bannir l'embarras causé par ses deux filles aînées, reprit ses divertissements. Il n'y avait "pas une fioriture déplacée",



1945 environ. Ce collier aurait appartenu à Daisy signé Cartier Paris, essai français et poinçons de fabricant.
Circonférence environ 330mm, Le collier articulé conçu comme une série de maillons arqués d'inspiration feuillagée, parsemés de diamants taille circulaire et brillant, montés sur platine et or jaune, 
Diamants estimés à environ 8,00 carats au total, généralement de couleur H à I, de pureté VS-SI. Petites rayures sur le métal (principalement à l'arrière), signes d'usure normale mais bien conservé. Bien fait. Fermoir sécurisé, en bon état.Revendu Par Sotheby's

"Mais au moment où Duff Cooper était ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Daisy avait de nouveau tourné la page.
Diana Cooper a appris de sa rivale amicale – elle a toléré, voire encouragé, la liaison occasionnelle de son mari avec Mme Fellowes – comment égayer une soirée ennuyeuse. « Verse simplement de la Benzédrine [une amphétamine] dans les cocktails, chérie ! »
Wilson


Cette bague de Cartier datée de 1948 a appartenue a Daisy en or et boules de saphirs, les boules étant enfilées sur fil en or.



Celle ci en revanche aurait été créée emême temps pour sa fille, la Comtesse de Castéja.


Cecil Beaton, Alexis de Redé, Daisy Fellowes et Edward James et Patricia Lopez lors d'un bal à l'hôtel Lambert qui était la demeure du Baron Alexis de Rédé. Marguerite Fellowes porte son célèbre collier « hindou » serti d'émeraudes, de saphirs, de rubis et de diamants, commandé à Cartier en 1936. Photographie de Robert Doisneau, 1950.par Thierry Coudert.


C'est alors que Schiaparelli a inventé le « rose choquant » pour Daisy, et elle l'a porté avec panache : une robe homard ou un costume noir avec des lèvres roses en guise de poches.


1950 Panthère saphirs et oeil émeraude de Cartier ayant appartenu à Daisy:
À la fin des années 1940 Marguerite Fellowes commande une broche panthère en saphirs et diamants, première création de Jeanne Toussaint, sur le modèle de l'emblème de l'Ordre de la Toison d'Or, et en 1960 elle achète l'un des premiers bracelets « Chimère » en pierre dure également créé par Jeanne Toussaint. Les deux pièces sont devenues des motifs privilégiés de la Maison Cartier.

1951 Le Bal du Siecle
En 1948, Charles de Bestegueï, héritier d'une immense fortune réalisée au Mexique,  fait l’acquisition du palais Labia à Venise, le restaure, le réinvente et, en 1951, y organise le « bal du Siècle » où 1 500 invités – aristocrates européens, milliardaires sud-américains, socialites new-yorkais, artistes, couturiers et mondains – sont conviés. Cette fête restera dans les annales comme la plus fastueuse du XXe siècle.
Malgré cela Il finit oublié et seul, "En voyage, il était un tyran (...) À la fin de sa vie, à cause de cela, plus personne n'allait le voir. Seule Louise de Vilmorin alla le dorloter quelque temps, dans un espoir d'héritage, mais elle n'y put tenir. Paul Getty a eu une fin aussi triste. Comme une sorte de malédiction attachée à l'argent." d'Après Roger Peyrefitte

Daisy Fellowes invitée a ce bal porte son collier Hindou



 De la collection Daisy Fellowes, une paire de boucles d'oreilles en rubis, émeraudes et diamants des années 1950 présentant un motif de bouquet stylisé, chacune sertie de deux émeraudes sculptées feuillagées, de rubis de taille circulaire et de diamants 


Thierry Coudert dans les années 60 écrivit a son propos: 

Mme.Marguerite Fellowes était incontestablement l’une des « déesses » de la société des cafés. Philippe Jullian la représente dans plusieurs de ses œuvres, généralement sous le pseudonyme de Cora Edwards : « Dans le pays où elle se trouvait, tout ce qu'il y avait de plus noble, de plus riche et d'original gisait à ses pieds, formant une cour sur laquelle elle régnait avec une grande autorité. d'une main de fer, lui offrant son approbation par un sourire ou lui reprochant un regard soudain et dur, lançant des modes et ruinant des réputations, faisant surgir de nulle part ceux qui lui plaisaient, ou bannissant de sa présence - et donc des autres salons - ceux qui, trop... sûres de leur place à ses côtés, manquaient de tact et de goût. » Pour Philippe Jullian, et pour bien d'autres, elle incarnait la beauté malgré son âge, la grâce malgré sa dureté, la mode même si elle ne suivait aucune.


1962: Finalement elle mourut en 1962 et à l age de 72 ans, son coeur  malade et fatigué la lacha. 
Elle était presque sans le sou, elle avait pourtant hérité de millions de dollars au décès de sa mere, mais a la fin de sa vie il ne lui restait que 80.000 livres de cette si grande fortune héritée


Le 69 rue de Lille, adresse parisienne de Stendhal en 1804, 1806 et 1807 et plus tard de Daisy Fellowes.




1963!  Donc bijoux livrés  après la mort de Daisy et pourtant cette commande avait du être faite avant, puisque les archives de la maison Cartier ecrivent que  ce fut une commande de Daisy Fellowes et de la comtesse Castéja sa fille.
 Platine, or blanc, or jaune, diamants taille brillant, ronds en taille ancienne 8/8 et rose émeraudes gravées et boules d'émeraudes  cloutéesde diamants sertis clos émail noir.
Les deux émeraudes gravées provenaient  d'une broche Cartier de Daisy, reprises en 1945 par  Cartier Londres qui associa les boules pavées de diamants  pour orner le fermoir d 'un collier de perles. La comtesse de Casteja les fera transformer  en pendants d'oreilles en 1963 pour les porter  avec le collier tutti frutti de sa mère




Les célèbres photographies de Cecil Beaton  appartiennent aujourd'hui à la National Portrait Gallery de Londres. D'autres de Daisy Fellowes sont au centre Pompidou
Merci a Olivier Baroin, a Tiffen Bouric de chez Sotheby's

samedi 18 novembre 2023

Jean-Adrien PHILIPPE , horloger français co-fondateur de la célèbre marque PATEK-PHILIPPE. Il fut l'inventeur de la montre sans clé.

Ce n'est pas l'évocation de toute la production merveilleuse de Patek Philippe, juste écrire  que la moitié du nom était celui d'un Français.

 

J'ai trouvé ce portrait d'Adrien Philippe dans la revue "Le Panthéon de l'Industrie" du 1er Aout 1890


Jean Adrien Philippe est né le 16 avril 1815 à à la Bazoche-Gouët (département de l'Eure-et-Loir) 
Son père, horloger de village, fut son premier et, on peut le dire, son seul maître. Ce fut lui qui l'initia, dès son plus jeune âge, aux nombreuses connaissances qu'exigent la science si précise et l'art de l'horlogerie..
A dix huit ans et demi il entreprend de voyager, sur le modèle des "Tour de france" des compagnons. Il  va travailler à Rouen en 1836, puis au Havre en 1836 et 1837, il traverse la manche et va passer deux ans à Londres de 1837 à 1839.
Puis en juillet 1839 il s'installe à Paris.
Pendant ce temps, en 1839, Antoine Norbert-de-Patek et François Czapek (deux polonais exilés) et un dénommé Moreau  ont fondé  la "société Patek, CzapeK & Cie"
Au milieu de toutes sortes de difficultés et presque sans capitaux, en 1840 il s'installe à son compte et produit des mouvements de montres.
C'est en 1842 qu'il  s'interesse aux mécanisme pour  remonter une montre et de pouvoir la mettre à l'heure à la fois.

Mouvement de montre avec echappement à cylindres et balencier en or, c'est le premier mécanisme de remontage au pendant inventé par Jean-Adrien Philippe a Paris en 1842

J ai pu obtenir des précisions lors de ma visite au Musée Patek Philippe grâce à  Arnaud Tellier directeur du Musée qui me remit plusieurs ouvrages. Arnaud Tellier étant Rouennais comme moi, mais qui lui, a réussi un parcours sans faute en devenant un grand expert en Horlogerie.
 Depuis les années 1770, de nombreux horlogers ont essayé de trouver un substitut à l`emploi de la clef pour le remontage des montres. Le Français ]ean-Antoine Lépine (1720-1814) comme le Neuchâtelois Pierre ]aquet Droz (1721-1790) sont parmi les premiers à se pencher sur cette problématique en imaginant des mécanismes de remontage "à pompe " qui consistent pour l`utilisateur à appuyer sur
le pendant de sa montre; action qui, par l`intermédiaire d`une chaînette, remonte le ressort de barillet. (Test à la même époque qu`Abraham-Louis Perrelet (1729-1826), du Locle, invente les montres de poche à remontage automatique qui se réarment par le simple effet du porter, via les << secousses >> qu`elles reçoivent. Elles sont améliorées par la suite par Louis Becordon (actif entre 1778 et 1810),
horloger originaire de Sainte-Croix établi à Londres, et par l`éminent Abraham-Louis Breguet (1847-1823), horloger originaire de Neuchâtel établi à Paris. Notons que pour mettre à l°heure toutes ces montres, il faut faire usage d`une clef. Le 20 octobre 1820, Thomas Prest (mort en 1855) obtient à Londres un brevet (N° 4501) pour un mécanisme de remontage par le pendant. ll est le chef d`atelier du chronométrier londonien ]ohn Roger Arnold (mort en 1843), le fils de ]ohn Arnold (1736-1799). A Paris, d`autres horlogers  comme un dénommé Thiébaud mais aussi Antoine-Louis Breguet (1776-1858) et Louis-François-Clément Breguet (1804-1883), fils et petit-fils du fondateur de la Maison
Breguet, s`intéressent à la façon d`intégrer au sein de la montre un pareil mécanisme. De même qu`en Suisse, dans les années 1840, Charles-Antoine LeCoultre (1803-1881), Louis-Benjamin Audemars (1782-1833) et Adolphe Nicole, tous trois horlogers de la vallée de ]oux, mettent au point différents systèmes de remontage par le pendant. Antoine-Norbert de Patek comprend très tôt tout ce qu`il a à gagner à produire ce type de montres qui, contrairement aux idées reçues de son temps, n`est pas qu°une simple toquade, mais représente bel et bien l`avenir de l`horlogerie. ]usqu`à la date de juillet 1845, la maison Louis Audemars du Brassus à la vallée de ]ouX, fondée en 1811 par Louis-Benjamin
Audemars, vend 42 ébauches diverses à remontoir au pendant à la firme genevoise Patek, Czapek & Cle. Les deux premières ébauches de montres de poche avec remontoir au pendant, les N” 171 et NO 172, sont fournies le 21 novembre 1839. Ces deux pièces sont dotées d`un échappement
Duplex et d`un balancier bimétallique. C'est le premier usage de cet échappement, de ce balancier et du remontoir au pendant au sein de la firme.


Première montre à Paris en 1842.

Ala suite de l`Exposition des produits de l'industrie française, la dixième du genre, qui a lieu à Paris
entre le 1” mai et le 30 juin 1844, Antoine-Norbert de Patek entend parler de Philippe. Celui-ci y a
présenté ses premiers développements de remontoir au pendant, travaux qui seront ensuite récom-
pensés par une Médaille de bronze, les délibérations du jury ne se terminant que le 25 juillet.

Ayant de la suite dans les idées, Patek fait acheter par un de ses correspondants parisiens une des
pièces de Philippe. Après l'avoir examinée, il décide d'aller à Paris pour y rencontrer son auteur.
Cette visite est une aubaine pour Patek qui incite Philippe à venir s`établir à ses côtés. ll faut savoir
que la cohabitation avec Czapek connaît alors quelques difficultés; d'où leur séparation à la mi-avril
1845. La société Patek, Czapek: & Cie, se scinde d`une part en Patek: & Cie et de l”autre en Czapek & Cie.
Après quelques hésitations bien naturelles, Philippe se décide à quitter Paris, abandonnant ses
rêves de relancer une véritable industrie de la montre en la capitale française; d'autant plus que
son principal soutien et client, Charles-Louis Le Roy (1794-1865 ou 1866), vient de vendre son
fonds du Palais Royal à Casimir Halley Desfontaines et que peu d'autres horlogers français comprennent le bien fondé de ses travaux.
Avant de quitter Paris  Adien Philippe fait breveter  son invention.

1844
Jean Adrien Philippe reçoit une médaille de bronze pour son système de remontage et mise à l’heure sans clef à l’Exposition nationale des produits de l’industrie, à Paris.

Les débuts à Genève ne sont pas faciles pour lui, les ouvriers ne l acceptent pas facilement en tant  que responsable de la production,  Patek impose un associé supplémentaire
Mais en juillet 1845 est mise en fabrication  la premiere montre (N° 1181)  d'après les modèles de Adrien Philippe.
Les ennuis divers de Adrien Philippe s'atténuent, la production augmente mais aussi la qualité.



PREMIER REMONTAGE SANS CLÉ PATEK PHILIPPE & CO. Très belle et très rare montre de poche en or 18 carats avec le premier mécanisme breveté de remontage et de mise à main des aiguilles d'Adrien Philippe de 1845.
Le 18 avril la société Patek, Czapek & Cie est liquidée et 3 semaines apres,  Antoine Norbert de Patek, Jean Adrien Philippe et Vincent Gostkowski (avocat)  crée la société  "Patek & Cie".
La société va s'installer  Quai des Bergues à Geneve

Desormais les ébauches sont poinçonnées sur la platine de base sous le cadran "P.P." avec un numéro

Or jaune 18 carats, boîtier de chasse, remontage sans clé, de forme ronde, montre de poche, fond à charnière, petite seconde à 7h20 Cuvette (dôme) gravée de la mention "Invention et Exécution de Patek, Philippe & Co." (invention et réalisation), référence au brevet français n° 1 317, déposé à Paris le 22 avril 1845 par Jean-Adrien Philippe (1815-1894) ; cette invention a été décrite par son inventeur comme « un système ou disposition mécanique de remontoir et de mise à l'heure des montres par le pendentif, disposition qui peut être appliquée à toute espèce de montres ordinaires, à répétition, de marine, et même aux "montres à secondes indépendantes" (système ou mécanisme de remontage et de mise à l'heure des montres par le pendentif, applicable à tous types de montres ordinaires, à répétition, chronomètres de pont, et même aux montres à secondes indépendantes). Couverture gravée en taille-douce d'armureries ; fond du boîtier gravé en taille douce du chiffre "MP E".( revendu par Antiquorum)


PATEK & CO - TRÈS PREMIER REMONTAGE SANS CLÉ BREVET - `LA VIERGE NOIRE D'OSTRABRAMA` Patek & Co. à Genève, N° 3209. Fabriqué en 1848, vendu le 7 novembre 1854. Très fin et extrêmement rare, or 18 carats, émail et montre pendentif de dame sertie de diamants avec le premier mécanisme breveté de remontage à tige et de mise à l'aiguille d'Adrien Philippe de 1845 sans roue libre. Accompagné de l'extrait des archives. Vente Antiquorum



1) Montre de poche ronde en or jaune 18 carats, à cadran ouvert, à remontage sans clé ; Carrure cannelée. Fond guilloché guilloché, gravé en taille douce d'un jockey sur un cheval. Cuvette (dôme) gravée de la mention « invention brevetée », référence au brevet français n° 1 317, déposé à Paris le 22 avril 1845 par Jean-Adrien Philippe (1815- 1894) ; cette invention a été décrite par son inventeur comme « un système ou disposition mécanique de remontoir et de mise à l'heure des montres par le pendentif, disposition qui peut être appliquée à toute espèce de montres ordinaires, à répétition, de marine, et même aux "montres à secondes indépendantes" (système ou mécanisme de remontage et de mise à l'heure des montres par le pendant, applicable à tous types de montres ordinaires, à répétition, chronomètres de pont, et même aux montres à secondes indépendantes).


2) Marque Patek Philippe  Année Circa 1850  Mouvement n° 5 176  Calibre  18''', laiton doré, à barillet, échappement à cylindre, balancier monométallique (laiton doré) et spiral plat en acier bleui.
Matériau Or jaune 18 carats. Calibre 18''', laiton doré, à barillet, échappement à cylindre, balancier monométallique (laiton doré) et spiral plat en acier bleui Dimensions Ø 45 mm

Ce n'est que le premier juillet 1851 que l'association entre les trois partenaires, en y ajoutant le nom d'Adrien créant ainsi "Patek Philippe et Cie" 


1851. Patek Philippe & Cie va participer a la grande exposition des travaux de l industrie de toutes les nations. Elle a lieu au Crystal Palace de Londres.
Le Crystal Palace (en français : « palais de cristal ») était un vaste palais d'exposition en fonte et verre d'abord édifié à Hyde Park pour abriter la Great Exhibition de 1851, la première des expositions universelles
La Reine Victoria achète  à Patek Philippe une montre pendentif de type découverte en or jaune émail et diamants à remontage à Clef, et le futur prince consort un chronomètre de poche de type découverte à remontage en pendant, en or jaune. 



Le 17 aout  1851 Adrien se marie avec Anne Marie Bailly, elle a 19 ans est originaire de Nuits Saint Georges en côte d'or. Adrien Philippe est venu de Genève pour ce mariage, il est déclaré "Négociant en Horlogerie" Il a 36 ans. Le couple  aura cinq enfants dont Emile Joseph Philippe en 1862, nous verrons à la fin de cet article qu'il rentre dans l entreprise vingt ans après.



Philippe améliore sans cesse ses modèles et curieusement, les fait breveter à Paris
Puis il invente le ressort-moteur dit ressort libre (Brevet d`invention français N° 58941 avec certi-
ficat d'addition de 1863). Dans cette invention, l'extrémité du ressort n'est pas fixée aux parois du
barillet, de sorte que le ressort peut glisser dans le tambour, évitant ainsi des surtensions, voire sa
rupture. Cette invention permet aussi le remontage simultané de deux barillets. Elle est également à
l”origine du développement futur des montres-bracelets à remontage automatique.


De part leur réputation, Patek Philippe & Cie exécutèrent de très nombreuses commandes Royales.
Celle ci dessus a été fabriquée pour Antoine Marie Philippe Louis d”Orléans, duc de Montpensier, infant d'Espagne, et Luisa Fernanda de Bourbon, infante d'Espagne par l'intermédiaire de Fernando de la Pena, horloger de la Reine et Fournisseur de la Cour. 
PATEK PHILIPPE & Cie, Genève, N° 25308
Montre de poche de type découverte à remontage au pendant et mise à l'heure à poussette, avec quantième perpétuel rétrograde et phases de la lune. Montre manufacturée en 1864. Or jaune
La cuvette de cette montre est guillochée et gravée en taille-douce des armoiries d'alliance d`Antoine Marie Philippe Louis d`Orléans (1824-1890), duc de Montpensier, infant d`Espagne (1859), et de la princesse Luisa Fernanda de Bourbon (1832-1897), infante d'Espagne.
Dimensions; H. 72,7 mm / Ø 49,6 mm/ Ep. 17,1 mm


Antoine Marie Philippe Louis d'Orléans

C'est dès 1857 que l'horloger Matias Fernández Peña de Madrid est en contact avec la manufacture genevoise. La première montre lui est vendue le 29 juillet 1857. Cette année-là, il est nommé Relojero Real (horloger royal) d`lsabelle ll (1830-1904), reine d"Espagne (1833-1868). Quelques années après, cet horloger fait l'acquisition de plusieurs garde-temps qui ont marqué l'histoire de Patek Philippe : en 1864, une de ses premières "grande complication " (N° 24919) et son premier chronomètre avec tourbillon (N° 25298); en 1867 sa deuxième montre avec équation du temps (N° 27116). C'est ensuite son neveu qui lui succède. La maison semble cesser ses activités avant 1900.


Les Rois et les Reines mais aussi  pour Pie IX, souverain pontife
PATEK PHILIPPE & Cie, Geneve, N” 27033 Montre de poche de type savonnette à remontage et mise à1`heure au pendant, avec répétition à demi-quarts sur deux timbres Montre manufacturée en 1866/1867 Or jaune, émail.
Vendue le 26 juin 1867 à Mgr Gaspard Mermillod (18241-1892), pour la somme de 1370 francs.
Fond émaillé en couleur des armoiries de Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1792-1878),
souverain pontife (1846-1878).
La cuvette de cette montre est gravée de la mention; <<PATER, REX/ DIBIGAS INTELLIGENTIAS / ET / CORDA, /GENEVA 29 ]UNH 1867» (Saint Père, Souverain, tu diriges les esprits et les coeurs, Genève, le 29 juin 1867) Dimensions: H. 68,8 mm/ Ø 49,2 mm/ Ep. 14,4 mm



En 1863, il publie, à Paris et à Genève, un ouvrage de 308 pages s'intitulant Les Montres sans Clef, se montant et se mettant a l'heure sans Clef qui fait également le point sur ses découvertes en matière de montres à secondes mortes indépendantes et sur les brides glissantes des ressorts de barillet dits ressorts libres.
A la même époque, il commence à écrire dans le Journal de Genève des articles traitant des  problèmes horlogers, dans le domaine particulier de la production industrielle des montres.


Patek, Philippe & Cie., Genève, n° 27076, vers 1867.
Très belle et rare montre de poche astronomique sans clé, boîtier de chasse en or 18 carats, avec calendrier perpétuel et les phases de la lune.
Cinq corps, "bassine et filets", couvercles guillochés, cuvette à charnières dorées.  Email blanc, romain radial chiffres, divisions extérieures des minutes avec index arabes de cinq minutes, trois cadrans subsidiaires enfoncés pour les jours de la semaine concentrique avec les secondes, la date, les mois et le guichet des phases de lune. Aiguilles « pique » en acier bleui.
M. 43 mm (19"'), modèle 17A, nickel, décor "fausses côtes", 20 rubis, échappement à ancre calibré ligne droite balancier de compensation bimétallique taillé. Avec spiral Breguet. Cadran et boîtier signés.
Diam. 51 millimètres.


Czapek et Cie à Genève, n° 3158, émail attribué à Charles-Louis Glardon, offert par le Khédive Ismail Pacha à Charles-Edmond Chojecki, Commissaire Général du Pavillon égyptien à l'Exposition universelle de Paris, en 1867. Très belle et importante 18K Montre de poche sans clé dans un boîtier de chasse en or avec un portrait miniature en émail et un mécanisme de remontage/mise à l'heure de Jean Adrien Philippe.

Quatre corps, "bassine et filets", couvercles guillochés, façade à tughra émaillé, l'inscription typographique stylisée des Sultans de l'Empire Ottoman, ici celle d'Abdul-Aziz (1830-1876), cuvette à charnière en or avec portrait en émail superbement exécuté de Marie, la fille de Charles-Edmond Chojecki, d'après une photographie d'Etienne Carjat, Paris, dos avec une inscription en arabe demandant à Dieu de la bénir et de la protéger, grande couronne plate à remontoir. D. Émail blanc, chiffres romains, minuterie extérieure. Aiguilles "bêche" en acier bleui. M. 40,5 mm. (18???), calibre pont doré givré, 19 rubis, échappement à ancre calibré en ligne droite, balancier de compensation bimétallique taillé avec spiral Breguet en acier bleui, troisième mécanisme de remontage/réglage à "pignon coulant" de Philippe. Signé sur le mouvement. Diam. 48mm.  Revendu par Antiquorum Geneve


Alors qu'Adrien Philippe poursuivait généralement en justice ceux qui utilisaient son système breveté de remontage à tige amélioré (brevet français n° 1317 du 22 avril 1845), il semble que Czapek avait les mains libres pour l'utiliser. Dans son petit livre sur l'horlogerie, Czapek annonce même son utilisation de ce système. Le portrait en émail est attribuable à l'artiste genevois Charles-Louis Glardon (1825-1887), d'après une photographie du célèbre portraitiste parisien Etienne Carjat. Charles-Edmond Chojecki (1822-1899) Edmund Franciszek Maurycy (dit Charles-Edmond) Chojecki est né en 1822. Issu d'une famille artistique polonaise tombée dans des moments difficiles, il était poète et journaliste. A 23 ans, son opposition à l'occupant russe le contraint à fuir à Paris, où il se retrouve, en 1845, parmi un groupe important de réfugiés polonais. À Paris, Chojecki se lie d'amitié avec d'autres écrivains favorables aux causes nationalistes, ainsi qu'avec un grand nombre d'artistes et d'écrivains, parmi lesquels Frédéric Chopin, George Sand, Charles Baudelaire, Victor Hugo et Lamartine. Les aventures de Chojecki à cette époque ne sont pas seulement intellectuelles : une petite fille naît le 14 septembre 1847 d'une Polonaise qui lui abandonne discrètement le bébé. Il la reconnaît officiellement, sous le nom de Marie Chojecka, et la place dans une famille d'accueil. L'opposition farouche de Chojecki à la politique du Prince-Président, futur Napoléon III, le contraint à s'exiler une nouvelle fois. Sous l'impulsion de ses amis Hugo et Lamartine, il part pour la Suisse et l'Italie. Fin 1849, il se trouve en Egypte. Là, il rencontre un jeune Arménien nommé Nubar (1825-1899). Nubar avait fait ses études à Vevey, en Suisse, puis en France. Un de ses oncles, qui avait été ministre du Commerce et des Affaires étrangères sous Mohammed Ali (1769-1849), l'avait invité en Egypte, où le jeune homme devint secrétaire de plusieurs pachas : d'abord Mohammed Ali, puis Ibrahim, et enfin Abbas Pacha. (1813-1854), lorsque ce dernier commença son règne en 1848. Après des négociations diplomatiques fructueuses à Londres, Nubar fut nommé bey. Lors de ce premier voyage en Egypte, Charles-Edmond rencontre Gustave Flaubert (1821-1880), qui relate cette rencontre dans son "Voyage en Orient". Poursuivant sa carrière mouvementée, Charles-Edmond s'engage volontairement dans la guerre de Crimée en 1853. Il raconte ses aventures en Bulgarie et à la bataille de Sébastopol (1854-55) dans son livre "Souvenirs d'un dépaysé". Par la suite, Charles-Edmond devient le secrétaire de Jérôme, prince Napoléon, sénateur et ministre (1822-1891), fils de Jérôme Bonaparte, frère de Napoléon Ier et cousin de Napoléon III. Lorsque le prince Napoléon entreprit une expédition au pôle Nord, il emmena avec lui son secrétaire comme historiographe. Charles-Edmond publie à son retour à Paris un beau volume richement illustré de 800 pages. "Voyages dans les mers du nord", a été publié en 1857, et "Les Mers Polaires", une pièce de style Jules Verne écrite une génération avant Jules Verne - basée sur ses impressions de l'expédition. Chojecki devient citoyen français et se voit proposer le poste de bibliothécaire au ministère des Colonies, puis, le 15 janvier 1862, celui de « bibliothécaire adjoint » du Sénat. Il deviendra plus tard bibliothécaire du Sénat et, en 1876, « bibliothécaire en chef » de cette institution. C'est vers 1860 que Charles-Edmond connaît ses premiers succès comme dramaturge. Plusieurs pièces furent produites successivement et furent très bien accueillies. À la demande d'Ismail Pacha, vice-roi d'Égypte, Chojecki retourna au Caire en 1866 pour la deuxième fois. Suite aux discussions entre les deux à cette occasion, Chojecki fut nommé « Commissaire » du Pavillon égyptien à l'Exposition universelle de Paris de 1867. Parallèlement, Nubar Pacha négocie, avec le sultan de Constantinople, l'autonomie de l'Égypte, qui sera définitivement accordée en 1867. Un décret de 1866 lui confère le titre de Khédive, titre juste après celui de Sultan en 1867. Hiérarchie ottomane. Charles-Edmond Chojecki, en tant que "Commissaire Général du Pavillon de l'Egypte", fut parmi les premiers représentants officiels du fier nouveau pays qu'est l'Egypte. En commémoration de ce moment historique, il écrit « L'Egypte à l'Exposition universelle » (Paris, 1867). De nombreux événements heureux s'ensuivent : la fille de Charles-Edmond se marie en 1865, puis il épouse lui-même, lors d'une cérémonie discrète en 1866, celle qui fut sa compagne depuis plus de 15 ans, Julie Friedrud. Il n'oublie pas pour autant ses origines en écrivant "La Bohême et les Tchèques" et "La Pologne captive et ses trois poètes". 

1868. La première montre bracelet Patek Philippe & Cie, c'était une montre de dame à remontage à clef en or, émail, et diamants 



La montre de la Reine  Isabelle II, reine d'Espagne était une PATEK PH1L1PPE & Cie, Genève, N° 33920  Montre de dame de type savonnette à remontage et mise à l”heure au pendant avec quantièrne du jour et de la date au centre, dit double date.  Montre manufacturée en 1871 en or jaune

Vendue le 26 juillet 1871 à ]osé María Ortuño de Ezpeleta et Aguirre Zuazo, troisième comte de Ezpeleta  deuxième duc de Castroterreño, comte de Triviana, Grand d'Espagne (mort en 1892), pour Isabelle Il (1830-1904), reine d'Espagne (1833~1868), pour la somme de 525 francs.
Le fond de cette montre est guílloché et gravé en taille-douce du chiffre "J.E."
Dimensions: H. 56,7 mm/Ø 39,9 mm/ E. 13,1 mm.

Le 1er mars 1877 Antoine-Norbert de Patek décède à Geneve .

Jean Adrien publie une Notice sur l 'Horlogerie de la Manufacture Patek, Philippe & C”, 22, Grand-Quai, Genève, Exposition Universelle de Paris 1878. Dans cet opuscule de 26 pages, daté du 1er mai 1878, sont brièvement présentées la manufacture et ses innovations techniques.
Son activité au sein de la Société des arts de Cenève est également considérable, ainsi qu`à l'Observatoire astronomique de Genève, où il remporte de nombreux prix de réglage lors des concours annuels de chronornétrie.

En janvier 1878, un de ses gendres, le mari de sa fille ainée, ]oseph-Antoine~Barthélemy Bénassy~Philippe, devient Directeur financier et commercial.  Il décèdera en 1906.

En 1881, Philippe invente le "Régulateur de précision Philippe" le brevet est déposé en France. C'est un système de réglage fin de l`avance / retard destiné aux montres. Une version améliorée équipe, au début du XX eme siècle, toutes les montres Patek Philippe de type Chronometro Gondolo et de nombreuses autres montres de poche puis les montres-bracelets.


En 1885, Patek Philippe participe à l`Exposition universelle d'Anvers et est  Membre du jury. 

La France, qu”il a quittée près d`un demi-siècle plus tôt, lui a décerné en 1880 la croix de la Légion
d`honneur et, en 1890, l'a nommé Chevalier de la Légion d'honneur


Dans son dossier de Légion d'Honneur , une lettre permet de découvrir l'Entête, on peut voir le nom des autres associés en 1890


C'est l'ecriture de Jean Adrien qui a 75 ans écrit  être le Doyen de la colonie Françaises à Genève, Il est le seul chef fondateur survivant de Patek Philippe, il rappelle les nombreuses médailles obtenues depuis 1844. Il explique être l'auteur de nombreuses inventions et notamment des montres à remontoir et mise à l'heure sans clef, mais aussi être membre ou président du jury de diverses expositions dont Paris en 1875, Zurich en 1883, Anvers en 1885.




Une montre à levier sans clé en or rose 18 carats, extrêmement belle et très rare, d'importance historique, à cadran ouvert, à deux trains indépendants, secondes mortes au centre, sans clé.

Auparavant en 1888, Patek Philippe. Une montre à levier sans clé à cadran ouvert en or rose 18 carats extrêmement fine et très rare, d'importance historique, à deux trains indépendants, secondes mortes centrales,signée Patek Philippe & Co., Genève, mouvement no. 80'050, cas n°. 203'910, fabriqué en 1888
Mouvement : cal. 19''', deux trains à remontage simultané, bijouté, signé
Cadran : signé
Boîtier : quatre pièces, moteur tourné, fond articulé gravé du monogramme feuillagé "JAP", bouton d'arrêt des secondes avec coulisse de verrouillage dans le bracelet, cuvette articulée en or gravée "Jean Adrien Philippe, 5 Janvier 1894", 50 mm. diam., signé Avec : Patek Philippe 
Extrait des Archives confirmant la production de la présente montre à secondes indépendantes, cadran émaillé et chiffres romains en 1888 et sa vente ultérieure le 31 janvier 1894
Revendue par la maison Christie's

Offerte pour la première fois au public, cette découverte passionnante et significative a été consignée par les descendants de Jean-Adrien Philippe (1815-1894), l'un des fondateurs légendaires de Patek Philippe. Elle est doublement significative car non seulement elle appartient à Jean-Adrien Philippe lui-même, à son fils et à ses descendants, mais elle revêt également une grande importance horlogère car elle est l'une des toutes premières montres Patek Philippe construites selon le brevet suisse n° 1017 du 23 mai. 1889, pour « montre à secondes indépendantes à deux barillets à remontage simultané….et deux rouages… ».

Le dernier calibre de Jean-Adrien Philippe, la montre à secondes indépendantes à deux rouages ​​et deux barillets remontés simultanément par un mécanisme de remontage et de mise à l'heure à tige unique, a nécessité, comme son mécanisme de remontage et de mise à tige, plusieurs décennies de recherche, de réflexion et de perfectionnement pour se perfectionner. Fabriquée en 1888, la montre actuelle est l'un des tout premiers exemplaires connus et construits avant le brevet no. 1017 avaient été déposées.



Jean-Adrien Philippe dirigeait encore l'entreprise à l'époque et on peut supposer qu'il l'utilisait régulièrement, peut-être même pour améliorer son mécanisme indépendant de secondes au point mort breveté en 1889. Une montre presque identique, mais dans un boîtier Hunter et avec filiale secondes, le mouvement numéro 80'048, qui précède juste la présente montre, se trouve au Musée Patek Philippe de Genève (Inv. P-626). Son entrée de catalogue dans le livre du Musée indique : « …c'est probablement l'un des premiers exemplaires réalisés. Une montre similaire, n° 80'050, fut vendue le 31 janvier 1894 à Jean-Adrien Philippe » . Jean-Adrien Philippe est décédé le 5 janvier 1894. Il est donc fort probable que la montre no. 80'050 a été officiellement achetée à l'entreprise par son fils Joseph Émile Philippe le 31 janvier 1894. Étant la montre de son père, il a fait graver la date sur la cuvette et son monogramme "JAP" sur le fond du boîtier, en mémoire de lui. .

Sa femme décède en 1892, Adrien Philippe en est très affecté, il s'éteint le 5 janvier 1894, sans jamais avoir abandonné son établi. ll est inhumé au cimetière Saint-Georges, à Genève.

Mais Adrien PHILIPPE avait un successeur


L'extrait des actes de naissance de la Ville de Genève, communauté de Plainpalais, entrée no. 104, confirme que Joseph Émile Philippe, est le fils de Jean Adrien, fabricant d'horlogerie, 47 ans, né à Bazoche Gouet (France), et Marie Anne Bailly, son épouse, 31 ans, née en 1862 le 24 juin.

L'inscription sur les registres a été établie par le Maire de la communauté de Plainpalais sur déclaration du père de l'enfant, en présence de Vincent Gostkowski, fabt. d'horlogerie (fabricant de montres), 54 ans, résidant à Genève, et Antoine de Patek, fabt. d'horlogerie, 50 ans, résidant à Genève. Elle est datée du 26 juin 1862 et signée par ce dernier.

Wincenty ou Vincent Gostkowski (29 mars 1807-29 août 1884) était avocat et associé d'Antoni Patek et d'Adrien Philippe. Né à Grzymki, en Pologne, il a financé les débuts de l'entreprise horlogère d'Antoni Patek, qui est devenue en 1851 Patek Philippe & Co. Gotkowski a pris sa retraite de Patek Philippe en 1876.
Après son départ trois employés de la firme deviennent associés de Patek Philippe & Cie , Albert Cingria, Marc Rouge et Edouard Khon


Joseph Émile Philippe. Une belle montre à levier sans clé en argent niellé et en or, d'importance historique,
signée Émile Philippe, Genève, no. 1882, daté 1889
Mouvement : cal. 19''', remontage dent de loup, serti sur la troisième roue, signé et numéroté
Cadran : émail blanc Boîtier : entièrement décoré de nielle dans un motif répété, fond avec incrustation d'or monogramme feuillagé "JEP", cuvette clipsable gravée " E. Philippe, 1889", 51 mm. diam., étui numéroté Revendue par Christie's


Montre de Emile Philippe fils de Adrien Philippe 
En 1891, deux ans avant sa mort, Jean Adrien Philippe passe le relais à son plus jeune fils Joseph Émile qui, avec François Antoine Conty, qui a remplacé Edouard Khon  supervise la production à la manufacture Patek Philippe. Patek Philippe et Cie devient une société en nom collectif pour une durée de dix ans.

En 1901, pour assurer la pérennité de l'entreprise, les propriétaires formèrent une société par actions et ainsi « Patek Philippe & Cie ». devenue "Ancienne Manufacture d'horlogerie Patek, Philippe & Cie, Société Anonyme". Avec cinq des sept actionnaires au conseil d'administration dont Joseph Émile Philippe et François Antoine Conty.


Signature de Emile Philippe en 1880




Cette montre fascinante et très personnelle a été réalisée par Joseph Émile Philippe, connu dans la famille sous le nom d'Émile, lors de ses études à l'Ecole d'Horlogerie de GenèveIssu de la famille jusqu'à nos jours, il est proposé ici pour la première fois aux enchères.

C'est tout naturellement qu'en tant que fils du grand horloger Jean-Adrien Philippe, Joseph Émile suivra les traces de son père. En effet, lorsque son père a quitté la direction de Patek Philippe en 1891, Joseph Émile l'a remplacé à ce poste.

La montre actuelle est une montre de l'Ecole d'Horlogerie achevée par Émile vraisemblablement en 1889, année où la cuvette est datée et gravée de sa signature. Sans surprise, la similitude avec un mouvement Patek Philippe saute aux yeux, la disposition, les ponts et les rouages ​​en dents de loup étant quasiment identiques, l'ébauche pourrait même provenir de la manufacture. L'échappement à ancre à contrepoids entièrement empierré est doté d'un fin balancier de compensation bimétallique avec vis de réglage de température et de réglage de la température en or, d'un spiral en acier bleui avec courbe terminale. Le boîtier en argent est inhabituellement orné pour une montre de l'Ecole d'Horlogerie étant entièrement niellé et serti d'un monogramme en or, la décoration ressemblant à des croix de Calatrava stylisées.

La manufacture Patek Philippe ne produisait elle-même qu'une poignée de montres avec des boîtiers niellés et c'était donc un choix inhabituel et audacieux pour Joseph Émile d'emballer sa montre de cette manière. Il illustre la fierté et l'excellence de la finition que l'on aurait pu attendre d'un membre de la famille Philippe.

Il est extrêmement rare qu'un objet important dans l'histoire de Patek Philippe et une montre ayant un lien personnel étroit avec la famille Philippe soient proposés aux enchères. La présente montre, avec son mouvement et son boîtier signés Émile Philippe, représente une opportunité unique pour le collectionneur d'acquérir un véritable morceau de l'histoire horlogère.  Texte de la maison Christie's


Patek Philippe & Cie, Genève, N° 138’285 Montre de poche savonnette à remontage au pendant avec répétition à minutes, Grande et Petite Sonnerie et carillon Westminster sur cinq timbres - 1909.

Sonnerie et carillon Westminster sur cinq timbres, le garde-temps du 3 e duc de Régla (1909, Inv. P-534) est sans doute, avec le Calibre 89, la Packard et les Graves, la pièce la plus impressionnante exposée sous cette catégorie. Elle avoisine pourtant d'autres chefs-d'oeuvre dont la ravissante Répétition à minutes de la poétesse Anna de Noailles (1894, Inv. P-128) et une remarquable montre de poche avec répétition à minutes sur trois timbres, quantième perpétuel avec phases et âge de la lune, double chronographe et réveil, fabriquée entre 1921 et 1923 (Inv. P-822).









 Patek Philippe ESL Cie, Genève, n° 17 5 07 4, boitier  n° 284414. Produit vers 1914.
Très belle  et rare, de forme coussin, en or jaune 18 carats. montre-bracelet d'homme avec une Patek Philippe en or jaune 18 carats, « Cadran émaillé » 
Trois corps, solides, polis, pattes droites, barres vissées en or.   Émail blanc avec chiffres romains radiaux peints. 
aiguilles "Breguet" en acier bleui . NI. Cal. 12"', laiton doré, 15 rubis, échappement à ancre en ligne "à moustache", compensation bimétallique coupée balancier de tion, spiral plat. Le Cadran, boîtier et mouvement signés. Diam. 31X51mm. Hauteur 10 mm.





MONTRE PATEK PHILIPPE AVEC DEUX COMPLICATIONS HORLOGIQUES
cette montre a été vendue le 18 décembre 1919. Or jaune 18 carats, boîtier de chasse, remontage sans clé, de forme ronde, montre de poche, fond rabattable, petite seconde. à 9 heures et deux complications horlogères : chronographe 1/5 de seconde (activé par le poussoir rond situé sur la couronne de remontoir), enregistreur instantané 30 minutes (cadran annexe à 3 heures). Mouvement basé sur la brevet d'invention française. 142 376, délivré le 16 avril 1881 à Jean-Adrien Philippe (1815-1894), Genève, pour un "régulateur de précision" d'un escargot excentrique).


Après le décès de Joseph Émile Philippe en 1907, son fils Adrien fut le dernier de la famille du fondateur à occuper le poste de Directeur jusqu'en 1913.

Plus tard en 1932 les frères Jean et Charles Stern rachèteront la manufacture , la famille est toujours propriétaire en 2023.




Qui est Arnaud Tellier:

Antiquorum a nommé Arnaud Tellier (ancien directeur du musée Patek Philippe) à la tête de son antenne asiatique située à Hong-Kong.
Après des études d’horloger-restaurateur dont un passage chez mon ami Dominique Charlet à Rouen,et  terminées en 1990 au Musée International d’Horlogerie de La Chaux-de-Fonds, il entre comme stagiaire chez Antiquorum. Il est alors formé à l’expertise et au commerce de l’art par Osvaldo Patrizzi –le co-fondateur en 1974 d’Antiquorum. Sous son œil, conjointement avec Jean-Claude Sabrier (†) et Simon P. Bull, il a travaillé durant dix ans avec trois des meilleurs experts au monde en horlogerie et côtoyé les plus grands collectionneurs.
 
Devenu vice-président d’Antiquorum, il choisit pourtant, en 2000, de donner un tournant à sa carrière en devenant le premier directeur et conservateur du Patek Philippe Museum de Genève. Après avoir enrichi, catalogué ses collections ainsi que monté des expositions d’envergure internationale, il a, en 2011, décidé de quitter Philippe Stern et de voler de ses propres ailes.

Il créé alors à Genève, une galerie d'art spécialisée dans les oeuvres d'artistes suisses ou étrangers ayant travaillé dans la région du lac Léman du début du 19ème au milieu du 20ème siècle. Aujourd'hui, son expertise sans égal dans le domaine de l'horlogerie constitue un véritable atout pour Antiquorum. 

Adolphe Jean Marie MOURON dit Cassandre dessinateur de bijoux pour Fouquet ou Hermès et d'autres

  Ce beau bracelet est réapparu , la maison  Christie's l'a revendu et le décrit ainsi UN BRACELET BRACELET ART DECO MULTI-GEM ET DI...