samedi 8 avril 2023

Asscher France sauvé de l'aryanisation par le directeur général de Cartier , Mr Collin. mais il existe aussi la Maison B.A. Asscher.


Isaac Asscher

 Isaac Joseph Asscher aurait fondé  l'Asscher Diamond Company en 1854 et il avait  installé son bureau à Tolstraat 127 à Amsterdam. Mais étant né en 1843, il n'avait que 11 ans....?
Ce doit donc être son père Joseph Isaac Asccher, qui était cordonnier et se serait converti tailleur de diamant au point de devenir un artisan connu. 
Joseph Isaac a  créé la société diamantaire I.J. Asscher, du nom de son fils Isaac Joseph Asscher, qui a suivi les traces de son père et est entré dans l'industrie du diamant. Il a transmis son savoir-faire à ses cinq fils, dont Joseph (un tailleur de diamants prolifique et sans égal) et Abraham (un innovateur et homme d'affaires talentueux)

Quand furent decouverts des diamants en Afrique du Sud, l’industrie diamantaire hollandaise connaissait, tout comme celle d’Anvers, un taux de chomage particulièrement élevé. Mais, grace aux nombreux investissements qui avaient ete faits au cours des annees 1840, quand l’avenir semblait assuré, elle beneficiait d’un equipement technique et de structures commerciales qui la mirent d’emblée en position de force. Certaines fabriques etaient alors considerées alors comme les plus modernes d’Europe et ce n’est pas le fruit du hasard si les premières pierres brutes venant d’Afrique du Sud leur furent confiees pour etre taillées. Tres vite l’atmosphere fut à l’optimisme et la vie opulente (l’expression n’est pas trop forte ) que menèrent à partir de 1871 ouvriers et diamantaires et elle a donne naissance a beaucoup d’histoires qui ne sont pas toutes inventées. Il y avait du travail pour plus de 2000 ouvriers au moins, quand la ville n’en comptait pas plus de 1200. 


The Big Hole («le grand trou»), l'ancienne mine de diamants à ciel ouvert de Kimberley en Afrique du Sud.

Ainsi deferlait, sur la lointaine Europe, un peu de la fievre de Kimberley. 

Les patrons  se regroupèrent au sein de l’Association geerale des Joailliers (Amsterdamse Juweliersvereniging) ; le mot "joaillier" etait alors le terme consacre pour designer les maitres de l’industrie cliamantaire.

Le prestige de certaines tailleries d’Amsterdam etait alors sans égal et lorsqu’en 1903 la De  Beers decida de faire tailler l’Excelsior, qui avait ete trouve en 1893 dans la mine de Jagersfontein et qui etait alors le plus gros diamant connu (925,20 carats), c’est aux Etablissements Asscher qu’elle s’adressa. Considérés comme les plus grands diamantaires du moment, les freres Asscher devaient avoir le privilege d’etre choisis, quatre ans plus tard, par le roi Edouard VII d’Angleterre pour tailler l’enorme Cullinan qui venait de lui etre offert par le gouvernement du Transvaal, en gage de fidelite et d’attachement à la Couronne britannique. 


 Siège de la Royal Asscher Diamond Company sur la Tolstraat 127 à Amsterdam.

Une industrie moins importante, mais encore présente. D’une maniere inexplicable, la Hollande ne sut pas tirer parti de la position privilégiée que lui avait value sa neutralité pendant la Premiere Guerre mondiale. En 1921, sur les 9000 membres de l’Union des Travailleurs hollandais, 7 000 étaient sans travail.  Anvers devint tres vite un pôle d’attraction aussi bien pour les ouvriers que pour les diamantaires hollanclais, assurés d’y trouver une situation sociale et fiscale plus favorable. 

Entre ternps, le marché du brut s’était, lui aussi, déplacé, ce qui ne fit qu’accentuer le mouvement de migration. Aussi, quand survint la grande crise des années 1930, celle-ci fut-elle encore plus durement ressentie clans la métropole hollanclaise que chez sa voisine et concurrente. L’invasion allemande et l’0ccupation du pays par les nazis allaient porter a l’industrie hollandaise du diamant un coup dont elle ne se releverait que difficilement.

En 1950, l’Association des producteurs ne comptait déja plus que 40 membres et beaucoup, depuis, ont disparu. Seules d’anciennes firmes, bien établies et dont le renom est intact, continuent a y prospérer; mais la ou des milliers d’ouvriers étaient employés, on ne les compte plus aujourd’hui que par centaines. 



Le 22 avril 1899, Joseph et Louis vont créér une société en France  au 8 rue Lafayette  à Paris


Joseph devint  un tailleur de diamants renommé. En 1902, il a développé et fait  breveter la coupe dite Asscher, une coupe octogonale qui a immédiatement été populaire auprès de l'élite. L'intérêt pour les variantes de la taille Asscher a culminé pendant l'art déco (1910-1930) lorsque les formes géométriques austères ont régné en maître.


Dessin annexé à son brevet.


Joseph Asscher a compris l’importance de la taille d’un diamant pour libérer la beauté et l’éclat inhérents à la pierre. À une époque où les tailleurs de diamants comptaient uniquement sur leur intuition et leur expérience pour tailler avec précision la matière la plus dure connue de l’homme, Joseph a fait preuve de patience et de force de caractère extraordinaires. Après tout, c’était dans son sang: Joseph avait appris le métier de son père, qui l’avait appris lui-même son père Isaac Joseph Asscher le fondateur de l’entreprise familiale en 1854.


1903,  au mois d'Aout ,Joseph va transformé sa société en devenant société en nom collectif, toujours au 8 rue Lafayette à Paris et se déclare "Marchands et tailleurs de diamants"


le 11 décembre 1903 dans le journal le XIX eme siècle



1905- Paris, 4 juillet.—]uin a été un mois calme dans le commerce des diamants et les affaires pendant
Jusqu'à présent,  durant le mois de juillet semble encore moins actif.
A la demande du Gouvernement belge, les autorités ont récemment arrêté un nommé Kohn, un diamantaire de Anvers, qui a échoué il y a quelque temps. et poursuivi une procédure de faillite frauduleuse.
Kohn a été emmené à Anvers. Georges Asscher. de B A. Asscher, revenu récemment d'Amérique. Louis et Jules Peeters, d'Anvers, ont  visité le marché parisien   cette semaine.

C'est ainsi que je découvre l'existence d'une autre maison Asscher, qui elle, existe toujours aussi en 2023, mais je l' expliquerais plus loin dans cet article.


le 11-07-1911 Le président de la république en visite officielle en Hollande visite la taillerie de diamants de Joseph Asscher


23/12/1918 



Je n'ai pu trouvé son dossier que la Base Leonore de la Légion d 'Honneur ne publie pas, sauf...
ASSCHER Joseph : né [sans indication] ; hollandais. directeur de la cristallerie de diamants de
Versailles (Yvelines); fondateur d'œuvres pour la rééducation des mutilés de guerre.
secteur(s) d’activité : Pierres précieuses, Œuvres sociales. date(s) du dossier : 1921.


1921 Inauguration de la taillerie de diamants de Versailles, installée par Joseph Asscher.
J ai traité le sujet très interessant de cette taillerie de diamant dans un chapitre à part:


15-06-1922 Joseph cité dans la revue "Le Juif"


En 1930 modification de la société Joseph Asscher et Cie Elie Asscher cede ses droits à ses frères Joseph et Louis .


1931  Louis Asscher  préside sa commission à l exposition coloniale de 1931


En 1931 cette exposition Coloniale fut très importante, en témoigne accueille une immense réplique du temple cambodgien d’Angkor Vat. 


le 15/12/1934, Louis et Joseph Asccher avait créé la "société méditéranéenne minière, méttalurgique et commerciale.


Joseph Assher


Le 20/08/1937  toute la presse le cite: Joseph Asscher est mort à Deauville



C'est avec une profonde emotion que nous avons appris la mort de nolre ami, M. Joseph Asscher, survenue le 19 aout à Deauville.
Depuis longtemps, son état de santé était précaire, mais rien ne pouvail laisser prevoir une fin aussi soudaine.
Avec lui disparait un homme de bien et  un grand ami de la France.
Il avait fait de notre pays sa terre d’élection ll s’était assigné comme tache particulièrement chere à son cceur de veiller à ce que rien ne vint troubler l'amitié traditionnelle de la France et de la Hollande,
sa patrie. ll a fail mieux : il l’a developpée, en mainte occasion, par l’effet de son aclion personnelle.
M. Joseph Asscher était president de la Chambre de Commerce des Pays-Bas à Paris. Dans ce role délicat et souvent difficile, sa longue habitude des affaires et sa culture générale ont servi à la fois la cause des deux pays, de leurs ressortissants et de leurs gouvernemenls.



Au sein de la puissante firme de diamants dont il partageait, à Paris et  Amsterdam, la responsabilité avec ses fréres, M. Joseph Asscher n’a jamais oublié qu’il était fils adoptif de la France. ll l’a prouvé en élevant aux environs de Versailles la taillerie ou s’exercait la main-d’oeuvre française.
Enfin, et surtout, c’est aux heures sombres que les chefs de la maison Asscher ont acquis les droits les plus surs : la reconnaissance francaise.
C’est  à leur instigation, en effet, que furent créées au Grand Palais, pendant les hostilités, l’Union des colonies étrangeres en faveur des victimes de la guerre et l’Oeuvre de rééducation des mutilés. M. Jo-
seph Asscher en fut l’âme. C’est faire le plus bel éloge de l’ami qui n’est plus que d’évoquer aujourd’hui ce passé. M. Joseph Asscher était chevalier de l’ordre du Lion néerlandais et commandeur
de la Legion d’honneur.  Nous prions Mme Joseph Asscher, ainsi que M. Louis Asscher et les siens, d’agréer l’expression de nos profondes condoléances. Les obsèques de notre regretté ami ont eu
lieu le 21 aout, au cimetiére du Pere Lachaise. J. M.

C'est donc son frère Louis qui va lui succéder. 
Mais arrive la guerre et nombre d'entreprises juives savent ce qui est arrivé à leurs semblables dans l'Allemagne de Hitler.

Certains français de confession  juive croient le Maréchal Pétain, d'autres savent ce que vont faire les Nazis. Les Rothschild par exemple ont réagi très vite, ils connaissent mieux que tous les pratiques antisémites  (grace à leur famille installées dans les territoires déjà occupé par le Reich) et sa haine de la réussite et de la fortune des juifs, ils partent.
Les Arpels de Van Cleef & Arpels sont dans les plus rapides à réagir et déménagent leur stock en zone libre et vendent la société a une relation deux mois plus tard. Les Pierre et Paul Wertheimer (parfums Chanel)  cèdent dès 1940 leurs intérèts à un industriel de l'aéronautique Félix Amiot eux aussi dans le cadre d'une fausse Aryanisation et d'autres aussi. C'est ce que firent  les Asscher, mais ma surprise repose sur la personnalité de celui qui les aida à réaliser cette "aryanisation bidon" c'est à dire l'un des deux grands directeurs de "CARTIER"
Je me procure le dossier d'Aryanisation de la maison Assher, dirigée par Louis et là , grosse surprise!!


Je découvre que Monsieur Collin, a l 'époque directeur dénéral de Cartier au 11 rue de la Paix à Paris a repris la majorité des actions de la maison Asscher du 8 rue Lafayette.



Et les choses se feront, l aryanistion sera réalisée et de nouveaux actionnaires , tous aryens seront nommés pour remplacer la famille.

Les cessions d'actions ont été opérées à la fin mai 1941 et les actionnaires nouveaux sont:

Mr Collin Paris 31 rue Malesherbes(son domicile)                 700 actions
Mr Falize Pierre  2 rue Thiévielle                                             60 actions
Mr Brethiot 13 rue Montyon                                                   100 actions
Mr Chamard    30 rue Cortambert                                           110  actions
Mr Decrais                                                                                   5 actions
Mr Pierre Faucheux                                                                     5 actions

Pierre Falize était l un des trois fils de Lucien Falize ( Paris 4 août 1839 - Paris 4 septembre 1897) qui fut un joaillier et écrivain français en France, qui a été le pionnier et le moteur du mouvement Art nouveau avec son entreprise Falize.  Il est connu pour ses créations époustouflantes et innovantes pour les ventes publiques et privées.

Evidemment chacun dut fournir toutes preuves de leur Aryanité. Le certificat d'aryanité (en allemand : Ariernachweis ou Arierschein) est, sous le Troisième Reich un document attestant de l'appartenance d'un individu à la race aryenne et garantissant ainsi qu'il est exempt de sang étranger ou juif.

Pourtant Fernand Poncet (l'administrateur) demanda par écrit à pouvoir garder dans l'entreprise l'irremplaçable Ben Asscher comme employé à la taillerie de diamants , qui n'avait jamais joué un rôle dans la direction mais qui serait utile en tant qu'"Estimateur" et qui aurait pu s'occuper de l'exploitation. mais ce lui fut refusé.

Autre chose étonnante la Taillerie fut fermée en juin 1940 à la demande du "Comité d'organisation des industries et métiers d'art" créée par l administration de Ph, Pétain.
Le Comité d’0rganisation des industries et rnétiers d’art conseilla aux diamantaires restants de former une société cooperative pour prendre en charge les stocks des diamantaires juifs.
La taillerie fut réouverte à nouveau en décembre 1940 dans le but de faire travailler les ouvriers diamantaires (non juifs) au chomage et de conserver un noyau de lapidaires capable de faire de nouveau apprentis.
Les comités d'organisation sont un ensemble d'instances créées par le Régime de Vichy pour contrôler et diriger l'économie française pendant la période d'occupation par l'Allemagne, durant la Seconde Guerre mondiale.
D'abord destinés à protéger les intérêts français, ils deviennent rapidement un outil de la collaboration économique. Les comités d'organisation se font le relai des instructions du gouvernement de Vichy. Par exemple, Pierre Laval leur adresse le 2 juillet 1942 une ordonnance leur demandant de relayer ses instructions auprès des entreprises et que chacun des comités d'organisation coordonne pour améliorer le rendement de la relève.


On découvre aussi que les deux sociétés , celles d'Amsterdam et de Paris sont liées



Asscher France , dans son bilan de 1940, avait des comptes débiteurs à son profit, Chaumet par exemple devait 17080frs, Ponti Gennari 144,567 franc Au printemps  403,867frs
Boivin 175,000 Mauboussin le plus gros débiteur 900,630 francs soit l'équivalent de 37,840,646 euros de nos jours et même si ces convertions en Euros de l'INSSEE sont discutables, c'étaient des sommes très importantes!!


Vu les dates et d autres réflexions, cela sent l'aryanisation bidon, organisée, et chose remarquables pour la suite, c'est le lapidaire PONCET qui est nommé administrateur de l'aryanisation.


De plus il demande à ce qu'on lui affecte l'aryanisation de la taillerie de diamants de Versailles


On pourrait pense, quoi de plus normal d'acheter une entreprise bradée par les Allemands sous pretexte qu elle appartient à un "Juif"? mais la suite est étonnante
Je veux vérifier d'abord aupres de Francesca Cartier Brickell qui me répond de l'avion ou elle se trouve.

Merci, c'est fascinant, il semble bien que ce soit lui - il a pris sa retraite en 1957 en raison de problèmes de santé (il avait deux ans de moins que mon arrière-grand-père). Malheureusement, je n'ai pas de photo de Louis Collin (je ne pense pas qu'il ait eu des enfants) mais il était le bras droit de Louis Devaux et j'ai beaucoup de correspondance de lui, des années 30-50.
Je les lirai correctement dès que j'arriverai demain et je vous ferai savoir ce que j'en ai fait.
Bravo d'avoir trouvé ça !
Bien cordialement, Francesca

Francesca Cartier Brickell 07:08 
À moi
Merveilleux, c'est logique, car Louis Devaux a été libéré de la prison militaire en septembre 1942. Je suis un grand fan de votre travail, alors je suis heureux que mon livre a été d'une certaine manière utile pour reconstituer le puzzle du passé ! Quelques détails biographiques supplémentaires pour M. Collin, en cas d'intérêt :
• Louis Joseph Marie Collin
• Né : le 28 novembre 1886 à Dijon (21)
• Marié : 26 octobre 1912 à Yvonne Jeanne Joséphine Laffage Alise-Sainte Reine (21)
Décédé : 18 janvier 1960 Grasse (06)

Puis , 

Bonjour Jean-Jacques , j'ai trouvé la lettre en question (que j'ai transcrite ci-dessous), elle est de Louis Asscher (Société Diamantaire Asscher, 8 rue Lafayette Paris) et datée du 25 juin 1945. Il y a peu de contexte, mais je crois que Louis Collin a reçu la Légion d'Honneur et je pense que cette lettre a probablement été écrite à l'appui de cette distinction, car elle est rédigée de manière assez formelle (je pense qu'il était déjà Chevalier dans les années 1930, mais peut-être visait-il à obtenir le niveau supérieur...). 

Elle ne vous donne pas la motivation sous-jacente (car elle n'est pas exprimée par Collin), mais je pense que cela montre clairement qu'il s'agissait d'une action altruiste. Si possible, je préférerais que vous ne le citiez pas en entier, mais c'est à vous de voir et aucun problème pour utiliser les extraits. J'espère que cela vous aidera, j'ai hâte de lire votre travail, faites-moi savoir si vous avez besoin d'autre chose sur M. Collin. 

Je soussigné, Louis ASSCHER, Commandeur de la Légion d'Honneur, Président du Conseil d'Administration de la Société Diamantaire Asscher, déclare que dès 1940, Mousieur Louis COLLIN, à ce moment Président du Conseil d'Administration de la Société Cartier, s'est offert spontanément pour nous aider dans les circonstances difficiles créées par les lois raciales instituées par les Allemands et exécutées par le Gouvernement de Vichy, et ceci, tout en sachant à quoi il s'exposait. Monsieur Louis Collin nous a aidé à constituer une Société aryanisée avec le concours d'amis et il en prit lui-même la présidence, en plein accord avec son Conseil d'Administration. Il nous a soutenu efficacement et au péril de sa liberté pour passer ces années si périlleuses. Au lendemain de la libération, il nous a spontanément et immédiatement remis notre société intacte.

Bien cordialement, Francesca



Et j'ajoute que le Lapidaire Poncet , nommé administrateur, a rendu les honoraires qu il avait touché et qui avaient été prélevés sur la société Asscher, et ce fait est rare, très rare, car certains déjà cité sur mes blogs n'ont rien rendu de leurs acquisitions aryanisées, pretextant qu ils avaient acheté à un notaire, etc etc ...etc.

Excellente société que Poncet dont je fus client de 1972 a 2007

Alors, si je sais ce qu'est devenue la maison Poncet, je n'ai rien trouvé au sujet de Monsieur Collin, et...

Francesca Cartier Brickell f.cartier.brickell@gmail.com

14 févr. 2023 11:53
À moi
Ok, c'est bien de garder cette histoire vivante. Je n'ai pas réussi à trouver de descendants jusqu'à présent - il est né en 1886 et est décédé en 1960. Je pense que c'était un mariage sans enfant - je me souviens d'une interview que j'ai faite à ce sujet, je vais essayer de la retrouver...


C'est Louis  Asscher qui continuera l'entreprise  après la guerre.
Il est necessaire de lire: Le pillage des diamantaires en Belgique par les nazis.
Mais il existait aussi une autre maison Asccher, plus précisément B.A. Asscher et cette maison, de reprise en reprise existe toujours à Paris

La maison B.A. Asscher  importait des diamants , en partie de la maison Asscher d'Amsterdam, elle était installée depuis longtemps en France , j ai retrouvé un peu de l historique.


Aussi loin que j ai pu remonter André Benjamin Asscher était le fils de Benjamin André Asscher et le petit fils de Andriés Asscher.
Il était né le 28/08/1893  et décédé le 15/07/1966,  titulaire du baccalauréat es lettres de la faculté de Paris, avait combattu en 14-18 pendant 54 mois.
Il était rentré dans les affaires en 1912, fondé de pouvoir et gérant de la société BA Asscher qui avait été fondée en 1862.
Déclaré comm consignataire en pierres gemmes brutes. son dossier de légion d'Honneur indique.

Sur le plan syndical : a pris une part au rétablissement de  la-profession durement éprouvée_par la crise de I930, s'est consacré depuis 1944 à la reprise des relations internationales dans la  corporation et à  la mise aur pied d'un régime, d'importation et d'exportation, permettant au  marché franqais des pierres
gemmes et des perles de reprendre la place importante qu'il occupait avant guerre sur le plan commercial: s'est‘spécialement  attaché à fournir de la matiére premiére aux ateliers lapidaires du  Jura et de la région Parisienne afin d'assurer a ceux-ci un maximum d‘activité, a dirigé 1'activité de sa maison vers les exportations, notamment à destination des Etats unis effectuant de  ce fait des rentrées importantes .de devises fortes an bénéfice.du Trésor français (chiffre d'affaires en 1948, 52 millions_dont près de 29 millions  a l'exportation).

Donc , Asscher, deux maisons importantes pour nos métiers


Réplique en résine du Cullinan avant clivages et tailles

Les Cullinans

Découvert au soir du 26 janvier 1905, a 17 heures précisément, par un ouvrier noir qui travaillait à la mine Premier, près de Pretoria, le Cullinan se révéla comme le plus gros diamant jamais mis au jour (ce qui est encore vrai aujourd’hui). Pierre colossale de 3106 carats, il mesurait 10 cm de long, 5 cle large et 6 de haut. Par égard a sir Thomas Cullinan, qui avait clécouvert la mine Premier et était a l’époque le president cle la compagnie qui en assurait l’exploitation, le diamant avait étébaptisé de son nom. La pierre ne se presentait pas comme un cristal octaéclrique et offrait sur l’une de ses faces, la plus large, un plan naturel de clivage, ce qui amena les experts de l’époque a penser qu’on se trouvait devant un fragment une pierre beaucoup plus grosse.  Acquis par le gouvernement clu Transvaal, sur proposition du Premier ministre Botha, pour la somme de 750 O00 $ (de l’époque), le diamant fut envoyé a Londres en secret par paquet poste recommancdé affranchi :31 3 shillings, tandis qu’un coffret vide était expédiéavec un grand luxe de precautions. Lorsque Edouard VII eut pris possession de la pierre, il recuten audience privée les freres Asscher, auxquels fut confiée l’écrasante responsabilité de la tailler. Le roi souhaitait la conserver dans sa totalité, mais les freres Asscher durent l’en dissuader, faisant valoir non seulement qu’un tel cai1lou serait monstrueux, mais aussi qu’il convenait de procéder a sa fragmentation pour en éliminer les impuretés. Le roi se laissa aisément convaincre. La pierre fut  alors transportée de Londres àAmsterdam. Alors qu’un paquet plombé, farouchement gardé, traversait la Manche à bord d’un navire de la Royal Navy, Abraham Asscher mit le <<caillou» dans sa poche et effectua tout simplement le voyage en train et sur le ferry-boat de nuit, dans le plus total incognito. La pierre fut étudiée pendant des mois dans les ateliers de la Tolstraat. Etant donné ses dimensions extraordinaires, les outils habituels ne pouvaient étre utilisés et il fallut en concevoir de nouveaux. 

On savait, en outre, par experience qu’une certaine " tension " à l’intérieur d’un cristal donné était toujours a redouter et que cette "tension" représentait un risque grave au moment du clivage.



Article écrit 1941 

1908 Photographie de M. Joseph Asscher assis dans son atelier, tenant dans sa main gauche le diamant Cullinan, enveloppé dans du tissu, tout en faisant l'incision initiale avant le clivage.

On ne disposait alors ni de polariscope, ni de ces appareils sophistiqués dont s’entourent aujourd’hui les cliamantaires. Plusieurs jours furent nécessaires pour réaliser la petite incision en forme de "V" dans laquelle serait introduite la lame d’acier servant au clivage. Celui-ci eut lieu finalement le 10 février 1908. Procédant selon les règles, ]oseph Asscher frappa un coup sec sur la lame. Celle-ci cassa, la pierre demeurant intacte. Apres deux autres vaines tentatives, le diamant se scinda, parfaitement clivé en deux, comme prévu. Les deux énormes fragments furent ensuite clivés, puis taillés en neuf joyaux principaux et 96 pierres  de grosseur variée, sans compter diverses petites pierres totalisant 9 carats et demi. Les neuf joyaux principaux font partie du Trésor cle la Couronne cl’Angleterre ou appartiennent à la famille royale.En voici les principales caractéristiques :


Photo des différents diamants taillé a partir du Cullinan brutt empruntée à https://www.maison-bianchi.fr/

Cullinan I (530,20 carats), faconné en poire avec 74 facettes; c’est le plus gros diamant taillé au moncle. Connu aussi sous le nom de << Great Star of Africa», il est monté sur le sceptre de l’Empire britannique et est expose en permanence a la Tour de Londres;

Cullinan II (317,40 carats), taille coussin a 66 facettes. Appelé aussi << Lesser Star of Africa », il est monté sur la couronne de l’Empire britannique et on peut également le voir à la Tour de Lonclres;

Cullinan III (94,40 carats), taillé en poire. Apres avoir fait partie de la couronne de la reine Mary, il a été monté en broche avec le Cullinan IV;

Cullinan IV (63,60 carats), taille coussin. Avant cl’avoir été monté en broche avec le Cullinan III, il a également fait partie de la couronne de la reine Mary.

Viennent ensuite Cullinan V(18,80 carats), taillé en coeur; Cullinan VI (11,50 carats) et Cullinan VII (8,80 carats), taille marquise; Cullinan VIII (6,80 carats), taille ovale, et Cullinan IX (4,39 carats), taillé en poire.  Tiré du livre "Le Diamant" edité par Flamarion


Des commentaires, ci dessous, sinon, écrivez moi : richard.jeanjacques@gmail.com 

jeudi 23 mars 2023

ASSCHER diamants : La taillerie de diamants de Versailles devenue Lycée. Une occasion perdue pour une industrie du diamant en France.

 Cet article est la suite de : https://www.richardjeanjacques.com/2023/02/1940-le-diamantaire-de-religion-juive.html


J aurais aimé recevoir des renseignements de la Ville de Versailles, mais !!!! 

Dans l' histoire des "Asscher" que j ai relatée dans mon article précédent, Joseph et Louis Asscher avaient créé une taillerie de diamants à Versailles, les travaux avaient dû démarrer en 1920.
Nous aurions pu,  dès 1407 à Paris,  devenir une place importante du diamant en Europe.
Guillebert de Mets était un copiste flamand du xve siècle, échevin de Grammont, né vers 1390-1391 et mort après 1436. Il est connu pour être l'auteur d'une Description de Paris (1434). Selon lui Hermann et ses artificieux "taillaient les diamants de diverses formes"
Puis vint Mazarin  qui vers 1640, adorait les beaux diamants en particulier "Le Grand Mazarin"qui est un diamant ayant notamment appartenu au cardinal Mazarin puis transmis à la royauté française au décès de celui-ci. Il a été porté par 4 rois, 4 reines, 2 empereurs et 2 impératrices.
C'est un diamant rose fantaisie de 19,07 carats.  
Il a orné le diadème de l’Impératrice Marie-Louise commandé par Napoléon Ier au joaillier François-Régnault Nitot.
En 1887, le gouvernement français a vendu aux enchères des objets appartenant à la Couronne de France, dont les diamants de la Couronne et notamment celui-ci. Il a appartenu au joaillier Frédéric Boucheron, puis à la famille De Wries.
Mazarin avait fait venir à Paris des spécialistes hollandais qui travaillèrent pour toutes les cours d'europe et auxquels Mazarin confia les 12 plus gros diamants de la couronne de France afin de les retailler.
Mais à la mort de Mazarin , cette petite industrie déclina et à la fin du XVIII ° siècle, il  ne restait que 75 lapidaires .
Le sieur Charles-Alexandre de Calonne, comte d'Hannonville, qui fut un magistrat, un économiste et homme politique, né à Douai en 1734 et mort à Paris en 1802, ministre et controleur général des finances de Louis XVI,  tenta de faire revivre cet art de la taille du diamant et soutint un étranger nommé Schabracq qu'il subventionna pour installer 27 meules au faubourg saint antoine.
Mais la révolution se chargea de couler cet ambitieux projet, et après 15 années ne restait plus que quelques diamantaires isolés sur la Capitale.

1921 Inauguration de l'Amsterdam à Versailles

Trois frères qui aimaient la France vinrent de Hollande, et pour les raisons que j ai expliquées dans mon article sur les Asscher , décidèrent de faire construire aux portes de Versailles (2 Kms 400 du Chateau de Versailles) une taillerie de diamants.
L'aspect extérieur du batiment ressemble à un chateau de style Hollandais, c'est celui ci qui fut inauguré en grand pompe en 1921 par le Ministre du Travail.


La presse de l'époque relata l'évènement dans de nombreux journaux

UNE FETE FRANCO-HOLLANDAISE  INAUGURATION PAR M. DANIEL-VINCENT D'UNE TAILLERIE DE DIAMANTS A VERSAILLES "L' Amsterdam" est une usine modèle qui dresse aux portes mêmes de Versailles une jolie demeure hollandaise; tous les Parisiens, tous les étrangers, en se rendant à la cité du roi, pourront admirer en passant cette fabrique moderne, qui est une réplique de la merveilleuse usine que MM. Asscher possèdent à Amsterdam. En l'honneur de l'inauguration, se trouvaient côté du ministre du Travail, le général Dubail, grand chancelier de la Légion d'honneur, le général Malleterre, M. Loudon, ministre des Pays-Bas, et tous les représentants de l'industrie diamantaire. La cérémonie cammença par la visite des ateliers où la lumière entre à fots, du réfectoire, des lavabos des ouvriers. Comme le disait AI. Le Guéric, secrétaire du syndicat des ouvriers diamantaires, " nous désirions un atelier, vous nous donnez un palais"
Mais Mrs Asscher ont pensé que cela ne suffisait pas de doter la France d'une taillerie de diamants unique, ils ont décidé que les apprentis seraient choisis parmi les orphelines de la guerre, poursuivant ainsi leur apostolat charitable.
M. Joseph Asscher parla de l'industrie diamantaire qui occupe en France plusieurs milliers d'ouvriers et qui va, désormais, en occuper un plus grand nombre. En termes exquis, Ie ministre des Pays-Bas, M. Loudon, donna la véritable signification de cette réunion, qui montrait  mieux que tous les discours, la profondeur, la sincérité de l'amitié franco-hollandaise. Il vanta les qualités de la femme française. Enfin M. DanielVincent, ministre du Travail, dit quelle importance le gouvernement français attachait à la création de cette usine modèle qui cimentait les bonnes relations entre la Hollande et la France. Au milieu des applaudissements il nomma M. Joseph Asscher officier de la Légion d'honneur. En vérité, ce fut là une belle fête de l'amitié franco-hollandaise et du travail.


Joseph avait déja été décoré , en 1912!!

1921 devint Officier


La revue "Nature" du 12 Novembre 1921


Revue "La Nature" Un Cliveur de la taillerie de Versailles

Les trois Asscher pour commémorer l'entente Franco-Hollandaise, vécue pendant la grande guerre de 1914-18 avaient décidé de réserver la plupart des emplois aux orphelins de guerre.
le journaliste de l'époque Jacques Boyer nous invite à visiter la taillerie  en nous arrêtant d'abord dans le bureau des experts qui examinent les diamants bruts, d'abord à l'oeil nu, puis à la loupe pour se rendre compte des "Crapauds" (expression très imprécise pour décrire les défaults dans le diamant)
Les diamants étaient marqués au pinceau par des signes particuliers, destinés à fournir des indications aux cliveurs ou aux scieurs.

Le diamant, très pointu,  apres avoir été assujetti à l aide d'un ciment fusible, à l'extrèmite d'un manche en bois, le cliveur disposait de manière identique, un diamant a travailler. Avec le premier il faisait une entaille dans la partie de la gemme qu'il désirait détacher et introduisait un couteau d'acier sur lequel il frappait un grand coup. Le diamant se fendait en deux, et le cliveur répètait autant de fois que necessaire cette opération. (Quelques fois, le diamant va se cliver en plusieurs morceaux)


Après le clivage du diamant venait le sciage, ici les rangées de machines pour scier les diamants.  Mais on sciait les pierres qui renfermaient beaucoup de défectuosités, mais que leur "sens " ne permet pas de cliver, car le fil à un sens. Le sciage se pratiquait  avec des rondelles circulaires en bronze phosphoreux ayant 6 à 8 centimètres de diamètre pour quelques dixièmes d'épaisseur,ensuite le sciage s'opèrait à une vitesse de rotation de 4 à 5000 tours 


Le Débrutage au tour

Après le clivage ou le sciage, les diamants subissaient le débrutage, premier polissage assez grossier qui s'opérait soit à la main, soit au tour. Dans le premier cas , le débruteur ou la débruteuse frottait l' un contre l'autre deux diamants enchassés comme pour le clivage à l extrémité d'un manche de bois.
Il fallait un effort considérable pour ce travail. Le Débruteur se mettait au dessus d'une petite boite destinée à receuillir la précieuse poussière produite par l' usure des deux diamants, bien que dans l usine versaillaise, on l'executait comme sur la photo ci-dessus le plus souvent à la machine, en plaçant le diamant sur un mandrin spécial, et l'ouvrier (re)appuyait l' autre diamant emmanché sur un grand burin et l'approchait de la gemme enchassée sur le tour. Il fallait s'arrêter quand le diamant avait acquis un brillant mat et une forme assez voisine de celle que le "polissage ou taille " acheverait de lui donner.


Une batterie de tours à scier le diamant


Le Polissage ou taille: les polisseurs (ses)

Restait le polissage, les polisseurs avaient besoin pour cela d'un outillage varié. Ils commençaient d'abord par mettre les diamants ebauchés dans des dopps. Sorte de petites cupules en cuivre soutenues par une tige de même métal et destinées à les maintenir dans une position fixe au cours du travail.

Au moyen d’une flamme de gaz, ils chauffaient dans chacune de ces coquilles métalliques un alliage de plomb et d'étain, puis, quand le bain entre en fusion, ils y enfoncaient la pierre a polir de maniere que la face à user emerge seule de la masse pâteuse. Dans les ateliers de la taillerie Versaillaise,, un sertisseur alimentait en dopps 4 à 5  polisseurs^, et il répetait la mme operation, environ 200 fois par jour. Aussi les poussieres de plomb qui impregnent constamment les doigts de ces ouvriers et les vapeurs qu’ils respirent pendant le chauffage de l'alliage métallique finissent par les intoxiquer. 
Le luxe engendre parfois des maux insoupconnés. Nos jolies mondaines en paradant au theatre ou dans un salon ne se doutent certes pas que leurs rivieres de diamants ont tué peut-étre le pauvre sculpteur de leur étincelant bijou!(Jacques Boyer en 1921)


Diamant brut dans son "Dopp" (copyright Charles Roussel)

En revanche, les polisseurs au plateau  ne risquaient pas leur santé oomme leurs camarades, surtout dans les locaux spacieux, clairs, et bien ventilés de la taillerie versaillaise. Confortablement assis devant un établi appelé a moulin » en termes techniques, ils commencaient par fixer la tige support du dopp dans une pince à vis speciale, puis ils pressaient la face de la gemme à tailler contre une meule horizontale en fonte de fer recouverte d'huile d'olives et de poussiere diamantée. Ce mélange s'infiltre petit à petit dans le metal de la meule et avec la poussiere microscopique provenant de l’usure de la pierre precieuse, constitue une sorte de "lime à diamant" qui, animée d'une vitesse de 2400 tours par minute, va assez vite en besogne. De temps en temps au cours de l'operation, chaque ouvrier devait verifier les resultats obtenus; il se servait  pour cela d'une loupe qui lui permettait de se rendre compte des stries produites par l'usure et qu’il lui fallait faire  disparaitre . Quand il jugeait le polissage d'une face achevée, il enlevait le dopp de sa pince et le repassait au sertisseur. Celui-ci le portait à  nouveau sur le bec Bunsen pour ramollir l’alliage qui emprisonnait le diainant, puis le ressertissait dans la masse pâteuse, en mettant au jour un autre plan de la pierre. 
Cette facette subissait alors un polissage identique et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on ait realisé la
forme desiree pour la gemme.










1928 dans la revue "La représentation diplomatique"


1929 dans la revue Le Génie Civil à propos du béton armé

CONSTRUCTIONS CIVILES
La taillerie de diamants de Versailles. -- En 1921, une importante société de diamantaires d’Amsterdam et de Paris a fait construire a Versailles, dans un quartier éloigné du centre, une taillerie de diamants analogue a celle d’Amsterdam appartenant à la meme maison, et constituant en meme temps un centre d’apprentissage pour ce métier trés particulier.
La Technique des Travauux décrit, dans son numéro de novembre, cet établissement construit sur les plans de M. Wybo, architecte parisien, dans des conditions qui satisfont à tous les desiderata de l’hygiéne du travail.
Le premier étage comporte une trés grande salle de taille, précédée d’une salle de sciage et de 
" débrutage"; au deuxieme étage sont une salle de taille plus petite, et une salle de débrutage mécanique. Les combles sont occupés principalement par le réfectoire et le local de récréation des apprentis; le rez-de-chaussée est consacré au logement du concierge, aux vestiaires, a des locaux accessoires; en sous-sol, on trouve une salle de coffres-forts des portes de sureté, des réservoirs et des pompes. L’ossature générale du batiment, en béton armé, est calculée pour une surcharge de 700 kg/m”, non compris le poids des machines, de facon a éviter des vibrations des planchers incompatibles avec la taille du diamant. Les fenétres jouent naturellement ici un role essentiel, et on leur a donné le maximum possible de surface.


Christophe Dubois, un sympathique lecteur de mes blogs, m'a adressé la photo d'une médaille , réalisée en 1934 à l'éffigie de Louis Asscher.


Arbre généanlogique de Louis Asscher


1931 dans les nouvelles de Versailles
Sous le titre : « Diamants et Diamantaires », notre distingué confrère Monsieur Ernest Raynaud vient de faire paraître dans le « Petit Journal » une série d’articles des plus intéressants sur les « marchands et sculpteurs de soleil ». Ecrits dans une forme attrayante et claire — comme un diamant — ces articles nous font assister à un captivant voyage dans un monde curieux et pittoresque, au cours duquel M. Ernest Raynaud, décrivant la vie et les mœurs de « ’ces habiles artisans, de ces commerçants actifs qui marquent des trésors », nous expose l’état de la crise mondiale qui sévit actuellement sur cette industrie et ce commerce de luxe ; il nous transporte à Amsterdam, « la capitale de la taille des pierres précieuses », à Anvers « la métropole de leur négoce », à Londres, à Bruges, .en Afrique du Sud, à Paris, à Saint-Claude, dans le Jura, le centre de là taille du diamant en France, ... à Versailles. Un de ces articles est en effet consacré à la Taillerie de Versailles dont nos concitoyens connaissent l’existence par la construction élégante élevée depuis une dizaine d’années avenue de Picardie. Grâce à l’amabilité de notre grand confrère la « Petit Journal » et à celle de M. Ernest Raynaud, nous mettons sous les yeux de nos lecteurs cet intéressant article :


VISITE A LA TAILLERIE DE DIAMANTS DE VERSAILLES Si les centres de la taille du diamant sont aujourd’hui Amsterdam, et Anvers, Paris, jadis, fut quelque temps, la capitale de cette industrie délicate. Mazarin y avait attiré un nombre de spécialistes flamands qui travaillèrent bientôt pour toutes les cours d’Europe. Le cardinal lui-même leur confia, poulies retailler, les douze plus gros diamants de la couronne. Mais après la mort de l’illustre prélat, les tailleries parisiennes perdirent leur prépondérance au bénéfice de Gand qui fut, à son tour, détrônée par Amsterdam. Cependant, la région parisienne a encore ses tailleries de diamants. Certes, elles sont moins vastes, elles sont moins belles que celles d’Amsterdam... et l’on n’y travaille pas davantage. C’est à se demander, pour peu que persiste la crise, actuelle, si ces ateliers ne devront pas être un jour transformés en des musées où l’on montrera aux écoliers des mannequins figés dans l’attitude hiératique de ces sculpteurs de soleil, dont l’art était légendaire au temps où l’on taillait encore le diamant... Ironie ? Mais non, regret sincère et que rend plus vif en moi le souvenir de la visite que j’ai faite à la taillerie de diamants qui dresse, sur la route de Picardie, à Versailles, sa fine silhouette- de château hollandais.

Hollandais?... Vous n’en serez pas étonné, je pense, quand vous saurez qu'elle a été édifiée par cette maison Asscher qui possède, dans la « Venise du Nord », la plus belle diamanterie du monde. MM. Asscher ont, en effet, tenté de renouer, sur le sol de l’Ile-de-France, la vieille tradition que les efforts de Mazarin, puis ceux de Calonne, ceux de Lelong-Brunet, en 1848. de Philippe aîné, en 1852, de Roulina, en 1860 et 1872, n’avaient point réussi à maintenir. C’est en 1921 que MM. Asscher inaugurèrent, en présence d’un ministre français, leur taillerie versaillaise à laquelle ils donnèrent le nom d’ « Amsterdam ». Ils prirent comme apprentis des pupilles de la nation à qui ils inculquèrent l’art délicat de la taille et qui sont maintenant d’excellents ouvriers et ouvrières. Ils créèrent en même temps, pour leur personnel, une maison d’habitation, un terrain de jeux et des cours de perfectionnement. Bâtiment élégant, avec sa façade en briques roses et blanches, sa grande porte dont deux lanternes à facettes encadrent le plein cintre, ses larges baies vitrées par lesquelles s’engouffre dans les ateliers la clarté cent pour cent du jour : telle se présente l’« Amsterdam ».

Si l’on ne savait point que l’on se trouve ici chez des Hollandais, on le comprendrait d’emblée, je suppose, dès le seuil franchi, tant tout ici est propre. Loin de moi, certes, d’insinuer que les maisons françaises ne le sont pas. Mais, et je ne suis pas seul à le dire, il y a un genre de propreté qui n’appartient qu’à la Hollande et qui fait, mon Dieu oui, que ce pays soit le seul au monde où l’on ne mépriserait point de coucher dans les étables tant elles y sont soigneusement entretenues. ... Donc, nous voici à l’intérieur de la taillerie de Versailles. En plus petit, et avec moins de salles, on retrouve ici la diamanterie-mère d’Amsterdam. Il n’est que la courtoisie du directeur qui ne soit point, ici... réduite à l’échelle. Celui-ci, M. Van Amerongen, issu de nombreuses générations de diamantaires amstellodamois, adore son métier et le plus grand plaisir qu’on lui puisse faire est de lui en parler. Comme j’étais précisément venu le voir pour cela, nous nous entendîmes très vite. j’ai dit tout à l’heure que nos diamanteries ne travaillaient pas ; Rectifions vite : elles travaillent au ralenti, pour autant que le leur permet la fameuse loi de réglementation de la production... pour autant que le leur permet, surtout, la loi plus sévère encore de la demande. Plus heureux qu’à Amsterdam, je visitai la taillerie versaillaise, alors que ses ouvriers l’animaient. C’est donc là que j’ai vu travailler le diamant. Les phases de la taille J’ai vu, tout d’abord, l’expert examiner à la loupe le diamant qu’on lui avait apporté, puis tracer dessus, à l’encre de Chine, les « fils de la pierre » qui indiqueront au cliveur la marche à suivre pour éliminer les crapauds, les impuretés. J’ai vu ensuite le cliveur, qui, avec son couteau d’acier et son petit marteau, partage la pierre suivant les indications qu’elle porte et dans le « sens » qui convient —- car le diamant, comme le bois, a un sens naturel. J’ai admiré le sang-froid et la maîtrise de cet ouvrier qui, d’un coup de marteau maladroit, pourrait briser une fortune. J’ai vu le scieur devant ses scies automatiques qui tournent à la vitesse prodigieuse de 3.600 à 4.000 tours a la minute. On scie les pierres qui ont de nombreux défauts mais que leur « sens » ne permet pas de cliver. Puis le débruteur qui modèle la pierre au tour, afin de préparer sa besogne au polisseur. Puis le polisseur. C’est lui le véritable tailleur du diamant. Jusqu’ici, la précieuse pierre est comme un être dont on a modifié. le corps mais auquel manque encore l’âme. Le polisseur va la lui insuffler en permettant au miraculeux pouvoir de réfringence de la pierre des dieux de produire ses effets de lumière. Le sertisseur monte la pierre sur le « dop » et le polisseur va ainsi pouvoir lui faire subir l’épreuve décisive, de la meule. Pour chaque face du diamant, il faut recommencer l’opération, et certains diamants ont 58 facettes! Un petit bain bouillant d’acide, et le diamant, enfin dégagé, de sa gangue de ténèbres, apparaît limpide, éblouissant, prêt, a être monté sur les griffes des bagues, des diadèmes ou des couronnes. Ernest RAYNAUD.



1937 dans la "Revue diplomatique"
Joseph Asscher est décédé à Deauville (Calvados), 20-08-1937

Dans mon article précédent 
J ai explique ce qui était arrivé pendant et après la guerre 39-45 à la branche Française, en Hollande, ce fut tout différent.
Seuls dix membres de la famille Asscher et quinze des cinq cents polisseurs ont survécu à l'Holocauste . Bien qu'autrefois la capitale mondiale du polissage des diamants, l'industrie du diamant en Amsterdam a été pratiquement anéantie pendant la guerre, y compris l'Asscher Diamond Company. Anvers s'est ensuite imposé comme un important centre de polissage de diamants.

En 1946, Joop et Louis Asscher ont été invités à utiliser leur expertise pour démarrer une nouvelle entreprise à New York , mais ils ont choisi de rester dans leur maison d'Amsterdam et de reconstruire l'Asscher Diamond Company. 


Sur le facebook de la ville de Versailles, j ai pu trouver cette photo et ce texte.
Ce bâtiment original était au départ une diamanterie construite en 1920 par des hollandais, les Frères Asscher, chargés quelques années plus tôt de tailler le célèbre Callinan, plus gros diamant jamais trouvé.
Proche de Paris, la société s’attachait à développer le rôle social, en employant et donnant une formation à des orphelins de la guerre et autres pupilles de la Nation. En 1953, le bâtiment est récupéré par la Ville de Versailles, suite à la faillite de l’industrie. Une école pour fille y est installée pour finalement devenir un lycée professionnel. 

J'aurais aimé que la Royal Asscher Company de Hollande me réponde sur l histoire de la maison en France et son rapport avec la maison Hollandaise. J ai expliqué comment Louis Asscher a sauvé l' entreprise française mais en Hollande il n en fut pas de même avec Abraham Asscher .
Après la guerre, Asscher et Cohen furent accusés par un jury d'honneur juif d'avoir contribué par leur adhésion à ce qui était arrivé aux Juifs néerlandais et il leur fut interdit à jamais d'exercer une activité dans une organisation juive.(Les evènements étaient de la plus haute gravité) Asscher entra dans une telle colère qu'il renonça à être membre de la communauté juive. Une des conséquences est qu'il n'a pas voulu être enterré au cimetière juif de Muiderberg, mais au cimetière de Zorgvlied à Amsterdam. Wikipédia.

Dommage , j'espère ne pas avoir fait d'erreurs.


J'ai fini par trouver l'acte de décès de Louis Asscher décédé le 14 septembre 1962 à Paris

Les cinquième et sixième générations de la famille Asscher en Hollande, sont à la tête d'une entreprise internationale. Edward Asscher, père travaille en collaboration avec sa fille Lita et son fils Mike.

En mars 2020, Edward Asscher a annoncé sa retraite de l'entreprise. Avec son départ, sa fille Lita Asscher et son fils Mike Asscher seront co-présidents du cabinet. 

En 1921 le journaliste Jacques Boyer écrivait :
Telles sont, rapidement resumées, les differentes operations qui s'executet actuellement dans les
ateliers de l'Amsterdam de Versailles à laquelle nous souhaitons de devenir bientôt  l'egale des puissantes tailleries neerlandaises. Puissent la plupart des diamants bruts de l’Afrique du Sud, du Bresil ou des Indes venir se debarrasser de leur gangue grossiere dans la ville, du Grand Roi et raviver leurs feux, grâce à l'habilete des tailleurs versaillais. '

Cela n'a pas duré et de nos jours, la taillerie est devenue un Lycée


Un complément, des questions , m'écrire à : richard.jeanjacques@gmail.com :



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