dimanche 14 janvier 2018

Les deux grandes figures du Laboratoire de contrôle des diamants de Paris : Georges Henry Gobel et Dina Level


L histoire d’un Laboratoire , intitulé « service public du Contrôle des diamants, perles,fines et pierres précieuses » peut paraître impersonnelle, donc, qui n'appartient ou n'est destiné en propre à personne?

Pourtant l’ histoire de ce Laboratoire, est une histoire d’amour, une épopée, un long poème entre deux acteurs merveilleux, Georges Henry Gobel et Dina Level, et leurs élèves.

Une saga romancée qui commence en 1930 et qui dure presque soixante ans.

Une Saga écrite par deux êtres qui ont porté l’ honnêteté et le dévouement au plus haut de ces mots.

Une Saga qui a influencé toute une profession. Que dire! ils ont même inventé une profession:
Gemmologue




Voici le 18 rue de Provence à Paris, on passait ce porche , mais je ne me souviens plus de l'étage, troisième je crois..., mes lecteurs rectifieront.




1909 dans la "Revue Hebdomadaire" une première explication pour ce qui va suivre,  ce petit livre
" l'évangile de la Vérité" écrit par Maurice Level et Georges Gobel.
Georges Gobel entretenait toujours des relations avec ses anciens maîtres,  le philosophe Maurice Level et le Physicien Jacques Perrin, futur prix Nobel qu'il avait connu pendant la guerre 1914.

Avec Maurice Level, Georges Gôbel savait pouvoir compter sur son ami, "philosophe, moraliste,  et poète " , comme ajoutait obstinément et avec malice sa fille cadette Dina lorsqu’on énumérait ses titres. 
"Maurice Level s’était fait remarquer partout où il avait enseigné, par la rigueur de ses propos, son sens de l’analyse et son intransigeance morale scrupuleuse que certains de ses condisciples qualifiaient parfois de maniaquerie et que Dina, préférant voir en son père un poète, considérait
souvent comme un obstacle à sa création" (Danièle Huber)



C'est Danièle Huber qui nous explique  que Georges Gôbel, jeune étudiant encore, craignait que ses études d’ingénieur ne l’éloignassent de son maître, et il écrivit avec lui, un livre de lecture modèle, à l’usage des enfants des écoles, pompeusement intitulé "L’Évangile de la Vérité", l histoire d' un joaillier se laissant entraîner à la fausse monnaie, qui lui permettait de passer en revue les méandres complexes de la vérité. 




Des 1893 le Japonais Mikimoto, commença a produire des perles de Culture et en 1900, Mikimoto arriva a produire 4200 perles de culture. On peut voir qu'en 1910, lors de cette vente aux enchères les perles fines atteignent des prix très élevés, certains s'inquiètent mais le danger n'est pas encore trop grand, en revanche les fausses appellations pour les pierres précieuses fleurissent de plus belle.
Depuis les années 1870 nombre de chimistes, Becquerel, Ebelman, Gaudin, Henri Sainte Claire Deville, De Senarmont, Daubrée, Durocher, etc essayent de réaliser de la  "Productions Artificielle de pierres précieuses véritables" Rien que ce nom est déja une fraude mais à l'époque !!!! On réalise des fausses perles,  du faux corail obtenu en faisant une pâte avec de la poudre de marbre et de la colle de poisson. la coloration est donnée par un mélange de vermillon et de minium incorporé dans la masse. En bref, on cherche dans  tous les sens.

En 1908 par exemple n'importe-qui pouvait raconter n'importe quoi.




Tecla l'affirme , même" les plus experts se trompent, ce ne sont pas des perles fausses, ce sont des perles reconstituées"  Etonnant dans les années 1960 on nous refera le coup avec les émeraudes Gilson




1908 publicité du journal "Les Modes" à propos de ses rubis synthétiques, avec cet argument massue.
"Chimiquement , physiquement, minéralogiquement, optiquement par tous leurs caractères théoriques ces rubis sont semblables aux rubis naturels, la synthèse n'est pas une fabrication, elle est la reproduction par l homme du travail de la nature".
C'est bien joué...sur les mots, mais ce ne sont pas de vrais rubis donc , avec tous ces produits de synthèse , il faudra que la profession se défende d'où la création d un laboratoire syndical.
Mais en attendant , la profession va attaquer "Tecla" et il faudra trois ans . Le fameux professeur Tecla qui se nomme en réalité  M Goldsoll sera condamné pour concurrence déloyale


La guerre de 1914-1918  permit à l administration de commencer à définir des règles pour les importations, règles qui ne furent pas abrogées après cette guerre.

TEXTES RELATIFS A LA GUERRE
Diamants
Avis aux importateurs de diamants taillés et de pierres fines taillées pour l'orfèvrerie, la joaillerie et la bijouterie.
Le décret du 11 mai 1916 interdit .notamment l'importation des diamants taillés et des pierres fines taillées destinées à l'orfèvrerie, la joaillerie et la bijouterie; Il a été décidé que dés dérogations à cette prohibition d'importation pourraient être accordées, à la condition qu'il soit exporté des diamants ou pierres fines taillées pour une même valeur, sans qu'il; soit d'aittêurs; nécessaire que ces exportations
soient faites par les mêmes personnes qui sollicitent des autorisations d'importation,
A l'effet de contrôler la valeur des pierres importées et celle dés pierres exportées, là Commission des diamants qui relève du Ministère du Commercé et qui siège 4, rue Guénégaud, à reçu, par arrêté ministériel en date du22 juillet 1916,, les pouvoirs  nécessaires pour assurer ce double controle
A partir du 1er  septembre 1916, la commission des diamants; se réunira deux fois par semaine, le lundi et le jeudi:, dé deux heures à quatre heures.
Les importateurs qui voudront obtenir des autorisations d'importation devront pour chaque envoi  remplir une demandé en triple exemplaire qu'ils adresseront au président de leur chambre syndicale; les  présidents des chambres syndicales  après avoir demandé aux intéressés toutes Justifications utiles, s'il y a lieu, transmettront ces demandes, munies de leur visa, au Ministère du Commerce, service technique 66, rue de Bellechasse.
Lorsque les autorisations seront accordées, chaque demandeur sera avisé directement.: Les importateurs devront aviser leurs fournisseurs étrangers dé faire toujours leurs envois par colis postai recommandé, en libellant l'adresse comme il  Va être dit : -
Premier exemple : un monsieur Durand, importateur, à l'adresse : « 15 rue de Richelieu, a Paris » devrait se faire adresser ses plis: "Monsieur Durand, 15, rue de Richelieu, à Paris A livrer au siège de la Commission, 4, rue Guénégaud, a Paris."
Deuxième exemple : un monsieur Dupont, Importateur, 30, rue des Capucines,
à Bordeaux, devrait se faire adresser ses plis : Monsieur Dupont, 3o, rue des Capucines, à Bordeaux.
A livrer au siège de la Commission, 4, rue Guénégaud, à Paris.
Les plis recommandés centralisés à la recette principale de la Seine seront présentés par un employé des postes, délégué â ce service, 4, rue Guénégaud, à la réunion la plus prochaine de la Commission, après que l'intéressé aura été avisé par la poste de se rendre à ladite réunion pour prendre possession, par lui-même ou par mandataire accrédité, du pli recommandé qui lui est destiné.
Les importateurs qui ne font partie d'aucune chambre syndicale professionnelle pourront faire présenter leurs demandes au Ministère du Commerce par toute chambre syndicale professionnelle de leur choix ou, à défaut, par l'une des trois chambres syndicales suivantes qui se sont engagées vis-à-vis du Ministère du Commerce à présenter les demandes des importateurs non syndiqués qui s'adresseraient à elles :
1° Chambre syndicale de la bijouterie, de la joaillerie, de l'orfèvrerie et des
industries qui s'y rattachent : 2 bis, rue de la Jussienne, Paris ;
2° Chambre syndicale des négociants en diamants, perles, pierres précieuses et
des lapidaires, 18, rue de Provence, Paris

Les contrôles n'ont jamais tout arrêté, surtout en matière de diamants, il suffit de se souvenir des nombreux articles de presse sur les cafés de diamantaires de la rue Buffault et de la rue Lafayette à Paris.




1921 Photo de l inventeur des perles de culture Kokichi Mikimoto et ses plongeuses (agence Roll BNF)

Bien sûr le Laboratoire va contrôler les diamants , car le public s'inquiète, les rumeurs sur des diamants de synthèse vont affoler les marchés mais en 1920, pas encore de quoi s'inquiéter: 
les premières expériences sérieuses commencent avec James Ballantine Hanney en 1880 et surtout le français Henri Moissan en 1893 L'expérience de Moissan n'a pas réussi,  ce dernier n'ayant obtenu que de la moissanite, autrement dit du carbure de silicium. Celle de Hannay est plus controversée, car il a été impossible de reproduire ses résultats. Plusieurs autres expériences ont lieu et seulement deux autres pourraient avoir été un succès. Celle de Otto Ruff en 1917, mais un fait est là, des savants essayent.....lire cet article ci dessous pour apprendre que les Parisiens piétinent de la moissanite dans le métro

Non ce n'est pas le diamant qui inquiète le plus les  professionnels de cette époque, mais les perles de Mikimoto, ce japonais qui "cultive" les perles. Avait-on affaire à des perles imitations ou à des perles synthétiques.
Les professionnels n'avaient d'autres outils  que l'oeil ou la loupe; autrement dit rien.
Je me souviens que certains disaient reconnaître une perle fine d'une culture, en les suçant!!!!

En 1919, l'éminent Léonard Rosenthal, diamantaire et homme d'affaires français originaire du Daghestan, ami pourtant de Jean Perrin le physicien dont je reparlerai plus loin, écrivit dans son livre "Au Royaume de la Perle"  que  "Les parcs d'élevage des mers du japon sont l'équivalent du four de Moissan, des creusets de Freny et Feil. La perle japonaise est la soeur malsaine du Rubis reconstitué.
Aussi n'est ce pas sans tristesse que l on voit la science qui a tant de magnifiques triomphes a son actif, poursuivre des recherches absolument inutiles pour le bien de l humanité et servir à la production d'imitation qui constitue un crime contre la beauté......car au fond tout est là: ce qu'on demande à la science n'est qu'un attentat contre la vérité".........
Ce qui est nouveau , c'est l audacieuse prétention qu'ont eue MM. Mikimoto et Ikeda de concurrencer sur les marchés européens, les perles véritables avec leurs perles artificielles et de faire croire qu'il n'y avait entre elles aucune différence"



Cliché de 1921, pour les bijoutiers resurgit l idée du "Péril Jaune"

Les polémiques enflent, il y a les pour, les contre, avec des arguments si différents, ainsi Louis Boutan.

PERLES FINES COMPLÈTES, PERLES ACCIDENTELLES ET PERLES DE CULTURE.
PERLES DE CULTURE SANS NOYAU DE NACRE.

Au printemps de 1921, des journaux français et anglais annoncèrent qu'un grand nombre de perles fines japonaises produites « artificiellement » avaient été jetées sur le marché. Ces perles, parfaitement rondes, mais contenant dans leur intérieur un noyau de nacre, avaient si bien l'aspect de perles naturelles du JAPON que les joailliers s'y étaient trompés et n'avaient pu les distinguer de ces dernières.
L'information fut reprise et commentée par un grand nombre de journaux, et parmi le fatras des nouvelles fantaisistes, il devint évident qu'il existait des perles complètes de culture du JAPON et que leur existence n'avait attiré l'attention parmi les bijoutiers que par hasard. La maladresse d'un ouvrier anglais, qui, en voulant agrandir le trou d'une perle pour lui faire prendre place dans un collier, l'aurait fait éclater, aurait mis à nu le noyau invisible extérieurement et aurait, dit-on, mis en évidence cette particularité des perles en question. Je n'ai, d'ailleurs, pu trouver aucune confirmation positive de cette anecdote, qui pourrait bien avoir été inventée, de toute pièce, dans le but de discréditer les perles de culture.
Grâce au matériel mis à ma disposition par M. POHL et aux renseignements qu'il voulut bien me fournir, je compris tout l'intérêt offert par les perles complètes de culture japonaise, et je pus étudier à loisir cette nouveauté si intéressante au point de vue scientifique et au point de vue pratique.Les perles complètes de culture du JAPON ont-elles les qualités de la perle fine?
La présence d'un noyau de provenance étrangère peut-elle enlever aux perles complètes de culture du JAPON leurs droits à l'appellation de perles fines, même si la première réponse leur est favorable?


Ce à quoi Léonard Rosenthal répondit: 
On n'a pas oublié la retentissante communication faite à l'académie des sciences de Paris au sujet des perles japonaises par Mr le professeur Louis Boutan. Celui-ci a dit en substance que la matière perlière qui recouvre la perle japonaise est exactement semblable à la matière dont est faite la vraie perle et qu'en conséquence aucune différence n'existe entre elles. Mr le professeur Boutan a été mis en face d'un problème de chimie et il l'a résolu comme devait le résoudre un chimiste : Identité d'élément, identité d objet.

Les arguments se suivent sur une dizaine de pages et si Mr Rosenthal écrivit que pour les différencier "bien d'autres moyens existent, sur lesquels je ne m étendrais pas ici pour reconnaitre les perles japonaises avec certitude"...dommage qu 'il ne les cite pas mais  il ajoute  "Pour donner au public la garantie auquel il a droit et la certitude absolue qui est pour lui la sécurité, un laboratoire qui a été installé à la chambre syndicale"





 Je cite  Jean Paul Poirot ex-directeur du Laboratoire de contrôle des diamants et pierres précieuses de Paris 
Le Muséum d’histoire naturelle, traditionnellement consulté depuis le début du XIX°siècle, est ainsi a 1’origine d’un ouvrage de référence paru en 1817,le Traité des caractères physiques des pierres précieuses, pour servir a leur détermination lorsqu’elles ont été taillées, écrit par 1’abbe Haüy  professeur de minéralogie au ]ardin du Roi. La création des laboratoires gemmologiques fait suite a la commercialisation des perles de culture par Mikimoto en 1920.
On voit que le problème de la différenciation  entre les  perles fines et les perles de culture japonaises tenaient plus du domaine de l'empirique que de la technique de laboratoire d'analyse.
Dire qu' on ne pouvait le vérifier scientifiquement était une assertion dangereuse, et c'est dans ces années là que la Chambre syndicale des bijoutiers créa un laboratoire de contrôle



1922 Journal "le Rappel" 

Leonard Rosenthal fit appel a de nombreux scientifiques, chacun avait son avis mais tous les avis étaient négatifs. Je garde juste l avis du professeur Urbain de l académie des sciences, professeur de chimie minérale a la faculté des sciences de Paris
"La perle japonaise est à la perle fine ce  ce qu'un métal superficiellement recouvert d'or est à l or massif"



A l'époque les diamants noirs servaient aux meules diamantées et non aux bijoux



1925 la presse spécialisée dans "l'écho des mines" commence à relater les discussions sur le contrôle des diamants, ici c'est en Afrique du Sud, mais en Europe aussi.



Même souci dans" l Europe Nouvelle "de 1925,  un contrôle , sous la responsabilité d'une profession est-il un gage de sérieux vis a vis d une clientèle?  Lentement l idée se fait d'un contrôle d'état. Mais la profession n'est pas rassurée, sous quelle forme? 
les contrôles nominatifs dérangent, et dans ce cas peu de diamants seront soumis au contrôle. D'autre part les Douanes peuvent elle tout contrôler, au risque de se tromper?

"Les organisations professionnelles rassemblées dans le BIBOA (Bureau international de la bijouterie, orfèvrerie, argenterie) devenu, depuis, la CIBJO (Confédération internationale de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie) lancent alors un concours pour 1a mise au point d’un appareil destine a différencier sans équivoque les perles de culture des perles fines : ce sera 1’endoscope de ]. Perrin." d'après Jean Paul Poirot


Et c'est en 1925 qu'apparut l'Endoscope pour perles fines et perles de culture




Et c'est en 2014 que ce superbe endoscope pour perles fut vendu aux enchères par la maison De Baecque & Associés, 69006 Lyon (France), splendide et précieux petit meuble soutenant l'appareil.

Francis Henri Jean Siegfried Perrin, né le 17-aout 1901 à Paris et mort le 4 juillet 1992 , est un physicien français


Attardons nous sur cet instrument, Georges Gobel avait connu Jean Perrin, mais c'est son fils Francis Perrin qui inventa avec Chilowski, l' endoscope pour différencier les perles de culture des fines, et c'est Georges Gobel qui mit au point cet appareil en vue d'un usage rapide et facile

Je partage avec vous ci-dessous un article  dont le titre est Titre : Recherches et inventions Auteur : Office national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions (France). Auteur du texte Éditeur : Librairie de l'enseignement technique (Paris)Date d'édition : 1926-05-01




 Dans ce procédé, la lumière d'une source lumineuse très intense (arc électrique), est concentrée et introduite à l'intérieur du canal de la perle par un tube métallique à parois très minces ayant une forme rappelant celle d'une aiguille d'injection. Le bout de cette aiguille creuse est bouché par un double miroir minuscule, formé par un bout de fil (en platine), dont les deux faces sont taillées en biseau, à 45° et polies, mais inclinées en sens inverse.
Le faisceau lumineux concentré suit le canal de l'aiguille, tombe sur le premier miroir et est réfléchi, perpendiculairement à l'axe du canal. Ce jet de lumière sort de l'aiguille par un trou pratiqué dans la paroi du tube et est projeté sur un point du canal de la perle. Cette lumière pénètre ainsi dans le- noyau de la perle.
Si la perle est fine, cette lumière suit la couche sphérique de la matière perlière, c'est à dire fait un trajet courbe par des diffusions et réflexions successives, sans sortir du feuillet sphérique dans lequel elle a été projetée et qui se trouve illuminé dans son ensemble. Le point où ce feuillet vient recouper le canal et qui est. symétrique par rapport au centre de la perle du point éclairé par le premier miroir, se trouve ainsi éclairé, la lumière qui a suivi le feuillet venant y produire une tache lumineuse sur le paroi du canal. Au fur et à mesure que le miroir éclairant avance dans le canal vers le centre de la perle, les feuillets sphériques de diamètres de plus en plus petits sont éclairés et la tache lumineuse symétrique formée de l'autre côté du centre approche elle aussi du centre, en devenant d'ailleurs de plus en plus intense.
Le second miroir dit miroir d'observation est disposé à peu de distance du miroir éclairant. Tant que la lumière éclaire des feuillets sphériques de diamètres supérieurs à la distance des deux miroirs, le miroir d'observation ne peut pas recevoir la lumière sortie du miroir éclairant. Mais quand les deux
miroirs se trouvent au voisinage du centre et symétriquement disposés par rapport à lui, il se trouve toujours une couche sphérique dent le diamètre est égal à la distance des deux miroirs et qui réunit les deux miroirs en permettant à là lumière sortie du premier d'atteindre directement le second, le miroir d'observation qui s'illumine à ce moment d'un fort éclat perçu par l'observateur placé à l'autre canal.
Cet éclat lumineux qui apparaît brusquement quand le.système des miroirs se trouve au centre, est la caractéristique d'une perle fine, étroitement liée à la structure naturelle de celle-ci, inimitable par l'art et par l'homme. C'est un critérium positif de la perle fine qui la différencie de toute perle cultivée artificielle, et qui est d'une netteté parfaite.




On voit que le phénomène observé et le trajet de la lumière sont ici entièrement différents.

La lumière projetée par le miroir éclairant dans un feuillet plan du noyau de nacre suit ce feuillet et comme ce feuillet plan coupe le canal de la perle seulement une fois, c'est à-dire là où la lumière entre dans la couche, cette lumière ne peut pas revenir une seconde fois vers le canal. Le miroir d'observation reste donc uniformément et faiblement éclairé pendant tout le déplacement des miroirs le long du canal. On observe un palier de Luminosité. L'éclat du centre si caractéristique pour la perle fine manque ici totalement.
Mais ce n'est pas seulement l'absence de cet éclat qui caractérise la perle cultivée. La lumière entrée dans un feuillet plan du noyau de nacre le suit jusqu'à sa périphérie et éclaire par l'intérieur le manteau perlier suivant un arc formé par l'intersection des feuillets, avec ce manteau. Il se forme ainsi sur l'extérieur du manteau perlier une strie visible plus ou moins diffuse qui caractérise positivement la perle cultivée.
Cette strie formée par la lumière, bien localisée, et qui ne traverse qu'une seule fois le manteau perlier constitue un critérium beaucoup plus sûr que les stries du procédé Szilard, où la lumière est obligée de traverser deux fois le manteau perlier et où la lumière traversant la perle se confond avec celle qui l'a contourné par les couches extérieures.




Le procédé en question donnant un critérium positif, et pour la perle fine (l'apparition de l'éclat), et pour la perle cultivée (apparition de stries), et un critérium négatif et pour la perle fine (absence de stries) et pour la perle cultivée (absence de maximum), la sécurité de distinction est très grande et paraît même absolue.
En fait toutes les perles examinées jusqu'à . ce jour ont pu être classées dans l'un ou l'autre groupe et jusqu'à maintenant il n'y a pas eu un seul cas douteux, ni une seule erreur. II est très important de noter que de tous les procédés connus c'est le seul et le premier qui a donné pour la perle fine un critérium positif étroitement lié à la structure même de la matière perlière.
. Ce critérium positif (l'éclat), reste le critérium fondamental du procédé lui assurant sa sécurité parfaite.
Mais — et ceci est particulièrement important au point de vue pratique — notre procédé outre le nouveau et puissant critérium qu'il introduit — réunit en lui seul l'ensemble des procédés optiques proposés jusqu'à maintenant pour la distinction entre les perles fines et les perles cultivées.
En effet le procédé permet l'observation de stries à la surface d'une perle cultivée, ce qui caractérise le procédé Szilard; avec cet avantage considérable que dans notre procédé, la lumière est beaucoup plus 



localisée et concentrée, et qu'elle traverse une fois seulement le manteau perlier.
Le procédé permet en outre de mesurer avec exactitude l'épaisseur de la couche perlière d'une perle cultivée d'une façon analogue à celle du procédé Rysiger et du procédé de l'appareil de Vienne. En effet le miroir extérieur (miroir d'observation) aiguille donne la possibilité d'observer l'aspect du canal de la prèle, de voir les couches de discontinuité, etc.
Notre appareil constitue ainsi un appareil universel, qui' à lui seul donne une sécurité parfaite et peut remplacer semble-t-il, tous les autres appareils.
Son maniement est d'ailleurs très commode. La perle est enfilée sur une aiguille creuse à miroirs placée d'abord dans une position très commode pour l'enfilage, puis rabattue dans une position horizontale, de façon que le miroir d'observation se trouve en face de l'objectif d'un microscope mis au point sur ce miroir .La perle est saisie par deux mâchoires et un levier multiplicateur permet de la promener le long de l'aiguille et de contrôler en même temps à travers le microscope la luminosité du miroir d'observation, et de constater la présence d'éclat du milieu, ou, au contraire son absence (dans les perles cultivées) et de contrôler les couches de discontinuité à l'intérieur du canal. Dans ce dernier cas, le déplacement du levier lu sur échelle millimétrique .permet de mesurer l'épaisseur de la couche perlière multipliée par 10.




Voici une vue  de l' un bâtons de graphite qui vont déclencher un arc électrique donnant une lumière intense




Son maniement est d'ailleurs très commode. La perle est enfilée sur une aiguille creuse à miroirs placée d'abord dans une position très commode pour l'enfilage, puis rabattue dans une position horizontale, de façon que le miroir d'observation se trouve en face de l'objectif d'un microscope mis au point sur ce miroir .La perle est saisie par deux mâchoires et un levier multiplicateur permet de la promener le long de l'aiguille et de contrôler en même temps à travers le microscope la luminosité du miroir d'observation, et de constater la présence d'éclat du milieu, ou, au contraire son absence (dans les perles cultivées) et de contrôler les couches de discontinuité à l'intérieur du canal. Dans ce dernier cas, le déplacement du levier lu sur échelle millimétrique .permet de mesurer l'épaisseur de la couche perlière multipliée par 10.
Il suffit en même temps de regarder la perle extérieurement à travers une loupe spéciale fixée à l'appareil, pour observer la présence ou l'absence des stries. Une baguette permet de tourner la perle pendant cet examen qui devient dans ces conditions encore plus instructif.
Le temps nécessaire normalement à l'examen d'une perle, notablement inférieur à une minute, est de l'ordre de 15 à 20 secondes.
Le procédé permet par suite, pourvu que l'appareil se répande suffisamment, de passer à son contrôle toutes les perles circulant sur le marché et ceci sans perte appréciable de temps et d'effort.
Il permet donc pour la première fois d'opérer un assainissement profond et rapide du marché de perles fines — but que les inventeurs se sont proposé d'atteindre.



 Il suffit en même temps de regarder la perle extérieurement à travers une loupe spéciale fixée à l'appareil, pour observer la présence ou l'absence des stries. Une baguette permet de tourner la perle pendant cet examen qui devient dans ces conditions encore plus instructif.
Le temps nécessaire normalement à l'examen d'une perle, notablement inférieur à une minute, est de l'ordre de 15 à 20 secondes.
Le procédé permet par suite, pourvu que l'appareil se répande suffisamment, de passer à son contrôle toutes les perles circulant sur le marché et ceci sans perte appréciable de temps et d'effort.
Il permet donc pour la première fois d'opérer un assainissement profond et rapide du marché de perles fines — but que les inventeurs se sont proposé d'atteindre.


Ce sont en effet  des négociants en perles qui joignirent leurs efforts dans l idée de trouver une preuve scientifique: Mr René Bloch, éditeur de l'endoscope et Mr Fernand Rysiger qui installa chez lui un appareil a radiographier les perles (D'après Dina Level dans le Bulletin de l'AFG ; association Française de gemmologie)



Ce passage du livre de Daniele Huber" Les derniers des barbares" date le nouveau laboratoire en 1930 mais en réalité , ce fut 1929.

M. George Gobel était licencié-en-sciences de l'Université de Paris. Avant la création du laboratoire M. Gobel était assistant du Professeur Jean Perrin et collaborait avec le fils du Professeur Perrin à la mise au point de l'endoscope pour le test des perles.

 Les négociants parisiens créent en 1929 un "laboratoire syndical de contrôle des diamants, perles fines et pierres precieuses», préférant spécialiser un personnel commun au maniement de l’endoscope pour les perles ; ce personnel sera aussi forme a la détection des imitations et synthèses de plus en plus nombreuses sur le marche des pierres, ainsi qu’a 1a détermination de 1a pureté des diamants. Ce service authentifiera aussi les paragenèses de type Birmanie pour les rubis et saphirs, de type  Colombie pour les émeraudes. Parallèlement, le BIBOA encourageait les professionnels a ouvrir dans chaque pays un laboratoire gemmologique. Ainsi s’etablissent des 1930 des laboratoires anglais, allemand, suisse et le Gemmological Institute of America (GIA) fonde aux Etats-Unis en 1931. A la demande des négociants francais, la Compagnie consulaire parisienne gère des 1935 le laboratoire francais, qui devient officiellement, le 1°‘ mai 1936, "Service public du Contrôle des Diamants, perles fines et Pierres precieuses», D'après Jean Paul Poirot


Les présidents respectifs de la Chambre de Commerce de Paris et de la Chambre syndicale ayant fait des études dans le même établissement lors de leur jeunesse, ils convinrent de placer le "laboratoire" à la charge de la Chambre de Commerce parisienne, ce qui fut officialisé par le Prédisent de la République de l'époque (Mr. Lebrun). 
D'après Jean Paul Poirot




1933 le journal "l'intransigeant" fait connaître au public,  le Service Syndical du contrôle  des diamants, perles fines et pierres précieuses et Georges Gobel est présenté comme l inspecteur spécial du service de la répression des fraudes


N oubliez pas de cliquer sur tous les documents pour les agrandir

Le laboratoire de la Chambre Syndicale aurait été rattaché à la Chambre de Commerce et d' Industrie de Paris (CCIP) en 1935. Les diamants y sont authentifiés dès l'origine. A l'époque, aucun système de classification n'encadrait cette activité, mais cela ne manquait pas de rigueur, car on dessinait déjà les diamants selon la méthode mise au point par Dina Level et Georges Gobel.
Cependant, seules les pierres exceptionnelles faisaient l'objet d'une attestation et tous les professionnels s'accordaient sur les qualités des pierres rares. La gestation du certificat, dans sa physionomie actuelle, est le résultat d'une évolution qui s'est accélérée dans les années 70 et qui a accompagné l'offre grandissante en diamants "mieux taillés" . Après une période durant laquelle les diamants pouvaient être garantis purs à la loupe 3x, le laboratoire consulaire a émis les premières attestations "pur à la loupe 10x" en 1978. Quand à la couleur, c'est en 1977 que la correspondance entre les étalons CIBJO, HRD et GIA a été reconnue, dans la foulée d'un congrès de la CIBJO qui s'était tenu à Paris peu avant. d'après Diamandine Paris




1936  Monsieur Gobel est décoré de la Légion d'honneur , je n'ai pu trouver son dossier sur la base Léonore, comme cela arrive souvent, il n'est pas numérisé.




Le 24 avril 1936 le statut du laboratoire change, il devient un service public et bien que service officiel d'état, il va passer sous le contrôle de la Chambre de commerce  de Paris. et les attestations seront toujours signées par l'inspecteur spécial de la répression des fraudes en même temps que directeur de ce service.



Journal Officiel 1936 tarif pour les perles percées isolées ou en lots


Journal Officiel mai 1936 le tarif du contrôle des diamants


Tarif pour les Rubis saphirs ou émeraudes pesant moins de 1/4 de carat


Tarifs pour perles boutons ou non percées



Tarif pour le carnet d 'identité du diamant selon la valeur du diamant



Tarif pour les colliers de perles enfilés


Le tarif pour les perles en masse

Les appellations défendues

Toujours dans cet article de l'illustration du 10 juillet 1937 la publication des appellations défendues




En 1937 Georges Level habite 2 rue Georges de Porto Riche près du boulevard des maréchaux dans le 14 ème à Paris


L immeuble ou habita Mr Gobel, cette photo a l'intention de ceux que sa vie intéresse, il semblerait qu' il y ait eu beaucoup de hauts fonctionnaires dans cet immeuble

Dina Level expliqua dans son éloge funèbre publié par la revue de l'AFG (association française de gemmologie) que Georges Gobel "imagina les certificats d'identité, véritable "bertillonage"  des gemmes, soulignant leur personnalité et leur inimitable beauté , s'appuyant sur leurs fines inclusions ou leurs particularités de cristallisation et de taille.
(Bertillonage; mot tiré a partir du nom de l inventeur des empreintes digitales) 




Le 14 fevrier 1937 le journal le Matin annonce l inauguration par Mr Ferasson président de la Chambre de Commerce de Paris, du service de contrôle des diamants .....Une phrase est à retenir
"Le rôle de ce service officiel de contrôle est analogue à celui du service de garantie pour les métaux précieux"




En 1937 eut lieu l exposition Universelle des arts et techniques à partir du mois de Juin, le monde avait encore des espoirs de Paix sans réaliser la préparation à la guerre des Nazis de Hitler.
Le Rassemblement universel pour la Paix (mouvement antifaciste créé en 1936 à Bruxelles par Willy Munzenberg avait édifié cette colonne à l'exposition.




1937 M. Gôbel préparait la participation du laboratoire à l’Exposition universelle sur les Arts et Techniques qui devait avoir lieu à la fin du mois de juin ; les plus belles pierres et perles y seraient exposées avec leur procédé d’exploration et d’identification ainsi qu’un panneau rappelant les nouvelles appellations autorisées. La presse s’intéressa à ses recherches et lui-même ne dédaigna pas d’y participer, pensant que rédiger un article didactique, illustré par des photos et des graphiques qui en rendraient la lecture plus attrayante, serait le meilleur moyen de défendre les intérêts de la science. 
Quatre grandes pages glacées de L’Illustration de juillet 1937 exposèrent au public les travaux du laboratoire. 



Cette photo déclenchera des problèmes conjugaux pour Georges Gobel

Une grande photo de Dina, debout, comme une reine, la tête légèrement inclinée sur l’épaule, les bras arrondis enveloppant dans un gracieux mouvement le microscope sur lequel elle travaillait, occupait presque toute la deuxième page. Son nom n’était pas cité, mais la beauté du cliché, placé au centre de la page et harmonieusement entouré par d’autres clichés de pierres commentés par Georges Gôbel, cette mise en page subtile et séduisante qui la rendait précieuse parmi toutes, ne pouvait manquer d’être interprétée autrement que comme le simple hommage d’un patron à son employée. Ce fut une heure de gloire pour le laboratoire, une apothéose éphémère pour Dina. Georges Gôbel reçut de nombreuses lettres de félicitations. L’une d’elles portait le timbre à croix gammée. Son correspondant, dans un français impeccable, l’assurait de toute sa considération et le félicitait « pour son remarquable travail conforme en bien des points à l’objectif du Reich qui visait lui aussi à la distinction impitoyable du vrai et du faux, du pur et de l’impur », puis, avant la formule finale et les salutations nazies, il l’encourageait à continuer ses compilations précises et son travail particulier sur le langage car son « effort pour rétablir des appellations justes reflétait l’esprit nouveau qui seul devait habiter la science aujourd’hui ». Georges Gôbel regarda avec curiosité la signature ; la lettre était signée du SS Knochen, docteur en philosophie. Il resta un moment perplexe à la retourner plusieurs fois dans ses mains sans savoir qu’en faire. Puis il la relut, en conçut du désagrément et s’en débarrassa d’un haussement d’épaules en la jetant dans la corbeille à papier. 

Helmut Knochen devint officier SS en 1937 puis il est envoyé à Paris pour effectuer un reportage sur l'Exposition Universelle;
A son retour à Berlin, il commence une activité de renseignement en entrant dans le service central de sécurité(S.D.) en 1938. Promu au rang de lieutenant SS, il y dépouille les journaux, notamment les articles rédigés par les émigrés allemands en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Il élabore des synthèses, très remarquées.
Knochen était  un politicien capable pour ne pas dire remarquable,on voit qu'il avait déjà repéré les services français qui pouvaient lui servir comme celui de Georges Gobel dont peu d'équivalents existaient en Allemagne. Resté à la tête du Sipo-SD, il a donné l'occasion de montrer toute la gamme de son talent. Homme pragmatique, il s'appuyait sur une collaboration avec le gouvernement de Vichy tant que cela lui permettait de compenser la taille limitée de son personnel.
En 1940, Knochen est nommé commandant en chef de la Sicherheitspolizei (police de sécurité) et du SD à Paris. Deux ans plus tard, en 1942, il est promu au Standartenfuhrer et s'étend à toute la France septentrionale occupée. Belgique. Dans ce poste, il était chargé de rassembler les Juifs français et de les déporter dans des camps de concentration. Il était responsable de l'exécution de nombreux Français.



1937 Exposition Universelle les colonnes du pont Alexandre III

Quant à Dina, les propos flatteurs ne purent compenser les retombées mortelles des éclats conjugaux, les ultimatum dramatiques et les haines jalouses qui suivirent la parution de l’article. Georges Gôbel devait ménager sa famille ; Maurice Level, lui, scandalisé par cette liaison adultère, rompit tout commerce avec son ancien élève. Dina se sentit responsable de leur hostilité, ce qui acheva de la navrer.
Huber, Danièle. Les derniers des barbares (Fureur de dire) 


Le 14-02-1937


31 mai 1938 le Journal Officiel et la circulaire du ministère de l agriculture adressée aux inspecteurs de la répression des fraudes concernant les diamants, perles et pierres précieuses


Suite de l'article du journal officiel


1937





Je pense que c'est madame Grossmann


C'est le reçu qui était donné de manière anonyme a ceux qui venaient porter des gemmes ou perles à expertiser


Madame Grossmann devant un appareil a rayons X permettant d observer 18 perles a la fois


Un collier expertisé et cacheté avant d'être remis a son propriétaire: Un exemple de gemmes cachetées  scellées avec un N° dans le cachet, l employé qui faisait les cachets


Dina Level avec sa binoculaire Nachet (si ma mémoire est bonne au sujet de la binoculaire)


16-mai 1936 



27-12-1938 dans "Le Journal"

Cliquez pour agrandir

Georges Gobel de profil: c'est un cliché que m'a gentiment confié l'AFG, ce doit être une photo de lui avant guerre, les sourcils et son regard d'aigle c'est ce dont je me souviens le plus.

Monsieur Gobel a (en dehors de ses rapports) laissé peu de livres, je ne possède que deux essais , que Dina Level, m'a offert vers 1965-1966, deux essais intéressants, je vous donne un lien pour les lire, ils sont en format paysage, mais vous pouvez les télécharger ci-dessous

https://drive.google.com/file/d/1I3m9gYB-DoGwxesiMv1QawowwtavuUfp/view?usp=drive_web

Alors arriva la guerre, et la défaite française, puis l’armistice. Peu d'informations sur cette période.

Ce qui se passa pendant la guerre ne m'est connu que par quelques rares confidences de Melle. Level. Il semble que le repli à Tours au moment de la débâcle de l'armée française ne fut quasiment qu'un aller-retour. Durant l'occupation, il semble que le seul travail du service ait été, sous une tatillonne surveillance nazie, la pesée et la vérification de "poudres" de diamant (comportant essentiellement des diamants dits "industriels" du fait de leur couleur et/ou de leurs inclusions, et pour ce quasiment inutilisables en joaillerie). Ces diamants bruts sont destinés soit à garnir des outils tranchants, soit à être broyés (c'est alors vraiment de la "poudre") pour garnir des meules de polissage; une industrie qui travaille l'acier utilise ainsi environ un carat de "poudre" de diamant par tonne d'acier travaillé. 
D'après Jean Paul Poirot

La proximité de consonance du nom de Gôbel avec celui du nazi Goebels aurait facilité les relations avec l'occupant. Mademoiselle Level, bien que juive, refusant de porter l'étoile jaune, aurait ainsi été "protégée" comme employée du Service du fait de la diplomatie de Mr. Gôbel. J'ai appris un jour incidemment que Mr Gôbel aurait participé durant l'occupation à une réunion gemmologique "internationale" organisée par les nazis à Munich. 
Les archives produites durant l'occupation semblent avoir disparu, probablement à la Libération, de même que celles de la Chambre de Commerce. D'après jean Paul Poirot

Cette "diplomatie" dont nous entretient Jean Paul Poirot a bien été effective  et la suite va l expliquer, quant aux archives  c'est un sujet délicat et tous comprennent que le ménage a été fait.  

Au laboratoire Alice, Marcelle et Dina Level étaient juives et françaises, et plus d’un juif ayant donné son sang pour la France en 1914-18, l une d entre elle se persuada un temps qu’on ne pouvait rien lui faire, on n’était pas en Allemagne?, elle était pupille de la nation !!

Les premières mesures de discrimination contre les juifs ont été prises par le gouvernement de Vichy sans pression directe des Allemands et appliqués sérieusement. L’État français a aidé les déportations des juifs par les nazis et a aggravé la situation des juifs en France.
Nous avons pu néanmoins nuancer un peu nos jugements. Les fonctionnaires ordinaires ont beaucoup contribué à l’application de ces mesures, qui n’étaient pas l’œuvre exclusive des idéologues du Commissariat général aux questions juives. Le maréchal Pétain lui-même s’est intéressé directement à la rédaction de ces mesures, les rendant plus sévères.
Alors quand les juifs ont lu des mesures prises par le gouvernement, avec l'aval de Pétain....
L'article 3 du Traité d'armistice du 22 juin 1940 dispose :"Dans les régions occupées de la France, le Reich allemand exerce tous les droits de la puissance occupante. Le gouvernement français s'engage à faciliter par tous les moyens les réglementations relatives à l'exercice de ces droits et à la mise en exécution avec le concours de l'administration française.
Puis vinrent les décisions:
exclusion des droits civiques,privation d'emplois et réduction à l'indigence,spoliation des biens personnels et professionnels,restriction du cadre de vie et désignation à la vindicte publique,internement et livraison à l'occupant.

Les juifs vont ils être renvoyés du laboratoire comme ils l ont été dans toutes les entreprises et même les entreprises de Joaillerie?
Prenons l exemple de Van Cleef et Arpels, la patronne obligée de vendre à un Aryen! mais deux membres du personnel renvoyés parce qu ils sont juifs:  Monsieur Levy-Debled et Madame Perla! Et ceux par un  bijoutier administrateur connu, nommé par les allemands.

"Dès le début de l’occupation, Georges Gôbel avait été convoqué à la Chambre de commerce par Lischka, l’adjoint de l’Obersturmführer Knochen, pour mettre au point le principe «  d’une collaboration économique, fructueuse  », le commerce des gemmes brutes étant une denrée disputée et le service de contrôle des perles fines, diamants et pierres précieuses devenant ainsi le lieu privilégié des nazis pour y exercer leur incoercible ponction financière. Et Georges Gôbel avait accepté."  Huber, Danièle. Les derniers des barbares 

Alors ? C'est mal connaître Georges Gobel que de croire qu' il pactisait, Les Nazis avaient besoin de lui, il l'avait compris et s il avait accepté, c'était pour éviter que ces gemmes  quittent la France, et rien ne le détournait de sa façon d'agir, c'est à dire de signer ses contrôles avec authenticité et rigueur.

Le jour arriva, ou un officier Allemand plus pointilleux que les autres, voulut avec insistance  obtenir des renseignements sur Alice et aussi Dina  Level , savoir si elles présentaient les meilleures garanties de confiance et de respectabilité.
Georges Gobel fronça les sourcils et pour qui a connu, comme moi,  les sourcils de Mr Gobel, on sait ce que cela voulait dire.
"Il était maître dans son laboratoire et choisissait lui-même ses employés. Il avait besoin de tous ses employés et uniquement de ceux-là qu’il avait lui-même formés. Lui en retirerait-on un seul, il se verrait dans l’obligation de fermer le laboratoire, faute de pouvoir fonctionner. Son ton était, comme à son habitude, aimable et inflexible, dépourvu d’ironie mais suffisamment comminatoire pour que l’autre claquât des talons violemment et sortît. "

Cela n empêcha pas Mr Gobel d'embaucher une jeune secrétaire, la fille d'Alice ....qui avait été renvoyée de son travail à la préfecture, parce que juive.
Combien de fois fut il obligé de subir les tentatives d'intimidations des SS, qui voulait toujours lui faire du chantage quant à la qualité de son personnel Juif.
Mme Alice Grossmann née Kahn, Melle Marcelle Moreno née Grossmann et Melle Dina Level.
Il écoutait sans sourciller .

Dina Level cita Madame Grossmann, sa collègue pendant 25 ans comme étant l'âme et le coeur de ce Labo , grâce à elle , le sourire et le zèle étaient constants.


Pendant la guerre, que firent ils au labo, elle nous livre un peu de son travail et du style de son écriture.
"Un jour , il arriva des diamants bruts, surtout des diamants industriels, plus ou moins purs, parfois opaques mais très bien formés et la beauté égyptienne des faces naturelles des octaèdres, doubles pyramides accolées, telle celle de Giseh reflétées dans le Nil m'apparut. Parmi les nombreux diamants bruts, il y en avait un de très belle cristallisation. L une de ses faces comme gravée d'un triangle en creux, évoquait un escalier de plus en plus étroit s'enfonçant vers le centre de l'octaèdre. 

Pendant la guerre, les gemmes n'arrivaient plus d'orient et les bijoutiers se mirent à utiliser les restes, les fonds de tiroirs, oubliettes de gemmes parfois nobles, greniers en miniature ou l'ivraie se mêlait au bon grain et, de Paris et de Province, des plis et des boites chargées prirent le chemin du laboratoire. Que de trésors, aussi bien de pierres véritables, petites hélas,que de pierres fantaisies  et d imitations  et d imitation du siècle dernier. Doublets de toute sorte, émaux, pâtes de verres, mosaïques florentines et vénitiennes, camées coquille bombé, camée en pierre dure mais parfois truqués, perdant la tête qui aurait due être taillée dans la masse et ré assemblés par la marque de colle laissée sur le fond... Texte de Dina Level


1942, il fallut coudre l'étoile jaune , mais Dina ne voulut pas la porter




Mais voilà, on s'en prit à son père le poète Maurice Level, en 1943. Il fut arrêté et transféré a Drancy, tous savaient qu'on ne quittait ce camp que pour être envoyé par trains entiers en Allemagne.



Voici une lettre du Prefet "Biard" qui rend compte des arrestations effectuées par les allemands au cours du mois de Septembre 1943 10 femmes, 18 hommes qui n'ont pas été libérés., la liste suit et Maurice Level est à l intérieur....



Décompte terrible  car a par un homme qui s'était évadé d'allemagne, tous les autres ne sont "rien"
Un nom oui, mais pas de motif d'arrestation, pas de jugement, pas de signalement aux autorités, pas de lieu de détention, on devine qu'a part le cas exceptionnel de Maurice Level, les autres ont fini dans les camps d'extermination....!


 Maurice Level, 69 ans, fonctionnaire en retraite et écrivain-poète, membre de la Société des Poètes français, lauréat de l’Académie française, est arrêté à son domicile à Avon (la ville jumelle de Fontainebleau 77) parce que juif. Époux d’une femme catholique, il n’est pas déportable (quoique ce mot soit discutable) et demeure au camp de Drancy, avant d’être transféré à l’hospice Rothschild, camp-annexe du camp de Drancy, pour les malades et certaines personnes âgées.
Libéré en août 1944, il souffre de paralysie peu après, conséquence de sa détention ?, et meurt quelques années après sans avoir témoigné.

Pendant sa détention à Drancy il a écrit quelques poèmes qui sont parvenus à sa famille.


En hommage a Maurice Level, un de ses poèmes écrit à Drancy

Soupirs entrecoupés 

ou

Pour fich’ le camp de Drancy

Clochards, ramasseurs de mégots,
Traîne-savat’, traîne-révolte,
Ou richards qui font, désinvoltes,
Sauter la banque à Monaco, 
Dormant dans la plus fine toiles
Ou chercheurs d’un croûton rassis,
Tous, tous ces amoureux d’Drancy
Sont nés sous la mauvaise Étoile.

Le toupet jusqu’au bout coupé
Et les plus forts, tifs à la tonte !
– Un juif tonsuré, quelle honte ! –
Mais d’peur qu’i’ reste inoccupé
Et qu’en sa main i’ n’ pousse un poi…le,
Le “frisé” ras’ le sir’ concis
Et voudrait voir ces tas d’transis
Coucher, nus, à la belle étoile.

Mais un jour, quand les barbelés,
Sous un coup sec de cisailles,
Retomberont à la ferraille,
Libres, fiers et démuselés,
Vieux pouilleux remettant les voiles,
Debout, eux si longtemps assis,
Hommes enfin, les gueux d’Drancy
Chanteront la marche à l’Étoile !

Envoi
Prince qui tout répareras
Nous rêvons, glacés jusqu’aux moelles,
Sans feu ni lieu, sans toit ni draps,
Que les crachats font des étoiles.

M-Level
Drancy 43e petit matin


Dina supplia Georges de faire tout ce qu' il pouvait pour son père, elle qui avait renoncé a ses sentiments pour Georges Gobel par respect des convenances, se  laissa aller a l'implorer.
L' une des employés avait un ami en face de Drancy, peut être pouvait il???
Georges Gobel se rendit à Drancy vit le camp il reçut le conseil impératif d empêcher Dina d'approcher comme lui venait de le faire.
Les évènements se précipitèrent , sous forme d'une  lettre du grand patron de la Gestapo  Knochen.



"Il irait au rendez-vous qui lui était fixé sans changer sa façon de faire. Si Knochen était le chef de la Gestapo, lui était le directeur d’un laboratoire dont la rapacité allemande n’avait pu jusqu’ici se passer. Il saurait en tirer parti. Lorsqu’il pénétra, à l’heure dite, dans le bureau de Knochen, avant même de pouvoir observer son adversaire, Georges Gôbel, d’un regard rapide et précis, remarqua, posés sur un coin du bureau, le petit livre gris, introuvable maintenant, qu’il avait écrit plus de trente ans auparavant avec Maurice Level et le numéro de juin 37 de L’Illustration auquel il avait participé en rédigeant un article sur le laboratoire.
l’intérêt si particulier que nous portons à votre laboratoire et à vos travaux que j’ai suivis moi-même avec une attention extrême, dès leur commencement, puisque je me suis rendu en personne à l’exposition de 1937 pour voir votre stand sur les pierres, vous devez bien vous le rappeler  ? Je vous ai même envoyé un courrier que vous avez jugé bon de laisser sans réponse. Vous êtes pourtant un homme de science, Professeur, et chez nous, pour définir la science, nous disons “die wiessenchaft denkt nicht”  —   la science ne pense pas, elle distingue  —  , et si nous avons dès le début tant apprécié vos travaux, c’est parce que nous avons reconnu dans votre acharnement à distinguer le vrai du faux, l’authentique de la vulgaire contrefaçon, un dessein identique au nôtre. 
Huber, Danièle. Les derniers des barbares (Fureur de dire)





Drancy, Cité Muette, 80.000 personnes sont passées par ce camp pour embarquer dans les trains à destination de l allemagne

Puis le ton monte


Vous vous êtes laissé enjuiver, Professeur, et maintenant vous êtes dans l’erreur ; par le père, d’abord,  et Knochen s’était saisi du petit livre gris posé en bout de table et l’agitait sous le visage de Georges Gôbel — , ce Maurice Level dont vous avez suivi l’enseignement et dont la pernicieuse influence vous fit écrire ces vomissures de la page 61 sur l’Allemagne actuelle, déplorant qu’elle ne reconnaisse plus ni Leibnitz, ni Goethe, ni Schiller ; et la fille plus tard, qui, vous corrompant, vous fit perdre le sens de vos engagements, car si respectueux de la vérité que vous êtes, Professeur, vous ne pouvez oublier que le seul mot qui désigne la liaison d’un homme marié avec une fille reste celui d’adultère, « passion clandestine » relèverait d’une de ces appellations troubles que vous condamnez, n’est-ce pas, Professeur ? En disant ces mots, Knochen s’était levé et ouvrait et refermait le numéro de L’Illustration sur la photo de Dina, Nos services de la Gestapo sont toujours très bien renseignés.

Et voila , le chantage


Cet entretien aboutit au moins a une chose, Georges Gobel lui ayant rappelé qu' il était juif lui même, il obtint que Maurice Level reste a Drancy et ne soit pas envoyé en Allemagne.
«  Je tiendrai mes engagements dans la mesure où vous tiendrez les vôtres  », furent les dernières paroles échangées cet après-midi-là, dans les bureaux de l’avenue Foch, le 13 août 1943, entre l’Obersturmführer Knochen et le directeur du laboratoire de gemmologie Georges Gôbel.

Il rentra au laboratoire   Il faudra dire à Dina, prononça-t-il avec assurance, que son père restera à Drancy, qu’il ne sera pas déporté en Allemagne, que je lui ferai transmettre dès que je pourrai de la nourriture, de l’argent, des livres .





La bibliotheque nationale a bien voulu a titre exceptionnel me transmettre ce document. La fiche de Maurice:

 Pour cause de maladie, il fut transféré dans l 'Hospice Rothschild, rue Lamblardie  le 31 janvier 1944 et ne rentra à Avon que le 6 septembre 1944. 
Maurice Level, après bien des péripéties fut libéré, dès les allemands partis, Dina ne put rien lui tirer, vu les très mauvais traitements subis à Drancy,  Le père de Dina Level mourut en 1953.








« Nous les morts, nous vivons . Nous les absents, nous sommes  présents comme est présente  une étoile le jour ».
Ce fut l épitaphe qu' il avait souhaité sur sa tombe.( //www.landrucimetieres.fr)

Dina poursuivit une carrière exemplaire, faite de son travail au laboratoire, de nombreuses conférences, et surtout des cours de Gemmologie donnés Rue de Provence.

On ne peut écrire sur Dina Level sans écrire sur Jean Vendôme .

Jean Vendome est né en 1930,il a fait son apprentissage de 1945 à 1948 chez son oncle Mr Der, à 18 ans, il s'installe dans le XVIII ° arrondissement
C'est en 1949 qu'il commencera les cours de Gemmologie, c'est donc une longue et vieille amitié avec Dina Level.
Ces photos m'ont été adressées par Raphael Vendôme et prise par Marc Berheim

 Cet homme a fait aimer la beauté des minéraux, très souvent sous leur formes brutes, sa renommée devint internationale

Dina Level, Raphael , Jean et Thierry

Des 1950 il s'était installé Boulevard Voltaire, en 1960 j'habitais dans le 11 eme, je passais souvent à pied, surtout qu'a cette époque, les grèves de métro revenaient régulièrement avec l'alliance PC-CGT, alors nous marchions,  Jean Vendôme avait mis son établi en vitrine, contre la vitre et travaillait ainsi face au public. Jean Vendôme laisse une oeuvre considérable qui n'est pas le sujet de cet article.
Il avait réalisé huit épées d'académiciens.




1970 Voici l'épée de Roger Caillois 
La poignée est formée d’un pain de tourmaline bleu-vert parfaitement cristallisé, dont les cannelures sont prolongées par des baguettes d’or blanc travaillées dans le style des bagues «5e avenue». Le pommeau est une moldavite sertie de cinq diamants formant une croix. La garde est composée d’un quartz hyalin à inclusion de dendrites arborescentes sur lequel est appliqué une pieuvre stylisée sertie de 160 petits grenats taillés, l’œil étant représenté par un diamant. La partie supérieure de la lame est évidée, recevant en son centre un « vitrail » de pierres colorées : tourmalines rouge, bleue et verte, péridot, aiguë-marine, améthyste, obsidienne.

A propos de Roger Caillois et Dina, une anecdote confiée par Raphael Vendome.

Dina voulait offrir à Roger Caillois cinq ou six pierres et lui demanda un rendez vous. Dina vient avec un grand sac, Roger Caillois, collectionneur de gros cristaux  était impatient de voir ce qu il y avait dans ce grand sac, Dina ouvre le sac et en sort...une binoculaire ...et..une boite d'allumettes.
Les pierres étaient dans la boite d'allumettes, Dina les mit sous la loupe pour lui montrer les inclusions à l intérieur des échantillons qu'elle avait amené. Roger Caillois fut surpris, il découvrit ces libelles, ces triphasés, ces inclusions terreuses etc .
Après avoir remercié Dina de lui avoir fait connaître ces petites merveilles de la nature, il lui dit: Cela va m obliger à faire une nouvelle collection.

Dina l'avait connu en 1949  pendant les cours de Gemmologie qu' il avait suivi, et en 1962 Jean Vendome décide de participer au salon BIJOHRCA.

(Ah que j aimais ce salon à la porte de Versailles, a part les tapis de cordes qui nous chauffaient les pieds)
Dina regarda les pierres, puis les bijoux, " Thudarian, c'est vous? comme je suis heureuse de vous revoir, maintenant que je sais que c'est vous, je ne vous quitte plus"

Lors d'une exposition, elle voit une bague avec un rubis et pensa qu' il était trop beau pour être vrai, Jean Vendôme lui dit qu'il était bon, "Montrez moi la bague, j'ai un doute, il n'est pas bon" puis, "je l'emmène au Labo" et le lendemain elle dit a Jean Vendôme," c'est un synthétique".

Jean Vendome en sa présence appelle le  fournisseur "c'est pas possible" et  "je ne reprend pas la pierre"
Dina prend le téléphone "écoutez Monsieur, vous échangez la pierre contre une vraie, et si vous ne le faites pas, je vous envoie les douanes"  Le marchand a remplacé la pierre!!!




Ce n'est pas le sujet d'aujourd'hui , mais au passage la bague de ma mère, une grande bague de Jean Vendôme je dirais vers 1965 avec un saphir, une émeraude, un diamant, le tout en taille émeraude, sur or gris



En 1969, nous avions fait à Rouen , une exposition "Jean Vendome" et c'est la couverture de la carte d'invitation à cette exposition. Cette bague nous faisait penser au LEM, de la nasa qui venait d'alunir. Pour donner cette impression"lunaire" nous avions utilisé de la brique rouge cassée en morceaux.

J'ai du faire la  connaissance de Mr Gobel et de Dina Level en 1960 lorsque je suis rentré à l ' école de bijouterie de la rue du Louvre.
Je m'étais inscrit aussi en gemmologie, au 18  rue de Provence, à cette époque Mr Gobel faisait ses cours théoriques, le soir, rue du Louvre.
Il m apparut comme un homme sévère, comme je l ai dit plus haut , un regard direct , et sous des sourcils très fournis. Il n'aimait pas être interrompu, et donnait son cours dans un grand silence.
Je me permettrais juste de dire maintenant que j ai un âge avancé, qu' il ne se rendait pas compte de son énorme savoir, de ses très grandes connaissances en  physique et en chimie. Nous avions quelque fois du mal a suivre (que dis-je ..souvent)
Le lendemain, les cours pratiques étaient rue de Provence et nous posions des questions sur ce que nous n'avions pas compris à Dina Level, pardon...Mademoiselle Level.
Elle était petite, très originale dans sa façon de se vêtir et pour rattraper sa taille des talons très haut.
Contrairement à monsieur Gobel (du moins à l'âge ou je l'ai connu), elle avait du charme, et beaucoup d' humour, nous étions à l aise avec elle.
Souvent elle me demandait comment j'étais arrivé au résultat en matière d analyse des pierres, elle vantait mon "flair" mais demandait à ce que je lui explique ma conclusion.
Je me faisais gronder ( si gentiment) car j'étais arrivé au résultat mais sans avoir tout analysé

Elle vivait une passion, je me souviens du jour ou je lui avais amené un diamant de 15/100° environ, qui était cassé au tiers et en observant la "cassure" j'avais vu que c'était un cristal interne qui dépassait de cette "cassure"  Elle regarda sous sa binoculaire et partit dans un enthousiasme débordant. Un octaèdre de diamant , de couleur canari avait provoque une tension qui avait amené à la cassure. Et Dina fit le tour du labo pour montrer a tout le monde ce petit diamant, elle était si contente que je lui dis "S'il vous interesse tant, je vous le donne" inutile de raconter la suite.


A l école rue du Louvre , d'autres élèves étaient musiciens (Bernard Lesieur, Ischou à la batterie etc ) nous avions monté une petite formation tres Yéyé  et Mr Grimal notre surveillant général nous avait encouragés, très content lors d un reportage pour la radio de montrer que l école avait un petit orchestre.


J ai toujours la guitare de mes débuts, il y a 60 ans , c'est une I.Di.Mauro a l'époque Yéyé, j avais mis un micro Selmer sous les cordes relié a un amplificateur .


L information était remontée jusqu'a  Monsieur Ancelin, le président de l'école qui nous demanda de jouer pour la Saint Eloi qui avait lieu à la brasserie Zimmer sous le Théatre du Chatelet. Les "légumes" de nos métiers étaient la et semblaient un peu désemparés par nos guitares électriques (pourtant la sono de l'époque ne cassait pas encore les oreilles!!) mais Dina, les apostrophaient tous "C'est bien , n'est ce pas" et toutes sortes d adjectifs et de compliments a notre égard.
A partir de cette soirée  elle m'avait baptisé "mon petit musicien", tout le monde y avait droit et 4 ans plus tard , venue de Dina  à Rouen (ma ville) pour faire une conférence, elle m'avait servi du "mon petit musicien " a tour larigot, expliquant a tous, mes exploits musicaux.

Un mot sur mes cours de gemmologie au 18 rue de provence en 1960.

Dina Level disait qu' on devait pouvoir se déplacer avec peu de matériel pour reconnaître les pierres

Mais qu'entendait elle par le matériel?
Une loupe bien entendu , 10 fois, c'est suffisant disait elle.
Un polariscope ou plutôt, des verres polaroids croisés.
Un dichroscope
Un filtre à émeraude
Avec cela, a nous le monde (des gemmes)

Nous apprenions que la gemmologie se détache de la minéralogie, par ce simple fait que s'occuper des gemmes est un métier d art et non de science.
Les bases de la gemmologie se rattachent cependant à celles de la minéralogie. La minéralogie doit aussi déterminer l'espèce des minéraux de son vaste domaine.
Cela elle le fait méthodiquement , scientifiquement.
Pour mieux comparer, confronter et finalement mieux comprendre le principe de chacune des deux méthodes de la gemmologie, la méthode pratique et celle dite "raisonnée", il est bon de remonter jusqu'a la méthode employée en minéralogie.
La méthode "Raisonnée" si sommairement équipée est plus proche de la méthode scientifique que de la méthode pratique, toute mécanique.
La paire de polaroids qui remplace le microscope polarisant commence par mettre la gemme à sa place dans le tableau des classifications.

Bien nous arrivons au cours, nous n'avons rien...des verres polaroids ????


"Mes petits enfants!! je vous explique, vous allez trouver une boite en bois, par exemple les boites valeur déclarée des joailliers, je vous fourni deux verres polaroids , vous les installez dans une découpe pratiquée dans la boite en bois, vous les croisez à 90° ne prenez pas une boite trop petite car la main doit circuler librement dans la boite en tenant l'échantillon, ceux qui n'ont pas de boite me le disent "



Et voila comment j ai eu mon premier polariscope, des verres polaroids placés entre deux bouts de vitres, le tout recouverts d'une toile collante noire
Dimensions 15X10X9 cm  et croyez moi, il fonctionne tellement bien que je m en sers toujours , même en en ayant un moderne, celui que j avais fabriqué, en dehors de l attachement était pratique car la main passait bien pour tenir les gemmes ou les bijoux  et il avait 3 cotés fermés donc , je n'étais pas troublé par la lumière externe.
J'en ai parlé hier 12-01-2017 avec mes copains de cours, Pierre Weber et Jean Pierre Bardet, ils les ont toujours.


Le dichroscope?

" Vous allez rue Drouot, (a coté) chez un philatéliste et vous achetez un compte fil, pas trop cher, nous allons le bricoler"



"Ceux qui sont rue du louvre, vous découperez une plaque de laiton de la largeur du compte fil , interieur et extérieur et ferez un trou à 5 m/m de diamètre au centre"


Le lendemain soir, retour en cours avec nos outils , nous placions deux verres a 90° dans l outil et finissions en collant nos deux plaques de laiton
Le dichroscope fonctionne selon le principe de la polarisation de la lumière. 2 filtres polaroïds croisés côte à côte, en sélectionnant les vibrations lumineuses de manière différente, alors on verra 2 couleurs différentes. En plaçant deux parties d’un filtre polarisant côte à côte et tourné à 90°, il est possible de percevoir les différences de couleurs de la pierre.

Quant au filtre à émeraudes, un filtre coincé entre deux plaque de verres et hop!!
Il filtre les radiations lumineuses en ne laissant passer que le bleu, le vert ou le rouge. Il permet aux gemmologues de mettre en évidence la présence de chrome ou de cobalt dans les pierres naturelles, synthétiques ou teintées.

Il n'y avait pas autant de livres sur la gemmologie que de nos jours dans les années 60, nous avions nos cours polycopiés, mais pas de photos, nous devions noter ce que nous voyons




Je donne quelques exemples , je ne vais pas scanner tous mes polycopiés quoique!!!!!
Voici la Biréfringence



 Comme vous voyez, pas de photos couleurs, le papier n'est pas glacé, etc




Nous avions des plateaux de Pierres à observer, et nos polycopiés sur les inclusions nous indiquaient le N° de la petite boite qui contenait les échantillons, a nous de trouver l inclusion, que ce soit sur une pierre fine, ou synthétique, ou verres ou.....


De même pour des inclusions dans du diamant


Mais Dina Level avait plus d'un tour dans son sac et une obsession, nous devions si besoin était comme pour le matériel, nous servir d instruments que nous pourrions emmener partout, alors elle avait créé de grand tableaux, pliables en un carton solide. 


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Ces tableaux mesuraient 93 cm sur 35 cm de haut et se pliaient en 6 pour être facilement transportables voici celui des gemmes isotopes, toutes les indications , le Poids spécifique, la dureté, Indice N (réfraction), caractéristique au filtre, , les inclusions générales puis les inclusions par couleur.
Donc avec cela un grenat démantoide, densité 3.85: dureté 6.5: indice de réfraction 1,89 : réagit au filtre, peut être brun mais surtout vert avec A des inclusions de byssolite...., Avec mes excuses ces tableaux m'ont servis toute ma vie et le scotch à vieilli, mais c'était un formidable outil


Même chose pour les gemmes anisotropes avec plus de pierres et plus de données, j avais juste ajouté a la main  que l idocrase pouvait rosir au filtre.
Ces tableaux permettaient" d'éliminer"


Ceux la sont exceptionnels, ils concernent les gemmes translucides à opaques, 



Merveilleux tableaux, car  Dina Level les avait gouachés selon les couleurs extrêmes des gemmes , quel travail de sa part!  recouvert d un rhodoid  fixé par de la colle. 
Evidemment , elle ajoutait des commentaires qui marquaient notre mémoire.
"La Rhodonite,  mes petits enfants,  cela vient du grec Rhodon qui veut dire rose, mais retenez une certaine rondeur une onctuosité,  au toucher, alors que pour  la Rhodocrosite du grec Rhodon elle aussi et Khrozo colorer, retenez rien que le mot vous fait penser à quelque chose de croquant"



J ai acheté ce dragon en  stéatite en 1961 au Printemps Haussman et je l ai amené à Dina Level
et vlan, nous avons eu un cours imprévu.

"reconnaître une pierre au toucher, prenez la stéatite, elle est aussi appelée vulgairement Saponite, pierre de savon, ou Pierre de Lard car elle est grasse au toucher, vous ne pouvez pas vous tromper"

Et dieu sait si dans les années 60, les grands magasins vendaient des sculptures  chinoises colorées ou pas avec des appellation fantaisistes.  La steatite c'est du talc, Mr Poirot ajouta plus tard dans son Larousse des Pierres Precieuses que Talc est transposé de l'arabe "Talq" qui désigne tous les minéraux folliacés et brillants (micas gypse....)

"Mes petits enfants, le jade, jadéite, néphrite… tous ces termes ont la même origine : l’os iliaque ! (en nous montrant ou c'était, en amerique moyenne culturellement précolombienne dont les habitants croyaient  que le jade soignait les problèmes néphrétiques:  bien; Mr Lesieur vous pouvez répéter??"
Et oui Bernard était souvent Ailleurs.....

J'en ai parlé récemment à Mr Olivier Segura qui m a adressé un mail pour me dire qu il avait trouvé des tableaux semblables dans les archives mais non colorés.

En tant que Joaillier expert en gemmologie auprès de la cour d'appel de Rouen, des douanes etc  je n ai jamais su répondre aux gens passionnés de Lithotérapie.
Donc les questions sur la Nephrite qui guérit la Nephrite.....



Un jour un Monsieur vint me voir au magasin, une soixantaine d'années, et timidement, me demanda si je vendais de la sardoine...
"Non Monsieur, je n'en ai pas, c'est d un emploi rare chez moi, une couleur difficile a placer "  
"oui monsieur, mais je tiens a avoir de la Sardoine"  je lui répondis que je pouvais demander chez mes fournisseurs  "je voudrais la porter directement sur la peau"  Aie Aie Aie, encore une personne qui.....je lui demande pourquoi, il me répond "Ma mère est morte d'un cancer de la Thyroïde, mon père d'un cancer des poumons, ma grand mère d'un cancer de la thyroïde, alors j'ai peur que pour moi....mais j'ai lu que la Sardoine, portée à même la peau pouvait avoir une influence protectrice.. "la sardoine protégeait de ce cancer"
J ai bien essayé de lui parler de l'Opale qui porte malheur en France, mais qui porte bonheur en Angleterre....Mais ce brave Monsieur insista "personne ne m en a trouvé!"
Alors j ai téléphoné a mes fournisseurs?? rien ??  Sauf Ruppenthal qui avait des boules pour faire des colliers!!
Je lui en ai fait venir deux, percées et je lui ai proposé de les passer  sur un lacet de cuir pour qu'il puisse les porter.
Il était très content. Je ne l'ai jamais revu, dommage.

Une chose m'a étonné dans ma quête d' informations sur Dina Level, c'est d'avoir trouvé des information sur sa mère et son frère, et jamais sur elle!!!!! par exemple:
Maurice Level eut deux filles d'un premier mariage puis épousa M.J. Regnier dont il eut Michaël et une fille.  Cimetière de Fontainebleau La fille c'est Dina

Des anecdotes sur Dina Level, il y en a plein et j espère que mes lecteurs en ajouteront dans les commentaires après cet article mais il en est une plus piquante que les autres.



Eh oui , c'est Pierre Bellemare il y a quarante ans, l' émission "La tête et les jambes", ou était passé avec brio un petit jeune qui avait de l'avenir Laurent Fabius , mais aussi notre Dina.

La tête et les Jambes était une émission-jeu de la télévision dans laquelle un concurrent (la Tête) devait répondre à des questions sur un thème choisi, s'il échouait a une ou plusieurs questions , il devait être rattrapé par un sportif , la barre était haute et montait à chaque question perdue.
Si l'équipe arrivait au bout des 24 questions (6 questions par semaine durant 4 semaines), elle gagnait 100 000 francs (à partager en deux).
Et Dina eut un énorme succès , de plus l'émission dura six semaines je crois, et Dina passa à la télé en novembre décembre. Ce fut un énorme succès pour eux deux, mais aussi pour la profession, une pub royale, que dis-je Impériale.
Dina avait choisi l histoire des bijoux et des minéraux, elle fut passionnante, lors de la première semaine le lundi 28 novembre elle répondit à tout, avec brio  et Mr Bellesort, son sportif (boule de fort) n'eut à faire qu' une démonstration en présence de Thierry Roland.
2 eme semaine le sportif eut à défendre Dina qui n'avait chuté que sur une question la 3eme et 4 ème semaine ayant été regroupées pour cause d incident télé,  Dina répondit à 9 questions sur 10 Guy Bellesort plaça a nouveau les boules, bien que ce soit une discipline sportive difficile et  ils gagnèrent chacun 40.000frs
Je crois me souvenir  que la profession lui fit un beau cadeau,  au vu du succès publicitaire obtenu pour nos métiers à la veille de Noel


Lorsque je repris mes cours de Gemmologie en 1965, Mr Jean Paul Poirot était stagiaire.

Je suis entré au "Service des diamants" de la CCIP le 1er avril 1964, mais comme "stagiaire", et n'avais donc pas voix au chapitre ni en 64, ni en 65....(jean paul Poirot)

Mr Gobel,et Dina Level étaient toujours là , je me souviens aussi de la grande gentillesse de Madame Lebert




C'est la liste des premier brèvetés (fourni par MC Lagache)



Alors en 1967 j'obtint mon brevet professionnel, je me souviens  que j'étais très fier, mais que je ne savais pas grand chose, comme disait Gabin "je sais qu on ne sait jamais" mais il me restait une vie pour apprendre





Un diplôme de 10 cm de haut, mais à l' époque les CAP avaient la même taille, les trous pré-percés, facile a ranger dans un classeur, mais difficiles à afficher sur les murs de son affaire, alors que lorsque je me rends chez de jeunes confrères et que je vois la taille des beaux diplômes affichés dans les magasins.....c'est plus présentable


Un mot à propos de l'association française de gemmologie
Tout débute en 1962, lorsque des professionnels, des amateurs, et des chercheurs, fondent l’Association Française de Gemmologie.

Non seulement l'AFG voulait créer des cours a Paris, mais aussi en province


Cette lettre me touche plus que d'autres, car elle était adressée à l' organisateur des cours, c'est un confrère que j ai bien connu malheureusement disparu à cause d un grand chagrin d'amour



Disons qu'en 1968, ce devait être dans l air de la révolution de Mai, certains dans la profession voulaient tout changer, on voit que les bonnes volontés ne manquaient pas.



Il existait un outil, l'AFG, autant le parfaire que de créer chacun son organisme de cours, mais.....




Photo prise de Dina Level lors de ces réunions de 1968, a sa gauche Mr Ancelin


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Un protocole d'accord s'ensuivit, et fut signé par tous


Cliquer sur toutes les photos pour agrandir


La Chambre de commerce fit un effort, la position était claire et permettait de faire un bon enseignement.



Mais l' unité de la profession ne dura pas très longtemps, j'ai connu cela en tant que président de la FNAMAC, impossible de regrouper les organismes, les fédérations ont peur de disparaitre, les présidents ont peur de ne plus l'être, les petits ont peur des gros, les gros ont peur de ne pas être assez puissants et nous n'avançons pas.

J ai reçu une confidence que certains comprendront. Pour la résumer; cette réunion était faite a la demande de l' un des signataires, mais deux ans après, il créa l'ING (institut national de gemmologie) et bien  le président de l AFG soit complice, cela mettait les cours d'Hubert Lagache en péril, alors cette belle réunion n'avait servi à rien.



Si la mémoire de Marie Caroline Lagache est bonne :  mais en partant de gauche Michel Moreau  Daniel Piat, HJ Schubnel, M Catroux je crois, et H Lagache.






Dina Level


Le 23-03-1972 Mr Lagache et Dina


A gauche Michel Moreau, Daniel Piat, Dina Level, M Schubnel , Mr Catrou et Mr Lagache

A propos de Daniel Piat qui est sur cette photo, il a bien voulu me confier cette anecdote que je m' empresse de partager:

Des souvenirs de mademoiselle Level , oui beaucoup, tous émouvants car sa gentillesse et son enthousiasme étaient toujours présents. Elle avait une connaissance des inclusions et une mémoire de leur aspect capable de rivaliser avec les meilleurs appareils 
Un jour elle nous soumet deux émeraudes aux inclusions bizarres. Des ”voiles de mariée” comme dans les Gilson mais parallèles et moins en relief. Nouvelle production de synthétique pensons-nous avec elle. Je vous les laisse dit-elle et renseignez vous.
Gérard mon beau-frère (Gérard Grospiron) et moi cherchons vainement mais un jour un colombien nous demande de le rejoindre à Genève où il nous présentera des émeraudes. Là surprise, parmi d’autres pierres plusieurs présentent les inclusions observées sur celles de mademoiselle Level; Nous manifestons notre réprobation et rentrons à Paris. Le lendemain mademoiselle Level vient rechercher
ses pierres” mes petits enfants j’ai trouvé, ce sont des trapiches. Je savais bien que j’avais vu ces inclusions quelque part” ?????
A l’époque les bruts émeraudes de forme Trapiche (moulin en espagnol) étaient taillées en baguettes de 2 à 4 millimètres.
Là il s’agissait de pierres taillées de 2 à 4 carats. Seule mademoiselle Level avait mémorisé les inclusions des minuscules baguettes
Merci encore de me rajeunir par la recherche de si bons souvenirs

Pour ceux qui ne connaissent pas les trapiches!


Jean Paul Poirot dirigea le laboratoire de 1972 à 1996, il est co-auteur du Larousse des pierres précieuses , ouvrage que tous devraient avoir en bibliothèque, mais qui n'est plus publié, Hélas.

Jean-Paul Poirot, ingénieur géologue ENSG, exerça l'essentiel de sa carrière au laboratoire gemmologique de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, dit " Service public du contrôle des diamants, perles fines et pierres précieuses ", laboratoire dont il assumait la direction au moment de sa retraite. Membre de la commission d'examen de la Fédération européenne pour l'enseignement de la gemmologie, il fait partie des rares spécialistes en gemmologie reconnus dans le monde entier.

Arriva Philippe Maitrallet qui dirigea le laboratoire de 1996 à 2004
Ensuite le directeur fut Heja Garcia Guillerminet de 2005 à 2009
Olivier Segura actuel directeur du LFG. prit ses fonctions en avril 2011

Mais c'est une autre histoire, peut être pour bientôt.

N'hésitez pas a vous manifester, donner votre avis, vos témoignages dans les commentaires  après l'article ou en m'écrivant a  : richard.jeanjacques@gmail.com

Un grand merci, pour la confiance qu il me font.
A Marie Caroline Lagache Tiber
A Raphael Tuhdarian Vendôme
A Daniel Piat
A jean Paul Poirot
A Olivier Ségura
A Erick Gontier
A tous ceux avec qui nous avons echangé et partagé , comme Pierre Weber, l'ami Bardet etc

Que penser en revanche d un mail reçu?

Néanmoins, je ne peux pas accéder à votre demande et ce, pour 2 raisons importantes :
- bien que la thématique soit proche, je ne me reconnais pas dans votre ligne éditoriale, tant au niveau de la forme que du contenu
- l’accord des différents témoins, interviewés dans mon livre, est intuitu personae. Il m’a été donné à titre purement personnel, parce que j’étais l’auteur de l’ouvrage.
Je ne souhaite donc pas que soient reproduits, sous quelque forme que ce soit, leurs prises de paroles ni des passages de mon livre.

Un jour, au cours d' une conversation avec mon ami Olaf Van Cleef au sujet des Experts, je lui raconte l' histoire d'un procès qui m'avait été fait . Un expert très connu de salle des ventes avait certifié au catalogue d un commissaire priseur de Rouen une bague, comme étant de Van Cleef et Arpels.  Une dame, inconnue de moi, me demande de  mettre à grandeur cette bague, plus 7 N°, je le fais et un homme le lendemain, vient râler avec le mépris qu'ont les vieux grands bourgeois vis a vis des petites gens (pour eux) Il m accusa d avoir effacé la signature célèbre. Je lui ai dit qu 'il n'y en avait pas, que je l aurais noté sur le reçu tres détaille que je lui avais remis et que sa femme n'avait rien dit. Je téléphonai devant lui à l expert qui au bout d' un moment (j avais mis le micro du téléphone ) "Voyons Mr Richard, vous avez bien un bon graveur en ville?" le client qui avait entendu était furieux.
Plus d'un an après,  le client voulut un procès. Cet expert parisien engagea un expert auprès de la cour de cassation que j avais connu rue du Louvre et en Gemmologie, et ils préparèrent l affaire.
Jamais  (j ai la lettre) Van Cleef et Arpels ne voulut reconnaitre cette bague. Alors cet ancien copain expert auprès de la cour de cassation me concocta un rapport en précisant "que comme j avais effacé la signature on ne pouvait l identifier" et que "Aucun joaillier n'aurait accepté de faire une mise a grandeur de 7 N°"
Et je perdis le proces, le juge dans son grand embarras décida de condamner in solidum. Le commissaire priseur, l'expert, et moi-meme....
Et pourtant, cette bague très moche, couverte de tailles anciennes, n'etait pas une Van Cleef.
Je dis à Olaf Van Cleef, "un jour je vais parler de cette affaire", et Olaf me dit "n'en faites rien vous allez vous déconsidérer
Donc je ne répondrais pas à cette dame.


Depuis j ai reçu un mail de l'INA

Bonjour,

Nous revenons vers vous suite à votre demande.
Nous avons le plaisir de vous informer que nous avons pu mettre en ligne le programme que vous recherchiez.
Veuillez trouver ci-joint un lien vous permettant d'y accéder directement :
http://www.ina.fr/video/CPB7705724501
Cordialement,

Assistance ina.fr

Bijoux et minéraux et boule de fort

La tête et les jambes

Video 28 Nov. 1977 2 Vues 01h 25min 06s
Ce jeu animé par Philippe GILDAS, porte sur cinq épreuves et un reportage. Un sketch illustre les questions posées aux candidats de "la tête". Si la première réponse est juste, les candidats passent à la suivante ; sinon, le candidat sportif doit réaliser un "exploit" dans une épreuve sportive chronométrée. Le jeu se répartit sur cinq semaines et met en concurrence deux équipes.Première semaine pour la première équipe composée de madame Dina LEVEL, retraitée (la tête), qui répond aux questions sur les bijoux et les minéraux posées par Philippe GILDAS. Il présente sur le plateau une collection de diamants de toutes les couleurs et le diamant "le soleil d'or" (105 carats). Un document prêté par la maison de l'Iran montre les joyaux du trésor impérial et un petit reportage de Jean Paul ROULAND nous fait découvrir l'atelier d'un diamantaire et la taille des diamants. A la fin de l'émission le coéquipier de madame LEVEL, monsieur Guy BELLESSORT, (les jambes), fait une démonstration de la boule de fort (boule angevine) aux côtés de Thierry ROLAND.Quatrième semaine pour la deuxième équipe, avec le nouveau champion René-Léon COTTARD, éditeur (la tête), qui répond aux questions sur l'histoire du crime. Reportage,"L'auberge rouge", consacré à l'auberge de Peyrebeille ayant été le théâtre d'une cinquantaine de meurtres. L'épreuve sportive de kayak avec Christian FROSSARD (les jambes), champion du monde 1977 en canoé-kayak est animée par Thierry ROLAND.
Émission
La tête et les jambes
Production
Producteur ou co-producteur
Antenne 2
Générique
Réalisateur
Producteur
Décorateur
Illustrateur sonore
Directeur de la photo
Présentateur




jeudi 14 décembre 2017

Les Grèves des Joailliers, Bijoutiers, Lapidaires, Diamantaires, Horlogers

Cliquez pour agrandir les images,  et voir le lien en fin d article*

J ai en mémoire ce conflit récent entre des ouvriers de chez Cartier venus de Reims jusqu'au 13 rue de la Paix, pour demander des augmentations .
J ai réfléchi sur les causes de cette grève assez classique, des ouvriers comparent les super bénéfices de leurs employeurs avec leurs salaires, et je me suis souvent demandé "comment les choses se passaient autrefois dans nos métiers?" Souvent au cours de mes recherches, j ai trouvé des informations sur le travail des femmes au XIX eme . Mais dans ces métiers aux petites structures , y avait il des syndicats? Avions nous une profession plus sage que les autres?  De quand date cette forme de protestation? la grève!


Le Papyrus qui relate la grève et la statue de Ramses

Les hommes et femmes qui travaillaient sur ce site il y a plus de 3000 ans n'étaient pas lapidaires en diamants mais presque , ils façonnaient et taillaient des pierres pour la Nécropole Royale, dans la Vallée des Rois.
Sous Ramsès III ces ouvriers de Deir-el-Médineh se mirent en grève, la plus ancienne grève que l' histoire connaissent, et il reste un Papyrus écrit par un scribe qui nous relate le pourquoi. Il est conservé à Turin.



Le scribe Amennakht, qui travaillait  pour la Nécropole Royale décrit les événements.
Les ravitaillements, qui constituent les salaires, tardent à être distribués par les fonctionnaires royaux. En plus de ces retards, les ouvriers se plaignent aussi de la mauvaise qualité des rations alimentaires
" si nous en sommes arrivés à ce point, c'est à cause de la faim et de la soif ; il n'y a plus de vêtements, ni d'onguents, ni de poissons, ni de légumes; écrivez au pharaon, notre bon seigneur, à ce propos, et écrivez au vizir, notre supérieur, pour que les provisions nous soient données ».
Ces ouvriers pour montrer leur désarroi et leur colère  vont faire grève et occupent des bâtiments administratifs et des temples, pour en bloquer l'activité. 
Ils obtinrent satisfaction.......

Il faudra attendre  1830 pour s'apercevoir que la réduction du temps de travail devient une revendication syndicale. La journée de douze heures donne lieu à de nombreuses luttes sociales dès les années 1830. A cette époque, on travaille quinze à dix-sept heures par jour. Les rapports médicaux révèlent que ces effroyables conditions de travail sont à l'origine d'une morbidité importante, en particulier chez les femmes et les enfants.



Felix Philippoteaux Épisode de la Révolution de 1848 : Lamartine repoussant le drapeau rouge à l’Hôtel de Ville, le 25 février 1848

 Un décret de 1848 fixe, pour la première fois, la journée de travail à douze heures. Pourquoi 1848?
La révolution française de 1848 est la troisième révolution française après 1789 et 1830, elle se déroule à Paris du 22 au 25 fevrier 1848

Sous l'impulsion des libéraux et des républicains, le peuple de Paris, à la suite d'une fusillade, se soulève à nouveau et parvient à prendre le contrôle de la capitale.Louis Philippe refusant de faire tirer sur les Parisiens, est donc contraint d'abdiquer en faveur de son petit-fils, Philippe d Orléans
Le même jour, dès 15 heures, la seconde république est proclamée par par le poète Lamartine entouré des révolutionnaires parisiens. C'est la fin de la Monarchie de Juillet. Un décret de 1848 fixe, pour la première fois, la journée de travail à douze heures. Mais ce verrou va rapidement sauter sous les coups de boutoirs des dogmes libéraux qui condamnent l'intervention de l'Etat. Le patronat impose l'allongement de la durée du travail sous le second Empire, alors que le pays s'industrialise de façon intensive. L'historien P. Pierrard rapporte ces propos tenus par un patron du textile à l'adresse d'un inspecteur des fabriques : " La science économique veut que l'homme, dut-il y périr, doit toujours suivre le rythme de la machine qui, elle-même, pour assurer la prospérité, ne doit jamais s'arrêter. "

Les enfants au travail

En mai 1874, une loi prévoit des réformes et de nouvelles règles en ce qui concerne les conditions de travail des enfants et des femmes. Désormais, il est interdit d’employer un enfant de moins de 12 ans, sauf cas exceptionnel.
D’autre part, les femmes et les mineurs seront dispensés de travailler le dimanche ainsi que les jours fériés et leur journée de travail sera limitée à 12 heures. Une loi créant l'inspection du travail interdisant le travail des enfants de moins de douze ans, avec une limite à 6 heures par jour.

À la fin du 18 ème et au début du 19eme siècle la durée de la journée de travail d'un ouvrier est de plus de 10 h dans la plupart des pays industrialisés : les registres indiquent que les cadences peuvent atteindre 12 à 16 heures par jour, souvent six jours par semaine. Les avancées techniques du début du capitalisme et les stimulants coloniaux comme le Café le Thé ou le Sucre ont rendu possible un travail de 70 heures par semaine et par personne. Elle peut également aller jusqu'à 12 ou 14 heures pour les employés de boutique

D un pays à l' autre les informations commençaient a circuler à la fin du XIX ème siècle, ce siècle qui connut l'industrialisation; la démocratisation, le nationalisme.

En 1891 il fut inscrit  dans les statuts des organisations d'ouvriers diamantaires d'Amsterdam, non seulement dans la grande "organisation générale administrée par des socialistes, mais aussi dans les organisations religieuses (qui sont, par exception, des organisations sérieuses et fidèles à la cause ouvrière), un article défendant à leurs membres de travailler avec des collègues non organisés.

Plus près de nous en 1892; 



Les Diamantaires Français commençaient à s'organiser

Malgré la grogne cet article fut  maintenu fermement par tous les organisés,



1897 Journal "Le Radical"

En 1897 une très grande grève qui fera tache d huile dans tous le métier en Europe, se déclara
a cause d'un conflit avec une maison de joaillerie, la maison Asscher.(la maison qui tailla le Cullinan) Les organisations proclamèrent la grève contre ce patron et après un certain temps, elles eurent gain de cause.(Voir pour Asscher un texte en fin d article)


Dans le journal le Temps de 1897, on ne parle que d 'Anvers et Amsterdam, mais les diamantaires français observent.
la Société des joailliers, qui connaît depuis sept ans l'existence de l'article, s'occupa elle aussi de la question et exigea que l'organisation des diamantaires enlevât l'article de ses statuts.
Le but des joailliers était clair. Il y a, depuis le commencement de la guerre sud-africaine, un terrible malaise dans \n joaillerie parce que la plus grande partie de matière première doit venir de Kimberley, où on ne peut travailler depuis longtemps que très irrégulièrement. Le chômage et par conséquent la misère ont été terribles parmi les ouvriers et c'est ce moment qui a paru propice aux patrons pour écraser l'organisation ouvrière.La Fédération patronale des diamantaires tint une réunion dans le palais de l'industrie, où 400 membres étaient présents, et, après un débat solennel, on vota sur la revendication des joailliers. 491 voix furent pour et 3.275 contre.

Les patrons joailliers avaient déclaré que, si les organisations refusaient d'accéder à leurs ordres, ils ne donneraient d'ouvrage qu'après avoir obtenu satisfaction. On avait donc à attendre un lockout général : c'est ce qui arriva. Les joailliers le votèrent, mais ils résolurent de ne publier cette résolution qu'après quelques temps, lorsque l'ouvrage en cours serait fini.Mais les organisations ouvrières prirent l'offensive et le 2 janvier,' à midi, toutes les organisations proclamaient la grève pour tous les ouvriers travaillant pour des membres de la société des joailliers, c'est-à-dire presque tous les patrons diamantaires d'Amsterdam, il y a 700 (sur 8 à 900) ouvriers diamantaires, qui sont dans la rue.



En 1899 le "Petit Parisien" observe que des grèves sont en cours en France

Par suite des chômages terribles qu'ils ont derrière eux, les caisses des organisations sont presque vides, mais la résolution farouche de garder debout l'organisation merveilleuse qu'ils ont fondée et soutenue pendant 8 ans, anime les ouvriers.
La plupart de ces ouvriers sont des juifs; il y a un syndicat religieux de juifs, un de catholiques et un de calvinistes, qui ont ensemble environ 1.500 membres ; le syndicat général, administré par des socialistes, compte 6.500 membres. Il n'y a environ que 1,000 diamantaires non organisés à Amsterdam, la plupart sont des gens qui ont été chassés de leurs organisations, et qui ne constituent aucun danger pour l'ensemble des ouvriers diamantaires. En 1895, les ouvriers diamantaires d' Amsterdam avaient soutenu une lutte de 4 mois, dont 16 semaines sans toucher un centime de secours.



En 1900 c'est dans la "Dépêche Tunisienne" qu' on peut trouver un article relatant la reprise des grèves.
En France personne ne prend garde.
Pourtant le jeune député Millerand fait accepter une loi du 30 mars 1900,  elle limite la journée de travail à dix heures soit 70 heures par semaine et en fixant l'application progressive sur un délai de quatre ans.
La limitation du temps de travail concerne pour la première fois toute la population.
Fonctionnant par paliers, la limitation horaire absolue est de onze heures par jour.
Par ailleurs, on s’oriente vers une réglementation du travail qui n’est plus unilatérale mais qui inclut les syndicats dans les négociations.
Millerand a l extrême gauche au début de sa carrière finira président du conseil, à droite



1903, pourtant , Le Petit Parisien fait état d une grève des bijoutiers d'art? Les bijoutiers d'art par exemple en 1907, des noms très intéressants





La revue socialiste de 1905 nous rappelle que les Belges se manifestent encore.


L intransigeant de 1905 montre que les Français sont toujours dans la contestation


Mais en 1906, le patronat n'applique rien , les diamantaires s'impatientent alors  que l'ensemble des salariés va bénéficier d'un progrès considérable pour l'époque:
la loi institue pour la première fois un jour de repos hebdomadaire obligatoire, le dimanche.




A saint Claude dans le jura , la taille de diamant était a l instar de l horlogerie une industrie idéale  car les ouvriers pouvaient travailler les mois d hiver chez eux, avant l'électricité , la force motrice était l'eau, les diamantaires étaient situés près des cours d eau à fort débit car les meules demandaient beaucoup d'énergie alors que les lapidaires se situaient au bord de rivières a plus faible débit. Mais cette industrie isolait l ouvrier qui se trouvait a la merci du patron.

Des coopératives de diamantaires se développèrent à Saint Claude





Saint Claude Jura coopérative des diamantaires


1906 les ouvriers de Saint Claude vont tenir une grève de huit mois, la ville est en état de siège, c'est une petite ville mais 400 gendarmes y sont envoyés. Les grevistes sont explusés de la Bourse du travail« Henri Ponard s’adresse aux ouvriers : “On nous chasse ? Possédons nos locaux !” C’est ainsi que naît l’idée de la maison du peuple, qui sera finalement inaugurée en 1910 », 





Alors arrive 1907 et des grèves très importantes:le journal "Les temps Nouveaux " l expliquent si bien ....

LES GRÈVES PARIS   Dans la Bijouterie. - Les ouvriers de la bijouterie-imitation et petit bronze, réclament la journée de 9 heures et 50 0/0 d'augmentation sur les heures supplémentaires. Les syndicats patronaux ayant refusé d'entrer en pourparlers avec le syndicat ouvrier, la grève a été déclarée dans cette spécialité de la bijouterie.
Mais, à l'exemple des ouvriers gainiers, qui vinrent à bout des résistances patronales en déclarant la grève par maison, au lieu d'une grève généralisée à toutes les maisons ; les bijoutiers emploient la même tactique, et déjà des résultats favorables sont obtenus.
A mesure qu'une maison cède, le travail reprend, et la mise-bas s'opère dans une autre.
Cette tactique de grève, qui donne actuellement d'excellents résultats, se heurtera certainement un jour contre la coalition patronale.
Lorsque les maisons continuant à travailler, consentiront à exécuter les commandes des maisons frappées par la grève, cette méthode n'aura plus autant d'efficacité, mais, en ce moment, elle est féconde en résultats, et les bijoutiers s'y tiennent.




En France, dès 1890, les manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de défiler en portant à la boutonnière un triangle rouge quelques années plus tard remplacé par une églantine puis en 1907 c'est le Muguet qui est choisi
.



Mars 1907, on tirait encore sur les grévistes  cette époque et si ce n est un joaillier, c'est un docker que l on enterre tombé d une balle dans la tête lors de manifestation.


1907 les  horlogers se joignent aux mouvements vous pouvez voir sur cette carte postale d un atelier qui fabrique des boites  de montre qu'il y a femmes et enfants  au travail


1907 le mouvement grandit


La grève des horlogers


1907 statistiques gouvernementales, les grèves des métaux fin  augmentation de 1Frs pour les hommes et de 25 à 40 centimes pour les femmes



Ce fut quand même  la profession des métaux fins  qui  eut le plus gros pourcentage de grévistes


Vint le 1 er mai 1907 avec la revendication des 8 heures de travail







Mais il faudra attendre 1919 pour que la durée légale du travail soit fixée à 8 heures par jour à raison de 6 jours par semaine, soit 48 heures hebdomadaire.  Fixée ne veut pas dire appliquée

Il n'y eut pas que Nemours, Paris, Saint Claude a accueillir des diamantaires par exemple en 1921 dans l'Univers Israélite
La taillerie de diamants Asscher.
Vendredi dernier, comme nous annoncions la promotion de M. Joseph Asscher dans la Légion d'honneur, le nouvel officier inaugurait, avec son frère M. Louis Asscher, la taillerie de diamants qu'ils ont créée à Versailles. Les journaux ont longuement parlé de cette inauguration, à laquelle assistaient le ministre du Travail et de nombreuses personnalités du monde politique et commercial. M. le grand-rabbin de France était parmi les invités.
Nous n'avons pas la prétention d'ajouter à la propagande de la grande presse. Disons cependant qu'à côté des discours officiels, le chéhéhéyanou de M. le grand-rabbin n'eût pas été déplacé. L'industrie que MM. Asscher introduisent en France est florissante à Amsterdam et à Anvers ; elle y a dû en grande partie son essor et sa prospérité aux juifs, à ceux d'Espagne depuis la fin du XVIe siècle, à ceux de Pologne depuis la fin du XIXe siècle. Spinoza, s'il ne taillait pas des diamants, polissait des verres. Si un nouveau Spinoza pouvait sortir de Versailles !
Zangwill a remarqué que ce trait de la vie de Spinoza « le mettait de pair avec les grands rabbis du Talmud », qui tenaient aussi à gagner leur vie par un travail manuel. Ce qui apparenterait plutôt MM. Asscher avec le judaïsme, c'est leur souci d'assurer à leurs ouvriers le confort, l'agrément et comme la joie du travail. Cette préoccupation philanthropique est la meilleure des propagandes pour la question sociale. et pour la question juive.
Il y a quelques semaines, un professeur de l'Université de Leyde a fait une conférence sur le péril juif, au grand scandale du public néerlandais, pour qui l'antisémitisme est un produit inconnu. Un membre de la communauté israélite d'Amsterdam, M. Asscher - sans doute un parent de nos diamantaires — a lancé un défi au professeur ; les arguments ne lui manqueront pas, pris dans la plus récente actualité.
A ce sujet je vous conseille de visiter le site de Monsieur Eric Hamers Son arrière-grand-père, Adrianus Hamers, venu de Hollande en 1898, a formé le personnel de ce qui était alors, à Versailles, la plus importante taillerie de diamants de France.

Dans "l'Echo Annamite" de 1926 au mois de décembre



1927  La "Révolution  Prolétarienne




15-06-1927 la nouvelle revue socialiste 106 jours de grève a Saint Claude
Saint Claude dans le Jura fut un grand centre pour les industries lapidaires et diamantaires


1936 Revue des pères de la compagnie de Jésus, une certaine différence de vue avec la photo suivante


1936 dans l humanité


1936 "Le populaire" la grève des diamantaires est terminé


En 1936, le Front Populaire vote les 40 heures hebdomadaires. Le temps de travail dans la plupart des pays industrialisés descend jusqu'à environ 40 heures après la seconde guerre mondiale Ce n'est cependant qu'en 1978 que le temps de travail hebdomadaire effectif des ouvriers atteindra ce niveau. Ainsi, en France, dans les années 50 et 60 alors que la durée légale est de 40 heures, les durées effectives moyennes oscillent entre 45 et 46 heures hebdomadaires.


Albert Leon dans le "livre de l outil"

Je profite de cet article pour rendre hommage a Mr Albert Leon qui m'a précédé à la Présidence de la FNAMAC pendant plus de 30 ans , il était diamantaire et dut affronter de nombreuses épreuves dans sa vie.

*https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/cartier-des-ouvriers-en-greve-manifestent-rue-de-la-paix-a-paris_1292257.html

Abraham Asscher (Amsterdam, 19 septembre 1880 – 2 mai 1950) était un Néerlandais, diamantaire et homme politique, qui, au cours de la Seconde Guerre mondiale, a été l'un des deux présidents du Conseil juif d'Amsterdam.
Son père et son frère avaient à Amsterdam une entreprise de diamants ; par la suite Asscher en devint directeur et sa firme jouissait d'une notoriété mondiale, en particulier pour s'être occupée de tailler le Cullinan, le plus grand diamant qui ait jamais été trouvé.

En 1917, Asscher devint pour le Parti libéral membre des États provinciaux de Hollande-Septentrionale. De plus, il était actif dans de nombreuses organisations et associations juives, au point que pendant plusieurs années, il présida le Comité spécial pour les intérêts juifs particuliers.
En 1941, Asscher et David Cohen furent désignés par les occupants allemands pour présider le Conseil juif d'Amsterdam. C'est ainsi que – bien involontairement – ils jouèrent un rôle dans la déportation de nombreux juifs néerlandais. En septembre 1943, d'ailleurs, tous deux furent à leur tour déportés et Asscher se retrouva au camp de concentration de Bergen-Belsen, mais il put en revenir vivant. Après la guerre, Asscher et Cohen furent accusés par un jury d'honneur juif d'avoir contribué par leur adhésion à ce qui était arrivé aux Juifs néerlandais et il leur fut interdit à jamais d'exercer une activité dans une organisation juive. Asscher entra dans une telle colère qu'il renonça à être membre de la communauté juive. Une des conséquences est qu'il n'a pas voulu être enterré au cimetière juif de Muiderberg, mais au cimetière de Zorgvlied à Amsterdam.

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