dimanche 19 août 2012

BIJOUX, Les années 40 à 50:

Cliquer sur toutes les photos pour agrandir

Montre bracelet de dame diamants, de forme ronde, le cadran doré à chiffres arabes et index peints rehaussé d'une ligne de douze diamants ronds taille brillant, le bracelet en maille tubogaz monture en or jaune, poinçons français 


1940, la guerre. 

Guerre larvée au début, la bijouterie va être « saignée » nombre de professionnels sont juifs, et vont devoir fuir, mais beaucoup d’entre eux ne reviendront pas.
Le petit peuple va souffrir, mais certains commerces, certains producteurs, industriels, le monde artistique, vont suivre l’exemple du « bon Maréchal » qui va les pousser à la collaboration et leur permettre de vivre au mieux cette guerre.
Certains ne se sont pas beaucoup fait pousser, ils ont plutôt tiré la couverture à eux, d'autres comme Ostertag furent aryanisés (alors qu'il n'était pas juif) et ne revinrent pas, Van Cleef et Arpels sous la direction de Renée Rachel Puissant/ Van Cleef ont pris les devants et organisèrent une fausse aryanisation sauvant ainsi la maison, pendant que les Arpels avaient fui aux Etats-Unis comme quelques autres. Là aussi La famille Van Cleef vit sa seule héritière disparaître en 1942. Suzanne Belperron fit de même avec l'entreprise de son ami Hertz, mais elle resta en France, se rebella et entra dans la résistance.





La bijouterie "Catherine Philomène" mit en vente récemment ce beau collier de 1940 en or rose, typique de l'époque

Mais la plupart des grands, étant tous de souche « aryenne » continuèrent à produire et s’en sont très bien sortis.
Les clients ? Une très haute bourgeoisie qui a bien vécu, peut-être moins bien à la fin de la guerre, mais quand même, Paris était le paradis des plaisirs pour les allemands ou les italiens, une espèce de lupanar. Treize bordels parisiens avaient été réservés pour les seuls soldats allemands, plus les cabarets (moulin rouge, Folies Bergères, le Tabarin, etc) et des loisirs de masse





Le célèbre flamant rose de la Duchesse de Windsor sous la direction artistique de Jeanne Toussaint, dessiné par Peter Lemarchand. La maison Cartier l’a donc livré en 1940.
La Duchesse n’a rien d’admirable, mais cet objet est magnifique. C’est le duc de Windsor qui aurait fourni plusieurs bijoux en sa possession pour fabriquer de joyau de 9 m/m5 de haut Rubis Saphirs Citrine diamants.





Montre Bracelet diamants, pierres de couleur de Sterlé 1940 avec un rubis cabochon émeraudes, diamants, sous le couvercle un cadran circulaire doré.

Il fallait bien que les gens vivent, qu’il y ait des naissances, des mariages, occupation ou pas !
D’autre part certains français achetaient des bijoux qui devenaient les symboles de leur réussite rapide grâce à la collaboration ou au marché noir, et les BOF (beurre œufs, fromages) firent vivre nos grands joailliers parisiens, la haute bourgeoisie patronale de toute l'Europe collaboratrice s'enrichit car les premières années ne sont pas difficiles au contraire, donc elle achète des bijoux.
Un jour peut être connaîtrons nous l'importance de la production pendant les années de guerre.
Il serait possible et très simple de le savoir en consultant les chiffres de la garantie française, mais l'administration le communiquera-t-elle ?





Bracelet articulé avec une citrine ronde pesant environ 195,00 carats, signé Flato, New York, Los Angeles.1940

Un style se créa, en utilisant de l'or rose presque rouge, car on utilisait plus de cuivre pour l'alliage.  Il y eut une certaine difficulté pour les bijoutiers à s’approvisionner en métaux précieux, le platine était réservé pour l'armée, l’or fut contingenté, les artisans pouvaient travailler à façon et de fait beaucoup de bijoux ont été fondus pour en refaire d'autres.
Les bijoutiers apprirent vite à faire des bijoux qui faisaient de l'effet tout en étant fabriqués avec de fine plaque d’or qui étaient bâtées ou moulurées.




Bague "40" en or rose et platine sertie de 4 diamants épaulés de corindons synthétiques.

(Je vous rappelle que l'appellation Rubis de synthèse ou synthétique ou reconstitué est interdite de par la loi française et la réglementation internationale il doit être clairement écrit "corindon synthétique").

Auguste Verneuil réussit en 1902 à produire un corindon synthétique par fusion de poudre d'oxyde d'aluminium avec un colorant rouge. C'est vraiment en 1940 avec la fin de l'approvisionnement en pierres précieuses d'Asie, que le corindon synthétique se développa, mais sa couleur bonbon sucé le fait identifier rapidement.
Vous verrez dans cet article des extraits de journaux de mode, cette mode simple, était assez masculine, épaules rembourrées et géométriques, une révolution avec des jupes courtes pour économiser le tissu, on bricole , on prend les vieux manteaux, on les « retourne » pour se resservir du tissus , mais sur les revers on met des broches importantes avec des aiguës marines, des citrines, des pierres qui permettent de faire du volume, car les routes de l'Asie sont coupées par la guerre et l'approvisionnement ne peut plus se faire, en revanche le brésil fournit les citrines, les aigues marines, des topazes, des tourmalines.




Belle broche platine de Boucheron 1940, le platine se faisait rare.

A moins de pouvoir accéder aux archives des grands bijoutiers, il est difficile de dater les bijoux des années 1940 à 1950, curieusement tous les bijoux datent ou de 1940 ou de 1950, la plupart des maisons ne voulant pas montrer qu’elles étaient restées ouvertes pendant l'occupation, et pourtant je trouve que ce fut une période riche et créative.
Ce n’est que depuis peu de temps que les auctioneers ou salle des ventes donnent des dates dans cette décennie de production.
D’abord les vendeurs ont gardé les factures et les montrent aux commissaires-priseurs, puisque c’est anonyme, à conditions que cela reste secret, les grandes maisons retrouvent comme par hasard leurs cahiers de fabrication, et les archives photographiques sortent petit à petit.



Parure en or jaune, or rose des années 40 vendue par la maison Bonham's



Cette belle rose avec les pétales en ivoire sculpté, feuille de corail sculpté, émail noir, diamants ronds est donnée par Christie's comme datant de 1940. Ce n'est pas le style de l'époque, mais avec le N° puisque le bijou est signé Cartier, l'auctioneer a dû vérifier. C'est une belle broche classique qui n'a pas d'âge ou d'époque.



Ce bracelet est daté par la Maison Miller (233 rue faubourg saint honoré Paris) en 1941, ces volutes sont bien du style de l'époque des années 1940, en revanche la technique des plaques et charnières en dessous du bracelet est plutôt dix- neuvième. Les pierres sont des corindons synthétiques de couleur rose/rouge.



Bracelet "Belle Hélène" en double rang de tubogaz d'or jaune, centré de deux boucles d'or jaune lisse ponctuées l'une de diamants, l'autre de rubis. Signé, Van Cleef et Arpels numéroté. Vers 1940. 
Créativité, prenons l'exemple de Van Cleef et Arpels, maison que j’ai étudiée de plus près que d’autres, en 1939 et 1940 certains Arpels partent aux Etats unis, Esther Van Cleef et Jacques Arpels partent à Cannes dans le sud de la France ou ils ont une succursale. Renée Rachel Puissant Van Cleef, la fille d'Alfred Van Cleef le fondateur décédé en 1938, va suivre la débâcle et échoue à Vichy ou elle a une succursale, mais en 1940 elle licencie (sans que personne ne sache pourquoi) René Sim Lacaze leur grand dessinateur créateur.

L’assureur de VCA, monsieur De Leseleuc est choisi par le premier administrateur de l'aryanisation et doit remettre en route l'équipe de vente et production, et il choisit René Robert un joaillier connu des années 30, qui finalement à la direction artistique va s’avérer très créatif, en témoigne la fameuse fourragère ou de belles broches naturalistes, il est tombé dans l'oubli, mais lui aussi a contribué à la pérennité de la maison.
Qu’est-il devenu après-guerre ? voir: http://richardjeanjacques.blogspot.fr/2015/10/rene-robert_22.html






Orné au centre d'une aigue-marine rectangulaire encadrée de six petits diamants ronds, monture en or et platine, exemple typique de travail des années 1940,
L'utilisation d'une aigue marine, les volutes, les plissés, un travail de plaques avec un très beau bâté.



Une datation certaine pour cette publicité de bijoux présentés par la bijouterie Dusausoy (qui fit beaucoup de publicités pendant la guerre) Cette page est passée dans la revue "Art et Mode" en 1941



Autre exemple de bague typique des années 40, modèle de la maison Mauboussin en 1941.

Les catalogues de bijoux de 1940 sont marqués par le triomphe des motifs floraux, mais à la fin de la décennie et dans les années 50 s’imposeront les thèmes abstraits, inspirés par les tendances nouvelles de l'art. Les meubles vont changer, l’architecture va exploser, même les voitures ! Une Starliner de Studebaker dessinée par Raymond Loewy n’a plus rien a voir avec les talbot ou les Rosengart d'avant-guerre.

Poudrier Van Cleef et Arpels de 1941

Broche nœud stylisé avec diamants, topaze de formes fantaisies et taille émeraudes fabriquée en 1941 par J.E. CALDWELL & CO   



1941 deux broches oiseaux or et diamants sur cabochons d'émeraude



Sur une base de bracelet "Ludo"(louis Arpels), des motifs incurvés avec des motifs courbes en relief entièrement sertis de diamants, des diamants sur les petites mailles carrées du bracelet, monté sur platine, signé Van Cleef et Arpels de New York 18 cm de long.



Belle photographie d'un bracelet "Belle Helene " (certainement pour rendre hommage à la belle Hélène Arpels) par la maison Christies". 
Modèle de Van Cleef et Arpels, double rang de tubogaz d'or jaune, centré de deux boucles d'or jaune lisse, ponctuées l'une de diamants, l'autre de rubis.1941



Bien que je ne comprenne pas l'engouement de tous pour Line Vautrin, il faut reconnaitre l'importance de ses idées.
Broche en bronze doré de 8 cm de large, avec les inscriptions : Vive la Liberté, a bas la bureaucratie, ni morts ni vifs, ils sont multiples, Anonymes, négatifs et régressifs. Bijou de 1941 vente par Christie's



Collier avec une médaille à l'effigie de Sainte Foi, martyre chrétienne, en bronze doré, par Line Vautrin



Broche or et diamants de Van Cleef & Arpels 1941 un ruban d'or avec des diamants en serti étoilé, de même que sur les boules sont des diamants en sertis étoilés.



Publicité de Van Cleef & Arpels dans la revue Art et Mode de 1942


Autre publicité dans la même revue en 1942

Je vous recommande de visiter le site des éditions Jalou (journal "l'officiel" et "l'Art et Mode")




Aux Etats Unis, d'autres inspirations, par exemple cette bague en argent avec une boule d'or fondue, de BERTOIA



A une époque où se produisait des bijoux importants, volumineux, un peu "lourd" parfois, Van Cleef et Arpels en 1942 réalise cette broche nœud en résille d'or, d'une grande légèreté, avec 5 petits diamants.

Représentant un oiseau dans une cage, le corps fait d'une émeraude cabochon, la tête ornée d'un saphir cabochon, le bec souligné d'un diamant baguette, les ailes pavées de diamants ronds et la queue rehaussée d'un diamant triangle et de diamants ronds, monture en or et platine, Signé Cartier Paris

Cartier crée des bijoux reproduisant des oiseaux en cage (1942) pour évoquer l'occupation, ces oiseaux verront la porte de leur cage s’ouvrir en 1944 et l’oiseau sera prêt a sortir de sa cage, un jeune coq (thème déjà abordé en 1870 et 1914) aux allures fières et bravaches symbolisera la résistance.
Certains ont écrit que les colliers "tuyau à gaz" rappelaient les connexions flexibles des masques à gaz, 



Mais le « passe partout » a été créé en 1939 !
Le tour du cou fait d'une maille souple à sections rectangulaires se dédoublant sur le devant, orné de deux clips amovibles de forme écusson pavés de diamants ronds en sertissures hexagonales, montures en or et platine, travail des années 1940, 34.0 cm., possibilité de porter les deux clips séparément ou en broche double clip vendu par Christie's





Publicité "Dusaussoy dans Art et mode de 1942



Journal l'Officiel 1942


Très beau dessin de Dusausoy dans l'Officiel 1942




Publicité de Van Cleef dans l'officiel en 1942


1942 VAN CLEEF & ARPELS :ENSEMBLE « FOUGÈRE » Grand clip et paire clips d'oreilles Diamants, or 18k (750) et platine (950) Signés et numérotés - Poinçon de maître
Vers 1942 Haut. Du clip : 7.5 cm - Pb. : 45 gr A diamond, gold and platinum clip and earrings, signed Van Cleef & Arpels  Revendu par la maison Aguttes





Porte-monnaie "Bourse" avec un couvercle à charnière placé au centre de la fleur. Fleur en rubis, diamant, cabochons de turquoises Van Cleef & Arpels 1942




1942 Grâce à la maison Sotheby's nous pouvons dater cette broche et ces boucles d'oreilles serties de diamants ronds et d'émeraudes rondes, signés Van Cleef et Arpels, or jaune et platine. Comme je l ai expliqué plus haut, il y a quelques temps les bijoux étaient datés de 1939/1940 ou 1950 et entre les deux, rien, les grandes maisons de vente maintenant sont un peu plus précises, elles vont aux sources historiques des fabricants, mais aussi grâce aux factures que les acheteurs avaient gardée.




Magnifique bracelet Tubogaz de 1942 http://www.lesauthentiques.com 


Cliquez sur toutes les photos pour agrandir
1942 Revue l'officiel publicité VCA sur ses bouquets de fleurs




1942 jolie broche de Van Cleef et Arpels



1942 Van Cleef & Arpels revue Arts et Mode





1942 Revue Arts et Mode, bracelet et collier" Passe Partout" de Van Cleef et Arpels




Ce fameux "passe partout" que Gaby Morlay arborait en soirée aux côtés de son amant Amédée Bussière (Préfet de police de Paris du 21 mai 1942 au 17 août 1944), un des organisateurs de la rafle du Vél d'hiver, ne pas oublier le principal organisateur René Bousquet et le colonel René Marty ami de Jacques Arpels : arrêté le 20 août 1944, révoqué le 25 mai 1945, jugé en juillet 1946 et condamné aux travaux forcés à perpétuité, à la confiscation de ses biens et à l'indignité nationale. Libéré en mars 1951, mort en 1953.



Prefet de Police Bussieres de mai 1942 au 17/8/1944



Bague de Harry Bertoia 1942 : Delina Bertoia Private Collection of Mark McDonald,


Bague Aiguë Marine de 1942

,


1942 : Broche fleur diamants de Cartier, et fleur stylisée avec saphirs taille coussin, rubis ovales pavé de diamants articulé, les feuilles à la base sont polies vif.


Montre en or et platine de Boucheron, 1942



Ce bracelet avec un fond de style tressé, est orné de petites fleurs en rubis ronds et diamants ronds, sur les bords sont sertis des petits rubis ronds, ce bracelet est de Van Cleef & Arpels New York en 1942




Bouquet de bouquets de fleurs de 1942 à 1946


Publicités de VCA en 1942 dans le journal Art et la mode




1943 Revue L'Art et la mode, reportage illustré sur les créations des grands bijoutiers parisiens : Boucheron Mellerio, Mauboussin, Van Cleef & Arpels




1943 bracelet rubis de Van Cleef et Arpels revue l'officiel





1943 première bague panthère de "Cartier" sous la direction artistique de Jeanne Toussaint 




1943 : Montre de dame, le bracelet grains de riz à cinq rangs est orné au centre d'un motif à double volute, en or, deux rangées de diamants entourant une ligne de corindons synthétiques rouges, sous ce couvercle une montre rectangulaire, mouvement mécanique cadran marqué Bucherer




 1943 Broche en forme de plume ponctuée de diamants taille ancienne, monture en or et platine longueur 8.5 cm. Signée Boucheron, Paris



1943 cette montre de forme rectangulaire, cadran champagne avec chiffres arabes, verre bombé formant loupe comme beaucoup de montres de cette époque, rubis calibrés, diamants ronds, beau bracelet articulé en maillons souples et bombés or et platine.



Collier cravate de Georges Fouquet
Orné au centre d'un nœud ajouré, serti de diamants ronds, le tour du cou fait d'une chaîne tubogaz, monture en or jaune et platine, travail des années 1940 à 1945. Signé G. Fouquet, no. 63241259 vendu par Christie's




L'"officiel " de 1943


1943 dans le journal l'Officiel



1943 : dans le journal l'Officiel



1943 : dans le journal l'Officiel



1943 Leroy dans l'Art et la mode




1943 belle broche de "Marchak" avec boule rubis



Ensemble de bijoux des années 1940 à 1945



1943 l 'Art et la mode couverture avec bracelet VCA



Tres belle broche Van Cleef et Arpels dans l'Officiel de 1943



Broche "Fourragère" de Van Cleef dans l'officiel de 1943


Noubliez pas de cliquer sur toutes les photos pour agrandir

1943 : Broche en or et platine, petit cactus en pot, le cactus est en corail cannelés, le pot de fleur en lapis lazuli, diamants tailles ancienne, signé CARTIER


1940 à 1945: Petite lanterne a porter sur un revers, avec clip, la flamme est un rubis facetté, à la base une petite montre Signée UTI





1943 : Croix en rubis sur un collier or jaune, au centre un motif juponné avec 8 diamants et un pavage de rubis en serti invisible la monture est en or jaune et platine la hauteur est de 8 cm , ce bijou avait été fabrique pour la maison Kirby Beard et a été revendu récemment par Christie's





1944 très beau bijou de Jean Chanteloup vraiment représentatif des années 1940 publicité dans l'Art et la Mode




Années 40 Bague rubis et diamants, monture en or et platine Signée Marchak Paris, no. 33175 Revendue par Christie's


Entre 1940 et 1945, broche de Alexander Calder (1898-1976) 
Argent martelé (15.3 x 8 cm.) 





Signé Patek Philippe & Co., Genève, réf. 605, fabriquée en 1944
Cal. 17'' 18 rubis, balance de compensation bimétallique, régulateur de col de cygne, cadran argenté mat en or chiffres romains, aiguilles en or stylisés, bague extérieure avec des noms en émail noir de 42 endroits du monde, boîtier, le cadran et le mouvement signé
44 mm. diam. Vendue par Christie's





1944 dans le journal l'Officiel : cliquer pour agrandir les photos


1942 à 1944 belle broche vendue par Pierre Bergé & associés


 

 1942 à 1944 Christie's signale ce travail de Cartier à Londres comme "années 40" je le crois plus tardif . Ce clip formant un ruban serti d'une ligne de petits saphirs ovales et calibrés entre deux lignes de diamants ronds taille brillant, monture en or et platine.



1944 : Formant un bracelet manchette, rigide, ouvrant, à charnière orné de motifs géométriques pavés de diamants ronds taille brillant, monture en or et platine



1944 : Orné de deux clips "détachables "pour porter sur un revers, en forme de fleur dont le pistil est serti de diamants ronds taille brillant, le bracelet formé de deux chaînes épis souples, le fermoir à boucle déployante, monture en or jaune, Signés Cartier Paris, 


Cette broche est conçue comme une plume articulée, sertie de 28 carats de diamants baguette pesant environ 4 carats, aurait été conçue par Verdura pour la maison Flato, années 1941 à 1945




Entre 1942 et 1945 : c'est un étui à cigarettes en or avec un décor rayonnant géométrique. Sur le couvercle une roulette fait en émail noir et rouge, boutons de lancement et d'arrêt de la roulette. Van cleef et Arpels Paris 8.9 cm de de long





Broche articulée saphirs et diamants entre 1942 et 1946, or jaune





Typique des années 40 cette montre de Dame, De forme rectangulaire à motifs incurvés et à rouleaux, le boîtier et les attaches sertis de petits diamants et rubis calibrés, le bracelet fait d'une double chaîne serpent, mouvement mécanique



1944 dans l'Officiel :





Bracelet des années 1942 à 1945, bijoux a combinaison multiple, deux "clips" en motifs enroulés qui peuvent être portés en broche ou se fixer sur la base bracelet ; environ 4 carats de rubis et 2 carats 50 de diamants. Ce beau bijou non signé est en vente à la maison Miller rue du Fg St Honoré a Paris.







1944


1944



Quatre boutons en bronze doré de Line Vautrin avec les légendes ;
"Plat comme la galette, haut comme la tour, maigre comme un clou, long comme la girafe" vers 1943-1944



Cliquez pour agrandir :1945 dans la revue Art et la Mode




Une broche en or 14k rétro, vers 1945 Une broche 14k bicolore vers 1945 Et une paire de clips d'oreilles 14k d'or, vers 1945   Broches signées Cartier clips d'oreille signé Tiffany & Co. Vendus par la maison Christie's




Bague en diamants. En forme de dôme ciselé de cônes terminés par des diamants sertis sur platine, le centre orné d'un diamant rond taille ancienne plus important, la monture godronnée ceinturée de petits diamants, monture en or rose et platine, années 40




Fin 1945 revue l'Officiel


1945 Revue L'Officiel, n'oubliez pas de cliquer sur les photos pour agrandir



1945 Revue L'art et la mode




Broche conçue comme une rosette de rubans roulés, Pavage de rubis calibrés et 12 carats 25 de diamants

La maison Sotheby's notait au sujet de cette broche provenant de la vente und Taxis Thurn.
Pour plus de 500 ans à travers l'Europe, le nom de la famille Thurn und Taxis a été synonyme d'élégance, de l'état, et la grandeur. Leur montée en puissance a commencé avec la mise en place d'un réseau postal efficace au service des domaines en expansion de l'Empire romain à travers l'Europe continentale. Bien qu'initialement l'Italie du Nord, ils ont consolidé leur pouvoir sur leur passage à Bruxelles, près du siège de l'Empire. À partir de 1517, le titre impérial héréditaire des Postes de l'empereur du Saint Empire romain est devenu un droit d'aînesse de la famille von Taxis, et pendant le règne de Charles V au XVIe siècle, Johannes Baptista von Taxis favorisé leur stature en créant un service postal dédié à la militaire. Le nom de famille a été changé à von Thurn und Taxis en 1650 par l'autorisation de Philippe IV d'Espagne et de l'empereur Ferdinand II. Les membres de la famille Thurn und Taxis est devenu de plus en plus indispensable pour les empereurs, devenant proches conseillers et éventuellement gagner le titre de prince du Saint Empire romain. Shifting vents politiques forcé la famille à déménager leur base à la Bavière et l'ancienne abbaye de Saint-Emmeram château, situé au confluent du Danube et de rivières Regen. Leur domination des routes postales à travers l'Europe s'est poursuivie avec la famille atteindre la hauteur de leur richesse et de prestige dans le milieu du 18e siècle.
En 1992, après la mort de son mari, Johannes, le 11 e prince von Thurn und Taxis, la princesse Gloria commandé Sotheby aux enchères à Genève un certain nombre de pièces de la collection royale de la famille de l'argent, des bijoux et tabatières. La vente a représenté l'une des plus impressionnantes collections de bijoux aristocratiques jamais accumulés et chercher 23,2 millions de dollars. 




La maison Sotheby's a daté ces boucles d'oreille de 1945




1945 Revue L'Art et la mode



 1945 Broche ornée d'un oiseau perché, le corps en lapis lazuli, l'aile en corail, la tête pavée de petits diamants taillés en roses, l'oeil fait d'un petit saphir cabochon, souligné de l'inscription "1946 will be better", monture en or et platine. Signée Cartier Paris, no. 09295
Ce type de broche est à rapprocher des broches "oiseau en cage" (1942-1943) et "oiseau libéré" (1944) qui symbolisaient l'Occupation puis la Libération 



Ensemble 1945

Cliquez sur toutes les photos pour les agrandir
Un bel exemple de bijoux patriotique de 1945, cette petite jeep américaine en broche de chez Mauboussin.



Clip de corsage Mellerio 1950 or jaune


Je trouve que ce bijou est a rapprocher du précédent, dans l'esprit du dessin
C'est une bague que les experts de chez Pierre Bergé datent des années 1940, ou la maison Boivin n'a pas d'archives, où ?????
Un diamant de 1 carat et un autre de 2 carats, bague de René Boivin :



Ce sont des clips de corsage de Suzanne Belperron, indiqués comme datant des années 1940, Suzanne fut une femme très courageuse, puisqu'elle organisa elle aussi l'aryanisation de l'entreprise de Bernard Hertz avec qui elle travaillait, pour le sauver et sauver son entreprise, pour mieux comprendre voir ce texte sur Wikipédia: cela permet mieux de comprendre cette époque horrible pour notre métier.


Seconde guerre mondiale : la maison Herz prise dans la tourmente
Au début de l’Occupation, Bernard Herz, d’origine juive, est interrogé à plusieurs reprises. Une première fois, grâce à l’intervention de sa grande amie Rika Radifé, l’épouse de l’acteur Harry Baur, Suzanne Belperron parvient à le sauver de la Gestapo

Suite aux lois antisémites prises par le Régime de Vichy, afin d’en assurer la pérennité, elle prend les rênes de la maison Bernard Herz, à partir de novembre 1940.

A la demande de Bernard Herz, suite à sa première arrestation, Suzanne Belperron fait enregistrer le 23 janvier 1941 au registre du commerce une société à responsabilité limitée, sous l’enseigne Suzanne Belperron SARL au capital est de 700 000 francs. Elle a un associé, Henri Guiberteau. Son ami Marcel Coard l’aide et lui prête les fonds nécessaires pour la transaction. Sachant que l’avenir de la maison repose exclusivement sur ses épaules, Suzanne Belperron ne cesse de créer durant la guerre, en dépit des difficultés d’approvisionnement des matières nécessaires à la réalisation de ses bijoux.

Le 2 novembre 1942, Suzanne Belperron et Bernard Herz sont arrêtés par la Gestapo, suite à une lettre de dénonciation, et conduits avenue Foch, pour être interrogés. Bernard Herz est aussitôt conduit au Camp de Drancy où il restera jusqu’au 2 septembre 1943, date à laquelle il fût déporté par le convoi no 59 vers le camp d’extermination d'Auschwitz en Pologne. Quant à Suzanne Belperron, elle fut sommée par la Gestapo de fournir des documents officiels et d’apporter la preuve de ses origines et la religion de sa famille

Durant les hostilités, Suzanne rejoint la Résistance. Plus tard, un de ses proches, le grand résistant et romancier André Chamson, reçu en 1956 à l’Académie française, la sollicitera pour la création de son épée.

L’après-guerre, création de Herz-Belperron.
Dans sa dernière lettre envoyée du camp de Drancy le 21 février 1943, Bernard Herz (1877-1943) confie à Suzanne Belperron son entreprise, son testament et les intérêts ses enfants, Aline et Jean. Le 11 juin 1946, Jean, le fils de Bernard Herz, prisonnier de guerre, est enfin libéré et regagne Paris Selon les dernières volontés de son père, ce dernier retrouve une place, à égalité de parts. Ensemble, ils créent une nouvelle société du nom Jean Herz-Suzanne Belperron SARL. Suzanne Belperron quitte la butte Montmartre début 1945 pour s’installer dans un immeuble néo-classique, au 14 de la rue d’Aumale, à quelques pas des salons de réception de la maison Herz-Belperron


1945 : Petit etui en or de forme rectangulaire. Le couvercle à damier est rehaussé de saphirs carrés dans un quadrillage. Numéroté 63364. Poids : 29,5 g 



Très beau bracelet rigide ouvrant asymétrique en or rose godronné et platine, les extrémités ornées de deux rouleaux, sertis de diamants taille brillant (TA) et de cabochons de rubis calibrés à pans russes. 
La maison Tajan le donne comme étant des années 1940.




1946" l'Art et la mode", cliquer sur les photos



1946 datée et vendue par Bonham's


Bague vendue par Christie's qui la date de 1946, il y a une idée dans ce modèle qui pourrait être développée.




1946 Broche aux pétales réversibles de "Cartier"




VACHERON CONSTANTIN. Rare et inhabituel d'une dame MONTRE 18K Bracelet signé Vacheron Constantin, Genève, fabriquée en 1946 .


Poudrier en bronze doré, doublé d'un miroir
Signé Line Vautrin au revers et portant l'inscription L'Anémone et l'ancolie ont poussé Dans le jardin Ou dort La mélancolie Entre l'amour Et le dédain


 

1946 Paris et New York
Reprenant un peu le "Passe partout" un double serpent en tubogaz, un motif rond qui fait office de fermoir centre concave, au centre de ce motif une demie boule sertie de diamants (4,00carats) qui soutient un gland d'or. Van Cleef et Arpels fabriqué en France mais vendu a Paris et à New York.





1946



1946:  Collection of Dimitri Levas
ART SMITH   chez Sotheby’s, "LAVA" bracelet cuivre patiné et laiton 





Dans l Art et la Mode de 1946 modèle de VCA, Balmain, Maggy Rouff, Carven, Worth, Carpentier, Molyneux, Bruyere!!




Montre en Platine de Patek Philippe, courbe et rectangulaire, le mouvement est de 1942 et le boitier de 1947



1947 Paire de broche avec 12 diamants chaque taille brillant or 750/1000°, signé et monté par Van Cleef & Arpels


1947: Motif de collier avec tubogaz  or 750/1000°, créé par Mauboussin



1947: Journal l'Officiel



1947: Très belle broche "oiseaux" de Van Cleef & Arpels


Necessaire du soir fabriqué par Cartier Paris en 1947à l'intérieur est inscrit : Wallis d'Edward 1947

Ces deux personnes très fréquentées, mais peu fréquentables, vécurent dans un très bel hotel particulier en France, dans le bois de Boulogne.

Le gouvernement français l'exempta du paiement de l'impôt sur le revenu et le couple était autorisé à acheter des biens détaxés à l'ambassade britannique et à l'intendant militaire, il parait qu'ils faisaient partie du beau monde certains disent qu'ils payaient un loyer ridicule pour cet hôtel particulier, Jean Descars a écrit qu'ils avaient un bail de 50 dollars par an. Que ces gens aient dépensé beaucoup en bijoux, tant mieux, mais de là à les admirer a grands coups de propos dithyrambiques, c'est indécent.

En 1997 c'est Al Fayed qui vivait dans leur hotel de Paris, appartenant à la Ville de Paris.




1947 Boivin. Très belle broche "Digitale" Tourmalines roses et émeraudes : au dos est inscrit : septembre 1949 JANV.29-1950 et unecitation de Jean Giraudoux, Ondine, 1939 : Ma solitude commence a deux pas de toi.



4 petites broches en forme d'étoile avec citrines cabochon, signés Van Cleef & Arpels 1947. 3 clips en forme d'étoiles, saphirs jaunes forme ovale, émeraude cabochon, diamants, signés VCA 1948.



1947 le bracelet, qui s'étend sur la totalité de l'avant bras, Formé à la Cooper Union, Art Smith, un Afro-Américain, a ouvert sa première boutique sur rue Cornelia dans Greenwich Village en 1946. L'un des principaux bijoutiers modernistes du milieu du XXe siècle, Smith était aussi un partisan actif des noirs et des droits civiques pour les gay, un passionné de jazz.




1947/1949: Entièrement flexible, composé de maillons ornés de disques ponctués de boules d'or, 20 cm., monture en or jaune et platine, poinçons français, vers 1947-1949,
 


1948 l'Officiel


1948


1948 Van Cleef & Arpels




1948 : Le corps en or jaune ciselé, les plumes et la queue serties de diamants, La crête ornée de rubis, l'oeil  en émeraude cabochon Signé Cartier Paris, no. 08266





1949 :  Fabrication Bry (l'Aryanisateur de Van Cleef et Arpels) rue de la paix vente de la maison Tajan



1949 :  Le tour de cou formé d'une torque en fil d'or torsadé retenant deux clips amovibles en forme de fleurs articulées pavées de diamants, collier en or jaune, les clips en platine



1949 L'Officiel


1949 Revue l'Officiel Boucheron


1950 : Clip de corsage en or jaune et platine. Signé Mellerio dits Meller 
Formé d'un anneau trapézoïdal à doucine, agrafes et cylindre sertis de diamants taillés à l'ancienne, deux d'entre eux plus importants. Poids des deux diamants : env. 1,6 et 1

1950 vendu par Bonham's

1950  Broche de Suzanne Belperron: Figurant une corne d'abondance stylisée en or jaune sertie d'émeraudes cabochons et de diamants taille ancienne retenant en pampille un diamant ovale de taille ancienne de couleur jaune pâle pesant 32.80 carats.


Bracelet  diamants de  1950

Merci à Christie's, Sotheby's, Tajan, Boucheron, Drouot, Bonham's, mes amis antiquaires, Mais aussi Guy Augustin Marie Jean de Pérusse des Cars dit Guy des Cars les Editions Jalou, pour leurs merveilleux travaux de recherches et de publication. (Malheureusement le site des archives a disparu)


lundi 6 août 2012

l'extraordinaire histoire de la maison Clerc Paris, la maison de Neuilly pendant la guerre


Dans les articles précédents, voir :

J’avais expliqué comment le fils et la femme du fondateur de la maison Clerc avaient, au dire du dossier de la Treuhand, organisé une liquidation au profit de Monsieur Liebman afin de déshériter  Paul Clerc.
J’avais expliqué aussi comment Monsieur Liebman avait quitté la France au début de la guerre pour se réfugier avec sa famille  aux Etats Unis.
Les biens de monsieur Liebman ayant été Aryanisés, la maison de Monsieur Liebman au 31 boulevard de la Saussaye à Neuilly, avait été occupé un temps par la maîtresse italienne de Monsieur Liebman.(interrogatoire de Laure Dissard le 31/8/1948)



Puis elle avait été mise en location par l administrateur de l Aryanisation Mr Armand Biney en mai 1942




Source dossier d’aryanisation et livre « une Reine de l occupation de Gilbert Joseph chez Albin Michel. Livre de 70 pages merveilleusement renseigné . Gilbert Joseph  ecrit "Armand Binet" je crois préférable l orthographe  d’"Armand Biney" du dossier d’Aryanisation.
Pendant un temps, la Kommandantur de Courbevoie voulait réquisitionner cet Hotel particulier à moins qu’il ne soit loué à Mr Kleinknecht qui était un de leurs agent, point important, la durée du bail était conditionnée par l occupation allemande en France.
Ce Monsieur Kleinknecht était un banquier Allemand (et un agent de l Abwer), il avait épousé une française , (voir en fin d’article, un court compte rendu sur la vie de cette femme, le livre fait 370 pages et je peux vous encourager à l acheter car Laure Dissard, madame Kleinknecht a vécu tellement d’évènements  que cette histoire est passionnante)
Ils s’étaient mariés avant guerre, mais ce couple infernal s’aperçut très vite de ce qu’ils pouvaient tirer de l’occupation de la France et surtout de faire fortune grâce à l aryanisation en rachetant pour rien des biens juifs saisis , en profitant de leurs relations allemandes, mais surtout françaises.
Laure Dissard avait encore plus d’ambition que Walter Kleinknecht qui lui, n’avait pas beaucoup d influence sur son épouse qu’il décrivait comme autoritaire. Ils vivaient séparés et finalement  Laure Kleinknecht vint s’installer dans la maison de Monsieur Liebman au mois d’Avril 1943.
Dans le dossier d'aryanisation, il y a les plans de cette maison qui était très grande et je les publie car certains descendants de Mr Liebman en france et aux Etats unis ont connus cette maison.




Cliquez pour agrandir toutes les images

Sur cette partie du plan, le sous sol et le premier étage.
Tout d'abord le descriptif de la maison dit que le terrain fait 19 mètres sur 40 mètres de long,que le mur en ciment sur le boulevard , est surmonté  d'une grille en fer , selon le règlement de la voirie de la ville de Paris , une grille "Charretière" en fer a deux vantaux surmontés d'un motif décoratif, ce texte qui avait été préparé pour la location dit que l hôtel particulier est édifié en matériaux de luxe.
Au sous sol, logement du personnel, garage etc.
Au premier étage , une grande chambre avec salle de bains et WC.
Une terrasse au devant de la chambre et de la salle de bains, et une autre terrasse avec pergola sur le coté droit de la chambre.

Click to enlarge
Le deuxième étage, couvert en terrasse avec deux chambres, une salle de bains, une lingerie et des WC.

Le sol du vestibule est  dallé de marbre "grège d'alose" avec plinthes en marbres sur le pourtour des murs Le descriptif fait plusieurs pages je le communiquerais a qui le voudrait.
Toujours est il que c'est à cause des grandes pièces de réception que Laure Dissard/Kleinknecht jette son dévolu sur cette maison car elle veut recevoir beaucoup de monde. Et il va défiler une bonne partie de la collaboration dans cette maison.




Jean Bichelonne, Fernand de Brinon, docteur Michel et le général Barckhausen à l'inauguration du salon Technique et Industriel français au Petit Palais. Paris, avril 1941. LAPI © LAPI / Roger-Viollet 

Il divorcèrent en juin 1943 tout en continuant à se fréquenter pour leurs affaires communes et aussi parce que Laure était beaucoup plus puissante que Walter son Mari.
Elle put réaliser de très grosses prises industrielles, entre autre une partie de Hispano Suiza, avec la complicité de Jean Bichelonne (photo ci-dessus), collaborateur notoire qui mit en place le STO, fut secrétaire général en 1942 du commerce et de l industrie, ministre du travail en 1943 et qui mourut des suites d’une opération en décembre 1944 en Allemagne après s’etre réfugié a Siegmaringen.
Au centre Marcel Déat , a gauche Chateaubriant

13 août 1938: La rencontre d'Adolphe Hitler à Berchtesgaden finit de le convaincre qu'un nouveau Messie est arrivé. Il se proclame lui même fasciste et nazi.
1940: Nommé directeur du mouvement «Collaboration», il fonde un hebdomadaire littéraire et politique où il appelle à la collaboration avec les Allemands. Le premier exemplaire de «La Gerbe» paraît le 11 juillet 1940. Y collaborent Giono, Morand, Cocteau, Marcel Aymé, Guitry. La revue opte pour une Europe aryanisée et débarrassée du bolchevisme autour de Jacques Doriot et Marcel Déat.
Le 24 octobre 1940: Il est présent au coté du maréchal Pétain lors de la rencontre à Montoire sur loir avec Hitler. Le principe de la collaboration y est décidée.
Le 30 janvier 1941: Il exalte dans la gerbe "la beauté morale de la capitulation" et demande aux français de collaborer sans réserve puisque les allemands offrent aux français "d'être libre avec eux et libérateurs face aux dominations et aux esclaves". En remerciement, Goebbels invite les écrivains collaborateurs de la Gerbe en grandes pompes à Nuremberg. 
Le 17 août 1944 est imprimé le dernier numéro de «La Gerbe» alors que son directeur de publication s'est déjà réfugié en Allemagne. A la libération, son nom apparaît sur la liste des auteurs jugés indésirables par le Comité national des écrivains.
1945: Alphonse de Châteaubriant est toujours réfugié en Allemagne, puis passe en Autriche, à Kitzbühel, sous le nom d'emprunt de Dr Alfred Wolf.
Le 25 octobre 1945: la sixième section de la Cour de justice de la Seine condamne Châteaubriant à mort par contumace et le frappe d'indignité nationale à vie. Un mandat d'arrêt est alors lancé contre lui avec ordre de le conduire au fort de Charenton.


Laure  Dissard d’après Gilbert Joseph, dépensa plus de 500.000frs  de l’époque soit environ 110.000€, pour aménager cette maison entourée d’un jardin fermé.




De gauche à droite, Gerhard Heller qui fréquenta beaucoup Laure Dissard à la maison de Neuilly avec les autres écrivains, Pierre Drieu La Rochelle, Georg Rabuse, Robert Brasillach, Abel Bonnard et André Fraigneau, après avoir assisté à une réunion d'écrivains européens en Novembre 1941 que l'intention de faire des écrivains français les instruments des journalistes de la culture et de la propagande nazie idéologie.
Elle fréquentait les ministres les plus importants de Vichy, Deat (ci-dessus), Benoist Mechin, Bichelonne, Laval, Cathala ministre des Finances, Bonnafous le ministre de l agriculture, et les autres, mais aussi beaucoup d’allemands de la SS au plus haut niveau comme Kieffer, Kurtz, Boemelburg,Maulaz


Benoist Méchin
Maulaz avait des ambitions et trouvait les ministres de Vichy trop timides, sauf…Bichelonne, or qui de mieux que Laure Dissard- Kleinketch, puisqu’elle était la maîtresse de Bichelonne.


Pierre Cathala

Fidèle de Pierre Laval, Pierre Cathala ne se démarque pas de la ligne financière tracée par son prédécesseur, à ceci près que sa marge de manœuvre, vis-à-vis de l'occupant, apparaît encore plus réduite.
Moins audacieux qu'Yves Bouthillier pour les réformes de structure, il créé cependant les services sociaux du ministère.
Condamné par contumace à la Libération, il vit presque jusqu'à ses derniers jours dans la clandestinité.  
Il entra dans le jeu pour favoriser des réunions entre les dirigeants allemands et  des français disposés a collaborer et a les satisfaire.




Amédée Bussière  ami de Laure Dissard

Bussière, Amédée (Préfet de police de Paris du 21 mai 1942 au 17 août 1944, organisateur de la rafle du Vél d'hiv') : arrêté le 20 août 1944, révoqué le 25 mai 1945, jugé en juillet 1946 et condamné aux travaux forcés à perpétuité, à la confiscation de ses biens et à l'indignité nationale..Arrêté et incarcéré au dépôt de la préfecture de police (20 août 1944), à Drancy, ramené au dépôt de la préfecture de police, incarcéré à la Santé. Inculpé en septembre 1944 et détenu à Fresnes. Révoqué le 25 mai 1945. Comparaît devant la cour de justice de la Seine (juillet 1946).  Libéré en mars 1951, Peine commuée libéré conditionnel,mort en 1953.



Florence Jay Gould

Gilbert Joseph dans son livre "une Reine de l occupation" ecrit que Kleinknecht qui menait la grande vie, avait rencontré Florence Gould milliardaire par son mari, mécène des lettres françaises, très active pendant l occupation, attirant chez elle des allemands parmi lesquels des officiers de la SS et plus particulièrement Ludwig Vogel, qui deviendra l amant de cette américaine de dix ans son ainée Quand l Allemagne declarera la guerre aux Etats Unis , Florence Gould sera exemptée par les Allemands des mesures frappants les ressortissants des pays ennemis
Le colonel Engelke qui était un hôte constant de la maison du boulevard de la Saussaye qualifia la principauté de Monaco de "poubelle de luxe", le prince Louis II participa à la mise en place d'une banque Allemande  habilement camouflée dans laquelle la milliardaire Florence Gould prit une participation de 5% .
Comme quoi l'argent n'avait vraiment pas d'odeur!
Il y eut aussi Karl Boemelburg, je vous renvoie a Wiki pour ses exploits:

Max Bonnafous et Gaby Morlay

Gaby Morlay a connu aussi la maison de Neuilly, elle était depuis le début de la guerre la maîtresse de Bonnafous, a la mort de sa femme il épousera Gaby, en 1961. Gaby Morlay, apparemment ,n'était pas cliente a la bijouterie Clerc Place de l Opéra, elle porte sur cette photo un collier "Passe partout de Van Cleef et Arpels"
Max Bonnafous Il est d'abord chef de cabinet du nouveau Ministre de l'intérieur Adrien Marquet du 27 juin au 6 septembre 1940. Le 25 juillet 1940 il rencontre Helmut Knochen qui dirige la petite équipe de la SIPO installée à Paris contre l'avis de la Wehrmacht par Himmler et Heydrich 
Bonnafous transmet à Knochen la proposition d'Adrien Marquet d'établir un lien direct avec un homme de confiance d'Hitler afin de contourner l'administration militaire allemande. Puis il est nommé préfet à Constantine et à Marseille. Au retour de Laval en 1942, il devient secrétaire d'état puis ministre de l'agriculture et du ravitaillement. Il ne cesse d'être ministre qu'en janvier 1944, au moment où son vieux rival Philippe Henriot devient membre du gouvernement. (source Wiki)

Et c’est à cela que servit cette belle maison , à organiser des soirées dansantes, des déjeuners, des dîners, même si elle régalait aussi chez Maxim’s, à la tour d’Argent, chez Drouant etc. Elle cherchait des protections, des affaires, de futures victimes d'escroqueries, etc.


Knochchen
Helmut Knochen fut, pendant la seconde guerre mondiale, Chef de la police de sûreté (SIPO) et du service de sécurité (SD) pour la France, avec rang de SS Standartenführer dans la hiérarchie SS (soit colonel). Wikipédia

Maulaz trouvait que Laure avait du flair pour organiser les rencontres, même si souvent il lui suggérait les invitations.
 On appela cette méthode de Laure , les « Plans de table de la Gestapo » Cette maison réunissait les Allemands et les Français  pour les « affaires » mais aussi et surtout,cela permettait aux SS de surveiller les industriels ou décideurs français .

Jacques Fath avec Paulette Godard, Photographie de Jacques Rouchon
Elle avait besoin pour toutes ces réceptions de faire de gros frais vestimentaires , elle allait surtout chez le couturier Jacques Fath , roi des nuits parisiennes qui habilla nombre d’allemandes fortunées pendant la guerre.
Évidemment un rapport des S.S ne tarda pas à relater toutes ces supercheries et elle fut arrêtée. La débâcle des allemands s’organisait, elle fut admise en clinique, elle avait compris que le départ des Allemands était proche.


Karl Oberg et Pierre Laval

Karl Oberg est décédé en 1965 a Flensburg en allemagne, général SS avec le grade d'Obergruppenfürher et le titre de Chef Supérieur de la SS et de la police pour la France


Elle refusa de s’alimenter, elle préparait ainsi la suite, afin de faire croire que son état physique était dû à de mauvais traitements de la part des allemands alors qu’elle avait été bien traitée.
Le 15 aout elle fut libérée et reconduite chez elle  puisque Oberg renonce a l' emmener en Allemagne.
A la libération elle séduira un américain officier supérieur et jusqu'a sa mort fera des victimes par  ses escroqueries

N'oubliez pas dans le chapitre:http://richardjeanjacques.blogspot.fr/2012/06/l-extraordinaire-histoire-de-la.html

ou je relatais déjà l histoire de cette maison de Neuilly qui abrita les négociations secrètes entre Kissinger pour les Etats Unis et Le Duc Tho pour le Vietnam.

Laure Dissard, une reine de l'Occupation (G. Joseph) Chez Albin Michel
Les gens ont quelquefois des talents peu ordinaires. Celui de Laure Dissard est l'escroquerie de haute volée. Le mensonge et la comédie lui étaient aussi naturelles que l'air qu'elle respirait.
 Née en 1914, elle montra ses capacités pendant la seconde guerre mondiale.
 Plus patriote qu'elle, pendant la drôle de guerre, il n'y avait pas. Avec le général Tulasne, oncle du héros de Normandie-Niemen (comme quoi la faisanderie n'est pas héréditaire), elle monta diverses combinaisons.
 Une fois les Allemands à Paris, il n'y avait pas plus collaborationniste qu'elle, elle organisa des soirées somptueuses avec tout le gratin de la collaboration parisienne, les Benoist-Méchin, Déat et compagnie, et devint même la maitresse de Jean Bichelonne (1).
 Pour illustrer les extraordinaires capacités de la dame dans son domaine, voici comment elle passa le mois d'aout 1944. Au début du mois, elle fut arrêtée sans violences par les SS qui voulaient avoir quelques explications sur le fait qu'elle se vantait dans tout Paris de connaitre personnellement Himmler. Ayant senti le vent tourner, elle cessa de s'alimenter.
 Relâchée au bout de trois jours, elle s'alita pour le reste du mois et trouva un médecin complaisant pour constater son triste état de santé. A partir de ce bout de papier et en faisant jouer ses connaissances qui n'étaient pas toutes en Allemagne mais aussi à divers postes administratifs, les mauvais traitements devinrent des tortures. Grâce à de faux résistants et aussi à quelques vrais bernés par ses mensonges et ses charmes, elle obtint un certificat de résistance et même une carte de déportée ! Pour parachever la construction, elle fut pendant quelques mois la maitresse d'un officier supéreiur de l'OSS (qui finit par être renvoyé chez lui carrière ruinée, ses supérieurs n'étant pas trompés par les artifices de la dame).
 Bien sûr, tout le monde n'était pas dupe, notamment les RG. Mais, d'une part, de nombreux témoins avaient disparu dans les turbulences du crépuscule des dieux blonds ; d'autre part, ceux qui restaient occupaient souvent des postes suffisamment importants pour paralyser les démarches.
 Après guerre, elle se spécialisa dans l'escroquerie contre d'anciens collabos qu'elle connaissait et dont elle savait qu'ils préféreraient ne pas porter plainte.
 Néanmoins, l'âge venant, ses charmes opéraient moins et il n'y avait plus ce petit plus qui fait que le gogo bascule dans le piège. Elle fit de la prison (mais jamais pour ses activités pendant la guerre alors que c'était la part la plus condamnable de son parcours).
 Son ennemi le plus tenace se révéla être le fisc qui la poursuivit pendant quarante ans pour l'arriéré de la guerre.
 (1) : Jean Bichelonne est une caricature de Polytechnicien : major à l'entrée, major à la sortie, exceptionnellement brillant, carrière fulgurante et pourtant il se trompa de bout en bout. Bien qu'il l'ait ensuite reniée, il a signé en juillet 1944 une pétition reprochant au maréchal Pétain de lacher les Allemands. Un de ses professeurs, pour exprimer ses grandes faiblesses dans tant de force, a dit de lui : «Il sait tout et c'est tout.» On dirait qu'il a été mis au monde pour illustrer la boutade «La différence entre un train et un Polytechnicien, c'est que le train, quand il déraille, il s'arrête.» Il est mort lors d'une opération chirurgicale en Allemagne en 1945, ce qui sauva sans doute Laure Dissard, car un procès Bichelonne lui aurait été fatal.
PUBLIÉ PAR FBOIZARD



Adolphe Jean Marie MOURON dit Cassandre dessinateur de bijoux pour Fouquet ou Hermès et d'autres

  Ce beau bracelet est réapparu , la maison  Christie's l'a revendu et le décrit ainsi UN BRACELET BRACELET ART DECO MULTI-GEM ET DI...