samedi 22 janvier 2011

BIJOUX DES ANNEES 1970 à1980: Aperçu






Jean Vendôme, cliquez pour agrandir

 l'Après 68,
Une période de transition
Une bijouterie joaillerie qui cherche a sortir de ses critères bourgeois, mais qui n'y arrive pas,
un essai sur les bijoux qui se vendaient a cette époque à Paris et en Province.



Des colliers joaillerie classiques, des pierres de qualité




Ce film merveilleux avec la musique de Mahler est sorti en 1971



Ce fut une période ou les fabricants employèrent beaucoup les pierres de couleurs de forme, navettes, poires....

Du point de vue professionnel, je dirais que c'était encore le bon temps des passages obligés...baptêmes, communions,fiançailles, mariages!!


Anniversaires de mariages, une alliance diamant pour les 10,20ans....
30ans de fidélité....ou pour se faire pardonner une infidélité!


Petites broches joaillerie





Une broche Pierrot ,
émail et or jaune


 On pouvait vendre encore facilement de beaux bracelets en or massif
















La Maison Dupont acceptait de fournir des mécanismes à des maisons d'orfèvrerie qui habillaient ces briquets de vannerie en or celui ci était réalisé par la maison Brun.



En 1973 le premier choc pétrolier, la très belle Citroen Maserati ne s'en remettra pas

Pour les 18 ans des demoiselles, il était de bon ton d'offrir un collier de perles.




En 1974 le film "les Valseuses"


La Chevalière à Armoiries

Combien ai-je créé de fausses armoiries pour de faux Nobliaus?

Rien que dans la profession de la finance, il doit y en avoir plus que de vrais nobles français





Les Montres  Piaget  pouvaient se vendre en Province, La montre Lapis Lazuli (ci-contre) se vendait 15.000Frs, celle en diamant, 20.000frs qu'aurions nous de nos jour pour 3.000€?

Juste avant les évènements en 1968, j'étais allé visiter l usine à la Côte aux fées en Suisse, c'est avec une gentillesse extrême que j'avais été reçu par les frères Piaget  . Mais je dois dire aussi que la veille le PDG des  montres Mido, m'avait aussi reçu magnifiquement. Le PDG de l'époque était un grand admirateur de Napoléon, comme beaucoup de Suisses. Napoléon avait envahit la Suisse en 1798 et avait créé la République Helvétique


En 1975 La Grande Bouffe de Marco Ferreri fit scandale


 
    A coté de l'or , il y avait l'argent , de beaux bijoux en argent massif
Les Bracelets et bagues "De Percin" fournisseur entre autres d'HERMES et VAN CLEEF, étaient superbes
. Ils le sont toujours car la maison a été reprise par Philippe Rullière.
http://www.depercin.com/histoire-patrimoine.php

 De même pour les montres OBREY qui à partir des années 60, lancèrent une très belle collection de montres argent, montres sur cuir, mais surtout sur beaux bracelets argent massif, un style était lancé
http://www.obrey-paris.com/obrey_fr/notre_histoire.php



En 1975 c'est la fin de la guerre du Vietnam, et pour rappeler notre dernière guerre le film
 Le Vieux Fusil
La Maison Barthelay (Alexis Barthelay) maison française qui fabriquait et faisait fabriquer aussi en Suisse des montres originales en or et diamant, mais qui avait constitué aussi une importante collection de montres argent massif
Ci dessous Montre Automatique de dame:











Ce bracelet de la Maison "Cartier"  a été fabriqué en 1971 même si les premières Panthères dataient de l'entre deux guerres





Grande broche en or jaune 750, coupes d'aiguille de tourmaline melon d'eau rappelant la pastèque, rubis et émeraudes












Ces bagues multiples, en or jaune750 et entrelacées datent de 1971






Cette bague ouverte  réalisée dans toutes les couleurs, avec toutes les pierres possibles, taillées, ou cabochonnées






La bague N° 4 a été fabriquée en 1972 , les pierres étaient serties sur des chatons quatre griffes qui glissaient sur des tubes creux:
La bague changeait donc de forme au gré des mouvements de celle qui la portait.
Le pendentif tourmaline rose saphirs, et diamant, sur or gris avait une armature en fil couteau et respectait la règle des deux tiers , la chaîne passait au travers du fil couteau.



Beau bracelet  Dauphins année 1974
en ébène et or jaune 750




Bracelet tête de cheval  sur Ivoire

La maison "Gay Frères" à Annemasse en fabriquait beaucoup.


La Maison Uti, marque remontant au siècle précédant, avait des bureaux boulevard de Sébastopol  à Pariset une fabrication  bien française.Il y eut une fabrique "UTINAM" d'ou le nom.
Monsieur Meyer fabriqua dans ces années 70/80 des montres en or au désign parfait, or massif, très sobres mais à cette époque il utilisait des mouvements Suisses ETA.Les fermoirs étaient particulièrement soignés et avaient un système de sécurité très efficace

Ce tour de bras or 750 avait deux charnières pratiquement invisible sur les cotés

Vraiment de très beaux modèles de bijouterie






En 1976, la secheresse

De nouvelles conceptions apparaissaient








Bague tubes, or jaune, rubis et diamants

C'est une publicité de 1971, à l'époque, je travaillais encore chez mon père qui n'appréciait pas trop mes élucubrations, mais avait accepté de faire une publicité avec ma bague tube à coté de ses ventes habituelles
Cliquez pour agrandir






Grande Broche or gris










César passait de la compression de bagnoles à celle de bijoux signés











Une façon de recycler les bijoux de famille et d'en faire une oeuvre d'Art


















Page d'un catalogue de Joailliers de Province  années 75
Jean Vendôme, à l'époque il était installé 81 boulevard Voltaire
Il influença toute une génération, artiste immense qui mériterait plusieurs articles sur ce blog, il fut (je crois) le premier joaillier a figurer dans   le "Petit Larousse" Des bijoux, des sculptures, des épées d'académicien, un amour des pierres fines comme les tourmalines....Il avait acquis  cet amour des pierres avec Dina level qui enseignait la gemmologie, rue de provence au service de la répression des fraudes.Elle avait une admiration sans borne pour son"patron" Mr Gobel".
Dina avait de l'affection pour tous ses élèves, personnellement, elle m'appelait "son petit musicien". A l'époque je jouais de la guitare et nous avions d'ailleurs monté une petite formation à l'École de la rue du Louvre.

Son fils est actuellement très connu sous le nom de "Thierry Vendome"




Bague "Chaise" de Jean Vendôme




Les Américains avaient été pour la première fois sur la Lune en 1969,  en 71 j'avais organisé une exposition avec des bijoux de Jean Vendôme et cette bague faisait tellement penser au "LEM" qu'elle fut photographiée en couverture de la carte d'invitation. Ce terrain lunaire est constitué de petits bouts de briques rouges. Cliquez pour agrandir




On essayait de nouvelles formes






En 1978 Les Bronzés




 "Barrey"  créa une ligne interessante de motifs en or qu'il adaptait sur des poignets en Altuglass












Les frères Bellin créèrent des lignes nouvelles avant que de se perdre dans les objets pour émirs







La marque de Montres "Corum" crée un modèle en or gris qui rappelle la calendre de la

ROLLS ROYCE











Jean Din Vanh
Jean C'est sa moitié bretonne!
Din Vanh sa moitié vietnamienne!
Le tout, ayant fait ses classes chez "Cartier" il

créa des lignes simplissimes qui ne se démodent pas

Ci dessous ses fameuses "Menottes" qui servaient de fermoirs à ses bracelets et chaines




Un autre joaillier que j'affectionne particulièrement
BERNARD SYLVAIN.
Bernard Levy était dans la même promotion que moi Rue du Louvre (promotion Etienne Arviseau), un talent fou, pas assez reconnu , il réalisa des montres extraordinaires et je regrette de ne pas avoir gardé ma documentation.
C'est lui qui créa une kyrielle de modèles de bagues, bracelet, pendentifs ou les pierres précieuses étaient libres entre deux plaques de minéralithes transparentes.
Une grande marque suisse a repris a l heure actuelle ce concept, mais elle est loin d'avoir atteint la qualité d'un seul pendentif de Bernard comme celui de l'Arbre de vie







Très grande et très belle bague de "Bernard Sylvain"
Bernard était fou d'automobiles anciennes et le support photo de cette bague est une bougie de voiture

















Un autre jeune , architecte de formation, mais fils de joailliers Niçois va créer un petit objet de forme cubique, un pendentif cube or jaune dans lequel se trouve un diamant inclus dans de la résine.


Un énorme succès qu'il déclinera sous toutes ses formes et couleurs, il était réalisé par la maison De Perçin.
Il les vend toujours , pratiquement au même prix sauf que de francs, c'est en euros....


 Paris vient d'accueillir une merveilleuse exposition de la maison "Bulgari", mais personnellement j'ai un faible (très fort) pour Marina Bulgari qui sous le nom de Marina B à réalisé des joyaux très typés Collier Diamant Onyx pierres précieuses

Cliquez

Elle ne fit que des séries limitées, des colliers ou comme ci-contre des manchettes à ressort extrêmement confortables au porter
Bracelet Manchette "Kashan" 1979












Marina B créa (entre autres) se sac en 1978, elle devait le réaliser en écaille de tortue, mais pour respecter les lois environnementales, elle le fabriquera en or noir, diamants  et diamants jonquille. C'est une pièce unique



Le classique marchait toujours très bien, témoin cette belle bague émeraude





Une pièce unique de Jean Vendôme

Saphir, Emeraude, Diamant de même taille, petites baguettes saphirs et émeraude





Bague or gris et diamants de Jean Vendôme





Un affaire secoua ces années!
Le "Diamant Placement"

Des escrocs...car ils ont été condamnés pour ces motifs (escroquerie et banqueroute) avaient fait croire que le diamant était un placement à haut rendement....à condition de passer par eux.
Les bijoutiers selon eux n'y connaissaient rien, eux vendaient des diamants sous scellés a 10 fois le prix et les gogos se ruaient pour en redemander. Ces gens là surent faire sortir l'argent des "lessiveuses" comme on disait à l'époque, ce qui explique qu'il n'y eut que quelques centaines de plaignants.
"L'union des diamantaires" la société "Gemmexa et d'autres,avaient je crois été les premièrs à  démarrer ce type d'escroqueries, car il furent même rattrapés même par certaines banques et nombre de gens, malgré les promesses d'il y a trente ans ne sont pas rentrées dans leur argent et ne le retrouveront jamais.
Ces gens promettaient de les racheter avec plues values, mais il s'avéra qu'il fallait en racheter de plus grosses pour se les faire reprendre.
Il aussi fut considéré qu'il y avait abus de faiblesse la grande majorité des gens,étant choisies délibérément  parmi les tranches d'âge les plus élevées. J'ai même connu un démarcheur qui une fois les dirigeants condamnés , retournait voir les gens qu'il avait roulé, mettait cela sur le dos de ses patrons!!!!et leur disait
"D'accord, mais ce capital en diamant, est ce qu'il est bien protégé? et il revendait aux bernés des coffres et équipements de sécurité. Ils firent un tort considérable à nos métiers.
Dans l affaire de l'union des diamantaires, seuls 154 victimes s'étaient constituées parties civiles pour demander la restitution des sommes représentant la différence entre le prix des pierres facturées par la société et leur valeur réelle ....ainsi que des dommages et intérêts.
Les dirigeants de pratiquement toutes ces sociétés furent condamnés a plusieurs années de prison ferme.


 

 Une petite dernière, cette bague engrenage en or gris et diamants,  et cela tournait!!!

Ce n'est qu'un aperçu et si certains veulent transmettre des archives, nous sommes preneurs






lundi 20 décembre 2010

GARANTIE DES METAUX PRECIEUX: Petite histoire


Livre de police des années 1800


Certains forums sont administrés par notre ami Québècois Michel Zimmermann, fils de joaillier français expatrié dans la belle province.   Cliquez pour agrandir les images
Un forum récent ou nous débattions sur le livre de police, nous a amené des réflexions sur les obligations paperassardes bien françaises qui en découlent.
Alors, nos amis étrangers lorsqu'ils lisent nos débats, nous disent leur bonheur de produire assez librement, c'est peut être ignorer nos caractères  latins qui ont quelquefois besoin d'être encadrés!!!!!!??????
Il m'est donc venu l'idée  de vous expliquer comment nous en sommes arrivés là, en clair, de quand date le contrôle de la Garantie.


Atelier de Jouaillier

Il est évident qu’il existait des règles relatives aux titres des métaux avant l’an 1260, mais variables selon les lieux de production, mais c’est en 1260 qu’apparait un premier statut pour les orfèvres.

Etienne Boileau, prévôt de Paris sous Louis IX, rédige le "livre des métiers" qui réglemente les corporations d’arts et métiers. La charte parisienne des Orfèvres impose notamment à ces derniers, diverses prescriptions afin de garantir le titre des ouvrages. Le livre mentionne :








« Aucun Orfèvre ne peut travailler d’or à Paris qui ne soit à la touche de Paris ou meilleur,….d’argent qu’il ne soit comme esterlin ou mieux »
Mais comment contrôler l’application de ces règles et règlements et par là même de punir ceux qui les enfreignaient ?
C’est pourquoi il fut décidé d’obliger les maitres orfèvres à marquer leurs ouvrages d’un poinçon spécifique, n’appartenant qu’à leur personne.
le poinçon de « maitre »

Ce fut le premier poinçon, il fut institué pour l’argent.
En 1275, Philippe III Le Hardi prescrit par une ordonnance royale, la marque des ouvrages, au moyen d’un poinçon propre à chaque communauté d’orfèvres, par ville, et dans tout le royaume.
En 1313, son successeur, Philippe IV le Bel, étend l’usage de la marque aux ouvrages d’or.
« Voulons et ordonnons que en chaque ville ou il y aura orfèvres ait un seing propre pour y signer les ouvrages qui y seront faits »



exemples de poinçons de communautés d'Orfevres


En 1355 une ordonnance royale de Jean II Le Bon impose à tout orfèvre d’apposer sur les ouvrages de sa fabrication un poinçon spécial représentant une fleur de Lys couronnée, muni d’un symbole personnel.
Au vu des pièces de cette époque qui sont parvenues jusqu'à nous aucune ne porte ces poinçons, et il semble que ces décisions royales soient restées sans effet, mais….on y avait pensé.

Création sous Henri III en 1579 d’un droit sur les ouvrages d’or et d’argent bientôt appelé droit de remède. Le « remède » étant l’alliage que les orfèvres mettaient dans leurs ouvrages pour les rendre plus liants et les travailler plus facilement.
Louis XIII par une ordonnance du mois d’octobre 1631 révoqua les précédentes et pour remplacer le droit de remède, créa un droit de 3 sous par once d’orfevrerie; Mr Labellande, dans son « traité général des aides » nous dit que les premières recettes furent affectées au rétablissement de la Sainte Chapelle et au Palais.
Cette nouvelle taxe ne semble pas non plus avoir été suivie d’effet car il n’en est même pas fait mention dans la déclaration du 17 février 1672

Cette déclaration de 1672 d’après BL Raibaud (auteur du Traité de la Garantie) abrogea les lois de Philippe le Bel et successeurs ; mais elle fixa le poids des gros ouvrages dont la fabrication fut permise, et pour la première fois on laissa libre cours au commerce de l orfèvrerie...... Pas pour longtemps!

Depuis deux siècles, les découvertes des mines du nouveau monde avaient créé une abondance de métaux précieux qui ne pouvait qu’être avantageuse pour le commerce et l industrie.
En 1674 Colbert met en place un " droit de marque et de contrôle " tarifé par l’ordonnance de 1681, et l’accompagne d’un vaste mouvement de rationalisation des impôts avec l’instauration de la Ferme générale.

Au passage en 1679 Louis XIV édicte un règlement général fixant, entre autres, la dimension des poinçons de maitre qui ne devaient pas dépasser deux lignes en hauteur et une ligne un quart en largeur (4,5 m/m sur 3)

Ce qui permit d’augmenter ces droits sous pretexte de payer les officiers essayeurs et contrôleurs réunis à la ferme de la marque d’or, par les édits de 1718 et 1723. Ces droits furent appelés droit de Seigneuriage et droit de marque d’or.
Une institution royale de la perception avec ses poinçons propres de charge et de décharge et ses règles particulières de marque s’est progressivement mise en place à côté de la réglementation corporative du titre (poinçons de jurande).

Revenons sur le poinçon de Maitre

Ci dessous poinçons de Nicolas Hilaire Vilain en de 1727 à 1740

et Jean Nicolas Picard 1682 à 1747







Jusqu'à la fin de l ancien régime, il comprend les initiales du Maitre, avec un symbole particulier appelé « différent » (Une mitre, une rose, un oiseau, ou poisson, pour ma part une croix celtique) le tout surmonté d’une fleur de lis, couronnée et assortis de deux grains dits « grains de remède » Ces fameux grains (ou petits points) rappelant à l origine la limite extrême de la tolérance du titre de paris.


Poinçons de Charge et Décharge de l'ancien régime

Nuit du 4 août 1789 L'abolition des privilèges, parmi lesquels figuraient ceux des membres de la corporation des orfèvres, est proclamée.

Le 2 mars 1791, la loi Le Chapelier pose le principe de la liberté du travail et réalise de façon plus concrète l'abolition des jurandes et des maîtrises en interdisant les associations professionnelles.
En avril 1791, les impôts indirects sont supprimés. A partir de cette période, il n'existe donc plus ni organisme exerçant un contrôle sur les titres de métaux précieux, ni impôts sur ces métaux..... Pas pour longtemps non plus!
Mais voila, c’était sans compter avec la roublardise de certains qui se mirent à frauder, et puis aussi la perte de revenus pour le trésor public .

Au passage une petite anecdote, il y a des années, au bureau de Rouen, nous devions faire essayer nos pièces pour qu’elles soient poinçonnées et nous rendre ensuite 2 étages plus bas pour régler les droits avant de remonter les deux étages pour récupérer nos pièces. On faisait la queue derrière un comptoir ou se tenait une fonctionnaire tatillonne et comme je n’en ai jamais raté une pour l’ouvrir à mauvais escient, quand enfin fut venu mon tour , je saluais notre Marilyn usagée de la fonction publique par un tonitruant « Bonjour mon trésor » ce qu’elle prit mal, je lui expliquais en vain que le "trésor public" que nous inscrivions sur les chèques remis a cette dame» de par définition était a tout le monde et que par là même elle était « mon trésor » La réponse fut sèche, elle appela celui qui était derrière moi et me dit revêche »je vous prendrais en dernier » nos rapports ne s’arrangèrent que par la reforme du service.

Donc le gouvernement à la suite d'une déclaration d'urgence du Conseil des Anciens, la loi "relative à la surveillance du titre et à la perception des droits de garantie des matières et ouvrages d'or et d'argent" fit fabriquer de nouveaux poinçons et créa un droit de garantie de 20 frs par hectogramme d’or indépendamment des droits d’essais .ce fut la loi du 19 Brumaire An VI (9 novembre 1797)


 
19 brumaire An VI: 9/11/1797

On simplifia les règles, avant les fabricants étaient obligés d’apposer un poinçon dit de « charge » sur les ouvrages en fabrication ou de faire la déclaration au bureau du fermier de toutes les pièces qui ne pouvaient supporter ce poinçon. (art 8 et 9 de la déclaration du Roi du 26/1/1749 L’article 12 obligeait aussi les maîtres orfèvres de faire une nouvelle déclaration au bureau, toutes les fois qu’ils voulaient changer la destination des ouvrages commencés ,le tout a peine de confiscation et de 100 livres d’amende pour « chacune des pièces auxquelles il aurait travaillé »

De là venait les termes « A charge et à décharge »

Résultat, cela retardait le travail, provoquant des révoltes de la part de certaines communautés d’Orfèvres
Une nouvelle loi sur les finances du 28/4/1816 maintient le droit de garantie, ainsi que celui du décime par franc sur tous les impôts indirects





Mais une autre loi du 5 ventôse an 12 article 80 a confié à l administration des droits réunis (devenus plus tard contributions indirectes) la perception du droit sur les ouvrages d’or et d’argent, en laissant à l administration des monnaies la surveillance des bureaux de garantie.
Pour une fois, diviser pour mieux régner ne marcha pas, les fonctionnaires ne savaient plus ou étaient les limites de leur « territoire »



Une ordonnance du 5 mai 1820 fixa définitivement leurs attributions respectives dans cette matière.
Elle concerne en effet les titres, les poinçons, les droits de garantie, les bureaux de la Garantie et leur personnel aussi bien que les diverses obligations des orfèvres pour la fabrication et la vente de leurs ouvrages, l'affinage des métaux et la répression des fraudes.
Les poinçons "officiels" vont remplacer les poinçons de jurande et de la marque (charge et décharge). Cette loi fixe les bases de la Garantie.

Vinrent les années 1994 et la récente grande réforme …….

J'exprime un regret que comprendront ceux qui sont attachés à l histoire, aux traditions de nos métiers, le regret qu'aient été supprimés les poinçons de Maître qui ont été remplacés par le poinçon de responsabilité.

Ces poinçons de Maître permettaient de savoir qui avait fabriqué un objet, et à quelle date il avait exercé et cessé d'exercer car les services de la garantie (a certaines périodes Le Préfet) devaient veiller a ce que jamais deux poinçons ne soient semblables au niveau du Symbole.



Ainsi mon poinçon de Maître, était un Losange dans lequel se trouvait mes initiales JJ R et une croix celtique; symbole que j'avais choisi en accord avec l'administration.
Admettons qu'un Jean Jules Renard se présente pour déposer ses initiales et une croix celtique, il ne l'aurait pu. Il fallait qu'il trouve un autre Symbole
Les poinçons de la garantie officielle nous permettaient de savoir dans quelle ville avait été insculpé l'objet.

Ainsi un Béta grec couché (certains disent que c'est un O en dialecte Athénien) gravé dans la tête d'aigle de l'or nous permettait de savoir que cet objet avait été insculpé à Rouen.
Donc un bijou marqué  "JJ croix celtique R" avec une tête d'aigle ayant un Beta grec dans la chevelure de l'aigle, permettra à un un spécialiste, un expert, un commissaire priseur instruit, de dire que c'est un bijou en or 750/1000° (anciennement 18 carats) fabriqué par jean jacques Richard qui fut Joaillier, maitre Artisan à Rouen au 7 de la rue Saint Lo, établi en ces lieux de 1972 à 2006.

C'est terminé et c'est dommage.

On peut toujours graver une "marque" sur un bijou, rien ne permettra de dire que celui ci a été fabriqué en Thailande, à l'ile Maurice ou en Chine.

Un rappel des poinçons ayant cours depuis 2009


Cliquer pour agrandir



vendredi 10 décembre 2010

VERNEY: MIchel Ermelin


Michel Ermelin, fondateur de la maison Verney nous offre de nouvelles créations, de nouvelles lignes, de nouveaux horizons dans le paysage du bijou.

Témoin cette broche "Sangmo" d'une grande délicatesse dont les motifs feuilles sont en turquoise , la tige en or est pavée de diamants gris





Cliquez sur les images pour agrandir
Cette broche "Perroquet" posée sur son dessin émeraudes et or gris 









Pendants "Neïda Fleurs en rubis   Tiges en Rubis Or Noir




Bague "LOUISE"
C'est une bague avec un diamant rectangle or noir et or jaune, barrettes serties de diamants gris



Cette belle bague avec  diamant Losange, des diamants gris sur or noir.


La Bague "Thésée" une pièce originale, imaginative..
Un labyrinthe est gravé sur la base plate de cette citrine cabochon et sur l'or sont serties des aigues marines du Cachemire.
Thésée était parti avec les enfants à la recherche du minotaure dans le labyrinthe, heureusement, Ariane lui avait donné un fil a dérouler pour qu'il puisse en sortir.       
    


 Pendentif Cerceîs Turquoise , or gris, diamants





Un retour en arrière, c'était il y a 25 ans, Verney existait déjà et Michel Ermelin  nous offrait cette bague coffre fort

Un simple déclic sur le haut de la bague et ce diamant de 2 carats 82 apparaissait ou disparaissait.
Discrétion assurée pour prendre le métro, mais surtout grand talent pour le système.







Avouez qu'on ne s'ennuie pas avec Michel, les précédents articles le concernant sur ce Blog

En mai 2015 Michel Ermelin donne de ses nouvelles et comme d habitude , cela vaut la peine






Maison VERNEY, 24 place Vendôme, PARIS

mardi 19 octobre 2010

L'Histoire d'une perle:De CITROËN à Vincent LINDON



Au mois de mars 1913, Paris était désoeuvré.
Pas de réforme des retraites!!! pas de scandale politique ou financier à se mettre sous la dent, c'est pourquoi un fait divers passionna la ville.
Une rumeur avait couru les semaines précédentes comme quoi des perles maquillées circulaient chez les vendeurs parisiens au prix des perles naturelles.

Alerté, le président de la chambre syndicale des négociants en diamants pierres précieuses et perles, Mr Rheims avait adressé une plainte contre X. Le parquet ouvrit une enquête. L'enquête aboutit chez un marchand Parisien Mr Willing qui de fait, vendait une perle qu'il proposait à la vente pour 260.000frs . (Si mes calculs sont bons 83.000 € de nos jours).
Cette perle avait été proposée à Monsieur Citroën ( famille d'André Citroën le constructeur automobile) de la branche des Diamantaires descendants de Roelof Citroen.
Monsieur  Armand Citroën, vice président de la Chambre Syndicale, acheteur éventuel avait, selon les us et coutumes de la profession, déposé cette perle dans un coffre au crédit Lyonnais sous enveloppe scellée.

D'après mon confrère spécialisé dans la perle, Laurent Duizend, expert à Paris, "C'est la manière traditionnelle de bloquer l'objet en attendant la conclusion de l'affaire"
Un commissaire de police, dépêché sur place avait saisi la perle pour la faire examiner par un collège de professionnels. Messieurs Bruhl, Citroên, Rheims et Templier la déclarèrent "Maquillée".

A l'époque , le prix d'une perle fine est proportionnel au carré de son poids exprimé en grains (le carat est le 5 eme du gramme et le grain, le quart du carat, soit le 20 eme du gramme)

Donc une perle de 10 grains avec une valeur de  une fois son poids:
10X10=100frs. 
Ensuite selon l'estimation de la qualité du lot ou de la perle on calculera une valeur multipliée par le carré du poids
Une perle de 10 grains au carré fait 100Frs, si on l'estime à 50 fois son poids cela donne 5000frs.
Ceci pour vous expliquer que les articles concernant ce procès ne donnaient qu'une indication:
"Mr Willing fit connaître qu'il avait reçu, pour la vendre 62 fois et demie son poids soit 260.000frs la perle
Ce qui nous donnerait un poids de 64 grains environ.pour différentes raisons, il est difficile de comparer avec notre époque en donnant la conversion de ce prix en Euros,près de 700.000€, mais en 1913 les perles fines étaient très, très chères.


Monsieur Willing avait deux associés sur ce coup, Mr Altschueler et Mr Barboza, et devait partager les bénéfices.
D'où venait-elle? cette perle d'Amérique naturelle mais d'eau douce, avait été acquise auprès de Monsieur Lindenbaum courtier en perles, je reparlerais de lui à la fin de l'article.
Mais la perle avait subi un traitement et nos complices avaient confié ce travail à un homme "de race Hindoue" Mr Varma.
Cinq années passèrent, une enquête longue et précise qui aboutit à un renvoi devant la 16 eme chambre correctionnelle de Paris.
Mr Altschueler étant décédé, Mr Barboza et Mr Varma se présentèrent seuls à l'audience assistés de Maitre Charles Philippe et de Maitre Rappoport.

Monsieur Barboza déclara que la "perle était très connue sur la place de Paris".

Varma expliqua que Altschueller lui avait confié la perle pour "l'améliorer" et qu'il devait participer aux bénéfices si le prix vendu dépassait les 108.000frs.
Varma lui avait donné une couleur rosée grâce à un enduit.

Appelé à la barre, Monsieur Reinach, expert, expliqua au tribunal

"Elle avait l'aspect d'une perle d'orient à raison de sa couleur rosée teintée. Elle ressemblait à une perle d'orient, mais lorsqu'elle fut trempée dans l'alcool, l'enduit est parti"
Varma répondit qu'"il avait mis du collodion pour l'empêcher de craqueler et que son travail n'était pas fini lorsque la perle lui fut saisie"

En réalité Varma l'avait enduit de Collodion à l'acétate d'amyle.

Renseignements pris auprès  d'un professeur d'Université
"L'acétate d'amyle, ou ethanoate d'amyle est un ester de l'acide acétique et de l'un des isomères du pentanol:formule brute:C7 H14 O2.
Il est utilisé comme dissolvant(par ex pour les ongles) et comme additif dans un grand nombre de procédés de synthèse chimiques. Là il est mélangé avec le collodion (qui lui est une substance chimique dangereuse) Cela ressemble a un vernis gélatineux qui a été d'ailleurs utilisé dans les arts au 19° siècle et début du 20°. 
L'idée est de laisser sur le support une matière vernissée plus brillante que la surface d'origine: on comprend l'intérêt du processus en question: maquiller la perle en une perle plus brillante et de texture différente."

J'ai sélectionné des passages du jugement du tribunal présidé par Mr Lemoine.


"Attendu que l'on distingue deux sortes de perles, les perles maritimes ett les perles d'eau douces, dites perles américaines, moins belles, généralement blanches et de valeur bien inférieure; Attendu que la perle en question avait été trempée par Varma dans un bain de collodion à l acétate d'amyle, opération qui avait eu pour résultat de changer son caractère d'origine, de lui donner le ton jaune des perles d'orient au lieu du ton mat des perles d'amérique; Attendu que la couleur ajoutée par Varma au collodion avait une importance particulière, puisqu'elle donnait à la perle une nuance légèrement dorée et mélangée de rose, qui pouvait la faire prendre par toute personne, même compétente pour une perle d'Orient ;

Attendu que le trucage était si bien réussi que lorsque monsieur Willing (dont la bonne foi n'a jamais été suspectée) présenta la perle à la maison TIFFANY, chez CARTIER, Chez BOUCHERON, tous connaisseurs, aucun d'eux ne découvrit la supercherie..."

Rheims, Citroën, Bruhl, Templier, excellents professionnels reconnurent aussi que s'ils n'avaient été prévenus, ils n'auraient rien vu. 

De même le tribunal indique que la perle avait été achetée par Altschueler 72.000Frs pour la revendre 260.000frs alors que le procédé n'améliorait rien, puisqu'il devait disparaitre à plus ou moins long terme , la tromperie sur la marchandise fut reconnue, et Varma fut condamné à six mois de prison et 5000Frs d'amende, quant à Barboza il écopa de 3 mois de prison et 500frs d'amende.

Léonard Rosenthal dans son merveilleux livre "Au Royaume de la Perle" écrivit en 1925




Cliquer pour agrandir l'image


 Dans cet article de ce blog il est des noms qui méritent qu'on s'y attarde!


Armand Citroën était d'une longue lignée de diamantaires, il est le neveu d'André Citroën le constructeur de voitures. 
 Barend Limoenmann à Amsterdam en 1811 dut changer son nom sous Napoléon et prit le nom de Citroen, c'est plus tard que le tréma apparut , Barend avec Netje Roseboom eut 14 enfants, six d'entre eux furent joailliers ou orfèvres, son sixième fils Karel Salomon était courtier en diamants à Paris
Le 8 eme enfant de Barend Citroën s'appelait Levie et avec Amelie Kleinmann ils eurent 5 enfants  Hugues et Bernard, qui étaient diamantaires. 
Armand Citroën est cité sur le document ci-dessous en tant que participant au repas du cinquantenaire de la Chambre Syndicale de la BJO de la rue du Louvre en 1927


Repas du Cinquantenaire de la chambre syndicale de la BJO en 1927
Sur ce document Armand Citroën est présent mais aussi les Lindon, nous en parlerons plus après. amis tous les acteurs de cet articles sont présents.












Sur cet autre document aimablement fourni par la chambre syndicale de la rue du Louvre on retrouve Armand Citroen au 26 rue Lafayette et Hugues, fils de Bernard Levie Citroën et frère d'André l'homme de la firme aux chevrons. Hugues est installé au 24 de la rue Lafayette.

Levie était arrivé avec sa femme au beau milieu des évènement de la commune, il faut être français pour assister impuissant à de pareils évènements et Jacques Wolgensinger dans son livre sur André Citroën dit que Levie et sa femme étaient "Effarés".

Mais il va rapidement assurer son affaire et est considéré par ses confrères comme un homme d'un grand sérieux, il avait réussi, mais déja...en 1873 la  crise...spéculations, grèves sauvages, etc...En 1883 des investissements dans le diamant d'Afrique du sud qui s'écroulent, des medicaments et drogues pour combattre ses inquiétudes...et Bernard Levie Citroën une nuit se défenestre .

Sa femme Amélie va reprendre son affaire. Ses enfants, Jeanne, Hugues, Fernande (j'en reparlerais) Bernard et André  vont devoir affronter la vie.


Armand réussit dans le diamant, réussit à Paris, donc fréquente le tout Paris, il a acquis une propriété dans le midi et en 1925, il invite Colette, dans sa villa de Beauvallon- guerrevieille, "la Bergerie"Près de Saint Tropez



Baie de Saint Tropez

C'est là qu'elle va découvrir le midi de la France, et connaître un courtier en perles et diamants, Maurice Goudeket, qui sera son troisième mari.
Maurice lui assure qu'elle va adorer le midi puisqu'elle aime la Bretagne
En 1926 Colette achète une maison dans l'anse des Canebiers là ou Brigitte Bardot s'établira, "la treille muscate"





La maison de Colette a Saint Tropez


Clocher de Saint Tropez

Dans nos personnages je citais Abner Lindenbaum ce courtier en perles.

Il avait décidé d'abandonner la nationalité polonaise pour la britannique tout en s'installant à Paris, et changea son nom en ALFRED LINDON.

Il n'est autre que l'arrière grand père de l'acteur Vincent Lindon que j'ai essayé de contacter, mais qui m'a fait écrire qu'il ne souhaitait pas me répondre.
Alfred Lindon/Lindenbaum l'arriere grand père de Vincent Lindon, était négociant en diamants et il épousa Fernande Citroën la soeur d'André;.
Vincent Lindon est le petit fils de Raymond Lindon, qui participa à la création de l'état d'Israel, mais qui fut aussi un grand procureur à la libération en 1944.
 

Il a laissé un grand souvenir dans ma Normandie natale comme Maire d'Etretat , chacun sait que c'est la ville d'Arsène Lupin..., quoique!, je passais tous les jours pour me rendre à ma Joaillerie devant la maison de Maurice Leblanc qui donnait sur le square Verdrel à Rouen, Ville ou il était né.
Raymond Lindon écrivit sur Arsène en 1949 sous le pseudonyme de "Valère Catogan", normal pour un procureur, c'est l'anagramme "d'Avocat Général"
Vincent est le neveu de Jérome Lindon, directeur des éditions de minuit, il est le cousin de Matthieu Lindon .
Son beau père est Pierre Bénichou...comme quoi la joaillerie permet des rencontres.


Et enfin Léonard Rosenthal dont le merveilleux livre sur les perles fines avait été offert et dédicacé par Jacques Tharin à mon père (les professionnels comprendront)

Grand courtier en perles fines,Léonard Rosenthal était aussi promoteur immobilier et il avait acquis la parcelle de terrain sur laquelle seraient édifiées "les Arcades des Champs Elysées.

Evelyne Cohen le relate dans son livre "Paris dans l'imaginaire national dans l'entre deux guerres "





Adolphe Jean Marie MOURON dit Cassandre dessinateur de bijoux pour Fouquet ou Hermès et d'autres

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