vendredi 5 mars 2010

OUTILS DU BIJOUTIER-JOAILLIER: de E à O

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EAU REGALE: devais-je la mettre  au chapitre des outils?
C'est un mélange d’acide chlorydrique et d’acide nitrique concentrés (2 à 4 volumes d’acide chlorhydrique pour 1 d’acide nitrique)

ECHOPPE: Outil de coupe poussé à la main.De formes et de dimensions diverses,ils sont droits, plats, carrés, losanges, ovales, demi-ronds, poires, courbes ou bien rayés et emmanchés dans des manches-poire, oignon, boule ou lentille. 

ENDOUILLOIR :  Bouterolle dont l'extrémité se termine en demi-sphère creuse. Ils sont utilisés pour serrer les griffes des chatonsIls sont en acier trempés .
EQUARISSOIR :  Pointe d'acier effilée de coupe carrée dont on se sert pour équarrir et agrandir les trous.
Photo ci dessous, équarissoir monté sur un roule goupille



EQUERRE:outil formé de deux pièces à angles droits.
L'équerre ci dessous à droite est une équerre à chapeau dont se servent le plus les bijoutiers. C'est une équerre métallique plate et épaisse qui a sur son petit coté un rebord qui permet de la positionner avec précision. Mettre un carré à l'équerre, c'est l'un des premiers exercices de l'apprenti, il y en a qui souffrent. L'équerre associée au
equerre
compas est le symbole du Compagnon accompli dans sa rectitude et son ancienneté.

ETAU : Larges mâchoires mobiles, parfois orientables qui serrés par un pas de vis,immobilisent la pièce à scier ou à limer.

ETAU A COIN : Deux demi-manches de bois axés, pouvant se serrer par un coin pour tenir bagues ou petites pièces à sertir. ci dessous à droite étau à coin, étau à main en acier, étau a main de sertisseur avec machoires en cuir.

ETAU D ETABLI - Petit étau fixé sur l'établi.

ETAU PARALLELE : Étau dont les deux mâchoires se déplacent latéralement et serrent
la pièce également de partout.

FACE D'OUTILS : c'est ainsi qu'on nomme le biseau d'une échoppe formé sur la meule et avec lequel on coupe.

FIL A LIER OU ATTACHER : Fil de fer de différentes dimensions présenté en bobines,
servant à attacher des motifs entre eux.

FILIERE :  Plaque de fer ou d’acier percée de trous coniques au diamètre décroissant, dans lesquels passent les fils d'or, d'argent ou de cuivre en vue d'être affinés. Le trou se nomme pertuis, l'entrée de l'embouchure et la sortie, l'oeil. Il en existe de toutes formes.
FILIERE A TARAUDER : Plaque d'acier percée de trous filetés servant à tarauder des fils de métaux précieux pour en faire des vis ou des tiges filetées. Les tarauds qui l'accompagnent serviront à percer les trous ou boulons qui seront les logements de ces vis.

FILTRE: Appareil adapté, sur les lavabos, à l'évacuation des eaux pour recueillir les poussières de métaux précieux lors du lavage des mains et des objets une fois qu'ils sont terminés. Quand j'étais apprenti, j'ai gardé un mauvais souvenir de l'odeur de cette espèce de vase crée par le savon et la crasse, qui s'échappaient des récipients en grès. Il fallait ensuite la donner a traiter pour en extraire l'or qui s'y était retrouvé après le lavage des mains

FION DE SERTISSEUR : Outil formé de tiges d'acier assemblées et de grosseurs
différentes pour confectionner les perloirs. 
 

FORET : En bijouterie, aiguille d'acier dont l'extrémité anglée et affûtée perce des trous. Sa coupe diffère selon son emploi. Le sens de rotation du foret, toujours
identique pour la perceuse, alterne pour le drille ou l'archet. Celui du sertisseur revêt des formes très diverses : en langue d'aspic, à demi-perles ou à brillants. ci contre: Langue d'Aspic

FRAISE : Tige d’acier aux embouts rainurés, taillés ou grainés qui, emmanchée sur
un mandrin, attaque le métal en tournant.

FROMAGE ou TOURTE: petit cylindre en terre cuite de 5 à 6 cm de diamètre et 2 à 3 cm d'épaisseur, qui sert à élever les creusets afin de les exposer  en les rehaussants, à un plus grand degré de chaleur.

GOUGE :  Burin ou ciseau creusé en demi-cercle.

GOUPILLE: Fil de métal épointé servant à retenir et assembler les charnières, mailles
ou motifs percés.

GRATTE BOSSE : Pinceau de fils de verre très serrés pour poncer le métal.

GRATTOIR : Outil tranchant dont l'extrémité affûtée sert à gratter, nettoyer ou unifier le métal.

LAMINOIR: Outil composé de deux cylindres
d'acier rectifiés et polis, tournant l'un au-dessus de l'autre en sens inverse et fixés dans un bâti. L'intervalle qui les sépare
se règle, permettant de réduire l'épaisseur d'un plané ou d'une feuille. Il peut être commandé par manivelle ou par moteur électrique. Celui ci contre, lamine plaques et fils et sur le coté un rouleau lisse et au dessus un rouleau qui est amovible qui permet de laminer des fils demi ronds gravés de décors différents.

LIME : Outil d'acier aux aspérités plus ou moins relevées et régulièrement entaillées qui mord, entame, arrache ou use le métal. Elles peuvent se répartir : d'après la profondeur de leur taille, en grosse bâtarde, demi-douce et douce ; d'après leur forme plate, pointue, carrée ou carrelet, triangulaire ou tiers-point, ronde conique ou queue-de-rat et feuille de sauge.

LINGOTIERE : Moule en fonte, réglable, dans lequel on coule les lingots.

LOUPE:  Lentille grossissante biconvexe. 
La " loupe à l'oeil " (à gauche) de l'horloger s'adapte à  
l'oeil mieux qu'un monocle. Les binoculaires (au centre) sont ceints sur le front et tout diamantaire a en poche une loupe x 3 ou x 10.
D’autres significations de ce mot signalent un défaut :
loupe : pierre précieuse que la nature n'a pas achevée :
loupe de perle : défaut dans les nacres :
loupe de saphir, de rubis : défaut dans les corindons. 


MAILLET: Marteau à tête de bois : mail, mailleau
ou cureau, maillet ou mailloche.
Autrefois les maillets étaient en buis, de nouvelles matières permettent de le remplacer sans toutefois marquer le métal lors de la frappe. Celui du bas est en buffle, la peau de buffle est enroulée  mouillée et en séchant se durcit et rétrécit.

MALE : Pièce d'acier qui s'ajuste dans une matrice et donne sa forme au métal que l'on y introduit.

MANDRIN : Forme ou tige d'acier autour de laquelle on enroule en l'ajustant fil ou
plané. De formes variées, ils permettent au chaînier de faire divers modèles d'anneaux avec du fil. Un mandrin de section ovale, permettra de tourner des cannetilles de maillons ovales, un mandrin ronds , des anneaux ronds. Il est conseillé de mettre un papier de soie (ou papier water, moins poêtique) autour du mandrin avant de tourner, une fois terminé , on fait flamber le papier et la cannetille d'anneaux se libère facilement.

MARTEAU : Outil à usages multiples pouvant revêtir
plusieurs formes. Se compose d'une table, une panne et un oeil dans lequel entre, en forçant, le manche assujetti
par un coin. Il existe des marteaux à sertir, polir, planer et rétreindre.

MARTELET: petit marteau pour les ouvrages délicats.

MASSE : Petite tige d'acier carrée et emmanchée dont le bout plat et creusé permet de ramener le métal sur la pierre en la sertissant.

MATOIR : Ciselet gravé de petits points, qui sert à rendre bruts des fonds de décor.

MATRICE : Moule d'acier dans lequel s'est imprimé le décor du poinçon. Bloc de métal
gravé en creux permettant, par un procédé de frappe, par l'effet d'un  poinçon contrepartie ou d'injection, la reproduction en série d'un objet.

MECHE: Tige ou fil d'acier taillé pour percer.

MEULE:  Disque de fer, d'acier ou de pierre destiné à aiguiser les corps durs. 

MOLETTE:  Roulette gravée pivotant autour d'un axe. Montée sur débitant, elle
imprime des décors profonds sur des fils. Pour graver au trait elle roule au bout d'un
manche.

MORDACHE: Pièce de bois qu'on met dans un étau pour ne pas endommager les pièces qui doivent y être assujetties.

MORTIER: Récipient en matière dure dans lequel sont broyées les limailles.

MOUFLE :  Vase de terre faisant office de four.

MOUSTACHE : Pince, plus ou moins grande, formée d'un même fil tourné, à son pied,
en une spire de ressort. Après avoir formé la spire, les deux extrémités du fil
s'écartent en s'évasant vers le sommet pour se replier horizontalement et se croiser
vers le centre. Elles se redressent ensuite en manière de crocs dans l'axe de l'outil
pour retenir une pièce en la pinçant. Au repos, la moustache pince la pièce. Une
simple pression sur les deux bras libère celle~ci.

OGNETTE: Ciseau de sculpteur.

ONGLET : Sorte de poinçon taillé en ongle qui diffère du burin, taillé en losange.
Terme d'orfèvre et aussi de graveur.

ONGLETTE A JOUE : Outil utilisé par le graveur sur métal précieux pour faire de la taille douce, en général. Se présente comme une lame d'épaisseur variable ayant deux
 Une adresse d outillage:  http://www.ottofrei.com
Une autre adresse la maison Cookson Clal département Joliot: http://viewer.zmags.com/publication/2b5ac3a8#/2b5ac3a8/230
Et puis avez aussi, la maison Pouget Pellerin 15 rue de Montmorency Paris
http://www.pouget-pellerin.com 

jeudi 4 mars 2010

OUTILS DU BIJOUTIER-JOAILLIER : de A à D.

AIMANT:
Il sert a ramasser les déchets ferreux (scies, déchets des limes, etc) dans la "peau" ou "tiroir en inox" du bijoutier . Il sert aussi à trier ces mêmes métaux ferreux sortant des boites à limailles avant de préparer une fonte des déchets.


ARBRE: Fruit de la technique qui permet de réaliser des objets en trois dimensions, à partir d'une cire avec tige de coulée.

La fonte a cire perdue était déjà pratiquée dans la haute antiquité  (-3250 à - 600 ans  av JC) et les grecs la pratiquaient il y a 2500 ans avant notre ère.
Voir mon article à ce sujet:
http://richardjeanjacques.blogspot.com/2007/09/les-petits-arbres-du-bijoutiers.html

ARCHET : Baguette flexible tendue par une corde ou un ressort qui s'enroule autour d'une poulie sur laquelle est fixée une mèche. Son axe étant calé, on en joue, dans un mouvement de va-et-vient, comme sur violon. Le forêt, comme celui du drille, doit être affûté pour percer efficacement dans les deux sens

( Aller et retour) de rotation du disque.
Est encore utilisé en Inde pour percer les pierres fines.
Certaine peuplades (amérindiens, haute Egypte, Australie etc) faisaient du feu en employant la même technique, la corde s'enroulant autour d'une tige de bois permettant de faire tournée rapidement celui-ci afin d'enflammer l'amadou.

ARGUE: Anciennement, Argue Royale et argue nationale.

Lieu où les tireurs d'or tréfilaient leurs lingots. Par extension, étau coinçant les filières lors de l’étirage du fil. Support de filières.
  "Ainsi, l' édit du 14 août 1766, stipule qu' une argue royale est créée dans la ville de Trévoux pour affiner, forger et tirer l' argent, ceci pour supprimer toutes argues à domicile afin de limiter la contrebande dans la fabrication des fils d' argent." (Base Mérimée)

AVIVOIR :  Instrument dont se servent  les doreurs et bijoutiers

pour aviver et étaler l'amalgame de l'or.
Quand on a bien grattebossé l'endroit que l on veut dorer, on pose l'or dessus à l'aide d'un avivoir: on appelle ainsi une verge en cuivre, munie d'un manche en bois grosse et longue comme une fourchette ordinaire. (traité de l'orfèvrerie de Benvenutto Cellini)


BAGUIER: Jeux d'anneaux gradués de différentes dimensions permettant de
mesurer la grosseur d'un doigt pour y adapter un corps de bague.
En France, cette numération s’exprime de 40 à 80 mm, et en mesures anglo-saxonnes, en fractions de pouces, de 2 à 15. Il existe des jeux d'anneaux larges pour bagues de type chevalière et de jeux d’anneaux étroits pour bagues de type alliance. Des triboulets gradués (voir Triboulet) concordent avec ces jeux d'anneaux.
 J'ai reçu un commentaire (voir en fin d'article),  de Monsieur Olaf Van Cleef de la Maison Cartier rue de la Paix, qui nous précise qu'il y a des baguiers avec des anneaux larges, car une personne peut commander une alliance fine et une bague boule de 20 m/m de large et les prises de doigts seront plus précises avec Deux baguiers de largeurs différentes.
 Du coup, j'ajoute deux photographies de baguiers larges
 En France on considère le doigt 52 comme le doigt mannequin, c'est a dire le doigt moyen régional ce qui faisait toujours sourire mes clientes lorsque je leur déclarais qu'elles avaient le doigt "mannequin "


BALANCE : A grammes ou à carats,de formes et dimensions très variées, depuis les balances manuelles tenues d'une main jusqu' aux balances électriques à index lumineux. Doivent être  vérifiées régulièrement par des techniciens privés reconnus par l'état. Ci contre balance  à peser les bijoux ou l'or, ci dessous balances pour peser les diamants cliquer pour agrandir les photos

BANC A DEGROSSIR: Diderot disait:Dégrossir ou Dégrosser l’or et l’argent. C’est en faire passer les lingots par les divers pertuis ou trous d’une sorte de moyenne filiere appellée ras, pour les réduire à la grosseur d’un ferret de lacet.

Banc sur lequel le dégrossisseur donne le troisième tirage à l'or par le moyen d'une bobine sur laquelle il le dévide en le faisant passer à travers une filière. Pour la monnaie, c'est l'équivalent du laminoir: Diderot et d'Alembert ont décrit l'Orfevre Grossier, celui qui s'occupe des gros ouvrages de la table.


BANC A ETIRER:  Machine servant à tirer les gros fils, ou les charnières (fils creux) de forte taille qui ne peuvent se tirer à l'étau. Entre deux bâtes de bois ou de fer, une chaîne "galle" (chaine de vélo) sans fin est manoeuvrée par le pignon d'une manivelle. Le fil à étirer est cramponné dans une pince à étirer (ou grenouille) qui, par un mors, peut s'accrocher à cette chaîne ou s'en décrocher. Divers dispositifs permettent aux mâchoires de pincer de plus en plus le fil en fonction de l'étirage : crapaud, pince articulée.


BIGORNE:  Petite enclume d'établi à deux cornes
de formes différentes : l'une est plate et pointue, l'autre ronde et pointue. Sert à river, former, forger de petites pièces

BILLOT: En joaillerie, tronc d'arbre support d'enclume posé une paillasse, sur lequel on forge.

Les Anglais s'en servent pour leurs RoisNa! ça leur apprendra a se moquer de la guillotine....


BOCFIL:  Outil en forme d'archet, appelé aussi porte-scie,servant à maintenir une  lame de scie tendue.
Il se compose d'un manche qui entoure une tige au bout de laquelle est fixée une double mâchoire formant pince, serrée par une vis à papillon. Entre le manche et cette pince, est rapportée une autre tige transversale ayant, à son embout, un charnon carré avec vis à ailettes où vient coulisser un montant en équerre avec son retrait. Sur ce retrait, se trouve une pince semblable à celle qui est en bout de manche. Sur certains le montant coulissant permet de régler l’ouverture entre les deux pinces selon la longueur de la lame de scie.

BOIS A LIMER OU ESTIBOIS : Morceau de bois dit aussi "estibois" qu'on place dans la mâchoire de l'étau. On pratique une entaille transversale plus ou moins grande dans laquelle on appuie et on tourne la pièce qu'on veut limer.


BOITE A LIMAILLES:  Boîte en zinc utilisée pour recueillir les limailles.

A l'intérieur se trouve un tamis pour séparer les limailles des morceaux.
boite à limailles


BOUGE DE CISELEUR:  Sorte de Ciselet de forme amincie et effilée utilisé par les ciseleurs.

BOULE: Outil de graveur en pierres fines? Enclume dont la surface est convexe Tête de bouterolle qui use la pierre au moyen de poudre de diamant. S’appelle scie lorsqu'elle est plate.



BOULE A SERTIR : Boule (ou boulet) autrefois en cuivre tournant dans un cercle de même matière. Deux parties concaves, roulant l'une sur l'autre ainsi qu'un compas de marine, permet d'orienter dans tous les sens la pièce qui-y est fixée par un ciment.


BOULET: Calotte pivotante ou demi-sphère orientable sur laquelle graveurs et ciseleurs fixent, avec du ciment, les pièces à graver de même que les sertisseurs les fixent sur une poignée cimentée. Il repose sur un anneau de cuir que l'on appelle palonnier.




BOUTEROLLE : 1° Tige de fer ou de bois servant à emboutir des feuilles de métal disposées sur un appui de plomb.De diverses dimensions et se terminant par une boule, elle est frappée par un marteau.
2° Tige fine, sensiblement de même forme que la bouterolle de bijoutier, montée sur un touret et enduite de poudre de diamant qui sert à graver les pierres fines.

BROSSE A PEAU: Brosse de soies de porc  servant à récupérer les limailles sur l'établi et sur sa peau. (ci dessous)





BRUNISSOIR: Instrument d'acier très poli,(ci-contre)
pierre sanguine ou agate polie ,ou bien plus fine encore,montée sur un manche. En l'appuyant également sur tous les endroits d'une pièce,on lui donne un très beau poli.
Autrefois appelé: Brunissoir à Ravaler;

BURIN: Outil de coupe, généralement poussé au marteau ou au maillet, rarement à la main. Ciseau d'acier qui blesse le métal, enlevant des copeaux.



CABRON: Bout de bois de formes diverses parachevant l'action des limes et utilisé pour polir des pièces.

Recouverts d'émeri ou de drap enduit de produit à polir, il en est des plats, ronds, demi-joncs ou triangulaires.



CALIBRE TRACOIR. Plané de métal découpé et repercé qui permet de répéter un dessin.
A l'usage des lapidaires : plané percé de deux trous profil et face d'une pierre à tailler.
 
CALIBRE AU 10° de m/m: Outil permettant de prendre de nombreuses mesures sur les bijoux en fabrication comme sur les pierres
CAMBROIR:  Dé à cambrer pour emboutir
et cambrer le métal. des gorges différentes permettent des pliages en formes triangles, rectangles, demis ronds, idéal pour façonner une petite charnière à la main, avant de la tirer au travers d'une filière ronde pour terminer au diamètre voulu.


CHALUMEAU: Longue pipe de métal servant à orienter et à darder la flamme. Le soufflet à pied et l'air comprimé ont remplacé le chalumeau à bouche qui faisait ressembler le bijoutier à un souffleur de verre.
Il y a aussi le Micro-dard qui permet de faire des flammes  grosses comme des têtes d'épingles Principe basé sur la décomposition de l'eau entre l'hydrogène et l oxygène.


 Mais le nec plus ultra désormais est le poste de soudure laser qui permet une très grande précision, la possibilité de souder une griffe sans dessertir entres autres exemples, on se sert d'un laser pour combler les trous d'une fonte sous pression, en fondant un apport de métal sans soudure , donc sans traces




CHARBON: morceau de charbon de bois de forme parallélépipède sur lequel on pose la pièce a souder.


CHARNERON: Fraction de charnière
CHARNIERE : Tube plus ou moins long dont plusieurs fractions, réparties sur chaque bord de deux pièces jointives et maintenues par un axe central, (la goupille), assurent la mobilité.

CHASSE : Petit instrument qui sert à porter la percussion du marteau sur un corps qu'il ne peut atteindre. Il est des "chasses" qui ne sont autre chose que des tiges en fer et d'autres qui sont des espèces de marteaux à deux têtes



CHEVILLE:  Pièce de bois amovible de
la largeur d'une main taillée en sifflet et fixée au centre de la place de l'ouvrier sur l'établi.
Il y appuie sa pièce pour limer et scier.

CIMENT: Voir boulet et poignée cimentée.




CISAILLE A EXCENTRIQUE: Couperet à glissement latéral et à écartement variable qui, grâce à un grand bras de levier, peut tailler des plaques plus ou moins épaisses.





CISAILLE: Ciseaux renforcés à l'usage des bijoutiers.

(ci-dessous)




CISEAU : Voir burin.




CISELET: Tige d'acier servant à tracer, former, modeler le métal. Chaque ciseleur a plus d'une
 centaine de ciselets de formes très diversifiées à sa disposition.


CISOIRE: Ciseau formé de forme spéciale pour couper planés et paillons de
soudure.


CONE A EMBOUTIR:  Mandrin conique de différentes  inclinaisons à l'aide desquels sont emboutis sertissures et chatons


COUPELLES: Creuset  en céramique utilisé pour le titrage des métaux précieux. C'est avec ces coupelles qu'on pratique la coupellation qui permet de tester le titrage des métaux précieux. voir,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Coupellation

L'ennui de cette technique est qu'elle est destructive, c'est pourquoi elle ne se pratique que sur un échantillon de production, le reste étant étudié par la méthode du touchau.

COUPE BAGUE: outil pour scier les corps de bagues ne pouvant plus sortir du doigt, une scie circulaire  entrainée manuellement, permet de faire une coupe franche de moins de 1 m/m de large , le professionnel n'a plus qu'a écarter le bas du corps de bague pour permettre au doigt d'être  dégagé, outil simple qui devrait équiper tous les services d'urgence pour leur éviter de couper les bagues avec une pince coupante et de bousiller le bas de corps. Parole de professionnel qui en a réparé!!!



CRAPEAU:  Soufflet à pied qui alimente en air le chalumeau. (ci contre)



CREUSET:  Vase en terre réfractaire, graphite ou plombagine, dans lequel on fond le métal précieux,ou  qui sert a exécuter des opérations qui demandent un feu violent, fait d'une glaise purifiée et mélée d'un peu de sable.



DE A EMBOUTIR:  Cube d'environ 10 Cm de côté aux alvéoles en creux sphériques de dimensions diverses qui permet, à l'aide de bouterolles, d'emboutir le métal en feuilles.


DEBITANT: Laminoir à fil composé de deux rouleaux cannelés tournant en sens inverses, voir ci-dessous , après avoir découpé une partie de lingot, le compagnon bijoutier va fabriquer un fil carré de plus en plus fin , qu'il pourra ensuite passer au banc à étirer au travers des filières et lui donner la forme qu'il veut, soit rond, carré, triangle, étoilé, etc.






DEROCHE: Bain chaud d'eau et d'acide sulfurique (9 ou 15 parties d'eau pour 1 partie d'acide sulfurique) dans lequel sont plongés les métaux précieux après leur passage à la flamme qui les a oxydés.


DRILLE: Ensemble composé d'une tige d'acier travaillant verticalement, d'un porte foret situé en bas de la tige, d'un volant
placé un peu plus haut et, légèrement au-dessus, d'un bras horizontal. Celui-ci, tourné et percé, coulisse le long de la tige d'acier. Ses deux extrémités sont reliées par une corde en boyau ou peau d’anguille qui traverse la tige percée à son sommet. Lorsque le volant est lancé, le bras monte et descend, la corde s'enroulant et se déroulant autour de l'axe d'acier. L’ensemble est maintenu souplement par la main dont les doigts s'agitent comme en un mouvement d'adieu. De même que sur l'archet, la taille des angles d'attaque du foret sont à double effet.

La Suite
les outils de E à O
http://richardjeanjacques.blogspot.fr/2010/03/0utils-du-bijoutier-joaillier-de-e-o.html

Certaines photographies d'outils que je n'avais plus(cause retraite) sont tirées de l'excellent catalogue de la maison Ottofrei
http://www.ottofrei.com/store/home.php
Vous avez aussi, la maison Pouget Pellerin 15 rue de Montmorency Paris 
http://www.pouget-pellerin.com

dimanche 14 février 2010

VAN CLEEF & ARPELS: 1939 à 1945 et décès de RACHEL VAN CLEEF


Que se passe t il entre cette en-tête de papier à lettre :







Dans l’avant dernier article :

http://richardjeanjacques.blogspot.com/2010/01/aryanisation-des-entreprises-dont-la.html

J’expliquais le processus d’aryanisation des entreprises : ce fut une époque très importante pour la Maison Van Cleef et Arpels, je vais traiter la période de 1937 à 1947.

Nous sommes très loin de la création de la société en 1896. Des années plus tard une société en nom collectif avait été crée en 1906 entre Alfred Van Cleef et ses deux beaux frères Salomon (dit Charles) et Jules (dit julien) Arpels
Il y eut le 12 novembre 1928 une transformation de la société.
Alfred Van Cleef possédait 999 parts
Jules 999 parts
Salomon 999 parts
Louis 3 parts

Une autre transformation eut lieu le 15/11/1928, une autre le 6/4/1936 sans grande incidence sur la répartition

Un petit retour sur l’année 1937 pour comprendre le montage de la société à l’aube de la guerre.
Salomon Arpels (dit Charles), le 27 mai 1937 vendit ses 50 parts à Rachel Puissant, à Claude , Julien et Jacques Arpels, mais afin que Salomon Arpels ne cesse de faire partie de la société, Monsieur Alfred Van Cleef , le fondateur de la société, lui cèdera l’usufruit de 375 parts et Julien Arpels fit de même.

Après la mort d’Alfred Van Cleef le fondateur en 1938, Jacques devient directeur, et Rachel Van Cleef/Puissant directrice artistique.

Très vite les Van cleef et les Arpels comprirent que la situation s’aggravant , il prenaient le risque de voir les nazis appliquer les lois et règles imposées en Allemagne à l’égard des juifs,et dès 1939 les Arpels décidèrent de fuir aux Etats unis.
Alfred Van Cleef pressentait ce qui allait arriver avec la montée du Nazisme et il semble qu’il ait eu aussi des pressentiments sur certaines dissensions avec ses cousins Arpels.

Alfred Van Cleef meurt le 11/6/1938 à flins, il demande a être enterré a Nice, dans un premier temps Madame Esther Van Cleef et Rachel Puissant sa fille deviennent propriétaires indivis , mais le temps que les formalités de la succession se règlent , Rachel se voit attribuer toutes les parts de son père et le 25 aout 1938 elle devient gérante en remplacement de son père.





De plus Rachel Puissant née Van Cleef est créditrice à la suite d’un virement effectué par son père à son profit d’une somme de 3.127.464 frs.



Les parts se décomposaient ainsi après la mort d’Alfred Van Cleef.

Le 16/9/1938 intervient une modification statutaire qui à cette date parait « de précaution » mais qui s’avèrera importante dans la prise de contrôle de la société après le débarquement des alliés en 1944. Il est décidé que Monsieur Claude Arpels deviendrait gérant de plein droit en cas de décès d’un gérant.

1939




Les nuages s’amoncellent au dessus de l’Europe, Claude Arpels est envoyé en éclaireur aux Etats unis qu’il connaît bien, il ouvre une succursale au 36e étage du Rockefeller Center à New York, une partie importante partie du stock est transférée à New York, d’après un membre de la famille Rachel Puissant/Van Cleef aurait fait des allers et retours avec du stock cousu dans la doublure de son manteau de fourrure. Effectivement, j'ai pu trouver différents voyages et demandes de visas de différents membres des deux familles dans ces années. L'un des fils de Julien Arpels avait fait un séjour à l’université d’Harvard sous le nom de Claude Léon Arpels. Né en 1911 Claude était rentré des états unis en 1932, Il fit des études dans une école de commerce mais retournait fréquemment aux Etats unis. Il s'installa au 36 eme étage du Rockfeller center à New York pus tard en 1942 , il ouvrit boutique sur la 5 eme Avenue .


Van Cleef et Arpels étaient déjà présents aux Etats unis depuis les années 20,Van Cleef était représenté aux Etats-Unis par William Sheer, à l’époque le plus grand fabricant de bijoux, la qualité de fabrication était égale à celle des fabricants parisiens, et Wiston,Tiffany, Cartier lui confiaient leurs commandes, ils ne signait pas leur fabrication , mais gravait la marque des détailants.
Un particularité supplémentaire, lorsque des clients américains commandaient une pièce place Vendôme , elle était adressée a William Sheer en pièces détachée afin de ne pas acquiter les taxes de 80% sur la joaillerie à l’entrée des Etats unis. William sheer s’occupait des formalités de douanes.
Rachel Puissant/ Van Cleef et sa mère Esther Van Cleef sont restées en France, ainsi que jacques Arpels et sa femme ,et Leah Arpels. les autres membres de la famille Arpels passeront la guerre aux Etats-Unis.



1940


Alors que l’ Aryanisation des Entreprises françaises ne sera appliquée que le 7/10/1940, un certain monsieur Paul De Leseleuc de Kerouara propose le 3 aout 1940 par une lettre officielle à Julien Arpels d’acheter les parts de la société. Et il fixe une date comme s’il était au courant de la date de l’Aryanisation.

Dans le cas ou vous me céderiez avant fin octobre 1940 au total 1520 parts de la SARL Van Cleef et Arpels, je m’engage à vous faire rembourser par la dite société, (ou a défaut à vous rembourser moi-même) le montant de votre compte courant créditeur à concurrence de 2 millions de Francs
Si la société effectue ce remboursement, je verserais moi-même en compte courant dans ses caisses des fonds à due concurrence et à n'opérer de retraits subséquents de ces fonds que dans la mesure où la trésorerie sociale le permet.

Signé Paul De Leséleuc


Et le 16 aout 1940 Monsieur Paul de Leseleuc se porte acquéreur de 1520 parts soit 54% du capital .Les parts de 1000 frs ont été rachetées 100frs



Le compte courant créditeur de Rachel Puissant/van Cleef que monsieur De Leseleuc s’engageait a lui régler à concurrence de 2.000.000frs s’élevait à fin mars 1941 à 3.100.621 frs la nouvelle société a passée une écriture comptable.

A Vichy Cpte Client : 3.000.000frs

L’argent dû à Rachel Puissant/van Cleef était bien passée par une écriture, mais fin 1941 elle présentait un solde de 100.621,50, après que le magasin de Vichy lui ait versé cette somme de 3.000.000frs. En effet elle était créditrice de puis octobre 1938 d’un virement de son père Alfred de 3.127.464frs .

Une certaine Madame Avicourt/lévy était créancière de 1.000.000frs notée comme « provenant de pareille somme consentie à son profit par Monsieur Louis Arpels en janvier 1938 »


Les parts de Monsieur De Leseleuc ont été payées par deux traites acceptées dont les paiements ont été effectués sur la BNCI compte 5151 agence Bourse.

Cela cachait il une vente à réméré ? Ce que sous entendront les Allemands plus tard !

Un arrangement entre les Arpels et De Leseleuc ? ou tout bêtement des renseignements prévoyant cette aryanisation, car il faut savoir que Rachel était amie avec la Comtesse de Chambrun, de son nom de jeune fille « Josée Laval » fille du futur ministre de Pétain !



Toujours est il que la vente est publiée au Journal Officiel le 12/10/1940


. N° 51882,
Van Cleef et Arpels, SARL au capital de 3.000.000de frs
Par une assemblée générale extraordinaire en date du 2 septembre 1940 enregistrée à Paris 1 ere SSP le 12/10/1940 sous le N° 222
Mr De leseleuc Paul demeurant à Paris 2 rue du quatre septembre et Monsieur HAVARD raymond demeurant à Paris rue de la voute ont été désignés comme gérants noueaux de la société. pour une durée qui expirera lors de l'assemblée annuelle appelée a statuer sur les comptes de l exercice 1940.
La société ne sera valablement engagée que par des actes portant la signature d'un gérant statutaire ou d'une gérante ou de celles d'un gerant statutaire ou non
Deux copies conformes de cette assembléeont été déposées au greef du tribunal de commerce de la seine le 12 octobre 1940
La Gérante
Signé R Puissant

A propos de Mr De leseleuc, mot pour mot dans le dossier.

De Leseleuc: references bancaires :Son beau père était administrateur de la banque de crédit industriel et président des faienceries de Sarreguemines
Mr De leseleuc était :Administrateur des mines de Kali Sainte thérèse capital 80.000.000 frs
Des produits chimiques du limbourg 4.000.000 frs belges :Du kaolin du morbihan
de l'Indépendance, capital 5.000.000de frs

Rachel Puissant/Van Cleef pour l’anecdote demeurait à cette époque au, 1 bis Boulevard Wallace à Neuilly, c’est elle qui signe seule face à Mr De Leseleuc, elle avait une procuration des Arpels qui étaient « en mission à l’étranger »


Le 31/12 1940 , les nouveaux gérants n’ont pu que constater que Jules Arpels avait prélevé des fonds sur la caisse Calamité et la caisse B.
Un expert comptable relève sous une rubrique « Actif irrecouvrable »

Louis Arpels : 353.643,88 frs
Salomon dit Charles : 7.083.511,01 frs
Jules Arpels 1.690.653,11 frs

Ce rapport mentionne aussi ;


Monsieur Charles Arpels est notoirement insolvable, Mr Julien actuellement en Amérique n’a pas de biens susceptibles d’être l’objet d’une saisie
La société VCA avait l habitude de faire trainer les impôts (c'est ce qui ressort du dossier) en payant petit à petit, il restait donc a devoir aux impôts en 1940 4.169.428,82
Devait aux fournisseurs Hartlet et Cooper 247.104,OO frs
Rubel FF 140.150,00
Sirakian 250.000,00
En 1939 Total des créances 3.909.428,77


En décembre 1940 le gouvernement de vichy crée un service chargé de controler le processus d'Aryanisation des biens juifs, le "service du controle des administrateurs provisoires" le SCAP un service que les allemands tentent de controler pendant les quatre ans de l occupation.

Le service de contrôle des administrateurs provisoires recrutait ces administrateurs souvent dans le milieu des retraités de l'armée, de la magistrature ou de l'administration. Comme les inspecteurs de la SEC, ils avaient le pouvoir de décision mais devaient faire légaliser leurs décisions administrativement par la Préfecture. Une thèse de Martine Soète étudie1 la composition du corps des administrateurs provisoires. Elle remarque que, début 1943, alors que l'on pouvait penser qu'Hitler perdrait la guerre, l'activité de ces administrateurs, diminua fortement. Curieusement, l'auteur, comme Joseph Billig, n'a pas fait la moindre allusion au rôle des services des questions juives des préfectures dans son étude. On sait que l'activité de celui de la Gironde diminua fortement, certains auteurs parlant même de dissolution de ce service fin 1943. En effet les administrateurs du SCAP démissionnaient, et la SEC, soutenue par les SS, finit par s'emparer du fichier des juifs. Note de JJR


Les autorités allemandes le 16/12/1940 nomment un administrateur Mr Romane qui était installé 13 bis rue des Mathurins à Paris, contrairement à l’avis du commissaire gérant Mr Dusausoy. Sa nomination n’a jamais été confirmée par les autorités françaises et elle avait surpris le monde de la Joaillerie, car Romane exploitait un petit atelier dont la principale activité consistait à monter quelques pierres dans du Maillechort . Il est entré en fonction dans les premiers jours de 1941


Le 31 janvier le caissier a reçu l ordre d’établir un premier chèque de 8000 frs. Deux griefs ont pu être relevés à l’encontre de Monsieur Romane, il avait eu le projet d’intéresser le personnel non pas seulement à la vente, mais à l’achat de bijoux. La conséquence de cette formule est que, plus il aurait acheté cher, et plus le personnel y aurait trouvé son compte. Son silence se trouvait ainsi payé. Le temps lui a fait défaut pour mettre cette mesure en application.


Le président du (service du contrôle des administrateurs provisoires) « SCAP» était Mr Fournier.


* Fournier, Pierre-Eugène (inspecteur des finances, dirige le service des administrateurs provisoires [SCAP] au Commissariat Général aux Questions Juives) : n'est pas inquiété à la libération. Président de la SNCF jusqu'en 1946, administrateur de la Compagnie du Canal de Suez. Dans sa notice du Who's Who de 1950, omet d'indiquer son passage à la tête du SCAP. Mort en 1972.

Mr Fournier écrit aux autorités allemandes que Mr Romane n’a ni la situation, ni les capacités nécessaires pour mener à bien sa mission et risque de compromettre l’affaire. Mis au courant de quelques faits de ce genre et surtout s’étant rendu compte de son défaut de tenue, les autorités françaises et allemandes ont invité le commissaire gérant à quitter la place au début du mois de février

1941


Monsieur Fournier demande son remplacement par Mr Chauvel proposé par les allemands, le Militärbefehlshaber in Frankreich. répond qu’il n’y avait pas d’objections.

De plus « Romane ne fait pas partie de la chambre syndicale » indique le SCAP.
Le 5/2/1941 le Militärbefehlshaber in Frankreich écrit au Docteur Blanke
« de relever dans les plus courts délais Romane, dont les agissements sont de plus en plus inquiétants et de mettre en place Chauvel », Romane est relevé dans la journée.

Pendant ce temps, Monsieur De Leseleuc essaye d’accélérer sa prise de possession de la maison Van Cleef & aArpels et pourtant ; sur l’actif disponible en 1939 :


Valeur comptable d’une part sociale

28.034.962,60 divisé par 3000parts = 9344,85
Valeur nominale d’une part= 1000frs
Valeur payée par De Leseleuc : 100frs

Le 12 mars 1941 Mr Paul de Leseleuc, 2 rue du 4 septembre adresse une lettre au Colonel Blanke Chef du service du contrôle des entreprises juives à Hôtel Majestic à Paris.


*Blanke, Kurt (directeur des Affaires juives au département "économie" du Commandement militaire allemand en France) : après son internement, il est de nouveau à Celle. De 1948 à 1973, il y sera membre du conseil municipal, et de 1964 à 1973 il y occupera la fonction de maire.






Mon Colonel


Gérants et porteurs de parts de la société Van Cleef et Arpels, nous avons l’ honneur de vous faire connaître que la dite société est devenue entièrement Aryenne. Le capital originairement de 3 millions de francs et divisé en 3000 parts, a été réduit à 2 millions de francs en 2000 parts, la société ayant racheté 100% des parts.


Société Aryenne :De Leseleuc 1504 parts sur 2000, les autres associés sont Jean Aymé, Lepeltier, Havard, Cercus, Acher, Turck.


En présence des précisions que nous vous apportons, nous espérons que vous voudrez bien donner votre accord et rapporter l'ordonnance que vous aviez prise pour nommer un administrateur provisoire.
Il insiste en précisant que désormais tous les associés sont Aryens !


Mais le 23 mars 1941


lettre du Militärbefehlshaber in Frankreich à Monsieur Fournier


La lettre de Monsieur De Leseleuc n’établit pas les conditions dans lesquelles les nouveaux actionnaires ont acquis leurs actions………………………………………

Celui-ci répondra le 1 er Aout 1941.

Le 1 er aout 1941 réponse à la lettre du Militärbefehlshaber in Frankreich

Mr De Leseleuc s’est porté acquéreur de 1520 parts réglées en deux chèques de 6364, 66 frs sur la BNCI en date du 11/10/1940, il est devenu ainsi propriétaire de 54 % des parts Mr Paul de Leseleuc est français et Catholique, son père le comte de Leseleuc est marié avec Mademoiselle de Kertanguy

Le 24/4/1941 Monsieur René Bry est nommé administrateur provisoire par les autorités Allemandes faisant double emploi avec Mr Chauvel qui démissionne.

Entre temps Monsieur de leseleuc avait envoyé au président des administrateurs provisoires la lettre ci dessous

Le 24 juillet 1941

Je soussigné Paul de Leseleuc demeurant à Paris 2 Rue du 4 septembre, certifie sur l honneur être Aryen sans objection au sens de l ordonnance allemande et du décret français, et je certifie que les opérations ont été passées sans qu’aucune clause occulte de réméré n’existe entre mes cessionnaires et moi
Signé De Leseleuc


Tous les autres associés ont fait de même par lettre separée.


Mr De Leseleuc a remis son dossier directement aux allemands au lieu de Mr Bry

Lettre de Mr Bry le 1 er septembre 1941 au service du contrôle des administrateurs provisoires (SCAP).

Monsieur le Haut Commissaire

En ma qualité de gérant commissaire de la société Van Cleef et Arpels, j’ai l honneur de vous faire connaître que j’ai à donner mon appréciation sur le bilan de cette société à la date du 31 décembre 1939
Or je trouve au passif de ce bilan une dette de 450.000$ représentée par 10 billets à ordre de 45000$ chacun avec intérêt non composé de 5% l’an payable à partir de la fin de l’année qui suivra la cessation des hostilités à raison d’un billet par an. --Je vous serais reconnaissant de bien vouloir me donner votre avis sur l’évaluation à donner en francs à cette dette eu égard aux conditions auxquelles elle a été contractée en avril 1940 pour amortir une dette en livres sterling qui figurait au bilan précédent.



J’ajoute que les acheteurs me font part qu’une évaluation au cours officiel du dollar conduirait à un bénéfice absolument illusoire et qui n’aurait aucune contrepartie à l’actif.

Réponse du Militärbefehlshaber in Frankreich le 20/9/1941 au SCAP

En réponse à votre lettre du 8/9/1941, j’ai l’honneur de vous faire savoir que Monsieur Bry de la SARL Van Cleef et Arpels ne pourra remettre son rapport avant un certain temps pour les motifs ci-dessous.
Les cessionnaires de parts sociales vont tenter une démarche auprès de l office des changes pour examiner les conditions dans lesquelles la société pourrait se couvrir du passif en dollars par un achat de devises dans le cadre des lois et….en vigueur. Si la société ne peut réaliser cette opération l’administrateur envisage la mise en vente du fonds de commerce et la dissolution de la société sous le contrôle d’un liquidateur judiciaire désigné par le président du tribunal de commerce


Néanmoins le 18/10 / 1941 la nouvelle société est homologuée par le Commissariat aux affaires juives, elle établit un bilan détaillé
Les Stocks au 31/12/1941 sont pour :

Paris 4.183.709 frs
Vichy et Cannes 12.251.435 frs
Stock consigné EU 31.146.633 frs
Manquants 38.312.185 frs
Total 85.893.902 frs

1942


Les Allemands veulent étendre l’Aryanisation à la Zone libre Pour le magasin de Van Cleef et Arpels à Vichy, Mr Saramy Directeur régional du service de l’Aryanisation économique écrit à Mr Daussin directeur du service central de l’Aryanisation à Vichy

Le Magasin de la rue Wilson est fermé et vide. Quelques transactions continuent à avoir lieu par l’entremise de Monsieur Havard ou de Mr Leseleuc mais a domicile 8 rue Callou. L’affaire reste néanmoins inscrite au RC de Cusset sous la dénomination Van Cleef et Arpels Rue Wilson.

Or j’ai reçu il y a quelques mois ce mail des services de Vichy


Lors de mon précédent mail en date du 4 Septembre dernier,les renseignements que je vous avais mentionnés -(1941 : VAN CLEEF ET ARPELS -Marchand Joaillier - N'ayant point d'atelier - 23, Rue du Parc à Vichy / 1942 : VAN CLEEF ET ARPELS - Marchand Joaillier - 23, Rue du Maréchal Pétain (actuelle rue du Parc) à Vichy)- étaient issus précisément des registres de la matrice des contributions personnelles, mobilière et patentes, appelés également registres/patentes de commerces. J'avais effectué des recherches de 1939 à 1945 sur ces documents ; les registres de 1941 et 1942 uniquement, indiquent la présence du commerce.

Cordialement.
Valérie GOUTAUDIER.


Donc Rachel avait une boutique à Vichy, apparemment jusqu'à sa mort et les nouveaux propriétaires de VCA venaient pour quelques affaires rue Callou à Vichy , puisque le Magasin de Van Cleef et Arpels à l’hotel du Parc avait été fermé par le Docteur Ménétrel, celèbre medecin conseiller du Marechal.


Une autre source me fait penser qu’elle avait remonté une boutique ailleurs dans Vichy
Guylaine Guidez relate une rencontre en 1942 à Marseille avec Pierre Ferri Pisani Chef de la Maison des Marins, président du syndicat de la marine marchande, il est le « patron » du port de Marseille.Je cite le passage de son livre.

« Je lui explique ce que nous comptons entreprendre. Lui seul est en mesure de nous faire obtenir régulièrement les renseignements concernant tout ce qui se passe dans le port de Marseille. Il accepte d’emblée, mais soulève la question financière. Nous ne sommes pas riches. Il réfléchit, sort de la pièce quelques instants avec un diamant qui peut être appartient à son épouse et me demande si je peux me charger de le vendre. Je lui parle de mes relations avec Van Cleef et Arpels qui sont malheureusement à Vichy. Il me prie d’aller les voir dans cette ville. Dès le lendemain, je suis chez Nanette Puissant à qui j’explique le problème. Elle me donne beaucoup plus que ce que nous avions espéré.

Mon retour avec l’argent dans mon sac compense l’humiliation qu'’a été pour moi la réflexion du chef syndicaliste sur mes lectures.
Quant à Nanette Puissant, huit jours plus tard, tenaillée par la peur des Allemands qui sont dans Vichy et qui la savent juive, elle devait se suicider
»

La gestapo…. ? présente à Vichy dans un chalet tout a coté de l’ hôtel ou logeait Rachel ? s’ils la savaient juive , ils la savaient riche !
D’autres ?......

En 1942 il y eut 3 dates fatidiques un 11 du mois.

· 11 juin 1942, décret interdisant aux Juifs les professions artistiques.
· 11 novembre 1942, invasion de la zone libre par l'Allemagne.
· 11 décembre 1942, loi imposant aux Juifs de faire apposer la mention « Juif » sur leur carte d'identité,



Rachel se « suicide » le lendemain . Que sont devenues ses affaires ? son argent ? les bijoux ?.
Ci dessus Hotel Queen's à Vichy ou Rachel serait censée s'être suicidée en se jetant du 4 eme.

1943

Lettre du Militärbefehlshaber in Frankreich au commissariat aux questions juives le 8/2/1943
Vous avez transmis à mes services par note du 3/9/1942 un rapport de la Treuhand- und Revisionsstelle concernant la proposition d’homologation de l’entreprise VCA
Le rapport de la Treuhand laisse apparaître dans ses grandes lignes 2 points principaux, d’une part l’entente possible entre les acquéreurs des parts juives et les anciens propriétaires juifs.
D’autre part ……..le prix bas des actions !

Réponse du CAQJ(Commissariat aux questions juives)
En ce qui concerne le premier point, je ne crois pas devoir retenir une objection attendu que l’un des principaux associés juif du 23/5/1940 Madame Puissant qui détenait 45,5% des parts du capital à elle seule s’est suicidée à vichy le 12/12/1942.
Si donc une certaine influence juive pourrait être reconnue, elle a disparu avec le décès de madame Puissant, le reste du capital juif ne peut avoir d’influence sur les acquéreurs Aryens du fait qu’il était reparti entre plusieurs noms et que les porteurs sont tous en fuite ( Amérique etc.)

Personnalité des associés
Monsieur Paul de Leseleuc est Catholique et Français, son père le comte de leseleuc était marié avec Melle de Kertanguy, fille du commandant vicomte de Kertanguy et de la comtesse de la Roche
Il est administrateur de diverses sociétés importantes, s’adressant à des branches très différentes d’activités économique notamment, les mines de Kali, sainte Thérèse et de l’indépendance compagnie d’assurance au capital de 5.000.000 de francs


Cette lettre est très interessante, car elle montre que le commandement militaire allemand savait que Rachel Van Cleef/ Puissant était décédée à Vichy le 12/12/1942, Monsieur Bry l’administrateur le savait aussi et ce début 1943 le notaire le savait aussi en 1944. Or personne ne s’est inquiété de la sépulture de Rachel Puissant enterrée à la fosse commune de Vichy jusqu'à ce qu’on ait besoin d’elle pour régler sa succession !

Il est inscrit sur son acte de décès que sa Mère habitait au Carlton à Cannes, l’administrateur se rendait en Zone libre pour les besoins de l’Aryanisation de Van Cleef, il était en contact avec l’administrateur de Cannes et Nice en Zone libre.Et puis Alors qu'il avait été dit que les Arpels étaient aux Etats unis, Jacques Arpels lui était resté en France, Elie Scali , ancien amant de Rachel est venu à l enterrement de Renée Rachel, Jacques apparemment n'est pas venu.



Lettre de Mr René Bry au commissariat général aux questions juives 1 place des petits pères à Paris le 26/10/1943


Monsieur
J’ai bien reçu votre lettre du 21 courant. Comme suite à votre demande, j’ai l honneur de vous informer que d’après les ventes de cessions en dehors de Claude, Louis, julien Arpels était en mission à l’étranger :
Une réunion des gérants en date du 21 mai 1940 avait décidé qu’il se rendait en Amérique, je n’ai jamais été en rapport avec les cédants, j’ai cependant appris que madame puissant était décédée à Vichy en Décembre 1942


Direction générale de l’Aryanisation économique Section 8 dossier 156 adressé à Mr Bry le 19 novembre 1943


Monsieur
J’atteste par la présente et pour valoir a qui de droit, auprès de quiconque y est intéressé que vous êtes relevé de vos fonctions d’administrateur provisoire de l’entreprise sous rubrique pour la Zone Nord.


Il est à noter qu’au RC Mr Bry est nommé administrateur le 24/4/1941 et fin de mission le 13/8/1943
Que peu de temps après le 8/10/1943 les associés de Mr Leseleuc , Raymond Havard, Jean Aymé, Paul Turck, démissionnent de la société ??


Arrive enfin la libération et la restitution

Le 10/10/1944 lettre de Claude Arpels a Monsieur René Bry



Nous soussigné Claude Arpels et Paul de Leseleuc : seuls gérants de la société Van Cleef et Arpels attestons qu’aucun manquant de stock n’a été constaté pendant la gestion de commissaire gérant de Monsieur René Bry et que celle-ci a donné toute satisfaction aux intéressés


Paris le 19/10/1944

Délégations Judiciaires, Cabinet de Jacques Perez Y Jorra, commissaire de police 36 quai des orfèvres Paris adressée à
Monsieur le chef de service des restitutions Ministère des finances

J’ai l’honneur de retourner ci-joint


1° dossier 156 : Van Cleef et Arpels 22 place Vendôme à Paris 268 pièces

2° Dossier 16280 Etablissements S Langlois et Compagnie 263 rue Saint Martin comprenant 94 pièces
En faisant connaître que l’enquête effectuée n’a pas permis de relever d’irrégularités dans la gestion de ces deux affaires
Par Ailleurs Mr Claude Arpels et Paul de Leseleuc gérants de la société VCA ont fait parvenir une note donnant quitus de sa gestion à l’administration provisoire de Mr René Bry

J’annexe cette note au dossier Van Cleef.


Le 19 mars 1945 lettre de Jacques Arpels à René Bry, il a besoin de cette lettre pour être dégagé du dossier, une partie de ses honoraires a été reversée à des oeuvres

Comme suite à votre demande de ce jour, nous avons l’honneur de vous confirmer qu’il a été donné régulièrement quitus de votre gestion par l’assemblée générale ordinaire des associés en date du 25/5/1944
Depuis cette date, les anciens associés de la société ont repris possession de leurs parts sans la moindre difficulté et je tiens en leur nom à ratifier, tant que de besoin le quitus qui vous a été donné par les associés, que les évènements avaient amenés à se substituer temporairement aux légitimes propriétaires des parts sociales.
Il n’entre nullement dans mes intentions de vous réclamer une autre réédition des comptes que celle sur laquelle il vous a été donné quitus de votre gestion et nous vous autorisons a faire usage de la présente auprès du service des restitutions, et de tous autres chargés de l’application de l’Ordonnance du 14/11/1944

Veuillez agréer………………………………


C’est devenu une nouvelle société il n’y a plus que les Arpels.
Louis qui dévient gérant à 66 ans le 4/6/1952 il vivra jusqu'à 90 ans en 1976, et les trois fils de Jules Arpels
Claude Arpels est nommé gérant le 10/10/1944
Jacques Arpels gérant le 26/10/1944
Pierre Arpels Gérant le 30/12/1944


Comment a été réglée la succession de Rachel Van Cleef, Veuve Puissant ?
Que sont devenus les « Van Cleef » dont nous avions découvert sur les fiches du notaire qu’ils étaient cités pour la succession , dossier 9787 de 1944?
Il n'y a plus un Van Cleef dans la société et pourtant une nouvelle société de Parfums Van Cleef et Arpels se crée dans les années 70 , c'est étonnant cette utilisation du nom!!!





Ce chèque était fait tous les mois par l'administrateur provisoire au profit de la Treuhand Allemande, il était censé servir a régler le salaire des administrateurs provisoires.

Toutes les entreprises aryanisées ont été obligées de passer par la Barclay's Bank, pourquoi par une banque anglaise qui semble avoir fait ce métier pendant toute la guerre!!!!si quelqu'un peut il nous eclairer?




Les lettres proviennent toutes des 268 pièces du dossier 156 regroupé avec d’autres en AJ38 aux archives nationales, citées plus haut par le commissaire de Police Jacques Perez Y Jorra.

J’ai découvert dans un autre dossier de l’Aryanisation des bijoutiers celui de la bijouterie LAMBERT boulevard Saint Denis à Paris.
Elle appartenait à Mr Adrien Lévy 80 rue de Prony dans le 17°, j’y ai découvert une lettre


René Bry le 11/11/1942

Je soussigné René Bry 51 bis rue sainte anne à Paris ai l'honneur de vous informer que je me porte acquéreur du fonds de commerce "Bijouterie Lambert (Adrien Lévy) 3 bd Saint Denis à Paris pour la somme de un million cinq cent seize mille francs , étendu aux éléments incorporel et matériels, les marchandises qui resteraient en stock en sus à dire d'expert au jour de l homologation
Paris le 11/11/1942
Monsieur Adrien Lévy avait fait une très belle lettre pour demander qu'on examine son cas , expliquant avec des détails, les générations précedentes nées en Alsace et ayant la nationalité française, mr Levy notait aussi ses états de services militaires brillants, mais rien n'y fit.

Le stock en plus 1.014.855 a été réglé après par Bry au liquidateur de l affaire , il y avait trois bijoutiers en lice pour faire une proposition d'achat, c'est bry qui l'a emporté étant largement au dessus du 2 eme, le 3 eme était un Bijoutier du Havre




René Bry était domicilié personnellement 59 rue Manin
La vente a eu lieu chez le liquidateur Maitre Desplanques le 5/12/1942
Dossier Aryanisation Section8 dossier 473
Mr Adrien Levy est rentré en possession de son affaire par acte notarié du 6/7/1945, il y a eu rétrocession .

Et en 1945 l'administrateur provisoire Mr Poumet ralait toujours pour ses honoraires de gestion de 42 qu'il a eu d'ailleurs

Monsieur René Bry était en 1940 installé rue Sainte Anne en étage , en 1944, il s’installe Rue de la Paix.


N'hesitez pas à laisser un commentaire ou à m'écrire à richardjeanjacqu
es@gmail.com

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