jeudi 13 novembre 2008

Joyau Sacré : La Couronne de Liège


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Cette très belle photo de Pierre Emmanuel Malissin, sur son site :
http://www.photos-galeries.com/category/musee-du-louvre/objets-dart/

nous permet de découvrir une pièce d'orfèvrerie du moyen age.
Juste un rappel, à l'époque les Orfèvres travaillaient les métaux précieux et fabriquaient aussi bien des bijoux que des objets sacrés ou des hanaps et le tout sous des règlementations sévères qu'il valait mieux ne pas enfreindre. Ci dessous un extrait de "Histoire anecdotique des métiers " paru en 1892
Cette Couronne, se compose de huit plaques de Vermeil (couche d'or sur argent) surmontées de fleur de Lys et reliées entre elles par huit anges. Pierreries et feuilles de chêne estampées, perles... au centre de chaque plaque se trouve une cavité qui renferme des reliques: ossements d'apôtres, de confesseurs, de martyrs, des reliques de la passion du Christ (Sainte Lance, Bois de la Croix, couronne d'épines).C'est grace aux inscriptions sur des petits parchemins que nous savons ce qu'elle contient.
Cette couronne est donc un témoin de la fabrication d'Orfevrerie du XIII eme   siècle





Saint louis l'offrit au Couvent des Dominicains de Liège. En effet des Liégois (Jacques de Vitry à la cinquième), avaient participé aux croisades aux cotés de Saint Louis.

Le reliquaire est sacré, car il est intimement mêlé au dialogue des hommes avec Dieu, l'homme peut voir, toucher surtout, le reliqaire pour implorer le Saint de lui accorder des Graces. Louis IX (Saint Louis)en 1235 avait acheté à Constantinople des fragments de reliques, il avait acquis d'abord la couronne d'épines à des marchands Vénitiens pour 135000 livres C'est dans les années qui suivent qu'il acheta (selon l'inventaire de 1740) 22 autres reliques . Elles furent regroupées dans une chasse, de plus de trois mêtres de haut en attendant que Saint Louis construisit la Sainte Chapelle dans l'Ile de la Cité pour abriter ces reliques. Certes Saint Louis était très pieux, mais il fut le premier qui se dota gràce à ces reliques, d'une légitimité tenue directement de Dieu. 
Ses successeurs d'ailleurs en firent un des moyens de la monarchie de droit divin. De plus il fit de nombreux "cadeaux" de ces parties de reliques a sa famille mais aussi aux communanutés religieuses, assurant ainsi son image

lundi 10 novembre 2008

Le collier de perles françaises de l'Impératrice Eugénie



Etait-ce l 'un des de ces colliers?
Toujours est il qu'un collier de perles d'eau douce fut offert à l'impératrice Eugénie lors d'un séjour à Plombières. Michel Zimmerman  qui se souvient de Dina Level doit se souvenir de ce passage de notre cours sur les perles 

"En France ou elles sont connues depuis longtemps, les moules d'eau douce appelées Uniès, ou mulettes des vosges sont suffisamment belles pour qu'un collier de perles des moules de la Vologne ait pu être offert à l' Impératrice lors d'un séjour à Plombières"




Il faut remonter à l'impératrice Joséphine de Beauharnais pour découvrir que toute la famille impériale fréquentait les cures thermales. La mère de Napoléon, allait à Vichy et Aix les Bains,Pauline, la soeur de Napoléon, fréquente Aix les Bains. Joséphine de Beauharnais allait à Plombières pour soigner sa stérilité en vain, et en 1806, la ville de plombières offrit à Joséphine, un bracelet de perles de la Vologne. Eugénie connaissait bien les stations thermales ou elle se rendait déjà avec sa mère, et elle aussi, comme Joséphine espérait trouver une solution médicale pour concevoir le prince héritier avec succès.
C'est ainsi que Saint Loubouer put prendre le nom d'Eugénie les bains. Si vous allez à Eugénie les Bains , laissez l'eau ou elle est et rendez vous plutot chez Michel Guérard aux "Prés d'Eugénie".
Napoléon III lui préférait Plombières, égal de Contrexeville ou de Vittel, mais toute la "jet set" parisienne se rendait dans ce Saint tropez de l'époque, et Napoléon III trouvait des P......(pardon) des demies mondaines, pour son plaisir.
Il en profitait aussi pour recevoir, c'est ainsi qu'à Plombières l'empereur invita Camillo Benso, Comte de Cavour afin de l'aider à régler l'affaire
de l'unité Italienne.
Alors! Les perles de ce bracelet et de ce collier offert à nos impératrices par la ville de Plombières, d'où venaient elles?.......De la Vologne.


Mes petits bonheurs: le saut des cuves

La Vologne, se trouve entre le Honeck et le col de la schlucht dans le massif des vosges.
Au XVI ème siècle la Vologne (et surtout son affluent, le Neuné) était jonchée de "Mulettes"dont le nom savant est "margaritana margaritiféra", mollusque d'environ 11 centimètres de long sur 5 qui peut vivre entre 80 et 100 ans.




 Leur pêche était réglementée par les Ducs de Lorraine. Les Ducs avaient des "gardes perles qui veillaient sur ce trésor.
Certains ont écrit que cela leur rapportait peu, juste pour le plaisir d'offrir, pour servir leur vanité... D'autres écrivent que cela renflouait les caisses des Ducs...
Il est certain qu'avec l'apparition du chemin de fer, la Vogue des Cures thermales à l'exemple de la famille Impériale, la publicité naissante et les progrès de la thérapeutique thermale développèrent les ventes de ces perles qui malheureusement ne se régénéraient que lentement. Ajouter la pollution des rivières et vous comprendrez pourquoi les perles d'eau douce ont disparues de nos rivières au XIX ème.
L'impératrice Eugénie aimait les perles, témoin ce diadème réalisé par Alexandre Gabriel Lemonnier (1808-1884) qui est parvenu jusqu'à nous , malgré la braderie des bijoux royaux par la république:





Il n'est pas interdit d'espérer car finalement l'industrie Textile ayant disparue, la Vologne a retrouvé la qualité de son eau, les truites sont revenues, peut être bientôt les moules d'eau douce.
Un très beau dossier sur les perles, à voir en le téléchargeant au moyen d'un copier-coller dans la barre internet
http://www.mnhn.fr/museum/front/medias/dossPresse/11618_dpperles.pdf

Un autre site: http://perles.effisk.net/?167-mulette-perliere
Encore un autre très beau site:
http://blog.perle-gemme.com/site/Histoire_naturelle_de_la_perle-49.html

mardi 28 octobre 2008

Club et balle de Golf en Or

Il y a quelques années, la secrétaire générale d'une grande entreprise internationale, me demanda si je pouvais passer au siège pour étudier une possibilité de projet. On ne refuse pas de pareilles occasions et j'acceptais le rendez-vous fixé avec les directeurs du service publicité et marketing. Cette grande maison, désirait fêter le départ de son ex PDG qui prenait de nouvelles fonctions en Allemagne. Au cours de la réunion qui suivit, ils me demandèrent si j'avais une idée pour un cadeau qui reste, et en métal précieux. Après avoir fait un tour d'horizon, je demandais si leur ancien Directeur Général avait un "dada", "oui, le Golf". "Je pourrais vous faire un porte-clefs balle de golf en or, avec la chaine de porte- clefs en or".
"Hum !!!!" A leur mine, je voyais que cela ne convenait pas. Je leur demandais donc un peu de temps
 Pour réfléchir et revenir avec un projet.
  Il n'y avait plus qu'a s'y mettre, j'avais bien une idée, mais pour la réaliser !!!! Car il y avait un délai. Je fis appel à quelques copains, Olivier voulait bien m'aider et donc je retournais proposer un dessin :


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"Voilà Madame, Messieurs, ce pourrait être un objet à poser sur son bureau, je propose de symboliser l'herbe du terrain de golf par une plaque de Malachite, la balle de golf serait en or gris rhodié, une montre à quartz à l'intérieur, le Wood serait un lamellé collé de bois précieux, le manche en or jaune, et le lien entre le bois et le manche serait un poil d'éléphant, la taille 16/24 cm environ"

Tour de table, question désagréable "le prix" ?

Bof, l'essentiel, je repartais avec la commande.
Content, pour l'avoir eu, alors que cette grande maison pouvait demander à nos grandes maisons de Joaillerie, et content parce que pour un artisan, c'est tellement motivant de faire un travail inhabituel.
Et c'est à partir de là que les ennuis commencent, cela ne vient pas de la partie métal précieux, mais d'abord de la malachite. 
Pas de plaque de malachite, a Idar Oberstein, ou à Paris personne n'a une aussi grande plaque. Les amis parisiens finissent par m'expliquer "tu comprends bien qu'avec une grande plaque comme cela, on peut tailler pleins de petits objets, que déjà il faut trouver la pierre brute, mais que de toutes façons !!!!"
Et la date, impérative...il y avait un grand repas de prévu, des personnes venant de l'étranger, enfin, tout quoi !



Ensuite, "Dis donc, ton poil d'éléphant, t'as vu la taille qu'il faudrait ?" "T'as pensé à demander à Giscard ?"
Bon on remplacera par un fil d'Argent. Pendant ce temps je contactais les fournisseurs d'écrins. Les allemands si dynamiques en matière d'écrins me dirent d'emblée que sortis de leur fabrication habituelle, pas de pièces spéciales. Les Italiens pareils, les Français pas mieux. "Tu devrais téléphoner à ....... C'est lui qui fait ceux des grands de la place Vendôme" Oui mais moi, pas grand de la place.

"Vous n'y pensez pas monsieur, (avec un air de majordome qui s'adresse à un non initié) c'est tout un travail, et de plus, quinze jours !!!!!" Vraiment il n'arrivait plus à respirer.
Alors comme cela m'était déjà arrivé plusieurs fois, je fis appel à ma copine Elisabeth. Je lui téléphonais à Granville dans la Manche en lui disant que le mieux, c'était qu'elle veuille bien venir à Rouen qu'on en discute.
Totalement calme "so british" elle avait appris l'ébénisterie au pays de Galles je crois, elle m'écouta gravement lui demander de faire une boite en bois, si possible précieux, pour mettre notre objet, et si en plus cela pouvait avoir de la gueule, ce serait encore mieux. Le prix? "eh bien, tache de ne pas m'écraser, mon devis est serré" Elle repartit à Granville, me téléphona deux ou trois fois pour me dire qu'elle réfléchissait et que…"Tu sais qu'on n'a pas le temps !!"



Enfin ! en dédoublant par un sciage une plaque de malachite, (cela se voit sur la photo) et en la collant sur un socle de pierre colorée dans le même vert que la malachite, le premier problème était résolu. Il était décidé de faire la balle de Golf en entier avec la partie supérieure ouvrante,

  


La plaque de couche du Wood est en Cornaline, les vis sont en or, le lamellé collé est en poirier, citronnier et palissandre. Pour l'écrin, obligé de faire confiance à Elisabeth, mais j'avais l'habitude, il fallait juste que je m'assure moi-même que tout irait bien !! Et...et..vint le matin de la livraison, Elisabeth, toujours flegmatique, m'apporte son travail. Le coffret sort de son carton, nous le mettons sur une table du magasin, et une fois le papier enlevé...eh bien, on parle peu, "C'est bien, c'est très bien" c'est un bois magnifique, et tu as fait l'ouverture en biais ?" Je touche, j'adore toucher, c'est une partie de ma vue, je la laisse parler, (pour ceux qui me connaissent !!) elle m'explique que de toutes les formes envisagées, c'était le cube qui lui avait paru le meilleur volume. Mais elle trouvait "froid" l'ouverture sur une face seulement, alors elle avait tiré une diagonale, j'entendais tout ce qu'elle disait mais je découvrais et je pensais à plein de choses en même temps. "Quels bois" ... "Du sycomore et de l'ébène". Elle avait souligné certaines lignes avec le noir de l'ébène, elle attira mon attention sur la charnière ...réalisée en bois !!! oui ..oui.. En bois.
Puis pour ouvrir, on le voit bien sur la photo, en bas du coté ouvrant, comme un coin de page de livre légèrement courbé. Je ne pouvais que dire "Merci Elisabeth" entre manuels, nous savons l'effort et la perfection de chacun, surtout les autres car moi je suis toujours pressé. Elisabeth s'appelle Beaupère, elle n'a pas pu vivre décemment de son art, maintenant on fait moins bien, mais tellement moins cher dans le sud-est asiatique, elle avait plus ou moins arrêté, je la retrouverais un jour, car elle a du talent, de celui qu'on nomme universel. 
Une dernière surprise, tout était fin prêt, il fallait livrer, à 20 heures, dans une salle particulière d'un restaurant. Il était temps que j'arrive, tout le monde était là, j'ai ouvert mon paquet, le récipiendaire est venu, a ouvert le coffret, nous avons sorti "l'objet Golf", il l'a regardé, a ouvert la balle de golf, a vu la montre, et a tiré sur le manche du club, celui en or jaune, alors je suis intervenu et je lui ai dit "attention, il n'y a pas si longtemps qu'il est collé" et alors, avec son merveilleux accent du Piémont, il m'a demandé, "ce n'est pas un stylo?" Eh non ! je n'y avais pas pensé.

dimanche 12 octobre 2008

Les Croix Normandes

Croix Normande


J'ai vécu 65 ans en Normandie, mes antécédents sont bretons aussi loin que je puisse remonter, mais je suis né un 14 juillet (1942) rue Lafayette sur la rive gauche, cette rive besogneuse, industrielle. Le quartier Saint Sever a aussi hébergé les manufactures de Faiences si appréciée des collectionneurs. Les fabricants bijoutiers étaient pratiquement tous rive droite, la vieille ville, celle ou s'étaient déja installés les Romains, j'en ai déjà parlé à propos de l'Auréus de l'empereur Commode que mes amis archéologues avaient découvert derrière le carrefour de la rue ganterie, carrefour des deux grandes voies Romaines, d'ou son nom de carrefour de la Crosse(la croix).

https://richardjeanjacques.blogspot.fr/2007/07/monnaies-montes-en-bijoux-cest-pas.html

Si nos Normands savent faire preuve de réserve, de quant à soi, la méfiance va de pair, et on ne parle pas de somme d'argent comme cela, en revanche en matière de bijoux, les croix Normandes ne passaient pas inaperçues.
Mais il ne faut pas oublier, que Rouen a été très longtemps la deuxième ville du Royaume après Paris, et cela ne put se faire que par un certain acharnement au travail et à l'épargne et comme ce sang Viking qui coule dans leur veine les pousse a être fier, Il leur faut montrer "qu'ils ont du bien".
Ailleurs on dirait de "l'argent", ici, avec une certaine Pudeur, "on a du bien". Combien de fois ai-je entendu des vieux (anciens) Normands me dire "C'est pas que je ne peux pas, mais..." manière de me faire comprendre que Madame avait placé la barre un peu haut. Mais il fallait parler , revenir sur le sujet, ne jamais pousser trop sur le plus cher, être un peu l'allié de Madame, sans jamais forcer Monsieur, et puis cela se faisait, nous avions "causé" . cela m'a souvent surpris de voir sur le pas de la porte le client se retourner et me remercier. Souvent je leur ai répondu "mais je viens de vous prendre votre argent, vous m'avez payé!" "oui, mais vous l'avez bien fait"




Il y eut les Croix bosses, les Croix Jeannettes, la Croix "à cadrille" dite Croix de Saint Lô; toutes fabriquées au 18 eme siecle, mais c'est à la fin du siecle, une fois la révolution terminée lorsque le "controle" reprit en 1797 qu'apparut la Croix dite de Rouen. Au summum de leur art, les orfèvres et Joailliers étaient très nombreux à Rouen. Ceux ci couvrirent les croix qu'ils fabriquaient de petits "Strass" c'est pourquoi la Croix de Rouen fut appelée Croix à Pierres.

Toute cette dentelle résulte d'un travail qu'on appelle repercé. Sur une plaque d'or, légèrement emboutie, l'artisan dessinait un décor, perçait le métal à l'aide d'un "drille" puis "reperçait" le décor dessiné pour en faire ce bijou d'une grande légèreté. Mais il fallait du volume aussi, tout en maintenant une certaine legèreté, et une fois les "Strass" sertis, on assemblait ces espèces de Cônes surélevés, creux, d'une épaisseur de 2 à 3/IO° de m/m . Ce qui n'aurait pas résisté au polissage et encore moins au porter. Alors on bourrait ces cônes de papier brouillard, de terre, de mastic. et le plus souvent de gomme laque.



Croix de Rouen


Mais,évidemment, plus question de souder ces cônes sur la base en or, tout aurait flambé à l'intérieur. Alors on assemblait les deux parties avec une technique qui ressemble un peu à de la patisserie, comme lorsque vous faites un chausson aux pommes et que pour le refermer, vous écrasez les deux parties.


Pour "l'empierrage" il n'y a pratiquement pas de diamants sur les bijoux normands, ils utilisaient du Quartz blanc, le "Cristal de Roche" appelé aussi "cailloux du Rhin", ou "diamants d'Alençon" En effet il y avait aux environs d'Alençon des carrières de granit à Pont percé ou on trouvait du quartz bien critallisé. 







Mais , vers 1750, Frédéric Strasser mit au point le "strass" et il devellopa ses recherches pour obtenir la plus belle apparence selon les gemmes à imiter.

Il eut un succès fou, avec son "verre au plomb" composé de silice, de potasse, d'oxyde de plomb, de borax, d'arsenic. C'est l'apport du plomb qui lui donne de l'éclat, il en est de même pour la fabrication des "verres(à boire) en Cristal, c'est du verre au plomb. La plupart des croix normandes sont serties de "Strass" Très souvent sous le strass, à la fois pour lui donner de l'éclat et l'isoler du fourrage des éléments en relief, les orfevres plaçaient une sorte de papier qui ressemblait à notre actuel papier chocolat.
Et voila nos croix terminées, pour les porter autour du cou, on passaient une tresse de soie noire.

150 ans plus tard, les réparer c'était autre chose, et s'il est vrai qu'il était difficile de souder, j'en ai sauvé pas mal. Beaucoup de Croix normandes me parvenaient cassées, ou cochonnées par des soudures à l étain sur lesquelles on ne pouvait intervenir car l'étain ronge l' or dès qu'on réchauffe. Mais cela valait la peine de se "défoncer" car des Croix à Pierres il y en eut de superbes, souvent longues de 6 à 10 cm.






Il y a une vingtaine d'année nous eumes des nouveaux chalumeaux, les "micro dard" un appareil qui décomposait l'eau distillée pour séparer l'hydrogène de l oxygène et en faire un mélange inflammable. Un "chalumeau à eau " qui faisait des petites flammes comme une tête d'épingle, c'était un énorme progrès. Mais depuis quelques années, nous avons "des chalumeaux Lasers"


Un faisceau laser focalisé rassemble en peu de temps une très grande quantité d'énergie lumineuse dans un très petit espace. Les milieux que le laser traverse absorbent une partie de cette énergie, restituée sous forme de chaleur, ce qui peut "vaporiser" n'importe quel tissu vivant et amener l'or au point de fusion . On peut souder une griffe sur un bijou, sans toucher le diamant qui est serti.


Croix de Rouen Boutemy expertise

Ces croix normandes ont été souvent fabriqués avec un titrage d'or très faible et nos Antiquaires voyaient les services de Garantie, détruire des chefs d oeuvre, parce qu'elle n'étaient pas au titre reconnus de 18 carats soit 750/1000°. C'est Jean Lecanuet, Maire de Rouen qui intervint auprès de l'administration des finances pour qu'elle ne détruise plus nos trésors normands.

Terminons par le plus prestigieux des fabricants joailliers

En 1863 Louis François Cartier fabriqua cette croix de Rouen, elle est reproduite dans l excellent et très beau livre "Cartier" de Hans Nadelhoffer. il a été réédité aux éditions du regard avec de nouvelles photos....en couleurs.
je crois qu'il reste peu de "Croix à Pierre de Rouen", alors prenez en soin.

Merci au Musées départementaux de Seine Maritimes, et a Brigitte Bouret pour son livre sur les orfevres de Haute Normandie
Un lien interessant sur les musées de Haute Normandie:http://www.musees-haute-normandie.fr

mercredi 8 octobre 2008

La Briolette des Indes





Qu'est ce qu'une Briolette? J'ai trouvé une définition américaine que je crois bonne:
A pear-shaped or oval gem,especially a diamond, cut in long triangular facets
--> Une poire ovale spécialement un diamant taillé avec de longues facettes triangulaires.

Mais il semblerait qu'une Brignole soit une prune séchée, alors j'ai été régarder dans un de mes vieux dictionnaires, "le Dictionnaire portatif de la langue Françoise de Pierre Richelet" daté de 1756:

Brignoles : sorte de prunes, qui viennent de Brigoles en Provence.

Vu la forme de ces prunes cela donnerait : Brignoles,Brignolette, puis Briolette.
Ce diamant pèse 90, 38 carats. Louis VII aurait (à l'époque de la seconde croisade 1146-1149) offert ce diamant à son épouse Aliénor d'aquitaine. Si cette tradition orale est vraie, alors c'est le plus ancien des grands diamants que nous connaissons.


Briolettes en vente à la maison Frediani

Richard Coeur de Lion, le fils d'Aliénor, l'aurait emporté avec lui lors de la troisième grande croisade. Mais il fut fait prisonnier par Henry IV d'Autriche, et Richard lui aurait remis ce diamant en guise de rançon.
Plus tard on le distingue sur un portrait de Diane de Poitiers, la maitresse d'henri II , mais on ne sait comment il est arrivé en possession d'Henri II (j'ai horreur des buffets Henri II) . Puis plus rien, ...disparu!
400 ans plus tard, comme cela arrive souvent en matière de beaux objets anciens , un Maharadjah hindou, le propose et le vends à Harry Winston, grand joaillier de New York.
Depuis quelques années , les pierres taillées en Briolettes sont revenues à la mode, en grande partie grâce à Cartier

Le Diamant Rouge



Le diamant Rouge, rare parmi les rares.
Le nom du diamant au centre de cette photo est «Argyle Phoenix». Sa taille - 1,56 carat - en fait le plus gros diamant rouge jamais extrait de la mine d'Argyle, en Australie.
Dans les années 90, on en recensait moins de 20 qui méritent 
l 'appellation rouge


Ainsi ce diamant brut qui m'appartient ne peut être qualifié de "rouge"
La présence d'hydrogène dans les diamants produit des nuances violettes, mais le diamant soumis a des pressions extrèmes pendant sa formation peut voir sa structure se compresser anormalement et devenir ainsi une pierre rouge, ou rose.



Il y a deux cent ans on le prenait pour un "spinelle -rubis"  ou même carrément en 1780 pour un rubis.
Ronald Winston (successeur d’Harry Winston, célèbre joaillier de la Fifth Avenue) a dit :
« Je pense que c’est l'objet le plus rare sur la terre, mon père n’a jamais vu un octaèdre rouge et pourtant, il avait tout vu »
Du rouge au pourpre, ce sont vraiment les plus rares et exceptionnels de tous les diamants fantaisies (fancy diamonds) on sait maintenant que leur couleur rouge est due à la présence de traces d’azote.
Alors Ronald Winston, contrairement à son père, a pu enfin, en 1988, acheter la rareté de la rareté, un diamant rouge provenant d’Inde. Le « Raj Red » (2cts 23).
Il est apparu sur le marché en 1988 et Ronald Winston a du débourser 2 millions de dollars par carat pour tenir dans ses mains un diamant rouge vieille mine qui venait d’Inde. Une goutte de sang du géant Balla, ce géant qui selon la légende indienne, est à l’origine de tous les gisements des pierres du continent.
Le diamant avait appartenu au Maharadja de Nawanagar, qui possédait aussi un diamant magnifique et étrange, de couleur Olive, « l’œil de tigre » qui pèse 61 carats 50.Cette goutte de sang du géant aurait été achetée ensuite, par le Sultan de Bruneï qui possède aussi le Hancock Red Oct. 95 qui atteignit presque le million de dollars le carat en 1987,ce diamant est un taille brillant, Il a été adjugé le 28 avril 1987 chez Christie’s pour 880 .000 $, énorme! mais c’est le prix de la rareté bien que pour ce prix vous avez juste un diamant d’un peu plus de 6 m/m. Ces diamants rouges naturels sont tellement rares qu’on les a tenus longtemps pour hypothétiques.
C’est encore « Christie’s » qui le 15/11/2007 fait monter les enchères à 1.826 809€ pour un diamant de couleur « pourpre rouge » quasiment rouge de 2carats 26, c’est le célèbre joaillier de Bond Street , Laurence Graff, qui l’acquiert.Bague ci-dessus.



On peut citer le De Young red qui est un diamant taille brillant dont toutes les facettes sont divisées par deux, ce qui lui donne plus de brillance. Il a une légère nuance de brun, ce qui lui donne un ton plus grenat, certains pensent qu'il est originaire de l'Inde. Il a été légué par son propriétaire , Sidney de Young, en 1987 au Smithsonian Institute de Washington D.C A droite ci-dessus.
Un diamant taillé en radiant de 1ct 92 a été vendu à New York le 24/10/2001 il se nomme le Phillips de Pury.

Deux ou trois autres diamants , mais qui tirent plus sur le violet, ont été aussi vendus ces dernières années 


Mais , peut être le plus beau sur la photo ci-dessus: Le Moussaief Red
Il pèse 5 carats 11 , taille troîdia, une fois acheté , il a pris le nom de sa propriétaire , madame Moussaief , autre célèbre Joaillère de Londres.
Il provient de la mine de diamant alluvionnaire "Triangolo" au brésil.

Madame Aliza Moussaief aime bien les diamants de couleur, puisqu'elle est propriétaire d'un diamant de 6 carats 04 de couleur Bleue, un diamant très pur taille émeraude, le prix est tellement énorme que je ne le cite pas 


"L'important c'est d'aimer" les pierres précieuses

Merci a Hubert Bari pour certaines notes

jeudi 25 septembre 2008

Verney Evolution, ou l'évolution de Michel Ermelin

Il y a un an, j'avais écrit un chapitre sur Verney et son créateur Michel Ermelin,
http://richardjeanjacques.blogspot.com/2007/10/verney-ou-le-talent-de-michel-ermelin.html
Il vient de m'adresser de ses nouvelles en photographies:

















Changement de style, toujours autant d'idées, dans les couleurs du temps comme ces nouvelles parures de Jaeger le Coultre ou Boucheron.
Michel Ermelin est toujours place Vendôme au numéro 24 , sa nouvelle société se nomme VERNEY EVOLUTION, son téléphone 0140150707.
A propos de la place Vendôme, si j'ai été influencé par Michel Ermelin il y a vingt ans, dans les années soixante, je l'étais par Jean Vendôme, un homme charmant, généreux, parlant peu de son métier, mais intarissable sur les gemmes et les cristaux. C'était une révolution dans le métier, mais peu l'ont suivi, car en fait, tous sont un peu à la traine des grands qui eux mêmes ne changent pas beaucoup, certains reprennent les bonnes idées du Grand Père ou galbent leurs boitiers de montres , sauf... cette année... Boucheron.



Adolphe Jean Marie MOURON dit Cassandre dessinateur de bijoux pour Fouquet ou Hermès et d'autres

  Ce beau bracelet est réapparu , la maison  Christie's l'a revendu et le décrit ainsi UN BRACELET BRACELET ART DECO MULTI-GEM ET DI...