Poids Ashantis
Peuple Akan de la zone forestière du Ghana, les Ashantis utilisaient de petites sculptures comme celles-ci pour peser la poudre d'or.
Ces poids étaient fabriqués en laiton à la cire perdue. Un Hollandais Monsieur De Marées les mentionne dans son récit d'un voyage en 1605 dans l actuel Ghana, anciennement Cote de l'or.
Contrairement à une idée répandue qui voudrait que l'Afrique avant l'arrivée des colons ne connaissent que le troc, l' Or était l'un des circuits moteur de l'économie Africaine, et c'est la recherche de ce métal précieux qui détermina les Arabes, puis les Européens à venir en Afrique. L'or servait aux transactions commerciales, mais seules les familles nobles pouvaient en posséder et le faire fondre.
Mais ces poids ne servaient pas qu'a peser l'or, ils avaient un autre sens
Ils matérialisaient aussi toute la sagesse et les traditions de ces peuples.
Ils évoquent des proverbes, des maximes, des dictons, font allusion à des légendes ou à des récits historiques : le caméléon, par exemple, symbolise l'opportunisme, le sens de la diplomatie, évoque la maxime Agni :
"Doucement, doucement, c'est bien, Vite, vite, c'est bien."
Ainsi la croix gammée symbolise la dualité du monde:La mort-la vie, le bien-le mal etc.
Les oiseaux (exemples ci dessus) illustrent le proverbe "Oiseaux de même plumage s'assemblent" évocation de la solidarité tribale.
C'est pourquoi, la famille noble qui possédait une série de poids, donc une série de moules (puisqu'ils étaient en laitons, fondus sous pression) transmettait aussi une culture.
Les poids Ashantis pour peser l'or étaient étalonnés avec la graine de l'arbus précatorius, graines hautement toxique, appelée Pois Rouge, ou réglisse marron,ou herbe du diable ou encore mieux dans la symbolique: Pater Noster.
Pour les grandes quantités d'or on se servait de ces poids en bronze mais les Ashantis se servaient aussi de cette graine comme l'équivalent du Carat (voir début 2007 la rubrique sur les graines de Caroubier ou le carat)
Les poids en photos font partie de mes collections personnelles, les Noeuds plats sont (je le pense) originaires de cotes d'ivoire population Baoulé; Le canon est un poids ashanti du ghana; Les oiseaux de provenance Akan Aschantis
Cependant , Il existe une grande diversité de "poids"
Revendus par Sotheby's
Les formes géométriques portent des signes et servaient aussi à communiquer : par leur combinaison les anciens "écrivaient" des proverbes
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Les formes zoomorphes , ainsi que les représentations d'armes, d'objets de la vie courante, les personnages , étaient en quelques sorte une représentation de ce qui existait déjà et donc devaient servir de témoignage aux génération suivantes .
. Les poids à peser l'or sont fabriqués à partir de bronze (9/10 de cuivre et 1/10 d'étain) et de laiton ( 8/10 de cuivre et 2/8 de zinc), quelquefois de plomb ou de fer, c'est ce qui explique les variations de teintes. Ils sont obtenus grâce à la technique de la cire perdue. Un jeu de poids comptait environ 60 pièces dont la signification n'était connue que du propriétaire. Celui-ci les portait constamment sur lui, enveloppés dans un morceau de tissu ou de peau d'antilopes(Le Dja ou Foutouo) et montrait volontiers ces signes extérieurs de richesse à qui voulait les voir. Leur étalonnage n'était pas régi par notre système décimal et ce bien que certains poids aient pu être modifiés en raison des échanges commerciaux établis assez tôt entre Africains et Européens. Chez les Baoulé et les Agni, l'unité de base était le ba, dont la valeur pondérale était celle de deux graines d'abrusprecatorius, c'est-à-dire environ 0.16 g. Le takou, qui équivalait à trois graines (0.25 g), était en usage chez les Ashanti et les Akems au Ghana.
Revendu par la maison Sotheby's
A la fin du XIVème siècle, l'or des mines Akan fut exporté vers le nord. Pour s'adapter aux normes du Sahel, les Akan fabriquèrent deux sortes de poids : l'une basée sur l'once islamique, et l'autre basée sur le mithqal de poudre d'or (4,5 gr. environ). Quand les Portugais commencèrent à échanger avec les Akan, ceux-ci créèrent d'autres poids conformes à l'once portugaise. Ils firent de même après 1600, pour les Néerlandais.
Ces poids n'ont pas seulement une fonction pondérale. Que leurs motifs ornementaux soient abstraits ou figuratifs, ils sont porteurs de sens.
Des oiseaux perchés ensemble illustrent le proverbe "Oiseaux de même plumage s'assemblent", évocation de la solidarité tribale et familiale ; c'était d'ailleurs un des emblèmes de la nation ashanti.
Le propriétaire d'une série de ces poids possédait donc non seulement des objets fonctionnels, mais il disposait en quelque sorte d'une "bibliothèque" permettant de mémoriser un savoir quasi encyclopédique.
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Moulés selon le procédé de la cire perdue, les poids akan à peser l'or étaient étalonnés au moyen de la petite graine de l'Abrus precatorius, ou parfois avec les grains de riz non décortiqués. (https://www.art-masque-africain.com/)