mardi 5 novembre 2019

TIFFANY : Charles Lewis et Louis Comfort, Leur histoire vue de France

Comment relater l histoire d'un grand joaillier américain sans archives , le service de presse de Tiffany  m a envoyé gentiment deux pages, mais c'est insuffisant. Pourtant vu de France, au travers des articles de presse et de livres (peu) en Français , j ai tenté quand même de vous livrer une histoire détaillée et intéressante de cette grande maison américaine qui aimait la joaillerie Française et la France.


Charles Lewis Tiffany

Charles Lewis Tiffany, est né le 15 février 1812 à Killingly dans le Connecticut aux États-Unis   
Il commença sa carrière à l'âge de 15 ans comme vendeur dans le magasin de son père. Aidé d'un ami d'école John B Young et avec un prêt de 1000$ que lui avait consenti son père, il ouvre un petit magasin de souvenirs et de cadeaux dans le Lower Manhattan à New York en 1837.
Lower Manhattan (appelé aussi Downtown Manhattan) est le quartier le plus au sud de l'île de Manhattan, l'un des cinq arrondissements de la ville de New York, aux États-Unis. 

Lower Manhattan, appelé aussi Financial District, inclut Wall Street, l'hôtel de ville, le Municipal Building, et le site du One World Trade Center.
Les années 1830 à New York furent celles d’une époque de croissance dynamique, d’extravagance et d’opportunités pour ceux qui avaient un peu de capital et une imagination abondante. 

Penny Prodow et Debra Healy dans leur ouvrage sur les joailliers américains nous rappellent  qu'en 1837 ce fut la pire crise financière de l'époque aux Etats Unis. Mais après une crise , les affaires reprennent et Charles Lewis comprend que les temps changent et que naît une nouvelle bourgeoisie, prête a s'intéresser au luxe  et que ces nouveaux bourgeois n'ayant pas de "bijoux de famille" il va falloir leur en fournir.

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Broadway en 1837

En 1839, Charles Lewis Tiffany a épousé Harriet Olivia Avery Younga, la sœur de John B. Young. De ce mariage il a eu six enfants dont Louis Comfort Tiffany (1848-1933), Charles Lewis Tiffany, Jr. (1842-1847), Annie Olivia Tiffany Mitchell..
Rapidement, le magasin prend de l'ampleur avec la vente d'articles de luxe comme la cristallerie, la porcelaine, l'argenterie, la joaillerie et l'horlogerie. Le négoce prospère et change de nom en 1841 avec l'arrivée d'un nouvel associé, J.L. Lewis devenant Tiffany, Young and Ellis. 
Petit à petit, le magasin se spécialise dans le cristal de Bohême et la porcelaine et Charles Lewis Tiffany décide de réaliser ses propres créations de bijoux.

La maison réalisa de gros achats de diamants et importa de la joaillerie des ateliers de Londres et de Paris.
1848 en France c'est la faillite de la monarchie de Louis Philippe et toute la noblesse s'enfuit , elle vend ses bijoux , ses diamants, et les cours s'effondrent, Tiffany achète.
Le magasin devient alors une grande joaillerie américaine, et se réorganise sous le nom de « Tiffany and Company ». Tiffany ouvre une succursale à Paris en 1850. Elle s'installera  79 rue de Richelieu à Paris .Le nouvel associé Gidéon  F.T. Reed se voit confier la direction de  Tiffany Paris.
C'est aussi le début d une histoire d'amour entre Tiffany , la France et sa longue histoire de la joaillerie




En 1853  les associés Young et Ellis se retirent et la maison s'appelle Tiffany & Co La maison déménage et s'en va au 550 Broadway: regardez au niveau du premier étage  l' horloge-statue




En 1853, Charles Lewis Tiffany  fait construire l’une des premières horloges publiques de New York City: une statue du titan Atlas portant un immense cadran, érigée sur la devanture de la boutique de la 5e Avenue. Les New-Yorkais réglaient leur montre sur cette horloge devenue une icône de l’histoire du joaillier.


1853



1855  la présence de Tiffany Reed & Co en France

1858  dans la gazette de l industrie et du commerce

Les publicistes anglais publient les renseignements suivants sur le câble transatlantique, cette nouveauté du mois qui a balancé comme intérêt le percement de l'isthme de Suez :
« Le télégraphe transatlantique est toujours dans le même état. On continue à recevoir des signaux, mais trop faibles et trop incertains pour être intelligibles, On reçoit quelquefois un mot entier, mais rien qui approche d'une phrase. Les expériences qui ont été faites font toujours croire que c'est près de la côte que l'accident a eu lieu, probablement à deux ou trois milles. La partie la plus grosse du câble, qui vient d'être faite expressément pour la partie qui touche la côte, a été embarquée à Plymoufh pour être expédiée à Valontia ; ce bout aussitôt arrivé sera substitué au câble ordinaire, très-bien adapté pour des endroits profonds, mais complètement hors d'état de résister aux accidents qui peuvent se présenter sur la côte. Des plaisants affirment que c'est à la rupture du câble qu'on doit l'interruption des Mormons dans le Constitutionnel. L'auteur, M. Paul Duplessîs, serait privé de ses moyens rapides d'information.
On devait s'attendre à voir la spéculation s'emparer de la surexcitation causée par la pose du câble transatlantique. C'est effectivement ce qu'elle fait sous toutes les formes : on ne voit qu'annonces d'actualités câblistiques (ne pas lire cabalistiques). L'idée la plus simple et la meilleure de toutes, néanmoins, est sans contredit celle qu'ont eu MM. Tiffany et Ce, de se rendre acquéreurs des 80 milles de câble restant à bord du Niagara, pour les morceler au profit de la curiosité publique. Découpé en tronçons de 4 pouces de long, avec un anneau de cuivre à chaque extrémité, ce câble sera débité au prix modique de 50 cents par spécimen. Chacun pourra ainsi se procurer à la fois et un souvenir de l'événement et un échantillon de la chaîne sous-marine qui relie l'ancien monde au nouveau. L'idée aura et mérite d'avoir un succès d'enthousiasme.
Nous donnerons aux Américains une idée qui fera doubler de valeur leur marchandise nouvelle: — Que l'ingénieur se pende avec le câble restant disponible, on se l'arrachera comme un talisman après l'avoir prisé comme un souvenir. — Corde de pendu porte bonheur.

1863 Pêches dans l'Amérique du Nord / par Bénédict-Henry Révoil
Jusqu'en 1856, on s'était imaginé que les huîtres perlières ne se trouvaient que dans les mers des Indes, de la Chine, la mer Verte, le golfe Persique et la Californie. A cette époque, lors des événements que je vais raconter, on dut ajouter les États-Unis d'Amérique à la nomenclature des pays où l'on récolte des perles.
De temps à autre, en pêchant des huîtres à LHilk-Pond les amareilleurs avaient découvert des perles d'une grosseur équivalant à celle d'une tête de clou ordinaire ; mais un jour, un propriétaire de l'endroit, s'ouvrant à lui-même une ou plusieurs douzaines pour son déjeuner, sur place, devant son parc, fut bien étonné de découvrir que chacune de ces huîtres, — à peu d'exceptions près, contenait une perle, variant pour la grosseur, de celle d'un petit pois à celle d'une noisette. Il y en avait dans le nombre qui — présentées par lui à MM. Tiffany et Young, les riches joailliers de New-York — lui furent payées de 2 à 3000 francs et dont la valeur réelle était de 5 à 8000 francs pièce, comme l'apprit plus tard notre pêcheur..............Le soir même, Jack et Junius retournaient à New-York, avec leur trésor, et après avoir passé la nuit dans un hôtel, sortaient de bonne heure pour aller chez MM. Tiffany
1. La forme de la perle fine dépend de la situation où le hasard a placé le noyau ou la semence première ; si la forme a lieu entre les manteaux charnus du mollusque, il est certain que les mouvements tendront à.donner à la perle une forme arrondie ; si la perle est placée près des charnières, elle sera probablement déprimée- et si elle touche aux parois de la coquille, de façon que l'animal ne puisse la remuer, elle finira par adhérer à l'émail ou par prendre des formes diverses.
Il y a des perles de diverses couleurs : outre les perles blanches on en voit de roses, de jaunes, de grises, de teintes bleues et de complètement noires. ......Ils allèrent voir Tiffany et Young, vendre le contenu de leur sac. Ces honnêtes négociants, après avoir examiné l'une après l'autre chaque perle, demandèrent aux deux Yankees où ils avaient trouvé ce trésor.
« Ah! c'est là un secret. Que vous importe d'ailleurs. Les perles sont fraîches ; vous le voyez, rien qu'à leur poids et à leur couleur; qu'il vous suffise de conclure le marché, si bon vous semble. Faisons un prix pour chacune de ces soixante-onze perles. Combien valent les grosses et combien les petites ? » *
MM. Tiffany et Young, après s'être consultés ensemble, offrirent un chiffre rond de 800 dollars pour le tout. Les pêcheurs demandèrent le double et finirent par accepter la somme de 1000 dollars. Cela faisait 5 800 francs, que les deux associés partagèrent loyalement.


Après la guerre de sécession (qui a cessé c'est sûr!) , les entreprises des états  du nord  qui avaient fait fortune avec la production de matériel militaire, supplantèrent celles du Sud et Tiffany faisait partie de ces entreprises.
Une nouvelle Tiffany & Co se constitua en  1868  le président trésorier était  Charles Lewis Tiffany, le vice président  Gidéon F.T. Reed (celui de la succursale parisienne) Charles T Cook comme directeur et trésorier adjoint, George Maclure comme secrétaire.
Après avoir créé une fabrique de montres  Tiffany & Co vendit ses brevets et distribua avec l exclusivité aux USA les montres Patek Philippe
En 1870  Tiffany s'installa au coin de Union Square et de la 15 ème rue, ils avaient fait bâtir un immeuble anti-incendie, des voûtes anti vol à la cave  un extraordinaire bazar qui vendait  aussi bien de l'argenterie, que de la maroquinerie, des armures à l ancienne et le tout sur 5 étages le dernier abritant un atelier de taille et polissage de diamants .

Tiffany décide de se présenter aux grandes expositions universelles et en 1867 à celle de Paris. Tiffany obtint un premier prix pour  "un déploiement de modèles simples de vaisselle domestique"
Il est difficile de séparer Charles Lewis Tiffany de son fils Louis Comfort Tiffany , l un fonda l 'entreprise, mais l autre l enrichit et la devellopa.
En 1865,  Louis Comfort Tiffany se rendit en Europe et à Londres, il visita le Victoria and Albert Museum , et la vaste collection de verres romains et syriens le marqua profondément. Il admirait la coloration du verre médiéval et était convaincu que la qualité du verre contemporain pourrait être améliorée.




1873 dans "Le courrier des guides et Hotels" 

Tiffany a été fondée par Charles L. Tiffany et John B. Young en 1837. À l'origine, le magasin était exploité sous le nom de "Tiffany, Young et Ellis" dans le Lower Manhattan, à New York. Finalement, cela fut réduit à Tiffany & Co. en 1853, Charles prit le contrôle total de la société et décida de mettre l'accent sur les efforts de la société en matière de bijoux. Ce magasin a également été l’un des premiers à proposer des prix fixes sur les produits afin d’éviter le marchandage et n’a pris que des paiements en espèces. Les achats à crédit n'étaient pas autorisés, ce qui était inhabituel à l'époque!
C’est un grand tournant pour Tiffany & Co en tant que marque. L’accent mis sur les bijoux les a poussés à devenir l’une des marques les plus reconnaissables au monde. En 1870, ils construisirent un nouveau magasin d'une valeur de 500 000 dollars à Manhattan. Ce magasin fut qualifié de «Palais des bijoux» par le New York Times.  <https://optixopticians.com/get-fancy-with-tiffany-eyewear/

En 1874, Tiffany ouvre à Genève, sur la place Cornavin, un vaste atelier de fabrication. Mais Après avoir créé une fabrique de montres  Tiffany & Co vendit ses brevets et distribua avec l exclusivité aux USA les montres Patek Philippe.



Broche commercialisée par la maison Tiffany aux alentours de 1875 , conservée au Musée de Compiègne France


Architecte d' intérieur , Louis Comfort  Tiffany s'est tourné vers la création de vitraux en 1878 , lorsqu'il a ouvert son propre atelier et une fonderie de verre car  il lui était impossible de trouver de trouver les types de verres qu'il souhaitait dans la décoration d'intérieur. Son inventivité, à la fois en tant que concepteur de fenêtres et en tant que producteur du matériau avec lequel les créer, allait devenir renommée. 



Tiffany Studios Collier en or, opale et émail Le motif floral émaillé  réfléchit les teintes bleues vertes des opales (D'après Vivienne Becker)

Tiffany Studios , à ne pas confondre avec Tiffany & Co. , était une société d'arts décoratifs dirigée par Louis Comfort Tiffany . La société a exercé ses activités sous diverses formes de 1878 à 1933, notamment pour ses vitraux, ses lampes Tiffany , ses installations en mosaïque et ses articles de luxe, tels que des ensembles de bureau.

1878:   L année Artistique  de Victor Champier

A l'étranger, le plus redoutable rival de l'orfèvrerie française est M. Tiffany, de New-York. Il imite merveilleusement les Japonais, leur mélange de lames d'or, d'argent et de cuivre, leur alliage de bronze et d'or aux reflets sombres, et leur autre alliage aux tons gris; il leur emprunte le décor, les plantes aux larges feuilles, les oiseaux, les poissons. L'habileté de ses ciselures est étonnante. On admirait dans son exposition : un service à thé, de forme indienne, tout couvert de fleurs repoussées sur argent, — un chef-d'œuvre; un grand vase, dédié à Bryant, le poète journaliste; un surtout de table avec des figures nombreuses de Sioux et de Delawares; des services de table dont la gravure est parfaite, entre autres le service de style oriental et celui qui représente les dieux de l'olympe, En Angleterre, la maison Elkington a une importance commerciale égale à celle que possède en France la maison Christofle; mais elle n'a ni la même originalité, ni le même goût artistique. Ses meilleurs produits sont d'un artiste français, M. Morel-Ladeuil, et c'est un autre Français, M. Willms, qui dirige la fabrication.



En 1878, Tiffany acquiert  l’un des plus beau et important diamant jaune provenant des mines de diamants Kimberley, d’Afrique du Sud plus exactement de la Compagnie française de diamants du cap de Bonne-Espérance Le Docteur George Frederick Kunz, fameux gemmologue de Tiffany à l’époque, décida de faire tailler le diamant de 287.42 carats avec 82 facettes – 24 facettes de plus que les traditionnelles 58. Cette pierre est devenue légendaire grâce à sa brillance et à sa taille finale exceptionnelle de 128,54 carats. Désigné comme le diamant Tiffany, l’acquisition de la pierre renforça la réputation de Monsieur Tiffany comme « Roi du diamant » et celle de son entreprise, devenue une référence mondiale dans l’univers du diamant.
En 1902  Georges Frédérick Kunz  découvre une variété rose de spodumène qui lui sera dédiée : la kunzite, dont la forme gemme est très recherchée.

1881 dans la science populaire

Une mine, de diamants aux ÉtatsUnis. — 
On vient de découvrir près de Senecca City (Caroline du Sud), dans une ancienne mine d'or abandonnée, un dépôt qui paraît d'une grande richesse. Un M. Joseph Blanny était depuis quinze jours à Senecca, venant d'Angleterre dans le but de chercher du mica; au lieu de cela, ce fut des diamants qu'il découvrit ; il en envoya plusieurs à la maison Tiffany, de NewYork, pour les faire examiner, et il lui fut répondu que ces pierres étaient très belles et égales en tout aux diamants du Cap. Sur quoi M. Blanny a acheté 800 pieds carrés de terrain, moyennant la somme de 2,000 dollars, et s'est mis aussitôt à exploiter ce qu'il suppose être une mine de diamants.




1882 Tiffany & Co. une montre en or 18 carats émaillée, une montre à répétition et une châtelaine données par Russell Sage à son épouse Olivia revendue par la maison Bonhams.

1884 
À travers l'Atlantique, journal de bord de "la Nubienne", dans son voyage au Canada et aux États-Unis, rédigé jour par jour par Paul Saunière

Après avoir tant de fois et de toutes les façons parcouru New-York dans tous les sens, nous avons visité la plus grande partie des magasins, dans l'espoir d'y découvrir quelque chose d'original et qui mérite d'être rapporté. Nous nous figurions qu'il devait y avoir l'article de New-York comme il y a chez nous l'article de Paris. Nous n'avons rien, absolument rien trouvé. Les orfèvres, seuls, ont attiré notre attention par l'habileté avec laquelle ils travaillent les pièces en argent martelé, depuis les plus petites jusqu'aux plus grandes.
La maison Tiffany est de toutes, à ce qu'il nous a semblé, la plus grande et la mieux achalandée. Le chef de cette maison — et l'on peut bien donner le nom de chef à un homme qui a cent ou cent cinquante commis sous ses ordres — a étalé sous nos yeux, avec une complaisance et une confiance qui  nous ont surpris, des richesses innombrables en bijoux et en pierreries. Il nous a montré, entre autres objets, un diamant jaune, gros comme une grosse noisette, très épais, très finement monté sur quatre griffes, et d'une valeur de 500.000 francs.
Enfin, il nous a promenés dans ses magasins, qui occupent la maison tout entière et qui sont un véritable bazar. On y trouve de tout, en effet, jusqu'à des parapluies! En France, nos grands orfèvres dédaigneraient d'adjoindre à un commerce dont ils ont fait un art des objets si disparates ; en Amérique, on ne se croit pas déshonoré pour si peu, on cherche à gagner de l'argent par tous les moyens.
Je m'empresse d'ajouter, du reste, que chez Tiffany, comme partout, à part les pièces d'orfèvrerie que j'ai signalées et dont nous avons fait emplette, tout le reste est d'assez mauvais goût ; les imitations d'or et d'argent, principalement, sont loin d'atteindre 
la perfection, le dessin et le cachet artistique que nous avons su leur donner.
J'en conclus que les Américains auront beau remuer des millions de dollars, être un peuple actif, ingénieux, avancé, bien plus avancé que nous dans ce qui constitue le -côté pratique de la vie et le mouvement des affaires, ils ne seront jamais que des trafiquants, tant qu'ils n'auront pas créé l'art.
Qu'il soit original, qu'il ne ressemble en rien aux traditions que suivent tous les pays depuis quinze cents ans, tant mieux! S'ils trouvent quelque chose de neuf, qui réunira le goût à la pureté de la matière ou de la ligne, nous serons les premiers à le leur emprunter. Jusque-là, ils n'ont rien à nous apprendre, sous aucun rapport. Le fameux grand peuple, dont on nous a si souvent assourdi les oreilles, n'est et ne sera longtemps qu'un manieur d'affaires et un brasseur d'argent.





1884 : Camée ovale en onyx fond rose, scène pastorale avec une inscription "Apr.30.1884


1884 A travers les états unis d'Amérique par Aimé Jäy  San Francisco

25 Avril. Je visite avec Murray, sous la conduite obligeante de M. Bar, le magasin de Tiffany Union-Square Bijoux, argenterie et orfèvrerie, diamants et perles, bronzes d'art, porcelaines et faïences, cristallerie, papeterie, fantaisie, accessoires de cotillon, etc. Nous remarquons surtout des alliages d'or, d'argent et de cuivre-à la façon Japonaise, extrêmement remarquables, et qui ont obtenu une médaille d'or à Paris en 1878............... Deux hommes sont de garde dans le magasin pendant toute la nuit, et doivent chacun télégraphier toutes les quinze minutes à la station de police voisine faute de quoi le chef de la station envoie deux agents pour examiner la.situation. Le bâtiment est à l'épreuve du feu {fire-proof). Tous les étages carrelés, sont indépendants la cage de l'élévateur est fermée par des volets en fer chaque soir des prises d'eau avec tuyaux sont à tous les étages et la maison est munie de l'avertisseur automatique (fire alarm telégraph). Cet appareil se compose essentiellement d'un ressort, qui se dilate quand la température s'élève, et met en communication les deux portions d'un fil coupé par lequel passe alors un courant qui déclenche une sonnerie d'appel dans un poste de sauvetage voisin {fire-patrol). Tous les perfectionnements en matière de moyens préservatifs du feu sont d'ailleurs immédiatement étudiés, et adoptés s'il y a lieu.



Dans le journal "La Croix " du 11/12/1885

UN COLLIER D'YEUX HUMAINS

Un collier unique en son genre vient d'être commandé aux grands joailliers do New-York, les frères Tiffany. Ce collier doit se composer d'une superbe collection d'yeux de momies péruviennes, rapportées de l'Amérique du Sud par M. W. E. Curtis, membre d'une commission scientifique récemment envoyée dans cette région par le gouverne ment des États-Unis. La plupart de ces yeux proviennent d'Arica, où d'immenses cimetières sont remplis de sépultures incas; les momies y sont si communes qu'on peut s'en procurer aisément au prix de deux ou trois dollars il suffit de gratter le sol, pour en mettre à découvert.

Les yeux dont il s'agit, à l'état brut, sont de couleur jaune de bronze et absolument opaques. Mais en les  dépouillant de leurs enveloppes extérieures. en mettant le cristallin à découvert et en le polissant avec soin. on obtient une lentille translucide, de couleur orangée, qui ressemble un peu à une opale et constitue, en tout cas, une pierre fort originale. L'arrangement concentrique des diverses couleurs dont se compose cette lentille lui communique des tons irisés. Il arrive parfois que ces couches .présentent des craquelures radiales, ce qui augmente encore la réfraction générale de la lumière à travers l'ensemble. On suppose que la teinte toute particulière de ces cristallins est due, soit à un changement organique provenant de leur antiquité et à une véritable pétrification, soit à l'action des matières antiseptiques employées à l'embaumement.




Quoi qu'il en puisse être, il est certain que plusieurs des ouvriers joailliers employés au polissage de ces yeux sont subitement tombés malades, avec des symptômes analogues à ceux de l'empoisonnement arsenical, mais non pas identiques. Il s'en est suivi une véritable panique dans l'atelier les autres ouvriers, soit par crainte de se voir atteints de la même indisposition, soit par des motifs superstitieux ont refusé de continuer le polissage. Le travail se trouve donc présentement interrompu.

En attendant qu'il soit repris, divers naturalistes ont examiné les yeux-destinés à former le collier, et certain d'entre-eux assurent que ce ne sont pas, en réalité, des yeux humains mais des yeux de seiche. Cette opinion est celle des archéologues péruviens ils assurent que les embaumeurs incas avait l'habitude de substituer des yeux de poisson aux yeux naturels des cadavres, qui leur étaient confies- Les momies placées- dans la posture que l'on sait (assises avec les jambes ramenées, sous le menton), recevant,- fréquemment, la visite de leurs proches. II était donc important que le travail parût bien fait et, l'œil de seiche, possédant la propriété de durcir très vite, se substituait avantageusement à l œil humain.

Ce qui donnerait un certain poids à cette version, c'est.que les cristallins confiés à la maison Tiffany n'ont pas moins de dix-huit millimètres de diamètre, ce qui  serait énorme pour des yeux humains. On sait d'ailleurs que les yeux de seiche desséchés ont précisémement l'aspect opalin qu'on retrouve dans ceux-ci.

Néanmoins, des autorités aussi considérables que le professeur Ramondi, du British Muséum et le docteur Techudi, de Vienne, ami et collaborateur de Humboldt. persistent à penser que les yeux rapportés du Pérou par M. Curtis, sont bien des yeux humains..




1885 Tiffany & Co. a commercialisé cette pendule de cheminée en marbre réalisée vers 1885. L'ensemble, constitué d'une horloge et d'une paire d'obélisques décoratifs, représente une idée populaire de l'art égyptien plutôt qu'archéologique: les hiéroglyphes des obélisques et des sphinx de l'horloge ne supporterait pas l'examen d'un égyptologue. Mais cette belle pendule est exposée au M.E.T. de New- York


1886 C'est le fameux solitaire de fiançailles de Tiffany, certainement le bijou phare de la marque, jamais démenti au contraire. Pour l"époque, un concept  pratiquement "Révolutionnaire" juste six griffes sur un anneau et sans ceinture




Tiffany, en 1887  va acheter  1/3 des diamants de la couronne de France. Pour ce qu 'elle rapporta!!!!, " la vente fut désastreuse sur le plan historique, sur le plan minéralogique, étant donné la qualité de certaines pierres qu’on ne trouve plus maintenant, et sur le plan artistique, tant de chefs-d’œuvre de la joaillerie française disparaissant en même temps. Car tout concourut à faire perdre aux pierres leur identité : pour faciliter les achats, les éléments des parures de la Restauration furent vendus séparément, les décorations de Napoléon III furent démontées, la parure de feuilles de groseillier fut éparpillée. Les acheteurs furent principalement des bijoutiers (Boucheron, Bapst Frères, Tiffany etc), qui achevèrent de dépecer la plupart des joyaux pour en réutiliser les pierres. "(daniel Alcouffe)





Tiffany & Co  acheta 24 lots  pour 500.000£  des Diamants de la Couronne, 77.486 pierres et perles. Charles Lewis Tiffany, était présent à la vente, à 
l 'époque il avait 75 ans




Par exemple , Tiffany acheta ces deux bracelets  rubis a la vente des joyaux de la couronne et par chance  il ne furent pas séparés, par la suite Tiffany ne les démonta pas.(photo de l'époque de la vente)
Cette paire de bracelets de rubis et brillants, ayant fait partie d'une suite de bijoux, composée à partir d'une première parure exécutée en 1811 par la Maison Nitot pour l'impératrice Marie-Louise. À la Restauration, Louis XVIII fit démonter et mettre au goût du jour les bijoux napoléoniens. Les rubis et les brillants de Marie-Louise furent remontés en 1816 par Paul-Nicolas Menière sur les dessins de son gendre Evrard Bapst. 




La nouvelle parure, en plus des bracelets, était composée d'un diadème, d'un collier, d'un peigne, d'une paire de boucles d'oreilles, d'une ceinture et de trois agrafes. Ces bracelets furent notamment portés par la reine Marie-Amélie, puis par l'impératrice Eugénie. Achetés 42 000 Francs par Charles Tiffany à la vente de 1887, ils ont été légués au Louvre en 1973 par un grand collectionneur, Claude Menier. (wikipedia)





1887 Tiffany est cité

Par Tristan Gaston Breton

Ce 12 mai 1887, une foule de curieux et d'amateurs se bousculent dans la salle des Etats, au palais du Louvre, à Paris. Ils sont venus assister à la vente aux enchères du siècle : celle des Diamants de la Couronne, 77.486 pierres et perles, datant pour l'essentiel de la Restauration et du Second Empire. Bien décidée à éradiquer tout souvenir des régimes qui l'ont précédée et à priver d'éventuels prétendants au trône de France de ces joyaux, la République a décidé de les vendre aux plus offrants. Parmi les personnes présentes ce jour-là figure un homme de soixante-quinze ans de belle allure, au front dégarni et à la barbe blanche soignée. Certains, dans la salle, le reconnaissent : il s'agit de Charles Lewis Tiffany, le créateur de la célèbre maison de New York.
Ce n'est pas son premier voyage en France et il a même ouvert un magasin à Paris. Une nouvelle fois, il a décidé de traverser l'Atlantique pour assister à cet événement exceptionnel qui agite tous les joailliers d'Europe. Lorsque la vente s'achève, le 23 mai, Tiffany s'est porté acquéreur d'une partie de la fabuleuse collection. L'Etat français, lui, n'a encaissé que 6 millions de francs. L'énorme quantité de joyaux mis en vente a entraîné une forte dépréciation des prix, avant même le commencement des enchères. Le tout pour la plus grande satisfaction de Charles Tiffany, qui a fait une excellente affaire. A l'affût de ses moindres faits et gestes, la presse américaine ne s'y trompe pas, qui lui confère le surnom de « roi des diamants ». A cette époque, cela fait des années déjà que Charles Lewis Tiffany est une célébrité outre-Atlantique. La bonne société de New York s'arrache littéralement ses créations, qui s'inspirent de la haute joaillerie européenne, notamment française. Visionnaire, l'homme d'affaires a été le premier à comprendre les attentes de l'élite américaine, éprise du luxe et du bon goût parisiens.



Je ne puis vous montrer  les factures faites à Tiffany qui doivent se trouver dans leurs archives, mais vous pouvez voir dessus et dessous des bordereaux pour Boucheron


1887 vente diamants couronne

Enfin, voici la vente et la parole est aux chiffres; ils sont éloquents. La première vacation a eu lieu le jeudi 12 mai à 2 heures, salle des Etats. Il n'y avait pas là seulement le Tout-Paris des grands jours : la province et l'Etranger avaient fourni leur contingent. On y voyait même le grand maharajah de Panjab, du royaume d'Holkar, qui avait quitté les bords de Nerbuddah, pour assister aux fêtes du jubilé de la reine d'Angleterre.
Rien de bien extraordinaire dans les clauses de la vente.
La seule nouveauté est la faculté réservée aux adjudicataires de ne se libérer que dans les 48 heures de la vente, en retirant les lots, mais à condition de verser immédiatement un à compte représentant le dixième au moins du prix. Le catalogue comprenait 48 lots, mais l'Administration se réservait le droit de les diviser.
Dès cette première séance, le succès était assuré. Les Annales ne peuvent nommer tous les acquéreurs, mais au risque d'être accusées de faire de la réclame, elles doivent une mention spéciale à M. Tiffany, richissime joaillier de New-York. Je ne suppose pas que dans l'ombre il se fût préparé quelque coalition, sous le nom de syndicat de X, Y ou Z, pour obtenir les joyaux à trop bon compte. En tout cas, la persévérance et l'entrain de M. Tiffany dans les enchères l'auraient eu bientôt mise en déroute. Un seul exemple: il s'est offert le 449 lot, une parure, tour de corsage, pour la bagatelle de 811,000 francs. Voilà une parure qui n'est pas à la portée de nos bourses.
C'est encore M. Tiffany qui a acheté la majeure partie du 466 lot: les Mazarins. On sait que ces brillants, au nombre de huit, doivent leur nom au Cardinal Mazarin qui les a légués à Louis XIV. Comme il s'agit de pierres historiques, conservons le nom des acquéreurs. N'en doutez pas, d'ailleurs : avant peu, on ne verra plus aux vitrines des bijoutiers et @ des joailliers que des diamants de la Couronne. De même à l'époque des jours gras, la plupart des bouchers de Paris nous vendent, pendant un mois entier, des gigots primés, des têtes de veau couronnées, des entrecôtes médaillées. Un statisticien il en est d'ingénieux n'a-t-il pas calculé que si l'on réunissait tous les morceaux de la Vraie Croix, il y aurait de quoi charger sept chariots à quatre chevaux tirant à plein collier. Faut-il ajouter que, d'après la même statistique, Ste-Agathea trois tibias, et St-Mamert quatre fémurs.
Pour éviter 1 la multiplication des Mazarins à l'infini, voici donc les acquéreurs et les prix des 7 mazarins vendus, le plus beau ayant été réservé pour le musée du Louvre :
1° poire rosée, 24 carats 27/32 à M. Tiffany de New-York 128,000 2° une poire blanche, 22 carats 1/4 81,000 30 un gros brillant carré, 28 carats 7/16 155,000 4° un brillant carré, 18 carats 19/22, à M. Boucheron, joaillier à Paris 101,000 50 un brillant, coins arrondis, 25 carats 5/8, à Mme Asselin de Paris 152,000 6° un brillant oblong, 16 carats, 9/16 à M. Boucheron 92,000 70 un brillant ovale, 18 carats 1/32 à M. Tiffany 71,000
Ces sept pierres entrent ainsi pour 780,000 francs, dans le chiffre total de la vente qui s'est élevé à 6,864,050 fr. Les divers produits accessoires, objets mis à la fonte, vente du catalogue et du matériel, etc., sont de 14,077 fr. 46.
Après prélèvement des droits de timbre et d'enregistrement sur le produit du 5 070, il est resté un excédent de 171,603 fr. 03. Les frais divers, impression des catalogues, honoraires des experts, frais de publicité et d'exposition, etc., etc., sont de 115,342 fr. 86.




Le grand peigne  de l'Impératrice Eugenie qui fut scindé en plusieurs parties dont une fut achetée par Tiffany 

Souvenirs d'Henri Vever
Nous avons dit que Boucheron avait été favorisé par les circonstances. En effet, c'est au moment où des fortunes se créaient colossales et rapides de l'autre côté de l'Atlantique, qu'il fit la connaissance de M. Reed, représentant à Paris de la maison Tiffany &  Co, de New-York. Cette maison, d'une importance exceptionnelle  était en relations constantes avec les plus riches familles américaines, avec les principaux brasseurs d'affaires des ÉtatsUnis.

En dehors de ses affaires de New-York, elle faisait pour sa clientèle américaine, dont les besoins augmentaient de jour en jour, des achats considérables d'objets de toute nature, en Europe et principalement à Paris ; tous se traitaient par l'entremise de M. Reed, qui était un homme charmant, sachant faire les honneurs de la capitale à ses compatriotes avec une bonne grâce parfaite. Connaissant à fond « la place », en sa qualité de commissionnaire, il les dirigeait pour leurs acquisitions, et, lorsqu'il s'agissait de bijoux, il les conduisait invariablement chez Boucheron. On voit l'appoint que ce fut pour lui. Il dut bientôt s'agrandir encore et ajouta une troisième, puis une quatrième arcade à sa maison en 1873.
Ces nouveaux millionnaires, fils d'anciens émigrants, de ces conquérants du Far-West, au caractère aventureux et énergique, éprouvaient le besoin bien naturel de dépenser leurs dollars et de jouir de leur fortune.




Catalogue général de l'exposition Universelle de 1889

1889  dans les annales catholiques
"On dit avec raison : « dur comme un diamant >. Aucune pierre, en effet, n'est aussi dure ; en voici une curieuse preuve. Ordinairement, malgré son extrême résistance, le diamant finit par se laisser entamer et polir par un lapidaire ou polissoir faisant plusieurs milliers de tours par minute. Cependant il s'en est trouvé un qui n'a pas voulu céder. MM. Tiffany frères, de New-York, ont renoncé dernièrement à le soumettre plus longtemps à la machine ; il est resté sous l'action de la roue pendant cent jours sur le pied de 28,000 révolutions par minute, et il est Sorti de l'épreuve dans le même état que lorsqu'il y était entré. Le chemin total parcouru par le lapidaire sur le diamant équivaut environ à trois fois le tour de la terre. Et encore on avait remplacé sur la machine le poids ordinaire de 2 livres par un poids de 40 livres ; le seul effet produit a été de mettre le lapidaire hors d'usage. MM. Tiffany ont renoncé à la lutte; ils ont envoyé le diamant réfractaire à l'académie des Sciences de New-York."




1889 dans la revue Le Mouvement social : bulletin trimestriel de l'Institut français d'histoire sociale: Comment les français voyaient les américains.

1889 expo

États-Unis d'Amérique.
Le gouvernement des États-Unis a été un des premiers à vouloir prendre part à l'Exposition de 1889. Il répondit le 10 mai 1888 à l'invitation du gouvernement français, en déclarant qu'il participerait à l'Exposition. Le Congrès vota sans opposition une subvention de 1,250,000 francs et le gouvernement se chargea de plus de payer le transport des produits américains. Dans ces conditions-là, l'œuvre du comité ne fut pas difficile: le général Franklin fut nommé commissaire général par le gouvernement : chacun des 38 Etats de l'Union nomma un commissaire, et l'on se mit à l'œuvre. Les industriels américains ne demandant pas mieux que de prendre part à la lutte, on réunit un chiffre de 1,500 exposants qui occupent dans les différentes sections, Beaux-Arts compris, une superficie de 8,000 mètres carrés. L aspect de la section industrielle est des plus simples: elle est décorée avec des drapeaux aux couleurs des différents Etats. On a groupé au centre de la section, autour d'un pavillon contenant des minerais aurifères, diamantifères el argentifères, les quatre expositions industrielles les plus importantes. D'abord la maison Gorham et Cie, les grands orfèvres de New-York qui exposent entre autres ce qu'ils appellent le vase centenaire en argent massif, haut de lm28, pesant 60 kilos et valant 125,000 francs. Autour de ce géant fort artistiquement travaillé, se trouvent des émaux. Puis Tiffany, le bijoutier, dont toutes les boutiques sont en bois de rose massif, expose beaucoup de diamants, entre autres un collier valant 2,000,000 de francs.



1889 centenaire de la revolution Française expo universelle

La foule s'ébahit devant l'étalage de M. Tiffany, elle garde tous ses applaudissements pour le prestigieux Américain. Songez donc! un homme qui montre des millions de dollars dans sa vitrine, qui a retrouvé le métal de Corinthe en pilant dans une aiguière la Californie et le Nevada.

Il est convenu qu'il faut se pâmer devant les vitrines de M. Tiffany, devant le luxe étourdissant de ces hanaps ventrus, de ces bijoux contournés, rehaussés d'énormes gemmes inédites. L'argentier de New-York rencontre des effets d'une étrangeté saisissante dans les dessins qu'il empruntait naguère à l'archéologie assyrienne, dans ceux que lui inspirent maintenant les monstres de tous les règnes, les éléphants, les orchidées.
Mais est-ce bien le dernier mot de l'art, ces formes massives et ces lourdes végétations ? Elles prouvent surtout aux pauvres diables d'européens que l'argent coule dans les creusets américains comme la fonte dans nos hauts fourneaux; on les dirait combinées pour bien emplir les larges paumes des manieurs de pépites, pour chatouiller de leurs saillies les calus restés aux mains qui ont brandi le pic. Et ce doivent être de fortes femmes, celles qui se servent de ces objets de toilette et portent quelques-unes de ces parures. A près avoir admiré comme il faut les rudes inventions du Nouveau Monde, je sens combien je suis arriéré, quand mon plaisir me ramène devant les oeuvres délicates de nos ciseleurs, par exemple, les Sept pèches capitaux, le coffret exécuté par M. Diomède pour un de nos grands orfèvres parisiens. Le succès de M. Tiffany est du pour une bonne part à l'imitation hardie des Japonais. Alors, que Ton me conduise tout droit chez ces prodigieux bonshommes. 





En 1889, l'Amérique reste, pour l'Europe, un pays neuf.
Et finalement, un pays encore un peu barbare, l'exposition permet de le vérifier. Examinons les articles en argent exposés par la Gorham Manufacturing Co : 
« c'est ici, précise-t-on, qu'il nous faut oublier que nous sommes Parisiens ; tous ces services à thé et à café aux formes orientales, tous ces objets de toilette sont couverts de feuillages entassés et entremêlés, où l'air manque ; on pense, malgré soi, aux fouillis inextricables des forêts vierges. Évidemment, c'est le genre qu'il faut là-bas, dans ce pays où la vie fermente et bouillonne »  Et si d'aventure, le regard s'attarde sur quelques pièces d'un travail délicat et sobre, c'est qu'elles ont été très certainement créées par « l'état-major d'artisans et d'artistes enlevés à toutes les nations européennes, les Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes, Suédois et Norvégiens » que la maison Gorham and Co a attirés à Providence. 





Déjà connu en Europe, le plus célèbre des orfèvres et joailliers américains, Tiffany, pourtant très remarqué à l'Exposition pour ses dessins aux effets d'une étrangeté saisissante et pour la beauté et la valeur de ses énormes gemmes inédites, est également considéré avec condescendance : « on dirait, écrit le célèbre chroniqueur Emile de Vogué à propos des créations Tiffany, ces formes massives et ces lourdes végétations combinées pour bien emplir les larges paumes des manieurs de pépites, pour chatouiller de leurs saillies les cales restés aux mains qui ont brandi le pic dans les mines. Et ce doivent être de fortes femmes celles qui [...] portent quelques-unes de ces parures » 
Bref, les parvenus du Nouveau Monde ont encore beaucoup à apprendre à l'école de l'Europe civilisatrice.
1889 est pourtant un tournant pour l'Amérique : personne ne s'y trompe, elle est en train de se forger une nouvelle place sur la scène internationale qui renvoie à une nouvelle image de marque.



A l'Exposition Universelle de Paris de 1889, furent présentées des orchidées et des fleurs en émail, qui mariaient pour la première fois les pierres avec un réalisme étonnant. Elles firent sensation et se démarquèrent des bijoux de la décennie précédente marqués par l'historicisme.  

BROCHE EMAIL ET DIAMANTS, PAR TIFFANY & CO. revendue par Christie's
En forme de pensée, les cinq pétales appliqués d'émail mauve nuancé de blanc et de jaune, la bordure soulignée de petits diamants ronds taille ancienne, le coeur ponctué d'un diamant rond taille ancienne plus important, monture en or jaune gravé au revers d'une fleur stylisée, possibilité de porter la broche en pendentif, vers 1890
Signée Tiffany & Co.



1889 Une broche orchidée en émail, or et diamants


Etude de Maitre Pestel de Bord à Paris : TIFFANY & Co New York vers 1889…
Broche orchidée en or jaune 14 carats (585 millièmes), les pétales recouvert d’émail jaune tacheté de brun, le pistil d’un jaune plus soutenu serti de diamants taillés en rose, la tige sertie de grenats démantoïde et de rubis ronds. Signée Tiffany & Co New York. Figurant de façon très naturaliste une orchidée Grammatophyllum speciosum dite orchidée tigre ou orchidée géante. Vingt-cinq orchidées furent dessinée par Paulding Farnham (1859-1927) pour l’exposition universelle de 1889, créateur de bijoux, sculpteur et métallurgiste américain qui travaillait pour Tiffany & Co. à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. 
Dim. : 10 x 5 cm Poids


"Paradoxalement, c'est l'exposition des États-Unis au Palais des Beaux Arts qui sert de révélateur : « la section américaine contient une série de tableaux très beaux et qui témoignent, chez la grande nation, d'une aptitude singulière » . « Pour qui se souvient des choses étonnantes de naïveté que les États-Unis nous envoyaient en 1867 et 1878, leur contingent de 1889 est un motif légitime de stupéfaction. [...] On y compte, presque par douzaines, des ouvrages qui n'eussent pas été déplacés même dans la section française » . Suprême honneur, quand on sait que la France se considère comme la mère de tous les arts. Les portraits de Sargent surtout sont unanimement salués par la critique. Les États-Unis viennent de franchir ici un pas décisif en direction du club des nations civilisées."




Le succès américain dépasse le cadre du pavillon des Beaux-Arts. Dans toutes les autres sections il est aussi franc et massif : 1 044 récompenses, médailles et diplômes pour 1 500 exposants, c'est le plus haut score marqué depuis la participation des États-Unis aux expositions universelles. « Leur section a été une des meilleures parmi celles de l'étranger ». Pour la première fois, on les reconnaît comme les égaux des Européens, des concurrents avec lesquels il faut désormais compter. « On se sentait chez un grand peuple, écrit un journaliste, qui, dans tous les genres d'industrie, a fait d'étonnants progrès et peut, sans présomption, se mesurer avec l'Europe. [...] Dans les vastes travées du Champ-de-Mars, la grande République des États-Unis a exposé les produits de son industrie : « industrie avancée de nature à faire réfléchir » dans la fabrication des outils, c'est l'Europe qui désormais copie l'Amérique .




1889 dans "Paris Exposition


 Pour l 'exposition de 1889, Tiffany tint à ce que sa collection présentée, soit entièrement Américaine, non seulement les dessins d'inspiration profonde américaine mais aussi que le travail soit réalisé par des artisans américains, résultat: 1 médaille d or en bijouterie et un grand prix en argenterie.


Voici maintenant le passage du rapport de Mr Bouilhet concernant la section des Etats-Unis, et spécialement MM. Tiffany frères :
« Trois expositions nous ont familiarisés avec le nom des Tiffany et nous ne referons pas ici leur histoire. Pendant trente ans, ils importèrent d'Europe le meilleur des œuvres de nos ateliers de bijouterie, de joaillerie, d'orfèvrerie et de bronze...
« Ils sont devenus alors des orfèvres de premier ordre, appelant à eux des mains habiles de tous les pays, donnant asile aux transfuges de l'Europe et arrêtant au passage ou même faisant venir des artisans de l'empire du Nippon pour surprendre les procédés d'un art dans lequel ceux-ci sont passés maîtres...
« Une direction artistique, habile et primesautière ne leur a pas fait défaut, M. Moore fut longtemps le chef incontesté de l' "Art Department" de la maison Tiffany. Homme de goût et d'initiative, M. Moore avait beaucoup voyagé ; il avait beaucoup vu et bien vu ; il avait rapporté de ses voyages les collections les plus complètes en moulages, en photographies, en objets authentiques empruntés aux arts de la Perse, de l'Inde, de la Chine et du Japon. Il s'était approprié leurs idées, leur mode de décor, et de tout cela il avait retiré une expression nouvelle s'accommodant bien au goût des femmes élégantes, qui voulaient du nouveau ; il avait baptisé du nom de style saracénique un style qui n'était ni de l'égyptien, ni de l'hindou, ni du japonais, mais une conception particulière et personnelle des arts de l'Orient, auquel le nom de style américain conviendrait bien mieux aujourd'hui.



1889 Paris Ministère du  Commerce et de l'industrie


« Faisant abstraction des formes classiques, des profils savamment étudiés, des lignes architecturales, M. Moore cherche avant tout les formes rudimentaires et primitives de l'objet qu'il conçoit, et dont l'usage ou la destination doit être la caractéristique de la forme. Simplifiant les profils, assouplissant les contours, arrondissant les angles, le vase, qu'il soit la vulgaire théière de l'intimité, la coupe des diners de fiançailles ou le tankard des grands banquets, n'est pour lui qu'un prétexte à décoration où les ornements, les oiseaux et les fleurs sont traités de verve et interprétés dans les modes les plus variés du décor métallique.
« Son goût correspondait si bien au goût des Américains riches, que le succès ne lui a jamais fait défaut, et qu'aujourd'hui qu'il n'est plus, le style qu'il a créé a fait école et se retrouve non seulement dans la maison qu'il a dirigée, mais chez les autres orfèvres, ses concurrents ou ses émules, et même dans les œuvres d'architectes dont l'Exposition de Chicago nous a montré, dans le Palais des Transports et le Pavillons des Pêcheries, des spécimens très réussis.

Il n'est donc pas étonnant que ses successeurs dans la direction artistique de la maison Tiffany aient tenu à suivre la voie tracée par lui

Dans leur livre sur les joailliers américains, Penny Proddow et Debra Healy expliquent:
L'idée était brillante, enracinée dans l'archéologie et l'anthropologie ainsi que dans le sentiment quasi revérenciel des Américains pour leur terre. Les descriptions que donnait Tiffany des matériaux utilises dans ses bijoux étaient aussi évocatrices de l”Ouest et de la Frontière que les peintures de Frederic Remington (1861-1909): perles brunes du Tennessee, saphirs du Montana, grenats de l'Arizona, corail fossile de l'lowa, cristal de roche fumé du Colorado et agathe opale du Mexique. Les coffres a bijoux étaient taillés dans des bois américains: séquoia de Californie, cyprès d'Alaska, érable et merisier. lls
étaient recouverts de peau de panthère noire, de raton-laveur, de lézard, de crocodile et de caméléon, doubles de peau d”é|an, de cuir de veau de jusée, et de peau de renne.
Dans l'histoire spectaculaire des expositions universelles, cette présentation de Tiffany & Co. en 1889 doit avoir été l'une des plus frappantes; le thème avait ete exploité jusque dans le plus petit détail et personne n'osa relever un tel defi.

En somme, Tiffany a voulu créer un style bien a lui avec des origines américaines.




1892 New Herald Tribune   décès de Gidéon Reed




1893.Le miel est le thème de cette pièce  unique. Le corps en agate suggère la  forme de la cellule et le matériau ciré du nid d'abeilles; le motif diagonal, sa texture. La surface du couvercle présente des feuilles de chèvrefeuille, des abeilles domestiques et des bourdons. Ce petit objet était l’un des joyaux de la présentation de Tiffany & Company à l’exposition de Chicago de 1893.  Met New York






1893 Revue des Arts décoratifs 
Ce nom de Tiffany, que tu connais'de longue date comme nom d'orfèvre, t'était inconnu, je crois, dans ce genre d'industrie; il est bon à signaler et à retenir, car véritablement, ils ont fait preuve de goût et d'originalité, ce qui n'est pas commun ici, car, en dehors de l'orfèvrerie de quelques meubles et peut-être aussi de la serrurerie, je n'ai vu dans l'exposition américaine aucune industrie à laquelle on puisse véritablement donner le nom d'industrie d'art.
Dans l'orfèvrerie, il y a trois maisons dont les tendances originales sont intéressantes à étudier : Tiffany, Gorham et Whiting. Je dis trois, mais il n'y a que les deux premières qui exposent à Chicago; la troisième avait attiré mon attention lors de mon passage à New-York.
J'avais, en effet, remarqué à l'étalage de Broadway, chez Whiting, une quantité de petits objets d'orfèvrerie, et j'avais noté ce nom pour examiner avec soin leur exposition; mais ils manquent à Chicago, et c'est dommage, car ils ont de l'originalité dans leurs créations, et c'est plaisir de voir leurs collections de modèles de couverts de fantaisie, dont là variété du décor, inspiré de la nature, t'étonnerait et te charmerait.
Il y a surtout une série de cuillères à thé pour les cadeaux de fête, dont la fleur fait tous les frais : il y a le gui pour Noël, le muguet et l'iris pour le printemps, la marguerite et le bluet pour l'été, le chrysanthème pour les fêtes de l'automne. Je te les rapporterai en nature; mais pour t'en donner un avant-goût, je t'en envoie ici plusieurs croquis.
En dehors de cette interprétation de la nature, Whiting nous montre qu'il a sacrifié au style nouveau, inspiré de l'Indou, et baptisé de style saracénique par son créateur, M. Moore, un des directeurs artistiques de la maison Tiffany. 





1893 à la World's Columbian Exposition à Chicago, et épingle pour bonnets ou corsages




1894 Revue l'Art Décoratif





1894  le fameux  vase "Magnolia"  Revue L art décoratif, 




Le vase Magnolia était la pièce maîtresse de la présentation de Tiffany & Co. à l'exposition universelle de la Columbian, en 1893 à Chicago - une présentation de Godey's Magazine décrite comme «la plus grande exposition en matière de beauté artistique et de valeur intrinsèque, jamais vue par une entreprise individuelle. «La conception du vase était une expression consciente de fierté nationale. La forme en pueblo a inspiré la forme, tandis que les motifs toltèques embellissent les poignées. L'ornement végétal fait référence à diverses régions des États-Unis: les pommes de pin et les aiguilles symbolisent le Nord et l'Est; magnolias, le sud et l'ouest; et cactus, le sud-ouest. La verge d’or omniprésente, fabriquée à partir d’or extrait aux États-Unis, représente le pays dans son ensemble. L'art exceptionnel et les techniques innovantes manifestées dans le vase, en particulier le naturalisme des magnolias émaillés, ont fait l'objet de nombreuses discussions dans la presse contemporaine. En effet, le rédacteur en chef du New York Sun a qualifié l'œuvre de «l'un des spécimens les plus remarquables de l'orfèvre. . . art qui a jamais été produit n'importe où. "

Texte du MET a New York ou se trouve ce vase a l heure actuelle.














Flacons de Sels de chez Tiffany


Sotheby's a revendu cette chaise  ce qui permet de rappeler que Tiffany vendait des la joaillerie, de la bijouterie précieuse et fantaisie , de l orfèvrerie, de la vaisselle , toutes sortes d objets pour les cadeaux.

CHAISE DE BIDET DE STYLE LOUIS XVI AVEC UN BASSIN AMERICAIN EN ARGENT, TIFFANY & CO., NEW YORK, FIN DU XIXème SIECLE
 la chaise sculptée et peinte équipée d'un lavabo en argent et de deux corbeilles à éponge avec doublure perforée amovible, avec housse d'assise rembourrée amovible.
l'argent marqué sur les bases et numéroté 7714, les jantes avec la marque d'importation française de cygne
64 oz 1990 g hauteur de la chaise 31⅞ in .; longueur du bassin 14¾ in. 81 cm; 37,5 cm


1896 dans le journal Gil Blas
FAITS DIVERS

UN VOL DE 55,000 FRANCS

Un grand établissement financier du boulevard Haussmann vient d'être l'objet d'un vol de 55,600 francs commis avec une adresse peu ordinaire.
Le 13 février, paraissait dans un journal anglais une annonce demandant un jeune homme instruit, de bonne famille, parlant le français et l'anglais, pour une grande maison'de joaillerie.
M. Jules M., âgé de vingt ans, répondit à cette annonce et reçut le lendemain une lettre signée : Mooney, et lui mandant ne se présenter, 21, rue d'Anjou.
Jules M. s'y rendit et s'entendit tout île suite sur les conditions. Mooney dit au jeune homme qu'il était directeur de la maison Tiffany et -Cie, avenue de l'Opéra.
Pour débuter, son nouveau patron l'envoya porter une lettre à l'établissement financier en question; cette lettre demandait de la part de M. Moore, fondé de pouvoirs de la maison Tiffany et Cie,joailliers, un carnet de chèques pour MM. Tiffany et Cie qui avaient un compte à la banque.




Flacon de sels cristal de roche, améthyste, diamants et or, et un bracelet or améthystes, zircons, grenats et sinhalithes  Signés Tiffany & Co


(suite) Le carnet fut délivré immédiatement, , deux jours de suite, Mooney envoya toucher : une première fois, 20,300 fr., et la seconde, 35,300 fr., qui furent payés à vue.
Mooney dit ensuite à son nouvel employé qu'il n'avait plus besoin de lui avant le lendemain midi.
Jules M. revint donc hier et ne trouvant plus son patron, se rendit chez MM.
Tiffany et Cie, où il demanda M. Mooney.
On lui répondit qu'on ne connaissait personne de ce nom. Jules M. raconta alors
toute l'histoire.
M. Moore, le fondé de pouvoirs, se rendit immédiatement à la maison de banque, où il constata qu'on avait imité sa signature à s'y méprendre.
M. Guénin, commissaire de police du quartier de la Chaussée-d'Antin, a ouvert' une enquête, mais il est probable que le voleur a dû mettre prudemment la frontière entre lui et la police.



1892, anniversaire de  Charles Lewis



Très beaux flacons de sels fin XIX ème signés Tiffany & Co



1898 Broche Chrysanthème en or , diamants et perles du Mississipi

1898 dans "la liberté des colonies", le terrible naufrage du paquebot "La Bourgogne

Le New-York-Herald dit que les passagers de la Bourgogne étaient, en majeure partie, des touristes des classes moyennes américaines ; il y avait aussi quelques familles françaises, des commerçants, des couturières, des modistes, des artisans, et, entre autres, les meilleurs ouvriers de la maison Tiffany, venant en Europe pour étudier de nouveaux modèles et dessins de joaillerie et d'art.
On comptait peu de notabilités américaines. Les Américains de marque préfèrent généralement les derniers transatlantiques construits, comme la Touraine et la Champagne.
On cite comme perdus le femme et la fille du juge John Dllon, un des principaux jurisconsultes de New-York ; M. Anthony Pollock, ingénieur, avocat, qui dirigeait le principal office du brevets à Washington, et sa femme ; M. Scott Evans, un artiste de Cleveland, et ses trois filles ; la capitaine Clark et le professeur Yoppee et leurs jeunes femmes, faisant leur voyage de noce.




1898 aussi cette  cette broche orchidée en or , émail et diamants



1899 Siège de Tiffany



Affiche Anglaise réalisée par  un imprimeur Parisien.



1900 dans le Journal  "La Mode et le Bijou"



1900 Revue de la Bijouterie Joaillerie

Juillet 1900: 
A propos de Perles
Un curieux procès vient d'avoir lieu aux Etats-Unis entre la maison si connue Tiffany et Cie et l'administration des douanes, au sujet des perles perforées.
Le tarif douanier des Etat-Unis impose un droit de 10 0/0 aux perles dans leur état naturel, tandis que les perles enfilées payent 60 0/0.
L'administration n'a pas voulu classer les perles perforées dans la section des perles état naturel, ni imposer non plus le droit de 60 0/0 dû par les perles enfilées. En conséquence, elle a exigé un droit de 20 0/0 que le 
Le juge n'a pas admis la façon de voir de la maison Tiffany et Cie et a maintenu le bien fondé du droit de 20 0/0.
Nous devons ajouter que le tableau de classification des Experts près les tribunaux des Etats-Unis avait nettement établi que les perles percées ne sont en aucune façon des perles à l'état brut. Le juge s'est donc simplement conformé aux décisions des Experts, concluant à élever le droit à 20 0/0, au lieu de 10 0/0, le dernier droit ne devant être appliqué qu'aux perles à l'état brut.
(Iewelers' Circular).




Septembre 1900  Revue de la Bijouterie Joaillerie



1900 Revue de la B.J.O.


Collier Art nouveau 1900 en or opales et brillants





1900 Revue de la BJO



1901 Revue des Arts décoratifs
Fabriquée pour l exposition Universelle de 1900 mais publiée en 1901




Tirée de "Photographs Tiffany & Co exhibit.Paris Exhibition 1900" c'est bien la broche citée plus haut



1901  Mariage de Charles Louis Tiffany


1901 Coupe Tiffany

le corps de la coupe contient  une dédicace gravée à l'acide à Frederick Duesberg dans une couronne de laurier en cuivre rapportée et les noms de cinquante employés de Tiffany & Co sont gravés dans des guirlandes en relief, également appliqués avec un monogramme folié en cuivre FD,  le pied est en cuivre avec une bande en argent gravée d'une inscription de présentation, avec poignées en cuivre et intérieur doré. Avec une base en bois noirci et une photo dédicacée de Charles Lewis Tiffany avec l’inscription "15 février 1892 / Mon quatre-vingtième anniversaire / CL Tiffany".
La dédicace se lit comme suit: "Remis à Frederick Duesberg le 31 décembre 1901" et l’inscription au pied se lit comme suit: "Avec la bonne volonté et les voeux sincères de ses collègues ouvriers pour l’achèvement de 45 années de service continu avec Tiffany & Co." Les noms des employés de Tiffany figurant sur le corps: F. Spengler, L. Wendelboe, A. Hagemann, E. Newton, F. Peterson, O. Komdoer, R. Kistner, H. Haus, R. Peyerimhoff, J. Hammerle. , H. Kupteref, A. Norbrock, R. Jacobsen, T. Quammer, H. Samsel, J. Fischer, J. Zeller, A. Steim, L. Windenbladt, C. Fischer, U. Monteville, O. Isaksen, L Treusch, G. Bechtoldt, H. Koch, R. Helbig, S. Whyte, J. Kaeger, H. Wendelboe, J. O'Meara, E. Gagel, A. Nordling, T. Curtin, J. Schumacher, C Bugle, W. Ziegener, E. Behrle, C. Bechtoldt, F. Lauer, C. Kisfner, F. Willy, M. Sarrinen, A. Beams, R. Fisher,
Selon le recensement fédéral des États-Unis de 1910, Frederick Duesberg est né en Allemagne vers 1933 et a immigré à New York en 1857. Lui et son épouse, Augusta Duesberg, ont eu sept enfants ensemble. Dans son testament daté du 3 juin 1911, Frederick Duesberg, du 166 Warwick Street, à Brooklyn, laisse "sa coupe d'amour" à son fils William Duesberg, qui est probablement la même coupe. Il est décédé le 2 janvier 1915.
La plupart des artisans travaillant pour Tiffany & Co. au 19ème et au début du 20ème siècle ne sont pas connus publiquement. Cette pièce est un document historique rare pour les employés travaillant en 1901.



1902  Revue BJO sur Buffalo


Le 18-02-1902 Charles Lewis Tiffany décède .

À la mort de son père en 1902, Louis Comfort Tiffany prend la relève et devient le premier directeur du design de Tiffany.



Cette jolie montre avec de petits médaillons émaillés  qui représentent des scènes mythologiques  est en or, émail, diamants et émeraudes elle est signée Tiffany and Co



1902

1902


Les notices biographiques de Mr de Horrack qui était un des représentants de Tiffany à Paris.

Philippe de Horrack, quoique se rattachant à l'égyptologie française, n'était pas Français d'origine. Il était né à Francfort, en 1820, de père et mère allemands. Il devait se vouer aux affaires et en 1843 il vint s'établir à Paris où il entra dans la grande maison américaine Tiffany. Il avait des goûts d'archéologue, et en 1858 il écrivit à Chabas pour lui demander son travail sur l'inscription de Seti Ier. C'est ainsi que commencèrent ses relations avec Chabas qui le guida dans ses travaux ; le premier fut une note sur un hypocéphale. Il suivit aussi les cours de Rougé. On lui doit quelques petits mémoires, la traduction des Lamentations d'Isis et de Nephthis d'après un papyrus hiératique de Berlin, et celle du Livre des Respirations d'après les manuscrits du Louvre. 





1902



1902 Décès de Charles Louis Tiffany  dans la chronique des arts




L'EXPOSITION DE BUFFALO 1902 dans la  revue parisienne de la Bijouterie Joaillerie
Parmi les merveilles qu'a enfantées tout dernièrement l'esprit humain, dans le domaine de l'art, sous la poussée irrésistible de ce besoin de nouveauté qui brûlait de s'affranchir du joug et des étroites formules de l'art classique, merveilleux sans contredit, mais fastidieux à la longue, nul ne s'est plus avancé que l'art du bijou, et l'Exposition de 1900 a laissé trop de souvenirs pour ne pas avoir fait époque dans l'histoire générale de l'art moderne.
En 1900, les Américains s'étaient déjà signalés à l'attention des visiteurs par l'originalité et la hardiesse de leurs conceptions, et les ardentes polémiques que leur oeuvre suscita parmi tout ce que l'Europe compte de critiques autorisés est la preuve la plus tangible du pas énorme qui avait été fait dans le domaine du 
« non vu ».
Critiquable, ou tout au moins discutable au point de vue exclusivement français, nul ne pouvait contester l'effort tenté pour rompre avec la routine et sortir de l'ornière passée.





Suite de l article 
Pour juger avec impartialité cette oeuvre, il importe, avant tout, de bien choisir son point de vue : tel paysage banal et fade, vu d'un endroit, n'est-il pas souvent curieux et étrange considéré d'un autre ? Il est certain que nul ne pourra se rendre compte, s'il ne sait s'affranchir un instant des préjugés, s'il se confine exclusivement son point de vue personnel, s'il ne prend le recul nécessaire ; tels les Puvis du Panthéon, d'apparence si fade vus de tout près, s'illuminent à distance de tons vigoureux, et donnent une impression d'art d'une intensité si vive, et ce qui est vrai dans le domaine des faits l'est aussi dans le domaine des idées.
L'art moderne, que nous ne saurions mieux comparer qu'à l'école romantique du bijou, sans toutefois présenter les fadeurs de son frère littéraire, a été en quête, dès le début, tant en émail que dans les pierres, de teintes passées, de couleurs éteintes, cherchant des lueurs de crépuscule pour éclairer ses conceptions nouvelles, les pierres dites classiques ne lui fournissant que des clartés vives et flamboyantes, véritables éclats de trompette par lesquels on ne pouvait laisser troubler ces symphonies nouvelles, toutes d'élégie et de sentiment, que sont les bijoux récents et dont nos grands bijoutiers parisiens ont montré de merveilleux exemples.
A Buffalo, l'orfèvrerie n'était représentée que par deux maisons, Tiffany et Gorham.
Une des caractéristiques de Tiffany a été la conception d'un art exclusivement américain, rompant en cela avec les habitudes, hélas ! si difficiles à déraciner, qui ont conduit des maisons russes et allemandes à exposer dans leurs sections respectives, en 1900, des objets dus à des artistes français — très flatteur pour notre amour-propre, mais complètement faux au point de vue tournoi international. Cette idée fut poussée dans ses plus extrêmes limites, à telle enseigne que la conception, le dessin, les métaux précieux, les pierres employées (les diamants exceptés) et la main d'oeuvre, sont uniquement indigènes, afin de réaliser, pour ainsi dire, le prototype de l'art américain.Une chose qui nous a frappé tout d'abord, c'est la pénurie d'exposants : il n'y en avait qu'un seul pour la bijouterie



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 Tiffany. Quelle en a été la raison? Les maisons rivales n'ont-elles pas voulu se mesurer avec ce grand athlète, ou, ce que nous serions plutôt tenté de croire, ontelles pensé qu'il n'y avait aucun avantage commercial à supporter les frais de l'Exposition? Quoi qu'il en soit, Tiffany a rayonné tout seul.
Nous aurions certes préféré avoir à examiner de plus nombreux concurrents; mais tout dans son exposition était si considérable, si nouveau, on peut même dire si personnel, que nous pourrons y trouver matière à une étude fructueuse et bien caractéristique.
Voici d'abord un vase, de style pompéien, en argent et émail, décoré d'une série d'arabesques en relief et antiques. L'ensemble de cette pièce est assez réussi; la forme en est pure, bien que modernisée. Je trouve curieux et intéressant le masque héraldique que l'on voit au centre, de même que la ceinture; cela est de l'art antique, mais je me demande s'il faut considérer comme de l'art américain les anses du vase qui ressemblent à une multitude de petits vers de terre, s'enchevêtrant les uns dans les autres, et que semble regarder une tête de dindon comme s'apprêtant à les dévorer.
J'aime mieux le vase en argent dit «Wiking», qui se distingue par des ornements tenant de la fleur héraldique, s'enlaçant sur un fond d'arabesques
d'arabesques larges; des tètes d'animaux, étranges et fantastiques,



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donnent une excellente impression d'art. C'est du bon style moderne, que font valoir encore des cabochons de différentes pierres de couleur semi-précieuses.
Oh! oh! voilà du byzantin américain! Ils sont lourds, ils ont leur bon poids d'argent, ces candélabres de Tiffany. Leur valeur intrinsèque n'est pas douteuse ; avec leurs quatre lions à la base et leurs fûts en jade, ils seraient beaucoup plus byzantins si leur légèreté était moins américaine.







1902 Revue Suisse
La mort a fauché dru, ces derniers temps, dans les rangs des notabilités américaines. Cette triste série a débuté par M. Charles Lewis Tiffany, un des doyens des business men de New-York, car il n'avait pas été moins de soixante-cinq années dans les affaires. C'est à lui, presque exclusivement, qu'on doit la place éminente tenue par les Etats-Unis en matière de joaillerie et d'orfèvrerie sur les marchés du monde. Membre actif de toutes les sociétés savantes de New-York, M. Tiffany fut un des hommes qui contribuèrent le plus à développer les beaux-arts dans notre pays. Du moins a-t-il joui du rare privilège de se voir pleinement apprécié de ses contemporains on n'en saurait trouver de preuve plus éclatante que les manifestations qui, en 1891, marquèrent la célébration de ses noces d'or et transformèrent cette fête de famille en une sorte de solennité publique.
Il fut suivi de près dans la tombe par un auteur dont la vie avait été une succession de vicissitudes comme on n'en rencontre guère que dans les carrières américaines. Tour à tour docteur en médecine, puis homme de loi, enfin membre du Congrès, M. Thomas Dunn English eut son heure de célébrité, en tant que poète, à l'époque des Morris et des Edgar Poe.



1902



Revue de la bijouterie joaillerie Paris



Revue de la bijouterie joaillerie Paris





Toujours difficile de dire si c'est du Tiffany & Co ou du Studios Tiffany, nous sommes  en 1902-1903 et  ce collier est composé de chrysobéryls, de diamants colorés , de perles et d onyx et ce sont trois bijoux de Tiffany Studios



Revue de la bijouterie joaillerie Paris


1902  la beauté de Paris et la loi

Un fait récent donnera une idée de l'augmentation prodigieuse du prix des terrains à Paris : Le propriétaire de l'immeuble de l'Equitable des États-Unis, place de l'Opéra, en avait loué le rez de-chaussée et l'entresol A M. Tiffany, joailler, pour la somme de 200 000 francs par an. Le contrat prévoyait un dédit de 100.000 francs. Un commerçant survint, jaloux de l'emplacement occupé par M. Tiffany, il versa au propriétaire le montant du dédit et lui offrit un loyer de 600.090 francs par an. Mais M. Tiffany renchérit encore et pour un loyer par jour de 1000 francs maintint ses positions.



Revue de la bijouterie joaillerie Paris





Il y a une inscription 1904 à l' interieur de ce collier de chien, en or émail, turquoises et perles.



Cet ornement de cheveux, une représentation remarquablement réaliste de deux libellules perchées sur des boules de pissenlit, est l’un des plus extraordinaires bijoux de Tiffany à avoir survécu. Caractéristique thématique de son travail, il montre les plantes non pas à l'apogée de leur floraison, mais à l'état décolorant naturel, juste avant que les graines ne soient emportées. Les libellules sont ornées d'opales noires chatoyantes sur le dos et d'ailes en filigrane rappelant celles du gossamer. La parure de cheveux appartenait à l'origine à la famille de l'une des plus ardentes protectrices de Tiffany, Louisine Havemeyer, et descendait de cette famille.
Ce bijou se trouve au Metropolitan museum of art new york



1905

Revendue par Christie's cette broche de Louis Comfort Tiffany avec au centre un grenat taille coussin  , des perles de culture une partie de la broche , motif feuilles sculptée en or et feuilles en émail vert  vers 1905: Signé Louis C. Tiffany




1905, Tiffany studios  Bracelet or opales, et de grenats rouges 



L immeuble de Tiffany Studios


Henri Vever dans son histoire de la bijouterie ecrivait:
On se souvient encore de l'orfèvrerie martelée de Tiffany vue en 1878, et des autres objets envoyés par lui à l'Exposition de 1889, et dont il avait confié l'exécution à des ouvriers japonais, installés dans ses ateliers de New-York. Les tentatives postérieures de style moderne faites par les Américains au moment de l'Exposition de Chicago (1893), témoignaient certainement d'une recherche intéressante et efficace de nouveauté, mais elles restaient cependant encore influencées, dans une mesure assez large, par l'Inde et l'Extrême-Orient.






En juin 1904, William K. Vanderbilt Jr. chargea Tiffany and Company de créer une coupe en argent de 10,5 gallons (10,5 gallons), symbole des courses de la Vanderbilt Cup. En fournissant une caution de 3 000 dollars, le vainqueur des courses de la coupe Vanderbilt de 1904 à 1916 pourrait conserver le trophée pendant un an, qu'il utiliserait pour des événements ou des salons professionnels. La caution de 3 000 $ a été remise au gagnant lorsque la coupe a été rendue à son propriétaire, Willie K.




1906 Coupe Vanderbilt , le premier était Wagner Français le troisième (photo ci-dessus )  l histoire de cette coupe vaut la peine d'être recherchée , mais ce n'est pas le thème de mon article.




Voici cette fameuse coupe Vanderbilt fabriquée par Tiffany & Co en 1904. Cette photo date de 1936 , je la propose pour qu'on se rende compte de la taille de la coupe en argent.




1908  Tiffany Studios. pendentif avec une chaine en or et émail plique à jour , au centre une opale noire, le décor a petits rouleaux est caractéristique du travail de Tiffany



Louis Comfort Tiffany en 1908




1909 Dans le Didot Bottin de Paris, contrairement à l histoire officielle , ce n'est pas 1910, car en 1909 il est déja dans le Bottin.




1909  cette montre avec son fond de boite qui représente le vol historique de "Wright" au dessus de New York, le 30 septembre 1909  est en or, émail, saphirs rubis, diamants et platine est de plus gravée L.M.





1910

COLLIER PENDENTIF SAPHIR ET OR, PAR LOUIS COMFORT TIFFANY, TIFFANY & CO.  Revendu par Christie's
Centré sur un saphir violet de taille ovale dans un cadre en saphir de coupe circulaire, niché dans un cadre en platine et or conçu pour entrelacer les vignes, les feuilles et les baies suspendues une grappe de feuillage saphir de taille circulaire plus petite et une chaîne de perles perlée à trois rangées, rehaussées par des grappes de saphir et d'or de coupe circulaire, montées en platine et or, vers 1910, 18 po  Par Louis Comfort Tiffany; signé Tiffany & Co.





RARE PARURE DE BIJOUX  PAR TIFFANY & CO.revendue par Christie's
Comprenant une broche en pendentif, en citrine sculptée, représentant une déesse égyptienne, portant une vieille mine, un vieux diamant taillé en rose et en rose et une coiffe de paon en saphir taillée en coussin, ornée en outre d'un tour de cou et d'un collier en rubis à taille unique en diamant de taille rose; et une paire de clips d'oreille en suite, montés en or, pendentif broche vers 1910, clips d'oreille vers 1945
Broche signée Tiffany & Co. (2)



Revendu par Christie's  Collier en or, par Louis Comfort Tiffany, Tiffany & CO.
Pendentif  sur chaines, lunette sertie d'un cabochon ovale en  lapis - lazuli, encadré le long du fond par un arc à trois niveaux de turquoise, lapis-lazuli, perles d'ambre et d'or, rehaussées de guirlandes d'or sculptées et d'un scarabée, à la chaîne double collier de perles d'or, de lapis-lazuli, de turquoise et d'ambre, réunies par un fermoir en or sculpté, monté en or, vers 1913, 18 po.
Signé Tiffany & Co., 




1915


1915


Tiffany & Co. Une montre et une chaîne émaillées avec pendentif en or 18 carats serti de diamants.Date: Vers 1915
Mouvement: 17 rubis à remontage manuel, échappement à levier, balance bimétallique à ressort recouvert, signée Haas, 56531
Cadran: Doré , anneau de chapitre arabe renfermant un centre guilloché, aiguilles bleuies Etui: Guilloché avec raies émaillées bleu pâle renfermant un losange appliqué percé Sertie de diamants.
Taille: 28mm
Signée: de Tiffany sur le cadran et le boîtier, de Haas sur le mouvement.





1915

Un saphir rae sur une broche Pierres de lune, par Louis Comfort Tiffany, Tiffany & CO.
Au centre un saphir taille coussin  encadré de pierres de lune, calibrées   avec trois pierres de lune taillées en gouttes, belière en en platine,  rehaussés par un détail en spirale de filigrane de platine, montés en platine et en or, vers 1910-1915, dans son étui en cuir noir d'origine Tiffany & Co.Signé Tiffany & Co.




1916

UNE COUPE DE MARQUE  TIFFANY & CO., NEW YORK, 1916 revendue par Christie's
La coupe hémisphérique en émail plique-à-jour montée dans un bord en or et des contrefiches Cabochons d'améthyste et de jade, avec bandes d'émail turquoise et noir, surmontés d'une tige effilée en or sertie de panneaux d'améthyste et de jade, sur pied circulaire évasé, tige et pied également sertis de cabochons, marqué sous la base TIFFANY & CO MAKERS 19132 18 KT . OR M
19,6 cm (7¾ po) de hauteur; 22 oz 10 tpl (700 gr) poids brut
Provenance
Henry Walters (1848-1931), fondateur de la Walters Art Gallery (aujourd'hui le Walters Art Museum), Baltimore
Mme Henry Walters, vendu à la Collection d'œuvres d'art de feu Mme Henry Walters, Galeries Parke-Bernet, 30 novembre-4 décembre 1943 , 







1917  Madison Avenue au coin sud-est de la 45ème rue. Tiffany Studio Building




A BLACK OPAL, DEMANTOID GARNET, SAPPHIRE ET ÉMAIL NECKLACE, PAR LOUIS COMFORT TIFFANY, TIFFANY & CO.revendu par Christie's.
Une opale noire et un grenat demantoïde , saphirs et perles or relié pae une chaine de corde a trois rangées vers 1920 Chaînes d’addition tardive
signées Tiffany & Co.
Auparavant vendu chez Christie's New York, Tiffany: L'innovation dans le design américain, 10 décembre 1998, lot 419



1921 dans le journal l'Excelcior. Un canular?

LE COLLIER DE JOSEPHINE

Le bruit courait, hier, avec persistance, que le collier d'ambre, « le collier d'amour », don de Napoléon à Joséphine, volé il y a vingt-cinq ans, au musée du Louvre, venait d'être retrouvé en Amérique, acheté 85.000 dollars, à New-York, par Tiffany, et rendu par celui-ci au gouvernement français.
On donnait quelques détails très précis. A la suite du vol au musée du Louvre, toute la police de sûreté internationale mise sur pied n'aurait pu parvenir tl retrouver la trace des voleurs, malgré l'offre d'une récompense de -500.000 francs faite par le gouvernement français.
On précisait qu'un couple new-yorkais voyageant, il y a six 'nois, en Californie aurait trouvé dans un magasin du quartier chinois ur-. collier d'ambre en vente pour la modique somme de 25 dollars. Il acheta le collier, et, à son retour à New-York, le montra à un bijoutier, désirant être fixé sur sa valeur. La surprise des deux New-Yorkais fut grande quand le bijoutier leur en offrit 50.000 dollars. Ils portèrent immédiatement l'objet chez Tiffany, et, au microscope, l'inscription « Napoléon à Joséphine » apparut sur le fameux collier. Tiffany leur en offrit. 85.000 dollars ; le marché fut conclu. „

A la direction des musées nationaux, où nous sommes allé hier demander confirmation de ce bruit, M. Henri Verne nous a assuré que cette histoire ne semblait reposer sur rien de précis.
.— Ce collier; si collier il y a, nous dit-il, n'a jamais été volé au Louvre, pour la bonne raison qu'aucune mention de cette pièce, prétendue historique, ne se trouve dans les catalogues ou les archives du Louvre. Il y eut, jusqu'en 1886, une collection d'objets plus ou moins authentiques, connue sous le nom de « Musée des souverains », dispersée à cette époque, après de longues et minutieuses enquêtes. On y voyait figurer un fauteuil de Dagobert, une épée de Charlemagne, des couronnes remontant à 'la plus grande antiquité nationale, mais le collier d'ambre n'en fit jamais partie.
 D'autre part, le conservateur de la Malmaison, M. Jean Bourguignon, l'érudit spécialiste de tout ce qui couche à l'histoire de Joséphine de Beauharnais, vient de nous confirmer qril n'avait pas connaissance de l'existence de cette pièce.
 A moins donc que la nouvelle, de source américaine, répandue à Paris, n'ait été mal transmise par les agences télégraphiques, ce collier, si vous me le permettez, ressemble singulièrement à un « canard ».
Ajoutons qu'aux bureaux parisiens du joaillier Tiffany, on nous a  assuré n'avoir reçu aucune nouvelle de New-York concernant ce collier, et, par conséquent, n'avoir tenté aucune démarche auprès du gouvernement français.
S'agit-il, en réalité, du lancement d'un film américain? Rien n'y manquerait, pas même l'échoppe du receleur chinois.


1921  le journal Vogue nous donne une idée de la façon dont vivent les Tiffany, au travers d un reportage chez eux.


1921 dans le journal "Vogue" la maison de Louis Comfort Tiffany


Etonnant contraste entre la décoration de sa maison et ses oeuvres de verrerie qui étaient très modernes




1923-De Horrack Le Journal des sçavans




1925 Bracelet  rubis, saphirs, emeraudes, diamants et platine , signé Tiffany & Co




1927




Tiffany & Co., New York. la maison Bonhams a revendu cette montre en or 750/1000°   avec cadran maçonnique
Date: Vers 1929
Mouvement: 21 rubis à remontage manuel, balance bimétallique à ressort recouvert, signée, CH Meylan, n ° 3412 et avec la marque Cressarrow
Cadran: chiffres dorés argentés mats représentés par les outils de travail des divers degrés de franc-maçonnerie, filiale secondes, aiguilles Breguet dorées
Boitier: avec lunette champlevé bleue et blanche, dos poli avec monogramme de parchemin élaboré, marque Cressarrow, inscription de présentation à l'intérieur, datée de 1929
Signée: Par Tiffany sur le boîtier et le cadran
Taille: 46mm
Accompagnements: Boîte en cuir équipée Tiffany

Cressarrow, un croissant percé d'une flèche, était la marque utilisée par les bijoutiers Henry Blank & Co, Newark, NJ. Fondée dans les années 1890, elle fournissait des bijoux de qualité à de nombreuses entreprises et comptait pour Tiffany & Co. un client important. Leurs montres contenaient des mouvements suisses de haut niveau, comme celui de CH Meylan dans le présent exemple.


BROCHE  DIAMANT, TIFFANY & CO. revendue par Sotheby's.
Conçue comme un très joli noeud, pavé de diamants simples, ronds et anciens de taille européenne, partiellement signé Tiffany & Co .; vers 1930



Mon ami antiquaire "Gorky"  rue Duphot à Paris date cette broche Chien de  chasse en 1930, elle est en platine, diamants, émeraudes, onyx, rubis


La maison Tajan vend en juillet 2022 ce poudrier avec la légende :
TIFFANY & CO - ÉPOQUE ART DÉCO MAGNIFIQUE POUDRIER ÉMAIL
Il est de forme rectangulaire émaillé noir à toutes faces. Les écoinçons, le fermoir en jade jadéite et les poussoirs sont sertis de diamants taillés en rose. L'intérieur découvre deux compartiments (et leurs houpettes d'origine à prise en or) et un étui à rouge à lèvres. Monture en or 18K. Signé TIFFANY & CO, PARIS, FRANCE.
Poids brut : 201,36 gr. (fel au jade).
Dimensions : 7,5 x 5 x 1,5 cm environ.



Je trouve  qu il ressemble étrangement au Poudrier que possède une amie lectrice et son poudrier est poinçonné Auguste Peyroula  et date de 1930. 


C'est gravé sur l'etui du rouge à lèvres.
Peyroula était spécialisé dans les necessaires  il fit insculper son poinçon le 1 er mars 1904  avait commencé 5 rue d'Alger, puis 15 rue Thérèse et enfin 12 rue de Turbigo Il cessa d'exercer le 11/10/1937  Il était aussi spécialisé dans les Briquets, les tabatières,  les bonbonnières, Auguste Peyroula travaillait à Façon et nombre de Joailliers  gravaient leur nom a coté de son poinçon.


Auguste Peyroula

Et le 04/07/2022  réponse de Victoire Winckler que je remercie beaucoup, car peu de maisons répondent
Victoire WINCKLER
11:51 (il y a 10 minutes)
À moi
Cher Monsieur,
Je vous remercie pour votre veille constante et votre regard sur notre prochaine vente.
En effet, le poinçon que porte le poudrier est bien celui d’Auguste Peyroula, sur le poudrier lui-même ainsi que sur le support de l’étui de rouge à lèvre .
Il provient de l’un de nos fidèles collectionneurs.

 




C'est un bracelet aux environs de 1933 signé  Tiffany & Co platine, diamants taille brillant et rubis.





1934 Dans le journal L' excelsior , une étrange affaire.




Louis Comfort Tiffany décède le 18/01/1933 le journal Comoédia  



19 janvier 1933 dans le Chicago Tribune



Cet article résume bien la carrière de Louis Comfort Tiffany

Louis C. Tiffany s’est éteint à 84ans, en son domicile d’Oyster Bay.

Artiste, philanthrope, il a également réussi comme Bijoutier.

NEW YORK, 18 Janvier .
Louis Comfort Tiffany, artiste et philanthrope renommé, est décédé aujourd’hui d’une pneumonie en son domicile d’Oyster Bay, à l’âge de 84 ans. Il était le fondateur de la Fondation Louis Comfort Tiffany, Président de Tiffany Studios et Administrateur du célèbre groupe de bijoux fondé par son père.
Fils de Charles, Lewis Tiffany, le célèbre orfèvre, il est né à New York le 18 Février 1818, l’année précédant la Ruée ver l’Or.
Intéressé par l‘Art depuis toujours, il a étudié la peinture auprès de son aîné Georges Inness, représentant plein de talent de ce que l’on appelait alors l’Ecole de l’Hudson River.
Plus tard, il partit pour l’étranger, étudia à Paris, voyagea et réalisa des croquis partout en Europe, en Afrique et au Levant.

Pendant son séjour à l’étranger, son intérêt pour les Arts décoratifs s’intensifia en particulier pour la verrerie, ce qui l’amena à développer cette matière lourde et iridescente connue sous le nom de « Verre Tiffany Favrile ». Sa première exposition aux Etats-Unis fut « Scène sur le Dock, Yonkers » montrée en 1869 à l’Académie Nationale.
Il devint Vice-Président et Directeur artistique de Tiffany & Compagnie, Fondateur des Fours Tiffany et des Studios qui ont rempli les nombreuses églises, mausolées et bibliothèques de fenêtres qui simulent astucieusement des peintures à l’huile.




Il fut l’un des Patrons les plus vénérés du Metropolitan Museum of Art. Depuis plusieurs années, il avait acquis une vaste propriété à Oyster Bay, près de « Sagamore Hill » qui appartenait à Théodore Roosevelt. Là, il conçut et construisit une maison étonnante, « Laurelton House », magnifiquement entretenue et qui abritait une chapelle ornée de mosaïques, des serres, des fontaines, d’innombrables vitraux, des hévéas et des orchidées.
Là, il vivait seul, à l’exception de deux infirmières expérimentées. En 1918, désireux d’aider de jeunes artistes, il fit don de sa propriété en son entier à la Fondation Comfort Tiffany, la dota d’un million de dollars, nomma un Conseil d’Administration et invita 50 jeunes gens, homme et femmes, à se rendre à Laurelton Hall pour peindre et y passer l’été.

                                Exposition annuelle d’Art

L’exposition annuelle de la Fondation Louis Comfort Tiffany a été pendant des années l’un des évènements les plus importants de la saison artistique de New York.
Ayant lieu chaque automne, généralement dans les Galeries de l’Association Anderson d’Art américain, c’était toujours un bon spectacle et souvent meilleur que ceux de beaucoup d’académies plus connues et bénéficiant d’une large publicité.
La Médaille d’Or de la Fondation était remise chaque année par Tiffany lui-même pour la meilleure œuvre de l’exposition actuelle.
Au Conseil d’Administration de la Fondation figurent les noms de vénérables gentilshommes comme Daniel Chester, sculpteur français, George Frederick Kunz, expert en pierres précieuses, Edwin Howland Blashfield, peintre de peintures murales et beaucoup d’autres notables. Stanley est le Directeur résident et pièce maîtresse de la Fondation.
Tiffany lui-même a reçu de nombreuses récompenses et décorations. A l’Exposition de Chicago en 1893, il reçut la Médaille d’Or de Paris et fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur.
Malheureusement je n ai pu trouver sur le site du ministère de la culture, son dossier de légion d honneur



1940 5th Avenue et 57th Street. Tiffany and Co., extérieur du nouveau magasin


Je me suis arrêté à la mort de Louis Comfort Tiffany mais la Maison Tiffany  continue a vivre et est très présente de nos jours dans le monde.

Enfin , le 24-11-2019: D apres le journal du Luxe

Dans un communiqué officiel paru ce matin, le Groupe de luxe français confirme le rachat du joaillier américain.Une transaction à 14,7 milliards d’euros.
C’est l’épilogue de plusieurs semaines de discussions. Après une première proposition de rachat suivie d’une révision, Louis Vuitton Moët Hennessy et Tiffany & Co. annoncent « avoir conclu un accord définitif en vue de l’acquisition de Tiffany par LVMH à un prix de 135 dollars par action en numéraire ». Cette transaction valorise le joaillier – fort de plus de 300 points de vente à travers le monde – à quelques 14,7 milliards d’euros, soit 16,2 milliards de dollars.

Vous pouvez faire des commentaires ci-dessous ou me les adresser a 

mercredi 23 octobre 2019

Lacloche, un Livre et une exposition du 23/10 au 20-12-2019



Le livre sur Lacloche est l'un des livres que j'aurais aimé écrire, mais les éditeurs veulent que celui qui écrit, soit "sponsorisé"...
Il n'empêche j'ai enfin ce livre dans les mains et c'est un bon et beau livre et je dis rarement cela au sujet des livres de joaillerie. La plupart ne sont des livres d'images qui ne nous apprennent rien de l Histoire


Laurence Journaliste, spécialiste des antiquités et du marché de l'art,  anime la rubrique consacrée aux collectionneurs dans Madame Figaro et collabore régulièrement à la revue Architectural Digest. Elle est également l’auteur de plusieurs ouvrages sur les collections et l’art de collectionner.
Elle a écrit ce livre à quatre mains, avec Véronique Ristelhueber avec laquelle , Laurence avait déjà  écrit " Raymond Templier, le bijou moderne"première monographie consacrée au Joaillier et bien d'autres ouvrages. Ce livre ainsi que le "Lacloche" ont été publiés aux éditions Norma.




"Lacloche" c'est un ouvrage de 336 pages avec près de 500 illustrations, au format de 246X305 m/m .Il est en français et en Anglais pour le travail que cela représente , le prix de 60 € est plus que raisonnable. 
Publié aux éditions Norma avec le soutien de l'école des Arts Joailliers de Van Cleef.



Ce livre est le premier à retracer l ascension fulgurante de la famille Lacloche, car c'est en 1892 que  Léopold et Jules Henri, tous deux bijoutiers vont   le 15 novembre 1892, déposer et créer la Société en nom collectif "Lacloche Frères",  rue de Chateaudun Paris.
J' avais il y a quelques temps, en 2016, travaillé sur le sujet Lacloche.

Travail difficile, famille complexe, documentation très rare. L internet permet de toucher un grand nombre de gens, des amateurs de bijoux aux marchands, des commissaires priseurs aux conservateurs de Musée. 

Mais un site internet ne permet pas de garder sous la main la lecture d' un  article. Un bon livre donne envie de le relire encore et encore, il est disponible de suite, on le possède, on l aime et on le feuillette.
le livre sur un joaillier est une oeuvre d’art au même titre que l’estampe, c’est une pièce de collection.





Francis Lacloche lors de ma rencontre avec lui à Paris

Françis Lacloche est le fils de Jacques Lacloche, le dernier des Lacloche Joailliers qui cessera d exercer  en 1967, c'est une chance de pouvoir échanger avec lui , ce que Laurence n'a pas manqué de faire.

Je me souviens de ce que m avait écrit Francis il y a 3 ans:
J’ai commencé à compléter les archives que je possédais, loin de ressembler à celles des grandes maisons encore en activité comme VCA ou Cartier. Entre les documents que je possédais (inventaire, dessins) et les catalogues de ventes, l’entreprise était ambitieuse mais possible sinon facile.
Ensuite, je me suis focalisé sur la vie même de mes grands-parents et parents, par intérêt pour le siècle qu’ils avaient traversé, ses drames, ses génies et ses à-côtés culturels, mondains et balnéaires, enfin sa modernité galopante ; un galop qui fini en catastrophe en 1940.
Revenu du pire, reparti dans le tourbillon excitant de la Libération et de ses BOF, mon père a fini par s’en lasser et créé une galerie d’art en 1960, ouvrant un nouveau chapitre de sa vie à laquelle je fus étroitement mêlé...........................

En 1944, mon père est passé de très peu à coté d’un séjour rapide à Drancy et d’un convoi pour les camps ; 
Certains membres de la famille tentèrent de se trouver une autre lignée que ce bon Lebe Elias et tous les Levy, Cohen et autres Walewyk qui peuplent la famille, .........
Chemin faisant, d’autres épisodes méritaient d’être racontés :
- La vie d’une famille de joailliers s’émancipant de la situation de petits commerçants hollandais puis belges en draps et trousseaux, pour entrer peu à peu dans l’univers de la bijouterie puis de la haute joaillerie française, rejoignant les grands noms de la place de Paris.
- La vie d’un joailler parisien entre Paris, Londres, Deauville et Cannes entre 1920 et 1940,
- La période de la guerre, à Cannes principalement dans une sorte d’annexe de Paris culturel, mondain, juifs (Cannes devenant Khan selon le bon mot de Tristan Bernard ou d’un autre), puis devenu le théâtre du pire en 1943 et 1944. A ce sujet j’ai lu le paratexte de votre livre sur les Van Cleef que je souhaite acquérir : je ne vais pas me lancer dans une sombre histoire dont je n’ai pas les éléments précis mais les relations entre les Arpels et mon père ne furent peut être pas simples. En 1944, c’est en cherchant Jacques Arpels que la Gestapo met la main sur Jacques Lacloche, le soupçonnant d’être juif et surtout intéressant à piller (ce qu’ils ne manqueront pas de faire, le « ils » ne désignant probablement pas des Allemands mais de braves gestapistes locaux dont l’épuration ou le retournement de veste décidera du sort en 1945).



Mais pour la sortie de ce livre, il est organisé une superbe exposition par l'École des Arts Joailliers avec le soutien de Van Cleef & Arpels.
Le commissariat scientifique est dû à Laurence Mouillefarine.
L exposition a lieu du 23 octobre au 20 décembre 2019, l entrée est libre du lundi au samedi de 12 heures à 19 heures et c'est au 31 rue Danièle Casanova à Paris dans le 1 er arrondissement



Je ne voudrais pas vous enlever la fraîcheur et l originalité de ce livre que les amoureux de la grande Joaillerie Française se doivent d' avoir dans leur bibliothèque, juste vous dire que vous retrouverez les modèles des Lacloche mais aussi leurs fabricants:




Derrière toutes ces belles devantures il y a surtout d’habiles et talentueux fabricants qui dessinent et réalisent pour les grandes maisons. Certains – Verger, Janesich – ont aussi pignon sur rue. Verger par exemple disposera d’un stand à l’exposition de 1925 aux côtés des Boucheron, Van Cleef, Linzeler, Cartier, Lacloche.
Les fabricants de Lacloche Frères sont Girard, Halluin & Metlinger (de merveilleux étuis à cigarettes), Georges Meyer, Louis Pery et ses fils, G Lenfant, les frères Rubel, Wakefield, Leblanc.. Qui dessine ? Jeanne Toussaint, René Révillon, Suzanne Jacqueau…
Les boites et les vanity sont réalisés dans les ateliers de Strauss, Allard & Meyer (qui travaillent aussi pour Cartier) installés place des Vosges. Louis Kuppenheim, Lavabre, Chaillouc, Bock, Yahr & Ouchinnikov, Renaud travaillent surtout pour Cartier comme Bachaumont qui sera intégré dans l’atelier maison.




Les pendules sortent des ateliers de Bredillard, de Dagoneau, de Prevost pour les mouvements, de Dubret pour les boîtiers en émail, de Bako pour les boîtiers en cristal, de Haas & Neveux pour les ornementations des cadrans,  de Maurice Couët qui est horloger ; ils sont installés rue des Petits-Champs, rue d’Hauteville, boulevard de Sébastopol, rue Saint Martin.
Verger réalise des pendules mystérieuses dont Georges Rémy ou Fourrier conçoit les boîtiers. Verger travaille d’ailleurs pour toute la place : Cartier, Lacloche, Chaumet, Van Cleef, Boucheron, Janesich, Gubelin et Ostertag




Parmi ces artisans de grands talents on trouve des arméniens – Mezbourian, Esmerian, Sirakian, Kelekian (ce dernier installé au 12, rue de la Paix, vend des objets égyptiens), Kalebdjian (2, place Vendôme), des Juifs, des Vietnamiens comme Phung Dinh Van spécialiste des laques.


Mes articles sur Lacloche en 2016
https://www.richardjeanjacques.com/2016/03/lacloche-de-l-histoire-et-de-la-famille.html

https://www.richardjeanjacques.com/2016/03/lacloche-grand-joaillier-francais-suite.html



Questions et commentaires : richard.jeanjacques@gmail.com

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