mercredi 9 octobre 2019

Gaston-Eugene-Omer- LAFITTE joaillier Art Nouveau


Le Joaillier qui a dessiné et réalisé cette merveille qui apparaît dans la presse en 1904, est Français. 
Et pourtant nous ne savons presque rien sur lui. Il est né en 1866, et aurait été l'élève de Victor Heng qui fut un grand dessinateur. Ainsi dans l'une des rares revues de joaillerie d'avant 1870 on peut lire cette critique





En 1867 : Vever le cite dans son histoire de la joaillerie

Un élève de Joseph Legrand, Victor Heng, mérite aussi d'être cité comme un dessinateur remarquable, qui gravait et dessinait également très bien. Vers 1855, Heng entra chez Marret et Jarry ; mais, sur les sollicitations pressantes des principaux joailliers, il abandonna complètement la gravure pour se consacrer exclusivement au dessin de bijouterie. Sa clientèle ne cessant d'augmenter, il ouvrit un atelier où se groupèrent de nombreux élèves, qui l'aidaient dans ses travaux. Baugrand, Bourdier, beaucoup d'autres bijoutiers encore, eurent souvent recours à son talent. Du reste, en 1867, Heng fut récompensé comme collaborateur.


Conçue comme une figure féminine ailée, les ailes appliquées avec de l’émail plique-à-jour orange à vert, rehaussé de diamants taille rose, le pendentif serti d’un vieux diamant taille européenne et d’une perle mesurant environ 8,6 x 6,6 mm., marques de dosage françaises. Revendue par Sotheby's

Mais revenons à l'élève de Mr Heng, Gaston Laffitte.  Mr Heng eut une certaine célébrité avant 1870, en particulier de 1863 à 1869 mais Gaston Laffitte doit avoir été son élève vers 1885-86.
Madame Evelyne Possémé  nous indique l'existence de Gaston Laffitte de 1900 à 1905 et Vivienne Becker elle, écrit que Gaston Laffitte exerce à partir de 1900 et s'arrête en 1904. En 1900 il aurait eu 34 ans, qu'a t'il fait avant ? Ouvrier ou chef d'atelier dans une autre maison ?
En 1904 il va présenter au salon de Paris des bijoux en collaboration avec Léopold Lacloche.

Une amie allemande d'internet, lectrice de mes blogs, Antonia Kolb, aidée par une autre amie a trouvé et m'a adressé l'acte de mariage de Gaston Laffitte avec, Albertine Camille MASLE née le 13 décembre 1871 à Jouy le Moutier (Seine-et-Oise) 
Ils se sont mariés le 13 avril 1896. 



Evidemment cela me permet de trouver l'acte de naissance de Gaston le trente avril 1866, il n'avait pas comme second prénom Omar (que j'ai trouvé dans tous les livres, dictionnaire international du bijou, art nouveau de V Becker) mais Omer prénom d'origine du Nord, 




 Ce qui fait que pour le peu de bijoux de Gaston Laffitte qui soient passés en vente publique, les commissaires-priseurs donnent ses bijoux comme ayant été fabriqués vers 1900

Pourtant Gaston Laffitte prend poinçon en 1896, il avait donc 30 ans


orfèvre
auteur
Laffitte, Gaston
patronyme(s)
prénom (état civil)
Gaston
profession
Fabricant bijoutier
initiales
symboles
une palette traversée par un crayon
n° de garantie
B953
n° de préfecture
11384
date d'insculpation
11 août 1896
date de biffage
28 juin 1932
lieu(x) d'activité
75

Paris
adresse de l'atelier
34 rue de la Grande-Truanderie




Son poinçon une palette de peintre traversée par un pinceau, initiales G.L.



Sa marque : initiales G.L. entrelacées

La date de biffage "1932", la date où son poinçon est "supprimé" par les services de garantie dans l'inventaire des bijoutiers français en exercice, il avait 66 ans ? Age tout a fait logique pour arrêter d'exercer.


Ce bijou " Aigle a été revendu par Antique Jewelry Company.com à Londres qui note : Une broche d'aigle en or 18 carats rare et finement réalisée par le célèbre fabricant Gaston-Eugene-Omar-Laffitte et réalisée vers 1880-1900. Lafitte est également connu pour ses techniques d’émail plique-à-jour. Les figures féminines ailées étaient une spécialité. Il expose régulièrement aux Salons de Paris. Cette broche a un ajustement de broche amovible car elle peut également être portée en pendentif. L'aigle tient dans ses griffes un diamant taille ancienne. C'est dans un serti en platine que les Français ont commencé à utiliser le platine environ vingt ans plus tôt que les bijoutiers anglais.  

Cette broche "Aigle " n'était certainement pas rare vu le nombre que j'ai connu, Antique Jewelry indique 1880-1900, ce ne peut être avant 1896 pour la fabrication de Gaston Laffitte, bien que "La Mode et Le bijou" signale en 1900 :
En Amérique les lourdes broches « Chimère », les bagues, boutons et épingles à la mode l'an passé, restent encore en faveur, mais on leur préfère cependant, les bijoux légers, médailles et breloques, créés par le génie de Roty, Chéret, Vernier et autres artistes de goût. Au-dessus de tous, le bijou genre ou style « Jeunesse » obtient les faveurs des élégantes et s'est fait une place, très rapidement, dans cette partie essentielle de la Mode. Les sujets ou motifs, presque tous empruntés au royaume végétal, artistement enchâssés en argent ou en or, sont d'une grâce et d'une fraîcheur remarquables. Les couleurs variées des fleurs, feuilles et boutons, donnent aux bijoux une originalité charmante, et nous sortent entièrement des styles Renaissance, Louis XV, Louis XVI, auxquels nous étions si accoutumés. Ces nouveautés artistiques prennent aux fleurs, aux oiseaux et aux insectes même, leurs formes les plus variées et les plus gracieuses : papillon d'acier noirci avec perles ou diamants, vautour aux ailes déployées en perles et turquoises, peignes d'écaille enrichis de perles, etc. Outre les bijoux, le « style Jeunesse » nous offre encore des spécimens de vases, objets de bureau ou d'étagère, du goût le plus fin et le plus charmant.
Ce qu'on appelle « Style Jeunesse » en Amérique, est notre « Style Moderne ». Si les journaux techniques américains rappellent le goût des élégantes, c'est pour encourager leurs artistes et leurs fabricants à imiter les nôtres ; nous pensons que ce doit être pour la fabrication française un avertissement qu'elle ne doit pas négliger.
Cet avertissement doit nous paraître d'une importance d'autant plus grande que l'importation de la Bijouterie en Amérique, a baissé d'une façon considérable ainsi qu'on peut le voir par le petit tableau suivant, emprunté littéralement au leveller's Circular :





Boucle de ceinture de Gaston Laffite or et émail





Bague Art Nouveau française en or 18 carats avec émail vert de mer, diamants et perles de Gaston Lafitte. La bague, qui présente un motif croisé délicat composé de deux feuilles d’émail doré et vert, est couronnée de trois perles de graduation d’un côté et de trois diamants taille ancienne de taille européenne de l’autre. Les diamants ont un poids total approximatif de 0,20 carat. Le style de cette bague est typique de l'élégance raffinée du travail de Lafitte. Macklowe Gallery New York


Email plique à jour, or, perles et diamants taille ancienne




En 1901 dans l'almanach du commerce et de l'industrie Gaston Eugène Omar Laffitte est joaillier rue de la grande truanderie et il a le téléphone...

La première explication de ce nom de rue défendue par Sauval et Cenalis qui pensent que le nom de « truanderie » viendrait du mot truand qui signifie en vieux langage et en terme populaire « fainéant, vaurien, mendiant, gueux… ». 
La seconde, défendue par Jaillot qui pense que le nom viendrait de « truage », qui signifie impôts. En effet, il y avait, rue de la Grande-Truanderie, un bureau ou l'on percevait les droits d'entrée des marchandises entrant dans Paris, de toutes façons…les deux se valent, truanderie privée ou d'état ???
Quant au téléphone ? Le téléphone a été exploité commercialement aux États-Unis dès 1877 et, en France dès 1879. En 1912, on compte 12 millions de postes téléphoniques dans le monde dont 8 millions aux États-Unis. Il y avait en cette même année un abonné pour 12 habitants aux États-Unis, 1 pour 71 en Grande-Bretagne et dans l'Empire allemand et 1 pour 183 en France.




1901 : Ainsi que je le dis souvent, en l'absence de factures, il nous reste la presse de l'époque, ainsi ce bracelet dont le dessin est de Wasley et la fabrication et la vente de Gaston Lafitte, la photo a été publiée en 1901.


1901, que se produisait-il en France ? 

Le bracelet et les pendants d'oreilles, feuilles et grappes de raisin, de M. Lionel Le Couteux, manquent eux aussi de nouveauté. Ils gagneraient, croyons-nous, à être exécutés avec un peu plus de finesse.
M. Quénard a des bagues d'or, des épingles de cravate, des pendentifs à sujets : Amour vainqueur, Le Repos du modèle, Lutinerie, etc. ; des boucles de ceinture argent : Le Chêne et le Roseau, Crécerelle et serpent, etc. Tout cela est plein de bonnes intentions, mais c'est d'une exécution petite et maigre. Dans le même genre, M. Archambaut a fait des femmes libellules et des anges respirant des fleurs ; M. Sturbelle, qui procède plutôt de l'art du médailleur que de celui du bijoutier, puisqu'il présente des plaques estampées et découpées dont il reste à parachever la monture, monture, aussi toute une série de broches, pendants, boucles, intitulés Charmeuse, Rêverie, L'Aube, Floréal, Salammbô, etc. M. Haas a une vitrine pleine de montres et de breloquets ciselés et émaillés qui dénotent une certaine recherche de composition. M. Gaston Laffitte, en collaboration avec M. A. Fourié, a exposé un pendentif représentant deux femmes nues avec des liserons, d'une forme générale assez banale et d'une exécution lourde. Le centre du bijou, qui est occupé par les chevelures des nymphes, manque d'intérêt. Je lui préfère de beaucoup la grande boucle d'argent à décor de chardons, très habilement traitée par M. Wasley, un autre collaborateur de M. Laffitte, qui a également modelé la boucle d'orchidées, trop allongée et trop grande à mon avis, mais très intéressante, qui l'avoisine.
M. Henri Dubret a envoyé, de Dijon, des bijoux découpés dans du métal très mince et très plat, qui semblent, pour ainsi dire, des préparations pour de la joaillerie, sans accent comme sans caractère. Malgré l'intention louable de nous intéresser avec le collier aux petits fruits de corail, nous y restons indifférents. M. Dubret doit être plutôt sculpteur que bijoutier, car l'esquisse de collier avec une sirène accompagnée d'algues, d'anémones de mer, de perles et de pierreries, nous plaît davantage — mais il faut en attendre l'exécution.
Le peigne aux violettes de M. J. Cherrier est assez gracieux ; la bague Astarté qu'il a exécutée pour Mme Héglon est élégante. Les bijoux de Mme Jeanne-P. Selmersheim sont intéressants, et Mme J. Guffroy a composé un joli ornement de cou, une sorte de plaque rectangulaire en argent, dont les lignes et la patine sont très distinguées. Le décor, fort bien agencé, est composé de fleurs dites « boules-de-neige » que quelques petites opales viennent égayer avec leurs couleurs irisées. M. Lelièvre, à côté de belles pièces d'orfèvrerie dont il est parlé dans un autre article, a exposé, entre autres bijoux, un délicieux petit coupe-papier à lame de jade dont la ciselure d'or fin est une merveille de composition et d'exécution.
Je laisse l'auteur libre de ses critiques !!!!!




Vers 1902, il fabriqua de petits bijoux, en argent destinés à être suspendus à des colliers tels que des petites boites d'allumettes et des miroirs tous travaillés selon la technique du repoussé et finement gravés Là c'est une médaille en émaux cloisonnés et or, des petits livres en or a l'intérieur desquels il pouvait être gravés des messages affectueux
Christie's a noter: Deux pendentifs Art Nouveau de Gaston Laffitte, un pendentif en émail et deux breloques.
L'un est conçu comme un fer à cheval avec une figure centrale et treize sertis de diamants taille rose gravés de myosotis gravés en bas, l'inverse signé G. Laffitte ; l’autre de forme circulaire avec centre en émail plique à jour bleu et motif graine de sycomore dans la légende je Porte Bonheur, (j’apporte le bonheur) ; un pendentif circulaire en émail plique modelé comme un vitrail; et deux breloques en or, chacune modelée comme un livre avec des couvertures de fleurs émaillées et de diamants taille rose, suspendue à une chaîne de cou 



1902 cette broche reproduite dans un livre de Roberta Wadell "Art et décoration"



1902 Superbe motif de collier "Les trois Muses" apparemment un péridot, or et émaux avec des diamants. 
 Walter Crane, l’un des acteurs principaux du mouvement Arts & Crafts, soulignait l’importance de la ligne mélodieuse : « La ligne est tout ce qui compte. Laissons donc le dessinateur penché sur la ligne déterminante, la ligne emphatique, la ligne délicate, la ligne expressive, la ligne qui contrôle et qui fait l’unité ».



1903


1900 env Broche Trembleuse "Libellule avec une opale, 1 émeraude diamants taille ancienne or 750/1000° Revendue par Aguttes



Revue : "L'Art appliqué" de 1903



Cette page de "l'art appliqué" prouve que Gaston Laffitte des 1902 fabriquait aussi bien de petits bijoux, (médaillons, épingles à chapeau) emboutis ou repoussés, que des bijoux émaillés et précieux



Au moins cette broche pendentif et collier peut être datée avec sureté de 1903.
Gaston Lafitte s'est entouré de bons dessinateurs "Fourié et Wasley"




1903 Gaston Laffitte



1903 Tadéma Gallery


Broche de Laffitte or et perles feuilles émaillée 1904
Le 8 aout 1904, la revue de la bijouterie joaillerie orfèvrerie écrivait :

Voilà un fervent disciple de l'art nouveau qui va toujours consciencieusement chercher ses inspirations dans la Nature et certes, cette grande inspiratrice est bienveillante pour M. Gaston Laffitte qui nous montre vraiment de très jolis bijoux. J'ai remarqué déjà ses oeuvres aux Salons précédents et je les ai signalées avec un grand intérêt. Sa plaque de cou violettes émail, au feuillage émail translucide, de même que la plaque bleuets or ciselé et émail translucide, sont deux ornements dont toute femme élégante aimera se parer. Il me plaît aussi beaucoup, son pendentif femme-papillon et émaux translucides qui est réellement des plus séduisants et des plus gracieux.
M. Gaston Laffitte, en outre, a groupé dans un cadre un certain nombre de dessins de bijoux. Ces ingénieuses compositions font partie d'un album Documents du bijou art moderne, qu'il vient de publier ; j'imagine que cet ouvrage de l'habile artiste sera intéressant à consulter.
Je vous assure qu'en parcourant cette galerie extérieure où règne en maîtresse la section des Arts décoratifs, je me suis demandé plus d'une fois, comment il se faisait qu'un tas de bibelots plus ou moins bizarres et n'ayant d'artistique que le qualificatif qu'on leur en donne, viennent détourner l'attention que méritent tant d'oeuvres sérieuses, laborieusement étudiées, dues en réalité à de véritables artistes. J'ai éprouvé cette impression, que je note en passant, avant de m'arrêter à la vitrine de M. Péghoux où je contemple des bijoux en matière diverses, dont la main d'oeuvre me paraît remarquable et soignée.



Le meilleur moyen de dater un bijou si on a la chance qu'il soit passé dans la presse de l'époque. Et Cette broche qui fait aussi collier a été publiée dans la revue de la bijouterie Joaillerie en 1904




UNE BROCHE DORÉE ET ÉMAIL ART NOUVEAU, DE GASTON LAFITTE c'est ce qu'a noté la maison Christie's
Conçue comme des ailes de papillon « en plique-à-jour » avec détail en diamant sur la figure féminine drapée au centre tenant un diamant en forme de navette dans sa main gauche, vers 1904, largeur 8,1 cm, avec Marque française de dosage d'or, signé GL pour Gaston Lafitte






Cette plaque de cou est notée aussi bien par Vever, dans son livre que dans "la revue de la bijouterie joaillerie "en 1904


Toujours dans cet esprit de femmes lascives ou dénudées, la galerie Macklowes
http://www.macklowegallery.com/   qui vaut le détour au moins mensuel pour leurs trouvailles, m'a adressé des photos de bijoux de G Laffitte qu'ils avaient déjà vendues. Cette Galerie se trouve 445 park Avenue à New York





Ils ne se sont pas aperçus qu'ils avaient laissé dans le mail qu'ils m'ont adressé, une phrase : On Mon, Oct 7, 2019 at 10:12 AM Benjamin Macklowe <ben@macklowegallery.com> wrote:
This guy is a Joey historian. Provide him with any photos we have had current and past. Je vous laisse traduire, c'est plutôt flatteur pour l'amateur que je suis.


Macklowes Gallery




C'est en 1904 que Gaston Laffitte édite un recueil de dessins de bijoux, intitulé "Documents du bijou art moderne" il est toujours installé au 34 rue de la grande truanderie














La revue de la Bijouterie Joaillerie de 1904 nous permet de situer ce "Document du Bijou Art Moderne" de Gaston Laffitte dont j'ai publié quelques pages, ci-dessus.


1904 dans la revue de la Bijouterie Joaillerie


D'après le site de vente "Arnet" : date 1905 


1905 Gaston Laffitte


1905



1905 Le Rappel

En 1905 Gaston Laffitte exposa aussi au Salon du Mobilier, salon important.


1 er aout 1905 journal la liberté "LE SALON DU MOBILIER"
Cet après-midi, à deux heures et demie, a eu lieu, au Grand-Palais, sous la présidence de M. Bérard, sous-secrétaire d'état aux postes et télégraphes, l'inauguration du deuxième Salon du Mobilier.
Les ministres de la guerre, de l'instruction publique, et le sous-secrétaire d'état aux beaux-arts étaient représentés à cette cérémonie, à laquelle assistaient en outre : MM. F. Pérol, président de la Chambre syndicale de l'ameublement ; L. Aucoc, président de la Chambre syndicale de la Bijouterie ; L'Harand, président d'honneur de la Chambre de la Céramique ; P. Louchet, président de la Réunion des fabricants de bronze ; R. Maupas, secrétaire. Général, etc.
M. Bérard et les personnes présentes ont défilé devant les différents stands dont la plupart contiennent des œuvres véritablement remarquables.

Après une courte visite au Palais des Illusions, réduction de celui que nous avons vu à l'Exposition de 1900, un lunch a été offert à M. Bérard et plusieurs allocutions ont été prononcées.

Le lunch, terme venant de l'anglais "luncheon", est un repas froid présenté sous forme de buffet et composé de plats salés et sucrés, la plupart du temps servi à la fin d'une célébration ou pour une réception.



1905 Tadéma Gallery Londres

Or, saphir et perle :  2,70 cm de long : Marque du fabricant 'GL' & palette. Tête d'aigle. Numéroté '2378' État très bien Poids 4,40 grammes



1905 Opale, or jaune 750/1000° perle, rose diamant, émail plique à jour


Puis à partir de 1905, plus rien, ni publicités, expositions, presse ?
Il n'a pas suivi le mouvement, n'a donc apparemment rien produit pour l'exposition de 1925




J'ai déjà expliqué la difficulté pour dater un objet : cet ensemble, est daté par Christie's et Dupont & associés "vers 1900"


Or l'adresse sur l'écrin ne peut dater de 1900. Bien qu'en général un écrin ne soit une certitude, cet écrin a été réalisé pour cet ensemble





 Ensemble présenté dans son écrin d'origine marqué G. Laffitte joaillier 28, rue Louis Le Grand Paris, complété de la mention manuscrite "il se trouve sous la plaque de velours 2 fermoirs indépendants en tout il y en a 3".


es fermoirs décrits dans l'écrin, permettaient d'assembler différents morceaux du bijou pour passer d'un bracelet à un ras de cou ou à un collier
 Revendu par Dupont et associés : https://www.morlaix-encheres.com/26 bis, allée Saint François. Saint Martin des Champs - Morlaix




1911 : Laffitte est 28 rue louis le grand à Paris peut-être y était-il avant ? je n'ai pas trouvé et à partir de cette date, on s'aperçoit qu'il a totalement changé de style




1912



Antique Art Nouveau a revendu ce pendentif de Laffitte




Dans ces années 1910 Gaston Laffitte va vendre une quantité de ces médailles souvenir, signes du zodiaque, talismans, médaille d'amour…on peut noter qu'il se présente désormais comme "éditeur" en vente chez tous les bijoutiers.


Il y a quatre fleurs en émail plique-à-jour, chacune avec une perle naturelle et au centre, deux inséparables perchés sur une branche, ainsi que la phrase française « Le plus doux des bonheurs » qui se traduit par « Les plus doux plaisirs » et « Etre Aime Quand on Aime » qui se traduit par « Sois aimé quand tu aimes».Fabriqué en or jaune 18 carats, le pendentif mesure de gauche à droite un diamètre de 34,5 mm et une largeur de 40,6 mm du bas au sommet de la bélière.
Revendu par https://www.kalmarantiques.com.au




Ces deux publicités datent de 1912




En 1912 il se confirme que Gaston Laffitte est bien au 28 rue louis Legrand



1912 dans "l Écho de Paris"


Dans "Le Journal"


1913 dans l'Écho de Paris"


1914 dans "La mode du temps"


1914 "La mode du temps"


1914 dans le journal "Le Matin" pour un grand concours sur "les sept merveilles du monde "



1914 dans le journal "Le Matin"


1915  Dans "Le Figaro"


1922


1927 dans  L'intransigeant

En 1928 la maison Laffitte a dû déménager, car l'ensemble immobilier où se trouvait l'atelier de Gaston a été détruit. Était il encore aux commandes de son entreprise ? Qui était Mr Boyer ?



L'entrée de la Rue Louis le Grand est au centre de cette carte postale a l'endroit du kiosque, on voit aussi le pavillon de Hanovre au riche passé. En 1929 ce quartier fut détruit mais le Palais de Hanovre fut démonté pierre par pierre.
Le Pavillon de Hanovre tient son nom du commandement que prit le maréchal Richelieu lors de la campagne dans le Hanovre (1756/1757), pendant la Guerre de Sept Ans. Selon Marcel Pollitzer « les adversaires de Richelieu prétendirent avoir un motif [...] de le dénigrer, en considérant la conduite qu'il tint pendant son séjour dans les territoires occupés par son armée ; on dit qu'il rançonna et razzia le Hanovre et les pays voisins, autorisa le pillage et pilla pour son propre compte. » " Lorsqu'au retour de campagne, le maréchal eut la fantaisie de faire construire cette petite « folie », la rumeur se répandit qu'elle était payée avec les contributions levées pendant la guerre et les Parisiens lui donnèrent par dérision le nom de « Pavillon de Hanovre "



Il a été édifié de 1758 à 1760 par l'architecte français Jean-Michel Chevotet (1698-1772) dans les jardins de l'hôtel d'Antin, rue Neuve-Saint-Augustin (actuellement boulevard des Italiens).




Rue Louis Le Grand, Gaston Laffitte se situait sur le côté droit, au milieu de cette rue. Christofle est à gauche.

En 1841, l’orfèvre Christofle s’y installe. Le pavillon Hanovre est démonté en 1932 pour permettre la construction d'un immeuble de bureaux, le palais Berlitz, et remonté dans le parc de Sceaux.
Ma grande tante, chez qui je logeais à Paris de 1960 à 1964, m'a souvent amené au parc de Sceaux

Après, qu'est devenu Gaston Laffitte, ou s'est-il installé après la destruction de l'immeuble ? a t-il eu un successeur ? Question que nous pose son dossier à la garantie qui nous indique que son poinçon a été biffé en 1932. 

En conclusion, dans l'annuaire spécialisé pour les métiers de la BJO, l'"AZUR" en 1933, dans toutes les rubriques, plus rien au sujet de Gaston Laffitte, même à l'adresse de la rue Louis Le Grand.


Des documents, un commentaire, des photos : richard.jeanjacques@gmail.com

mercredi 2 octobre 2019

Résumé de L histoire des Van Cleef et des Arpels

Chaque Jour ou presque, je lis des articles de Blog, des journaux ou des livres qui contiennent de regrettables erreurs sur l' Histoire des Van Cleef & des Arpels. Je me suis rendu compte que mes blogs ne publient pas de résumé de cette Histoire, alors j'en publie un. Il me parait historiquement inattaquable.





Premier magasin VCA place Vendôme en 1906


Le père d’Alfred Van Cleef est né à Gand en Belgique, s’y est marié une première fois avec Pauline Cerf qui avait onze ans de plus que lui et ce n’est qu’en 1867 qu’il viendra d’abord à Lyon puis à Paris pour se remarier après la mort de sa première femme en 1865, avec Melanie  Mayer : 
Le père d'Esther Arpels, Salomon Lion Arpels est né en Amsterdam, il était marchand de toiles et draps, puis de colifichets, puis voyageur de commerce et la mère d'Esther, Thérèse Mayer, était la demi-soeur de la mère d'Alfred Van cleef, Mélanie Mayer.
Alfred et Esther étaient donc cousins.
Alfred Van Cleef a 11 ans lorsque son père décède à Nice, le 10/3/1883 au 7 rue de la Paix dans une chambre d’hôtel. Sur son acte de décès il est indiqué 
« Commerçant ».
Après un apprentissage de Lapidaire chez David et Grogogeat.  Alfred Van Cleef épouse sa cousine Esther Arpels en 1895.
Alfred Van Cleef va créer une société avec son beau père en 1896, la « SARL A. Van Cleef et S. Arpels », société qui avait pour objet « La création et l’exploitation d’un fonds de commerce de Joaillerie et Bijouterie » le siège est au 34 rue Drouot.
A la mort de son associé et beau-père en 1903, c’est Salomon Arpels fils qui entre dans la société à la place de son père.
Alfred Van Cleef et Salomon  Arpels fils,  s’installent le 16 juin 1906 au 22 place Vendôme, a coté de Lalique, et très près de Boucheron.
Deux ans plus tard, Alfred et Salomon sont rejoints par un autre frère de Esther Van Cleef née Arpels, Jules Arpels,  et ce n’est qu’en 1912 que Louis Arpels le plus jeune, rentre dans la société.
Il n’y a aucune trace de travail d’Esther Van Cleef au 22 place Vendôme.

Très peu de pièces anciennes de VCA ont survécu, la plus ancienne connue a été créé entre 1906 et 1908, le modèle réduit du Bateau "Varuna" fut une des premières commandes spéciales de la Maison. Réalisé en ébène, émail vert et blanc, rubis, or et jaspe, et équipé d'une sonnette électrique pour appeler le majordome cette commande singulière est attribuée à Monsieur Eugene Higgins, personnalité importante de la société New-Yorkaise à la fin du 19ème siècle. Propriétaire en 1907 et 1908 du véritable bateau Varuna, le yacht le plus moderne de son époque.
Trois ans seulement après son ouverture place Vendôme, une deuxième boutique était ouverte  dans la station balnéaire prisée de Dinard avec la seule enseigne et le seul nom de A.Van Cleef, suivie en 1910 par un magasin à Nice et en 1912 à Deauville, date à laquelle la firme employait quatorze membres de personnel.

Le début de la Première Guerre mondiale a interrompu leur expansion rapide car tous, sauf Alfred ont été appelés à servir, bien qu’Alfred se soit engagé pour servir son pays Il a été réformé pour des problèmes de santé et est resté sur place pour gérer la société. Esther a été recrutée en tant qu'infirmière et s'est occupée au cours de son travail d'un lieutenant blessé appelé Émile Puissant. 

Emile Puissant a ensuite été présenté à sa fille Renée et le jeune couple s'est marié en 1917. Renée Rachel avait 19 ans.  Alfred Van Cleef embauche son gendre, Émile Puissant.  Devenu directeur administratif Emile Puissant a joué un rôle déterminant dans la promotion des ventes grâce à la publicité et au lancement de soldes à rabais saisonniers, ce qui était inconnu dans le monde raréfié de la joaillerie.

La société a continué à prospérer et, au cours des années 1920, a vendu non seulement des bijoux fabuleux, mais également des Vanity Case de toilette, et des étuis à cigarettes et briquets , ainsi que leur première montre-bracelet. 

Ils remportèrent un Grand Prix à l'exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes en 1925 avec un magnifique bracelet et une broche en rubis, diamants et émeraudes.
Après la mort tragique de son mari Émile, le 15/02/1926 dans un accident d’automobile au Cap d’Ail, Renée Rachel Puissant*Van Cleef rejoint la Maison en tant que directrice artistique et collabore étroitement avec le dessinateur René-Sim Lacaze. Au cours des treize années qui suivent, ce partenariat collaboratif produira de nombreux bijoux vraiment exceptionnels et propulsera Van Cleef et Arpels au premier rang de la haute joaillerie française. 

En 1933, la société déposa un brevet pour le « Serti Mystérieux » Cette technique consistant à assembler des petites pierres proches les unes des autres sans aucun signe visible de métal a créé l’illusion que les pierres précieuses étaient maintenues invisiblement en place. On raconte.... que Salomon Arpels fils, après avoir vu son amie et cliente Florence Jay Gould mettre son rouge à lèvres, sa poudre, ses cigarettes et son briquet dans une boîte de cigarettes Lucky Strike pour sortir le soir, il décida de créer une version plus glamour pour que les femmes puissent emporter l'essentiel.
En 1938 meurt Alfred Van Cleef, il donne ses actions et une importante somme en argent liquide à sa fille Renée Rachel, qui devient majoritaire dans la société qu’elle va diriger. Toutes les grandes créations comme la Minaudière, le Passe Partout, l’ont été sous la direction artistique de Renée Rachel Puissant Van Cleef et aussi pendant son mandat de directrice générale de la maison.  
La maison exposa avec beaucoup de succès à la New York World's Fair. Au vu des évènements qui s’accélèrent, Claude Arpels reste aux Etats Unis et ouvre un bureau au Rockefeller Center.
En 1940 la Maison se retrouve dans la tourmente dès le début de la guerre et l'occupation allemande qui  avait obligé la plupart des membres de la famille Arpels (d'origine juive) à fuir la France, ne laissant que Renée Rachel Puissant Van Cleef pour anticiper, et sur les conseils de Roger Levy, le conseiller juridique et fiscal de son père, organiser une fausse aryanisation grâce a son assureur Le Comte de Leséleuc, on peut lui reconnaître le mérite d’avoir sauvé la Maison.

 Jules (à ce moment dit Julien,) Claude, Salomon (dit Charles) Louis, Hélène sa femme et Lucienne (dite Lulu) sa fille, parviennent à rejoindre les Etats Unis . N’arrivant pas à fuir vers le Portugal, Renée Rachel remonte à Vichy ou elle a une succursale et des amis. Léa, la femme de Jules, Esther Van Cleef, Jacques Arpels et Lucie née Hessel, vont se cacher en France et Jacques et sa femme s’enfuiront en Suisse en 1944.
Peu de temps après l arrivée du maréchal à Vichy les sbires du Maréchal font fermer le magasin Van Cleef & Arpels de Vichy situé près de l’entrée de l’hôtel du Parc ou réside le Maréchal Pétain qui ne voulait pas voir d’entreprises juives sur le parcours de sa promenade journalière.
La boutique de la place Vendôme a réussi à rester ouverte pendant la guerre,  mais la société a été aryanisée. René Sim Lacaze n'en faisait plus partie depuis 1940 et Une secrétaire, Gisele Perla, ainsi que le directeur juridique et financier Mr Levy ont été chassés de la maison par l'administrateur nommé par les allemands, Monsieur Bry .Renée Rachel Van Cleef est poussée au suicide le 
12/12/1942. Elle fait de sa mère sa légataire universelle.

En 1944, la société revint dans la famille Arpels. Les fils de Julien, Claude Jacques et Pierre, sont désormais nommés administrateurs. Dans les années qui ont suivi, ils ont guidé l'entreprise vers un succès encore plus grand .
En 1946 Esther Van Cleef fera transporter le corps de Renée Rachel Puissant Van Cleef au carré juif du cimetière du vieux château à Nice, aux côtés de son père Alfred et de son grand père Salomon Van Cleef.

Adolphe Jean Marie MOURON dit Cassandre dessinateur de bijoux pour Fouquet ou Hermès et d'autres

  Ce beau bracelet est réapparu , la maison  Christie's l'a revendu et le décrit ainsi UN BRACELET BRACELET ART DECO MULTI-GEM ET DI...