lundi 10 juin 2019

Lucien Hirtz, un grand émailleur et dessinateur Français




Lucien Hirtz est né le 16 mars 1864 à Nancy en Meurthe et Moselle, son père, David Jacques Aron Hirtz était voyageur de commerce puis négociant.
Il étudie à l"École nationale des arts décoratifs, sa mère  était Claire Estelle Hirtz née en 1839 , décédée en 1901.
A 21 ans en 1885, il entre comme artiste dessinateur chez Falize, nombre de ses dessins furent réalisés par Lucien Falize, mais il est difficile de trouver quels dessins dans l oeuvre sont de lui.

Il est décédé le 31 mars 1928 - a Paris dans le17e arrondissement, à l'âge de 64 ans




Pourtant cette dédicace de Lucien Falize montre sa reconnaissance  vis vis de son ancien collaborateur.


Cette photo représente une partie de l'atelier de Falize et je pense que Lucien Falize se trouve au centre de la photo avec le petit calot gris-noir


LUCIEN HIRTZ (1864-1928), émailleur pour BAPST & FALIZE, “Bacchus”, 1885-1889 Émail sur cuivre
Signé sur la réserve en or Bapst et Falize Dixit et L. Hirtz 18 cm diamètre

C'est au catalogue de la galerie  Robert Zehyl à Monaco.




Cette photographie est prise dans l atelier de Falize, à l' époque ou Lucien Hirtz travaillait pour lui , c'était au sujet des émaux peints, comme le Bacchus. Sur la plaque d'or, d'argent, ou de cuivre, déjà vitrifiée, l artiste dispose au pinceau les blancs broyés et dilués à l'essence, modelant son sujet par les épaisseurs superposées de la pâte



L'émail, placé sur une tablette de terre réfractaire, est introduit dans le four et l'émailleur en surveille la fusion  qui se produit à des températures allant de 700 à 800°




Toujours dans ce reportage signé par André Falize, le fils de Lucien, l'émailleur contourne à la précelle les fils plats posés"de champ"qui formeront les cloisons  du décor et entre lesquels la pâte d'émail aux colorations diverses, sera disposée à la spatule . 
La pièce entièrement cloisonnée, placée près de lui peut au point de vue de la démonstration, donner également l'impression de ce que serait une plaque champlevée pour l'émail . C'est à  dire dont les fonds auraient été creusés à l'échoppe et descendus dans l'épaisseur en épargnant  les filets de séparation. 




Pour préparer l'émail, les émaux aux différentes couleurs broyés et dilués pour former une pâte à demi consistante, sont répartis dans des godets de porcelaine devant l'émailleur, et celui ci les dispose à la spatule dans les emplacements délimités par les cloisons.




A cette époque , dans un mortier, et à l'aide d'un pilon en porcelaine où en agate, c'est ainsi qu'on broyait l'émail en poudre.




Ainsi que le peintre procède pour la cuisson des émaux peints, l'émailleur se sert d une tablette de terre réfractaire et d une longue pince pour présenter au feu de la moufle, les émaux champlevés et cloisonnés, les émaux à jour et les émaux de basse taille.. La température de fusion est de 800° environ.

En 1889 lors de l exposition universelle , Lucien Hirtz exposa divers dessins, bijoux et gravures à l'eau forte qui firent connaître son nom puisqu'il obtint une médaille d'argent.




En 1893, il devint premier dessinateur de la maison Boucheron, Frédéric Boucheron, amena à l'excellence nombre de ses apprentis ou de ses ouvriers du temps ou on ne considérait pas ses bijoutiers comme des employés, mais comme des compagnons. 

La Galerie Tadéma à Londres a vu passer entre ses mains cette broche symboliste en forme de tête de guépard couronnée de deux serpents
Diamant émeraude perle d'or, L 3,50 cm  | L 3,80 cm 
Marques Indistinctes: 'M' ou 'W' Etui ajusté à la broche, 10 diamants taille rose 0,10 cts  C'est une Broche dessinée par Lucien Hirtz et réalisée par Boucheron en 1900.
Rappelons que  Boucheron fut le premier joaillier à s'installer sur la place Vendôme en 1893, mais la création de la firme est antérieure à son déménagement de plus de trente ans, dans l'une des adresses les plus chics de Paris. En effet, Frédéric Boucheron (1830-1902) ouvrit son premier magasin à Paris en 1858 et le succès fut rapide.




Le lion amoureux de Lucien Falize a été dessiné et sculpté par Lucien Hirtz en 1893 

 Vever écrivit en 1893 que: Les préférences de Lucien Hirtz, entré en 1893, furent d'abord pour la recherche de bijoux de toutes sortes : coiffures, peignes, colliers, broches et bracelets en or, émail et pierreries. Il composa aussi de nombreuses pièces d'orfèvrerie et objets d'art : vases, gobelets, pendules, etc. Hirtz est un artiste de valeur et un émailleur de grand talent.
Ancien collaborateur de Lucien Falize, il ne se contente pas de créer sur le papier des modèles d'une extrême variété et
d'un goût parfait, il exécute dans une gamme toute personnelle des émaux remarquables, dont il expose chaque année de fort beaux spécimens au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Le musée du Luxembourg, le musée de Limoges, le musée des Arts décoratifs possèdent de ses œuvres.
Mais la composition n'est pas tout dans un bijou ou un joyau ; l'exécution tient une place importante 

L'ennui c'est que ces oeuvres annoncées dans cet article de Vever n'ont pas été numérisées par les Musées qu' il cite, où sont disparues



Large bol avec trois portraits d'après Lucien Lévy-Dhurmer
Création en argent forgé et émaillé de Lucien Hirtz, pour Frédéric Boucheron, 1895 Collection privée




1896  merveilleuse coupe plume de paon de Hirtz Lucien (1864-1928)
Décor de plume de paon, la coupe a été  donnée au musée d'Orsay par son fils  M.Jacques Hirtz, en 1986 
CRÉDITPhoto (C) RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Jean Schormans





Plume de paon Date de production:  vers 1896 
Matériaux et techniques: Cuivre, Or, Email (technique métal) Dimensions - Œuvre Hauteur : 5 cm
Largeur : 14.55 cm  Longueur : 15.7 cm  Signature - Dessous : "F. BOUCHERON Paris" signé:  L Hirtz sur le dessus Poinçon - Sur la bordure : "Tête de sanglier" 
Cette oeuvre se trouve au Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris



A la Société nationale des Beaux-Arts, qui le nomma associé en 1897 et sociétaire en 1898, il a expose notamment:
Tête décorative, essai pour vase; l'aurore du Sacré-Cœur, plaque Plume de Paon, coupe Porte bouquets ,décoré d'algues; Cléopâtre, plaque; Feuilles
d'automne. coupe, émaux translucides sur cuivre de 1896. La Naïade et la Noyée, interprétation d'un dessin de Levy Dhurmer; Coupe-plume, monture exécutée par la maison Boucheron; 
Masque aux coléoptèresInsectes chassés par la fuméeporte-bouquet; Décor épis, porte-bouquet (1897}; Coupe décorée d'algues et de poissons; trois plaques intitulées: Rubis -Opale- émeraude.
Commencement de la série Reflets de pierres précieuses, exposée complète en 1899 .Porte-bouquet décoré d'insectes et de feuilles; Porte-bouquet décoré de feuillage (1898);Reflets de pierres précieuses, série de six plaques (1890):
Coupe décorée  d' insectes sortant sous des feuilles mortes; Gobelet décoré de fleurs d'Asters; autre Gobelet décore de géranium sauvage et d`insectes en relief; jardinière "les Naïades", monture exécutée par la maison Boucheron; autre jardinière décorée de coqs et d'épis; Petite coupe décorée d'un scarabée d"opale (1901)

1898 salon de la société nationale des beaux arts
L'art de M. Lucien Hirtz est très nouveau et très captivant ; 




En 1897 cette coupe Plume (de paon) en émail est publiée dans la Chronique des arts.
Le musée Stieglitz de Saint-Pétersbourg possède deux autres planches de Hirtz pour Bapst et Falize.
Ses œuvres se trouvent dans plusieurs musées, notamment le musée d’Orsay, le musée du Petit Palais,le musée des Beaux-Arts de Limoges et des grandes collections privées.
Six seulement sont citées par la "réunion des musées nationaux" sur leur site , mais ni les arts décos ni le petit Palais n ont fait de numérisation!!!!




Dans le journal l'Aurore de 1898  une longue liste de protestations pour la défense de Dreyfus , Lucien Hirtz l a signée!

1898 Revue des arts décoratifs  
 Il m'appartient de qualifier encore les curieuses recherches de M. Lucien Hirtz sur les émaux translucides poussés à la vivacité du rubis ou de l'émeraude, ou aux changeants reflets de l'opale. Des têtes de femmes s'adoucissent parmi ces fulgurances. Des algues et des poissons s'y profilent. Des insectes et des feuillages s'y associent. Les oeuvres de M. Hirtz ont je ne sais quoi de très inspiré et, tout ensemble, d'un peu agressif. 


1898  dans "Art et decoration "

Mais c'est vraiment M. Lucien Hirtz qui, poursuivant les recherches de coloration dont il nous avait déjà donné des échantillons l'an dernier, nous offre les émaux les plus inattendus. Sans parler de sa coupe ni de ses vases, — il me semble qu'il a exposé déjà quelque chose d'à peu près semblable — il nous donne trois plaques, Émeraude,Opale et Rubis,qui sont des oeuvres tout à fait délicates de dessin, et représentent des recherches très curieuses au point de vue de la transformation de l'ancienne technique de l'émail et de son application à la traduction d'oeuvres de style moderne. 
Dans ces plaques,  de fins profils de femmes, au regard énigmatique, sont glacés de vert, de tons rubis, puis d'une sorte d'émail jaspé ou changeant — la chose est assez difficile à expliquer pour ceux qui ne l'ont point vue, — rappelant les tons irisés de l'opale. C'est charmant et tout à fait moderne d'aspect : ce qui montre que la technique de l'émail peut être singulièrement modifiée, qu'elle est susceptible de nombreux changements et de progrès que n'ont même pas entrevus ceux qui ont eu l'honneur, très grand assurément, de faire revivre en notre siècle le vieil art limousin.



1898 la revue des arts décoratifs, consacre une page aux oeuvres de Lucien, présentées par la société nationale des beaux arts


Un texte "vrai" dans la revue de la Bijouterie Joaillerie en 1900 à propos se son patron Mr Boucheron.

Que dire de M. Boucheron, quels éloges lui adresser dont il ne soit blasé? Sa maison, qui répand en tous lieux les productions parisiennes, s'est acquis une juste renommée dans toutes les parties du monde : c'est un vaillant et glorieux champion, toujours magnifique, toujours vainqueur, dont la joaillerie française a le droit d'être fière.
La joaillerie de M. Boucheron est particulièrement riche, ses parures ruissellent de diamants merveilleux et de pierres splendides également admirables par la grosseur et la qualité. Il serait trop long d'énumérer les belles pièces qu'il a réunies dans son éblouissante vitrine : grappes de groseillier avec rubis, branche d'amandier, perles énormes alternent avec des brillants taillés en amande, collier d'émeraudes d'une richesse et d'un goût parfaits, et cent autres merveilles où le diamant règne en maître — mais ce parti pris de richesse paraît parfois gêner un peu l'inspiration, l'enserrer, si on peut dire, dans les formes classiques, et la grosseur même des pierres employées semble nuire à la légèreté de l'aspect et à la souplesse du dessin de certaines pièces, comme le devant de corsage, iris et quelques-uns des diadèmes en forme de couronne destinés, il est vrai, à une clientèle étrangère dont il a fallu probablement respecter les habitudes et le goût. Mais ce sont là des observations de détail qui n'enlèvent rien à l'impression de puissance et de richesse produite par cette superbe exposition. M. Boucheron tient avec raison à marcher avec son époque, il l'a toujours fait et il le fera encore. Il réussira dans cette voie nouvelle, comme il a toujours réussi jusqu'ici, car il a la grande autorité de l'expérience, jointe au désir, constant pendant toute sa carrière, de faire mieux, toujours mieux, et de se surpasser lui-même. Ses intéressantes tentatives en style moderne prouvent qu'il reconnaît la nécessité de sortir des sentiers battus ; c'est un exemple venu de haut qui doit vaincre les dernières hésitations de nos fabricants, qui certainement seront récompensés de leurs efforts. Ces efforts seront nécessaires encore, cela n'est pas douteux; la transformation du style a été brusque, et, malgré leur habileté, les dessinateurs n'ont pas encore pu oublier les formes que leurs mains ont si longtemps tracées. En effet, il doit falloir un effort considérable et difficile à réaliser, pour éviter les formules classiques, qui se présentent en foule à l'imagination, malgré le désir le plus sincère et la volonté la plus ferme, lutte de tous les instants contre le courant presque irrésistible de l'habitude. C'est une nouvelle langue qu'il faut apprendre sans professeur, ou plus réellement qu'il faut déchiffrer dans le livre admirable de la nature, ouvert largement à tous ceux qui ont le culte de l'harmonie et du Beau.



Cette verseuse de style oriental, est décorée sur la panse de plumes de Paon, elle est en argent repoussé et ciselé, en partie doré, incrustée d'améthystes cabochon Elle fut dessinée par  Lucien Hirtz puis exécutée par Mangin pour Boucheron la hauteur est de 150 m/m et le diamètre de la panse est de 91 m/m Elle fait partie de la collection Boucheron et se trouve en photo dans l excellent livre  de Gilles Neret "Boucheron Histoire d'une dynastie de joailliers"
C'est un excellent livre , un vrai livre d histoire sur la maison Boucheron aux éditions "Pont Royal"



En 1900: l arrosoir de Boucheron dessiné par Lucien Hirtz est présenté à l Exposition universelle 




Mais il a été réalisé en 1895 par Hirtz pour Boucheron

Art et  Décoration de 1900
 "Nous reproduisons quelques pièces d'orfèvrerie, d'une conception heureuse. Tel est, par exemple, le petit arrosoir de salon composé par M. Lucien Hirtz et exécuté par la maison Boucheron. C'est un objet d'art délicat, amusant bibelot pour la maîtresse de maison qui tient à prendre soin elle-même de ses plantes d'appartement. La base interprète le calice du nénuphar, dont le thème se trouve rappelé sur le bec et la pomme. Une frise de poissons et de vagues court en bordure, tandis que l'anse est formée de roseaux recourbés. "




Dans la même veine, un "Pichet"  Attribué à M. Lucien Hirtz ce pichet est en argent doré , la carrière de Hirtz s'est étalée sur 40 ans. Son nom est devenu synonyme du meilleur des bijoux et de l'argenterie Art Nouveau. Ce pichet a été conçu pour la ligne Boucheron lors de l'Exposition Universelle de Paris de 1900. L'artiste a remporté la médaille d'or pour ses créations, y compris cette œuvre exceptionnelle. Il fournit une surface pour les éléments naturalistes - un lézard et un bourdon - et suggère en forme une gousse ou une enveloppe de plante.




Chandelier aux alentours de 1900  à la galerie Robert Zehyl à Monaco:
Argent finement coupé, émail translucide et ivoire sculpté Signé F. Boucheron et Emile Guillaume, avec orfèvre et poinçon  français Minerve.32,5 cm de  hauteur
Exposition Universelle, Paris, 1900
L’Exposition des ivoires, Palais Galliera, June 1903



Les bobèches de ces chandeliers sont émaillées par Lucien Hirtz.

1903 
La revue de l ancien et du moderne

A la suite de Grandhomme et de Thesmar; qui se sont taillé, dans cet opulent domaine, deux situations à part, voyez s'avancer Eugène Feuillatre, PauI Bonneau, Bienvenu, Tourrette, de Mandre,Lucien Hirtz, Melle Claire et Francine Peureux, Melle Auguste Jean. Tous et toutes expriment en des émaux opaques ou translucides, en des dessins fermement écrits ou vaporeusement estompés, des décors charmants, variés au possible, régal de l'esprit et des yeux alors que M. Falize, dans son gobelet des Vins de France, associe aux émaux employés sous leurs deux espèces, toutes les ressources de l'orfèvrerie la plus raffinée.


Dans cette série de bijoux qui suivent,  ces pièces ont été dessinées par Lucien Hirtz pour Boucheron, elles permettent de voir comment on peut procéder à partir du même dessin et certainement de la même fonte , pour faire des bijoux différents.



Broche serpent sertie de pierres précieuses en or 18 carats, d' après un dessin de Lucien Hirtz, sertie d'une grosse rubellite mesurant env. 22,00 x 16,50 x 7,70 mm, avec accents de diamant, 32,6 tpl, lg. 3 1/4 po., Non marqué. Revendue par la maison Skinner




La même broche (livre de Gilles Neret) légère variante, dessin de Hirtz, diamants taille ancienne, exécutée par Mr Menu




Cette broche est semblable par le dessin des serpents mais c'est au centre une tête de chacal, dessin de Lucien Hirtz 




Broche symboliste en forme de tête de guépard couronnée de deux serpents
Diamant émeraude perle et or
L 3,50 cm (1,38 po) | L 3,80 cm (1,50 po)
Origine française, c. 1900
Marques Indistinctes: 'M' ou 'W'
10 diamants taille rose 0,10 cts  diamant 0,20 cts environ.
cf. Boucheron, 1988, Gilles Neret, p. 62 et 65, pl. 102 et 103. Le numéro spécial de studio 1902,
Littérature:

cf. Boucheron, 1988, Gilles Neret, p. 62 et 65, pl. 102 et 103.





1900: tirée du livre de Georges Neret , cette broche intitulée "Walkyries " est de la même inspiration que celles qui précède, elle est en or ciselée, au centre un grenat et trois diamants dessin de Lucien Hirtz, elle se trouve dans la collection Boucheron.




Marque de Lucien Hirtz sur les bijoux qu'il a dessiné, ou émaillé

1902 dans vever: M. Hirtz est un chercheur infatigable et il trouve des effets bien curieux et très intéressants par l'emploi savant et raisonné de paillons de métaux vierges. La gamme de ses tons est très variée et sa palette d'une extrême richesse. Ses productions d'un réel mérite artistique sont empreintes d'une grande originalité et révèlent le technicien en même temps que l'artiste.




Gustave Espinasse Broche-pendentif Art Nouveau En or jaune 750 millièmes patiné figurant deux têtes d'oiseaux aux yeux sertis de petits diamants s'affrontant bec contre bec et et unies par un très petit diamant en dessous duquel pend une petite perle. Les motifs floraux sont rehaussés d'émail dans un dégradé de rose, bleu ciel et vert. Elle est agrémentée d'une pampille composée d'un petit diamant taille ancienne surmontant une importante perle poire baroque soufflure fine (+/- 18 x 15 mm). Système d'attache postérieur. Poinçon: tête d'aigle. Travail français c. 1900 attribué à Gustave Espinasse qui concevait des modèles pour la maison Boucheron entre autres. L'émail est probablement l'oeuvre de Lucien Hirtz. Certificat LFG, 8 juin 2018 Poids brut: 29,9 g ; Dim: 6,5 x 5 cm revendu par Maitre Haynault  https://haynault.be/fr/




1900 Il est noté "Gabriel"  Espinasse les émaux sont de Hirtz, or c'est "Gustave"

orfèvre
auteurEspinasse, Gustave
patronyme(s)Espinasse
prénom (état civil)Gustave
professionFabricant bijoutier
initialesG.E.
symbolesun as de trèfle
n° de garantieB927
n° de préfecture11354
date d'insculpationjuin 1896
date de biffage"a cédé à Mr Thuillier, 38 rue Greneta"
lieu(x) d'activité75
Paris
adresse de l'atelier79 rue des Petits-Champs



Cette signature sur le cendrier est de Boucheron




C'est un cendrier  dessiné, ciselé par Lucien Hirtz , on voit sa signature en bas a droite sur une commande de Boucheron. Représente un profil repoussé de quelqu’un soufflant de la fumée.
Poinçonnés sur le coté et signé’LH'.
Dimensions: 8.9 cm x 5.6 cm. Poids en argent 950/1000° de 94g.



Une boucle de ceinture Lionnes publiée dans le livre de Vever, la tête de lion est sculptée par Burdy dans une émeraude mais le dessin est de Lucien Hirtz




Celle ci se trouve au British Muséum


Celle ci se trouve dans le livre de Gilles Neret sur Boucheron

Pourquoi cette vogue de l'émail? Jacqueline Viruega nous explique que ce sont des raisons économiques qui ont poussé nos Joailliers à innover 

"Dès 1860, toute la gamme des bijoux est présente sur le marché, du joyau princier au bijou de deuil (dont les matériaux et les couleurs sont codifiés et qui se portera jusqu’au début du XXe siècle) ; de la chaîne au camée. Il faut dire que la réputation de Paris est ancienne dans la pratique des arts du métal. Les bijoux parisiens ne cessent cependant d’évoluer dans leur style, depuis les bijoux « romantiques » de Froment-Meurice ou les émaux de Falize, aux bijoux pleins d’audace de Boucheron et jusqu’aux productions éphémères de l’art nouveau représenté entre autres par les chefs-d’oeuvre de Lalique.

Si les bijoux de luxe connaissent une demande qui ne fléchit pas pour la clientèle aisée traditionnelle, la production doit également suivre une autre tendance forte du marché : l’ouverture vers le bon marché pour répondre à la demande toujours croissante des cercles élargis de la bourgeoisie montante. Le doublé or, le plaqué or, les métaux non précieux (acier ou alliage de divers métaux) ou les fausses perles contribuent à la fois à étendre la production et à répondre à cette demande élargie. Ces produits de demi-luxe, en imitation des bijoux de prix, exigent cependant une facture soignée pour correspondre à l’image française.

En parallèle, les améliorations techniques visent à baisser les coûts de production par l’introduction de machines qui réduisent la part de main-d’oeuvre et le temps de réalisation. Cependant, la spécificité de la bijouterie française est sa grande qualité que tous les fabricants tiennent à préserver. La main de l’homme intervient donc toujours, ne serait-ce que dans la finition des produits et dans le contrôle final.

C’est cette qualité qui assure la prééminence de l’exportation de la bijouterie parisienne, malgré les prix inférieurs des productions des autres pays européens, même si un fléchissement se fait sentir à partir de 1913. Cette position apparaît clairement au travers des expositions universelles (1867, 1878, 1889, 1890, 1900) dans lesquelles les bijoutiers parisiens emportent tous les prix et médailles de leurs catégories."



Ce pendentif Art Nouveau sophistiqué et élégant en argent sur or est serti de diamants taillés en brillant sur un fond de feuillage composé d'émail plique-à-jour dans deux tons de vert. Les branches, de style Art Nouveau fluide et fluide, sont entièrement serties de diamants taille rose. Le pendentif peut également être porté comme une broche en enlevant la boucle et en fixant la bague de broche. 
Bien qu'il ne soit pas signé, le design de ce pendentif est presque identique à celui illustré deux fois dans le livre d'Alastair Duncan The Paris Salons 1895-1914, une fois dans le volume I, p. 86 de Lucien Hirtz, réalisé pour Boucheron, et une fois à la p. 263 du volume II, comme par Henri Vever. 
Dans. 448 de La Bijouterie Française (1903-1908) Henri Vever écrit que Lucien Hirtz, en collaboration avec Auguste Bugniot, peut être considéré comme responsable des pièces les plus importantes produites par Boucheron en 1900 et qui étaient très appréciées. Hirtz (né en 1864) a travaillé pour la firme de 1893 à 1925. Il était un designer et un émailleur de talent. Vever dit, entre autres choses, qu’il avait un goût parfait. On savait que Hirtz, comme d’autres, vendait ses créations à des maisons de joaillerie établies, notamment à Vever. Cela peut expliquer pourquoi le pendentif décrit ci-dessus est également illustré sous le nom de Vever.

Revendu par la maison  Aardewerk   je vous conseille de visiter leur site.
 A.Aardewerk Antiquair Juwelier, The Hague.




Le diadème Boucheron en nid d'abeille était l'un des bijoux emblématiques de la reine mère et est devenu une pièce tout aussi emblématique de la duchesse de Cornouailles,  c'est a dire Camilla.
Le diadème se compose de diamants sertis en platine dans un design contemporain en nid d'abeille et en losange. A l’origine, cette pièce était strictement symétrique. Elle a été réaménagée afin d’y ajouter plusieurs diamants taille brillant et un seul diamant taille marquise. 
Boucheron créa le diadème original pour Mme Greville en 1901 en utilisant des diamants de sa propre collection. Dans les années 1920, cette conception de la tiare est devenue une mode et Mme Greville a donc chargé la même entreprise de créer une pièce plus contemporaine utilisant la pierre de la vieille tiare. Le travail a été réalisé par Lucien Hirtz, dessinateur en chef chez Boucheron à Paris. La nouvelle tiare a été exécutée dans un style rigoureux en nid d'abeille géométrique.  Découvrez l histoire sur:



En 1901 cette pièce publiée dans la revue "La décoration et les industries"


1901 la Revue de la Bijouterie Joaillerie orfèvrerie nous fait part de décoration remise a Lucien Hirtz comme "Officier d'académie"


1901: dans   la Revue de la Bijouterie Joaillerie orfèvrerie


Dommage que je n'ai pu trouver une photographie en couleurs de cette pendule un peu rococo, car elle est en or et émail, dessiné et réalisée par Boucheron


1901 dans la revue des arts décoratifs


Passage de témoin quand, en 1902, Frédéric Boucheron décède. Son fils, Louis (né en 1874) ouvre une succursale à Londres en 1903 et crée la même année à New York la Boucheron Company Incorporated. Une révolution s'annonce dans le monde de la bijouterie-joaillerie, marquée par le rapprochement avec deux univers jadis bien séparés : la haute couture et l'horlogerie suisse. Boucheron se lance dans les montres extra-plates.

1902 dans la revue de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie
Un peu plus loin, les jolies bonbonnières de M. Hirtz nous attirent par leurs tons d'une puissance et d'une harmonie qui rappellent les plus beaux vitraux de nos cathédrales, dans un dessin très moderne et une monture d'un goût parfait.





La Gaieté de Hirtz Lucien 
le cadre est en acajou, mais ce n'est pas important comparé au magnifique travail d'émail peint sur cuivre, paillon d 'or.
Hauteur : 0.338 m Largeur : 0.0434 m Profondeur : 0.032 m Acquis en 1906 par les musées, actuellement au musée d'Orsay à Paris
Crédit photo RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Michel Urtado

Alors !! je connais beaucoup de choses mais l'émail est plus qu'une spécialité, j'ai préféré demander a une jeune joaillière, Sandrine Tessier,  qui vient d'être reconnue "Meilleure Ouvrier(e) de France (2019) de nous expliquer le déroulé technique d'une oeuvre  comme celle ci, sa réponse ci dessous:

Cher Jean-Jacques,

l s’agit d’un émail sur cuivre.
Vous avez en première base un émail appelé fondant qui est transparent.
Après il a du poser les paillons d’argent pour faire les papillons, les cuire (entre chaque opération une cuisson) Après commencer les peintures.
C’est à dire qu’il a du commencer les visages en ombrant, traçant, ... idem sur les paillons il a du faire des ombrages. Cela en plusieurs fois certainement.
Après on vient recouvrir d’émail et c’est la votre question comment fait-on pour que ça ne bave pas...
Et bien on fait bien attention 😉😊
L’émail est sous forme d’un sable fin, et si on l’utilise bien on arrive quand même à bien séparer les couleurs. Je vous l’accorde ce n’est jamais aussi net qu’avec un cloisonné mais on arrive à faire de jolies choses... vous en avez la preuve avec cette magnifique plaque!
Plusieurs couches et peut-être de la peinture aussi en finition, mais c’est compliqué de vous le confirmer avec cette photo.

J’espère que ça vous a éclairé un peu!
Si vous avez encore des questions n’hésitez pas!!

Belle journée,
Sandrine





Très intéressante pièce car les émaux sont importants dans ce travail sur une  Broche en or 18 carats, émaux et diamants, de Boucheron.Le dessin triangulaire décoré avec des bouquets de fleurs d'hortensia appliqués avec un émail blanc, avec la tête de deux paons sur les côtés, sertie de petits diamants taillés en rose et soutenant un diamant de briolette. 



La maison Sotheby a revendu cette pièce de Boucheron et a noté: Elle a été  conçue par Lucien Hirtz, fabriqué par Espinosa,  signé "Fic Boucheron Paris", avec poinçon français vers 1904. 
Je pense que c'est une erreur de traduction ou autre, ce doit être plutôt "Espinasse" qui a beaucoup travaillé pour Boucheron et Fic pour Frédéric.

Lucien Hirtz se marie le 4 février 1904, Paris, 9e. 
Avec Amélie Wilhelmine Liliane Caroline Mina Ettinghausen 1875-1934 Ils auront un fils,  M Jacques Hirtz 1905-1988




Nous voyons sur l acte de mariage de Lucien Hirtz que Georges Radius est présent, nous sommes en 1904  et Frédéric Boucheron est mort en 1902.
Frederic Boucheron ouvre sa première boutique en 1858 dans la Galerie de Valois, au Palais Royal, à cette époque le lieu a la mode pour le luxe. Quelques années plus tard, il ouvre un atelier. En 1865, il s'adjoint son neveu Georges Radius, qui restera dans la maison jusqu'en 1919.En 1893, Frédéric Boucheron s’installe au 26 place Vendôme dans la résidence de la Comtesse de Castiglione la maitresse de Napoleon III

Frédéric Boucheron est le premier joaillier à s'installer sur la place Vendôme. Frédéric  Boucheron ouvre une nouvelle boutique à Moscou en 1898. Enfin, Frédéric Boucheron fonde en 1901 une société au sein de laquelle il réunit ses fidèles seconds, Georges Radius, René Huot et François Aubert, ainsi que son fils Louis.



1904 dans la revue Art et décoration

Sa compréhension de l'émail peint n'est pas la même que celle de Grandhomme autre maître en la matière. Grandhomme est plus classique, Hirtz, plus indépendant; tous deux intéressent au plus haut point, et les oeuvres qu'ils produisent sont dignes de tous éloges, dans leurs deux genres tout diffférents. Hirtz étonne souvent par le choix de ses sujets, bien faits cependant pour mettre en valeur toutes les ressources de l'émail, bien d'étranges parfois. 
Tel le masque qui figurait à l'un des derniers Salons, et où des coléoptères aux vives couleurs grouillaient sur une face entrant ou sortant de la bouche, des yeux, du nez. Le sujet pouvait ne plaire qu'à demi ; mais l'émail en était superbe, les tons pleins de magnificence.
Une autre plaque était une trouvaille ornementale. Une femme nue, la chevelure envolée symbolisait la Flamme. Un vol tourbillonnant de phalènes l'entoure, montant et voletant en spirale autour du corps gracieux, attiré par la chevelure incandescente dont les rutilences le fascine et où il va bientôt trouver la mort.
Le chatoiement des paillons sous les émaux transparents des insectes et des cheveux, la puissance des colorations faisaient de ce petit panneau un régal pour l'oeil.
Mais l'oeuvre capitale de Hirtz est certainement, jusqu'ici  du moins, la série des Pierres précieuses. L'idée en elle-même était jolie. Symboliser par six têtes de femmes les gemmes les
plus précieux et les plus caractéristiques devait tenter cet artiste, amoureux des harmonies puissantes et des tons profonds. L'éclat du rubis, la froide splendeur de l'émeraude, la douceur triste de l'améthyste, la profondeur du saphir, la finesse de la topaze, l'étrangeté pleine de révélations inattendues de l'opale furent tour à tour interprétées par l'émailleur. Certes, les pierres aux tons francs furent splendidement traduites; mais ne peut-on leur préférer l'opale aux reflets troublants, aux
feux atténués aussitôt qu'allumés? 11 y avait là une difficulté à vaincre dont s'est joué l'artiste, j et on doit féliciter l'État qui a su se rendre acquéreur de l'ensemble pour le musée de Limoges. Puissent de tels exemples remettre au coeur des Limousins l'amour de l'émail, et provoquer ainsi chez eux le désir d'égaler leurs ancêtres.
Limoges n'est pas le seul musée, du reste, où Hirtz a vu exposer ses oeuvres; à Tokio, entre autres, et à Galbera, des pièces d'importance moindre cependant figurent.
Le goût de l'étrange qui pousse toujours un peu Hirtz, reparaît dans sa tête de naïade. Des yeux bizarres aux reflets métalliques, un teint glauque, une coiffure d'algues répandues contribuent à donner un aspect particulier à cette oeuvre.
Au dernier Salon, Hirtz surprit et dérouta même, beaucoup de ses admirateurs. Au lieu des plaques habituelles, il exposait de l'orfèvrerie; au lieu des tètes étranges, des gobelets, une coupe! Peu comprirent l'intérêt qu'il y avait en cette tentative, en même temps qu'ils s'étonnaient de voir un artiste au succès assuré rompre avec sa production courante et chercher autre chose. Quel besoin le poussait?
Nous insisterons cependant sur ces oeuvres, que nous reproduisons ici. Introduire dans l'orfèvrerie les colorations vives et profondes de l'émail ; enrichir encore la richesse du métal, tout en créant une harmonie, voilà, semble-t-il, quel était le but de l'artiste.
Ses gobelets sont en argent repoussé et gravé. Les émaux y sont localisés aux seuls ornements déjà détaillés par la gravure. C'est de la basse-taille, en somme. La flore y est ornementale et conventionnelle. Dans le plus grand, un bleu intense et profond, bleu un peu spécial à Hirtz, quoi qu'il en dise; ce bleu passe insensiblement au vert jaune, puis au jaune foncé dans les fleurs. Les colorations profondes et somptueuses ressortent admirablement sur le métal légèrement assombri. Des stries détaillant finement les formes y donnent encore de la profondeur et du moelleux au ton. Dans le petit gobelet, le procédé estlemême ; mais la coloration change légèrement, se violaçant un peu. Le vide-poche est enrichi d'un émail incrusté, de la même tonalité.
L'aspect de ces pièces est fort nouveau et peut-être la polychromie puissante y a-t-elle légèrement effrayé? Ce serait compréhensible si la puissance excluait l'harmonie, ce qui n'est pas le cas, 



"Nuage" une plaque de Lucien Hirtz: 
Email sur cuivre représentant des demoiselles légèrement vêtues se tenant la main, dansant et montant dans le ciel, dans un paysage montagneux; 
encadré signé 'L. Hirtz '17, 8cm. hauteur de 26,7cm. large, sans cadre; 
Vers 1905
Lucien Hirtz  était un joaillier et un émailleur renommé, dans les styles Art nouveau et Art déco. Émailleur, il se différenciait souvent de ses contemporains par son choix audacieux de sujets, en particulier à la fin des années 1800 et au début des années 1900. Il peignait parfois des images fantastiques inspirées d'œuvres de peintres symbolistes, tels que Lucien Lévy-Dhurmer.
 La plaque proposée ici semble être une variante d'un autre «Le Nuage» que Hirtz a exposé à la Société Nationale des Beaux-Arts de Paris, 1905, la différence la plus notable étant le nombre d'oiseaux à droite de l'image. En plus de la plaque, Hirtz montra également trois coupes et deux pendentifs, qui sont tous mentionnés (et les coupes illustrées) dans Art et Décoration de juin 1905 . 

"Les émailleurs, en des pièces moins nombreuses que les années précédentes, font preuve de leur habituelle maîtrise. M. Hirtz nous montre une grande plaque, trois gobelets et deux pendants. C'est un bel ensemble. Mais la plaque me plaît un peu moins que le reste. Parmi les gobelets, je préfère celui où l'émail ne cache pas tout le métal, et n'est qu'un décor local, bien qu'un peu lourd encore ici. Les deux autres vases sont émaillés en plein. L'un est orné d'un fond de mer, d'une belle coloration coloration 1 autre orne d épis est un peu confus. Mais deux pendants gracieux complètent cet envoi remarquable par la sûreté de la technique: ce sont des têtes émaillées, serties de montures d'or ciselé d'un beau caractère. Ce sont là de charmants bijoux.  "  Dans Art et décoration" de 1905

En  1905   Les émaux : catalogue des pièces composant la collection, émaux champlevés, émaux peints / Ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts. Musée national Adrien Dubouché de Limoges 
LUCIEN HIRTZ, Paris Plaque en forme d'intérieur de coquille H. 0,140; L. 0,140 Tête d'homme dévorée par les insectes. — Emaux de couleurs translucides sur paillons d'or et d'argent. Dessin sur   le cuivre nu ; chairs modelées par légère couche de gris rosé Fond bleu maculé de violet et de vert translucides. Au bas, à 1 droite, signature en or : L  Hirtz
Revers : fondant incolore.
Salon des Artistes français, 1890. Acq. du Musée, 1899.
 Série de six plaques rectangulaires H. 0,100; L. 0,080
Reflets de pierres précieuses. — Six têtes de femmes,, variées de couleurs émeraude, rubis, améthyste, topaze, opale et  saphir. Emaux translucides sur cuivre.
Acq. du Musée, 1899.




1906 dans la revue "Lorraine Illustrée"

.Vever a dit de lui en 1906  :  Les préférences de Lucien Hirtz, entré en 1893, furent d'abord pour la recherche de bijoux de toutes sortes : coiffures, peignes, colliers, broches et bracelets en or, émail et pierreries. Il composa aussi de nombreuses pièces d'orfèvrerie et objets d'art : vases, gobelets, pendules, etc. Hirtz est un artiste de valeur et un émailleur de grand talent.
Ancien collaborateur de Lucien Falize, il ne se contente pas de créer sur le papier des modèles d'une extrême variété et d'un goût parfait, il exécute dans une gamme toute personnelle des émaux remarquables, dont il expose chaque année de fort beaux spécimens au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Le musée du Luxembourg, le musée de Limoges, le musée des Arts décoratifs possèdent de ses œuvres.
Mais la composition n'est pas tout dans un bijou ou un joyau ; l'exécution tient une place importante.






L'ART DÉCORATIF FRANÇAIS A L'EXPOSITION FRANCO-BRITANNIQUE en 1908
L'Art Décoratif français a été représenté à l'Exposition Franco-Britannique dans deux groupes distincts : les organisateurs de la section française des Beaux-Arts ont choisi quelques pièces de vitrine pour orner leurs salles de peinture, et M. Delieux, a construit à ses frais un pavillon spécial où il a donné l'hospitalité à un certain nombre d'artistes décorateurs, choisis par un comité-jury composé de MM. Bigaux, Bloch, Cesbron, Constant Bernard, Couty, Doat, Gaillard, Grandigneaux, Guimard, Frantz-Jourdain, Legastelois, Rozet, Picard, Plumet, Sauvage et Selmersheim.
Les oeuvres ainsi réunies, soit au pavillon Delieux, soit au Palais des Beaux-Arts, ont déjà été exposées à Paris pour la plupart. A défaut de reproductions, il convient de mentionner au moins les meilleures pièces et les noms des exposants.
La section des Beaux-Arts a donné place à MM. Chaplet, Cazin, Delaherche, Dammouse, Decorchemont, Doat, Lenoble, feu Ernest Carrière, Moreau-Nélaton, pour la céramique et les pâtes de verre ; pour les émaux, à MM. Thesmar, Hirtz et Tourrette; pour le bijou, l'orfèvrerie, et les pièces de cuivre et.d'étain repoussé et ciselé, à MM. Vernier, Bafficr, Dubret, Bonvallet, Bourgouin, Hamm, Th. Rivière, P. Roche ; pour la reliure, à M. Lepère et à M. Bénédictus ; pour la corne sculptée, à MM. Hamm, Jorel et M"" Waldeck Rousseau.


 

 1909: tout en maintenant la tradition des commandes spéciales comme celle, réalisée en 1909, pour sir Basil Zaharoff, « l'homme mystérieux de l'Europe » : un service de table en or massif, trésor digne des pharaons, chaque assiette pesant un kilo ! 




Voici le service à Thé commandé par Zaharoff à Boucheron et dessiné par Lucien Hirtz (Photo livre de Gilles Neret)


1911 la société des artistes décorateurs  cite Lucien Hirtz qui en est membre

1911  salon des artistes décorateurs critique  du journal Exelsior
M. Hirtz a une très bonne exposition ; ses vases, ses gobelets, ses esquisses dénotent un décorateur de race. Je retiendrai également les bijoux de M. Templier, de .M. Ch. Stern, de M. Rivaud (un technicien de premier ordre), de M. G. Deraisme.



L immeuble ou habitait Lucien Hirtz  en face du jardin de la Chapelle expiatoire dans le 8 eme arrondissement qui s’élève à l'emplacement où furent inhumés Louis XVI et Marie-Antoinette en 1793, après avoir été guillotinés sur la place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). Sa construction est décidée en 1815 par Louis XVIII, frère de Louis XVI. Elle est achevée en 1826.




1911 dans l'Aurore littéraire artistique et sociale




La Ronde de  Hirtz Lucien (1864-1928) support chène, cuivre émail peint,  repoussé se trouve a Paris  musée d'Orsay
Crédit Photo (C) RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Michel Urtado





Boîte vers 1914 Cet objet a conservé son coffret d'origine.
Description: Bois tourné et verni ; émail peint sur cuivre, translucide, rehauts d'émail noir ; paillons d'or . bois , émail , cuivre , émaillerie , métal , emploi d'or  vernis et tourné: H. 2,5 ; DM. 7,3 cm. sur le coffret, étiquette ronde : Hirtz 42 rue de l'Yvette Paris . musée d'Orsay, Paris, France  jusqu'en 1986, dans la collection Jacques Hirtz, 1986, don de M. Jacques Hirtz, fils de l'artiste,  attribué au musée d'Orsay

Nous découvrons qu'il a changé d'adresse et qu'en 1914 il habite  rue de l'Yvette.


Même fabrication que la boite précédente et même date



Rue de l'Yvette




Gobelet de  HIRTZ Lucien, émail (bleu)  Marqué : L. Hirtz,ornementation (ornement à forme végétale, fleur)
Lieu de conservation Boulogne-sur-Mer ; Château-Musée
propriété de la commune de Boulogne-sur-Mer,  acquis en 1917 a l occasion du legs de la collection Charles Lebeau Crédits photographiques © Philippe Beurthere



1923 dans "la Renaissance de l'Art Français"



1923 un commentaire dur pour Lucien Hirtz dans le journal "Le Rappel"



Ensemble de pierres précieuses Art Déco. Devant de Corsage, Boucheron, Paris, conçu par Lucien Hirtz, monté par Bisson, oeuvre lapidaire de Brethiot, centrant des motis de diamants parmi du corail cabochon, du lapis et des feuilles de jadéite, poids en diamant. Monture de 11,05 carats en platine, palladium et or 18 carats.

Expositions: Exposition Universelle des Arts Décoratifs, Paris, 1925.

Pour cette même exposition de 1925, Lucien Hirtz va dessiner pour Boucheron des merveilles polychromes, pas d'émail  mais un sens de la matière brute que le lapidaire Brethiot saura tailler , des séries de godrons ajustés avec talent par Bisson


Par exemple ce devant de corsage en lapis, corail, jade, et onyx,  taillés en mosaïque et une turquoise en pendentif



Pour cette grande broche de plus de 10 cm de long , un formidable effet d'optique du au lapidaire qui sut si bien interpréter le dessin de Lucien Hirtz quand on fixe cette broche.



Revendue par Christie's cet autre devant de corsage rare.
Le nœud en ruban sculpté en onyx, orné de motifs feuillus de jade cannelés et d’accents de corail sculptés, au nœud de lapis-lazuli gravé au centre, avec autour une rangée de diamants de même dimensions,monté en or blanc 18 carats, vers 1925, avec poinçon français, marques et marque de fabricant
Signé Boucheron, Paris
Dessiné par Lucien Hirtz
Monté par Bisson




En 1927, dans la "Semaine à Paris" il est organisé  des visites de l atelier du peintre émailleur Lucien Hirtz le dimanche à 10 heures



Dans  "Le journal" en 1929

L'émail moderne sur métal
L'art de l'émail, si florissant au moyen âge et qui, depuis le xvi* siècle était tombé dans un abandon relatif, va-t-il entrer dans une période de renaissance ?
L'exposition organisée par le critique d'art .Yvanhoé Rambossoa et inaugurée hier après-midi par M. François-Poncet, sous-sectrétaire d'Etat des  beaux-arts peut constituer à cet égard un assez éloquent témoignage.
On imagine assez  couramment que l'art de l'émail sur métal était cantonné dans le domaine purement commercial de l'ornementation religieuse. En fait, un certain nombre d'artistes, dent le précurseur fut E. Feuillattre, tentent, encouragés par le développement' de la vernerie et de la céramique, de redonner à cet art une vie nouvelle et indépendante.
Il semble bien que leurs efforts doivent être çouronnés de succès lorsqu'on admire les œuvres si fraîches, si riches d'Arthur Jacquin, véritables petites merveilles, ou bien, celles, plus imposantes puisqu'elles atteignent l'ampleur d'un haut-relief, de Marjano Andreu, conçues dans le goût de la Renaissance et d'un coloris si précieux.- Georges Dumoulin compose sur cuivre avec des émaux de grand feu des tableaux aux tonalités profondes, tandis que Mlle Edmée Quercy établit sur argent des paysages- d'une ,subtilité et d'un velouté de pastel.
Avec le regretté Lucien Hirtz, dont le vase en cuivre, orné de trois masques en émaux translucides et incrustations d'or, est bien séduisant, se font sentir les interprétations plus décoratives et plus modernes qui trouvent leur épanouissement dans les pures bonbonnières de Colmant et les bijoux de David.
Il est à remarquer que l'émail moderne sur métal tend .plus vers l'art décoratif que vers l'art pur tel que le conçoit Jacquin. 
Toutefois quelques-uns des exposants comme Jouhaud. Porcheron, Grandhomme, Jean Serrières notamment s'efforcent dans la voie retrouvée par ce maître et c'est tant mieux car c'est surtout elle qui redonnera à l'art de l'émail son prestige d'antan. — Emile Condroyer.

1932 le fils de Lucien Hirtz va épouser la fille de Charles Lyon Caen une grande et belle famille qui quelques années plus tard va payer cher le fait d'être juive, Charles Lyon-Caen était issu d’une famille juive de juristes parisiens. Son père, Léon Lyon-Caen, fut avocat général à la Cour de Cassation en 1935 et devint Président en 1945. La famille demeurait 123 rue de Longchamp dans le XVIe arrondissement. Charles Lyon-Caen épousa en 1941 Annette Ohlbergieser, chirurgien-dentiste. En août 1942 la demeure familiale fut investie et pillée par la Gestapo. Elle contenait une bibliothèque riche de diverses collections, en particulier de classiques grecs et latins et de livres d’art. Son contenu fut expédié en Allemagne. L’inventaire figure au Mémorial de la Shoah au titre des spoliations. La famille fut dispersée. 





Émail peint sur pendentif dessiné et email réalisé par Lucien Hirtz

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