dimanche 2 septembre 2018

Jean Desprès: Bijoutier, Orfèvre, dessinateur, un Mythe ?????

Qui est Jean Desprès?


Portrait aimablement fourni par Mr Robert Auclerc Association " Les Amis de Jean DESPRES "

Un Bijoutier ? Un Orfèvre ? Un Dessinateur ? Certainement pas un joaillier, je dirais plutôt un Orfèvre, ayant décidé de fabriquer des bijoux d'artiste, mais laissons-lui la parole !

"Je ne suis pas un joaillier, je ne travaille pas en finesse mais en force. Mes bijoux sont de gros pendentifs, des grosses bagues…ce n'est pas un travail de petite fille"
 “J’adore le métal, vous n’imaginez pas à quel point j’éprouve à le voir se courber sous l’enclume, grincer sous l’étui”.

« Je ne suis pas joaillier, avait-il l’habitude de dire. Je ne travaille pas en finesse mais en force. J’adore le métal. Or, il n’y a pas de douceur dans le métal. Quand je monte une pierre, qu’elle n’ait pas de valeur m’est égal. Ce qui compte, c’est que sa forme soit jolie et qu’elle s’harmonise bien avec l’armature de métal que je lui imposerai après. »
Propos recueillis par Nathalie Hadrbolec: 
Contact pris avec Nathalie Hadrbolec, elle me précise : Je n’ai pas recueilli moi-même les propos de Jean Desprès. Ainsi qu’indiqué à la fin de l’article, les citations sont extraites DE « Jean DESPRES, l’orfèvre des temps modernes » film de Régis PREVOT.

Jean Eugène Gilbert Després n'est pas né à Avallon en France en 1889 comme beaucoup l'ont écrit, mais à Souvigny dans l'Allier.





Les parents sont déclarés sur plusieurs sites y compris Wikipédia: 
"Né le 15 juin 1889, à Souvigny, dans une famille descendant de maîtres verriers: Després de Loisy et de vitriers (Turlin)."
En réalité...le père de Jean est employé à la Verrerie Payelle de Souvigny. (Acte de naissance de Jean) Son père se prénomme Octave et sa mère Marie Turlin.


Cliquez sur tous les documents pour les agrandir

Jusqu'en 1875 la Verrerie de Souvigny ne fabriquait que des bouteilles et cette année-là , de nouveaux patrons, les frères Rouillon, vont cesser la production de bouteilles pour fabriquer des services de verres classiques, objets de table, et ???


Collection personnelle

Du verre de pharmacie car la plupart des emballages et des bocaux de produits pharmaceutiques étaient en verre. Il y eut des grèves en 1887 dans cette verrerie, assez longues à Souvigny mais aussi à la maison mère de Vierzon. Heureusement, (si je puis dire) il y eut la guerre qui profite à certains et par relations familiales, l'entreprise put obtenir le marché des fournitures en verre des services de santé de l'armée française.

Ses parents vont donc partir pour Avallon et s'installent en 1890 au 27 rue de Paris.
Ils ouvrent un magasin de bimbeloterie (d'après le musée de l'Avallonais) ce n'est donc pas cela (comme tout le monde indique) qui va décider de sa carrière.
Melissa Gabardi écrit dans son livre qu'il était un élève particulièrement indiscipliné, mais après l’obtention de son brevet, à 14 ans son père le place à Paris chez un ami, artisan du Marais où il apprendra le métier d’orfèvre ; il suit également des cours de dessin dans différentes écoles de la Ville de Paris.

Il serait intéressant de connaitre le nom de l'orfèvre du Marais chez qui il fut apprenti.

Au sujet du Brevet à 14 ans : les "amis de Jean Després" écrivent : " qu'en 1903 (il a donc 14 ans) Jean Després après avoir obtenu son brevet de capacité pour l’enseignement primaire, "

Je pense qu'il y a peut-être une erreur, ce doit être le "Brevet élémentaire"   à ne pas confondre avec les "Brevet de capacité pour l'enseignement primaire" qui permettait de devenir instituteur ou institutrice.

C'est en 1898 que le premier magasin de ses parents est transféré au 20, place Vauban, celui-là même qui portera plus tard le nom Jean Després.  Le père de Jean est représentant de commerce et s'absente beaucoup, c'est sa femme qui tient le magasin.

C'est ainsi que Jean Després rencontre à Montmartre les peintres du Bateau-Lavoir, il est né en 1889 donc il a dû commencer à rencontrer des peintres vers 1907, (il avait 18 ans) Picasso était au bateau lavoir de 1904 à 1909, et à cette époque résidaient au "Bateau Lavoir" Kees Van Dongen, Juan Gris, Brancusi, Modigliani, Mac Orlan, Max Jacob, et en 1908 le Douanier Rousseau et Georges Braque qui sera son meilleur ami.
Je n'ai pu trouver de références par rapport au bateau Lavoir et je ne l'ai pas trouvé dans les listes d'artistes du bateau lavoir.

A propos de sa jeunesse, que disait-il: 

Il déclara " J'ai donc fait mon apprentissage d'orfèvre et de Bijoutier jusqu'à 19 ans (1908) et là j'ai gagné Montmartre" ou il suivit des cours de Dessin

Mais plus récemment : 


"Ayant de son propre aveu « horreur de la discipline » et obtenant donc sans surprise de nombreux 
« zéros de conduite », l’adolescent est envoyé en apprentissage dans le Marais à Paris chez un orfèvre, ami de son père. « Qu’est ce que j’ai pu recevoir comme gifles et coups de pied dans le derrière de 14 à 16 ans », se souvient Jean Després. 
Mais si le contremaître de l’atelier est d’une grande dureté, il est aussi « un vrai orfèvre qui
connaissait toutes les finesses du métier et qui me les a apprises les unes après les autres ». 
Le jeune homme peut aussi compter sur un vrai talent de dessinateur. Il s’inscrit aux cours de dessin de la ville de Paris, quitte le Marais pour Montmartre et entre dans le cercle très fermé des jeunes cubistes, surréalistes, futuristes, qui tourneront la page de l’Art nouveau. 
« Ils m’ont entraîné au Bateau-Lavoir, des petits ateliers qui étaient loués quatre sous et dans lesquels vivaient plus ou moins misérablement des artistes qui plus tard ont été cotés et richissimes. »
Il côtoie Braque (« le plus charmant camarade et le plus bel artiste que j’aie jamais rencontré »), dont il gardera toute sa vie sous les yeux une petite gouache, Picasso (« avec son caractère et le mien, nous n’étions pas copains du tout »), Utrillo,
« Jean DESPRESs, l’orfèvre des temps modernes » film de Régis PREVOT.

Alors 2 ans, 5 ans, 15 ans d'apprentissage ?





C'est l' oeuvre la plus ancienne que j'ai trouvée dans un livre, d'après Madame Raulet dans son livre "Art Déco" elle indique que la première maquette réalisée date de 1912. Mais d'après Melissa Gabardi le collier date de 1930 et elle a raison.

C'est très difficile de dater l oeuvre de Jean Després, la plupart des professionnels regroupent tout ou presque vers 1930 !!  J'ai donc procédé comme à mon habitude :
*Chercher des articles de presse qui permettent de classer ses oeuvres, 
*Ensuite reprendre les bijoux et orfèvreries vendus en Salle des ventes (cela permet de *visualiser les pièces plus nettement)
*Chercher dans les archives départementales, les musées, les collections.
*Enfin par l'achat de l'excellent livre de madame Melissa Gabardi , confronter ces résultats.

La guerre de 1914-1918 et l'armée




Document merveilleux que j'ai été obligé de découper en trois et que j'ai trouvé sur le site Grand Memorial du ministère de la Culture : http://www.culture.fr/eng/grandmemorial
On y apprend que ses cheveux sont blonds, qu'il a le nez fort, la bouche moyenne, le visage ovale il mesure un mètre 59.
On découvre aussi qu'en 1911, le conseil de révision l'exempte de service militaire pour "Faiblesse générale" il vivra jusqu'à 91 ans.




Mais le 15-12-1914 il est classé auxiliaire pour déformation de l'avant-bras gauche.  La guerre va vite passer au stade supérieur et le 1 er août 1914, cela sentait le roussi.  D'ailleurs le 1 er août, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie et déclare la guerre à la France le 3 août.
Il est d'abord affecté comme infirmier, puis en 1916 comme secrétaire, etc.
Ce n'est que le 20-12-1917 qu'il rentre au 2 -ème groupe d'aviation, puis le 12-6-1918 au 1er groupe (en baie d'Audierne ) et le 18-6-1918 a l'escadrille 491 comme planeur meccano…
C'est quelqu'un qui dessinait des plans ? Comme le dit le musée d 'Avallon ?
"La guerre 1914-1918 l’amène à travailler dans l’aviation, dans la section technique. Il dessine des moteurs d’avions et pense à de nouvelles créations, alliant l’antique à la précision géométrique des pièces mécaniques"
"Au cours de la Première Guerre Mondiale, il travaille comme mécanicien dans l’aviation ses talents graphiques sont remarqués et employés à la réalisation de dessins de pièces de moteurs d’avions." 
Nombre de sites ont écrit des choses semblables, mais souvent les sites se recopient et pourtant :


Historique de l'escadrille 491 basée à Plomeur en baie d'Audierne, bretagne sud

Cette escadrille côtière, créée en août 1918, a eu une vie opérationnelle très courte. Ses pilotes la rallient le 17 juin 1918 mais ses observateurs de la Marine la rejoignent le 20 août et ses appareils, 4 Voisin LBP VIII Canon et 8 Letord 4, lui sont livrés en septembre. Le mauvais temps reporte les vols jusqu’en octobre et l’armistice survient peu après.
Je n'ai pas trouvé une référence officielle sur le fait qu'il ait dessiné des moteurs d'avions. 
En revanche, à la Société des chemins de fer explication du "Meccano Planneur"

Tiré de la revue générale des chemins de fer un Planneur c'est :
" compte tenu de l'importance des travaux à effectuer et des variations de l'effectif, sont assurées par un agent dirigeant nommé « planneur »
Le planneur est guidé, dans la détermination de l'ordre d'urgence de lancement des bons, par l'examen des tableaux de planning et des graphiques ou tableaux tenus par le bureau de l'atelier, documents qui le renseignent sur l'état d'avancement des travaux dans les diverses unités.
L'avantage des tableaux de planning n'est pas tant de permettre un accrochage commode des bons que d'obliger les agents d'encadrement à prévoir l'occupation du personnel et à chercher la disparition des creux entre deux travaux successifs confiés à un ouvrier.......
Dans la répartition du personnel, enfin, le planneur doit s'efforcer de réaliser : a) un avancement régulier de la chaîne de travail à la cadence prévue, en évitant, autant que possible, la présence simultanée d'ouvriers de deux équipes spécialisées sur une même machine ou tender ; 
Espérons qu'un lecteur pourra préciser le rôle de Jean Desprès comme "Meccano Planneur"

Ce qu'il disait de ce passage dans l'aviation.


« On avait demandé des hommes sachant dessiner pour les services de l’aviation. Pendant sept ou huit mois, je n’ai fait que dessiner des pièces d’aviation, des moteurs, et là j’ai compris qu’il y avait de belles choses à faire avec la mécanique. »

En 1919 sa sœur Yvonne, qui était née en 1898 meurt de la grippe espagnole, il ne veut pas laisser sa mère seule et abandonne l'idée de s'installer à Paris, il va l'aider au magasin et en 1920 installe un atelier dans l'arrière-boutique.

1920 Jean Desprès s'installe en Avallon



Carte postale  Delcampe

En 1924 Jean Després reprend le magasin de ses parents, il expose ses pièces d’orfèvrerie et de bijouterie dans la boutique." (citation du musée de l'Avallonais )

Il a 35 ans et va travailler l'étain.

"L'etain est noble quand la forme est belle "disait il
Ce qui expliquerait qu'il n'avait pas besoin d'être déclaré fiscalement comme professionnel de la bijouterie et de l'orfèvrerie  et ne pas être obligé d'avoir un poinçon, l'étain n'étant pas un métal précieux.
Supposition car je n'ai trouvé nulle part d'explication à l'absence de fabrication et de production en métaux précieux avant 1928




Le magasin de ses parents sera peu transformé, tel qu'on peut le voir vers la fin des années 1940




1925 ???  Cette bague est en argent et en vermeil, elle est signée, la photo reprise dans maints livres vient du Musée des arts décoratifs et réalisée par L. Sully Jaulmes
Certainement une oeuvre majeure, est-elle réellement de 1925 ?? Comme il est indiqué dans le livre "La Bague" de A.Ward et Cherry. Le grand plateau rectangulaire est en or recouvert de laque rouge et noire alors que les demi cercles au-dessus et le corps de bague sont en argent. 



Page 157 du livre sur l'art déco de madame Raulet des choses qui resteront malgré tout, alors qu'elles sont fausses.
La date de 1925 !!! Les verriers célèbres ? (Pas un ouvrage à la BNF) Un commerce d'art et de Joaillerie ? (avec des statues en plâtre et des bijoux Fix) Il reçut une formation de bijouterie ?...... D'orfèvre oui mais bijoutier non.

Après vérification je pense à l'instar de madame Melissa Gabardi que cette bague est de 1932 

Melissa Gabardi qui a beaucoup travaillé sur J.Desprès, elle écrit que sa participation à l’Exposition de 1925 est restée anonyme,
Mais à partir de 1928 il va exposer dans tous les Salons officiels. 1928 je le rappelle est l'année ou il va être déclaré comme artisan et voir son poinçon insculpé.
En 1928, au salon d 'automne il se voit refuser une trentaine de pièces, car jugés trop modernes



Christie's a revendu cette pièce : Bracelet Art déco par Jean Desprès
Formé d'une succession de demi-cylindres à rainures en argent, 18.5 cm., poinçon français, poids brut : 112.30 gr, Christie's la date vers 1925 Signé et poinçon J D certainement quelques années plus tard


Quand démarre- t- il sa carrière d'orfèvre-bijoutier


Revenons sur la question du poinçon, le seul poinçon connu de lui a été insculpé en 1928, donc rien ne peut être déclaré comme étant antérieur à 1928 et avoir sur les pièces un poinçon de Jean Després.

Si vous n'avez pas de poinçon de Maître déclaré, cela veut dire que vous n'avez pas d'existence en tant qu'artisan orfèvre ou bijoutier, vous ne pouvez fabriquer ou vendre des bijoux ou de l'orfèvrerie, c'est impossible, ou vous gardez ce que vous faites pour vous, et encore !!!


L'administration française a toujours été très sévère sur ce chapitre. Després ne pouvait exposer avant 1928 sans poinçon (ou alors un autre endossait la responsabilité et marquait de son poinçon les objets de J.D.?)
Les "amis de Jean Després" écrivent aussi :
"Jean Després insculpe, le 22 novembre 1928, auprès de la préfecture de l’Yonne et du bureau de la garantie de Paris son poinçon sous le numéro 5097 « JD, un vase ». Poinçon biffé le 9 février 1981, numéro 10 de l’année au bureau de la garantie de Paris."

Il arrête sa carrière en 1975 ou 1977 et son poinçon n'est biffé qu'en 1981 ? je suis étonné car l'administration ne peut tolérer ce fait, sinon des bijoux peuvent continuer à être poinçonnés alors que vous avez cessé votre activité et encore plus si vous êtes mort.



J'ai donc cherché dans des ouvrages officiels qui me sont personnels et vous pouvez lire cette règle sur ce traité de la garantie de 1825



Et ci-dessous aucun changement en 1965 dans ce manuel de la garantie sauf que c'est maintenant un article du code général des impots.





Primavera Gallery date cette bague de 1925.... Impossible. Elle est en or, émail noir et argent, poinçon de maître ? Donc après 1928.




Cette bague daterait de 1928

Ce n'est qu'en 1928 qu'il va faire enregistrer un poinçon J.D. et une timbale (ou une coupe ou un vase d'après certains) Je me suis entretenu de ce poinçon plusieurs fois avec Maître Chassaing (commissaire-priseur pendant 38 ans) qui se posait la même question que moi ; quel était, ou avait-il un poinçon avant 1928? Nous n'avons trouvé aucune trace nulle part.



Le poinçon insculpé en 1928


Photographie aimablement fournie par Mr Robert Auclerc Association " Les Amis de Jean DESPRES "




Et sa signature figurant sur de nombreuses oeuvres

Maitre Chassaing m'a adressé le double de la lettre qu'il a essayé de faire parvenir à Melissa Gabardi , spécialiste de Jean Despres et des Bijoux des années 50

 "Madame.

Collectionneur de bijoux animaliers, j'ai fait l'acquisition dans une vente aux enchères de province d'une broche "aux étoiles de mer", en",en or et argent, donnée comme étant de Jean Després. Si le style et la technique pourraient faire penser à une oeuvre de jeunesse de ce joaillier, le poinçon de fabricant me pose un problème. Le "différent" entre le J et le D n'est pas le vase que l'on voit sur le poinçon qui est reproduit dans votre excellent livre 
page 243.
Jean Després a travaillé très jeune les bijoux, le différent du poinçon que l'on connaît est un vase ou une timbale sur piédouche, il a été insculpé le 22 novembre 1928.
Ma question est : quel poinçon a-t-il utilisé avant novembre 1928 ? 
Auriez-vous l’extrême amabilité de m'éclairer. D'autant que je possède aussi une broche métal doré et argent (vers 1910/1920 je pense), en forme de panier fleuri, qui porte le même poinçon que la broche "aux étoiles de mer", avec en plus des initiales gravées "JD"................."





D'après le site de vente "Arnet" ce bracelet de Després daterait de 1929 il est en or et argent. 

1929, aux Etats unis, en septembre, un vendredi, les banques ferment, le Krach de Wall Street, une énorme crise, ce n'est pas encore la crise à Paris, ou la situation est meilleure mais si la France est en bonne santé, c'est la panique dans le commerce de luxe. Les américains n'achètent plus.
Pendant ce temps, nos entreprises de joaillerie qui sont traditionnellement de petites entreprises manquent de trésorerie, ils doivent remettre leur stock en nantissement de leurs dettes mais la faillite guette aussi la plus grosse banque de métaux précieux et elle va entraîner une grande partie de la profession.
J'ai consacré un article a ce drame du au Comptoir Lyon Alemand qui lui s'en est sorti, mais combien d'affaires de coulées a cause de sa faillite ???

C'est la Chambre Syndicale de la BJO de Paris qui va organiser au musée Galliera une très belle exposition "publicitaire" ou les meilleures entreprises de joaillerie vont présenter de luxueuses merveilles.

Jean Desprès expose pour la première fois en 1928 au Salon des Artistes décorateurs, c'est un échec et les 32 bijoux qu'il voulait exposer sont refusés par le comité de sélection

En 1928, Charlotte Perriand, René Herbst et Djo-Bourgeois présentent au Salon des artistes décorateurs un appartement modèle dédié à la création industrielle. Le succès de cette installation effraie davantage la Société des artistes décorateurs qu’elle ne l’encourage à réitérer l’opération. Face au refus de la renouveler, ils font sécession et créent en mai 1929 l’UAM, avec Jean Burkhalter, Pierre Chareau, Sonia Delaunay, Jean Fouquet, Eileen Gray, Hélène Henry, Francis Jourdain, Robert Mallet-Stevens, Gustave Miklos, Jean-Charles Moreux, Jean Prouvé, Jean Puiforcat, Gérard Sandoz ou encore Raymond Templier. L’exposition inaugurale est accueillie au Musée des Arts Décoratifs, du 11 juin au 14 juillet 1930. La vocation de cette association est avant tout sociale puisqu’il s’agit de « montrer qu’il existe des objets usuels courants, produits de l’artisanat ou de l’industrie, d’un prix abordable, de qualité et de formes telles qu’ils puissent contribuer à l’harmonie de notre vie, condition de santé et de joie ». Texte du Musée des arts décoratifs



Nous n'avons pas de date précise pour cette bague de Jean Després, mais elle aurait été déposée en 1931, elle a été exposée à L'exposition internationale des arts et techniques en 1937, mais c'est une conception architecturale, nouvelle, la bille est insérée entre deux grands éléments.



Voici son poinçon acquis en 1928. A partir de cette année, 1928 il est au salon des Artistes Décorateurs, au salon d'Automne, à la Nationale des Beaux-Arts puis aux Tuileries et participe à toutes les grandes expositions à l'Etranger. En revanche cette broche est poinçonnée au crabe, donc poinçon de petite garantie, l'argent est au titre de 800-1000° au lieu de 950-1000° Elle date de 1932.



L'étude de Pierre Bergé l'a revendue :
 Jean Despres. Années 1930 Rare Clip de revers en argent à décor de gradins rehaussé de corail godronné, cylindres d'onyx et agate blonde. Monture en argent et vermeil. Poinçon de Maître. Dimensions : 2,8 x 3 c

Liste des membres fondateurs de L'union des Artistes Modernes

Pierre BARBE, 30, rue Guynemer, Paris.  Louis BARILLET, 7, rue Alain-Chartier, Paris. 
BASTARD, 16, rue Sainte-Cécile, Paris. Jean BURKHALTER, 9, rue Campagne- 
Première, Paris. Jean CARLU, 17, avenue Carnot, Paris.  Paul COLIN, 4, rue Duperré, Paris.  Etienne COURNAULT, 49, rue Gabrielle, Paris.  Joseph CSAKY, 2, rue Frédéric-Schneider, Paris.! 
Sonia DELAUNAY, 19, Bd Malesherbes, Paris.  DOURGNON, 4, rue du Dôme, Paris. 
Jean FOUQUET, 6, rue Royale, Paris.  Eileen GRAY, 21, rue Bonaparte, Paris. Hélène HENRY, 7, rue des Grands-Augustins, Paris. René HERBST, 4,:rue Chateaubriand, Paris. 
Lucie HOLT LE SON, 1 bis, avenue Franco- Russe, Paris. Francis JOURDAIN, 26, rue Vav!n, Paris. Robert LALLEMANT, 5 « Passage d'Orléans, Paris. J. LE CHEVALLIER, 7, rue Alain-Chartier, Paris. Rob.* MALLET-STEVENS, 12, rue Mallet-Stevens, Paris. 
Pablo MANES, 74, Bd Beaumarchais, [Paris. J. et J. MARTEL, 10, rue Mallet-Stevens, Paris. G. MIKLOS, 158, rue Saint-Jacques, Paris. J.-C. MOREUX, Il bis, rue de Milan, Paris. Charlotte PERRIAND, 74, rue Bonaparte, Paris. Jean PROUVÉ, 35, rue du Général-Custine, à Nancy. Jean PUIFORCAT, 14/ rue Chapon, Paris. A.'SALOMON, 26, rue Tisserand, Boulogne- sur-Seine. GERARD-SANDOZ, 4, rue Lincoln, Paris. Louis SOGNOT et Charlotte ALIX, 15, rue de l'Abbé-Grégoire, Paris. Raymond TEMPLIER, 7, Bd Malesherbes, Paris 



Revendu par la Maison  Aguttes:
Exceptionnel et rare vase moderniste à corps ovoïde à pans coupés en métal argenté à surface martelée présentant un décor en relief de bandes horizontales superposées. Signé "Després" et poinçons de l'orfèvre. Vers 1930. H: 37 cm . H: 14 ½ in Bibliographie : Melissa Gabardi, "Jean Després Bijoutier et orfèvre entre Art déco et modernité", Norma Edition, Paris, 2009, modèles approchants reproduits à la page 137.




1930 Dans la revue Coemedia  
Les artistes dissidents du Salon des Décorateurs exposent au Pavillon de Marsan
C'est le groupe le plus avancé, le plus audacieux des décorateurs contemporains et sa rétrospective rend hommage à Pierre Legrain.
Un important essaim s'est détaché, l'an dernier, de la ruche des Artistes Décorateurs, qui, malgré la diversité des tendances, avait su jusqu'ici maintenir son unité.
Nous avons en son temps déploré cette scission et, durant un moment, espéré que M. Tardieu userait de son autorité sympathique pour opérer le ralliement souhaité par tous ceux qui s'intéressent aux destinées de nos arts appliqués.
Malheureusement l'activité de notre Premier, qui est en même temps président de la Société des Artistes Décorateurs, s'est trouvée absorbée par l'étude de problèmes plus angoissants au point de vue national.
Aujourd'hui le faitest accompli. Cet après-midi, les dissidents, sous le nom Union des Artistes modernes, ouvrent les portes de leur première exposition au Musée des Arts Décoratifs.
Le plus sérieux attrait de la manifestation, c'est ou' elle va permettre de comparer deux méthodes, l'allemande et la française, deux méthodes convergeant vers le même idéal.
Au moment même où le Werkbund était invité par les décorateurs, s'effectuait le départ de ceux qui se trouvaient par leurs tendances qualifiées pour engager avec eux une lutte courtoise. C'est donc ici qu'on trouve l'équivalent français de l'effort entrepris par les architectes d'outre-Rhin et par leurs collaborateurs.
Naturellement le meuble en métal domine. MM. Le Corbusier et Jeanneret et Mlle Perriand se sont appliqués déjà avec beaucoup d'ingéniosité à utiliser des éléments standardisés. Ils continuent dans la même direction, M. René Herbst, en un stand de présentation, installe des sièges métalliques à côté d'unpiano Pleyel dont il habilla le mécanisme. Francis Jourdain, lui aussi, est hanté par l'utilisation  métal dans l'existence quotidienne. Presque tous les exposants se sont laissé séduire par des recherches du même genre. Dès l'entrée d'ailleurs un portique, d'allure extrêmement neuve, proclame la valeur de ces préoccupations. Conçu par M. Mallet Stevens, il comprend, en sus d'un motif d'un mètre cinquante de haut, composé par MM. Jan et Joël Martel, quatre bandes concaves baignées de rayons par des rampes cachées disposées par les soins d'un ingénieur luminariste professionnel, M. Salomon. L'effet est des plus saisissants.



Photo de Therese Bonnet datant de 1930 diffusée par la Réunion des musées nationaux

L'étude des applications lumineuses est à l'ordre du jour. Elle a tenté M. Dourgnon qui éclaire sans une ombre, par un procédé nouveau, un mur de plusieurs mètres de haut.
Parmi les envois mobiliers, il faut citer ceux de MM. Pierre Chareau, Robert Lallemant, Guyot, Burkhalter, de Mlle Claude Lévy et de Mme Klotz; , le cabinet de toilette de Mme Lucie Holt Le Son; une chambre par Mmes Delànux et Evelyn Wild; de M. Louis Sognot et de Mme Charlotte Alix, une installation des mieux étudiées, la Salle du Conseil d'administration des Usines Chimiques des Laboratoires français ; enfin, des meubles, des tapis, des tissus de trois architectes hollandais que le Comité du Salon eut l'heureuse idée d'inviter, MM. Penaat, Rietveld et Van der Leck.
M. Jean Prouvé, ferronnier de talent, fils du beau peintre qui dirige l'Ecole des Beaux-Arts de Nancy, expose une porte dont la simplicité rationnelle constitue l'originalité.
Les bijoutiers sont relativement nombreux. En tout cas ceux qui sont ici peuvent être considérés comme les plus audacieux et les plus personnels de la corporation.

M. Raymond Templier, qui le premier osa bouleverser les règles de la vieille joaillerie, persiste à chercher des innovations. Un de ses arrangements inédits consiste à disposer des pierres perpendiculairement à une surface concave répercutant les reflets des couleurs et des volumes, conférant ainsi à de simples bijoux une vie intense.
M. Jean Fouquet et M. Gérard Sandoz apportent eux aussi dans leurs créations un louable esprit de renouvellement.
Si quelque artiste des textiles avait une place marquée d'avance dans cette exposition, c'est bien Mme Hélène Henry qui fut une novatrice dans la technique et dans la conception esthétique.
M. Bastard utilise avec une rare maîtrise de belles matières : Ivoire, écaille, cristal de roche. De M. Cournault on doit signaler de curieuses peintures sur miroir. La sculpture est représentée par de lyriques statues en bronze de Gustave Miklos et par une émouvante figure de femme taillée dans la pierre par Csaky.
Le groupe a fait bon accueil à l'art publicitaire. Quelques œuvres de M. Paul Colin et de M. Carlu voisinent avec des affiches étrangères. 
Enfin, un hommage mérité est rendu a un artiste disparu prématurément, mais qui avait profondément marqué de son empreinte notre art contemporain : Pierre Legrain On nous représente de lui quelques meubles, des cadres et des reliures.
On sait qu'en ce qui concerne cette dernière catégorie d'objets, il avait dans la profession frayé des voies entièrement nouvelles. Il était devenu chef d'école malgré lui et son originalité souffrant d'être suivie, il allait, au moment où la mort nous l'enleva, rompre avec sa propre tradition, pour transformer une fois de plus sa vision. Félicitons la jeune société d'avoir dès sa venue au monde Instauré le culte du souvenir et de la reconnaissance.



Chandeliers argent revendus par Christie's qui les date de 1930, plutôt 1950 ??




La collection Primavera Gallery situe ce collier en argent en 1925 ?  Il est de 1929


C'est un mannequin vers 1930 qui porte une bague et un bracelet de Jean Després , elle aurait pu jouer la "femme du boulanger" avec Raimu, archives cgmfindings



Collier en argent, or et laque noire Photo Rouault 1930


La même idée vers 1930, exposée au musée des Arts Décoratifs en 2009. Ivoire et argent, avait été exposé au salon des artistes décorateurs à Paris en 1936



En bas a droite sur cette page ou figurent des crobars de plusieurs bijoux, un bracelet boule (dessin que m'a adressé avec gentilesse Olivier Baroin de la galerie Golconde 9 place de la Madeleine a Paris)


Autre dessin que m a adressé Olivier Baroin



 Autre dessin conservé au musée des arts décoratifs diffusion RMN



 Autre dessin conservé au musée des arts décoratifs diffusion RMN



 Autre dessin conservé au musée des arts décoratifs diffusion RMN

Question? Les dessins du Musée des arts déco sont vierges de tous cachets, mais ceux que j'ai trouvé dans le privé ont un cachet de J.D ????




J Desprès faisait aussi des vases en céramique, photo de Thérèse Bonney conservée au Musée Gallièra diffusion RMN



C'est une broche Vilebrequin en argent mat et polie, elle est signée, conservée au musée des arts décoratifs Photo Sully Jaulnes. 1930 présentée à l'Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne


Le bracelet Manchette apparait sur cette photo




Encore un beau bracelet de Jean Després revendu par Maitre Prunier (Evreux) en 2015.
Bracelet Manchette en argent et laque noire, modèle déposé N0 7 du 27-09-1931 exposé au salon d'automne 1931, poinçonné par le Maitre et signé à la pointe d'acier adjugé par Maitre Prunier 317.500€  https://www.prunierauction.com/


Pourtant cette photo est dans le journal "l'Art et la mode " de 1936 le bijou est bien le même avec une robe de Lucile Manguin.

A propos de ce bracelet manchette, il est à rapprocher d'un bracelet manchette de Jean Fouquet, fabriqué en 1926-1927, soit 5 ans avant, très semblable.




1930?? Bague pont or. Jean Després avait fait un don très important au musée des arts décoratifs



Toujours à la vente de Maitre Prunier cette bague en argent vers 1930, exposée au salon des artistes français en 1935 "invitation au voyage" musée Galliera en 1936 et curieusement une deuxième dans la collection Lelion. Je précise une deuxième car J. Després avait déclaré ne faire que des pièces uniques..........


Maitre Lebrech a revendu cette bague en argent (925/1000°) et or (750/1000°) monogramme SV, l 'arbre de vie serait en métal doré d'après Maitre Lebrech





Jean DESPRES (1889-1880) Broche circulaire en argent martelé à motif central de boules circulaires et arcs de cercle diam 5,5 poids : 35,5g



Christie's situe se bracelet en 1930-31, il est en argent


Bravo! Plutôt 1931 ceci est un cliché de l'époque (un peu flou) ou on reconnait bien le bracelet rigide photographié par Thérèse Bonney  a cette époque.  Diffusion RMN


Sotheby's le situe vers 1930 c'est un pichet de Després en étain martelé et palissandre brésilien


Sotheby's situe ce bracelet en 4 plaques d'argent martelées de Després en 1930 ce bracelet parait être le pendant d'un collier argent et or datant des années 1970 page 113 du livre de Mélissa Gabardi



En revanche cet article du "Petit Parisien" est bien de 1930 




Primavéra Gallery , une excellente maison, mais elle situe ce service à Thé en 1930 !!



1930 : en janvier, dans la revue l'Art ancien et moderne, participation de J.D. au Salon des indépendants

Revendue par Maitre Ader qui situe cette broche Amazonite et argent en 1930
Jean Després a utilisé très souvent de l'amazonite , qui n'est pourtant pas une pierre dure de valeur, d'un éclat vitreux et faible.



Cette broche aurait été présentée en 1930 au Salon des artistes décorateurs

Jean DESPRES : Broche moderniste présentant un élément en ivoire taillé inséré dans une monture en argent composé d'une sphère centrale de jaspe et partiellement plaqué d'or.
Signée "Jean Desprès" et poinçons.  : 9 cm Poids brut : 90 g (environ) revendu par etude Millon Paris


I ere exposition du salon en 1904



1931 janvier Pierre Trévieres dans "Femme de France"


En 1931, le critique d'art Raymond Escholier déclare "Després est en passe de devenir le plus grand des bijoutiers, le plus grand orfèvre de France"
Ce dithyrambe a dû être fait sous l'emprise de Dionysos, il est fortement exagéré...

Pourtant Fouquet dans un livre écrit en 1942 sur l'Orfèvrerie et la Bijouterie Joaillerie des années 1925 à 1940 recense des grands orfèvres très modernes comme Jean Puiforcat des joailliers comme Sandoz ou Templier; possédant ce livre, je l'ai relu 3 fois, pas un mot sur Jean Desprès.
.
La Société des artistes décorateurs qui avait refusé de l'admettre pour leur exposition de 1928, va l'accepter en 1931







Dans le catalogue de la société des artistes décorateurs de 1931


"Dans le domaine du bijou M. Paul Brandt se montre habile joaillier avec un pendentif mettant en valeur un gros cabochon émeraude. M. Pierre Mauboussin a réalisé des oeuvres dont la complication colorée s'affirme parfois au détriment de la forme. Ses joyaux n'en conservent pas moins, par l'agrément de leurs rapports de tons et par l'ingéniosité de leurs dispositions, une séduction certaine. De M. Jacques Macqueron un pendentif en cristal de roche vaut par sa robuste simplicité. Des décorateurs de plus en plus nombreux s'orientent vers le bijou bien conçu, à des prix de revient modérés. Parmi eux il faut citer : M. Rivaud, qui a conservé les saines traditions paternelles ;
M. Després, artisan avallonnais qui compte au nombre des rares artistes que l'existence du XXe siècle inspire sincèrement"
Publié dans le Bulletin de l'art ancien et moderne de juillet 1931 sur le salon des artistes décorateurs



Or argent, laque, amazonite modèle déposé le 20 janvier 1931.
 dans la collection du musée des arts décoratifs



1931 dans la revue Art et décoration



1931 dans la revue Art et Décoration au centre cette bague de Després qui nous permet de dater celle ci-dessous revendue par la Maison Aguttes, l'idée, le style, l'esprit, les godrons en onyx….


Texte de la maison d'enchères Aguttes : Rare bague en or jaune, rose 18k (750) et argent (<800) partiellement martelée composée d'un demi cylindre à godrons rehaussés d'onyx.
Signée et Poinçon de maître.





Quand une chose est dans l'air !! Voici une bague de Cartier de 1933 en platine onyx et corail, mais plusieurs autres ont fabriqué des bagues cylindres, à cette époque




1931 Brandt et Després cités dans "La Femme de France" 



L'excellent site internet de 1Stdibs aux Etats unis ne cite pas sa source pour la date et écrit :
"Jean Despres Rare broche en argent martelé (Poinçon Crabe donc en 800-1000°) créée en 1932.
Le Poinçon d'Orfèvre "J D" original est gravé sur la broche 
La broche a été créée en 1932, au cours de la période la plus innovante du maitre français, meilleur ami de Georges Braque."





Maitre Ader a revendu cette "bague moderniste en or jaune, or blanc et diamants.
La plateforme rectangulaire à étranglement présente un décor central géométrique accueillant une série de trois diamants.
Une des deux parties latérales reçoit un pavement d’éclats de diamant.
L’anneau se termine, sous la plateforme, par un enroulement à chacune de ses extrémités et reçoit des barrettes décoratives.
Signée J. DESPRÉS (en grande partie effacé) à la pointe à l’intérieur de l’anneau et porte les poinçons de Maître Orfèvre et de garantie sur anneau. Poids brut : 13,4 g"

Provenance : Ancienne collection M. & Mme G. (Près Montbard – France), œuvre acquise par ces derniers directement auprès de l’artiste. 
Que dire du modèle, peut être moderniste, dans ce cas ce style 'moderniste" ne laissera pas un souvenir merveilleux.
De nombreux bijoux, très médiocres ont été réalisé avec des pièces de monnaie, qui n'avaient rien d'avant gardiste.
Il a suscité à la fois le scandale et l'admiration.
Il était en dehors du circuit de la bijouterie joaillerie orfèvrerie, il a plutôt emprunté le circuit des peintres et exercé au travers des salons d'artistes., je cite encore Jean Després qui disait que son travail relevait "à la fois de l'art fruste du dinandier et de celui plus souple et plus précis de l orfèvre danois"
Pourtant il ne peut vraiment pas être comparé à un Georg Jensen, ou Christian Fjerdingstad, 




1932 dans la revue Art et Décoration, 
Jean Desprès ne fut jamais pilote dans l'aviation pendant la guerre de 14-18 !!!! il y a confusion avec le sergent Henri Després



Cette bague est exposée au Victoria Albert Muséum 


Le V&AM précise : Matériaux et techniques : Or blanc et jaune et roses en diamant :
Donné par les amis américains du V & A grâce à la générosité de Patricia V. Goldstein
Numéro du musée : M.189-2007 elle se trouve dans la galerie : Bijouterie, salles 91 à 93, Galerie William et Judith Bollinger.



Broche appartenant à la fondation Stéphanie Seymour Brant, c'est le N° 365 du cahier de Jean Després pour ses modèles et le dessin a été déposé le 13-2-1932





Revendu par la maison Artcurial: JEAN DESPRES 
Collier en argent à maillons oblongs ou ronds coupés de motifs rectangulaires sertis de baguettes pyramidales en onyx ou en corail encadrant le motif central en onyx serti d'un cabochon de corail. Signé Després (poinçon du joaillier)
Exécuté vers 1932 Voir la reproduction d'un collier de même inspiration dans l'ouvrage de Melissa Gabardi, J. Després p 72 Long. : 45 cm Poids brut : 111,8 g  



Sotheby's a revendu cette bague en argent, or, corail et émail de Jean Després, vers 1930-32 Photo: Sotheby's.au centre un cabochon de corail rectangulaire, accentué sur les côtés en émail noir, signé J. Després, avec marques du fabricant; 




D'après Melissa Gabardi, cette bague est de 1930, pourtant elle n'apparait que plus tard dans la presse



Dans la revue Mobilier et Décoration en 1932




1932 modèle déposé le 16 février 1932 Pendentif de Jean Després musée de l'Avallonais reproduit dans Mobilier et décoration de juillet 1933.

Très souvent j'ai retrouvé le terme de Brevet N°..., breveté le….je me suis donc rendu sur le site de l INPI mais je n'ai rien trouvé comme je l'ai déjà fait pour des grands comme Van Cleef et Arpels.
C'est en regardant l'excellent livre de Melissa Gabardi  que j'ai découvert des pages qu' elle publie sur les objets déposés par Desprès, et de nombreuses fois je suis tombé sur un mot "Soleau". Les ignares comme moi doivent chercher plus que les autres, j'ai trouvé...un article sur le droit d'auteur du 15-06-1925

L'ordre du jour appelle un rapport de M. Haguenauer sur l'enveloppe Soleau, moyen de preuve fort pratique pour constater la date des créations intellectuelles. Cette enveloppe double est destinée à recevoir des dessins ou représentations graphiques dont on désire prouver la priorité de création. Adressée à l'Office national français de la propriété industrielle, elle est munie par celui-ci d'une perforation indiquant le numéro d'ordre et la date de réception. En cas de contestations judiciaires, elle peut être communiquée aux tribunaux et servir de document probatoire. Le rapporteur estime que l'usage de l'enveloppe Soleau devrait se répandre hors de France, d'une part, et d'autre part, ne pas être restreint aux dessins et modèles, mais profiter à tous les domaines de l'activité humaine où la priorité de la création peut jouer un rôle. Il dépose un voeu dans ce sens, en rendant hommage à M. Eugène Soleau.
M. le président Maillard appuie ces conclusions : il est singulier que l'enveloppe Soleau n'ait pas eu jusqu'ici plus de succès. Une active propagande en sa faveur semble nécessaire. M. Lavoix, agent de brevets, insiste sur le but de l'enveloppe Soleau, qui n'est pas de protéger la création intellectuelle, mais d'en établir la date exacte d'une manière qui coupe court à toutes les controverses. M. Georges Chabaud observe que l'enveloppe Soleau est peut-être encore un peu chère, ce qui est susceptible de nuire
à sa diffusion. En outre, lorsque l'enveloppe a été utilisée une fois par les tribunaux, elle n'est pas rendue et ne peut plus remplir ultérieurement son office de moyen de preuve. Il y a là un inconvénient auquel il conviendrait de remédier. C'est aussi l'avis de M. André Taillefer. La résolution proposée par M. Haguenauer est ensuite adoptée avec quelques légers changements.

L'enveloppe Soleau, du nom de son inventeur Eugène Soleau fit l'objet d'un brevet déposé en 1910, et est une preuve d'antériorité d'une création que l'on peut utiliser en France pour obtenir de façon certaine la date d'une invention.  Et c'est toujours vrai de nos jours




1932-33 la bague piston



Bague "Piston" en or, argent, et laque revendue en 2015 par Maître Prunier et provenant de la collection Lelion, maitre Prunier la date de 1930 environ, ce doit être 1932




En effet Jean Després tenait un cahier sur lequel il notait ses modèles et les dates ou ils les avaient déposés, mais ses petits dessins ne sont pas toujours faciles a reconnaitre , mais je pense que celui  que j'ai souligné de rouge doit être le bon, mod 453 - D31- du 22-10-1932





"Exceptionnel collier pectoral moderniste en argent. Les cinq plaques convexes, trapézoïdales et dégressives sont articulées afin de former un arc de cercle maintenu par une chaîne à longs maillons. Chaque module, à surface entièrement martelée, reçoit le décor en application d'un motif lisse orné d'une demi-sphère à chacune de ses extrémités échancrées. Une double rangée de sphères parcourt la base des plaques de façon continue. Articulations en double agrafe. Signée du poinçon de Maître Orfèvre sur le fermoir et porte à quatre reprises le poinçon de titre. Poids : 134 provenance : Ancienne collection de Madame X. à Avallon (Yonne), oeuvre acquise directement auprès de l'artiste.
Texte de Maitre Ader qui a revendu ce collier qui ne précise pas de date, revendu 24000€



1933 dans le journal Coemedia , J. Després est au salon des arts appliqués aux Tuileries



1933 Art et Décoration, rien de tel qu' un journal de l'époque pour dater un modèle



Collier Argent et laque déposé le 30 mars 1932 exposée dans divers salons en 1932-1933


 COLLIER TURQUOISE ARGENT ET LAQUE DE JEAN DESPRÈS 
dans la revue Art et Décoration article de Roger Nalys en 1933

"François Pompon ayant un jour, en mains, un bijou de Jean Desprès, le caressa longuement les yeux fermés, puis dit à l'artiste qui attendait la critique du Maître :
« Mais, mon petit, c'est de l'architecture!... »

Cette appréciation rigoureusement exacte comporte en un saisissant raccourci tout le secret de l'Art de Jean Desprès.
Les bijoux de Jean Desprès solidement construits, vigoureux, équilibrés, constituent bien, en effet, de par leurs caractéristiques, de véritables réalisations architecturales. Leur solidité, ils la doivent à leur masse importante et stable, travaillée suivant une technique parfaite, visible et lisible de loin sous ses trois dimensions. Leur vigueur, ils l'acquièrent par l'opposition raisonnée des valeurs, soit que Jean Desprès utilise des métaux de couleurs différentes : platine, or poli, or mat, argent... soit qu'il juxtapose dans un heureux contraste, des éléments de tonalités diverses : pierres, laques, glaces, émaux...
Quant à leur équilibre, ils l'atteignent grâce à leur composition soigneusement ordonnancée, les lignes et les volumes se balançant clans un rythme harmonieux et souple.

Est-ce à dire que ces qualités purement physiques soient les seules dont les bijoux de Jean Desprès puissent s'enorgueillir ?
Assurément non — Després faisant intervenir des facteurs psychologiques, donne à ses oeuvres un souffle ardent, les traite avec un sens profond de la sensibilité moderne. Et tout d'abord, Desprès ne veut pas qu'un bijou soit uniquement comme autrefois, un signe de richesse ou l'apanage d'une classe. II ne le conçoit pas davantage comme un capital d'épargne, thèse si souvent soutenue. II entend en faire un symbole de distinction et de goût.
De là ses réalisations poussées à fond, quelle que soit la matière employée, même si celle-ci n'est point précieuse, même si le bijou ne doit avoir qu'une valeur intrinsèque réduite.
De là aussi, il faut bien le dire, la compréhension qu'il rencontre dans ces milieux cultivés où les dons de l'esprit surpassent très souvent ceux de la fortune et le succès qu'il obtient auprès de ces classes libérales qui, de tout temps en France, ont exercé leur influence sur le goût national.

Le goût, tel est en vérité le leitmotiv que nous voyons apparaître dans les compositions de Jean Desprès.
Mais le goût est instable. Il varie dans le temps, il varie avec la mode, cette « compagne du bijou » comme l'appelait déjà Brantôme. Le bijou doit fatalement évoluer d'année en année, pour suivre les modifications plus ou moins profondes que les couturiers apportent à chaque saison, aux lignes, aux coloris et aux tissus de la toilette féminine.
Jean Desprès le sait et en tient compte. Aussi s'efforce-t-il en toutes circonstances,
d'adapter le bijou à la toilette féminine, que dis-je, à la personnalité, au caractère, au type même de la femme qui s'en parera. Bien plus, il s'attache dans une recherche raffinée, soit à constituer des rapports harmonieux entre une toilette déterminée et un groupe de bijoux, soit à réaliser « l'unité de parure », les dessins et les couleurs se répondant dans les bagues, les bracelets, le collier et les pendants d'oreille.
Comme nous voilà loin des bijoux immuables tels qu'on les concevait autrefois et qui pouvaient impunément parer plusieurs générations ! Que dire des formes qui caractérisent les bijoux de Jean Desprès? — Bien que Després ait une culture classique et qu'il ne cache pas ses sympathies pour certains styles anciens, notamment pour le celtique et le syrio-chaldéen, nous voyons ses compositions s'inspirer hardiment de la vie moderne, emprunter au surréalisme ses modalités d'expression, puiser des motifs esthétiques dans le machinisme même.
« Quel artiste révolutionnaire ! » dira-t-on. Ce n'est point établi. La doctrine de Jean Després pour si avancée qu'elle paraisse, peut, si l'on veut bien réfléchir, se rattacher à la plus saine tradition.
Dans tous les temps, le bijou — collier de coquillages, bracelet de fer, diadème de pierreries n'a été qu'un symbole où la vie du moment trouvait son expression. Aussi bien, seules ont duré les oeuvres qui ont été conçues et exécutées dans le sens même du courant qui entraînait une époque. C'est ce qui fait dire parfois aujourd'hui « le moderne date, quand il n'est pas réussi ! »

Or, notre siècle n'est-il pas né, pour le meilleur comme pour le pire, sous le signe du machinisme, avec son corollaire : la vie ardente, rapide, brutale ? Pourquoi le bijou moderne ne prendrait-il pas dans ses formes, le type de beauté d'une pièce de mécanique de haute précision ? Un moteur d'automobile, un vilbrequin d'avion, une série de pignons dentés, renferment en eux-mêmes une incontestable beauté. Le bijou peut s'inspirer d'une telle esthétique, mais s'il ne veut point ressembler à un élément de machine standard, il faut que l'artiste l'anime de tout son souffle, afin d'éveiller en nous l'écho de sa propre sensibilité.
Desprès atteint ce but idéal, en faisant du bijou quelque chose de vivant, une musique immobile comprenant un thème qui se développe suivant un rythme harmonieux, comportant des notes brillantes, des masses vibrantes, des creux et des reliefs en tous points comparables aux motifs musicaux qui se prennent et e quittent avec alternativement l'éclat des cuivres et des silences.
Chez Jean Desprès, les lignes nettes, les courbes idéales, les masses jaillies d'un bloc sous trois dimensions, ne sont plus seulement des formes nées de la mécanique. Elles symbolisent dans leur abstraction ce qui retient, ce qui attache, ce qui est droit, ce qui est fort, en somme tous les sentiments de l'homme. L'idée a désormais remplacé l'anecdote, la simplicité est devenue un but et non un moyen.
Il en va de même lorsque nous considérons les compositions surréalistes que nous propose parfois Desprès et dans lesquelles interviennent dans une gamme polychrome les glaces joliment peintes ou gravées de Cournault.
II serait vain de prétendre que les bijoux de Jean Desprès ne suscitent pas quelquefois l'étonnement ou la critique. Leur beauté, si différente de la beauté classique, peut surprendre, mais elle ne saurait laisser indifférent.
Aussi bien, rappelons le conseil d'Anatole France et « craignons de prendre pour incorrection et barbarie, ce qui n'est que recherche nouvelle et nouvelle délicatesse ! » Les joailliers sont des poètes qui, en fixant la beauté dans la matière inaltérable, s'efforcent d'échapper aux lois cruelles qui veulent que tout vieillisse et meure. Ils font aussi, sans s'en douter, oeuvre d'histoire.
Que restera-t-il de notre civilisation dans trois mille ans ? — De nos luttes stériles, de nos folles passions, de nos vains espoirs, on ne connaîtra rien et seuls peut-être quelques bijoux — semblables à ceux de Desprès — exhumés intacts du sein des nécropoles, diront aux curieux de notre temps, le sens que nous attachions à la vie.



Autre bijou vendu par Maître Prunier, provenant de la collection dispersée par lui de Mr Robert Lelion.
C'est une broche en or et argent, travaillée au marteau. Cette pièce était destinée à la célèbre aviatrice Maryse Bastié, qui décrocha de nombreux records de 1928 à 1936 comme la traversée de l'atlantique Sud.



Maryse Bastié, Wiki, auteur inconnu



Un bon moyen de dater, la presse, article du journal l'Officiel en 1934 concernant des pièces présentées dans des salons en 1933







1933 : bracelet manchette dans le journal Art et Décoration, je pense que la légende de la photographie n'est pas bonne et que ce sont des diamants taille brillant et des cabochons émeraude. Ce bracelet aurait été fabriqué vers 1931 (Melissa Gabardi)
A cette époque, de nombreux bijoutiers et Joailliers de l'U.A.M ou autres ont fait des bracelets manchettes, en particulier les Fouquet, père et fils.


1933 dans Mobilier et Décoration glaces gravées de Cournault monture Després



C'est une broche de Desprès en collaboration avec Etienne Cournault en 1933.
La photo est tirée de l'excellent catalogue de la vente de bijoux de L'U.A.M que Maitre Emmanuel Prunier fit en 2015.
Etienne Cournault Cet artiste formé à l’Ecole des beaux-arts de Nancy de 1906à 1911 il s'était installé à Paris de 1920à 1930 puis il retourna vivre à Nancy était un proche des mouvements cubiste et surréaliste. Peintre et graveur, il s’intéressa à la technique du verre églomisé réalisant de nombreux objets décoratifs (miroirs, tables, bijoux…). Par l’originalité des thèmes abordés – la tâche, le graffiti, le dessin d’enfant – Etienne Cournault séduit de prestigieux collectionneurs dont Jacques Doucet. Membre de l’U.A.M., il était un ami proche de Pierre Legrain, Rose Adler, Pierre Chareau et André Teriade.
C'est Rose Adler qui présenta Etienne à Jean. Rose Adler est une femme relieur et une ébéniste française née le 23-09-1890 et morte le 15-03-1959 proche de Marie Laurencin, elle était membre de l'Union des artistes modernes depuis la fondation en 1929.
Les deux artistes collaboreront jusqu'en 1934 en produisant ces célèbres "Bijoux glaces"




Cette page est tirée du premier catalogue de l 'UAM en 1930 et Etienne Cournault expose à la premiere de l'Union des artistes modernes en signalant comme collaborateur Jean Desprès . Dès le début Cournault était membre de l UAM, pas Jean Desprès qui ne le devint que quelques années après.



Primavera gallery  explique à propos des bijoux de Etienne Cournault: 

"Les "bijoux-glaces", réalisés entre 1929 et 1937, incorporaient de petites peintures cubistes, peintes sur verre par l'artiste surréaliste Etienne Cournault. Les supports ont été émaillés pour compléter les images miniatures. Joséphine Baker était une passionnée et une broche, représentant une figure dansante, était très certainement pour elle. Ses « bijoux-moteurs » ont fait sensation quand ils ont été montrés en 1931 à l'exposition de l'Aviation. D'art moderne, tenue au pavillon de Marsan au Louvre. Bracelets, bagues et broches ont été conçus pour ressembler à des bielles, des roues dentées et des engrenages. Ces bijoux représentaient le summum de son inventivité créative. Ils ont fait écho aux images des peintures de Fernand Leger et ont été beaucoup admiré par la nouvelle race de femmes modernes et émancipées.)



1930 environ autre bijou glace de  Desprès et Cournault


Bracelet "glaces" Desprès et Cournault environ 1930 voir livre Melissa Gabardi


Ce modèle porte une bague et un bracelet (à droite) Jean Desprès 



1930, C'est une paire de piques cierges a fond martelé et angles à agrafes, Maitre Lefranc d'Auxerre nous indique qu'ils sont en métal argenté, il y a un poinçon de Maitre Melissa Gabardi  dans son livre présente le même mais en Vase et le métal sous l'argenture est en étain, poinçonné par Jean Després aussi, étonnant qu'il ait poinçonné l'étain, d'habitude comme il n'y a pas de poinçon d'état pour l'étain, on ne revêt pas ces objets d'un poinçon de Maitre.


Maitre Lefranc d'Auxerre qui a revendu aussi ce pendentif en or jaune datant des années 30, il a présenté la pierre comme étant une topaze...je pense que c'est une citrine.



Revendue par 1Stdibs, Une bague Art Déco en argent et or 18 carats avec turquoise de Jean Després. La bague a une lunette sertie d'une pierre turquoise de forme rectangulaire avec des éléments latéraux cintrés et des marches dorées sur les épaules. Signature gravée à la main. Vers les années 1930 Provenance : Madame Jeanine Patouret, Avallon, France. Madame Patouret a acquis la bague directement de Jean Després. Des bagues similaires sont dans le livre de Melissa Gabardi, Norma Editions, page 213 (croquis de conception) 



Modèles semblables ou proches dans la presse en 1933


Revendue par Maitre Prunier cette bague en forme de croissant en argent est poinçonnée Desprès et signée à la pointe Crée vers 1931 exposée au salon des Artistes Décorateurs en 1931



1933 bague importante dans son oeuvre, en argent



Dans la Revue Mobilier et Décoration en 1933


Variante de la bague vue plus avant

Cette bague fut exposée au salon des artistes français en 1935 puis au Musée Galliéra en 1936.



Article aimablement fourni par Mr Robert Auclerc Association " Les Amis de Jean DESPRES "


1933 Jean Després à la Galerie Braun.— 
"Parmi la dizaine de bijoutiers — oh ! Ils ne sont pas nombreux — qui cherchent à renouveler les formes et à les adapter à nos désirs nouveaux, à nos besoins de netteté, de simplicité, à utiliser enfin les matières inventées depuis quelques années, Jean Després se place au premier rang. Ses bijoux sont sobres. Il n'y a jamais de surcharges, de fioritures ni de tarabiscotages. Les pierres précieuses sont mises en valeur par d'heureuses oppositions de couleurs et de plans. Peut-être l'emprunt aux structures mécaniques encore trop important. Mais déjà l'influence de la pièce détachée pour automobile se fait beaucoup moins sentir. Peu à peu un art vraiment neuf, affranchi des imitations trop exactes, s'élabore. Il faut également noter une plus grande souplesse, un souci de la grâce et de la légèreté qui manquaient aux bijoux conçus en 1925 selon la nouvelle esthétique. Désormais les pendentifs, les bagues et les bracelets paraîtront moins hostiles aux femmes".
(Revue Art et Décoration)


Vente de Mr Prunier en 2015 trois modèle de Desprès, la bague de gauche daterait de 1930 et a été exposée au salon des artistes décorateurs.



1934 dans la revue Mobilier et Décoration la bague de gauche est ci-dessous
(Voir ci apres dans la vente de Maitre prunier la bague de gauche)




1934 boite réalisée avec Cournault





Cet article est consacré à Desprès mais les grands joailliers suivaient aussi le mouvement, l'inspiration géométrique de 1925 était loin d'être éteinte, en témoigne cette broche de Boucheron


Par exemple ce thème du Yin et Yang dans ce bijou de David et ci-dessous dans ce bijou de Sandoz




Boucheron l'utilisa aussi en 1934 avec cette broche composée d'une très belle plaque de jade gravée avec des motifs circulaires diamants et (ce que Boucheron appelle des virgules) du cristal de roche gravé, monté sur platine et or gris



Maitre Prunier d'Evreux en 2015 a revendu cette bague de la collection Lelion , bague cylindre en or argent et laque noire et grise poinçon de Maitre et signature 22 grs9. Maître prunier qui a réussi une enchère de 46990€ ne la date pas, mais je la rapproche de celle en photo dans l 'article ci-dessous




1934 dans l'Officiel des éditions Jalou

Texte de cet article : 


1934  dans la revue l' officiel

Connaissez-vous les bijoux de Jean Després ?
Oui. Sans doute, car nombreuses sont les jolies femmes qui selon Brantöme, ont de pareils bijoux les compagnons de leurs atours. D'autre part les derniers Salons ont mis en éclatante lumière la puissance de cet artiste qui marquera certainement de son empreinte les formes du bijou d'auiourd'hui.
Nous n'insisterons donc que sur les qualités essentielles des bijoux de Després: leur spiritualité, leur caractère architectural. Les oeuvres de Després ne sont pas des réalisations standard, mais constituent des pièces uniques, spécialement construites pour la personne à qui elles sont destinées, compte tenu de son type physique et de sa manière habituelle d'être. Ce sont donc avant tout des compositions vivantes. Symboles où les mœurs du moment trouvent leur expression. Aussi, ne saurait-on s'étonner de les voir animées d'un souffle éminemment moderne. S'inspirer parfois du machinisme ou emprunter au surréalisme ses modalités d'expression. N’oublions pas toutefois que sous des apparences révolutionnaires Després possède une culture classique extrêmement poussée, qu'il ne cache point ses sympathies pour certains styles anciens comme le celtique ou le syrio chaldéen et que sa recherche de la simplicité constitue pour lui un but et non un moyen. En cela, il se rattache à la plus saine tradition.
Quand il donne a |l'un de ses bijoux les caractères essentiels d'une pièce de mécanique de haute précision. Il s'efforce moins d'innover en matière esthétique que de faire œuvre d'architecture. Solide, vigoureuse équilibrée.
La solidité. La vigueur, l'équilibre, voilà bien en vérité les caractéristiques des bijoux de Després : solidité des masses importantes et stables, Travaillées suivant une technique parfaite. Lisibles nous leurs trois dimensions : vigueur des oppositions, obtenue par l'emploi de métaux ou éléments de tonalités diverses : équilibre général de la composition, savamment ordonnancée les lignes et les volumes se balançant dans un rythme harmonieux et souple.
Cet ensemble de qualités explique la compréhension, que les bijoux de Després rencontrent dans les milieux cultivés et le succès dont ils jouissent auprès des gens de goût. Et cela d'autant plus que l'on connaît la dure discipline à laquelle se plie ce grand artiste qui, malgré son amour de Paris, n'hésite pas à se cloîtrer dans sa retraite d'Avallon pour mieux se recueillir mieux sentir, mieux créer...
Les œuvres clef de Jean Després franchiront les bornes de notre Temps...
Roger NALYS.
Photo! Gravot.



Cette bague citée plus haut fut présentée dans Mobilier et Decoration en 1935, en version Or gris, Or rouge et laque noire (photo cidessous)







Je ne peux résister au design des couvertures de la revue l'Officiel des éditions Jalou a cette époque. (1934)



Très belle double page avec un article sur les bagues de Jean Després, au passage, a droite une photo de Madame Louis Arpels, célèbre Mannequin de l'entre-deux guerres.







1934 J Despres expose des bijoux à la galerie "L'Art et la mode"



1934 dans Art de décoration




1934 :  Expose toujours à la galerie de l'art et la mode, Galerie lancée par le propriétaire de la revue "L'Art et la Mode"



1934 bagues de la collection Lelion revendue par Maitre Prunier

1935, Jean Després dirige la galerie « L’art et la mode » 39 rue du Colisée à Paris





1935 : Jean Després discipline la savante originalité de ses bijoux. Ceux de Siegfried Boës ont de la vigueur, ceux de Raymond Templier sont d'une simplicité magnifique.
Mme Chabert-Dupont demeure, dans ses napperons et ses stores, la virtuose du point de Nice, et voici de beaux et solides talents de relieurs : René Kieffer, Paul Bonnet, Marguerite Fray.
Gaston DERYS.

Puis aussi dans le journal Coemedia :de 1935 

Les orfèvres sont peu nombreux, mais de valeur. M. Jean Puiforcat, M. Tardy, comme M. Rivir dans un sobre calice, associent les métaux au bois. M. Valéry Bizouard tend au style. M. Jean Têtard est plus fantaisiste.
Le bijou, cela se comprend, traverse une crise.  Il faut d'autant plus féliciter M. Raymond Templier de l'ampleur de son effort. La façon dont il associe les surfaces métalliques aux pavages de diamant aboutit à des résultats d'une magnificence aristocratique. M. Jean Desprès œuvre de son côté dans une tendance bien moderne, mais plus démocratique. (Yvanhoé Rambosson)

Le même critique en janvier 1935 pour le salon des indépendants :

"Fort peu d'art appliqué. Pourtant une fort belle exposition de Mr Jean Després affirme le robuste talent de ce bijoutier-orfèvre aux conceptions d'un incontestable modernisme,"



1935 Revue L'art et les Artistes


1935 dans "l'officiel de la couture"




La bague ci-dessous est le modèle déposé N°5 le 14 mars 1933, argent et laque


Cette bague, or argent et laque date de 1932


1935 Il crée la coupe de golf de la revue "L'Art et la Mode"


1935: Vase en étain et ébène de macassar présenté dans la revue L'Art et la Mode



1935 Galerie de l'Art et la Mode


1935 Galerie de l'Art et la Mode
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1935 : Galerie de L'art et la Mode




La Maison Christie a revendu ce "centre de table" 91.000€
Composé d'une paire de bougeoirs et d'une coupe sur pied, en métal argenté martelé, à décor de cabochons semi sphériques sur une base rectangulaire. Chaque bougeoir : Hauteur : 23,5 cm. (9¼ in.) ; La coupe : Hauteur : 17,5 cm. (6 7/8 in.) ; Largeur : 33,5 cm. (13¼ in.) ; Profondeur : 15 cm. (5 7/8 in.) La coupe signée J. Després sur le pourtour de la base, chaque bougeoir portant le poinçon de l'orfèvre JD sur la base.

Revendu par la maison Artcurial Bracelet en argent En argent, articulé de quatre motifs martelés, ornés chacun, au centre, d'une demi-sphère unie cerclée de bandeaux, comme les agrafes cylindriques vermeillées Exécuté vers 1935 Signé Jean Després ; poinçon du joaillier Long. : 17,3 cm; poids brut : 114,8 g 
Un bracelet semblable exécuté en 1934 figure dans le livre de Mme Melissa Gabardi




1935 Simone Delattre, future femme de Jean Desprès

Publiée dans Mobilier & Décoration de janvier 1935



Il participe au 2eme salon de l'aéronautique et de l'Art en décembre 1935




1936 dans le journal Coemedia à propos du salon des Tuileries

"Les bijoux de Jean Desprès sont toujours issus de conceptions d'une modernité qui ne s'attarde ni aux pastiches, ni aux fioritures."

1936, exposition « Artistes de ce temps » avec Paul JOUVE l’animalier, SUBES le ferronnier d’art, DUNAN le décorateur et MAYODON le céramiste.


1936 Coemedia, :"Parmi les bijoutiers, M. Jean Desprès se dévoue aussi sûr de lui dans l'exécution de la joaillerie que dans le travail du métal. MM. René Robert, Bablet, Boès. J. des Lauriers et Mme Ariès Thiebaut, chacun en leur genre, méritent d'être cités. M. Favrat est un graveur sur pierres fines qui procède lui-même à la taille, au perçage et au polissage de ses ouvrages."

A noter dans cet article le nom de René Robert, oublié, mais sur lequel j'ai écrit
https://www.richardjeanjacques.com/2015/10/rene-robert_22.html
                                                                                                                                                      
René Robert deviendra directeur artistique et chef d'atelier de Van Cleef et Després aimait utiliser des matériaux inhabituels dans ses bijoux. En 1937, il conçoit une série de pendentifs, colliers, bracelets et épingles incorporant des médaillons en céramique de style néo-classique exécutés par le céramiste Jean Mayodon qui fut directeur de la Manufacture de Sèvres

Bijou de Jean Mayodon((1893-1967) en collaboration avec Jean Després


Le médaillon en céramique émaillée, à décor d'un nu masculin vert sur fond bleu, serti dans une monture en argent plaquée d'or jaune au pourtour ajouré de rectangles, flanquée de deux éléments rayonnants à gradins plaqués d'or jaune et d'or rose et soulignés d'un rang de perles
5,5 x 7,3 cm. (2 1/8 x 2 7/8 in.)
Le médaillon monogrammé MJ et daté 1937 au revers, la monture signée J. Després avec le poinçon français d'or et d'argent et le poinçon du maître orfèvre au dos



Boite a cigarette avec céramique de Jean Mayodon
Don de Jean Després au Musée des arts décoratif photo RMN

Desprès été surnommé "le Picasso de la joaillerie" et a exposé dans toutes les grandes expositions nationales et internationales, ou il a remporté de nombreux prix. Son travail a été apprécié (et acheté par de nombreux écrivains et artistes importants) - Anatole France, Paul Signac, François Pompon, critique et conservateur influent, André Malraux .



Collection d'Andy Warhol revendu par Sotheby's le 27-04-1988

Et plus récemment Andy Warhol, collectionneur enthousiaste de ses bijoux et de ses boîtes." 

Texte de Primavera Gallery Chelsea Arts Building 210 11ème Avenue, 9ème étage New York, NY 10001


1937 il est dans le journal l'Art et la Mode




Cette bague semble lui avoir inspiré les suivantes, elle aurait été créée vers 1936, argent or et amazonite, elle fut exposée au salon des artistes français à Paris en 1936




1936 Il semblerait qu'il ait fait sienne la devise de la société des artistes indépendants
"Ni jury, ni récompenses"






Cité dans le catalogue de 1936




Jean Després, bague, 1937, platine, or, diamants, aigue-marine, exposée au musée des Arts décoratifs, Paris © Les Arts Décoratifs, photo Jean Tholance, a été exposée au Salon des Artistes décorateurs en 1939 et 1948.
C'est une bague dont la finition m'étonne par rapport aux autres bijoux




Je pense que cette bague doit dater aussi de 1936, au vu de la ressemblance d 'idée avec les précédentes, or et citrine.



Bague en argent, métal plaqué or, Lapis lazuli et Nephrite

En 1937 il se lie d'amitié avec le peintre animalier Paul Jouve et Jean Mayodon.
Avec Mayodon, il crée les "bijoux céramiques" à partir de plaques de céramiques qui représentent des personnages Néos-classiques" Ils s'appellent entre eux "les trois mousquetaires" et vont exposer ensemble.




1938 Le "Petit Journal"

En 1938, il va présider le salon d 'Automne et participe au salon des artistes décorateurs 
.


Bracelet art déco de Jean Després, revendu en Italie, composé de six plaques rectangulaires en or jaune martelé avec éléments géométriques appliqués, poinçons français en or et orfèvre, fin des années 30





Coupe des années 40 en metal argenté




1939 Broche de Jean Després 



Madame Raulet indique 1930, mais ci-dessous


La même exposée à la galerie Malesherbes en 1939



En réalité cette broche qui est en or et en argent a été offerte par Després à sa femme en 1936. Simone Delattre, peintre et dessinatrice, avec une date gravée 18 novembre 1936.
Il l épousera en 1937


Voici la bague de fiançailles offerte à Simone Delattre en 1937, elle est en platine et diamants, Archives RMN


Dessin de bague très approchant de la bague de fiançailles, archives RMN

Orfèvrerie rustique

Un commentaire sur cette exposition à la galerie Malesherbes dans le journal Mobilier et Décoration qui a suivi régulièrement la carrière de Jean Després, le journal date de Avril 1939.




Le site internet 1stdibs aux Etats unis vend (Elle peut être vendue ?) cette saucière en vermeil
Avec base et poignée ciselée ; pied orné de trois rangées de perles. (Signé). 1939





1939 dans le journal "le Temps" au mois de Janvier, Jean est admis au grade de chevalier de la légion d'honneur, dommage que son dossier ne soit pas encore public sur la base Léonore du ministère de la culture.



1939 dans "Mobilier et décoration"



La maison Artcurial a revendu ce bracelet qui aurait été fabriqué par Després en 1940



Després en 1940, né en 1889 il a 51 ans, il va travailler comme il peut car les matières précieuses sont contingentées, il faut donc fabriquer à façon avec les métaux précieux ou non des clients
Il expose toujours à la galerie Malesherbes, puis au Salon des Artistes Décorateurs et au salon d'Automne. Després prend un pied-à-terre passage Marignan, où il peut exposer en permanence son travail.
1940 Il reçoit le prix des Arts Décoratifs de la Société nationale des Beaux-arts

Bague Chevalière diamant revendue par Christie's
Ornée d'un diamant coussin dans un décor géométrique d'or gris et d'or rose, poinçon français, poids brut : 8.60 gr., vers 1940 Poinçon de Jean Després  Franchement pas originale




Ostensoir créé par Després



 1940 Exposition au Palais de Chaillot sur l'art français




Pendentif en or jaune, or blanc et lapis-lazuli. Poinçons et marques. Vers 1940-1950. Revendu par la maison Aguttes



Service à thé et à café années 1940 en argent et ivoire à corps ovoïde galbé se composant de deux verseuses (thé et café) de deux pots et de deux gobelets et d'une coupelle. Signé Jean Despres à la pointe sur chacune des pièces. Verseuses : haut. 23 cm et 19,5 cm - pichets :haut. 16 cm et 12 cm gobelets : 8 cm - coupe : haut. 6,5 cm Poids brut : 3,84 kg 
A voir la finition de ce service comme de certains objets de Després, je me suis demandé s'il était vraiment l'auteur de toutes les pièces signées, lorsqu' il déclare "pour faire trois couverts il me faut deux jours"
Je me dis combien de temps lui a-t-il fallu pour fabriquer certaines ménagères, et lorsque Desprès explique son choix pour la donation qu'il fera en 1977 au musée des arts décoratifs, le jour de l'inauguration de l'exposition, il parle d'"un style qui a eu du mal à se faire accepter mais qui ensuite en se commercialisant a procuré des centaines de milliers d'heures de travail aux ouvriers de notre corporation"
Ainsi la fabrication de certains modèles créés par lui devaient être confié à des tiers.



La maison Pierre Bergé, n'a pas daté ces bijoux qu'elle a revendu, et on la comprend. Sans indication de l'artiste a part le bracelet !!!!


La 207 est un parfait exemple de bricolage de ses années 1940, un peu comme la broche 211

La 207 met au centre d une forme carrée en argent martelé, une broche en or des années 1900, il aurait été intéressant de voir le revers afin de voir comment il fixe cette broche
La bague 208 est en or 750/1000° avec une perle de culture.
Le bracelet 209 est plus intéressant il est en argent, articulé, six motifs, il est signé.
La 210 est une bague en or 750/1000° poinçon de maître et signature années 1940
La 211 est laquée.

"La France peut encore gagner la bataille de l'Art" déclarait-il le 27 février 1942 dans la revue "Voix Françaises" autorisée par les Allemands



Maitre Rouillac a revendu ces deux pièces, un poudrier de forme rectangulaire en argent martelé. Monogrammé “D.H.P.” Signé au stylet “J. Després". Poinçons Minerve et du Maître-orfèvre. Long. 9,2, Larg. 7 cm. Poids : 175 g.
Goute vin en argent en argent. La prise à enroulements. Inscription "Dieu protège la France" sur l’arête. Signé au stylet “J. Després”.
Poinçon Minerve. Long. 7,5, Diam. 5, 2 cm. Poids : 32,7 g.

Ce taste-vin a probablement été réalisé à partir d’une pièce de 5 francs argent entièrement polie et transformée par l’artiste à l’exception de l’arête inscrite “Dieu protège la France”.


En 1943 Jean Després va déménager du passage Marignan, au 28 rue de la Trémoille, près des Champs Elysées, cela lui permet d'avoir une galerie d'exposition ou il expose ses oeuvres et celles d'autres artistes et de plus loge sur place.
Parmi ses amis, il compte Pierre Vigoureux et fréquente Cavaillès, Worms, Peltier, Lalique, les Delaunay, Fernand Léger et bien d'autres. Il compte Joséphine Baker parmi ses clientes célèbres.

Sur la photo ci-dessousMr Bouffet était préfet de la Seine pendant la guerre 39-45 il fut incarcéré en 1944. Amédée Bussières nommé préfet de police de Paris par Pierre Laval le 21 mai 1942. Il participe le 6 juillet 1942 à la réunion préparatoire de la rafle du vel d hiv. Pendant son mandat il lance une lutte très active contre ceux qu'il nomme "communo-terroristes" « la lutte à mort est engagée entre l'ordre que vous représentez et les criminels qui cherchent à briser les ressorts de notre pays » (juin 1942). Il est arrêté à la libération de Paris le 20 août 1944 et incarcéré à la prison de la santé Révoqué le 25 mai 1945, il est jugé en juillet 1946 par la Cour de la Seine et condamné à mort. Sa peine est commuée en une peine de travaux forcés à perpétuité. Il est gracié en 1951 et obtient la libération conditionnelle.


En 1943 Jean Desprès expose au salon d'Automne
Difficile de juger pareil artiste mais je crois qu'après les années 1940-1950 et suivantes, son travail est devenu moins étudié, moins complexe, beaucoup de surface martelée sur des pièces plus simples il n'y a plus l'originalité et la puissance de ses créations antérieures.
"Despres était également un concepteur très prolifique d'objets utiles, y compris toutes sortes de pièces pour la table, y compris des vases, des services de thé et de café, des couverts, des plateaux, des candélabres, des cruches, etc. Les premières de ces pièces sont assez géométriques et montrent une grande retenue dans leur conception, ne reposant souvent que sur une surface martelée pour un intérêt textural."
Primavéra gallery.

Jean Després eut aussi pendant la guerre de nombreuses commandes officielles comme par exemple en 1941, une coupe en argent martelé pour le maréchal Pétain et pour l'amiral Darlan un service à tabac avec barillet en argent martelé, deux pipes et plusieurs cendriers. Que sont devenus ces travaux d'Orfèvrerie?
J'ai vu la photo du cadeau à l'amiral Darlan, mais je n'ai pas obtenu l autorisation de la reproduire.



- Le Bourguignon (Auxerre) : Au secours National… deux magnifiques œuvres offertes par le département de l’Yonne au Maréchal Pétain et à l’Amiral Darlan (31 juillet 1941).

« On sait que le préfet de l’Yonne avait pris l’initiative d’organiser, entre les communes du département, une souscription dont le produit était destiné à offrir au Maréchal Pétain et à l’Amiral Darlan des cadeaux qui, en même temps qu’un témoignage de loyauté, leur apporteraient un échantillon typique du savoir-faire bourguignon.
La contribution proposée à chaque municipalité était modique. La plupart d’entre elles d’ailleurs, donnèrent largement au-delà de ce qui leur était demandé.
Avec les sommes recueillies, deux magnifiques œuvres d’art ont été réalisées qui sont exposées pour deux jours dans les vitrines du Secours national, place de l’Hôtel de Ville, 28, à Auxerre, avant que le préfet de l’Yonne n’aille lui-même les porter à Vichy.
C’est au maître orfèvre avallonnais Jean Després, dont le talent et la personnalité sont bien connus chez nous et ailleurs, qu’a été confié la tâche de transformer en œuvres d’art les sommes versées par les communes de l’Yonne. Notre compatriote, à qui toute latitude avait été laissée, s’est acquitté de cette mission avec l’habilité et l’originalité que l’on pouvait attendre de lui.
Pour le Maréchal Pétain, Jean Després a œuvré, dans un lingot d’argent, une coupe martelée, qui, tout en étant d’une facture très moderne, s’apparente aux calices moyenâgeux.
Grand fumeur devant l’Eternel – et fumeur de pipe par surcroît – l’Amiral Darlan se voit offrir un service à tabac dont chacune des pièces mérite l’attention. Un plateau de chêne massif, de style rustique, à l’angle duquel se trouve le râtelier à pipes travaillé en barrière de vigne, en forme le support … ».

- Mon Pays (Bordeaux) – Georges TURPIN.
(1er novembre 1941).


« C’est à Jean Després, l’orfèvre avallonnais talentueux, qu’a été confiée l’exécution d’une coupe et d’un service à liqueur et de fumeur qui seront offerts par souscription respectivement au Maréchal Pétain et à l’Amiral Darlan. Ces objets sont une très belle réalisation de cet artiste moderne ».


Articles de presse qui m'ont été transmis par Monsieur Robert Auclerc , trésorier de la société des amis de Jean Després


1945:  Changements de militaires, les artistes vont très vite s'adapter
Il participe au premier Salon des artistes décorateurs de l'après-guerre, il va exposer des pièces incrustées d'ivoire.

1945: Salon d'automne dans Mobilier et Décoration



1945 -08- Article intéressant dans la revue Mobilier et décoration
Jean DESPRÉS BIJOUTIER - ORFÈVRE
I 'ART et le métier de Jean Després sont choses difficiles à étudier, par suite des qualités si personnelles que l'artiste y révèle et dont on ne trouve rien de pareil dans toute la production actuelle du bijou.
Il a fallu à l'artiste quinze années d'apprentissage, d'apprentissage sans maître, de lutte quotidienne avec la matière, la matière brute, travaillée uniquement par le jeu du marteau, pour mettre au point un métier que nul ne pouvait lui enseigner, un style personnel dont il perfectionne chaque jour les procédés qui se présentaient à lui.



Mobilier et décoration de 1945


Mobilier et décoration de 1945


Mobilier et décoration de 1945


Mobilier et décoration de 1945

(Suite de l'article) Le titre dont il se réclame exprime en partie son idéal. Il n'a voulu être en effet, que ce qu'il appelle le couturier du bijou, pour imposer au métal par les moyens les plus frustes et les plus expressifs, ses conceptions, telles qu'il les réalisait d'abord en de multiples dessins, telles qu'il les voulait voir exprimées enfin par l'or, l'argent, le platine, l'étain ou l'ivoire, soit dans le bijou, soit dans les coupes, pichets, vases, soupières, assiettes, services de table, fourchettes et cuillères, les multiples objets métalliques enfin qui peuvent trouver place dans nos intérieurs.



Mobilier et décoration de 1945

(Suite de l article )La belle soupière en argent qui figure dans les reproductions qui accompagnent ces lignes, nous donne une idée parfaite de son métier dans les ustensiles servant nos besoins quotidiens, comme dans ceux qui ajoutent dans une pièce, quelconque, sur une table, une cheminée, un guéridon, une étagère, l'attrait de leur belle matière ou de leurs formes parfaitement équilibrées.
Mais c'est dans le bijou que Després révèle le mieux ses qualités inventives. Elles ont leur point de départ moins dans son imagination que dans le travail lent, patient, consciencieux de la matière, qui lui impose ses lois et dont il fait surgir, par sa lutte avec elle, des formes expressives d'une nouveauté et d'une simplicité dont nul bijoutier moderne n'avait encore, comme lui, reconnu la possibilité.
La broche en or, et la bague or et laque reproduite sur la même épreuve photographique, ainsi que les deux bagues en or de l'épreuve suivante, révèlent un jeu de décors très simples, mais ne nous permettent pas, comme le peut faire tout bijou tenu à la main, sous le regard, d'apprécier toute la perfection du métier, des soudures et des patines.





Voici le dessin de ce bijou, qui se trouve dans les réserves du musée des arts décoratifs : Don anonyme en souvenir de Jean Després


(Suite de l article )De la broche en or rose et jaune se dégage la qualité du travail au marteau qui s'est ajouté aux matières utilisées, et le bracelet or permet de juger la nature des effets demandés par Després au métal, tandis que les deux bagues qui l'accompagnent font songer, par leur présentation, aux bagues anciennes, étrusques, romaines et égyptiennes.
Les travaux de Després affirment un beau travail réfléchi, logique, et d'une indiscutable personnalité.
G. V."

Un modèle apparait sur cette revue de 1945 qui nous permet de dater à peu près en 1945 les modèles suivant, vendus par Maitre Ader 


En effet cette forme très proche des deux modèles de cet article de "Mobilier et décoration" d'aout 1945 permet de dater la fabrication en 1945


 Maitre Ader a vendu un grand nombre d'objets et de bijoux de Jean Després, provenant pour la plupart d'Avallon, ci-dessous le texte de l'expert Mr Eyraud
 Spectaculaire bague en or jaune et platine. L'imposante plateforme, aux flancs ajourés de motifs géométriques, reçoit une tourmaline dans un entourage de diamants sertis, l'anneau à surface martelée est orné d'un jonc lisse. Signée. DESPRÉS à la pointe à l'intérieur de l'anneau et porte le poinçon de garantie. Poids :19,46 grs  provenance:- Madame D., ancienne propriétaire de l'Hôtel de la Poste et du Lion d'Or à Vézelay (Près d'Avallon France), oeuvre acquise directement auprès de l'artiste dans sa boutique d'Avallon.- Par descendance."



Pas de datation mais certainement vers 1945 



Cette soupière est dans le style de fabrication des années 1930 et pourtant, elle apparait dans un article de Mobilier et Decoration du mois de juillet 1947, elle fut exposée au Salon des artistes et décorateurs de 1946.



La Maison Aguttes est prudente et ne donne pas de date précise en l'absence d'archives, je cite leur texte:
Exceptionnel et rare service en argent à surface unie sur une face et martelée à décor de maillons de chaînes plates sur l'autre comprenant 112 pièces comme suit : - 2 couverts à poisson - 2 couverts à ragoûts - 12 grands couteaux - 12 grandes fourchettes - 12 grandes cuillères - 12 petites cuillères - 12 petites fourchettes - 12 petits couteaux - 12 cuillères à moka - 24 couverts à poissons Signés "J.Desprès", Minerve et poinçon de l'orfèvre. Vers 1950. Poids brut : 10 kg. C'est dans le domaine des couverts qu'il excelle et donne libre cours à sa fertile imagination. Pour cet ensemble exceptionnel de pièces, nous retrouvons le motif ornemental des maillons de chaînes qui apparaît à partir de 1948. Il ressort de ces couverts une puissance, une vigueur avec ces manches larges, plats et martelés. Ces pièces sont faites à la main une par une, à la lime et au marteau. Pour faire trois couverts il faut deux jours. Jean Després créé des services de table uniques pour de riches particuliers et des grands hôtels internationaux. En juin 1950, le musée des Arts Décoratifs organise un Salon de prestige consacré à l'histoire des arts de la table, salon durant lequel Després obtiendra un vif succès.




Là je "flippe" je trouve cette pièce merveilleuse, c'est la maison Aguttes et Philippine Dupré qui a revendu ce rare vase moderniste à corps quadrangulaire à large col évasé en métal argenté à surface martelée. Il repose sur un pied quadrangulaire en retrait à ailettes agrémenté de huit sphères martelées se prolongeant sur une base rectangulaire à agrafes rainurées. Signé «J. Després » et poinçon de l'orfèvre. Vers 1950. H: 33 cm L: 25 



La forme de ce vase ci-dessus est à rapprocher de cette table exposée au salon des artistes décorateurs de 1931 ou Després exposait.



Olivier Baroin de la galerie "Golconde" à Paris m'a adressé avec gentillesse cette photo d'une variante de ce vase en argent.

Après les années 1940, il a introduit un élément sur un grand nombre de pièces ce qui les rendit peut-être un peu plus commercial, mais qui a rendu ses pièces très chics - l'ajout de chaîne gourmette il imposait ainsi sa "marque"


C'est dans sa maison en Avallon (ci-dessus en carte postale) qu'il travaille, son atelier y est installé.

En 1947, il expose aux expositions de Rio de Janeiro et de Sao Paulo et au mois d'avril à l'exposition du musée Galliéra. Exposition consacrée à l'Art sacré contemporain.

 En 1948 il va participer au Salon des Tuileries, au Salon des Artistes Décorateurs et au Salon d’automne.




En revanche cette croix date de 1948 car la maison Christie's nous apporte des précisions intéressantes.

JEAN DESPRÉS CROIX, PIÈCE UNIQUE, 1948
En métal argenté, partiellement martelé, les bras de la croix à décor de cabochons semi sphériques sur une base carrée, Hauteur : 54 cm. ; Côté de la base : 26 cm. Signée J-Després et portant les poinçons de l'orfèvre sur la base ; une étiquette en papier sous la base avec la mention Yale University Art Gallery.
Provenance Collection Jean Després. Collection privée.

Je me dois de signaler que Melissa Gabardi écrit dans son livre de 2009 qu elle date de 1951.



 JEAN DESPRÉS PAIRE DE CANDÉLABRES, 1949
Revendu par Christie's . À trois branches, en métal argenté et vermeil
H: 14 cm. (5½ in.) ; L: 21 cm. (8¼ in.) ; P: 8 cm. (3 1/8 in.)
Chacun signé avec les poinçons du maître orfèvre Provenance Collection Jean Després. Collection privée.

 Cette même année 1949 il participe à la grande Exposition sur l’Art Décoratif Contemporain français à New York, organisée par le Consulat de France et par la revue « Art et Industrie ».


Rare bague moderniste en or jaune, d'après la Maison Ader elle daterait de 1950
La plateforme, composée d'un bandeau en demi-ovale à surface martelée et d'une accolade en retrait et traitée lisse, reçoit un ornement de quatre petites sphères et d'un diamant taille rose et accueille une citrine taillée. L'anneau reprend le thème du martelage sur sa surface externe.
Signée J. DESPRÉS, à la pointe à l'intérieur de l'anneau, porte les poinçons de Maître Orfèvre et de garantie à l'intérieur de 'lanneau. Poids brut : 13,37 g





«Genèse» Pièce de commande
Exceptionnel et luxueux étui de reliure d'un livre d'art, formant coffret, en métal argenté martelé. Décor appliqué en relief de corps de métiers. Important fermoir recevant les initiales «M.V».Partie supérieure ouvrante et mobile. Signature incisée au dos «J. Després».
34,5 x 28 x 4,5 cm
Bibliographie : Melissa GABARDI, " Jean Després, Bijoutier et orfèvre entre Art Déco et Modernité", Norma éditions et les Arts Décoratifs.
Une pièce similaire réalisée par Jean Després lui-même est conservée au Musée de l'Avallonnais, Avallon.
Provenance : Ancienne collection Marcel Venail, propriétaire de l’imprimerie Genèse



Au vu de l'ensemble de la collection de Marcel Venail dispersée par la Maison Millon, je daterais ce livre vers 1950



La maison de ventes aux enchères "Eve" a revendu cette ménagère extraordinaire :
Exceptionnel et rare service en argent à surface unie, modèle à décor de fleurs de lys stylisées, vers 1950-1960, comprenant 119 pièces comme suit :
Service de table : 18 fourchettes, 12 couteaux et 12 cuillers à soupe rondes Service à poisson :12 fourchettes et 12 couteaux Service à dessert : 12 cuillers, 12 fourchettes et 12 couteaux Service à café : 12 cuillers
Pièces de service : 2 grandes fourchettes, 2 grandes cuillers,1 grand couteau et 1 louche
Longueur: 24 cm
Et 12 couteaux de table, 12 couteaux à dessert et 1 louche en métal argenté.
Poids des pièces en argent massif : env. 4900 g.
Poids total : 7500 g.

Provenance:
Collection particulière, Avallon. Commande spéciale d'une famille Avallonnaise à l'artiste.
Ces pièces d'orfèvrerie réalisée en argent sont rares, elles furent principalement exécutées pour des commandes ou à l'occasion des expositions auxquelles il a participé.
Encore plus rares sont les couverts de table, ceci s'expliquant par le fait que Després les réalisait selon d'antiques méthodes en les forgeant et qu'il n'avait pas recours à l'estampage. Ce sont des pièces faites à la main, une par une, à la lime et au marteau.
Lui-même précisait à Claude-Salvy qui l'interviewe en septembre 1963 « pour faire trois couverts, il me faut deux jours, et c'est ainsi que dans ce métier on ne fait pas fortune ».
Le modèle que nous présentons ici est une commande spéciale d'une famille d'Avallon, où résidait et travaillait Després. Le modèle aurait été dessiné au cours de leurs longues conversations.
Jean Després leur livrait alors chaque année trois à quatre pièces jusqu'à constituer l'ensemble de ce service. 

Comment faisait-il pour la régularité des pièces livrées ????? Et d'autre part il lui aurait fallu 29 ans pour venir à bout de cette commande ?




Revendu par la maison Artcurial:
Bague En argent (>800) et or jaune 18k (750), à motif rectangulaire à gradins, appliqué d'une volute perlée Vers 1950 Poinçon du joaillier Jean Després, non signée

Je ne résiste pas pour vous donner l'avis d'un de mes amis, (même age que moi) qui est passé par l' école rue du louvre et qui vient de m écrire :
"J'aime pas beaucoup Desprès, j'ai souvent comparé ses bijoux à du travail d'apprenti pas très doué…c'est un autodidacte, et pour moi notre métier s'apprend avec des maitres, que veux-tu je suis un vieux !!!"




Revendu par la maison Aguttes: Important seau à champagne en métal argenté martelé à corps cylindrique évasé présentant deux anses en volutes agrémenté à la base et en partie haute d'une chaine à maillons plats. Signature incisée  « Després» et cachet de l'orfèvre. Vers 1950. H: 26,5 cm   Bibliographie : Melissa Gabardi, "Jean Després", Editions Norma, Paris, 2009, variante au modèle reproduite à la page 151.



Un lecteur sympathique, (ils sont tous sympas , puisqu'ils me lisent) possède une coupe de Després et m'a adressé 4 photos de cette coupe aux alentours des années 1950


Després a embouti cette plaque d'argent pour la créer


 Coupe Hauteur 16cm diamètre 33cm



C'est en effet vers 1952 que Després va entourer les pieds de ses pièces de grosses mailles gourmettes industrielles. Entre 1950 et 1950 il participe à de nombreuses expositions sur l'Art religieux,  Vezelay et Rome par exemple sont choisies en raison de l'Année Sainte célébrée par le pape Pie XII



La maison Bonhams de Londres a revendu cette rare soupière à la française avec couvercle, en argent. et la marque du fabricant, la soupière et le socle avec signature fac-similé découpée, également poinçonnée avec tête Minerve vers 1950


Forme ovale, le tout avec une surface martelée sur toute la surface, le couvercle bombé avec fleuron ovale comprimé avec une bande perlée, le corps avec deux poignées cylindriques effilées sur les côtés, sur un pied de piédestal ovale, appliqué avec deux rangées de bandes perlées au-dessus et au-dessous d'une bande centrale polie, se fixant sur une base surélevée.



 


1954 dans la revue "L'art et la Mode" qui publia beaucoup sur Jean Després, nous permet de voir de belles lunettes de chez Mellerio


La maison Pierre Bergé nous indique une date pour ce bracelet argent et une ligne dorée (N°212) le bracelet est signé et daté poids 89 grs  3cm x18 cm
Le 213 est une broche en argent lisse et martelé avec motifs, dont la maison Bergé ne précise pas la nature, ceci parce que Després fait souvent des ajouts en plaqué or  5,1 cm sur 3.5 cm.
Le 214 est une bague en argent martelé et or ornée d 'initiales il y a un poinçon de maître .
215 Paire de boutons de manchette signés par Despres
216 Bague en argent martelé   et or signée et poinçon de maitre
217 Bague en argent martelé ornée de motifs abstraits doré signée Poids 16 grs


La maison Artcurial a revendu cette verseuse et son sucrier qu'on peut dater de 1955 env. Deux pièces de forme à corps cylindrique en argent et ivoire chiffré sur le couvercle FMP.
Signé à la pointe. Verseuse : 13 cm - sucrier : 8,5 cm Poids brut: 1,06 kg  




1970 Boite Gourmette rectangulaire en métal argenté martelé et ornée d'une dédicace "Pour les 18 ans de Philippe, Parrain et Tante Raymonde" - Dimensions: 20,5x10 cm (Signée, absence de poinçon) revendu par maitre Lebrech




Sous la boite qui précédait une boite rectangulaire en métal argenté martelé, à décor d'une pièce de Louis XIV en argent - Signature et poinçon. Datée 1964 - Dimensions : 20x12 cm


Sotheby's a revendu ce collier en or et argent comme datant de 1935 pourtant, 




Ce collier en or et argent est indiqué comme fabriqué dans les années 1970, selon Melissa Gabardi!!




Années 1970 Collier en argent et or à décor moderniste sur deux rangs entrelacés entourés de deux cabochons en pierre verte. Signé Després. Poinçon de l'orfèvre, Poids brut : 56g.
Provenance : Collection particulière, Avallon.
Ce collier a été revendu et a fait une enchère de 13750€ !!!!!!!!

En 1972  il est fait Commandeur des Arts et Lettres





En 1977, Després a cessé de travailler. Il a fait don d'une grande quantité d'œuvres à des galeries et musées en France pour enregistrer sa carrière et ses succès, notamment la ville d'Avallon où il a vécu et a tenu un atelier. Il mourut en 1980 à l'âge de 91 ans. Son vœu était la fermeture de son atelier et de son studio pour mettre fin à l'entreprise artistique qu'il avait créée.

En 1977 il entre en longue maladie reste au lit et meurt le 13 novembre 1980, il a 91 ans


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Le temps de la Spéculation




Coluche disait : 
"Quand on pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que ça ne se vende pas !"

C'est ce qu'on pourrait penser au vu de cette bague vendue plusieurs milliers d'euros.
Où est le style, l'originalité, etc ? Juste la "signature"!

Bague, en or blanc et or jaune, agrémentée d'un diamant central et de deux séries de trois petits diamants taille rose. La plateforme, accueillant la pierre centrale, aux motifs latéraux ajourés. L'anneau finissant en enroulement de part et d'autre de la partie centrale.
Signée J. DESPRÉS à la pointe à l'intérieur de l'anneau et porte les poinçons de Maître Orfèvre et de garantie au revers Poids brut : 11,96 g Provenance :
Ancienne Collection M. & Mme P. (Avallon - France), œuvre acquise par ces derniers directement auprès de l'artiste.

Un commissaire-priseur a dû se rendre en Avallon et passer une annonce pour rechercher des bijoux de Jean Després, car il en a vendu beaucoup venant d'Avallonais





Comme pour beaucoup de bijoutiers joailliers, la cote de Jean Després grimpe vers des sommets depuis la vente des collections de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, mais de là à acheter une bague pièce sous prétexte qu'elle est décrite ainsi: 
Rare bague moderniste en or. L’anneau à surface martelée reçoit une double rangée perlée accueillant une pièce Napoléon sertie par des double griffe. Signée J. DESPRÉS à la pointe à l’intérieur de l’anneau et porte les poinçons de M. O. et de garantie. Poids : 21 g


Comme décrire ainsi : Rare bague moderniste en argent. Très large anneau à surface entièrement lisse. Marquée des poinçons de Maître Orfèvre et de garantie. Poids: 18,11 g..
Pourquoi ne pas ajouter "Exceptionnelle"


Une réflexion, un document à faire connaitre, mon mail richard.jeanjacques@gmail.com


vendredi 10 août 2018

Quand Alexandre DUMAS s'interessait aux diamants

En 1868 Claude Framinet inventa le "Diamant américain" il partait d un "Quartz" pur et écrivait

"Le Diamant américain a tué le Diamant vrai. il réunit toutes les qualités du Diamant le plus authentique; l'œuvre du chimiste ne diffère en rien de l'œuvre de la nature. Extrait des roches californiennes, le Quartz, qui est la base du Diamant américain, ne présente à la vue, avant d'être traité par le procédé Framinet, qu'une agglomération de cristaux rugueux, incolores et sans transparence, entourés d'une croûte pierreuse. "
Claude Framinet écrivit un livre et demanda a Alexandre Dumas de le préfacer, c'est son texte que je recopie en italique  et vous présente (mes commentaires en Bleu)



Alexandre Dumas père

Vous vous rappelez peut-être qu'à propos de la mer, j'ai eu avec vous une causerie sur les perles.
Et, en effet, les perles sont les vraies filles de la mer ; les huîtres ne sont que les nourrices des perles.
Or, de perle à diamant il n'y a que la main. Une occasion se présente pour moi de vous parler des diamants ; laissez-moi vous parler de ce tyran de la mode, qui seul a le droit d'opprimer la perle.
Je voudrais vous faire l'histoire des quatre ou cinq diamants fameux, qui ont attiré les regards du monde entier et qui ont fait le désespoir des voleurs, attendu que, comme les raisins de la fable enfermés qu'ils sont dans les trésors royaux, ils étaient trop verts pour eux.
Je désire vous faire cette causerie d'autant plus étendue, que c'est presque le testament du diamant. que je vous envoie.
Tout le monde sait, depuis les expériences des chimistes du 18e siècle , et surtout depuis celles du célèbre Lavoisier, tout le monde sait, disons-nous, que le diamant n'est que du carbone cristallisé.
Ces Christophe Colomb de la science ont découvert que le diamant, exposé aux feux des fours de porcelaine, disparaissait sans laisser de traces ; il se volatilise de la même façon en l'exposant au feu de la lentille de Tschirnhausen.




En 1682, le savant saxon Ehrenfried Walther von Tschirnhaus (1651-1708) devient le premier Allemand à être admis à l’Académie royale des sciences. D’abord connu comme mathématicien, Tschirnhaus se fait un nom par ses expériences sur les miroirs et lentilles ardentes de très grande taille ainsi que par la fabrication de lentilles de verre. Ses travaux aboutiront à l’invention de la recette de la porcelaine européenne. Ses miroirs et lentilles ardentes se feront une place dans les laboratoires et les cours de toute l’Europe. Le duc d’Orléans et Lavoisier s’en serviront.

Ces expériences commencèrent par ruiner Lavoisier et plus tard furent cause de sa mort. Ruiné comme chimiste, il voulut refaire sa fortune comme fermier général, et ce fut comme fermier général qu'il eut la tête tranchée avec vingt-sept autres fermiers généraux.
Il y a dans le monde cinq ou six gros diamants. Chacun de ces diamants a l'histoire de son origine plus ou moins pittoresque. Mais avant d'entreprendre cette généalogie, il faut que nous prévenions le lecteur que le prix des diamants varie selon la forme, le degré de transparence, la pureté et la grosseur de la pierre.
La transparence du diamant doit être égale à celle de l'eau; quand on dit : un diamant d'une belle eau, on veut dire un diamant d'une limpidité parfaite.
Inutile de dire que les diamants deviennent plus rares et plus chers au fur et à mesure qu'ils augmentent de grosseur.
Ainsi, supposez un diamant de belle eau, estimé 1,000 €. ; un autre, aussi parfait, ne coûtera pas, s'il est dix fois plus gros, 10,000 €, comme il serait logique de le croire.
C'est qu'en matière de pierre précieuse, un diamant dont le diamètre est le double d'un autre doit coûter soixante-quatre fois autant ; s'il est triple, sept cent vingt-neuf fois, et, s'il est quadruple, quatre mille quatre- vingt-seize fois.

De nos jours comment calculer le prix d un diamant? le rapaport:
http://www.diamants-infos.com/taille/calcul-prix.html

Le plus gros diamant qui existe est, sans contredit, celui de l'empereur du Brésil; il pèse 1,730 carats; il vaudrait un prix inestimable, 1 milliard peut-être, s'il n'était atteint de quelques défauts qui affaiblissent son éclat et qui l'ont même fait traiter de topaze blanche par quelques lapidaires de mauvaise humeur.
Après le diamant de l'empereur du Brésil, vient immédiatement celui du grand Mogol; il pèse 279 carats, 

Le grand Mogol est un diamant  aujourd'hui disparu. Il faisait partie du trésor de l'empire Moghol, comme le Trône du Paon et le diamant Koh-i-noor  Ce diamant bleu clair serait, avec 280 carats le cinquième plus gros diamant historiquement connu.

Aujourd'hui que la reine d'Angleterre, à qui il appartient, l'a fait tailler. Avant d'être taillé, il pesait un tiers de plus; on l'appelle Kohinoor, en langue hindoue, ou Montagne de lumière.



Petite erreur de Alexandre Dumas Père:Le Koh-i Nor ou Kuh-e Nûr ou Koh-i-Noor (en Persan : کوه نور, montagne de lumière) est un diamant de 105,602 carats soit(21,61 g) car il a été retaillé actuellement monté sur la couronne de la famille royale Britannique

L'ouvrier mineur qui le trouva comprit, en le voyant rouler à ses pieds, qu'il y avait là la fortune d'un prince ; mais, comme en sortant des mines, les ouvriers sont, comme les forçats, fouillés jusqu'aux endroits les plus secrets, celui-ci se fit d'un coup de hache une blessure longitudinale à la cuisse, y cacha le diamant, banda sa cuisse avec son mouchoir, et grâce à cette blessure grave et au sang dont il était couvert, sortit de la mine sans être visité.
La Montagne de lumière fut vendue 100,000 francs d'abord, puis elle passa de main en main, s'augmentant toujours, jusqu'à ce qu'elle s'arrêtât dans celles du grand Mogol, qui la paya un peu plus de deux millions.
Celui qui vient après, et qui même aurait peut-être le droit de venir avant, fut apporté en Europe par un soldat français en garnison à Pondichéry.


 Photographie de Elkan Wijnberg

On appelle ce diamant l'Orloff et il appartint à la couronne de Russie. 
L'Orlov (quelquefois écrit Orloff) est un grand diamant dont la forme et les proportions sont celles de la moitié d'un œuf de poule. Cette pierre a été volée au xviie siècle à Mysore dans un temple Hindou en Inde du sud, puis achetée par Grigori Orlov pour l'offrir à Catherine II de Russie. Le diamant est maintenant exposé à la fondation du diamant au Kremlin, où il orne le Sceptre Impérial.


Le régent

Le Régent, ainsi nommé parce qu'il fut acheté par le duc d'Orléans à l'époque de sa régence, pèse cent trente sept carats, 

Le Régent est un diamant blanc découvert en 1698 à golconde  en Inde du Sud. Il tient son nom du régent Philippe d'Orleans l'un de ses premiers acquéreurs. Une des pierres précieuses les plus remarquables parmi les joyaux de la couronne de France  considéré comme le diamant le plus pur et le plus beau du monde, arboré entre autres par le roi Louis XV, la reine Marie Antoinette et l'empereur Napoleon Ier il est conservé depuis 1887 au Musée du Louvre.(wikipédia)



Reste le Sancy.



Le Sancy était une des trois pierres précieuses que Charles le Téméraire portait sur son casque à la bataille de Nancy ; les deux autres étaient un rubis et une émeraude.
Un coup de masse les fit sauter du casque.
Le rubis et l'émeraude furent perdus. Un soldat suisse trouva le diamant et le vendit à un prêtre pour un florin.
Il passa des mains du prêtre dans celles d'Antoine, roi de Portugal, qui, fuyant de ses États et errant en Europe, s'en défit dans un moment de gêne pour cent mille francs que lui compta Harlay de Sancy, trésorier général de France.
. De là vient que le diamant prit le nom de Sancy.
Harlay de Sancy fut envoyé comme ambassadeur en Suisse. 
Il se trouvait à Soleure, lorsque Henri III lui écrivit :
« Envoyez-moi votre diamant par un homme sûr, afin que je m'en fasse une ressource d'argent. »
Le domestique qui, en effet, était un homme sûr, dit à son maître en partant :
Si je suis arrêté par des voleurs  j'avalerai le diamant. Ou les voleurs me. tueront et alors vous demanderez mon corps ; ou ils me laisseront passer et alors .le 'diamant arrivera à sa destination.
Le domestique partit avec le diamant, fut attaqué par des voleurs, l'avala, et fut tué d'un coup de poignard.
Sancy fit revenir le corps de son fidèle serviteur, en fit faire l'autopsie et retrouva le diamant.
Cette pierre précieuse, qui pèse cent six carats, fut vendue par Henri III, à qui Sancy la renvoya, à des juifs allemands, chez lesquels on la perd un instant de vue. On sait seulement qu'en 1668, le Sancy appartenait à Jacques II qui le vendit à Louis XIV. Louis XV le porta à son couronnement, puis pendant cent ans il disparaît, puis enfin il est vendu au grand veneur de l'empereur de Russie, qui le paye cent mille roubles, c'est-à-dire deux millions.
A l'époque où je fis Monte-Cristo, voulant introduire une empoisonneuse dans mon roman, je me mis avec acharnement à faire de la chimie avec mon ami le vicomte de Ruolz.
Il avait déjà, à cette époque, trouvé l'argenture et la dorure sur métaux.
Il portait d'habitude, à sa cravate, un petit diamant qu'il avait fait lui-même en cristallisant du carbone.
Seulement, comment la transmutation s'était elle opérée? Il n'en savait rien lui-même. Un beau jour, dans le creuset abandonné depuis près de trois semaines, le diamant, gros comme un grain de chènevis, s'était trouvé tout formé. Sous quelle condition de chaleur factice, sous quel rayon d'ardent soleil la transmutation tant cherchée au grand jour s'était-elle mystérieusement accomplie? Il n'en savait rien lui-même, mais le fait était là.
Ce diamant fut estimé 80 francs.
Ici, vous le comprenez bien, la discussion n'est point dans la grosseur du diamant, mais dans le fait de sa mutation de carbone en cristal; il est évident qu'un jour ou l'autre on fera du diamant artificiel et que dans cette recherche M. Desprez a déjà obtenu des résultats remarquables.
Le grand malheur de l'alchimie, qui a préparé tant de découvertes précieuses à la chimie sa fille, est de s'être occupée de la transmutation de l'or, transmutation impossible, puisque l'or est un corps simple. Il est évident que si les grands alchimistes avaient usé à essayer de faire du diamant autant de temps qu'ils en ont usé à essayer de faire de l'or, ils eussent incontestablement réussi.
Maintenant un homme qui n'est aucunement chimiste vient de trouver, non pas la mutation du carbone en diamant, mais un diamant nouveau, aussi beau, aussi pur que les plus beaux et les plus purs diamants sortis des mine de l inde et du brésil.
Le nom de la pierre, du cristal, du quartz, du mica, d'où il le tire, est un secret. Le plus habile lapidaire s'y trompe.
Cet homme, s'il eût été un fripon, faisait sa fortune du coup. Une paire de boucles d'oreilles vendue par lui à un capitaine au long cours pour la somme de vingt francs, a été vendue par celui-ci au premier lapidaire de New- York pour la somme de vingt dollars.
Mais ce n'est pas une erreur, ce n'est pas sur une spéculation déloyale que l'intelligent inventeur a établi ses espérances de bénéfices. Il sait combien de vols de diamants ont été accomplis, et, les diamants une fois volés et surtout une fois démontés, quelle est la presque impossibilité de les reprendre aux voleurs.

Il y a eu, depuis cent ans, trois fameux vols de diamants.



Le premier est celui des diamants de la couronne, fait au Garde-Meuble en 1792.
Un décret de l'assemblée avait ordonné que l'inventaire des diamants de la couronne fût fait. On avait l'habitude à cette époque de les exposer, depuis la Quasimodo jusqu'à la Saint-Martin, le premier mardi de chaque mois.
Après les journées du 10 août et du 2 septembre, on craignit pour ce riche dépôt, puis il fut enfermé, et la commune de Paris, qui avait la gérance du domaine de l'état, mit les scellés sur les armoires dans lesquelles étaient déposés la couronne, le sceptre, la main de justice, les autres ornements du sacre, enfin la chapelle d'or léguée à Louis XIII par le cardinal de Richelieu; plus, la fameuse nef d'or pesant 600 marcs.
A ces objets était jointe une quantité prodigieuse de vases d'agathe, d'améthyste, de. cristal de roche, etc., etc.
Tous les trois jours, Sergent et deux autres commissaires de la commuue faisaient une visite au Garde- Meuble.
Le 17 septembre, à peine entrés dans le Garde-Meuble, ils s'aperçurent que des voleurs s'étaient introduits en escaladant la colonnade, avaient brisés les scellés, forcé les serrures et enlevé le trésor.
Aucune trace de leur passage n'était restée. On fit de nombreuses arrestations, mais qui n'amenèrent aucun éclaircissement.
Un jour, vers le 24 septembre, Sergent reçut une lettre anonyme qui lui indiquait qu'une partie des objets volés était enfouie dans un fossé de l'allée des Veuves.
Sergent prévint ses collègues. Une fouille fut faite, et l'on retrouva le diamant le Régent et la coupe connue sous le nom du calice de l'abbé Surger.
Beaucoup de bruits coururent à cette époque ; les uns dirent que le vol avait été fait au profit des émigrés, les autres que l'argent provenant du vol avait servi à payer l'insurrection de la Vendée qui devait éclater le 10 mars suivant.

Le second vol de diamants qui a laissé un souvenir dans la société parisienne est celui de la princesse Santa- Groce, née Belmonte-Pignatelli et veuve d'un prince romain.
Elle s'était réfugiée en France à la suite des revers éprouvés par nos armées en Italie pendant que Bonaparte faisait la conquête de l'Égypte.
Mme Santa-Croce, très-riche, tenait en exil une petite cour. Au nombre des famillières de la princesse se tenait une Mme Goyon des Rochettes, veuve d'un ancien gouverneur de Longwy et passant pour être mariée au comte Lamparelli, également exilé.
Un certain marquis de Loïs, nouvellement rayé de la liste des émigrés et de retour à Paris depuis un mois, vit à l'Opéra la princesse couverte de ses diamants, et près d'elle une très jolie femme qui n'était que Mme Lamparelli.
Alors vint au marquis de Loïs cette méchante idée de faire sa maîtresse de Mme Lamparelli et de se servir d'elle pour voler les diamants de la princesse.
Au bout de huit jours la moitié de la besogne était faite; restaient les diamants.
On s'associa deux voleurs de profession nommés Bisson et Fresneau, et un soir que la princesse dînait chez l'ambassadeur d'Espagne, le vol fut consommé.
Les deux voleurs, en possession des parures de la princesse, se rendirent immédiatement chez un joaillier du Palais-Royal connu parmi les voleurs pour acheter les objets de provenance suspecte.
Le joaillier commença par voler les voleurs d'une assez singulière façon : parmi les diamants, il y en avait un de la grosseur d'une noisette qui valait 10,000 francs; le joaillier avait par hasard en imitation, un morceau de cristal taillé, de la même grosseur et du même aspect ; il escamota adroitement le vrai diamant, après l'avoir démonté, parut examiner l'autre avec attention, déclara que le diamant était faux, et comme preuve, il l'écrasa d'un coup de marteau.
Les voleurs ne reçurent donc qu'une somme de 15,000 francs qu'ils partagèrent loyalement avec ceux qui leur avaient fait faire le coup, puis il disparurent.
Le joaillier du Palais-Royal avait gagné à lui seul 150,000 francs.
Des recherches furent faites, mais d'abord sans résultat aucun. La princesse était loin de soupçonner sa meilleure amie et le marquis de Loïs d'être complices d 'un pareil vol : mais voici ce qui arriva :
Fresneau et Bisson avaient trouvé dans une armoire du galon d'or à livrées ; ils s'en étaient emparés.
Pensant que dans un vol aussi important que celui des 300,000 francs de diamants, on ne ferait aucune attention à un mètre ou deux de galon, ils allèrent pour le vendre à un fripier.
Mais les galons étaient portés sur le catalogue des objets soustraits qui avaient été affichés et distribués à profusion. Le fripier les reconnut, fit arrêter les voleurs, et, grâce à leurs révélations, tous les coupables furent bientôt entre les mains de la justice.
Le marquis et le joaillier furent condamnés à douze ans de fer ; Mme Lamparelli à douze ans de réclusion.
Elle et le marquis moururent sans avoir eu le temps de subir leur peine.
Le joaillier sortit en 1813 du bagne de Rochefort. 


Mademoiselle Mars.jpg

Tout le monde se rappelle le fameux vol des diamants de Mlle Mars.

Anne-Françoise-Hippolyte Boutet, dite Mademoiselle Mars, est une comédienne française, née le 9 février 1779  à Paris où elle est morte le 20-mars-1847
Les diamants les plus connus sont ceux des actrices. Quoique forts nombreux, ceux de Melle Mars avaient paru si souvent devant le public, que le public eût pu, presque aussi bien qu'elle, en faire le catalogue.
Je me rappelle très-bien les détails de ce vol parce qu'il fut fait le t9 octobre 1827, quelques jours après la lecture au Théâtre-Français de mon drame de Christine, qui m'avait, d'une façon un peu plus familière ouvert les portes de l'hôtel de MIlB Mars.
Elle avait pour femme de chambre une Suissese, née à Orbes et nommée Constance Richard; cette femme de chambre était mariée avec un nommé François-Jean Mulon, qu'à cause de son teint bruni, on appelait familièrement Scipion l'Africain.
Mlle Mars avait la plus grande confiance en Constance; c'était elle qui était chargée de porter au Théâtre-Français et d'en rapporter le coffret renfermant toutes les parures de Mlle Mars, lesquelles pouvaient atteindre une valeur de 450 à 500,000 francs.
Le 19 octobre 1827, Mlle Mars, qui ne jouait pas, dînait chez Mme Armand, femme du sociétaire du Théâtre- Français, bien connu sous ce nom, avec lequel il a, pendant soixante ans, joué les jeunes premiers et les amoureux.
Vers onze heures du soir, Armand, qui n'avait pas dîné avec ces dames, entra, s'approcha de Mlle Mars et lui dit :
Ma chère camarade, armez-vous de tout votre courage; j'ai une mauvaise nouvelle à vous apprendre.
Pourvu qu'il ne soit rien arrivé à ma bonne mère ou à mon beau-père, l'excellent 
Walville, vous pouvez tout me dire, mon cher Armand, répliqua avec calme Mlle Mars.
Tranquillisez-vous, il ne s'agit que d'une perte d'argent : vos diamants sont volés.

Mlle Mars n'était pas très-riche à cette époque; une perte de 500,000 francs, douloureuse pour tout le monde, l'est encore plus pour une artiste, surtout lorsqu'elle porte sur des bijoux dont elle se sert tous les jours.
Mlle Mars jeta un cri, demanda ses chevaux et partit.
En arrivant chez elle, Mlle Mars trouva le commissaire de police qui verbalisait.
C'était Constance elle-même qui, pour dérouter les soupçons, avait dénoncé la disparition de la cassette qu'elle avait remise à son mari. Aussi personne ne songeait à elle, lorsque des nouvelles arrivèrent de Genève et dénoncèrent le coupable.
Mulon avait démonté les diamants, et des parures il avait fait un lingot d'or, qu'il avait voulu vendre à un orfèvre à son arrivée à Genève.
Le vol de diamants avait été relaté sur tous les journaux. L'orfèvre genévois se douta de quelque chose; il fit arrêter Mulon. Déjà quelques soupçons planaient sur lui : on avait su qu'il avait quitté précipitamment Paris et qu'il avait changé, avant de partir, deux billets de banque pour de l'or.
Outre les diamants, deux billets de banque avaient été volés : c'était évidemment ceux-là que Mulon avaient changés avant de partir. Mais Mulon arrêté, les diamants ne se retrouvaient pas : il prétendait les avoir jetés, en passant, dans le Rhône, de peur d'être poursuivi et dénoncé par eux.
Un hasard providentiel empêcha qu'ils ne disparussent. Mulon avait été arrêté et conduit à la prison, tel qu'il était vêtu lors de sa visite chez l'orfèvre. Une fois en prison, il demanda ses vêtements et surtout ses bottes.
Cette insistance à demander ses bottes inspira des soupçons à l'agent chargé de transporter la garde-robe au cachot de Mulon, il fouilla dans les bottes et y trouva les diamants. Il n'y avait plus à nier. Il s'agissait de l'extradition. On fut deux mois à la solliciter du  
gouvernement suisse.
Amené en France, Mulon fut jugé à Paris le 31 mars 1828.
Devant le tribunal il fut convaincu et finit par avouer.
Voici comment le vol s'était opéré : Du moment où il fut convenu, Constance ouvrit chaque soir une fenêtre du rez-de-chaussée qui communiquait avec la rue de La Roçhefoucauld. Mulon, qui se promenait de long en large dans la rue, s'approchait de la fenêtre où Constance lui disait : « Impossible ! madame dîne à la maison. »
Enfin, le jour où Mlle Mars dîna chez Armand, Constance tendit la main à son mari qui escalada la fenêtre, armé d'une pince, fit sauter la serrure du meuble qui renfermait le coffret, prit les deux billets de banque qui se trouvaient dans le secrétaire et sortit par le même chemin par où il était entré.
Mulon et sa femme furent condamnés chacun à dix ans de travaux forcés.
Le premier subit sa peine au bagne, où nous allons le retrouver tout à l'heure; quand à Constance, les portes de Saint-Lazare ayant été forcées à la révolution de 1830, elle en profita pour s'évader.
Mlle Mars avait alors cinquante-trois ans; tous les journaux racontèrent, qu'interrogée sur son âge, suivant l'habitude, par le président, elle avait répondu à voix basse d'une façon presque inintelligible : Trente-neuf ans!
La chose est possible.
Cette publicité donnée à l'âge d'une femme, qui représente tous les soirs des ingénues, des amoureuses et des jeunes premières, devait être redoutée de l'illustre comédienne ; mais tous ceux qui ont fréquenté sa maison avec une certaine familiarité, ont vu dans son salon un petit meuble de Boulle qui avait été donné à sa mère par Marie-Antoinette. La mère de Mlle Mars était accouchée le même jour que la reine.
Marie-Antoinette fit un cadeau à toutes les femmes de France accouchées le même jour qu'elle. Ce petit meuble de Boulle portait la date de la naissance de Mlle Mars, laquelle remontait, comme celle de la duchesse d'Angoulême, à 1778.
Or, jamais Mlle Mars n'a cherché à cacher son âge à ses amis.
En 1834, visitant le bagne de Toulon, je m'entendis appeler par mon nom.
Je me retournai.
Celui qui m'appelait était un forçat tenant une petite boutique de coco sculpté, de paniers en pailles et d'autres bimbeloteries telles qu'on en fait au bagne.
J'allai à cet homme, tout étonné de ma popularité, qui était descendue jusque chez les bonnets rouges.
Cet homme avait l'air parfaitement heureux ; il m'accueillit avec un sourire joyeux, me laissa quelque temps fixer les yeux sur lui et me dit :
Allons, je vois bien que vous ne me reconnaissez pas.
Je dois avouer, répondis-je, que je ne me rappelle pas où j'ai eu le plaisir de vous voir.
Oh ! je m'en rappelle bien, moi, dit-il. C'est chez Mlle Mars que je vous ai vu.
Ah ! fis-je, en effet.
Oui, oui, dit-il en riant. C'est moi qui lui ai volé ses diamants.
Il paraît que vous ne vous repentez pas trop de l'affaire ?
Ah! non, monsieur, et je ne changerais pas ma place contre celle de cocher, que j'avais à ce moment-là.
Vraiment!
D'abord, monsieur, ici, je suis on ne peut plus considéré; il n'y a pas une personne qui vienne, qui ne dise aux surveillants : « Montrez-moi donc Mulon, celui qui a volé les diamants de Melle Mars. »
Alors les personnes viennent et me font mille politesses; je leur donne des détails sur le caractère de Melle Mars, çà les intéresse.
Elle n'était pas bonne, vous savez, Melle Mars.
Le fait est qu'elle avait ses jours.
Oui, qui venaient plus souvent que tous les dimanches.
Voyons, qu'est-ce que vous allez m'acheter, monsieur Dumas?
Montrez-moi vos bibelots.
Je lui achetai en effet pour une dizaine de francs. Nous causâmes un quart d'heure. Ce drôle-là .avait connu tous ceux qui venaient chez Melle Mars, et par conséquent tout notre monde artistique. Je comprends que sa conversation devait avoir un certain intérêt pour le public voyageur, toujours inquiet d'anecdotes;
En 1834, époque où je le vis, il n'avait plus que quatre ans à faire; mais lorsque son jour de sortie fut arrivé, ce fut lui qui ne voulut plus sortir, il avait amassé pendant ses dix années de bagne, dans son commerce de chinoiseries, une dizaine de mille francs. Libre et sortant, pouvant compléter son étalage, il espérait gagner le double . Gomme il s'était très bien conduit pendant ces dix ans de bagne, je crois que la permission lui fut accordée d'y rester dix autres années.




1880 Journal du Loiret

Eh bien, voilà ce qui arrivera, quand on connaîtra les imitations de M. Framinet :
C'est qu'on aura, pour la satisfaction de. son amour- propre, des. diadèmes, des colliers, des bracelets, des boucles d'oreilles en vrai diamant qui resteront soigneusement enfermés dans quelque endroit inaccessible aux voleurs et que l'on montrera à ses amis. Ces diamants véritables seront imités à s'y méprendre par les diamants feux Framinet. Une parure de trois mille francs fera l'effet d'une parure de cent mille, et ceux-là que les femmes du mondé mettront pour aller au bal, et les artistes dramatiques pour aller au théâtre. 




Les voleurs s'y tromperont d'autant mieux, que, moi, qui croyais me connaître en diamants, suis resté ce matin dans une hésitation de quelques minutes pour reconnaître à la loupe, au milieu d'une boite de bagues, les bagues portant des diamants faux des bagues portant des diamants vrais, et je le répète, parce que c'est là où est ma conviction, c'est pour le théâtre surtout que cette invention si remarquable va être utile.
Les artistes qui ont de vrais diamants tremblent toujours pour leurs pierres; elles ont peur du coiffeur qui entre dix fois par soirée dans leur loge ; elles ont peur de leur femme de chambre, chargée du soin de la précieuse- cassette; elles ont peur de tout et même des amies qui viennent les voir.





Plus de craintes pareilles : qu'elles fassent monter ces nouveaux diamants, et je défie, si la monture et l'écrin sont absolument pareils, qu'elles distinguent elles-mêmes l'écrin qui renfermera la parure de 500 fr. de celui qui renfermera la parure de 100,000.
Eh bien, quand les voleurs ne seraient retenus, ne pouvant distinguer les diamants vrais des faux que par la crainte de voler de faux diamants au lieu de vrais et d'aller aux galères pour un vol de cinquante francs, cette invention, il me semble, aurait déjà rendu un grand service à la société, en jetant le doute dans l'esprit de ces illustres industriels.
Puis, au point de vue moral, une jeune fille belle et sans fortune débute, et presque toutes débutent dans ces conditions ; elle a besoin pour ses débuts de colliers, de bracelets, de bagues, de peignes, de bijoux enfin; elle craint d'être ridicule en portant des bijoux visiblement faux; elle craint d'être compromise en portant des bijoux vrais. Du moment où il sera impossible de distinguer les bijoux vrais des faux, elle  achètera des bijoux faux, et ce ne sera dix ou vingt mille francs qu'il faudra pour ses débuts , ce sera trois ou quatre cent francs

Signé Alexandre Dumas.

Notre grand alexandre Dumas fut quand même abusé car Framinet vendait apparemment du verre au plomb 



Et dans le courrier des hotels et guide du commerce en 1871 il est enregistré "Bijouterie fausse"

En 1893 Framinet vendit son affaire à un dénommé De Bluzze qui avait encore plus que lui le sens de la réclame"....plus c'est gros.....".



Ci-dessous texte publicitaire  qui de nos jours serait interdit


Cela me rappelle les émeraudes Gilson, qui reconstituait à partir de vilaines émeraudes des émeraudes pures, plus belles que les vraies (enfin, c'est ce qu il disait!!!)


Adolphe Jean Marie MOURON dit Cassandre dessinateur de bijoux pour Fouquet ou Hermès et d'autres

  Ce beau bracelet est réapparu , la maison  Christie's l'a revendu et le décrit ainsi UN BRACELET BRACELET ART DECO MULTI-GEM ET DI...