lundi 30 avril 2018

La Dynastie des FOUQUET: Alphonse, Georges, Jean: grands Joailliers de leur temps

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De Alphonse à Jean Fouquet, de 1864 à 1937, en soixante treize ans la famille Fouquet a contribué a faire évoluer la Bijouterie Joaillerie, Alphonse: Georges: Jean: des joailliers de leur temps,et en avance sur leur temps. Ce dessin de 1878 conservé au musée des arts décoratifs résume ce que va devenir l' oeuvre de Jules Alphonse Fouquet. Il aimait le style "Renaissance" en utilisant des animaux fantastiques comme ces chimères.



Bijou de Jean Lambert Rucki réalisé pour Fouquet

Alphonse Fouquet aurait pu faire sienne la devise d 'un autre Fouquet, Nicolas, qui fut le malheureux surintendant des finances de Louis XIV. Sa devise était " Quò non ascendam ?"  (Où ne monterai-je point ?) Le Roi Louis XIV en prit ombrage, mais Alphonse, puis ses deux fils allèrent au sommet de leur art et tous les admirèrent.


Alphonse naît le 22 juin 1828, son père a 29 ans , sa mère 32 ans, il est le 5 ème enfant dans une famille qui en comptera sept, détail intéressant son père est Chandelier, il fait et vend de la chandelle et des bougies. Je fais appel une nouvelle fois à H enri Vever, le grand historien de son temps en Joaillerie qui cite Alphonse Fouquet.

« Né de petits commerçants (le cinquième sur sept enfants), à Alençon, le 22 juin 1828, je vins à l'âge
de dix ans à Paris, avec toute ma famille. »
L'année suivante, ses parents décidèrent de le placer chez un patron, « parce qu'il serait une bouche de moins à nourrir », et le jeune bambin de onze ans fut accepte par M. Henri Meusnier, bijoutier, 119, rue Saint-Martin, dont la spécialité était la monture du camée coquille, genre napolitain,

Alphonse va rester 5 ans chez Meusnier. Après avoir été successivement ouvrier chez différents 


patrons, .....avec des gains de 3 à 4 francs par journée de douze  heures, le jeune Fouquet, par suite d'un chômage de deux mois, dut, pour vivre, entrer dans une maison de roulage  où il copiait des lettres de voiture moyennant 1 fr. 5o par  jour. C'est après ce chômage qu'il se présenta comme ouvrier  chez M. Pinard, bijoutier, rue Sainte-Avoye, lequel avait la  spécialité de bracelets-maillons argent enfilés sur des élastiques  de  caoutchouc. Ce moment est un des plus importants  de sa carrière, car le hasard lui suggéra l'idée de se  faire dessinateur.

Écoutons-le encore
« Quand je me présentai à M. Pinard, le colloque suivant s'engagea entre nous: Jeune homme, je n'ai point besoin d'ouvriers, j'ai besoin d'un dessinateur  ou de quelqu'un qui m'apporte des idées; dessinez-vous?  Non, répondis-je....- Eh bien! reprit-il, je n'ai pas de place pour vous. A ce moment,
il se fit une lueur rapide dans  mon cerveau et je me demandai,  dans mon for intérieur, si je je  pourrais pas essayer de dessiner  un peu. Je le questionnai sur le genre qu'il désirait :
Je ne sais, me dit-il. Je le quittai et me proposai de dessiner quelques  petits trophées ou attributs pour épingles de cravates. Le jour même  je me rendis aux Musées de marine  et d'artillerie et là, croquant tant  bien que mal ce que j'y voyais, je   me fis une provision de documents  susceptibles de me servir. Je rentrai  chez moi et dessinai une vingtaine  de trophées, composés de trois ou  quatre objets : casque romain ou  grec avec bouclier ; enseigne romaine  avec couronne de laurier ; casque  Moyen-Age avec armes ad hoc; trophées  ou attributs tenant aux armes  de guerre, de chasse, de pêche, de m
 arine, etc. Ces compositions avaient 20 millimètres de  hauteur. Quand je présentai mes dessins, M. Pinard me dit :  - Ce n'est pas mal ça, jeune homme;  mais sauriez-vous les exécuter ? — J'essaierai,  dis-je. J'entrai donc dans son atelier, et j'y réussis si bien, qu'au bout  de trois mois je gagnais 5 francs par  jour ; c'était au delà de mes espérances. »


Voilà donc dans quelles conditions Fouquet devint dessinateur. Cela se passait  vers le milieu de 1847. Malheureusement, les événements de 1848 survinrent et firent de lui un garde mobile. Pendant

une année, il fut obligé de cesser tout travail de bijoutier et toutes études de dessin. Il les reprit en 1849, le soir, chez lui, après de longues  journées passées dans une fabrique de doublé où il avait dû
entrer, la fabrication d'or chômant beaucoup.  D'après Vever

"Les parcours professionnels des grands bijoutiers montrent comment s'acquièrent les compétences professionnelles dans cette activité. Leur formation, qui inclut le dessin, le modelé, le travail du métal, l'enseignement de différentes spécialités, débute avec l'apprentissage. La plupart d'entre eux sont ensuite ouvriers pendant un certain nombre d'années, avant de « s'établir à leur compte. » Dans sa biographie d'Alphonse Fouquet (1828-1900), Henri Vever insiste sur les conditions de son apprentissage, qui dure cinq ans et demi. Apprenti à 1 1 ans chez un spécialiste de la monture du camée coquille, rue Saint-Martin, il travaille 14 à 15 heures par jour en été, jusqu'à 18 heures et même 20 heures en hiver. Le patron fournit le toit, un souper quotidien et du pain sec le matin et à midi. Les apprentis « graissent le pain » avec « les sous que donne le patron le matin » et les pourboires hebdomadaires (0,50 à 2 francs selon l'ancienneté). Devenu ouvrier, Fouquet reçoit 2 francs par jour pour 10 heures de travail. Il entre chez Charles Murât en 1850, tout en vendant des modèles en cire et des dessins, puis se place comme modeleur et dessinateur chez Jules Chaise en 1854. En 1855, il apprend la joaillerie chez Léon Rouvenat, et il a 32 ans quand il s'établit à son compte, au 176 rue du Temple, en 1860." Jacqueline Viruega

Donc tel qu' il est dit dans son dossier de Légion d honneur Fouquet a travaillé de 1849 à 1852 comme praticien en atelier

 Dès 1854  il crée des modèles en cire pour des bijoux estampés et c'est son frère, qui, commis en bijouterie qui va les vendre aux fabricants. il  travaillera chez différents patrons.Charles Murat, Alexis Falize et rentrer chez Rouvenat et un évènement va décider de son avenir relisons Vever.

"Mais étant à ce moment-là plus modeleur que dessinateur, contrairement à ce que voulait M. Chaise, Fouquet entra, en 1855, chez M. Léon Rouvenat, afin d'y apprendre la joaillerie dont il n'avait alors qu'une faible connaissance et aussi pour voir exécuter des pièces d'art comme il s'en faisait dans cette maison.


(Charles Christofle n'hésita pas à donner en mariage à Rouvenat sa propre nièce, fille d'Isidore Christofle, fabricant de boutons.
Christofle (Charles) et Rouvenat-Christofle, rue de Bondy, 52. Fabrique de joaillerie et bijouterie pour la France et l'étranger (Azur de 1845).

« Jusqu'alors, dit-il, je n'avais jamais modelé de figure humaine quand, vers la fin de juillet, l'occasion se présenta d'en tenter l'essai. » Un samedi, à quatre heures après midi, M. Rouvenat me fit monter dans son bureau. Là, je vis assemblés MM. Jules Peyre, dessinateur émérite de la manufacture de Sèvres ; Julienne, célèbre dessinateur-décorateur industriel ; Félix Closson, dessinateur et chef d'atelier. » Il nous exposa que, appelé à concourir avec ses principaux confrères de la place à la fourniture de la corbeille de mariage d'Ismaïl-Pacha, il devait présenter, le surlendemain, neuf  coiffure en joaillerie, comportant une quantité déterminée de brillants pour une somme très importante. Il commanda ces dessins à ces messieurs sans s'adresser à moi, modeleur,
pensant sans doute que je n'aurais pas le temps d'exécuter en cire un projet présentable en moins de cinq ou six jours. » Au moment où il prenait congé de nous pour partir à  sa campagne, qui était à
Saint-Michel (Seine-et-Oise), je lui demandai si je devais m'en occuper.
 « Si vous voulez », me répondit-il d'un ton délibéré, qui voulait dire qu'il ne faisait pas fond sur moi.
 Piqué au vif, je descendis dans mon cabinet et méditai sur ce que je pourrais exécuter. Je conçus
immédiatement mon projet ; le voici : modeler grandeur nature un profil de tête de femme, haut  relief, et grouper dans la chevelure, depuis le côté droit de la nuque jusqu'au haut du front, en le contournant entièrement, une gerbe de fleurs des champs, de grandeur naturelle également. 


Un exemple du travail de Rouvenat a cette  époque: Email et Pierreries


Cette gerbe se composait de deux épis de blé barbu, de liserons, de marguerites, de boutons d'or et d'avoines folles : les fleurs et les feuilles à différents degrés d'éclosion. Il y avait des guirlandes, des grappes de chatons, qui s'enchevêtraient comme des lianes et retombaient dans la direction de l'épaule. Étant à mon premier modelage de tête, ainsi que je l'ai déjà dit, je pris pour modèle, en le
modifiant, le profil de l'Impératrice Eugénie, dont j'avais un petit médaillon dans mon cabinet.
   Dès quatre heures et demie, j'attaquai ma tâche; j'allai dîner de six à sept heures, et travaillai ardemment jusqu'à minuit et demi. Le  lendemain, dimanche, j'étais à mon poste à six heures du matin ; je déjeunai et dînai à mon cabinet, ayant prié le concierge de me faire apporter mes repas
du restaurant, afin de ne pas perdre de temps, et le soir, à minuit et demi, je partis, ma tâche presque entièrement achevée, mais aussi courbaturé de partout  des jambes, du dos, de la poitrine et des mains. J'avais accompli, en vingt-six heures de travail, la besogne de quatre- vingt-dix à cent heures de ma production ordinaire; je n'avais pas perdu une seconde. Cinq minutes après mon
départ, M. Rouvenat, rentrant pour son rendez-vous du matin, apprit du concierge, qui me le répéta, que je venais de partir et dans quelles conditions j'avais travaillé le samedi soir et toute la journée du dimanche ; il en parut étonné, 
n'ayant pas compté sur ma coopération dans le concours en question.
A huit heures du matin, M. Rouvenat vint me voir et savoir ce que j'avais bien pu faire depuis son départ. « Eh bien, notre artiste, me dit-il, vous avez, paraît-il, beaucoup travaillé hier?. » Puis, jetant un coup d'oeil sur mon chevalet, qui était recouvert de lustrine, il ajouta : « Voilà l'oeuvre ? Peut-on voir ? » Je me levai pour lui éviter d'enlever la lustrine qui aurait pu accrocher quelques aspérités, et découvris mon travail. Un rayon de joie illumina son visage, et il me dit dans un élan d'enthousiasme : « Nous  serons les vainqueurs Il n'y aura rien de comparable à cela! »

Alphonse changera souvent de maison, travaillera chez, Paris, Sustendal, Robin père, une excellente maison dont j ai déjà parcouru l histoire: https://www.xn--bijouxetpierresprcieuses-rfc.com/search?q=Robin  mais  aussi Dobbée frères et Savard une belle  affaire fondée en 1829 par François-Auguste, qui deviendra et est toujours la Maison "FIX" 

De 1852 à 1860 Alphonse Fouquet a dessiné, modelé, et sculpté pour son "industrie" , obtenant une médaille d''artiste à l exposition universelle de 1855.

A partir de 1854, il va conserver tous ses dessins, ses croquis, rangés souvent dans des albums, le musée des arts décoratifs de Paris héritera plus tard des archives de Alphonse plus celles de Georges son fils, plus celles de Jean le petit fils, extraordinaire collection de plus de 3500 dessins.


1864 document conservé aux Arts décoratifs

C'est en 1860, après avoir été ouvrier, puis dessinateur et modeleur industriel, que Fouquet s'établit pour son propre compte, 176, rue du Temple, et prit pour associé Eugène Deshayes, alors commis chez M. Lefebvre aîné, rue des Archives.
« J'avais alors trente-deux ans, écrit-il ; mon associé en avait vingt-six. Mon apport social était de 7.000 francs espèces et 3.ooo francs de dessins, de modelures et de matériaux divers. Lui n'avait que 3.000 francs, dont 5oo francs lui étaient prêtés. C'est donc avec 10.000 francs espèces que nous commençâmes notre maison. Sur cette somme, nous dûmes payer six mois de loyer d'avance, 65o francs environ, et, d'autre part, 85o francs de matériel, plus nos frais de contrat et d'installation. Ce fut, en réalité, avec 7.500 francs que nous nous présentâmes chez Mme veuve Lyon-Alemand, à qui j'avais été recommandé par M. Hugot, son préposé aux matières précieuses.


» Nos débuts furent des plus modestes. Nos prélèvements mensuels étaient de 150 francs, sur lesquels j'en donnais 25 à  ma mère, afin d'augmenter ses petites ressources et en attendant que je fisse mieux dans l'avenir. Je n'avais donc que 125 francs par mois pour ma nourriture, mon entretien et mes autres dépenses, aussi trouvait-on que je n'étais pas habillé à la dernière mode. Pendant la durée de l'association, je n'eus pas d'autres prélèvements.  Le budget mensuel de ma nourriture, que je ne dépassais jamais, ou dans de très rares exceptions, était de 60 à 65 francs. Mes repas étaient pris dans le premier établissement que Duval avait fondé, boulevard du Temple, à côté de l'ancien Théâtre Lyrique. D'apres Henri Vever

Alphonse ne restera associé avec Eugène Deshayes que deux ans , il quitte la rue du Temple et après avoir été au 36, s'installe 53 rue aux Ours.


Alphonse fabrique des broches, des pendentifs dans lesquels il serti des pierres fines gravées, des camées, des émaux

Photos conservées au musée des arts décoratifs

Il voit grand, et "dès ses débuts il emploie une trentaine d'ouvriers qui produisent aussi bien pour l'Europe, que pour l'Amérique du sud ou Fouquet envoie de "riches fantaisies" réalisées dans ce qu il appelle "le beau genre "  écrit Marie Noelle de Gary




1874- dans la revue le Joaillier, les dons à la chambre syndicale.  Je serais curieux de savoir si les membres pratiquaient par dons ou par cotisations (élevée actuellement  pour les artisans car fixe) Néanmoins Alphonse a souscrit pour 200francs pour la "société d encouragement" si la liste des donateurs est intéressante la liste des récompensés l'est encore plus, et c'est avec plaisir que je vous renvoie a des noms que j ai traité comme  Bourdier
ou, Vaubourzeix


1875 dans la revue "Le Joaillier"


En 1875 Alphonse passe une annonce dans la revue "Le Joaillier" il recherche un commis et nous apprenons qu il est toujours au 53 rue aux ours ou il se trouve d'ailleurs depuis 1862.

Alphonse Fouquet avait de l ambition, mais il créait en fonction d une clientèle exigeante, difficile.

Cette clientèle voulait de la nouveauté, mais finalement c'est dans l époque Renaissance que Fouquet va chercher son inspiration , il va utiliser des représentations d'animaux fantastiques et va "couvrir" les possibilités offertes par les broches, les bracelets, les épingles diverses, cheveux etc, mais aussi les colliers, les chaines , les diadèmes et divers ornements de tête et les devants de corsage (ce que développera son fils Georges)
A partir de 1862 il va innover avec d audacieuses compositions, par l' emploi de saphirs, rubis, perles, onyx, grenats, améthystes, topazes, turquoises lapis.

Jusqu’en 1868 – installé à la tête d’un atelier qui massifie sa production, il exerce l’intelligence de son talent pluriel, sans être à l’écart du « bijou-fantaisie ».
Alphonse Fouquet est prêt, au sommet de son art, il va participer à l exposition Universelle de 1878 ou il va présenter de nombreuses pièces.




La Sphinge?
Est ce l oeuvre la plus importante de 1878, c'est une châtelaine en forme de Sphinx c'est peut être cette oeuvre qui explique le mieux l' esprit créatif de Alphonse Fouquet  elle est inspirée du style Renaissance, accessoire de mode qui a cette époque soutient une montre .




Elle est composée d’une sphinge (je crois que c'est un mot créé par Rabelais à partir du mot Sphinx) assise de profil sur un socle orné, brandissant de sa patte droite une riche chaînette reliée à une montre ciselée. C'est en tous cas la marque de son style: L' inspiration Antique.





Cette photo de la fin du 19 eme de la Châtelaine de Bianca Capello est à comparer


Avec le dessin gravé de la gazette des beaux arts en 1878

Fouquet est un dessinateur élégant et fin qui ne manie pas encore le diamant avec l'audace et le bonheur de son maître, mais qui le plie à son dessin, et l'inscrit adroitement dans la silhouette un peu sèche de ses ornements. Il y a des inventions très osées et, si j'admire parmi des bijoux pleins de goût et de fantaisie, le noble et gracieux diadème que voici, j'éprouve quelque embarras à m'expliquer la collerette Médicis et le collier égyptien, qui sont les pièces capitales de! cette vitrine. Je ne me rends pas un compte bien exact de l'effet que produiront, sur des épaules nues, ces sphinx accroupis, dont les ailes diamantées se dressent raides et menaçantes. C'est original, mais sera-ce joli? L'exécution en est parfaite, comme celle des bijoux d'or et, entre ceux-ci, nous avons choisi, pour la graver, la belle châtelaine Renaissance si bien ciselée où s'encadre le portrait émaillé de Bianca Capello.



Il me parait toujours important de consulter la presse de l'époque, car nous devons aussi nous imprégner de ce que pensaient critiques et publics et non ce que nos analystes actuels ont triés de leur propre chef: Ainsi dans le journal le Constitutionnel du 16-07-1878, que disait t on de Fouquet?
"Fouquet se distingue par une collerette Renaissance en diamants, légère et fine comme de la dentelle. C'est là une des plus jolies pièces de l'exposition. Nous la signalons tout particulièrement l'attention, a voir aussi le collier Égyptien d' un goût très original."

On pouvait y lire aussi:

Le bijou de luxe ne se vend pas aussi facilement, et ne se fabrique même pas avec une aisance complète. Souvent un bijoutier reste des années avant de trouver une pierre qui fasse exactement pendant à celles qu'il possède déjà. Pour assembler des perles d'Orient aussi pur, de pareille grosseur et de même forme, et en faire un collier, il faut des recherches nombreuses.
Souvent avant qu'un bijou soit vendu,- la monture en devient démodée et il faut la refaire; Les bijoutiers ne négligent rien pour soutenir leur réputation, ni argent ni peine ne les arrêtent. Et la splendeur de leur exposition en fait foi: Ils ont des dessinateurs habiles qui leur composent des modèles qui sont leur .propriété spéciale. C'est entre eux une perpétuelle lutte à qui fera mieux. Et c'est le public qui profite de ces progrès incessants. Mais il faut bien avouer qu'on les lui fait payer cher.
Depuis vingt ans, la joaillerie a fait des progrès immenses. Non contents de composer des parures, les fabricants se sont mis à imiter les grands orfèvres de la Renaissance. Ils font des reliquaires, ciselés avec un art merveilleux, des poignées d'épées, de ces merveilles dignes des grands seigneurs d'autrefois qui faisaient, comme a dit le poète ....... 
La poignée est de Gille fameux ciseleurcelui qui le mieux creuseau gré des belles fillesdans un pommeau d’épée une boîte à pastilles.

la joaillerie est devenue un art exquis, qui rappelle les splendeurs du beau temps des Marcellin et .des Brunelleschi. Elle est un des plus beaux fleurons de la couronne artistique de la France.




1878  bracelet coquillage et Dauphins

Alphonse Fouquet est arrivé au bon moment , il fait partie de ceux qui ont préparé l'évolution de la bijouterie joaillerie. 






Les bijoux de fantaisie sont dessinés et fabriqués par les artistes eux-même, ainsi que l'avait fait aux environs de 1900 Lalique, Fouquet. S'ils n'occupent pas par leur nombre et la valeur intrinsèque de leur production une place prépondérante dans la bijouterie française, ils exercent par leur mérite artistique, une influence réelle sur le goût du public, et par répercussion, sur l'orientation des fabricants. L'accent est marqué sur le côté décoratif du bijou : ce sont des pièces de grandes dimensions destinées à compléter la toilette féminine. . . Il fait appel aux pierres semi-précieuses, soit qu'il les emploie en masses transparentes : aigue-marine, améthyste, topaze, soit qu'il recherche, par opposition, des valeurs opaques : lapis, onyx, jade, malachite, nacre ou cristal dépoli. C'est par le jeu des volumes aussi bien que par la gaité des couleurs qu'il atteint à l'effet décoratif. L'exemple des "ensembliers" de l'ameublement a poussé les femmes à rechercher un rapport harmonieux entre leurs bijoux et leurs toilettes. Car on peut réaliser un ensemble en bijouterie aussi bien qu'en ameublement. Le bijou des années vingt est porté vers la simplification des lignes, la sobriété du décor et ainsi répondent parfaitement au goût de l'époque.



1879 Alphonse Fouquet dans le Journal Officiel




En 1883 A-Fouquet participe à l Exposition Universelle de 1883 en Amsterdam, il présente de nombreux colliers transformables en diadème , ce dessin est un projet Fouquet avait mis au point un système de ressorts et de vis qui permettait de porter les éléments centraux d un bijou en collier, bracelet en diadème, etc. 




Ce dessin gouaché de buste de femme ailée conservé au Musée des Arts Décoratifs, a été préparé pour devenir un bracelet ou un diadème devait il être réalisé ainsi, ou avec deux ailes d oiseau comme celle de gauche ou deux ailes style papillon? Je ne sais s 'il a été réalisé en bijou. Si l'aile de gauche  peut paraître de style Renaissance, celle de droite est de l art nouveau

en 1883 Le fameux bracelet Diane de Alphonse Fouquet qui le dessina, Albert Ernest Cartier Belleuse  qui le sculpta, Honoré Bourdoncle qui le cisela et Paul Grand Homme qui fit les émaux




Or ciselé de plusieurs tons, émail peint sur or, diamants taille rose (photo de la RMN)



Ce dessin de 1883 est une évolution chez Fouquet , avant il ne représentait de portrait de femmes que peints, là, il utilise le volume en ronde bosse qui est une sculpture  désignant un ouvrage exécuté en relief de trois dimensions


1883 Alphonse Fouquet Diadème Pompéien




1885  Fouquet Gueudet ? Un autre joaillier?  Très connu à cette époque, ayant participé à de nombreuses manifestations dont l' exposition Universelle de 1873, une médaille de bronze en 1878 , il ne semble pas de la famille de Alphonse Fouquet.Mais il était troublant de lire qu'a la même époque il y avait un bijoutier nommé Fouquet-Geudet, et un autre appelé Fouquet Lapar et les Fouquet Lapar se firent connaitre comme des orfèvres de grande valeur.




Au cours de mes recherches j ai trouvé qu'en 1866 un certain Fouquet employé avait épousé une Melle Gueudet habitant rue de la Chaussée d 'Antin.



Puis en 1876 un Fouquet Gueudet  spécialiste du corail au 18 rue de la chaussée d'Antin et notre Alphonse Fouquet 53 rue aux ours.


1876 Madame Gueudet


Puis un Fouquet Gueudet , toujours au 18 rue de la chaussée d'Antin qui se spécialise dans l horlogerie, mais aucun lien entre ces Fouquet.





J ai obtenu l explication avec cet acte de Mariage de Georges Fouquet qui n'a rien à voir avec Georges le grand joaillier. Il se nomme Georges Auguste Quintien Fouquetil, est né a Paris le 06-02-1868, il est le fils majeur de Albert Fouquet bijoutier et de Marie Françoise Elisabeth Gueudet. Georges auguste quintien épouse le 22-04-1896 Aline Lucie Gabrielle Lapar demeurant 25 rue de Choiseul à, Paris et elle est la fille de Bernard Leon Lapar Orfèvre et ce qui est étonnant c'est le texte dans la marge ; par ordonnance du tribunal civil Melle Lapar est autorisée a ajouter a son nom de femme mariée son nom de Lapar et ainsi de s'appeler légalement Fouquet Lapar au lieu de Fouquet.
Feministe avant d autres,? famille Lapar plus connue que les Fouquet?

 Mais en 1885, Alphonse Fouquet est bien au 35 avenue de l Opéra et Georges notre grand joaillier de l art nouveau  se mariera lui en 1894


35 avenue de l Opera

Ainsi d'après son dossier de légion d honneur de 1860 à 1888 Alphonse Fouquet a obtenu comme 
" Chef de maison  fabricant" 
Le n°1 des médailles d Or à l exposition de 1878
Le N°1 des diplômes d honneur à Amsterdam.
Le N°1 des diplômes d honneur  à Anvers
Le N°1 des diplômes d honneur  aux arts industriels
Des médailles d'or hors concours et a été membres du jury aux expositions des Arts Décoratifs (union centrale)





1889 cette maquette est conservée aux arts décoratifs




On s'aperçoit aussi ( Revue des arts décoratifs 1889) que en 1889, Alphonse Fouquet décline toujours ses thèmes favoris comme celui du diadème de 1878, car 11 ans après il nous présente un collier tout a fait dans le style "louis XIII" mais aussi une plaque de ceinture  "Empire" ou il semble que ces animaux aient des têtes de Cygne, en revanche je trouve que 11 ans après ses modèles de 1878 , ceux-ci sont plus lourds.



Cette pièce d'Alphonse Fouquet daterait de 1890, je l aurait datée 10 années avant.


En revanche celle ci est datée de 1893 comme étant de Georges Fouquet

J ai consulté le dossier de Légion d honneur de Georges , il est né en 1862, le 21 juillet, il termine ses études en 1879 en obtenant un "Diplôme de bachelier-es-sciences" puis il rentre en apprentissage chez son père  jusqu'à son service militaire  qui dure un an (31eme régiment d'artillerie 1881-1882 il est de la classe 1880.) Il revient ensuite comme collaborateur de son père. A partir de 1885 son père est tombe malade et s'absente, Georges devient le fondé de pouvoir d'Alphonse en 1891 il devient son associé, et lui succède en 1894.
Il prend part à l évolution de la bijouterie en participant  au "mouvement qu'on a baptisé improprement de style moderne"(dixit Georges.)




1894-11-06- Le mariage de Georges Fouquet avec Mélanie Elisabeth Porterie

En 1879, Fouquet s'installa avenue de l'Opéra, no 35, continuant sa fabrication de joaillerie et de belle bijouterie ciselée avec mélange de camées, d'émaux, de miniatures et de pierres de fantaisie. En 1883, ses envois à l'Exposition d'Amsterdam furent très remarqués. Depuis longtemps déjà il avait, ainsi que les Fannière, Froment-Meurice et quelques autres, utilisé la figure humaine dans ses bijoux. Certains confrères le critiquèrent et, se rangeant à l'opinion vraiment trop exclusive de Charles Blanc, et déclarèrent que c'était là une hérésie et que les règles de l'esthétique n'admettaient pas qu'une femme pût porter sur sa tête, son cou et sa poitrine, la reproduction quelconque d'une figure humaine. Et, cependant, la Renaissance nous a laissé des exemples concluants de bijoux où les figures et les têtes sont de pures merveilles.



Broche intitulée Sarah Bernhart de Alphonse Fouquet , datée de 1895 exposée à Darmstat

et  je partage l' avis de Genevieve Tixier.
  La bijouterie, la joaillerie, se transformeront successivement au cours des siècles en accord avec l'évolution des moeurs, de la civilisation et des besoins de la toilette féminine. C'est en 1894, que naquit la joaillerie moderne, avec Lalique qui présentait des bijoux conçus suivant des formules absolument nouvelles. Vinrent ensuite Georges Fouquet, Feuîllâtre, puis Lucien Gaaillard. Les bijoutiers et les orfèvres étaient largement représentés à l'exposition de 1900 : Boucheron, Vever présentaient de fastueux bijoux créés dans un style nouveau. De jeunes artistes vinrent chaque année grossir le nombre de ces précurseurs : Maurice Dufrène, Paul Fol lot, Plumet, Victor Prouvé et bien d'autres. L'idée de se grouper en Artistes Décorateurs se fit jour et ainsi fut fondée la Société des Artistes- Décorateurs. 
A partir de 1911, apparut le nom de Raymond Templier, puis après la guerre ceux de Gérard Sandoz, Jean Puiforçat, Jean Fouquet, Bablet, etc. . . A l'exposition des arts décoratifs de 1925, ce fut une explosion de bijoux plus merveilleux les uns que les autres. A aucune époque, le bijou n'avait été si répandu. Réservé, il y a cinquante ans à peine aux classes fortunées, il appartient maintenant au grand public. Grâce à l'enrichissement des campagnes, les modestes joyaux d'autrefois, faits de fausses pierres et de minces plaques d'argent ou d'or estampées, sont remplacés aujourd'hui, par des brillants et des pierres précieuses. On peut envisager trois tendances dans la joaillerie des années vingt : la joaillerie de prestige, réservée principalement aux souverains, celle des grands joailliers de la rue de la Paix, et la bijouterie de fantaisie. Ces trois industries si différentes sont nées d'une même préoccupation : satisfaire un public d'acheteurs de plus en plus nombreux aux ressources financières très diverses.



Poinçons de Alphonse Fouquet et poinçon de Maître de Georges Fouquet





orfèvre
auteurFouquet, Georges
patronyme(s)Fouquet
prénom (état civil)Georges
professionFabricant orfèvre
initialesG.F.
symbolesun fouet
n° de garantieC161
n° de préfecture11493
date d'insculpation3 novembre 1897
lieu(x) d'activité75
Paris
adresse de l'atelier35 avenue de l'Opéra


La joaillerie de prestige qui utilise le plus souvent des diamants de plusieurs dizaines de carats, est tenue à un dessin quasi classique. Mais si l'on rapproche un modèle d'aujourd'hui d'une parure d'avant- guerre, les différences s'accusent : le dessin est plus lisible, l'arabesque plus accusée. Le dessin 17 principal réalisé le plus souvent en pierres précieuses, se détache sur des lignes plus légères, ou des pavages formant jeu de fond. La symétrie, l'ordre et la mesure, s'imposent dans d'aussi somptueux joyaux. Cette joaillerie tire des ressources nouvelles que la taillerie du diamant lui apporte, des éléments de variété. Jamais, à aucune époque, on n'a poussé à une telle perfection l'art du lapidaire. Aux tailles classiques en rose, en brillant, en table, sont venues s'ajouter des combinaisons inédites, qui donnent au diamant son scintillement et son éclat. Le joaillier peut jouer des pierres comme le peintre de sa palette. Il ne craint pas, d'ailleurs de faire appel à quelques touches de pierres de couleur, au rubis, au saphir et surtout à l'émeraude, reine du moment. . . Dans ces bijoux princiers, la monture est invisible. Il faut les retourner pour découvrir la merveille de leur armature, prodigieuse de précision sur laquelle sont serties les gemmes. Certaines pierres uniquement retenues par la culasse, semblent suspendues comme des gouttes de rosée. Les bijoutiers de la rue de la Paix présentent dans leurs créations un dessin plus libre, plus en harmonie avec l'exposition de 1925. L'artiste joue habilement de verticales, d'horizontales, de cercles, de courbes. De l'opposition des matières, on tire des tons et des valeurs plus accusées. Le brillant est toujours souverain, accompagné de saphirs, d'émeraudes, de rubis, mais aussi de pierres semis -précieuses les topazes, l'onyx, les turquoises. On n'hésite pas à faire appel à l'émail et à la laque .

Georges Fouquet  est devenu l associé de son père en 1894 mais a partir de cette date il est seul, son père n'a plus la santé suffisante pour travailler, Georges va travailler avec le poinçon de la maison de son père et continuer a poinçonner avec le poinçon Alphonse et c'est en 1897 le 3 novembre qu il obtiendra l'insculpation de son poinçon avec les initiales G.F à la verticale avec  un Fouet et une flèche



Sotheby's date cette pièce de la fin du 19 eme , donc avant 1900. Perle naturelle, ensemble de pierres précieuses et broche / pendentif en diamant, Georges Fouquet 
Conçue comme une femme aux cheveux et coiffures fluides, le visage et les cheveux composés de calcédoine sculptée, appliqués avec de l'émail plique-à-jour et rehaussés de rubis ronds, de diamants ronds et roses,  pendentif Boucle, signée G. Fouquet et numérotée, poinçons français étui, Fouquet.

Les bijoux de fantaisie sont dessinés et fabriqués par les artistes eux-même, ainsi que l'avait fait aux environs de 1900 Lalique, Fouquet. S'ils n'occupent pas par leur nombre et la valeur intrinsèque de leur production une place prépondérante dans la bijouterie française, ils exercent par leur mérite artistique, une influence réelle sur le goût du public, et par répercussion, sur l'orientation des fabricants. L'accent est marqué sur le côté décoratif du bijou : ce sont des pièces de grandes dimensions destinées à compléter la toilette féminine. . . Il fait appel aux pierres semis-précieuses, soit qu'il les emploie en masses transparentes : aigue-marine, améthyste, topaze, soit qu'il recherche, par opposition, des valeurs opaques : lapis, onyx, jade, malachite, nacre ou cristal dépoli. C'est par le jeu des volumes aussi bien que par la gaieté des couleurs qu'il atteint à l'effet décoratif. 


1899  photographie tirée du livre de Vever

C'est en 1899 que Alphonse Fouquet le père de Georges , revenant sur son passé dans son livre Histoire de ma vie industrielle et les critiques qu'il avait dû supporter au début de sa carrière déclara: 
"J' ai créé des bijoux ou se trouvent combinées la figure humaine en or ciselé et des pierres précieuses. On m'a rapporté que mon confrère Massin, homme de grand talent que je respecte et admire beaucoup, partageant l idée fausse de Charles Blanc, me jugeait coupable d'une sorte d'hérésie, considérant que les règles du dessin esthétique interdisent à une femme de porter l'image humaine, sur la tête, autour du cou ou sur la poitrine. Telle n'a pas été l'opinion des critiques d'art qui étaient chargés de juger et d'apprécier ces pièces"

Mais a partir de 1900 tout changea l émancipation féminine arrivait en provenance d Angleterre



1899

Fils du célèbre joaillier Art Nouveau Georges Fouquet, Jean Fouquet rejoint la maison familiale en 1910. Proche de Louis Aragon et Paul Eluard et fortement marqué par les avant-gardes de son époque.




Pendentif or; opale et émail Georges Fouquet 1899 environ.
La plaque représentant au premier plan une paire d'arbres avec un paysage de lac et de montagne, sertie d'opales, décorée d'émail plique-à-jour, suspendue à une perle baroque, à une chaînette fantaisie, d'une longueur d'environ 690mm, signée G. Fouquet, marque française, original étui recouvert de soie Georges-Fouquet, 35 avenue de l'Opéra, Paris.

J ai replacé cette plaque vendue par la maison Sotheby's en 1899 En effet L expert l a daté aux environs de 1910,  et le style comme l'ecrin sont plutôt d'avant 1900, et si l ecrin est bien de Georges Fouquet il est imprimé au 35 avenue de l Opéra or en 1900 Georges Fouquet déménage Rue Royale, sans dessin daté , comme la plupart de ceux conservés au Musée des Arts Décoratifs, il est difficile de donner une date, d'ailleurs Sotheby's et Christie's ont vendu beaucoup de bijoux de Fouquet avec la date de 1900, a croire qu il n'a rien vendu les autres années



1899 Observez le motif central d'un visage et de ses cheveux en verre, comme inséré dans le feuillage d'un arbre , cabochon saphir et cabochon rubis.


1899

A l'exposition de 1900,Georges Fouquet présenta un grand nombre de bijoux, des joyaux aux formes
imprévues ; des parures complètes très importantes,  Sarah Bernhardt était une grande admiratrice du talent de Mucha, et lui passa commande, en 1894. 
l'affiche de Gismonda, fut celle qui commença la réputation du jeune artiste, dont le succès fut bientôt très grand. On lui reprocha plus  tard, avec quelque raison, d'abuser de la formule, intégrante du costume féminin, auxquelles on trouvait bien en général un peu d'excentricité, mais qui n'en furent pas moins très justement remarquées.-D'après Henri Vever

Il représente ce qu'il y a de meilleur de la Joaillerie Art Nouveau.
C'est le résultat de la courte collaboration entre Georges Fouquet et Alphonse Mucha de 1899 à 1901.
Les origines de l art nouveau se situent à la moitié du XIX ° siecle, quand un anglais, William Morris lança un mouvement sous le nom de ARTS and KRAFTS (arts et métiers) William Morris,était opposé aux procédés de mécanisation de l'ère industrielle naissante , il pensait que l artisanat était menacé par la technologie et voulait revaloriser l'artisanat. Ce fut un antiquaire "Siegfried Bing" qui le baptisa ART NOUVEAU, ce fut une période très courte puisqu'elle dura de 1895 à 1914. La guerre limita la production de Joaillerie et le mouvement ne dura pas au delà de 1920.
Alphonse Mucha s'était rendu célèbre en produisant d'innombrables affiches, mais aussi décoration de livres, de panneaux divers, etc. Il parvint à cette célébrité, surtout avec sa première affiche lithographique réalisé pour Sarah Bernhardt et son théatre de la Renaissance au mois de janvier 1895.
Jusqu'en 1901 il réalisa les décors et les costumes du théatre de Sarah Bernhardt.C'était un véritable touche à tout, il peignait, sculptait, dessinait, des bijoux, des objets utilitaires et de décoration. Mucha était d'origine Morave, mais c'est à Paris qu'il connut la gloire. Il travailla donc avec Fouquet à la réalisation de ce bracelet, en or jaune et émail.
Les écailles de la tête sont faites de plaques d'opales cloisonnées d'or. Il tient dans sa gueule des chainettes qui le relient à une bague serpent identique dans son dessin au bracelet. que Sarah portait en scène.
Après le désastre de 1914 les bijoux redeviennent un symbole de prospérité, Walter Gropius fonde le BAUHAUS , avec des artistes comme Klee et Kandinsky. Le Bauhaus, avec le mouvement  
cubiste introduit des artistes comme Braque et Picasso . Pour l'art du bijou de cette période, les meilleurs représentants de la joaillerie géométrique furent Paul Brand et Jean Fouquet



1900 Georges Fouquet  (Rmn)


Dans  la Revue de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie : publication mensuelle illustrée un article important, peut être un peu long  de nos jours, mais écrit par Maud Ernstyl .

Maud Ernstyl je le rappelle n'est pas une journaliste femme, mais le pseudonyme de Henri Vever 

Dans un ordre d'idées différent, l'exposition de M. Georges Fouquet, ainsi que celle de M. René Foy, ménageaient au visiteur attentif plus d'une surprise agréable. Chez l'un comme chez l'autre, bien que leurs productions ne se ressemblent en aucune manière, il y avait cette volonté très ferme, très évidente — poussée parfois presque jusqu'à l'exagération — de faire du nouveau quand même. Je répète qu'on ne saurait trop encourager ce que de pareilles tentatives peuvent avoir de hardi. Qu'importe si l'on se trompe quelquefois et si toutes les pièces ne sont pas toujours également réussies ! dans tout combat, il y a des morts et des blessés, et ces morts et ces blessures sont glorieuses, et, après tout, Lalique lui-même ne crée pas que des chefs-d'oeuvre. Les expositions de ces jeunes gens étaient des plus intéressantes.
Nous y retrouvons l'emploi très fréquent de l'ivoire et celui des gemmes, des pierreries, des matières diverses plus ou moins précieuses, dont la valeur dépend surtout d'un emploi judicieux et dont les colorations harmonieuses ajoutent souvent tant de charme et de douceur à un bijou. L'exposition de M. René Foy témoignait d'une recherche réelle de nouveauté ; rappelons rapidement le diadème aux violettes en cornaline blanche avec des feuilles d'émail translucide aux nervures d'or ; celui aux mimosas d'or, dont le feuillage était formé de 875 émeraudes. Un troisième diadème, formé d'un paon d'émail qui s'étale sur la coiffure, faisait un peu trop songer aux Égyptiens. Un petit cachet de bureau, d'apparence bien fragile, était formé par une statuette de femme en ivoire, les bras ramenés sur la poitrine, et dont la nudité s'apercevait sous la transparence d'un vêtement d'émail translucide.
D'autres objets encore étaient fort intéressants : un pendentif de. cinq fleurs de cyclamen sur une feuille d'émail, une boucle où deux naïades d'ivoire contemplent sous un saule pleureur un paysage endiamanté, des peignes avec clématites, des sautoirs, une coupe en jade ornée de vigne vierge, etc. Mais je n'aimais guère, je l'avoue, le grand éventail représentant la naissance de la perle, par Mlle Abbéma ; les branches d'ivoire sculpté et patiné personnifiaient, par des figures féminines d'un dessin et d'un arrangement insuffisants, les différentes pierres précieuses : le saphir, la turquoise, le rubis, le diamant, l'émeraude, l'améthyste, l'opale et la topaze. Des agencements ingénieux, souvent réussis, comme par exemple le collier formé par de longues traînées de lierre auxquelles sont suspendus un faune et une faunesse en ivoire se tenant par la main, méritent d'être retenus, et nous fermons volontairement les yeux sur l'exécution un peu sommaire, et sur le manque de pondération et d'harmonie de certains autres objets, en raison d'une inexpérience qu'excuse la jeunesse de leur auteur. Du reste, si nous avons été quelquefois un peu sévères — je le reconnais — pour juger les oeuvres de ceux qui sont « arrivés », c'est qu'il nous semble que ceux sur qui tout le monde a les yeux fixés comme sur des modèles ou des champions, ceux-là, dis-je, doivent produire des oeuvres supérieures, impeccables. Ils doivent être un exemple et un enseignement. Ce sont les chefs qui entraînent derrière eux, dans la voie nouvelle, la foule des jeunes dont la vocation n'est pas encore bien déterminée, dont les idées encore flottantes ont besoin d'expérience et qui, en attendant que cette expérience vienne, ont besoin d'encouragements. Nous escomptons, en quelque sorte, la maturité de leur talent encore mal défini, mal affirmé. Pour nous, tous ces jeunes gens sont des promesses pour l'avenir. C'est la génération qui remplacera ceux qui, par la force même des choses, paraîtront bientôt « vieux jeu ». Ils arrivent avec des idées nouvelles, avec l'audace et la confiance de la jeunesse inexpérimentée, et c'est pourquoi nous nous sentons disposés pour eux à plus d'indulgence.
M. Georges Fouquet avait fait appel au talent de M. Muçha — de même que MM. Vever avaient demandé à M. Grasset quelques dessins — et les objets un peu étranges qui sortirent de cette collaboration n'en étaient pas moins fort intéressants. Sans doute on les taxera d'exotisme, d'orientalisme, que sais-je encore ? et, pour employer la langue à la mode, ces poitrinaux,
ces temporaux, ces caparaçons, ne laissent pas de paraître bizarres. Il est bien certain qu'en s'adressant à M. Mucha on ne pouvait s'attendre à des productions d'un pur goût français. Appréciées par les admirateurs du talent de cet artiste, elles sont décriées par les autres. Tout cela n'a rien que de très naturel, comme aussi que de très prévu. Cependant, il faut savoir gré à M. Fouquet de s'être adressé à un peintre de valeur, dont les compositions décoratives sont pleines de recherche. C'est bien là la fusion des arts, et l'art industriel, en particulier, ne peut que gagner à de semblables collaborations. Nous voudrions en voir des essais plus fréquents encore, et les artistes peintres ou sculpteurs apporteraient de la sorte leur contingent d'idées et de talent; tout le monde en bénéficierait.
Je ne puis résister au plaisir de donner à nos lecteurs l'appréciation de M. Roger Marx, l'éminent critique, sur ces bijoux : « Le talent de M. Mucha a doué l'exposition de M. Fouquet d'un accent quelque peu exotique, non dépourvu de saveur ni de charme. D'aucuns ont manifesté certain dépit de cette collaboration. Elle n'est ni pour nous surprendre, ni pour nous déplaire.
M. Mucha n'a pas prêté à M. Fouquet le seul appui de sa verve décorative; il lui a apporté une conception originale et neuve du bijou. Il a imaginé des parures de tète d'un luxe barbare : à un casque d'or pendent des chaînes où s'attachent de grands anneaux qui encadrent l'oreille et se terminent par des croissants à breloques. Des agrafes de robe sont plus compliquées encore : le motif principal en est formé par un pendentif oblong à miniature, relié aux larges épaulières émaillées par cinq chaînes dont les maillons se constellent de pierreries. Je ne me mêle pas de déterminer dans quelle mesure de pareils ouvrages peuvent répondre aux habitudes de notre temps et convenir aux modes de notre pays. L'invention, le métier seuls sont en cause, et, à ce double titre, les bijoux de M. Mucha commandent l'intérêt. Ceux-là mêmes qui les censurent avec le plus d'àpreté ne failliraient pas à en célébrer le prix si, au cours de quelque excursion vers l'Orient, ils avaient pu s'attribuer le mérite de les découvrir. »
M. Albert Thomas, de son côté, conclut ainsi : « L'entreprise est assurément curieuse, elle relève du plus grand art; mais peutelle sembler tout à fait opportune ? Chaque époque réclame son
style. Notre siècle, siècle de la critique, de la compréhension universelle, en même temps qu'il accueille et chérit les formes d'art les plus diverses, prétend aussi les unir dans un accord discret et les modifier selon son goût bien personnel. L'appareil oriental, encombrant, jette aussi trop de rayons. Pour notre vie de société, pour nos réceptions du jour et du soir, il est besoin de bijoux plus discrets,
parés de couleurs moins vives, s'harmonisant sans effort aux nuances délicates des toilettes, à leurs reflets assoupis, à leur élégance volontairement voilée. »
Mais à côté de ces bijoux précieux, M. Georges Fouquet nous montrait une fort jolie série de pendants de cou, d'agrafes, de plaques de collier, de boucles de ceinture, qui étaient d'un goût charmant et d'une exécution très soignée. Quelques-uns étaient composés avec la collaboration de M. Desroziers. A ces objets, il n'y a rien à reprocher. C'est du moderne sans affectation, et je les préfère de beaucoup à ceux de l'artiste slave, dont la supériorité s'affirme surtout dans l'affiche, dans l'estampe et dans le livre, et dont les bijoux tiennent, à mon avis, plutôt du costume de théâtre et du harnachement que de la parure d'une Parisienne. Nous n'avons pas, nous autres femmes, un goût aussi prononcé pour les choses voyantes, cliquetantes et tintinnabulantes. Si nous apprécions comme il convient Salambô, Hérodiade ou Théodora, nous n'avons aucune prétention à vouloir leur ressembler, ni dans nos toilettes, ni dans nos parures, et nous exigeons plus de raffinement et de distinction de la part de nos bijoutiers : « Ne forçons point notre talent, nous ne ferions rien avec grâce », est une vérité qu'ils ne doivent pas perdre de vue. Restons donc avec notre goût personnel, français avant tout, et ne cherchons pas à exagérer la note, ni à trouver à l'étranger ce que notre propre fonds nous fournira en abondance mieux que partout ailleurs. Et, puisque j'ai cité notre bon La Fontaine, on me permettra encore de rappeler ce qui devrait être constamment dans la mémoire de chacun : «Travaillez, prenez de la peine, c'est le fonds qui manque le moins. »




Dessin Sabot de Vénus de Georges Fouquet en 1898


Georges Fouquet Broche orchidée 1898 Or, rubis. Perle et émail
Anderson Collection d'Art Nouveau, Centre d'Arts Visuels Sainsbury, Université d'East Anglia, regardez bien la suivante , même idée, ce n'est pas le même bijou


1900


Vendu par l hotel des vente de Monte Carlo

1900:La bijouterie, la joaillerie, se transformeront successivement au cours des siècles en accord avec l'évolution des moeurs, de la civilisation et des besoins de la toilette féminine. C'est en 1894, que naquit la joaillerie moderne, avec Lalique qui présentait des bijoux conçus suivant des formules absolument nouvelles. Vinrent ensuite Georges Fouquet, Feuillâtre, puis Lucien Gaîllard. Les bijoutiers et les orfèvres étaient largement représentés à l'exposition de 1900 : Boucheron, Vever présentaient de fastueux bijoux créés dans un style nouveau. De jeunes artistes vinrent chaque année grossir le nombre de ces précurseurs : Maurice Dufrène, Paul Fol lot, Plumet, Victor Prouvé et bien d'autres. L'idée de se grouper en Artistes Décorateurs se fit jour et ainsi fut fondée la Société des Artistes- Décorateurs.(Librairie de l université de Toronto,  Tixier Geneviève)




1900 de Georges Fouquet en vente chez Stdibs : https://www.1stdibs.com/








Georges FOUQUET, Vers 1900. Photo Hôtel des Ventes de Monte-Carlo
Exceptionnel pendentif en or jaune mat, figurant un génie acquatique, la chevelure ajourée et ciselée, couronnée d'un aileron d'émail à jour piqué de diamants. Il est casqué de cabochons d'émeraude et de petits diamants taillés en rose et se termine par une algue diamantée, émaillée vert, piquée de diamants sertis clos. Le visage se détache sur une mosaïque d'opales bordée d'émail vert. Signé G FOUQUET, numéroté 3386. Dans son écrin d'origine à la forme en cuir brun gravé d'une couronne de marquis. Poids : 24,6 g. Dimensions : 5,2 x 7,2 cm. 
A figuré à l'exposition du Musée des Arts Décoratifs, Les Fouquet Bijoutiers et Joailliers à Paris 1860-1960.



Vente Christie's Genève



1900 
Sertie d'une aiguë-marine rectangulaire dans un panneau bombé rectangulaire avec aiguilles de pin stylisées , émail vert et bleu et six grenats spessartites en forme de poire, vers 1900,
Signé G. Fouquet, no. 11788,Provenance Michel Perinet vente Sotheby's


Bague Art Nouveau de Georges Fouquet: Feuillage et trois perles baroques les feuilles en émail à jour vert bleu, les branches sont en émail brun,  vers 1900 signée G.Fouquet N° 10551





La Vénus en ivoire sculptée émergeant d'une coquille dorée sculptée et texturée, sur fond de branches sculptées de corail rouge,  émail bleu et vert cadre arqué, décoré de motifs d'algues, émail vert pâle,  une perle en forme de goutte, or 750/1000° vers 1900, Signé G. Fouquet pour Georges Fouquet , non. 3221 


1900 pendentif Cascade, de Mucha, Fouquet et Desroziers, ce bijou est conservé au musée du petit palais à Paris. photo roger violet
Georges Fouquet succéda en 1895 à son père Alphonse Fouquet Sous l’impulsion de collaborateurs animés d’idées nouvelles comme Alphonse Mucha et Charles Desroziers, Fouquet transforma complètement l’art du bijou.
A Mucha, il commanda quelques parures exceptionnelles comme le bracelet destiné à Sarah Bernhardt et lui confia la décoration de son nouveau magasin, installé en 1900 au 6, rue Royale. Desroziers, un ancien élève de Grasset, dessina pour lui des bijoux d’un usage plus courant. Les bijoux de Fouquet s’imposent par leur caractère décoratif et par leur clarté d’exécution. Fouquet entoure fréquemment le contour de ses pièces d’une ligne de brillants de manière à mieux isoler le motif principal.
Il fait un grand usage des émaux dont il apprécie la transparence et la couleur délicate. Il les associe fréquemment aux opales choisies pour leurs reflets changeants et aux perles baroques qui présentent des irrégularités de surface et de matière. Il trouve l’essentiel de son inspiration dans la flore et la faune qui lui fournissent un répertoire inépuisable de formes et de couleurs.(Petit Palais Paris)


Ecrit-on Desrosiers ou Desroziers, les 2 apparemment?????



1900 émaux et pierres dans le livre de Vever


Henri Vever appartient à cette catégorie de fabricants et d'amateurs du XIXe siècle, qui, dans le sillon des actions menées dans le cadre de l'Union Centrale des Arts décoratifs, ont été les historiens ou les chroniqueurs de leur art comme en témoignent les publications variées et importantes pour l'histoire des arts décoratifs d'Eugène Fontenay (1824-1887), de (1853-1921), de Henri Bouilhet (1830-1910) ou de Lucien Falize (1839-1897). Cette pratique se prolongea encore au XXe siècle lorsque Georges Fouquet (1862-1957) dirigea l'ouvrage La bijouterie, la joaillerie, la bijouterie de fantaisie au XXe siècle, publié en 1934.




Boucle de ceinture en argent et vermeil en forme de chardon, signée G. Fouquet, Paris, vers 1900
de forme rectangulaire légèrement convexe, la boucle ornée d'une fleur de chardon est sertie d'une opale noire, la partie gauche ajourée en treillis serti de six petits cabochons de rubis (un manquant), signée au revers G. Fouquet



Pendants d oreille opale et émail  pliques à jour , suspendues chacune à une paire d'opales en forme de goutte, montées en or, 1900, 3,7 cm, en étui Georges Fouquet  Non signé   Christie's





Une bague art nouveau de Georges Fouquet  Email sur l anneau en  or et les oeillets en émail blanc, au centre un saphir en forme de coussin, vers 1900, Signé G. Fouquet, n°. 9473 revente de Christie's



Roger Marx a propos de Fouquet à l exposition de 1900 écrivait dans "la décoration et les industries d'art à l'Exposition universelle de 1900"
  Le talent de M. Mucha a doué l'exposition de M. Fouquet d'un accent quelque peu exotique, non dépourvu d'étrangeté ni de charme. D'aucuns ont manifesté certain dépit de cette collaboration. Elle est ni pour nous surprendre, ni pour nous alarmer. M. Mucha n'a pas prêté à M. Fouquet le seul appui de sa verve décorative; il lui a apporté une conception personnelle du bijou; il a imaginé des parures de tête d'un luxe barbare : à un casque d'or pendent des chaînes où s'attachent de grands anneaux qui encadrent l'oreille et se terminent par des croissants à breloques. Des agrafes de robe sont plus compliquées encore : le motif principal en est formé par un
pendentif oblong à miniature, relié aux larges épaulières émaillées par cinq chaînes dont les maillons se diaprent de pierreries. Je ne me mêle pas de déterminer dans quelle mesure de pareils ouvrages peuvent répondre aux habitudes de notre temps et convenir aux modes de notre pays. L'invention, le métier seuls sont en cause, et, à ce double titre, les bijoux de M. Mucha commandent l'intérêt. Ceux-là mêmes qui les censurent avec le  plus d'âpreté ne failliraient pas à en célébrer le prix si, au cours de quelque excursion vers l'Orient, ils avaient pu s'attribuer le mérite de les découvrir.




L art (en général) est de décliner un dessin pour exécuter plusieurs oeuvres proches , mais avec une petite différence, on exploite une ligne ou une idée mais on reste dans la pièce unique, ainsi, cette pièce, agrafe  de corsage  que j ai trouvée dans un livre : La décoration et les industries d'art à l'Exposition universelle de 1900 de  Roger Marx est très proche de celle ci dessous baptisée : Californie.


Le thème de l ornement de corsage cité plus haut est repris pour ce pendentif



Un collier, et pendentif
Modélisé comme un paysage rural, la rivière émaillée et les arbres sous un ciel d'opale, dans un décor d'arbre, à l'entourage foliolé émaillé une perle baroque suspendue, vers 1900, pendentif 8.5 cm, chaîne 66,0 cm,
Signé G. Fouquet, no. 10399

Pendentif or ivoire et diamant
Conçue comme une sirène, son corps d'ivoire sculpté, tenant une branche de laurier dans la main droite et une lyre rehaussée de diamants taille rose à sa gauche, le fond de l' émail plique-à-jour représentant le ciel et la mer, encadré par une paire de hérons stylisés , bélière pendentif.  Christie's



1900 environ , un peigne incurvé en écaille de tortue blonde COMBINAISON GEM-SET ET DIAMANT, GEORGE FOUQUET, CIRCA 1900en haut des volants foliacés, sertis d améthystes calibrées, opales chamoisées diamants ronds et roses en diamants signé G Fouquet  Vente Sotheby's



Or, gemme et chaine de corsage en émail, Georges Fouquet, vers 1900. vente sotheby's
Composé de onze sections, chacune unique et sertie de pierres précieuses diverses dont calcédoine, rubis, saphirs et émeraudes, perles naturelles baroques et diamants roses, mises en évidence entre chacune avec un motif géométrique orné d'émail plique-à-jour, se terminant sur des plaques de feuillage rehaussé de plique -à-jour et d'émail translucide et de perles naturelles baroques, d'une longueur d'environ 1280mm, de dosages français et de marques de créateurs pour Georges Fouquet.



Bague or, opale et émail, Georges Fouquet, vers 1900-1910
Enchâssée au centre d'une opale de forme fantaisie, dans un cadre de motif foliacé appliqué d'émail vert bleuté, taille 7, signée G. Fouquet, numérotée 9730, marque de fabrique, marque française. Vente Sotheby's


Conçu avec un émail plique-à-jour vert et un serpent de mer en or sculpté, le corps serti d'une agate en cabochon mousse, dans une bordure émeraude calibrée, mailles en or texturé, perle d'eau douce et émail,, vers 1901, Signé G. Fouquet pour Georges Fouquet 




1901  Desroziers et georges Fouquet  broche frelon, tout a fait dans les thèmes de Lalique et autres



1901 c'est un collier de Georges Fouquet.



Dans la revue de la bijouterie en 1901

EXPOSITION DE LIEGE LA JOAILLERIE ET LA BIJOUTERIE DE LA Maison G. FOUQUET 
Entre  les diverses branches de l'Industrie dans lesquelles Paris a toujours joui d'une supériorité incontestable, la joaillerie, la bijouterie et les industries similaires viennent au premier rang.

Les qualités de clarté, d'élégance et  de beauté qui caractérisent la France, en général, et Paris, en particulier, ces qualités ne sauraient, en effet, recevoir de meilleures applications que dans l'art délicat de façonner l'or et l'argent et de les sertir de pierres précieuses.
Sans entrer ici clans de longs détails, ni remonter trop haut, on nous permettra de rappeler ces merveilleux bijoux que portaient nos grand'mères, et qui sont si recherchés aujourd'hui de leurs petites-filles, ces chefs d'œuvre de bijouterie que nous ont laissés le dix-septième et le dix-huitième siècles.
De nos jours, la joaillerie et la bijouterie sont arrivées à un point de perfection rarement atteint jusque-là, car, en dehors de l'étude des bonnes époques de l'art, les qualités de fabrication et de dessin sont accomplies.
Nous n'en voulons pour preuve que la récente participation de la joaillerie parisienne à l'Exposition de Liège, où son succès a été fort grand.
Parmi les maisons qui ont contribué à ce beau résultat, il nous faut citer celle de M. G. Fouquet, rue Royale, à Paris, qui nous présentait différentes pièces de sa création, entre lesquelles nous mentionnerons :
Une agrafe de corsage en or, diamants, opale, émail, ivoire et miniature, grande pièce décorative du plus bel effet et d'une exécution irréprochable ;
Un collier gui, les feuilles en émail, les liges en diamant, les fruits en perles, avec pendentif central portant saphir et coins d'émeraude entourés d'une rangée de brillants ;
Un collier hausse-col composé d'une grande plaque avec mélange d'opales, perles et diamants par des entrelacs systématiques ; le cadre ornemental est en diamants avec feuilles en émail translucide et pendentif opale entouré d'une premier rang de diamants et d'un deuxième rang émail avec points d'émeraude ; le tout est attaché au cou par une torsade de perles dont les extrémités viennent s'emboîter dans des ornements de même motif ;
Un collier composé de libellules en émail avec des feuilles en  diamants et un gros pendentif formé d'une libellule plus grande faite d'émeraudes, d'émail, de diamants et d'une grosse perle ;
Un collier algues en émail avec gouttelettes d'eau en diamants et grandes graines formées de rubis et de diamants. -
A côté de ces pièces merveilleuses par la beauté et par l'éclat, il nous faut encore mentionner celles-ci, qui sont également très remarquables :
1° Une série d'agrafes de corsages, comprenant, notamment : une broche feuilles de sagittaire, mélange de diamants, émeraudes, rubis, saphirs et perles, et une broche, grappe de glycine, les feuilles en émail, les tiges en diamants, les fleurs en brillants et les perles fantaisies
2° Une série de bracelets, dont. un figurant un serpent en or, tres  harmonieux comme lignes, avec une tête en opale gravée ;
3° Une série de bagues, parmi lesquelles une va avec le bracelet précédent, dont elle répète le motif ; les autres portent des rubis, des émeraudes, un mélange de rubis, ou des rubis et des perles ;
4 ° Quantité d'autres articles, tels que : coiffures en corne sculptée, avec applications d'opale et de brillants, plaques de cou de différents modèles, etc.
Toutes ces pièces étaient rangées avec beaucoup de goût et d'une façon très heureuse dans la vitrine de M. Fouquet. Alors qu'on a plutôt pour habitude d'entasser les bijoux, de les serrer les uns contre les autres, M. Fouquet les avait espacés ; chaque objet, bien détaché, faisait ainsi ressortir ses lignes et son fini.
Du reste, M. Fouquet a eu l'idée d'exposer dans son magasin de la rue Royale la plus grande partie des articles ayant figuré à Liège, et on peut les admirer dans trois vitrines garnies de crêpe de Chine et recouvertes de mousseline.
Fondée en 1860) par le père du propriétaire actuel, la maison G. Fouquet a obtenu, en 1900, une médaille d'or et elle a exposé plusieurs fois au. Salon, où ses créations ont été toujours très appréciées.
Elle a obtenu à Liège un grand prix.




1901 Georges Fouquet


Grand Ferret en or et émail de Georges Fouquet




En 1901, Georges Fouquet demanda à Mucha de réaliser  une idée qu'il caressait depuis longtemps : créer un magasin dont la décoration  fût en harmonie avec les bijoux d'art qu'il devait contenir. L'artiste hongrois s'acquitta fort bien de cette tâche et, dès la fin de l'année, G. Fouquet put transférer sa maison rue Royale, dans une installation somptueuse et d'une élégance inédite et raffinée.

L' atelier était situé au 1 er étage


L intérieur du magasin de la rue Royale en 1900


Étude de Mucha pour le magasin de la rue Royale


Autre étude pour le magasin par Mucha photo RMN





Intérieur du magasin de Fouquet , tout le magasin est conservé et exposé au Musée Carnavalet à Paris

Souhaitant renouveler l'art de la joaillerie, vers 1900, le bijoutier Georges Fouquet fait appel à Alphonse Mucha (1860-1939). D'origine tchèque, Mucha s'est fait un nom à Paris en réalisant une série d'affiches pour Sarah Bernhardt. Il y a imposé son goût pour les arabesques, les motifs entrelacés : enroulements de chevelures dénouées, foisonnement de plis soyeux, de fleurs et de tiges stylisées. Encouragé par le succès des bijoux dessinés par Mucha, Fouquet lui confie la décoration de son nouveau magasin, 6, rue Royale.

Rendez vous sur le site du musée: http://www.carnavalet.paris.fr/fr/collections/la-boutique-du-bijoutier-georges-fouquet



Pendant de cou intitulé les Bleuets


Plaque de collier "Roses de Noel"  Georges Fouquet dans la revue BJO en 1901


1901 dans la revue BJO cette agrafe de manteau


Une autre agrafe de manteau  Art Nouveau avec des opales de Georges Fouquet. Le fermoir de manteau  est orné de 14 plaques d'opale . Le bijou est conçu comme deux paons entrelacés avec des «plumes» de fouet extravagantes. Circa 1900. Inspiré par une collaboration remarquable avec le célèbre innovateur Art Nouveau Alfonse Mucha, ce fermoir de manteau  dans tous ses détails exquis et lignes voluptueuses représente parfaitement l'esprit de l'époque. Le thème du paon était un des motifs préférés de Fouquet et Mucha.  en vente chez stdibs : https://www.1stdibs.com/




Re-voici cette broche en 2002, vendue par Christie's la broche "Paons"
Conçus comme deux paons opposés, leurs corps en or sculptés , ornés de grenat démantoïde, d'opale calibrée et de plumes ajourées émaillées vert bleuté pâle, de plumes rehaussées d'opales cabochon, terminés par une perle rose blister suspendue, vers 1900
Signé G. Fouquet no. 3207



Dans la Revue BJO de Paris en 1901


Revue BJO 1901


Journal les modes en 1902


Dessin de Fouquet  conservé au Musée des Arts décos




Le pendentif vu de dos



Pendentif  cèdre



Collier et pendentif "Cedres" Opale, diamant, email.

Modélisé comme une cascade ajourée de diamants entre les panneaux d'opale, au surmonté de cèdre d'or texturé, suspendu à une perle baroque, 1901, pendentif 11,5 cm, chaîne 52,0 cm , monté en or, dans un coffret Georges Fouquet  signé G. Fouquet

L'Art décoratif aux Salons de 1902, dans le tres populaire journal "Les Modes"

Les  bijoux qu'a signés et que signe, soit en collaboration avec M. Mucha, soit en collaboration avec M. Desrosiers, M. Georges Fouquet, ont un charme composite, une séduction subtile. Ils témoignent d'une fraîcheur d'imagination toute particulière, d'une virtuosité technique que sa souplesse et sa fantaisie rendent sensibles aux regards même des profanes, enfin et surtout, du plus louable désir de nouveauté.
Les vrais débuts, dans le sens du moins qui nous occupe, de M.G. Fouquet,datent, si je ne me trompe, de la dernière Exposition universelle. On se souvient du succès qu'il y remporta. L'idée était peu banale, en effet, de s'assurer s'assurer le concours d'un artiste tel que M. Mucha. Quels devaient être les résultats de cette entente, Roger Marx l'a noté, avec son habituelle finesse de pénétration, dans la Décoration et les Industries d'art à l'Exposition universelle de 1900. Ces bijoux étrangement somptueux, d'une richesse bizarre et délicate, d'une polychromie tout orientale, j'en ai revu quelques-uns récemment, et j'ai eu plaisir à les revoir. Pièces de parade pour le triomphe de quelque impératrice authentique ou de théâtre, ils sont empreints d'une magnificence qui allie à des souvenirs d'ornementation asiatique.
les raffinements les plus modernes ; tels la grande agrafe de corsage à la tête auréolée ; le peigne de forme circassienne, aux fleurs d'émail bleu turquoise; le bracelet avec bague, au serpent ailé dont la tête s'écrase sur le dessus de la main; la parure de cheveux en trois pièces, deux petits peignes et une aigrette d'émail bleu et d'or, surtout la fameuse parure de corsage avec épaulières, chaînettes ornées, pendentifs.
Depuis, la production de M. Fouquet et de son collaborateur habituel M. Desrosiers s'est assagie; ils se sont préoccupés, l'un et l'autre, de créer des bijoux plus portables, moins exceptionnels, des objets de parure plus en rapport avec les moeurs de l'élégance féminine contemporaine, et, dans cet ordre de recherches, ils font preuve d'une fantaisie vraiment exquise.
Nombreux sont les bijoux de MM. Fouquet et Desrosiers qui m'apparaissent entièrement réussis. Voici, dans la série qui leur a été inspirée par le monde marin, l'exquis diadème, formé d'algues en émail vert rosé translucide aux cloques d'opale, aux gouttelettes d'eau en brillants, que fleurit une étrange fleur marine dont les pétales sont faits de morceaux de coquillages découpés, d'une espèce de perles rosées d'une coloration délicieuse ;. voici l'agrafe de corsage aux coquillages dans des algues, émail et perles ; la broche au crabe pris dans des algues; l'agrafe de corsage formée d'une espèce de libellule marine, entraînant au-dessous d'elle sa nichée à l'état embryonnaire ; l'agrafe de corsage au gros serpent marin tenant dans sa gueule une branche d'algue fleurie ; et celte délicate, précieuse broche au poisson glissant parmi des algues et emportant du bout de sa queue une fleur marine.
La série florale ne comprend pas un moindre nombre de pièces séduisantes et où le charme de la composition  s'enrichisse d'un de la polychromie moins délicat et moins harmonieux. Le pendant aux fleurs des champs dont la grappe est faite de turquoises brutes, de saphirs et d'émeraudes, avec les étamines en or, émail et perles ; le pendant aux chardons en opaline ; la plaque de cou aux cyclamens d'opale, les tiges et les feuilles en or ciselé sur un treillis ornemental en brillants; le peigne au papillon d'écaille brune, avec des taches en incrustation d'opales et des filaments d'or stylisés; le pendant aux cacatoès d'émail blanc parmi des fleurs ; celui à la cascade de diamants coulant entre des rochers d'opaline et des arbres d'or ciselé; l'agrafe aux deux paons d'argent, d'or, d'opalines et d'opales; le collier aux sauterelles ; la grande broche-pendant faite d'une grappe de glycines de perles roses, aux feuilles d'émail diamanté, voilà des bijoux de vraie valeur artistique, modernes de sentiment et d'exécution, et où sont mises en oeuvre, avec une mesure et un goût parfaits, toutes les ressources d'un art accompli. J'aime particulièrement, et pour sa nouveauté et pour les riches effets que MM. Fouquet et Desrosiers réussissent à en tirer, l'emploi, dans quelques-unes de ces pièces de colorations plus franches, plus énergiques que d'usage par exemple, ces harmonies de bleus et de verts brillants obtenues soit par des émaux et des pierres, soit par des pierres seulement, saphirs et émeraudes.
La place me manque pour parler, comme j'aurais aimé à le faire, de la série des ferrets que la fantaisie de M. Fouquet
Fouquet remis en honneur, et des bagues ; il en est d'exquis, il en est de délicieuses ; ceux-ci, d'une ingéniosité de composition véritablement charmante, celles-là, précises de lignes sans sécheresse, bellement dessinées et exécutées pour faire se jouer aux doigts fins et blancs l'éclat scintillant des pierres précieuses.
En résumé, je discerne dans la production de MM. Fouquet et Desrosiers une orientation louable vers des recherches qui les amènent à une simplicité savante et raffinée, à l'abandon de formules complexes à l'excès et dont l'emploi ne tardera pas à devenir stérile ; j'y vois un souci dominant de la pureté des lignes, une étude de plus en plus serrée des formes naturelles, une inquiétude de l'équilibre et des strictes proportions, toutes qualités sans lesquelles, dans l'art du bijou comme dans toutes les autres branches des arts décoratifs, il ne peut exister d'oeuvres durables et belles.
GABRIEL MOUREY.





Un poisson de fantaisie avec un corps de perle ormeaux au plique -à Jour et la queue suspension d' une châtelaine,  quatre chaînes de perles baroques et lapis ornements lazuli, 1901, dans son étui d'origine en cuir vert G. Fouquet Signé G. Fouquet, no. 3475
Avec le certificat n ° 33504 du 23/3/1999 du SSEF Swiss Gemmological Institute indiquant que la perle d'abalone est naturelle et ne montre aucune indication de modification de couleur artificielle



Collier opales et diamants Revue BJO 1902


1902 dans la Revue de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie

Chaque exposition, qui marque un nouveau triomphe dans l'art du bijou, incite les maîtres jeunes et partant plus audacieux à marcher de l'avant. On en voit déjà rue Royale. Leurs magasins se distinguent par le caractère qu'ils ont tenu à leur donner. Ils ne se préoccupent pas des splendeurs de la rue de la Paix, ils veulent être simplement eux, ils tendent à particulariser leur magasin à leur personne, à l'identifier, pour ainsi dire, avec les bijoux qu'ils créent. C'est au moins l'impression  que je ressens chaque fois que je contemple le magasin de M. Georges Fouquet, dont l'installation causa un étonnement semblable à celui que fit naitre Baugrand. Elle est réellement très curieuse et très attirante au point de vue artistique, cette façade dessinée par Mucha ; on la regarde avec plaisir et on est pris de la tentation d'entrer dans l'intérieur du magasin. Là, on éprouve un étonnement, on se croirait presque dépaysé; où donc s'est-on instantanément transporté? Est-ce le style moderne qui nous trouble ainsi? Non pas. C'est une vision effacée, mais pourtant perceptible, qui vient de passer devant nos yeux. Nous sommes chez un bijoutier qui rêve les somptuosités de Byzance et va chercher ses inspirations dans le palais de Justinien. La note dominante, si je peux associer ces deux idées, la note dominante de son style moderne est le byzantin.
La reproduction de la façade et d'un coin intérieur du magasin de M. Fouquet, de même que celle de quelques-uns de ses bijoux que l'on trouve au cours de cet article, permettra au lecteur de décider si mon appréciation est juste. Dans tous les cas, je ne la regretterai point, car-j'avoue éprouver moi-même un goût particulier pour le byzantin, que ne sauraient modifier les délicieuses mièvreries de la Renaissance.




Mais, pour en revenir à nos métamorphoses, le progrès, qui emporte le style moderne avec lui, va-t-il planter définitivement sa tente rue Royale, ou même plus loin vers l'Ouest, suivant la marche que l'on dit fatale, et comme semblerait l'indiquer l'émigration récente, près des Champs-Elysées, d'un de nos plus jeunes et plus actifs orfèvres, et l'installation sensationnelle du Maître le plus en vue de l'époque actuelle au Cours-la-Reine, dans un hôtel qui fait penser à celui de Jacques Coeur.
 La rue de la Paix serait elle déjà menacée par ces tentatives de déplacement, au demeurant très intéressantes? Assurément non, elle reste la voie triomphale des joailliers de luxe ; car, plus heureuse que le Palais-Royal, elle peut, et elle sait, par des modifications incessantes, se maintenir au niveau des exigences du progrès. Elle l'a toujours fait, et on peut encore aujourd'hui suivre les traces de cette évolution continue, depuis la pharmacie Béral, du pur style Empire datant de la création même de la rue, en passant par le magasin si remarqué de Baugrand, que nous venons de citer, et par celui de Boucheron, aménagé en 1893. Nous avons donc la conviction que la rue de la Paix continuera sur place à rester comme un musée vivant, véritable Acropole de ce qui se produit de plus magnifique et de plus raffiné dans le monde entier, sanctuaire intangible de la perfection d'un art dont la suprématie nous est reconnue par l'universalité de ceux qui s'intéressent aux oeuvres les plus exquises destinées à embellir encore ce chef-d'oeuvre de la nature qu'est la Femme.


1902 dans le journal "Les Modes" Georges Fouquet


1902 Journal les Modes Georges Fouquet



1902 journal les modes Georges Fouquet


1902 Journal "Revue BJO" Georges Fouquet


1902 Revue BJO Georges Fouquet



C'est une agrafe de corsage baptisée "Glycines" émail vert translucide perles fantaisies, tiges et fleurs en diamants et coeurs en améthystes  article de juillet 1902 dans le journal "Les Modes"


1903: Broche en or et argent de Georges Fouquet, avec un bandeau de jeunes femmes en second plan, encadrées de diamants et ornées d'une branche de gui en or et en perles émaillées. 




Dessin de cette broche coquillage conservé au Musée des Arts décoratifs et la photo de Vever


Superbe collier de Desroziers pour Fouquet

Revue BJO 1903
la vitrine de M. Georges Fouquet, un jeune maître qui, en collaboration avec M. Charles Desroziers, offre toujours à la séduction de nos yeux des parures et des bijoux fort intéressants et portant la marque de leur personnalité. M. Fouquet, lui aussi, a cédé aux tentations qu'offre la corne et il s'en est servi pour créer des parures de tête fort originales. Il semble, pénétré par une idée toute nouvelle; il veut, dirait-on, remplacer avec ses parures les chapeaux au théâtre. Pourquoi non? Elles ont une sorte de majesté qui, assurément, ne saurait convenir à. toutes les. personnes, et cela: pourrait les faire taxer d'une certaine lourdeur, si on ne les comprenait pas sur la tête d'une femme de taille élevée et de port majestueux. Peut-être aussi certaines de ces parures sont elles  un peu trop décoratives, ceci dit sans critique; car elles sont, en somme, la manifestation du désir continu, de l'idée suivie, depuis déjà quelques années par M. G. Fouquet, de faire du bijou le complément indispensable du costume. Ses bagues, ses bracelets, sont conçus dans le même esprit de renouveau. Il est donc hanté par des réminiscences de byzantin, qu'il essaie d'assouplir au goût moderne, et ses bijoux semblent imposer le retour des superbes soieries d'autrefois. Quelle élégante pourrait s'en plaindre?


1903



C'est une parure de tête Georges Fouquet en 1903



Pendentif en platine, onyx, cristal de roche et diamant, Georges Fouquet, France
Le boîtier en onyx de forme carrée centrant un cadran rond avec des indicateurs de chiffres arabes, l'inverse centrant une plaque de cristal de roche sculptée en forme de carré représentant une jeune fille éteignant un feu, sertie de diamants taille unique et rose pesant environ 2,80 carats, mouvement manuel, le cadran signé G. Fouquet; vers 1915. Avec boîte signée




1905 : Bague de Georges Fouquet en or jaune retenant en son centre une tourmaline sertie clos d’époque Art Nouveau. La monture ajourée, de forme triangulaire retenant un diamant serti clos de taille ovale et soulignée de deux lignes de diamants sertis grains. Signé G.Fouquet. Poids brut : 6,4 g vendue par la maison Osenat





Pendentif art nouveau, orné d une fleur de chardon émaillée dans un décor d enroulements et de feuillages, une perle baroque en pampille aux alentours de 1905 signé G.Fouquet N° 2429



Formée de deux fleurs de lotus stylisées en émail de couleur sertie d une pierre rose au centre entourée de petits diamants, 1905 environ Christie's Geneve 




Collier Fuchsia le collier est en émail translucide a jour et la chute est en opales perles et diamants, ce bijou est au Musée du Petit Palais à Paris Collier de Georges Fouquet aux environs de 1905



1905 Georges Fouquet
Motif en forme de coquille par Georges Fouquet et probablement dessine par Charles Desrosiers
Conçu comme un panneau irisé en nacre rose, vert et bleu en nacre, rehaussé de rayons organiques texturés en or 18 carats avec trois  de perles baroques, au dessus d un peigne en écaille de tortue, vers 1905,Signé G. Fouquet pour Georges Fouquet






Entre 1905 et 1910 ce pendentif Sycomore  Peridot émail exposé au musée Petit Palais à Paris


1906 Desroziers et Fouquet



1906   Les Gemmes de Georges





Aigue-marine, perles  naturelles , diamant, Georges Fouquet, 1908, diadème plus tardif.
Au départ 5 motifs pouvant etre portés en broche  et plus tard montée en diadème




Beau collier Algues par Georges Fouquet
Le motif central composé de deux algues en émail à jour parsemé de petits diamants et de deux aigues-marine retenant par des tiges en diamants trois graines en culot serties de bandes de diamants et grenats hessonites calibrés, le tour de cou en émail serti d'opales et de diamants alternés, vers 1905, 21.0 cm., dans son écrin d'origine griffé G. Fouquet, 6 Rue Royale, Paris, daté du 10 février 1910 aux initiales de l'acheteur Signé G. Fouquet

Ce collier est accompagné de la photocopie d'une lettre de Monsieur Georges Fouquet du 17 février 1933 à Paris, adressée au propriétaire du collier afin de solliciter son prêt pour l'exposition organisée par l'Union Centrale Des Arts Décoratifs en avril 1933. Dans cette lettre, G. Fouquet décrit ce bijou comme l'un des plus beaux qu'il ait réalisé au cours de la période 1900.
Il est possible que le projet original (voir dessin) comportait des rubis et que par la suite Georges Fouquet leur préféra des grenats.  Vendu par la maison Cristie's




 Six panneaux coniques articulés ornés de feuilles de trèfle vert, émail plique-à-jour et de diamants taille rose, sertis de cinq aigues-marines rectangulaires coupées, dans une  garniture bleu-vert en émail, montée en or 18 carats, vers 1910, Signé G. Fouquet pour Georges Fouquet, no. 11152
Le poids est de 378 grs vendu par la maison Christie's


Jean Fouquet est né en 1899:"donc il a 20 ans en 1909,il a suivi des études littéraires. Il voulait être avocat. Ses idées personnelles paraissent, certes, quelque peu en contradiction avec le monde du luxe. Jean Fouquet est communiste, à l'instar de Paul Eluard et de Louis Aragon, des amis intimes. Il est inscrit à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires, aux réunions de laquelle il assiste en compagnie de sa camarade Charlotte Perriand (rappelons, par parenthèses, que c'est Jean qui introduira la créatrice de meubles auprès de Le Corbusier et donnera, ainsi, impulsion à la fructueuse collaboration que l'on sait). C'est au bal du Front populaire, organisé pour la Sainte-Catherine en 1935, qu'il rencontre Madeleine, employée chez Patou, sa future épouse. Ses opinions d'extrême gauche seraient-elles une réaction contre son père ? Jean Fouquet est un idéaliste, un rêveur. Cultivé, éclectique dans ses sujets d'intérêt. Il lit assidûment. Doué d'imagination, il invente des saynètes afin de distraire ses opains en vacances et, pour un oui pour un non, entonne joyeusement des chansons de Béranger. Il écrit aussi. Jean Fouquet signe des romans policiers. Le bijou fut-il vraiment une vocation contrariée ? Il est difficile de l'admettre tant les oeuvres qu'il imagine pour la joaillerie familiale sont magistrales ! Sans cesse renouvelées. Jean Fouquet se montre capable de concevoir, durant la même année, un bracelet Roulement à billes moderniste ô combien, inspiré du machinisme, et la plus délicate des parures, en cristal de roche incrusté de cabochons d'améthyste et de pierre de lune. Dans ses modèles avant-gardistes interviennent des matières jamais usitées en joaillerie jusque-là : l?ébène, l'argent, l'acier chromé. Au platine, il préfère l'or gris qu'il fait polir, parfois strier. Quant à la laque, révolution en bijouterie, elle lui offre une palette inépuisable pour parer des pendentifs ainsi que des boîtes à cigarettes. Sous son seul nom, Jean Fouquet expose au Salon des artistes décorateurs de 1926, 1927, 1928. Défenseur de l'esthétique contemporaine, non seulement il adhère à l'Union des artistes modernes dès la formation
de l'association, mais il y prend une part conquérante. Durant plusieurs années, il en est le secrétaire. « L'idéal est-il incompatible avec l'intérêt ? », lance-t-il, tout feu tout flamme, au cours de leurs interminables réunions." * Note N° 1






Collier "Murier" (1912) en or émail à jour, sur paillons or et perles rosées. Musée des Arts décoratifs


Bague émail opale et rubis, avec un doublet d'opale rehaussé d'émail vert translucide à jour, ponctué d'un petit rubis rond, monture en or jaune Signée Fouquet

En 1912 la Revue Art et décoration   consacrait un grand article sur "Le Bijou Nouveau"

La Part prise prise par M. Georges Fouquet y fut, du premier coup, considérable. Et elle s'accroît au cours des années en s'équilibrant autour d'un idéal de plus en plus précis. M. Georges Fouquet eut d'abord l'ambition, très logique et très légitime, d'orner la femme moderne, de la décorer comme les joailliers de l'antiquité  leurs contemporaines c'est-a-dire en réalisant des ensembles, des parures dont les pièces diverses, colliers, bracelets, bagues, diadèmes, seraient comme les strophes harmonieuses d'un poème. Des peintres lui fournirent, dans ce genre, plusieurs thèmes qu'il réalisa magnifiquement. Toutefois de tels ensembles ne peuvent être qu'exceptionnels dans la vie moderne, où les anneaux, les broches, les ornements de toute sorte s'en viennent l'un après l'autre en souvenir de ces jours qu'on ne marque plus d'une pierre blanche, mais d'un petit caillou scintillant. M. Georges Fouquet a donc aussi disséminé les ressources de son esprit inventif et de son goût très personnel dans une multitude de joyaux indépendants, que leur indépendance n'empêche pas d'être décoratifs. Ce qui caractérise avant tout ses oeuvres, c'est l'amour de la couleur et l'amour de la matière. L'or et le platine y jouent par eux-mêmes un rôle essentiel ; au lieu d'être masqués par les pierreries qu'ils ^supportent, ils fournissent la forme, une forme qui reste nettement apparente et sur laquelle des émaux ou des pierreries chantent en sourdine autour d'une gemme centrale du plus bel éclat. Ce thème n'est pas invariable, mais l'auteur en a tiré beaucoup d'effets très réussis, et c'est, je crois, celui qu'il préfère. 11 reflète en tous cas très nettement sa personnalité qui est celle d'un artiste dont le sens très particulier de l'élégance défend victorieusement une conception souvent hardie du bijou.
Nous disions plus haut que les émaux offrent des ressources très étendues. 
M. Georges Fouquet les emploie comme M. Lalique et comme M. Vever, mais ils sont encore loin d'avoir reçu en bijouterie les multiples applications dont ils sont susceptibles.

Comment concilier ce qui est éphémère avec ce qui devrait être éternel? Comme l'ont fait les grands artisans de tous les temps: en unissant une absolue sûreté de goût à une personnalité.




Pendentif en or 18 carats, pierres colorées et émail, Georges Fouquet, vers 1910
Le pendentif en forme de triangle centré par un cabochon turquoise de forme ovale, avec neuf topazes taillées par étapes, dans des entourages géométriques appliqués avec l'émail blanc et surmonté par un plus petit cabochon turquoise, signé G. Fouquet, numéroté 2577. Vente Sotheby's



Pendentif en or 18 carats, pierre de couleur, diamant et émail, Georges Fouquet, vers 1910
Sertie au centre d'une turquoise cabochon en forme d'oeuf, encadrée de lotus en forme d'éventail appliqués avec émail turquoise, vert, noir et blanc, rehaussé de topazes de forme rectangulaire et fantaisie, et de segments d'opale blanche, soutenant une poire Pendentif d'opale blanche en forme de cercle, encadré de petits diamants taille rose, signé G. Fouquet, numéroté 2349. Boîte en cuir rose, soie et velours signée G. Fouquet, 6. Rue Royale, Paris. vente Sotheby's

Pour un exemple de l'œuvre de Georges Fouquet dans le style renaissance égyptienne, voir Les Fouquet: Bijoutiers & Joailliers à Paris 1860-1960 , par Marie-Noël de Gary, p. 88, Bague Sarabée et Bague Mouche, et p. 89, Fleur de Lotus.

L'influence de l'Égypte sur l'Occident remonte à l'époque romaine. Bien que cette influence n'ait jamais totalement disparu, elle a atteint son apogée après certains événements historiques comme la campagne de Napoléon en Égypte à la fin du XVIII e siècle et l'ouverture du canal de Suez en 1869. De tels événements ont permis d'approfondir, souvent connaissance de première main de la culture et de la mythologie égyptiennes et d'une plus grande disponibilité de sources de conception à la fois directes et indirectes.

Les artistes de l'Art Nouveau n'étaient pas à l'abri de l'attrait de l'Egypte ancienne, comme en témoignent les deux bijoux de Georges Fouquet présentés ici. Fleurs de lotus et papyrus sont plus que de simples embellissements, leurs formes courbes font partie intégrante du design. La palette de couleurs principalement turquoise et vert fait écho aux teintes souvent trouvées dans la faïence égyptienne, les scarabées et les perles. La symétrie globale de la broche et du peigne (lot 256-257)

anticipe le mouvement Art Déco qui devait éventuellement dépasser le style Art Nouveau.





1911 Georges Fouquet dans le catalogue des artistes décorateurs





Épingle de jabot en nacre, onyx et diamant, Georges Fouquet, vers 1920
Sertie de nacre dans un cadre en losange serti de diamants roses et d'onyx, la garde est composée d'onyx sculpté rehaussé de diamants roses, signée G. Fouquet, numérotée, française et de marques de créateurs.
L'épingle à jabot, l'ancêtre probable de l'épingle de cravate était constituée de 2 épingles de cravate, une de dimensions plus petites que l'autre et elles étaient reliées entre elles par une courte et fine chaine.





Bague platine, émeraude, opale, diamant et émail, Georges Fouquet, vers 1920.
Le cabochon émeraude mesure environ 11,6 sur 11,3 sur 8,8 mm., Encadré par des opales ovales, de petits diamants taille ancienne et des rayures émail noir, signé G. Fouquet, numéroté 25952.






Platine, cristal de roche et diamant, Georges Fouquet, Paris Composé de cristal de roche sculpté en forme de chevron, décoré de diamants taillés en Europe et anciens, avec marque de fabricant, numéroté 19091; vers 1930.





1920 dessin de Georges Fouquet conservé au Musée des Arts décoratifs

Le bijou des années vingt est porté vers la simplification des lignes, la sobriété du décor et ainsi répondent parfaitement au goût de l'époque. Il y a un style général "1925", mais il ne saurait y avoir un type de bijou, car chaque artiste n'obéit qu'à son inspiration. Il y a l'oeuvre de tempéraments individuels souvent très éloignés les uns des autres, dont le mérite est d'avoir assuré par leurs créations le renouveau de la joaillerie, et tracer la voie de la joaillerie contemporaine (genevieve Tixier)




Une oeuvre maitresse, a tel point qu elle se trouve au Metropolitan, The MET, est ce une pièce unique, il semblerait que celle ci fasse partie d une collection particulière ( photo Tomas Heuer) 
C'est un devant de robe (1920-1925) représentant un masque Chinois Le visage est en émail les yeux et les cheveux en onyx perle et jade,l encadrement en diamants




Georges Fouquet , époque Art Déco, rare broche plaque cristal de roche.  Photo Tajan.
Elle est de forme rectangulaire à pans coupés portant deux nacres grises et blanches sur une plaque d'or gris rehaussée de plaques laquées noires. Monture en or gris 750/1000°. Travail français signé G. Fouquet et numéroté. Poids brut : 27 gr. - Dimensions : 7, 6 x 3,1 cm  vente étude Tajan


Bague art déco perle fine et diamant de Georges Fouquet, perle bouton brun grisde 14,8 cm de diamètre, avec diamants Signée G Fouquet N° 17653


Un vanity case en émail ,art déco de Jean Fouquet
Le boîtier rectangulaire en émail noir et bleu s'ouvre pour révéler un miroir dans le couvercle, trois compartiments à poudre et un porte-rouge à lèvres, avec un compartiment dissimulé dans le couvercle, années 1920, poinçon pour l'argent  10cm5 de long Signé Jean Fouquet, nos. 22351 et 128
Revendu par christie's





En 1923 Georges Fouquet refait sa façade et l intérieur de son magasin , il semble que le magasin de Fouquet après sa faillite ait été séparé en deux petits magasins, et en 1936 c'est Fred Samuel qui lui succédera sous la griffe "FRED" j'ai consacré un article a cet homme courageux.



Pendentif en cristal de roche dépoli, jade , lapis, diamants taille brillant émeraudes calbrées, monture en platine Photo Musée des arts décoratif 1923-1924



Dessin de 1923 georges Fouquet


Dessin du masque Chinois 1924 en collaboration avec Louis Fertey


1924


1924



1925 dessin de Jean Fouquet pour un étui à cigarettes


« Je suis joaillier, je suis le fils de Georges Fouquet », répétait Jean Fouquet, au terme de sa vie. Litanie d'un homme âgé qui n'en est pas moins révélatrice du poids de l'autorité paternelle. Son père, imposante figure qui représente la deuxième génération de cette lignée. *note 1




Un bracelet unique fabriqué durant la période Art Déco par la prestigieuse maison française Fouquet. Le bracelet présente une combinaison inhabituelle de pierres précieuses, y compris les diamants taille ancienne, les saphirs, le jade et le lapis-lazuli sur le montage en platine classique de l'époque.
Vendu par un bijoutier de New York sur le site https://www.1stdibs.com



1925 Georges Fouquet  Le Dessin




Le bijou réalisé  en 1927 dans la revue L'Officiel



Enfin le bijou, tel que je l ai vu le 13-11-2017 chez Christie's à Genève


Pour mieux comprendre le volume, j ai pris cette photo moi-même




1925 Dessin  de georges Fouquet et andré Leveillé

Georges Fouquet a joué un rôle clé dans l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925. Cette exposition a popularisé le style plus tard connu sous le nom d'Art déco. Ce style était un mélange de nombreuses influences. Ceux-ci incluaient la géométrie et l'abstraction trouvées dans le travail des peintres cubistes et les combinaisons de couleurs exotiques et dramatiques des Ballets Russes. (La compagnie de ballet de Diaghilev s'était produite à Paris à partir de 1909.) 

1925 Dessin de Georges Fouquet (RMN)



Pendentif réalisé avec une aigue Marine paru en 1925 dans le journal L' Officiel




Georges Fouquet. Collier Art Déco de perles de jade et d'onyx. Vers 1925. Photo Hôtel des Ventes de Monte-Carlo. disposées en motifs alternés, retenant par un anneau d'onyx un pompon de jade et de perles bordé d'émail bleu, les attaches en platine soulignées de diamants. Ce collier a été acheté dans les années 70 chez Michel Périnet à Paris. Conservé dans un écrin postérieur à la forme. Longueur interne : 60 cm. Hauteur du pompon avec l'anneau : 9,5 cm.




1925 dessin de Georges Fouquet (RMN)


Ce superbe modèle est très proche du dessin ci-dessus et ce bracelet est de 1925




C'est la maison Christie's qui l a revendu en 2019
MANCHETTE ART DECO MULTI-GEM ET ÉMAIL UNIQUE, GEORGES FOUQUET
Cabochon émeraude, topazes rectangulaires orange, diamants taille unique, émail noir, or (marques françaises), 1925, circonférence intérieure 16,4 cm, signé G.Fouquet, marque de fabrique, non. 19404, étui ajusté marron G. Fouquet




Bracelet Art Deco onyx et jade, par Jean Fouquet. Photo: Christie's Images Ltd 2012
Semi-flexible, formé d'une alternance de maillons carrés en onyx et ponctué d'un cabochon de jade carré et de maillons rectangulaires en or jaune et or rose, 17 cm., monture en or, poinçons français, poids brut: 109.45 gr., vers 1925.
Signé G. Fouquet pour Georges Fouquet sur le fermoir et Jean Fouquet sur le bracelet, no. 20336





1925 Jean Fouquet

FOUQUET. Broche Art Déco rectangulaire en platine à décor géométrique. Vers 1925. Photo Tajan
La partie supérieure amatie est sertie de deux diamants coussins (TA). La partie inférieure droite délimitée par une ligne de petits diamants porte au centre un saphir ovale facetté en serti clos sur fond uni. Epingle en or.  Poinçon de maître. Dans son écrin d'origine à la forme. Poids brut : 23,2 g. Dim. : 2,6 x 5,1 cm environ La broche serait de Jean Fouquet mais signée Georges  la collaboration du Père et du Fils ne s'étant jamais démentie.



Photo de Jean Fouquet  par Thérèse Bonney




1925 pendentif de Jean Fouquet la photo est d'une célèbre photographe Thérèse Bonney
Le dessin (ci-dessous) de cette broche a été exécuté par André Leveillé






1925 de Jean Fouquet pendentif en or gris et Citrine, à l'origine la partie supérieure était ornée d'un bandeau de platine serti de diamants fut supprimée par jean Fouquet , une chaine en or  remplace le cordon de soie d'origine Photo Musée des Arts décoratifs




1925 vendu par Christie's
Bracelet art deco, rare, conçu par Adolphe Mouron réalisé par georges Fouquet
Conçu comme un large bracelet jonc géométrique, ajouré, serti de diamants taille unique et de lapis-lazuli, de corail, d'améthyste et d'aigue-marine , la moitié du bracelet dans une bordure dorée et l'autre en platine, 1925, Signé G. Fouquet, no. 19806, avec la marque du fabricant




Jadéite, lapis-lazuli, bracelet en émail et diamants, Georges Fouquet, vers 1925
Composé de maillons hexagonaux serties de cabochons de jadéite et de lapis-lazuli polis, encadrés d'émail bleu, alternant avec des mailles rectangulaires serties de diamants circulaires, longueur 180 mm environ, signée G. Fouquet, numérotée,et marques de fabrique, étui estampillé G. Fouquet. vente Sotheby's





Trousse de toilette compact rectangulaire en or gravé 'Maria Elena', s'ouvrant d'un côté pour révéler deux compartiments articulés, un miroir et un peigne en écaille de tortue, l'autre côté s'ouvrant sur un seul compartiment, les côtés décorés d'émail noir et dissimulant un porte-rouge à lèvres et une boite d allumettes, mesurant environ 110 x 64 x 12mm, signé Jean Fouquet, numéroté,




Broche en or 18 kt, émail, turquoise et diamant, Georges Fouquet, France
Le motif en forme de croissant appliqué avec émail noir, le terminal serti de trois cabochons turquoise mesurant environ 12,6 sur 9,0 par 5,6 mm, chacun encadré par émail noir, accentué par de vieux diamants européens et coupe simple pesant environ 0,30 carat, signé G. Fouquet, numéroté 22693, ; vers 1925-1930. Vente Sotheby's





Collier pendentif en or blanc 18 carats, cristal de roche, diamant et émail, Georges Fouquet, France, vers 1925La goutte de cristal de roche en forme de poire givrée surmontée d'un capuchon en pointe de diamant, suspendue par un anneau de cristal de roche dépoli, rehaussée d'une bordure en diamant rose bordée d'émail noir, complétée par des perles de cristal de roche allongées, longueur 25 pouces, marque du fabricant, vendu par Sotheby's







Motif en cristal de Roche
Le collier de perles en cristal de roche dépoli suspendu à un cerceau d'onyx noir avec des motifs géométriques ,  dôme en cristal de roche sculpté et givré glands terminés en perles de cristal de roche et d'onyx noir, montés en or blanc, vers 1925, Signé G. Fouquet pour Georges Fouquet 






Collier jean Fouquet  "Collage" Suspension d'un pendentif en cristal de roche dépoli ovale orné d'un collage de plaques géométriques en jaspe, onyx noir, corail et pierre de lune d'une chaîne à maillons serpent monté en or blanc, vers 1925, 33 ins. Signé Jean Fouquet





Jean Fouquet  Pendentif 1925-1930 acier poli. Signé JEAN FOUQUET sur le pourtour



Jean Fouquet a fait ce collier en or , platine , laque noire et une superbe aigue Marine. une date précise , difficile 1925-26? Splendide pièce qui a fait souvent la couverture de livre ou d article en particulier le livre de madame Raulet



1926 Fouquet



1926 Dessin de Georges Fouquet



En 1926 c'est la fin de sa lettre adressée au grand chancelier de la Légion d Honneur, et j aime beaucoup sa dernière phrase, apparemment il est frustré de voir qu'avec toutes ses connaissances, ses  etats de services civils et militaires, il obtient la même Légion d Honneur que d'autres qui n ont fait que du commerce!!!!!!!!




1927 robe de Patou bijou de Fouquet


1927 dans la revue l'Officiel bijou de Jean Fouquet


1927 Jean Fouquet




Etonnant pendentif "Obus", ou "Bombe" en cristal de roche dépoli avec attaches géométriques en or et platine, la chaine est faite avec des cylindres  en cristal de roche, la monture est en or et platine aux environs de 1927. exposé le 13/11/2017 à Genève par Christie's



ANNEAU DÉCO DIAMOND ET ONYX, PAR GEORGES FOUQUET
De forme géométrique, le diamant serti d'une plaque d'onyx rectangulaire, deux côtés et la galerie sertie de diamants taille carrée, circa 1927, taille 6, avec marque de dosage française pour platine
Signé G. Fouquet: vente Christie's






1927 l officiel

La bijou est une œuvre d'art, qu'il  s'agisse d'ailleurs d'un ensemble précieux ou d'un objet de peu de
valeur. Comme toute œuvre d'art nous le situons dans le cadre de notre vie et nous le jugeons selon notre vision actuelle des choses Or, celles ci, conditionnées par les facteurs psychologiques de l'existence moderne, a évolué suivant une esthètique nouvelle qui a surpris peut-être au début, mais dont la logique triomphe On ne saurait s'étonner dès lors, de voir apparaître dans le bijou les lignes, les formes, les coloris que nous apprécions dans tous les domaines de l'art contemporain.
Pour savoir ce que doit être le bijou moderne, demandons nous ce que nous attendons de lui : Nous désirons qu'il orne le  vêtement, mais pas d'une façon banale.
Nous devons tenir compte, en effet, que nous sommes à l époque de la vitesse que nous n'avons plus le temps, comme autrefois, de scruter le détail  et que nous aimons par dessus tout. l'impression d harmonie que dégagent les ensembles bien équilibrés.
Il en résulte que dans la. symphonie que constitue la femme habillée, le bijou est appelé à jouer sa note particulière: - note visible et lisible d'une orchestration générale.
Il sera donc d'une certaine importance, afin que nous puissions le voir de loin, mais il ne devra pas immobiliser le regard au détriment du tout.
Ce que nous demandons au bijou c'est qu'il vienne relever l'austérité du costume, s'il s'agit d'une toilette de sport ou de ville, ou donner plus de richesse à l'ensemble s'il convient d'orner une robe du Soir.
Mais il reste entendu que dans tous les cas, le bijou devra présenter un caractère nettement personnel et être  construit les lignes et les couleurs s'y balançant suivant un rythme harmonieux les volumes et les masses s'y heurtant dans une opposition voulue.
Ces considérations apparaissent clairement dans les bijoux qui illustrent cet article, ils sont de Fouquet qui, à mon sens, est un des artistes qui ont le mieux compris les aspirations de notre époque et ont dû réaliser, avec le plus de bonheur, des œuvres qui répondent à mes sentiments présents.
 Chacun d'eux est conçu suivant une idée très moderne. Cela n'empêche pas Fouquet, lorsqu'il la définit, de citer Platon, ce qui prouve que la  beauté véritable n`appartient pas uniquement à une époque, mais porte en soi le caractère même de l'éternité.









Ce dessin de Jean Fouquet est conservé aux Arts décoratifs de Paris il est de 1927 , 




La bague et le bracelet or et topazes sont aussi au musée des arts décoratifs, mais certains les datent de 1937 Il est vrai que le dessin du bracelet est un peu différent (corps ajouré) et que la bague et le bracelet sont dessiné en or gris, alors que la bague et le bracelet ci-dessus sont en or jaune. Peut être une réédition dix ans après?



L illustration en 1927 consacre un article à nos métiers et l intitule " Le Bijou Moderne







Deux pendules de jean Fouquet en 1927, dans la revue l'Officiel onyx et colonnes cristal dans le journal Vogue de 1927


Photo de pendule de Jean Fouquet  en 1927


La Réunion des Musées Nationaux  date ce dessin de 1928-1929, fions nous au journal Vogue qui le publie en 1927



12-1927 article dans la revue l'Officiel




Nous avions l' article de presse de décembre 1927 et Sotheby's a vendu la broche recemment
Broche en or blanc, citrine, améthyste, diamant et émail, attribuée à Jean Fouquet.
De conception géométrique, centrée par cinq citrines carrées, encadrées par des diamants taille unique pesant environ 0,95 carat, la frontière appliquée avec de l'émail turquoise, accentué aux coins par des motifs circulaires, sertie d'améthystes triangulaires, non signé, attribué à Jean Fouquet; vers 1927.



Couverture de la revue l officiel en 1927 consacrée à Jean Fouquet


A l intérieur  du journal de 12-1927 début de l article



Broche en or jaune de jean Fouquet eu or jaune et or gris cristal de Roche  onyx, et laque .Photo T Heuer


Très beau bracelet manchette en platine et émail noir de Jean Fouquet dans la revue Mobilier et décoration en 1927



1927 Pendentif argent vert et rouge à gauche, pendentif platine mat, email vert et émail noir


1927

Et de savourer l'article de l époque 1927 ou le journaliste écrit:

D'un art encore plus hardi, sont les bijoux de Georges et Jean Fouquet, qui correspondent à un goût de somptuosité cossue, qui, s'est abattu depuis quelques années sur la joaillerie et  ou je verrais apparaître, pour mon compte, l'influence discutable du dancing, du jazz-band et des célébrités tapageuses, telle Joséphine Baker. Ce qui peut sauver des pièces de ce genre, outre l'amour de la mode, c'est le goût de la tenue, la perfection technique, toutes qualités que possèdent parfaitement MM. Fouquet.





1928 Coffret en laque et requin de chine "Galuchat?"


1928 dessin de bague de Jean Fouquet


1928 dessin de bracelet de jean Fouquet RMN







Collier en argent et en laque de jean Fouquet Le pendentif circulaire à deux colonnes bombées, l'une appliquée avec de la laque noire et l'autre appliquée avec de la laque vert menthe, suspendue à un pompon de soie noire et complétée par un cordon de soie noire de 29 pouces signé Jean Fouquet; 1928-1929. vente Sotheby's



Avril 1928 


Un petit groupe d'irréductibles composé de Charlotte Perriand, René Herbst, Djo Bourgeois, Jean Puiforcat, Jean Fouquet, Gérard Sandoz, décide de quitter le Salon des artistes décorateurs (SAD). Ses organisateurs étaient certes prêts à quelques concessions, mais de là à donner tout pouvoir à ces jeunes audacieux... « Il n'y aura pas de Salon dans le Salon.» Chacun campera sur ses positions. De ce désaccord idéologique naîtra l'Union des artistes modernes (UAM), présidée dès 1929 par l'architecte Robert Mallet-Stevens, et dont le secrétaire trésorier n'est autre que Raymond Templier.
Pauline Simmons.




Fouquet devient membre de l'UAM et même membre très actif il déclare:

"Le bijou doit être composé de masses lisibles de loin, la miniature est haissable. L industrie nous fournit en grande série des articles utiles, séduisants, précis. La  Joaillerie et l Orfèvrerie sont tenus à employer des procédés de fabrication essentiellement Archaiques. La production en est limitée. Bijouterie et pièces d'Orfèvrerie doivent constituer des oeuvres d'art tout en répondant aux mêmes besoins que les articles industriels"   Jean Fouquet


Necessaire de beauté à compartiments en argent, vermeil et laque noire et rouge, numéroté 23373 aux environs de 1930

On peut rappeler que Jean Fouquet était membre de l'AEAR (association des étudiants et artistes Révolutionnaires , a cette époque vers 1928 il se lie d' amitié avec le corbusier (qui sera 10 ans plus tard un grand admirateur de Pétain)




1929 dans la revue l'Officiel, bijoux de Jean Fouquet, le bracelet est en or et onyx, la bague de gauche jade et platine, au centre le pendentif platine et émail, la chevaliére a droite jade onyx et platine.




Cette bague publié dans la page "Bijoux de Sport" ci-dessus, avait déjà été publiée en 1928 dans la revue l officiel.



Quand Jean Fouquet expose  en 1930 au premier salon , au pavillon de Marsan, il expose plusieurs bijoux, mais les réactions sont mitigées comme par exemple Marcel Eahar qui écrit dans l'Art et  industrie  de 1932  "les roulements à billes montés sur des bras de femmes"  Il ajoutera "Messieurs Fouquet et Templier devraient chercher d'autres inspirations"


Bijoux de Georges Fouquet dans la revue Vogue


1929 madame Jean Lassalle porte des bijoux de georges Fouquet dans la revue Vogue


1929 Une grande exposition eut lieu au Musée Galliera et le président de l exposition fut Georges Fouquet  il tira un bilan des années 1925 à 1929  et je trouve sa façon de voir les choses vaut la peine d'être relatée. Et pour ceux qui ne connaitraient ses photos de l exposition Galliera parues dans le Figaro!!!


"l 'Exposition des Arts Décoratifs de 1925 a marqué une étape de l'évolution de l'Art Décoratif dans tous les domaines Elle a eu le grand mérite, entre autres, de permettre au public de se familiariser avec les formules nouvelles.
Après le grand succès qu'y ont obtenu nos industries, il nous a semblé intéressant, à cinq années de date, de montrer aux amateurs français et étrangers que si l'Art Décoratif dans son ensemble a évolué, les joailliers ne s'étaient pas tenus à l'écart du mouvement général.
Avec la vie moderne et ses exigences il ne peut plus être question d'avoir des bijoux avec des petits nœuds Louis XVI ou des ornementations empruntées à d’autres époques.



La caractéristique de la vie actuelle est la vitesse.
ll faut que la composition d’un bijou soit vivement comprise, et celui-ci doit donc être conçu avec des lignes simples, dépourvu de toute mièvrerie et de tout détail superflu. ll doit avoir comme point de départ un principe de construction où se manifeste le rythme harmonieux des proportions, des masses et des coloris.
Tous ceux qui créent des modèles de bijoux comprennent aujourd'hui ces règles primordiales du décor de la toilette féminine, et on pourra voir au Musée Galliera l'application affirmée de ces tendances .
Tout bijou, doit comporter une idée dans sa conception aussi bien pour celui fait d’une pierre seule, fût-elle de grand prix, que pour celui composé d'un ensemble de pierreries. ll ne doit pas donner l'impression d'un insigne de société par l'uniformité répétée de sa monture : il doit au contraire être empreint d'une note personnelle.
Toute femme ne peut porter indifféremment le même bijou : celui-ci doit s'adapter en quelque sorte à la personne elle-même, selon sa taille, son teint, selon l'ambiance dans laquelle elle se meut.



Un bijou ayant cette caractéristique fait aussi bien bon honneur à celle qui le porte qu'à celle qui a su le choisir, et qu'à celui qui l'a conçu et exécuté.
Il faut laisser à ceux qui veulent faire étalage d'une fortune nouvellement acquise le mauvais goût d'exposer ostensiblement leurs nouvelles richesses. Mais les vrais ,amateurs comprennent tout le charme d’avoir un objet qui reflète une recherche, une création. quelle 'que soit la valeur des
pierres qui le composent; et il ne doit pas être la seule représentation d'un échange d'un nombre plus ou moins élevé de billets de banque.
Nous constatons, du reste, depuis quelques années une évolution très caractérisée dans ce sens, évolution qui ne semble que s'affirmer de plus en plus.


Paris possède une pléiade d'artistes tout prêts et très qualifiés pour composer les pièces empreintes de note artistique ; nos ouvriers sont des techniciens parfaits et avec de tels éléments de coopération nous réalisons des bijoux qui ne se rencontrent en aucun pays dans le Monde. C’est à paris qu'on vient chercher les bijoux de goût, ce n'est qu'à Paris qu'on peut les y trouver.
Cette suprématie de nos deux industries, nous devons l'affirmer et nous devons de temps en temps, à des dates fixes, faire une Manifestation d’art comme celle qui est actuellement au Musée Galliera. Le public et tous ceux que les bijoux intéressent y verront les nouveautés conçues et réalisées, et ils y trouveront aussi les "tendances ".
Nos créations appréciées et consacrées par nos élégantes sont recherchées de l'étranger, où elles vont diffuser la culture et la pensée françaises, faisant de la propagande à l'égal des autres productions de l'esprit.


ll est incontestable que dans quelques centaine d'années nos bijoux seront recherchés pour les Collections et pour les Musées où ils auront leur place.
Nous voyons les amateurs s'intéresser déjà aux créations de l'époque de 1900, et rechercher, dès maintenant, à ce premier tiers du XXe siècle, des pièces exécutées à cette époque qui a vu donner le premier coup de pioche à tous ces vieux errements, époque qui fut le berceau de ce renouvellement de l'Art appliqué. Ceci n'est-il pas pour nous rendre rêveurs
Georges FOUQUET,
Président de l'Exposition.





De même, ce mannequin porte aussi en 1929 dans Vogue des bijoux de Fouquet




En janvier 1929 Arletty fait la une de l Officiel avec des bijoux de Georges Fouquet



Assemblée générale de l'U.A.M. en janvier 1929






,Bracelet en jadéite et saphir rose, Georges Fouquet, vers 1930 revendu par Sotheby's
Composé de deux plaques octogonales de forme bombée, une sertie de cabochons en jadéite polie, alternant avec des mailles serties de saphirs roses ovales et coussin, d'  environ 170mm, signée G. Fouquet, , étui estampillé G Fouquet.



Platine, cristal de roche et diamant, Georges Fouquet, Paris 
Composé de cristal de roche sculpté en forme de chevron, décoré de  diamants tailles anciennes  taillés en Europe , avec marque de fabricant, numéroté 19091; vers 1930.
Dommage Sotheby's n a pas expliqué comment le bijou était porté! Une chaine? un collier or?



1930 dessin de georges Fouquet

Jean Fouquet déclara : « Un bijou doit être composé de masses lisibles de loin"  .
Il explique ses idées ainsi "Les objets entrevus à 120 à l'heure se déforment et ne nous apparaissent que par leur volume utile. Les rythmes ultrarapides ou bien très ralentis des images sur l?écran bouleversent nos perceptions visuelles.Aujourd'hui nous sommes habitués à lire vite. » Aussi, pour qu'un joyau soit capté d'un regard, il faut bannir de sa composition tout décor, toute surcharge, toute mièvrerie, complications inutiles. L'artiste opte pour les plans simples, le triangle, le demicercle, la pyramide. À dessiner une broche, il joue des lignes brisées, des figures géométriques découpées. Construction cubiste, il associe un motif de forme ronde, ainsi un anneau de jade, à un plan rectangulaire qu'il trouve dans une plaque de métal émaillé. Admirable « de loin », le bracelet manchette, à l?évidence, l'inspire. Ses bagues sont massives. « Ce jeune artiste a pensé, justement que la main féminine qui maintient le volant de l'auto ne saurait s'orner d'une bague trop fragile. »  Note N°1



1930 Georges Fouquet   photo RMN



1930 Jean Fouquet, revendu par Christie's




Paire de clips de revers en argent rhodié stylisés chacun d’une corne laquée noire, coupée de bandeaux flammés ondulés sertis de diamants taillés à l’ancienne, à l’amortissement l’un d’eux plus importants, les systèmes gravés de feuilles et d’un décor semblable (petits manque). Signés J.  par Jean Fouquet  vendu par Maitre Fraysse




Le 8 janvier 1930 La ville de Paris désire offrir un cadeau princier a SAR la Princesse Marie José de Belgique avec le futur Roi d Italie, Umberto. Et ce sont les Fouquet qui le dessinerons et le réaliserons . Jean dessine ce pendentif d une grande pureté avec un beau saphir cabochon, et de motifs bandes sertis de diamants. Notez la très belle chaine en diamants baguettes.



Jean FOUQUET (1899-1994) Bague chevalière en or jaune (c. 1930) ornementée au centre, d'une plaquette rectangulaire cintrée de lapis-lazuli et épaulements latéraux en plaquettes façon jade. Signée Jean Fouquet.  Poids brut : 12,5 g 
Remarquez la signature 

Broche or  diamants et citrines  de jean Fouquet  chez  leslie Hindman  :https://lesliehindman.zendesk.com





1930, boite à cigarettes de Jean Fouquet




En 1930 dans le journal Vogue, les bijoux sont de Georges Fouquet



Pendentif en or blanc, diamant et émail, Jean Fouquet, France, vers 1930.
Plaque rectangulaire en or blanc poli, centre bombé serti d'un diamant vieille mine,  diamants taille ancienne et  taille rose pesant environ 5,00 carats, rehaussés d'une bande d'or blanc ondulé bordée de bandes d'émail noir, signée Jean Fouquet, numérotée 22555. crochets de suspension plus tard ajoutés.




Canne en bois de rose diamant et rhodonite  1930 env
Poignée angulaire avec incrustation en or rose stylisée avec diamants au-dessus d'un
manche en bois dur de 85 cm de hauteur, poignée de  ( 8 cm.) De long vente Christie's


Bague en platine et or ,calcédoine ambrée jadéite ,conservé par le Victoria et Albert Muséum




Jean FOUQUET  Bague en platine (950) et or gris 18k (750), à motif hexagonal orné d'un diamant demi-taille, épaulé de deux diamants triangulaires soulignés de diamants taillés en brillant
Poids du diamant: 3.30 cts exécutée vers 1935 Signée Jean Fouquet Poids brut: 9.69 g




Dessins de georges Fouquet conservés au musée des arts  décoratifs Photo RMN




Le 7/02/1936 l'affaire de la rue Royale est mise  en liquidation. La crise de 1929? peut être! indirectement, je pense que c'est plus la faillite de Lyon Alemand qui a causé toutes ces faillites dans notre profession y compris celle de Fouquet  voir : https://www.xn--bijouxetpierresprcieuses-rfc.com/2011/09/la-faillite-du-comptoir-lyon-alemand-et.html




1936-1937 Georges Fouquet et Lambert Rucki


1936-1937 Georges Fouquet et Lambert Rucki


Dessin de Lambert Rucki pour georges Fouquet en 1936-1937


Broche executée par Fouquet conservée au musée des arts décoratifs


Georges Fouquet  va prendre part à l'Exposition internationale des « Arts et des Techniques appliqués à la Vie moderne », qui se tient à Paris du 25 mai au 25 novembre 1937
une pancarte, apposée à l'intérieur de la vitrine du joaillier, indique une nouvelle adresse : 3, rue de Cérisoles, Paris 8e ; celle de la rue Royale n'existe plus.


3 rue des Cerisolles Paris

Mais dans cette vitrine de l exposition de 1937 on peut voir de nombreuses pièces maitresses dont ce fameux bracelet ci dessous.


Une pièce unique de Jean Fouquet 1936-1937: Le bracelet  design en argent martelé, sur le haut comme un visage stylisé avec un masque d'or, la bague est  de conception similaire, bracelet circonférence intérieure 16,5 cm, Bracelet signé Jean Fouquet, bague avec marque de créateur pour Charles Girard  Créé d'après un dessin de Jean Lambert-Rucki (1888-1967)
Provenance Bague Madeleine Fouquet Michel Perinet





Christie's Genève le 11-11-2017 veuillez m excuser j ai raté ma profondeur de champ pour la bague




29-11-1938 dessin de bague tres connue de Jean Fouquet photo RMN


1940 Jean Fouquet


Tandis que Georges occupe une position honorifique, en tant que président de la section bijouterie-joaillerie, pour la classe 55, Jean Fouquet expose dans la catégorie artistes décorateurs.   À l'occasion de cette manifestation, l?État
français lui commande cinq bijoux, dont les admirables parures, composées d'un bracelet et d'une bague, l'une ornée d'améthystes et pierres de lune, l'autre sertie de topazes. Jean continue, en effet, à signer des pièces qui sont fabriquées par divers ateliers, dont celui de Louis Fertey, ancien collaborateur de la maison. Nous voici dans l'après-guerre ; l'artiste, courageux, s'est refusé à travailler durant l'Occupation. Il milite encore. Il a rejoint le groupe « Décoration » du Front national des arts et signe l'éditorial.
Après la Guerre Jean Fouquet a toujours des clients privés, les bijoux seront fabriqués par Charles et Pierre Fertey le fils et le petit fils de l ancien chef d'atelier de Georges Fouquet




Bague en émail et quartz, G. Fouquet, années 50
Sertie d'une plaque carrée en quartz aventurine, aux épaules décorées d'émail orange, taille K, signée G. Fouquet, indistinctement signée , poinçons français et marque de fabrique, étui ajusté à la bague estampillé G. Fouquet

" Nous voici dans l'après-guerre ; l'artiste, courageux, s'est refusé à travailler durant l'Occupation. Il milite encore. Il a rejoint le groupe « Décoration » du Front national des arts et signe l?éditorial deson premier bulletin. Un organisme agissant sous la direction du Général de Gaulle et qui veut rendre à la France « sa grandeur, son rang, son rayonnement dans le monde ». En matière de style, l'heure n'est plus à la rigueur géométrique. Les formes se font galbées. Le bijoutier travaille l'or en filigrane, pour économiser le métal sans doute. Les fils d'or qui s'enroulent, s'entrelacent, enserrent, parfois, de petites pierres de couleur, fines ou précieuses. Une collection de clips et bagues baptisée « Tourbillon ». Toujours actif, toujours engagé, en 1951, Jean Fouquet participe à l'exposition  
« Preuves » à la galerie Bernheim-Jeune à Paris, avec Hélène Henry, créatrice de textiles, Alexandre Noll, sculpteur de meubles en bois, l'orfèvre Tétard Frères, le verrier André Thuret et d'autres. Tous sont disposés à démontrer que leurs objets, à qualité égale d'exécution, peuvent s'adapter à différents
budgets. " * Note N°1




1950 dessin d une broche de Jean Fouquet  conservé au musée des arts décoratifs, cette broche et celles qui vont suivre sont typiques du travail des années 1950, un travail en "Fils" ce travail ne supportait pas de retouches, en effet une marque ou autre défaut ne pouvait se limer, se "rattraper" 



Broche vendue par Artcurial


Broche vendue par Aguttes

1950 jean Fouquet

De l émail plique à jour sur des bijoux en forme de feuilles, de palmettes, des bagues et c'est l ancien élève de Tourrette  l émailleur Gaston Richet qui travaillera avec lui 


Broche des années . 50 Broche stylisant une corne marine, en or jaune à décor d'émaux polychromes bleu et vert, sertie de petits diamants. Signée Jean FOUQUET. Ecrin d'origine.
Haut. : 5,2 cm Poids brut : 12,4 g   vente Maison Artcurial




JEAN FOUQUET Bague A spatule filetée en or jaune 18k (750) ornée d'un rubis entre deux diamants taillés à l'ancienne  Signée Jean Fouquet Tour de doigt: 47, Poids brut: 7.19 g



JEAN FOUQUET (1899-1994) Bague en platine (950) et or jaune 18k (750), à deux spatules serties de diamants taillés à l'ancienne, encadrant deux diamants plus importants, épaulés de diamants baguettes  Vers 1950 Signée Jean Fouquet  Poids brut: 16.08 g 




Collier à maillons interchangeables en or, Jean Fouquet,  Composé de deux segments de maillons fantaisistes interchangeables, le collier chevron et forme arc articulée longueur 8 pouces, signé Jean Fouquet, avec marque de fabricant; vers 1955-1958; 


Dessins de fermoir de sac de Jean Fouquet Photo RMN


Dessin de boite a cigarettes Photo RMN


Dessin pour etui à cigarette Jean Fouquet Photo RMN

Jean Fouquet disparait en 1984 , au moment ou les Arts Décoratifs lui rendent un bel hommage


1984 le Musée des arts décoratifs leurs font une belle rétrospective .

*note 1:Biographie extraite du catalogue "Bijou Art déco et avant-garde", Les Arts décoratifs; Norma Editions, 2009, p. 

148-159



J ai du oublier des évènements, j'espère que vous ne m en tiendrez pas rigueur!



Des commentaires, des ajouts, ecrivez dans les "commentaires" ci-dessous ou à richard.jeanjacques@gmail.com

dimanche 8 avril 2018

1968-2018. 50 ans! quels bijoux cette année là ?



Quelle année! Partout dans le monde des évènements de révolte, en France sous suivions de près le printemps de Prague, Elu,  Dubcek désire un "socialisme à visage humain" (mais en régime communiste, la  répression ne tarda pas )Cela bougeait partout,  les Italiens qui commencent avant les étudiants français ce sera la bataille de Valle Guilia, affrontements à la suite de l’évacuation par la police de l'université de Rome occupée par les étudiants, mais nos étudiants gauchistes suivent et , le 10 mai la Sorbonne est occupée. Une grève générale est fixée au 13 mai par les syndicats. Le 15 mai les usines Renault de la région parisienne sont occupées par les ouvriers et le théatre de l Odéon par les étudiants, devient un forum permanent.  Des barricades sont de nouveau érigées dans la nuit du 24 mai. Le 27 mai les accords de grenelle sont signés entre le gouvernement et les syndicats, Le général de Gaulle annonce la dissolution de l’Assemblée nationale le 30 mai  il est soutenu par une manifestation monstre sur les Champs-Élysées et dans toutes les villes de province.
Le 16 juin la Sorbonne est évacuée par la police.



Mais il faut continuer à vivre, il faut payer les salaires, préparer la vie d'après la "révolution", mon père et ses amis du groupe des "Joailliers Français" Vaneste à Lille, Jacot à Nancy , Daguzé à Nantes, Richard à Rouen (mes parents), Beaumont Finet à Lyon, Bornand à Marseille, Michelon à Montpellier, Dejouy à Dijon, Daleau à Poitiers, Gonnet à Angers, Girolet à Orléans, en dernier avec une pensée spéciale, Peyrot Rudin à Nice. Ces Joailliers avaient eu l'idée de faire une coopérative d achat en 1957, puis en 1959 une société coopérative de fabrication, la Cofajo, ce qui permettait d' avoir ses modèles exclusifs à mettre dans le  catalogue réalisé en  commun. Chacun apportait ses idées, ses modèles, une grande entraide régnait entre-eux.



Sur cette page du catalogue, figuraient les auteurs et acteurs précédents de notre catalogue

Ces joailliers éditaient ensemble un catalogue de bijoux, à l' époque une merveilleuse idée à expédier à leurs clients. Chaque année, un artiste différent parrainait ce catalogue, une oeuvre de lui faisait la première page et souvent la suivante.
En 1968 ce fut le cas, mon père avait proposé un peintre rouennais , Jean Bréant plutôt paysagiste, mais qui réalisa cette couverture pour le texte d'un autre Rouennais: André Maurois.
la firme Fraenckel-Herzog était dirigée par  le père d André Maurois  en collaboration avec les chefs de ces familles. Sa mère était une femme d’une grande distinction et d’une haute culture.Il fit ses études au lycée hors classe, le Lycée Corneille, de Rouen à partir de la 3e.
Autre grand élève du lycée corneille (il y en eut beaucoup) Jean Lecanuet qui justement fut élu maire de Rouen le 4 avril 1968 avait épousé Denise Paillard, amie de ma mère. Mon grand père fut à la fois l'un des professeurs de Jean Lecanuet et son surveillant général au Lycée Corneille.
Denise était juive,sa mère s'appelait Sarah Marguerite Levy  et André Maurois de son nom Herzog l'était aussi.


Ci dessous le texte poétique qu'André Maurois écrivit sur ce qui lui inspiraient les bijoux



"Les Bijoux rendent plus belles les femmes"



"Sans les bijoux la femme se sent nue, , mais sans elle, les bijoux ne sont que des pierres"



Les premières pages commençaient toujours par les bijoux les plus chers, attention, ce sont des Joailliers de Province, ayant une clientèle d'abord locale, aucun n'était installé à Paris, au contraire, nous nous défendions contre les grands de Paris (afin éviter que notre clientèle ne devienne infidèle), Alain Dominique Perrin n'était pas encore rentré chez Cartier pour y créer "les Musts" , et Carrefour et Leclerc n'avaient pas encore créé de rayon bijoux dans leurs premiers Hypermarchés
De cette page je retiendrais les alliances brillants qui étaient l un des meilleurs cadeaux d'anniversaires de mariage




l’éclat fascinant du saphir, limpide et profond à la fois, convenait bien à la lumière de la Normandie.
Difficile à vendre, à l' époque à force de voir des saphirs noirs, les gens croyaient que c'étaient les plus beaux. Tout jeune gemmologue (26 ans en 1968 ) je faisais tout pour leur transmettre
l' enseignement que j' avais reçu de Dina Level (elle adorait les Ceylan) Dur de faire admettre aux clients que le saphir Australien de Maman ne valait pas un pet de nonne, le Birman malgré son prix leur convenait, mais les Ceylan, pas du tout. Alors je faisais tout ce qu' un jeune vendeur pouvait faire, afin de leur faire aimer les Ceylan. Au moins j' avais l avantage d avoir un père avant moi car pendant des années et des années, je fus  "Richard fils" et pour Jean Lecanuet "Le petit Doussot" son ancien prof.


J aimais cette rose , très classique mais si délicieuse sur un revers, et ces bracelets de Lenfant et Delhomme Gesdel , sur lesquels on pouvait ajouter des motifs de pierres .
C'était (à mon grand regret) l' or gris qui dominait dans ces années là. Je n aimais pas la couleur (le platine oui, mais l or gris, c'est gris.)


Les éternels colliers de perles que devait se faire offrir à 18 ans toute jeune fille bien née


De même ces bagues de fiançailles , bagues à entourages, marguerites, toi et moi etc


En haut à gauche l'anneau que nous nommions  "anneau romain". 
les "fontes" se "démocratisaient nous faisons gagner du temps mais pas de chalumeau laser , et réparér les "trous" était lassant.


On pouvait traiter l' anneau romain simplement,  où avec toutes sortes de motifs, en 2006, je m en servais encore et ce n'étaient jamais les même bagues, de même pour le corps de bague gaudronnées (et non goudronnées comme disaient certaines clientes)



Le Corail était difficile à vendre



Encore un anneau romain avec une turquoise et surtout ce superbe oiseau de lumiere de 6cm50 sur 5


Tres beaux bracelets


Les trèfles à quatre feuilles  et les papillons, avant Van Cleef et Arpels



Les coeurs. Tous les ans un nouveau coeur, et cela se vendait à coup sûr, il y avait encore des vêtements épais, des revers, pour porter des broches


Les hommes portaient encore des bijoux, la traditionnelle gourmette en or ou avec plaque d identité
Ils portaient des boutons de manchettes (même moi)  email et or, (bleu et turquoise) de chez De Perçin, certainement la collection la plus riche de boutons de Manchettes. La montre étrier de même.
Evidemment la chevalière avec initiales à l anglaise ou  avec des armoiries.


Les montres de marques ont bien changé, bien que l'Omega constellation date de 1952, celle ci était certifiée "Chronomètre" gage de sa précision et un poids d'or,,
Je trouvais cela difficile d'ajuster des portes montres en or sur les grosses boites de montres surtout avec la soudure d un tube près de la boite, le réglage des "pattes" en dessous , souder sans que la soudure ne coule vers le dessus du bracelet......


Deux pièces intéressantes  au centre le mouvement  "Bâton" c'est Jaeger qui nommait ainsi le mouvement réf. 566.110, 

C'est un très beau mouvement avec toutes les pièces sur une verticale, plus tard on l' appellera "mouvement Baguette" c'est quand même plus chic. Dans les années 70 Jaeger acceptait de ne fournir que le mouvement, ce qui me permettait de faire de jolies et sobres pendulettes, par exemple  sur une plaque de zoizite  je fixais le mouvement, avec des vis en perçant la plaque de zoizite , je fabriquais des petites fausses pépites d or en laissant tomber l or en fusion dans une gamelle avec de l huile  et je les disposait comme plots horaires par ordre croissant, mais Jaeger n'a plus fourni de mouvement



Piaget , merveilleuses montres à l époque, très plate, montres joaillerie avec des bracelets de grandes qualité et justement... j avais été en mars 1968 à la Foire de Bâle, en voiture par l' Alsace, et pour le retour, descente jusqu'à Genève. En route nous fumes reçus magnifiquement par le DG des montres "Mido" qui produisaient un très beau boitier étanche d une seule pièce et c'est le verre et sa lunette qui fermaient la montre, nous en avions vendu beaucoup. Je me souviens de son admiration et de ses connaissances sur Napoléon qui a fait le code civil Suisse.

Devenus départements français, Genève et l'ancien évêché de Bâle reçoivent le Code Civil Français dès 1804. La République helvétique n'étant pas parvenue à rédiger un code des lois civiles, plusieurs cantons latins de la Suisse adapteront le CCF à leurs besoins, à leurs traditions juridiques et à leur pratique judiciaire: Vaud (par étapes, 1811-1812 et 1819), Tessin (1837), Valais (par tranches de 1842 à 1853), Fribourg (par parties, de 1834 à 1850), Neuchâtel (1854). Durant tout le XIXe s., d'importantes lois spéciales (sans oublier les concordats entre cantons, les traités, le développement progressif de la législation fédérale) transforment aussi, avec plus ou moins d'originalité, les institutions civiles issues du Code Napoléon, ceci dans des domaines particulièrement sensibles, tels que le droit des personnes et de la famille, les successions ou la publicité des droits réels. Tout en reprenant à son compte plusieurs critiques adressées au CCF ou à ses interprètes, Eugen Huber fera du Code Napoléon une des grandes sources du code civil suisse . Très bon souvenir et de plus il nous avait réservé une très belle chambre à Lucerne sur le lac.


Je fus très surpris en arrivant à la Côte aux Fées la manufacture était un peu moins grande que maintenant, mais je m attendais à une usine, l un des deux frères Piaget nous fit visiter. 
Accueil excellent et le lendemain midi nous étions invités à dîner par Yves Piaget à Geneve .
Je n'étais a 26 ans que le fils du patron, mais je fus reçu comme si c'était mon père.
Maintenant la maison Piaget appartient au groupe Richemont.



Ceci était la dernière page du catalogue de 1968. Le joaillier de Province était encore un joaillier de famille, souvent avec un atelier, il pouvait créer ses modèles d un prix important.

1968 publicité Presse


En 1968 Cartier recevait Maria Felix et exécutait pour elle un extra-ordinaire collier .


COLLIER SERPENT CARTIER PARIS, COMMANDE DE 1968
Platine, or blanc et or jaune, 2 473 diamants taille brillant et baguette pour un poids total de 178,21 carats, deux émeraudes de forme poire (yeux), émail vert, rouge et noir.
Commande de María Félix qui vecut de 1914à 2002).
La diva mexicaine archétype de la femme fatale à la mode latine s’imposa au Mexique et en France en rayonnant dans les films d’Emilio Fernandez, Jean Renoir et Luis Buñuel. Elle était une grande amoureuse des reptiles. Longueur 57 cm..

1968 ce furent aussi pour beaucoup quelques mois de rèves, 


D autres étaient moins rèveurs et "libération" titra:  
SPECIAL MAI 1968. Ce jour-là, mardi 28 mai. Mitterrand tente le putsch.

Vous avez des commentaires, des souvenirs, vous pouvez le faire ci-dessous ou m'adresser un mail à : richard.jeanjacques@gmail.com

Adolphe Jean Marie MOURON dit Cassandre dessinateur de bijoux pour Fouquet ou Hermès et d'autres

  Ce beau bracelet est réapparu , la maison  Christie's l'a revendu et le décrit ainsi UN BRACELET BRACELET ART DECO MULTI-GEM ET DI...