vendredi 3 mai 2013

Les Bagues Juives: Jewish Rings

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Cette bague vient d'être vendue au mois d'avril 2013 par la maison Sotheby's à New York, 22.500$  J'ai cherché de la documentation sur ces bagues et je n'ai pas trouvé grand chose, même l'encyclopédia Judaïca donne peu d' indications sur l origine et l'utilisation, alors, modestement, je vous propose un article sur ces bagues juives que je vous invite à completer.


Ces bagues de fiançailles ou de mariages peuvent prendre la forme d'anneaux simples, de largeur variées, avec à l intérieur la même gravure "Mazal Tov" mais sans tête de bague représentant un toit de maison.



Anneaux de Mariage, 1800 environ .Diane Scarisbrick,  historienne de la Joaillerie nous précise que le métal symbolisait alors la pièce de monnaie offerte par le futur marié et il n'était pas permis d'utiliser des pierres. Plus tard, dans certaines versions, le toit de la maison s'ouvrait grâce à une charnière et révélait des voeux de bonheur en hébreu, "Mazal tov" (bonne chance), évoquant une tradition ashkénaze.



Bague double: le diamètre intérieur est de 2cm2, ce qui dénote un doigt important, ou une bague pour la cérémonie, qui resservirait pour une autre jeune femme lors d'une autre cérémonie.



Dans le livre "La Bijouterie" de Roger Miles, un dessin de  ce modèle de la Collection Strauss qui se trouve au Musée de Cluny, triple anneau avec des reliefs en coupole qui se terminent par un grain  d'or. Ces anneaux difficiles à porter ne l'étaient que pour la cérémonie nuptiale et devenaient ensuite bijoux de famille.


On a souvent attribué ces bagues à Venise, mais leur style est plus proche du travail effectué par les orfèvres transylvaniens du XVI eme siècle.




Bague Juive en bronze du 4 eme siècle après JC,  plateau de la bague  biseauté, gravé avec une Menorah sur un trépied, un Lulov à gauche, un Shofar à droite .
Clément d'Alexandrie considérait le chandelier à sept branches comme un équivalent de la croix du Christ. Aujourd'hui, la Ménorah est aussi l'emblème de l'état d'Israêl. Car comme L'Etoile de David, la Ménorah est un symbole de l'identité juive. Vente Christie's en 1992


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Bague-sceau juive 18ème siècle en  Cuivre
L’inscription du médaillon en évoque le propriétaire : « Vital, fils d’Abraham, lévite ».
Le terme lévite désigne ceux qui appartiennent à la tribu de Lévi, troisième fils de Jacob. Moïse et Aaron étaient issus de cette tribu chargée du service divin. 

Cavaillon n'est pas très loin d'Avignon, ou je vis en retraite entre Avignon et le Pont du Gard, et à Cavaillon, il y a une très belle et petite synagogue du 17 eme siecle, j'y amène souvent mes amis venus du nord.


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Elle a encore sa boulangerie, La premiere fois que je l'ai visitée il y a presque 40 ans la personne qui m'avait fait visiter m'avait dit que les allemands ne l' avaient  pas trouvée en 1944






2 anneaux Samaritains
Une bague en bronze de Samaritain  période byzantine,du 5 au 7ème siècle après JC.
Une plaque ronde et plate avec une inscription en écriture Samaritaine, lire: "Il n'y a rien comme le Dieu Yeshurun," Une gravure avec  un chandelier  de sept Menorah sur un trépied,constituée de perforations rondes Les anneaux samaritains de jadis, n'étaient pas de simples bagues mais de véritables amulettes sur lesquelles on gravait des extraits courts du Pentateuque.
Ont été vendus par la maison Sotheby's
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Bague de mariage , la tête de bague pouvant représenter le Tabernacle ou le Temple de Salomon, ou  la maison. Cette bague a du être portée.



Bague se trouvant au Musée des Arts décoratifs à Paris




Bague vendue par la maison Sotheby's: la tête en  forme de maison, travail en   filigrane d'or, partie centrale avec de grands bosselages, surmontée d'un haut toit festonné , la partie centrale s'ouvre et révèle les mots Mazal Tov. Elle date du 19e siècle. Beaucoup de ces bagues datent du XIX eme siecle, peu de bagues antérieures au XVI eme se trouvent dans les collections.
Le don rituel d'une bague lors de la cérémonie de mariage juif remonte à l'Antiquité, mais est seulement documentée depuis environ 1400. La forme architecturale de cet exemple peut représenter le temple de Salomon, la synagogue ou un idéal de la maison juive, symbolisant la vie commune du couple



Bague de la collection Strauss au Musée de Cluny,  J'ai donc emprunté ce dessin au livre de Léon Roger Miles, qui témoigne de cette bague renaissance.
Anneau large, avec en guise de Chaton,une petite maison, emblème du foyer qui se fonde. Une inscription gravée, sur la toiture traduit l expression d'un voeu.



D'après Catherine Leroy qui a consacré un livre au trésor de Colmar, (photo ci-dessus) En mai 1863, un ensemble assez considérable de bijoux et de monnaies caché dans un mur, fut mis au jour à l'emplacement d'une ancienne habitation juive du Colmar médiéval. Cet extraordinaire " trésor " fut enfoui vers 1349, à la veille des malheurs qui s'abattirent sur l'Occident médiéval : la guerre de Cent Ans et la peste noire. Dès leur découverte, les objets furent dispersés : quelques pièces entrèrent dans les collections alsaciennes et parvinrent au musée d'Unterlinden à la fin du XIXe siècle tandis que la plus grande partie de la trouvaille était vendue au musée parisien de Cluny en 1923.





Le « trésor »de Colmar a été découvert dans une maison de la rue des Juifs ; il contenait des objets d’origine juive: la bague de mariage en particulier.
Ce trésor a dû être caché par un membre de la communauté juive entre 1342 et Les événements de 1348-1349, ce ou ces personnes les avait caché sentant la situation se dégrader pour eviter qu’ils ne soient volés. Les Juifs furent à l’époque accusés d'empoisonner les fontaines et de propager la peste noire, en particulier dans la région de Zofingen et de Bâle, mais aussi en Alsace: Au mois de février 1349, les villes de cette région se réunirent à à Benfeld et prirent la décision d’exterminer des Juifs ; Ceux qui ne voulurent pas renier leur religion et se convertir au catholicisme périrent sur le bûcher. Colmar ne fit pas exception et les des bûchers furent construits hors des remparts, en un lieu appelé depuis la «Fosse aux Juifs»





Deux autres vues de cette bague du trésor de Colmar: Corps de bague terminé à droite et à gauche du chaton, par une tête d'animal chimérique engoulant une tige de marguerite qui raccorde le chaton à l'anneau. Chaton en forme d'édicule hexagonal, à parois ajourées en rangs d'arcatures que borde une frise perlée, au-dessus de laquelle s'érige le toit conique à six pans(Musée de Cluny)
Permettez moi de vous conseiller un article de Michel Denin et Alain Poinsignon, sur les découvertes numismatiques de ce trésor de Colmar

Un trésor fut découvert aussi de l autre coté de la frontière à Erfurt  en Thuringe, des objets du XIII eme et XIV eme siècle furent mis à jour.




Parmi les bagues trouvées dans ce trésor "de la peste noire" figure une bague de mariage juive



Très belle bague de mariage juif  découverte à Erfurt, elle est daté de la première moitié du XIV ° siècle


Détail de la bague d'Erfurt


Fermail découvert à Erfurt dans le "trésor" juif.

Un fermail est une agrafe à face supérieure arrondie ou losangée, parfois richement ornée, qui retenait sur la poitrine les deux pans du manteau. Celui ci serait de la deuxieme  moitié du XIIIe siècle il est en argent doré, pierres précieuses (améthystes et une pierre verte), corail



A contempler au Victoria et Albert  Muséum



Vente de Christie's:  Bague en Vermeil avec trace d'émail noir peut être du 13 eme siècle



Bague exposée au Jewish Muséum de New York.




Collection du Victoria et Albert Muséum, émail noir bleu et blanc




Conservée au Victoria et Albert Muséum, à regarder la photo, je pense que cette bague était en or fin.


Cette bague est en Vermeil (fine couche d or sur de l'argent) la tête de bague ou chaton, représente une maison. Une porte en Arche, une fenêtre ronde et un toit avec des pignons à redents , caractéristiques des construction du moyen age dans nos régions de l'Ain et du centre de la France. Mais cette bague viendrait plutôt des pays du Nord, Belgique et Pays bas.  Dans les Flandres  on trouve les pignons à redents à partir du Moyen Âge, c’est pourquoi cette bague me fait penser à Anvers ou Amsterdam. Au départ on trouvait ces redents  sur le modèle de constructions modestes à toitures de chaume. Ils sont devenus un élément caractéristique de la construction urbaine où, et à cause des taxes sur la largeur des maisons, on en est venu à construire en hauteur et à privilégier cet aspect de la façade.

Bague de mariage en or

Bague de mariage en or, maison en filigrane d'or, à l'intérieur est gravé" Mazal Tov, Jacob et Ytla", l'intérieur du corps de bague comporte des initiales gravées. Travail probablement italien, du 19ème siècle.
 Vente de Sotheby's


Même type de bague en forme de maison, une  large bande émaillée avec des feuilles en bleus, verts et blancs entre rosettes en filigrane, la maison est  entourée de quatre motifs émail forget-me-not. 
Probablement travail hongrois du 19ème siècle



Elle est donnée comme étant du XVII eme , je doute, mais!!!




Une très riche bague en or, peut être d'origine Autrichienne d'après les experts de Sotheby's, haut des bosselages émaillés, gravure à l intérieur du corps de bague en Hébreu.



Bague de mariage, Europe centrale ou Allemagne, 18e-19e siècle Large anneau décoré, rainure centrale à l'intérieur, chaton cubique muni de six perforations sur les côtés, se terminant par une pyramide à degré. inscriptions : M[azel] T[ov] מזל טוב
Don musée d'Art juif de Paris/ Don de Mme Lille





En cherchant des bagues dans les ventes passées de la maison Sotheby's j'ai trouvé un très beau contrat de mariage juif.
Enregistrement du mariage de Juda ben Isaac Levy à Esther Cordoza le mercredi 5 Nisan 5633 (2 Avril, 1873) (27 1/2 par 19 pouces, c'est à dire 70 cm sur 48 cm)




Cette belle bague de mariage se trouve au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme




C'est une bague de mariage Juive, techniquement simple, une base réalisée avec un anneau fin mais large.




Vue de coté de cette bague : Elle est bordée de deux torsades de fils côtelés et ornés de bosselages alternant avec des fleurs bleues. Cette bague est ornée d'un chaton en forme de toit surmonté de 5 perles reposant sur quatre colonnes torses, ces toits et colonnes représentent le baldaquin sous lequel se tient le couple lorsqu'il prononce ses Voeux. Une inscription sur le plateau en hébreu: MAZAL TOV qui veut dire bonne chance:
Tiré du livre de Diana Scarisbrick, "Bagues symbole de richesse et d'amour" chez Celiv
J'ai cherché dans un dictionnaire de l'époque le mot Bosselage "travailler en bosse sur l argenterie"
La Bosse est l'élévation de l'épine du dos en Voûte. ce qui expliquerait ces motifs en bosse qui figurent sur de nombreux bijoux juifs.
Mais ce toit représente soit le temple de Jérusalem, soit la maison que le couple bâtira, selon la formule Talmudique "Sa maison est sa femme"





Bague exposée au Victoria et Albert Muséum, ces bagues n'étaient destinées à être portées que le jour de la cérémonie, car les Bosselages (généralement au nombre de six ou plus ) étaient particulièrement gênants.



C'est une bague juive, d'origine Espagnole du quinzième siècle, elle est en argent mais il subsiste des traces d'émail noir, une inscription qui signifierait «Ben Avraham MOSHE '" les symboles de deux torches ou flammes de bougies, elle fait penser à une bague cachet de marchand.
Elle a été vendue par la maison Christie's

Bague avec une citrine gravée en creux, Menorah et guirlande


Encore un modèle de bague symbolisant des Synagogues ou des temples , en argent, vendu par Christie's. Cela fait penser aux bagues contemporaines de Philippe Tournaire.(Voir plus après dans l article)




En marge des bagues juives une amulette de couleur jaune en verre moulé en relief avec une menorah sur un trépied, un shofar, loulav, et etrog 




Nicolo pour bague juive autour du  2ème-3ème siècle après JC  
Un Nicolo est une appellation d'Agate ayant plusieurs couches de couleurs différentes taillée pour être montée en bague ou chevalière.
La pierre plate taillée en ovale est gravée d'une Menorah, une lampe posée sur chaque bras, avec deux loulavim (branches de palmier) dans un récipient d'un côté, un etrog (cédrat) et shofar ( de corne de bélier) 


A cette même vente de Sotheby's du 29/4/2013 figurait ces deux Rimonim , qui je le sais ne sont pas des bagues, mais ces merveilles ont été fabriquées par un orfèvre français.
Maître: «Maurice Mayer Orfèvre de l'Empereur à Paris"
Paris 1869  Argent, vermeil, martelé.Inscription:
OFFERT PAR MADAME FURTADO AU TEMPLE BESANÇON À L'OCCASION DE SON inauguration LE 14. KISLEV. 5630 (18 Novembre, 1869)


Cette paire de fleurons de la Torah en forme de tour gradins,ont été offerts au Temple de Besançon par Mme Furtado, un nom qui suggère une origine séfarade. Signé en bas de l'un des pieds, en français  "Maurice Mayer, orfèvre de l'Empereur." Les Juifs se sont vu refuser l'accès gratuit à Besançon à partir de la fin du 17e siècle jusqu'à la fin du 18e siècle, après la Révolution française, la communauté a été rétablie. La synagogue actuelle construit en 1869, et probablement dans lequel ces fleurons ont été consacrés, existe encore aujourd'hui.

J'écrivais plus haut que ces bagues me faisaient penser au travail de Philippe Tournaire et chaque fois que je peux citer un joaillier contemporain qui m'interpelle , je le fais, de moi-même, je veux dire que ce n'est pas une publicité payée, mais une forme  d'étonnement admiratif de ma part que ce soit Cartier  ou Michel Ermelin, ou tant d'autres.

Donc je me régale en vous présentant quatre bagues qui ne sont pas le symbole juif de la maison ou du Dais nuptial(Houppa) , mais!!!!


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La bague devient rêve , l'onirisme de mondes lointains, des voyages dans le temps!
Sa vie, son site
http://www.philippetournaire.com/Biographie-de-Philippe-Tournaire.html





Une sympathique lectrice ajoute ces deux bagues qui auraient une centaine d'années




Si vous avez d'autres sources , des compléments, des reflexions : mon mail : richard.jeanjacques@gmail.com




mardi 23 avril 2013

Les Bijoux du dix huitième siècle

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Des années 60 a nos jours, nous pouvons consulter les catalogues de Bijoutiers-joailliers, des grandes maisons, des fabricants, mais avant? Que nous reste t il du XVIII° siècle, peu de bijoux, au moins quelques traces!

Pourtant, un Joaillier, Pouget publie en 1762 un "traité des pierres précieuses et de la manière de les employer en parures" Puis en 1764, un  "Nouveau recueil de parures de Joaillerie" ce qui nous permet d'avoir une idée précise des bijoux du temps de Madame Pompadour.



Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, née en fin 1721 à Paris et décédée le 15 avril 1764 à Versailles, fut une dame de la bourgeoisie française devenue favorite du Roi de France et de Navarre, Louis le quinzième.
Notre Joaillier Français, Pouget, publia dans ce catalogue, des dessins, mais il expliqua que beaucoup d'entre eux ont été fabriqués réellement par Jean-Denis Lempereur qui fut le "Maître" de Pouget.

La page de dessins en haut de cet article représente des noeuds de cols..et des noeuds de manches. 



Détails du tableau représentant Madame Pompadour. Un très beau bracelet perles, camée et diamants, une boite en matières précieuses?

Bleue Marine Massard qui a écrit un article sur Jacquemin, dans la revue "L'Objet d'art" me signale que ce bracelet aurait été monté par Jacquemin
Bleue Marine Massard est Chargée de conservation chez Louis Vuitton



Des Aigrettes, des bouquets, des pompons


Une aigrette ... se porte sur la tête. C’est un gracieux bijou, qui bouge , et qui rappelle les plus beaux oiseaux : la huppe, le paon... C’est un travail de joaillier.
Renée en arbore une au dîner qui se donne en son hôtel particulier, au premier chapitre.
" Elle avait, au cou, une rivière à pendeloques, d’une eau admirable, et, sur le front, une aigrette faite de brins d’argent, constellés de diamants." Emile Zola dans la Curée.
C'est un bijou de tête, à mettre dans les cheveux




Boucles à Fleurs, pour vêtements ou oreilles



Ce sont des dessins pour des boites a Portraits: Un exemple ci dessous
La boîte à portrait de Louis XIV est un objet de grand luxe qui frappe d'emblée par sa minutie et ses dimensions : elle ne fait en effet que sept centimètres de haut. Le choix de ce petit format s'explique en réalité par la fonction même de l'objet.
Une telle production s'inscrit dans un contexte particulier. Les XVIe et XVIIe siècles connurent un engouement extraordinaire pour ces portraits renfermés dans de petites boîtes luxueuses et raffinées. Avec le développement de la monarchie absolue, l'art est tout particulièrement mis au service de la politique et ces boîtes à portrait deviennent rapidement des instruments du pouvoir royal. Leur petite dimension, qui les rend aisément transportables, la richesse des matériaux qui y sont employés ainsi que la présence du portrait du prince en font tout à la fois des œuvres luxueuses appréciées des collectionneurs et des œuvres de propagande politique. 





Si ces boîtes étaient ainsi échangées entre les souverains d'Europe en signe d'affection et de fidélité, Louis XIV en fit de véritables instruments de son pouvoir et y eut recours pour s'assurer le soutien et la fidélité des puissants et des meilleurs serviteurs de la monarchie. Selon le Livre des pierreries du rois, il en distribue plus de trois cents dans les années 1660-1680. Deux orfèvres bijoutiers, logés dans les galeries du Louvre, Laurent Le Tessier de Montarsy et son fils Pierre, sont les principaux fournisseurs des montures en argent doré ornées de diamants et les portraits sont en majorité issus de l'atelier du miniaturiste Jean I Petitot.


Parmi ces nombreuses boîtes commandées par Louis XIV, peu sont parvenues jusqu'à nous, ce qui rend l'œuvre du musée du Louvre d'autant plus exceptionnelle. Celle-ci est par ailleurs remarquable par son état de conservation : elle est parfaitement intacte, fait assez rare puisque ce type de boîte a souvent été dépouillé de ses diamants par les amateurs des siècles suivants. La boîte du Louvre, réalisée vers 1660, est également la plus ancienne des boîtes à portrait à l'effigie de Louis XIV conservées.(texte du Musée du Louvre)
On peut observer que le revers de la boite correspond bien au style des dessins de Pouget. Ce genre de petits cadres offerts par le Roi à ses visiteurs était très souvent démontés rapidement par ceux qui les avaient reçus en cadeaux, pour en vendre les diamants.



D'après Pouget ces dessins sont des Fontanges, et au XVIII° siècle  et d'après mon dictionnaire de Mr  Richelet datant de 1756, une "Fontange est un noeud de rubans que les femmes portent sur leur coiffure"



Ce sont des dessins de boucles de souliers, cela faisait partie des "Bijoux de Vêture", les bourgeois s'en faisaient faire en argent et de très belles sont exposées aux musée des Antiquité de Rouen.


Voici par exemple des boucles de chaussures pour hommes, elles sont de grandes tailles, le décor représente les lettres de l 'alphabet sauf le W (ce qui est normal étant donné que cette lettre n'est considérée comme une lettre de  l alphabet que depuis 1964) 
Musée des Antiquités de Rouen


Colliers d'Appliques, si un internaute peut nous offrir des précisions, je n'ai trouvé que la définition de mon dictionnaire Richelet, "ornement de pierres précieuses qui s'applique pour en embellir d'autres. En termes d'orfèvres, Piece d'applique est tout ce qui s'assemble par charnières, coulisses, boucles..."


Bracelet or jaune et émail du XVIII° siècle conservé au Victoria et Albert Muséum


D'autres colliers d'appliques



Voici des exemples de Noeuds , le noeud de rubans est un thème récurent de la bijouterie et de la joaillerie depuis le XVIII°eme siècle il continue à inspirer tous les joailliers.




Gilles L'Egaré, l'un des plus grands orfèvres du siècle de Louis XIV, créa le «noeud à l'Egaré» ou «Sévigné»:il s'agissait d'une broche en forme de nœud de ruban à plusieurs boucles, constitué d'or ou d'argent, de diamants, ou pierres précieuses qui se portait au milieu du corsage, Madame de Sévigné l'adopta.


Broche conservée au Musée des Arts décoratifs


Encore un noeud à la Sévigné




Une seule planche de bagues dans son catalogue, étonnantes bagues qu'il nomme "Bagues de Fantaisies" Des bouquets de fleurs. 
Ont elles été réalisées? certainement, mais en a t il été conservé!


Au moins une du genre, qui se trouve au Musée des Arts décoratifs.


Il semblerait que les Anglais ont mieux conservé leurs bijoux que nous, cette bague dite Giardinetti (petit jardin)comme les deux suivantes, voient leurs pierres de couleur serties dans l or, alors que les diamants sont sertis dans de l'argent, ces bagues sont anglaises mais tout a fait dans le style du traité du Sieur Pouget





Une dame qui devait aimer les cartes, celles sur la bague sont en émail, diamants et émeraudes



Très belle bague Anglaise 18 eme siècle, en cheveux et demies perles fines, voir le beau livre sur les bagues, de Diana Scarisbrick "Les Bagues Symboles de Richesses de pouvoir et d'amour" chez CELIV


Dessins de "Pouget" sur les bagues "petits jardins" au centre de la planche de bague ci-plus haut.



Petite bague , or , entourage diamants taillés en rose, verre biseauté 18 eme. 



Pouget ecrit "Cuvettes, aiguilles de montres et Cachets"
Dans une boîte de montre, on appelle cuvette le double fond, souvent gravé d'inscriptions ou de la signature, et chargé d'améliorer la protection contre les poussières.

Parmi les montres qui pendaient à la devanture de M. Goulden, il s’en trouvait une toute petite, quelque chose de tout à fait joli, la cuvette en argent, rayée de petits cercles qui la faisaient reluire comme une étoile.  ( Erkmann-Chatrian, histoire d'un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)

Il semble pourtant que Pouget appelle le fond extérieur Cuvette???? sinon cet ensemble (montre clef, cachet, décor, se nomme une Chatelaine)


Modèle de poignée de sabre, de couteau, et décor de peigne



Epée et garde d'épée



Exemples de Tabatières, de queues de cachets



Aigrettes, pompons et papillons



Fontanges et becs de bonnet



Broche  en argent, grenats, topazes, émeraudes, XVIII° siecle conservée au musée des arts décoratifs à Paris (photo Laurent Sully Jaulmes)




Il y a tout, dans ce  bouquet exécuté par Jean Denis Lempereur, même un noeud!


Bouquet du XVIII° siècle, conservé au Victoria et Albert Muséum à Londres. Lequel a inspiré l autre,




Petite croix, ordre de la Toison d'or, ordre du Christ





Aigrettes


Pièce de Corsage du XVIII° siècle




Aigrettes


Ci dessus Pouget propose des dessins de girandoles rappelant les décors de chandeliers

Girandoles en argent serties de Topazes

Le poids de leurs girandoles déforme leurs oreilles. (RaynalHistoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes)


Girandoles conservées au Muse Masséna à Nice



Girandoles conservées au Musée de la Malmaison

Lorsque la mode des girandoles a faibli, les boucles d’oreilles ont été démontées et le tout recyclé en pendentifs  ou boucles d’oreilles comme cela arrive souvent en matière de bijoux démodés, c’est pour cela qu’il ne subsiste pas beaucoup de bijoux anciens, maintenant avec les bijoux volés  le turn over est encore plus rapide et de plus  cela dégoute les acheteurs.



Autre bouquet de Jean Denis Lempereur dont je reparlerais bientôt dans un autre article.





Dessin de Pouget, mais réalisation de "L'empereur".

Vos commentaires ou vos mails sont toujours les bienvenus.



TOURRETTE Etienne , le plus grand émailleur de son époque

  Peut être le plus grand émailleur de son époque, il est peu connu, et peu de ses oeuvres sont connues, pourtant, avec sa participation imp...