J'ai déjà fait d'autres articles sur Boucheron pour le 150 Eme anniversaire de la Maison, en publiant des portraits de Frédéric réalisés par des peintres, mais j'ai retrouvé une photo prise dans les dernières années de sa vie .
La "Lavallière" à pois blancs qu'il porte rappellera des souvenirs de l année 1960 à ceux qui ont fréquenté l'école de la rue du Louvre et qui ont connu cet homme d'un immense talent, Monsieur René Papa: notre merveilleux prof de dessin dont un buste d'Eugène Piron qu'il avait réalisé et ciselé a été vendu récemment ( photo ci-dessous)
Il a travaillé (entre autres) sur de grands panneaux à la construction du Musée des Colonies à la Porte Dorée.
j'étais à l école en 1960 lorsque ma seconde soeur est née, il avait eu la délicatesse d'offrir à ma mère ce petit bronze monté sur marbre noir, pour la naissance. Une chance de l avoir eu comme professeur.
Il faut savoir qu'a l'époque de Frédéric et même de Louis Boucheron, il n'y a pas de sécu, pas de retraites, pas de CMU, de RSA, etc. Mais Frédéric Boucheron avait une haute estime de ses "compagnons" de travail et s'était très rapidement préoccupé de leur avenir.
A une époque ou l'impression photo n'existait pas dans la presse Dessin de Boucheron |
Mr Frédéric Boucheron est né en 1830, il a commencé son apprentissage à quatorze ans. Après avoir été ouvrier jusqu'à l'âge de vingt-trois ans, il entra comme commis dans la maison Tixier-Deschamps, au Palais-Royal, et à 28 ans, en 1858, il s'installe galerie de Valois au Palais Royal. Après avoir successivement occupé deux, trois, quatre arcades au Palais-Royal, son magasin attira l'élite de la société. Sa renommée grandit sans arrêt et son premier succès s'affirma éclatant, lors de l'exposition universelle de 1867. Encouragé par ses premiers débuts, Boucheron étendit le cercle de ses affaires en prenant part, à l'étranger, à toutes les Expositions universelles, et à la suite de l'Exposition de Philadelphie, en 1876, il reçut la croix de chevalier de la Légion d'honneur.
Jardins du Palais Royal Paris |
Le Palais Royal ou étaient installés les bijoutiers et les horlogers à cette époque. Pour ceux qui ne connaîtraient pas cet endroit merveilleux de Paris, c'est une cour rectangle, bordée au rez de chaussée de galeries couvertes et Boucheron était installé dans l une d'elles.
Il quittait avec quelques regrets son somptueux magasin de la galerie de Valois,
C'était Mr Penon , le grand tapissier à la mode sous le second empire qui en avait assuré la décoration, Les lustres avaient été modelés sur ceux que Charles Rossigneux avait dessiné pour la villa Pompéienne du Prince Napoléon, mais il pressentait cette émigration des commerces et fabriques de luxe vers les nouveaux quartiers, Son départ fut un signal pour les autres, il avait déjà trente cinq ans de carrière.
Broche Chardon de Boucheron |
Au début, il s'installa au rez de chaussée en dessous de l'entresol où La Castiglione (Virginia Elisabetta Luisa Carlotta Antonietta Teresa Maria Oldoïni, Contessa di Castiglione) qui avait été la maîtresse de Napoléon se terrait tellement elle avait peur de vieillir, elle qui fut la plus belle femme de son temps,
Je ne m'étendrais pas sur le sujet, Vincent Meylan lui a consacré un chapitre dans son livre « Archives secrètes de la Maison Boucheron »,En vente chez Télémaque
Il comprit aussi qu'il fallait changer du tout au tout, ne plus rééditer les copies des anciens styles ou les modèles des Lemonnier ou des Massin. Il ne renonça pas pour autant à la grande joaillerie qui avait fait sa renommée, mais se lança dans la création de charmants accessoires féminins en utilisant toutes les matières, de l'ivoire au bois des Îles, en utilisant aussi toutes les techniques, de la ciselure à l'émail.
En 1865 il avait pris avec lui son neveu Georges Radius et avait engagé des ciseleurs comme Brateau, des sculpteurs comme Becker (qui fut aussi un grand médailleur indémodable) des ivoiriers comme Caron, des émailleurs comme Lucien Hirtz.
Ce n'est qu'en 1893 qu'il s'installera 26 place Vendôme. Il meurt en 1902, mais entre temps il est de toutes les oeuvres sociales mises en place dans nos métiers.
Au hasard de mes recherches j'ai découvert deux adresses de Madame Frédéric Boucheron en 1928 , mais il semblerait que les Boucheron avaient déjà ces deux adresses en 1900.
Ce n'est qu'en 1893 qu'il s'installera 26 place Vendôme. Il meurt en 1902, mais entre temps il est de toutes les oeuvres sociales mises en place dans nos métiers.
Au hasard de mes recherches j'ai découvert deux adresses de Madame Frédéric Boucheron en 1928 , mais il semblerait que les Boucheron avaient déjà ces deux adresses en 1900.
J'ai un peu écorné la Société Fraternelle (en bas à droite), mais il semble qu'un système social se mettait en place depuis de nombreuses années. Ayant lu qu'une grève avait eu lieu en 1833 j'ai cherché et découvert que:
Grève de 1833 «L' Association de secours mutuels entre les ouvriers bijoutiers, Joailliers, polisseurs et graveurs — Au mois d'octobre 1833, les ouvriers bijoutiers dont les journées de travail étaient alors de douze heures et demie demandèrent une réduction de cette durée, réunis en grand nombre à la barrière des Amandiers, ils décidèrent de former une association de secours mutuels, où ils se grouperaient en divisions de 90 membres, chacune choisirait un délégué, et les délégués réunis nommeraient une commission de 5 membres chargée de traiter avec les fabricants.
D'autres réunions de la corporation furent tenues, au cours du mois de novembre, à la barrière des Amandiers, a celle du Maine, à la salle du Prado (dans la Cité). Une grève même se produisit, mais elle n'affecta que deux ateliers et ne dura que peu de temps; le résultat n'en est pas connu.
Le 10 janvier 1834, 13 ouvriers bijoutiers furent jugés sous l'inculpation de coalition l'un d'eux Avait été condamné à un mois d'emprisonnement, un autre à huit jours, et les 3 autres acquittés. En appel (en février), la peine d'un mois d'emprisonnement qui avait été prononcée fut réduite à huit jours; les autres condamnations ne furent pas maintenues.
Alors certains patrons dont Frédéric Boucheron commencèrent à réagir afin d'entendre les plaintes qui montaient.
Dès 1866, Boucheron avait fait partie de la Chambre syndicale, et, en 1873, il en était déjà le vice-président. Nommé président en 1887, il ne quitta ce poste qu'en 1890 et fut nommé à l'unanimité président honoraire.
Dès 1874, il aidait à la fondation de la Société d'encouragement de la Bijouterie, En 1875, il contribuait à l'organisation de la caisse des retraites de la Fraternelle.
Plus tard, en 1890, il fondait une bourse de 400 francs, destiné à être remis chaque année, comme bourse de voyage, à un jeune ouvrier désirant se perfectionner à l'étranger.
L'orphelinat de la Bijouterie était aussi l'objet de sa sollicitude et son
nom reste à jamais inscrit dans les annales de cette Société. Après avoir
pensé aux orphelins et aux ouvriers, Boucheron s'est associé d'une façon
grandiose à l'idée que plusieurs de nos confrères avaient émise, de fonder une maison de retraite.
Le 12 décembre 1899, il mettait à la disposition de l'œuvre projetée, une somme de 100.000 francs. A sa mort l'association n'avait pas encore acquis l'immeuble souhaité mais grâce à la "Fraternelle" , on hospitalisait provisoirement les vieillards qui avaient été recommandés à l association.
L'orphelinat de la Bijouterie était aussi l'objet de sa sollicitude et son
nom reste à jamais inscrit dans les annales de cette Société. Après avoir
pensé aux orphelins et aux ouvriers, Boucheron s'est associé d'une façon
grandiose à l'idée que plusieurs de nos confrères avaient émise, de fonder une maison de retraite.
Le 12 décembre 1899, il mettait à la disposition de l'œuvre projetée, une somme de 100.000 francs. A sa mort l'association n'avait pas encore acquis l'immeuble souhaité mais grâce à la "Fraternelle" , on hospitalisait provisoirement les vieillards qui avaient été recommandés à l association.
En 1900 parut cet article consacré à la Fraternelle
Cliquez pour agrandir toutes les photos de cet article |
Le 3 avril 1902 la Chambre syndicale lui remit une plaquette d'honneur en hommage à sa carrière et a ses bienfaits, j'ai retrouvé la photographie en noir et blanc de cette plaquette.
Cliquez pour agrandir la photo |
Il n'est pas facile de se rendre compte de la taille de cette plaquette qui mesure75 cm de large sur 45 cm de haut.
Elle a été composée par Mr Tourte Sculpteur, ciselée par Mr Arvisenet et réalisée par Mr Labat Orfèvre.
J'ai demandé à madame Claudine Sablier Archiviste conservatrice de la Maison Boucheron si cette plaquette était chez Boucheron, elle me répondit très aimablement comme à son habitude (ce n'est pas le cas partout sur la place Vendôme) que non, mais que la Maison possédait celle ci-dessous, probablement une réplique parmi plusieurs qui a l'époque avaient dues être offerte à d'autres membres de la Maison Boucheron
En 1902 quelques temps avant sa mort, il voulut démissionner
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Après sa mort, je ne sais qui a pris sa suite pour l oeuvre de la maison de retraite, il semblerait que ce soit Monsieur Vever qui en était le vice président.
Mais les manifestations pour financer les oeuvres sociales continuent,
La vie continuait et quelques temps après la mort de Mr Fredéric!!!
Le nouveau bureau de la Chambre en 1904 était composé de
Toujours est il qu'on retrouve quelques années plus tard , le fils de Frédéric, Louis Boucheron
Encore de grands noms, des souvenirs!!!
Au passage le papa du bijoutier poète Mr Hardellet , souvenez vous un jour ou l'autre !! Le Bal Chez Temporel? je lui ai déjà consacré un article.
A cette époque la maison de Garches était acquise, ce fut un don d'une généreuse personne , mais je n'ai pas trouvé qui!
La maison, apparemment jusqu'à la fin, fut tenue par des Soeurs, que l on distingue sur la photo.
La profession appelait aussi à la générosité la plus simple.
Boucheron 1937 |
La guerre 39/45 passa, mais la Maison de retraite de Garches était toujours là, et Mr Baldocchi directeur à l école de la rue du Louvre m'a fait parvenir copie d'une lettre qui nous éclairera un peu sur le fonctionnement de l'oeuvre, nous remarquons que Monsieur Dardel est toujours a son poste.
Garches |
de nos jours |
Alors qu'est devenue "GARCHES" notre maison de retraite, qu'en avons nous fait?
j'ai demandé un peu partout, seuls Monsieur Baldocchi de la chambre syndicale rue du Louvre et madame Sablier de chez Boucheron m'ont répondu avec gentillesse .
j'ai essayé auprès de la Mairie de Garches, une personne des archives m'a répondu, je vous livre la réponse de Monsieur Joseph
Voilà, c'était un exemple de la générosité de la profession , je bois à sa santé, dans un gobelet d'avant 1900, en argent massif et fabriqué par .....Boucheron
De nos jours, certains font des chèques de 635.000$ Aed pour les enfants de Palestine!!! Un événement spécial organisé à Dubaï au Grand Hyatt Dubaï, sous le patronage de SAR la Princesse Haya bint Al Hussein, épouse de Son Altesse le général Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, prince héritier de Dubaï et ministre de la Défense des Emirats Arabes Unis.
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