samedi 30 janvier 2010

Aryanisation des entreprises dont la Joaillerie


Au fur et à mesure que j’avançais dans l’histoire des familles Van Cleef et  Arpels, j’en suis venu à me poser des questions devenues évidentes.
J’ai découvert cette Aryanisation des entreprises françaises,  dirigées contre des gens de confessions Israélites, mais aussi concernant des gens dont le seul tort était d’avoir eu des parents ou des grands parents israélites.
Leur nationalité : Juif Français….  et par opposition, à d’autres qui tenaient à affirmer qu’ils étaient de « bons français, catholiques et Aryens »



 Cliquez pour agrandir et lire le texte sur la droite de la photo

Certains expliquaient à l’époque - tel Hitler  traumatisé par la défaite de 1918, que la "juiverie internationale" était responsable des malheurs de l'Allemagne Mais les français – de Vichy - sous la responsabilité du Maréchal Pétain ont largement repris les idées d’Hitler.
 Pour rappel le calendrier fut le suivant :
 27/9/1940 : Ordonnance allemande sur le statut des juifs, recensement des juifs, écriteau sur les magasins repris par les juifs.
3/10/1940 : Premier statut des juifs, les citoyens juifs français sont exclus de la fonction publique, de l’armée, de l’enseignement, de la presse, de la radio et du cinéma, ils sont aussi exclus des professions libérales.
4/10/1940 : Les préfets peuvent interner  les étrangers de race juive dans des camps spéciaux ou les assigner à résidence.
7/10/1940 : En zone occupée « Aryanisation » des entreprises.
29 mars 1941 : Création du commissariat général aux questions juives (CGQJ) réalisé par des Français du gouvernement de Vichy.
21/7/1941 Aryanisation en zone libre.






Un récent rapport commandé par Mr Alain Juppé a fait le point des spoliations et des restitutions

Ce rapport est précis, mais statistique, et en étudiant  l’histoire de la Maison Van Cleef et Arpels, j’ai eu le désir d’aller plus loin pour comprendre.
Comprendre ce qui était arrivé, mais aussi essayer de comprendre ce qui était arrivé aux autres entreprises de Bijouterie Joaillerie Françaises.
J’ai cherché et trouve que les archives nationales avaient gardé ces dossiers , par leurs services j’appris que le n° du dossier de VCA  était le 156 et qu’il faisait partie du fond AJ/38, ne serait ce que le temps pour moi de sonner aux bonnes portes, ces services équipés d’Internet répondirent rapidement, je demandais si une copie pouvait m’être remise mais Plus de 700 pages et 218 rien que pour VCA, on m’offrait la possibilité de venir a Paris consulter le micro film, mais quand on habite près d’Avignon !!!
Ces services eurent la gentillesse de me proposer une copie du Micro Film, ce que j’acceptais, mais il me fut adressé la copie du fichier AJ/38 3046 dans lequel j’eu la surprise de trouver  VCA, mais des diamantaires, des joailliers comme la maison  « Clerc » place de l’Opéra, des épiciers, des tailleurs, et même des charcutiers !!!!!
Pour ceux, très nombreux qui ne savent pas ce qu’a été l’Aryanisation !




En décembre 1940 le gouvernement de Vichy crée un service chargé de contrôler le processus d’ « aryanisation » des biens juifs, le « Service du contrôle des administrateurs provisoires » (SCAP), un service que les Allemands tentent de contrôler pendant les quatre ans de l’occupation.
A l’automne 1940 les décrets allemands et les lois françaises définissent qui doit être considéré comme « Juif », imposent aux Juifs le recensement et interdisent un grand nombre de professions aux Juifs. Ils définissent également quelles entreprises doivent être considérées comme « juives », imposent le recensement de celles-ci et décidé de les mettre sous administration provisoire. En décembre, après que allemands eurent indiqué à maintes reprises qu’elles désirent le déclenchement de l’aryanisation, le gouvernement de Vichy décide de créer un service chargé de l’aryanisation, le Service du Contrôle des Administrateurs Provisoires (SCAP), espérant garder ainsi le contrôle de ce processus et éviter la mainmise allemande sur l’économie française, Les fonctions principales de ce nouveau service sont d’abord de nommer les administrateurs provisoires (qui doivent être désignés pour toute entreprise considérée comme juive), et de  sûr de contrôler leur activité.

Trois services allemands  contrôlent  un peu les responsables de Vichy:
 La première section allemande chargée de l’aryanisation, le « Referat Entjudung », est intégré au sein du Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF) et est dirigée par le Dr. Kurt Blanke, juriste, un expert de haute qualité avec une grande expérience professionnelle.
 Blanke, Kurt (directeur des Affaires juives au département "économie" du Commandement militaire allemand en France) : après son internement, il est de nouveau à Celle. De 1948 à 1973, il y sera membre du conseil municipal, et de 1964 à 1973 il y occupera la fonction de maire.
 Sa mission est entres autres de nommer des administrateurs provisoires (par exemple pour les grandes entreprises), et surtout de donner des conseils juridiques et de fixer ainsi le cadre d’application des mesures antisémites. Au début du mois de mai, le SCAP est également autorisé à nommer lui-même des administrateurs provisoires, si le chargé de mission du MBF n’y oppose pas d’objections. Les fonctions principales du service sont alors d’homologuer les « aryanisations », d’approuver en partie les nominations des administrateurs provisoires, de contrôler le travail du SCAP et finalement de fixer le cadre d’application des mesures de spoliation (uniformiser la politique de l’aryanisation). 




Le "docteur" Blanke se charge des affaires importantes Dans le domaine de l’aryanisation, la mission principale de la « Treuhand » est  chargée d’effectuer sur demande (entre autre par le chargé de mission du MBF auprès du SCAP) des expertises et des rapports sur des entreprises considérées comme « juives ». Pour se financer, elle est autorisée début avril à percevoir comme rémunération pour son activité de contrôle d’une affaire, une somme égale à la rémunération mensuelle de l’administrateur provisoire de l’entreprise en question. Grâce à ces sommes, la « Treuhand » finance entre autres une partie du personnel du service de Stenger. La « Treuhand » établit également un fichier des entreprises dites « juives » et de leurs administrateurs. Quand une entreprise est non seulement considérée comme « juive » mais aussi comme « ennemie », le contrôle de l’affaire est souvent laissé au SCAP, qui est en revanche chargé de verser le produit de la vente ou de la liquidation sur un compte de la « Treuhand » à la Barclays Bank de Paris. Coté allemand une vingtaine de collaborateurs (dont un directeur de service, seulement deux rédacteurs et un responsable du fichier), face à plus de 900 personnes dans les services d’aryanisation du côté français. (source centre-histoire.sciences-po.f)
Au début du mois de décembre 1940 avait été fondé le Service de contrôle des administrateurs provisoires (SCAP), installé dans les locaux réquisitionnés de la banque Louis-Dreyfus, place des Petits-Pères. Il était directement rattaché au secrétariat d'État à la Production industrielle, et avait à sa tête Pierre-Eugène Fournier.
Fournier, Pierre-Eugène (inspecteur des finances, dirige le service des administrateurs provisoires [SCAP] au Commissariat Général aux Questions Juives) : n'est pas inquiété à la libération. Président de la SNCF jusqu'en 1946, administrateur de la Compagnie du Canal de Suez. Dans sa notice du Who's Who de 1950, omet d'indiquer son passage à la tête du SCAP. Mort en 1972.





La création du SCAP répondait au désir de créer un organisme intermédiaire entre les administrateurs provisoires et les autorités allemandes, sans pour autant que son but proclamé soit différent de « l'exclusion de toute influence juive sur la conduite générale de la vie économique française », comme le remarquait Pierre Fournier (Philippe Verheyde, Les mauvais comptes de Vichy. L'aryanisation des entreprises juives, Paris, Perrin, 1999, p. 31). Le rôle des administrateurs provisoires devait être défini par le décret du 16 janvier 1941 relatif à l'application de la loi du 10 septembre 1940 prévoyant la nomination d'administrateurs provisoires des entreprises privées de leurs dirigeants (JO du 17 janvier 1941) et par la loi du 2 février suivant relative aux pouvoirs des administrateurs provisoires des entreprises privées de leurs dirigeants (JO du 9 février 1941).
Sur le territoire français, chaque « loi » décrétée par Vichy est la traduction en termes législatifs français d’une ordonnance allemande qui la précède de quelques semaines ou quelques jours seulement.
Il y a bien eu pillage de la France par les allemands, mais par dans le cas des entreprises françaises Aryanisées, car les entreprises on été reprises par de bons Français  qui devaient  préciser par lettre qu’ils étaient français Aryens depuis plus de trois générations  et la plupart des dossiers que j’ai pu consulter, les repreneurs ajoutaient qu’ils étaient  « Catholiques »
Et ils se bousculaient  pour reprendre, le mécanisme était en accord avec des comptables, des conseillers juridiques, etc, de monter un dossier pour déprécier la valeur de l entreprise afin de la racheter a peu.
Que  penser des quatre candidats qui se battent pour acheter le matériel d’une petite conserverie parisienne  celle de Sylvain Leby 1 rue d’Hauteville à Paris, et qui l’emporte  sur les trois autres ? Les conserveries  « Capitaine Cook » !

De manière directe, seul le produit de l’amende du milliard, imposée aux Juifs par l’ordonnance allemande du 17 décembre 1941, profita aux Allemands bien que les avoirs juifs consignés à la CDC ne permirent pas de couvrir la totalité de l’amende et que l’UGIF dût emprunter les sommes correspondant à la première tranche auprès d’un pool de banques françaises.
On attribue à Xavier Vallat un mot terrible au printemps 1942, « il y a un déchaînement de convoitises »
Vallat, Xavier (commissaire français aux questions juives) : condamné en France à dix ans.  Libéré par le ministre de la Justice, René Mayer, en décembre 1949 après 5 ans ; Ministre des affaires étrangères, Robert Schuman donne 20 000 Francs à Marie-Louise Vallat pris sur les fonds spéciaux du Quai d'Orsay en octobre 1949 ; bénéficie de la loi d'amnistie en 1953.  Se replie sur les milieux d'Action Française et assure l'éditorial d'Aspects de la  France. Dans les années 1950 et 1960, certaines de ses conférences sont interdites sous la pression d'organisations antiracistes (MRAP, Amitiés Judéo-Chrétiennes). Mort le 6 janvier 1972. Les notes sur le devenir des criminels jugés sont tirées de :





Ces « convoitises » qui ont été transformées en achat de parts d’entreprises ou d’entreprises ont permis à la plupart d’engranger des bénéfices considérables, mais la confiscation des biens juifs n’a en rien profité à la population française, au nom de laquelle on avait pris ces décisions.
 Marrus et Paxton dénombrent cinq mobiles, types ou groupes d’intérêts divergents qui entrent en jeu dans le processus d’aryanisation :
·      Le  premier est la conviction fanatique de Vallat de servir la France et de devoir sauvegarder les biens juifs confisqués de la mainmise allemande.
·       Le second est un « complexe d’intérêts allemands », entrepreneurs et MBF soucieux, pour les premiers, d’acquérir des avoirs français et, pour les autres, de perturber le moins possible le fonctionnement de l’appareil industriel français venant renforcer l’effort de guerre allemand.
·         Le troisième groupe de pression est constitué par les grands corps de l’État, ministères chargés de l’économie en rivalité avec le Commissariat aux questions juives dans le contrôle du processus d’aryanisation.
·         Le quatrième groupe est celui des administrateurs provisoires, parfois cupides, le plus souvent incompétents.
·          Le cinquième groupe d’intérêts est celui constitué par les Comités d’organisation, prêts à « rationaliser » leur secteur en poussant à la liquidation d’un maximum d’entreprises juives. 

Paxton en 1972 publie le livre qui le rendra célèbre Vichy France: Old Guard and New Order traduit en français en 1973 sous le titre La France de Vichy. Les thèses développées dans ce livre sont notamment étayées par les archives allemandes saisies par les autorités américaines. Il met alors en avant au travers de cet ouvrage la participation du gouvernement français à la Shoah (Wikipédia)


Dans le dossier Van Cleef et Arpels qui nous intéresse, nous allons étudier le déroulement  des évènements, et après  le débarquement américain,   la Restitution aux survivants.
Je reprends ci-dessous des passages du rapport Mattéoli  que je vous invite  vivement à consulter  le lien est en bas de cet article.

« Le gouvernement d’Alger avait préparé l’organisation des pouvoirs publics,
dans la France libérée. L’ordonnance du 21 avril 1944 avait placé à la tête
des différentes régions des commissaires de la République dotés de pouvoirs
Très étendus qui prennent leurs fonctions dès la Libération. En zone sud, immédiatement confrontés aux problèmes des spoliés à rétablir dans leurs droits, ils prennent très rapidement des arrêtés  qui déclarent nulles les ventes et liquidations effectuées en application des mesures discriminatoires et prescrivent des mesures conservatoires. 





En zone occupée, au contraire, à la notable exception de Bordeaux, Orléans et Angers, où Michel Debré ordonne la remise immédiate à leurs propriétaires des biens non encore liquidés ou vendus, rien de tel : les commissaires de la République semblent attendre des instructions pour agir.
Les commissaires de la République qui interviennent nomment une personne de confiance chargée d’abord de placer en lieu sûr les archives du CGQJ pour que ne disparaissent pas les traces des crimes de Vichy ; ensuite et surtout, comme à Marseille dès le 6 septembre, ils doivent
«S’engager [...] rapidement dans [les] restitutions de biens spoliés [et][...] faire remplacer les administrateurs provisoires indignes ou incompétents dont le choix n’était dû qu’à leur adhésion manifeste à l’idéologie du Gouvernement de Vichy»
 Les étiquettes et les pouvoirs de ces personnes varient. À Montpellier, une délégation à la sauvegarde des biens des israélites fonctionne dès la mi-septembre; à Marseille, un service des biens spoliés dépend d’une direction du ministère des Finances qui détache un fonctionnaire des Douanes à ce poste; à Toulouse, un expert-comptable est désigné comme « liquidateur » de l’ex-CGQJ 
…………………………………..
Quatre grands ensembles de spoliations et de pillages peuvent
être distingués. D’abord, les biens visés par la loi du 22 juillet 1941, c’est-à-dire les entreprises et immeubles aryanisés, et les actions françaises.

Au terme de ses recherches, la Mission aboutit à une estimation de la non restitution comprise entre 243 et 477 MF, en francs de l’époque.
Cette estimation prend en compte au titre de la spoliation initiale les 150 MF prélevés sur les comptes espèces pour l’amende du milliard, les titres vendus par les Domaines, les sommes consignées à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) à la suite des ventes et liquidations d’entreprises et d’immeubles et celles détenues par les notaires. Il s’y ajoute les frais divers : honoraires et prélèvements d’administrateurs provisoires, frais de régie des Domaines, versements à la Treuhand.
Au titre de la restitution, l’estimation intègre les sommes reversées par les notaires ou les administrateurs provisoires, les déconsignations de la CDC et les remboursements effectués par l’État au titre de la loi du 16 juin 1948.
Les biens sont considérés comme restitués s’ils sont revenus dans les mains de leur légitime propriétaire, à la suite d’une décision de justice ou à l’amiable, ou encore quand leur vente a fait l’objet, après-guerre et souvent
renégociation du prix, d’un accord entre le spolié et l’acquéreur.

Au total, la spoliation rémanente représente dans ce domaine entre 5 et 10 % du montant total des biens spoliés en valeur, mais un quart de leur nombre total : les biens non récupérés ont une valeur sensiblement inférieure à ceux qui ont été recouvrés.
Deuxième approche des fonds spoliés, en partie incluse dans la précédente : les espèces et les titres bloqués dans les établissements financiers en application de l’ordonnance allemande du 28 mai 1941 et de la loi du 22 juillet 1941. Le blocage a porté sur 1 207 MF pour les espèces et 6 043 MF pour les titres. En extrapolant les conclusions d’une enquête partielle sur les comptes prescrits entre 1970 et 1998, c’est-à-dire:
les comptes fermés en raison de leur inactivité depuis trente ans, on peut estimer les fonds prescrits à 12 MF pour les comptes espèces et 133 MF pour les comptes titres, ce qui représente respectivement 1 % et 2,2 % des montants initialement bloqués. Mais, entre ces comptes prescrits et ceux qui donnent signe de vie après la guerre, il y a tous ceux sur lesquels nous ne savons rien et dont certains se sont éteints d’eux-mêmes, progressivement, avant le délai trentenaire de prescription et qui représentent le montant non négligeable de 1 957 MF. Afin de proposer une évaluation - mais on mesure l’approximation et la précarité du calcul - il a paru raisonnable d’admettre que les comptes éteints étaient ceux des
déportés ; comme cette catégorie représente de 3 à 11 % des titulaires de compte, nous avons considéré que 11 % de ces sommes, soit 215 MF, étaient tombés en déshérence. Les comptes de zone sud, qui n’ont pas été bloqués, ne sont pas compris dans ces évaluations, bien qu’il soit probable que certains sont tombés en déshérence. Les recherches faites par
les compagnies d’assurances conduisent à ajouter à ce montant une somme de 2 MF certainement due, mais avec un manque de connaissances tel qu’il ne serait pas sérieux de proposer une évaluation quelconque.
Troisième grand ensemble : l’argent et les objets pris aux internés.
Les Juifs qui étaient arrêtés et internés étaient, à leur arrivée dans les camps, dépossédés de l’argent liquide qu’ils portaient sur eux ainsi que des objets qui pouvaient avoir une valeur quelconque :bijoux, montres, etc. ……………………………………………..


 Pour lire "l'aventure de ce tableau Aryanisé et restitué un peu tard.....

Rapport Mattéoli 

Plusieurs photographies sont tirées du site de Monsieur Henri Thyssen
www.thyssens.com)

A propos du role de la Barclays Banque:

Journal The Guardian 1999
La honte de l'Holocauste chez Barclays
La succursale parisienne de la banque a proposé les noms du personnel juif à ses maîtres nazis, écrit Antony Barnett
Dim. 28 mars 1999 02h40
·          
·          
·          
Actions
126
Lorsque les nazis ont envahi Paris en juin 1940, de nombreux parisiens craignaient pour leur vie. Mais les banquiers de la ville avaient d'autres préoccupations pressantes ?? comment protéger au mieux les intérêts financiers de leurs institutions.
Personne ne savait qui gagnerait la guerre, alors, en bons capitalistes, un certain nombre de banquiers français ont décidé de s’occuper du numéro un. Hitler? Churchill? Les affaires sont les affaires.
Les banques suisses ont longtemps été accusées de collaborer avec les nazis, mais maintenant, The Observer a dévoilé des preuves étonnantes de la façon dont le Troisième Reich a été aidé par une institution financière beaucoup plus connue dans les rues britanniques.
Des documents provenant des archives nationales des États-Unis révèlent que de hauts responsables de la banque Barclays basée en France ont «volontairement» fourni des informations sur ses employés juifs aux nazis et ont aidé à organiser le financement de projets destinés à soutenir la machine de guerre de Hitler.
Publicité
La banque a également reçu un important dépôt en espèces du camp de transit de Drancy situé dans la banlieue nord-est de Paris, à partir duquel des Juifs français ont été envoyés à travers la frontière pour y mourir dans des camps de concentration. L'argent a été pillé auprès des prisonniers juifs à destination d'Auschwitz.
Les enquêteurs du Trésor américain qui se sont rendus à Paris après la guerre pour démêler les activités des banques en France occupée ont mis au jour une histoire de collaboration intime entre les responsables français de la banque britannique et les autorités allemandes.
On sait depuis quelque temps que Barclays en France a saisi des actifs de clients juifs pour le compte des nazis ?? la banque a accepté un règlement aux États-Unis de 2 millions de livres sterling en décembre dernier avec des survivants de l'Holocauste. Mais l'ampleur des activités de la banque en temps de guerre en France n'a jamais été rapportée.
Malgré des preuves de collaboration, The Observer a appris que le directeur qui dirigeait les opérations françaises de Barclays sous l’occupation, Marcel Cheradame, avait été retenu par son employeur après la libération et qu’il avait continué à diriger la succursale jusqu’à sa retraite dans les années soixante.
Le rapport des enquêteurs du Trésor américain a décrit Cheradame comme "très sensible aux souhaits de l'administrateur allemand Hans Joachim Caesar".
Les enquêteurs américains racontent comment la banque a tenté de se faire connaître par les forces d'occupation. L'un des extraits les plus surprenants du rapport du Trésor américain indique: «Un responsable de Barclays Bank (France) Ltd a fait savoir à César que la banque comptait quelques employés juifs. César lui a dit qu'il n'avait aucun intérêt particulier dans ce fait et a déclaré que la banque devrait agir conformément au droit français. '
Les enquêteurs américains ont conclu: "C'est un exemple des efforts non sollicités de la banque pour s'aligner sur les vues allemandes".
Des éléments de la collaboration entre Barclays ont été découverts lors de la recherche d'un film de la BBC diffusé l'an dernier, intitulé Banking with Hitler, qui examinait le rôle joué par les banques centrales européennes pendant la guerre.
Le rapport du Trésor américain indique également comment les carrières de calcaire appartenant à la famille de Wendel ont été placées sous la surveillance de l'administrateur allemand après l'invasion de la France. La chaux est un composant essentiel pour la production d'acier et la production totale de ces carrières. qui avait atteint une moyenne de 6 000 à 7 000 tonnes par mois vers la fin de 1943 ?? a été utilisé par la fonderie allemande, le Reichswerk Hermann Goering.
Les nazis ont ordonné que la production atteigne 9 000 tonnes et l'administrateur allemand a estimé que l'installation du nouvel équipement nécessaire nécessiterait un investissement de 6 à 16,5 millions de francs.
Cheradame a mis à la disposition de la carrière «toutes les facilités de sa banque, et en particulier le capital requis pour les nouvelles installations proposées par l'administrateur allemand».
Les enquêteurs américains ont conclu: "Il ressort des lettres que Cheradame, un Français travaillant pour une banque britannique, ne voyait aucun inconvénient à être partie prenante à un projet ayant pour objectif final de prêter des fonds britanniques à une entreprise française ayant pour objectif d'accroître la production de la machine de guerre allemande. '
Janice Lopatkin, du Holocaust Education Trust, a déclaré: "Je suis sûr que la direction de Barclays était aussi choquée que nous le étions par les détails."
Les responsables de Barclays ont affirmé qu'il n'y avait aucun contact entre son siège à Londres et les opérations françaises pendant l'occupation nazie. Ils n'étaient donc pas au courant des activités de son bureau de Paris.
Chris Duncan, directeur des opérations bancaires internationales chez Barclays, a déclaré: «Il faut comprendre que notre bureau de Paris n'était pas sous le contrôle du Royaume-Uni pendant l'occupation nazie, mais sous le contrôle des Allemands. Ils ont simplement gardé la plaque du nom de Barclays sur la porte d'entrée.
Il a défendu Cheradame comme "agissant de manière professionnelle" et a accusé les enquêteurs du Trésor américain de produire un document "unilatéral".
Barclays n'a été contraint de faire face à ses activités de guerre que lorsque la Commission Matteoli en France a ouvert une enquête sur le comportement de banques opérant dans la France occupée par les nazis.
La commission découvrit que le caissier du camp de transit de Drancy, Maurice Keiffer, avait déposé 290 000 francs au bureau de Barclays à Paris en juillet 1944, enlevés à des prisonniers juifs se rendant à Auschwitz.
Il a également constaté que les banques françaises ont saisi 3,5 milliards de vieux francs? environ un demi-milliard de livres aujourd'hui? des Juifs au nom des nazis.
Contrairement à d'autres institutions, Barclays n'a pas nié une partie de sa sombre histoire et s'est mis à rassembler des preuves à partir de ses propres archives. La banque découvrit que, sur 16 000 comptes, elle comptait environ 335 déposants en 1941 qui auraient pu être juifs.
Confronté à un procès aux Etats-Unis, Barclays a créé en décembre un fonds de 2 millions de livres sterling pour le remboursement des actifs détenus dans sa filiale française pendant la Seconde Guerre mondiale et non récupérés par la suite par leurs propriétaires légitimes. Ses actions ont été applaudies par des groupes juifs.
La semaine dernière, The Observer a révélé comment l'un des avocats américains qui avaient obligé les banques suisses à proposer un règlement de 1,25 milliard de dollars aux survivants de l'Holocauste se tournait maintenant vers certaines institutions financières britanniques.
Ed Fagan, qui poursuit également des banques allemandes pour un montant de 18 milliards de dollars au nom des survivants de l'Holocauste, a pris pour cible le Lloyd's of London et d'autres sociétés "anonymes" pour poursuite judiciaire.
National Westminster est susceptible de figurer? sa succursale de Paris a été nommée par les enquêteurs du Trésor américain et la commission Matteoli pour leur collaboration avec les nazis.
Et Fagan n'en a pas fini avec Barclays. Il affirme avoir encore plus de preuves de leur conduite dans d'autres pays, et le règlement de 2 millions de livres ne suffit pas. Il pourrait avoir un point. Après tout, il est apparu la semaine dernière que l'ancien directeur général de la banque, Martin Taylor, avait reçu 4 millions de livres sterling l'année dernière.



mardi 12 janvier 2010

DENDRITES: Foret de fougères dans les pierres précieuses

Les dendrites , cela vient du grec  "δένδρο " (Dendro) qui veut dire arbre.
Elles sont souvent prises par les profanes pour des fougères ou des empreintes de végétaux fossiles, surtout celles qui se trouvent dans les calcaires.
Au départ un tronc, qui croit au début de la cristallisation, sur ce tronc des branches,  ces cristaux sont obtenus par croissance rapide à partir de bains fondus sous refroidis, de solutions ou de vapeurs sursaturées et ce, au tout début de la cristallisation.
C'est une arborescence de micro-cristaux d'oxyde de manganèse avec parfois de l oxyde de fer
On les trouve à la surface ou aux joints de certains calcaires, et à  la surface ou à l'intérieur de cristaux comme ce quartz taillé en photo ci dessus.
On peut les trouver aussi a l intérieur des agates mousses.

--> La croissance des dendrites est immédiate dans des couches fines de liquide, généralement due à la grande vitesse d'évaporation, mais presque impossible dans des systèmes agités. Ainsi les cristaux de glace forment des dendrites
Souvenez vous de l'article sur la Rhodonite et du sarcophage du Tsar Alexandre III assassiné en 1881
La Rhodonite(en photo ci dessous) contient des "dendrites", elle est parcourue de veines noires d'oxyde de Manganèse, qui suivent le chemin des fractures par effet de l'altération atmosphérique.(cliquez pour agrandir)


Les bijoutiers peuvent observer la formation de dendrites lorsqu'il ne reste plus d'eau (par évaporation) dans leur bain d'acide sulfurique.
Ou aussi: une précipitation produite par l'action de l'acide nitrique sur de l'argent, si vous déposez une goutte de mercure, la végétation apparaît sous forme d'un buisson dendritique, c'est "l'arbre de Diane" ou "Arbre philosophique"des alchimistes.

mardi 5 janvier 2010

TOPAZE ?.....ou CITRINE ? ou corindon jaune?: Attention!


C'est l'une des erreurs....ou des fraudes les plus courantes.

Sur les sites de ventes de soi-disant particuliers vous pourrez trouver des Topazes qui ne sont que des citrines, ce sont deux pierres précieuses  très différentes.
Il y a quelques années, j'ai effectué en tant qu'expert auprès de la cour d’Appel, une vérification du stock chez un "Grand" de la place Vendôme et autres succursales.
Je fus surpris de trouver dans les boites contenant les plis de pierres précieuses près de 600 "Topazes" qui n'étaient que des citrines. Le prix était très proche de la citrine mais ce n'étaient pas des Topazes ainsi que ce Joaillier les notaient sur les descriptifs et factures.

Cristal brut de Topaze


LA CITRINE
C'est une variété de quartz , la citrine est une silice dont la couleur varie entre le jaune pâle et le jaune brun
LA TOPAZE
C'est une toute autre pierre dont la couleur va du blanc au bleu en passant par le rose et le jaune.
Pendant de très longues années, on a donné ce nom par erreur ou méconnaissance au quartz jaune
Pourtant il ne peut y avoir confusion, car leur indice de réfraction est totalement différent, c'est à dire que le pouvoir de réfléchir la lumiere est nettement supérieur pour la Topaze que pour la citrine....la Topaze brille plus.
La citrine a un indice de réfraction de 1,54 environ alors que celui de la Topaze est de 1, 62 environ.
Loin de moi de faire un cours technique sur ces pierres, mais pour attirer votre attention sur les trafics , quelques précisions.

Belle citrine naturelle


LA CITRINE

Les citrines deviennent plus claires lorsqu'elles sont portées à de hautes températures; irradiées, elles prennent des tons brun-jaune.
 Une grande partie des citrines trouvées dans le commerce sont en réalité des améthystes chauffées en provenance du Brésil.
Elles sont décolorées a 350° environ, puis portées a 550° deviennent jaunes avec une intensité proportionnelle à la couleur violette initiale.
Elles ne sont pas dichroïques et on peut trouver des zones de coloration à l'intérieur.
Les citrines "fumées" sont obtenues avec des quartz Hyalin traités par irradiation.
La citrine est devenue courante depuis la découverte des gisements du Brésil et ce pays est le premier producteur.
La citrine est originaire de Madagascar, du Brésil ou du Sri Lanka.
Les citrines "madère" dépassent très rarement les 15 carats
On trouve des imitations en verre ou en produits de synthèse mais vu le prix d'une vraie citrine, pourquoi acheter du faux.
En revanche j'ai déjà signalé dans  d'autres rubriques la CIBJO, cet organisme international auquel adhèrent la plupart des pays et qui légifère en matière de pierres précieuses et de perles, désormais le Brésil est membre de la CIBJO et on ne devrait plus trouver de "Topaze de Rio Grande" ou de "Topaze de Bahia" qui ne sont que améthystes traitées pour devenir citrines, mais n'ayant en aucun cas la beauté, la dureté, l'eclat de la Topaze.
Il n’est pas toujours facile de distinguer la citrine d’autres pierres naturelles, comme l’apatite, la danburite, l orthose, l’ambligonite, la brazillianite,  ou le spinelle jaune.
Et de plus faire attention au corindon synthétique, aux imitations en verre ou aux pierres composées.
On a longtemps confondu la citrine avec la topaze, mais ces deux pierres n’ont pas le même indice de réfraction.


Topaze impériale sur le site FREDIANI a Nice , une maison que je vous recommande.




LA TOPAZE

L'origine du mot topaze est incertaine. Ce terme pourrait provenir du grec topazos, du nom d'une île anciennement grecque, située en mer Rouge, où l'on trouve de la chrysolite, un péridot (olivine) jaune qui a longtemps été confondu avec la topaze. D'autres minéralogistes pensent qu'il est issu du sanscrit tapas ou tupas, « feu ». 
Les topazes jaune à jaune brun sont les plus utilisées, mais il y a des topazes blanches, roses et bleues.
J'attire votre attention sur les Topazes Bleues , il y en a partout en grandes quantités qui sont traitées pour obtenir une couleur bleue plus soutenue. Il s’agit de pierres blanches traitées par irradiation pour obtenir un beau bleu.
Au départ elles proviennent du Sri Lanka et du Nigéria mais aussi du Brésil, du Pakistan, de Madagascar, des U.S.A.
Ces pierres qui ont innondé le marché il y a quelques années n'ont pas été retirées de la vente , et doivent faire l’objet d'un étiquetage précis pour répondre à l'article 5 de la CIBJO.
Elles doivent être qualifiées de TRAITEES ou IRRADIEES


N'achetez pas! de plus elles reperdent leur couleur dans le temps. Il convient de relativiser les Bleues traitées aux rayons Gamma ne sont pas dangereuses, mais celles qui sont traitées aux neutrons gardent leur radioactivité et sont dangereuses à porter.
Attention aux corindons synthétiques jaune qui imitent la topaze.
La topaze peut être confondue avec l’Orthose, le quartz jaune, le Béryl jaune,, l’aigue marine, la brazillianite, la tourmaline jaune et rose, la Danburite, l apatite, le spodumène le zircon, mais aussi le corindon ou le spinelle synthétiques, imitations en verre ou pierre composées.

Les Topazes roses sont très appréciées.


Si les topazes bleues atteignent et dépassent souvent les 50 carats, les jaunes et les roses dépassent rarement 10 carats, donc attention, c'est un indice.
Autre indice de lapidaire, au polissage, sa surface devient "glissante", ce qui permet de la reconnaitre les yeux fermés.

La plus celèbre Topaze taillée "Le Bragance" est une pierre jaune très claire de 1680 carats qui se trouvait sur la Couronne du Portugal.

A la question posée en commentaire sur ce blog : comment reconnaît-on un véritable topaze jaune? Peut-on en acheter dans les bijouteries françaises? Comment savoir si nous achetons bien une topaze et non une citrine?
Topaze rouge orangée du Brésil

On reconnait une véritable topaze jaune avec la prise de l’indice de réfraction, les joailliers en France peuvent vous vendre des topazes, ils vous la garantiront ne serait-ce que par la délivrance d’une facture précise. Si la pierre est importante, vous pouvez demander un certificat délivré par le LFG, Laboratoire Français de Gemmologie, ceci pour une pierre importante, car il y a un cout en fonction du travail de vérification, d’établissement du certificat etc, mais cette une excellente garantie en cas de revente.
A propos de  l‘indice de réfraction, nous pourrions ajouter que, si transparente que soit une gemme, jamais elle ne laisse pénétrer toute la lumière qui frappe ses facettes, même quand le rayon lumineux leur est perpendiculaire.
Sans vouloir rentrer dans la formule de Fresnel sur la lumiere incidente, on s’aperçoit que la quantité de lumière réfléchie augmente avec l’ inclinaison du rayon lumineux.
Presque tangent à la surface d’entrée, le rayon est presque entièrement réfléchi.
Donc la quantité de lumière réfléchie dépend de l’indice de réfraction.(indice n :)
Ainsi le verre ordinaire, n 1.50 ne réfléchit que 1/25° de la lumière incidente perpendiculaire, alors que le diamant, n : 2.42 en renvoie 1/6°,  d’autres exemples Quartz : 1/22°, topaze : 1/17°  rubis : 1/13°, zircon :1/9°
Cette comparaison du pouvoir réflecteur ne suffit évidemment pas pour mesurer l’indice de réfraction, mais elle permet avec vos yeux de séparer une citrine d’un corindon jaune et même d’une topaze par la différence de l’intensité de la lumière réfléchie par leurs facettes.


lundi 28 décembre 2009

Van Cleef & Arpels: Louis Arpels!



Ci-dessus, un extrait du troisième tome "Tempes Grises" de la suite "Ma Route et mes chansons" de Maurice Chevalier
Etait-ce aussi dramatique que ce qui y est écrit?, je ne le pense pas, mais nous savons peu de choses de Louis Arpels.
Louis Leon(ou Lion) fils de Salomon Leon (ou Lion) et de Thérèse  Mayer est né à Nancy le 22/8/1886, les dates divergent sur son entrée dans la société VCA, personnellement je crois que c'est en 1921.
Le 11 juillet 1940, Pétain, prend le titre de "Chef de l'Etat Français" et alors que sa nièce Renée Rachel Van Cleef, croyant en la protection de Josée Laval, la fille de Pierre Laval, se rend en leur sucurssale de Vichy, Louis Arpels fait le choix de fuir vers New York, via Rio de Janeiro.



Salomon (dit Charles) Louis et Hélène  Arpels,(Née Ostrowsky en 1907 à Monaco) arrivent à New York à bord du paquebot "SS URUGUAY"le 21 Aout 1940.
Non à fond de cale, mais en passagers de première classe, comme vous pouvez le vérifier sur ce document en cliquant dessus pour l'agrandir. En 1929 Louis et Claude Arpels, rejoints pas Jules et Léa Arpels qui avaient voyagé sur le "SS Berengaria" parti de Cherbourg le 11/10/1929 pour arriver a New York le 19/10/1929, étaient venus pour tenter une installation de la maison VCA à New York.
                         Ils ouvrent un point de vente le jour ou on annonce le Krach de Wall Street , des centaines de PDG se jettent des grattes ciels. Retour a Paris.
Sauf Claude qui s'inscrit à Harvard sous le nom de Claude Léon Arpels.
Est ce à ce moment que Claude prend conscience de son intéret pour ce pays neuf ?, il s'installe.
                         En 1934 Louis qui était surtout un commercial, donnera son nom au bracelet "Ludo"  car en famille on l'appelait "Ludovic" mais a part cela  je n'ai pas trouvé d'indications d'un intérêt pour le métier de pur Joaillier .
En 1936 Louis est de tous les évènements mondains , quoi de plus normal pour un grand joaillier



C'est en 1939 que Louis et son frère Jules se rendent à New York  à bord du "Queen Mary" pour représenter leur maison au Pavillon Français de l'exposition internationale de New York.
Salomon (dit Charles) Arpels avait organisé la délégation au salon de  l'expo pour la délégation Française, ce qui lui avait valu la légion d'honneur.
En 1939, Claude, sous couvert de VCA Paris, ouvre un bureau de vente au 36eme étage du Rockfeller Center, les affaires se développant Louis a rejoint Claude qui ouvre un magasin, succursale de Paris, sur la 5eme avenue à New York. A son Arrivée Louis et la belle Hélène sont logés à l'hotel "Madison" 62 madison Avenue près du Madison Square Park en plein Manhattan, pour l époque c'est loin d'être un hotel pour immigrants fauchés.                         Louis a déclaré travailler chez Van Cleef et Arpels 744 sur la 5 eme avenue àNY.                                  Donc le texte de Maurice Chevalier est à prendre avec réserves, non pour  l'écrit  de Maurice Chevalier, mais pour les déclarations qui lui ont été  faites par Louis Arpels.
Quant au magasin, il était déjà installé depuis un an et Louis émargeait 5 eme avenue.  Mais vous pouvez penser qu'allant à contre courant de l'histoire officielle je tiens ces informations de source douteuse, mais je ne fais que tirer des informations de papiers officiels.
Ainsi pour l'hotel!     



  Louis demanda sa naturalisation aux Etats unis et en 1942  Jules et Louis dirigent la branche américaine de VCA.
Alors que Claude, Jacques, Pierre devinrent gérant associés de VCA France fin 1944, Louis ne fut gérant associé que le 4-6-1952!

Hélène est plus connue aux Etats Unis que son Mari.
 

Hélène Arpels était Mannequin et déjà célèbre avant que Louis ne fit sa connaissance.
A partir de 1927 ou  Hélène est prise en Photographie à Deauville comme mannequin, et jusqu'à la guerre, quelques femmes faisaient la mode , gagnaient tous les concours d'élégance et focalisaient l'attention des magazines.
Hélène était de celles là au même titre que Mme Robert Revel ou que Mme Eduardo Martinez de Hoz.
 Il n'y a pas à dire.!!. Hélene Ostrowska photographiée ici a Chantilly était une Jolie femme ayant beaucoup d'allure.



 A ses débuts en tant que mannequin à la fin des années 20, elle avait une amie qui travaillait avec elle, Marie Tchernycheff, qui pendant la guerre rendra service à Hélène et a son mari.
Cyril Eder raconte l histoire dans son passionnant livre "Les Comtesses de la Gestapo", Marie fut présentée par un  Officier Allemand à Henri Chamberlain, plus connu sous le nom de Henri Laffont qui fut le chef de la Gestapo Française avec son ami Bonny.
La Gestapo française était installée dans la "Carlingue" Rue Lauriston.
Cyril Eder nous raconte que cette brute était tellement assoiffé de reconnaissance sociale qu'après avoir obtenu la nationalité Allemande en 1941 et le grade de capitaine dans l armée, il avait fait le tour des cabarets parisiens en uniforme allemand, se couvrant ainsi de ridicule.
Marie Tchernycheff, l amie de Hélène Arpels était la maitresse d'Henri Laffont mais elle commença à recevoir par la poste des menaces de mort et des petits cercueils, la Werhmatch commençant à reculer à l'est elle fit comme Juanovici et se découvrit une âme de résistante.
Elle se souvint qu'avant guerre, elle avait une amie Hélène Ostrowska ancien mannequin comme elle , mais qui avait épousé un joaillier de 19 ans de plus qu'elle, Louis Arpels.
Hélène Arpels à Longchamp en 1939 avec le collier Passe Partout 
Louis Arpels avait réussi a passer en Zone libre pour rejoindre ses frères.
Leur appartement de l'avenue Foch avait été homologué  comme bien juif et attribué au marquis de Wiet qui n'était pas marquis d'ailleurs, quand à la marquise c'était une ancienne coiffeuse.
L'appartement n'aurait pas du lui être confisqué puisqu'Hélène n'était pas juive, ce qui n empêcha pas  Lafont de menacer son avocat de déportation.
Hélène Arpels devint gênante pour beaucoup et sa présence n'était plus souhaitable à Paris.
La comtesse Marie Tchernycheff l'ayant appris la recueillit chez elle puis la fit passer en Espagne (au prix fort) et Hélène Arpels put se rendre au Portugal pour prendre le bateau .
Mais la Comtesse fut dénoncée et les ennuis commencèrent pour elle

 Hélène Arpels portait magnifiquement les bijoux de Van Cleef , mais aussi ceux de Cartier ou Tiffany dont la plupart furent vendus en 2006 chez Christie's.



Elle fut classée parmi les 10 femmes les plus élégantes du monde.
En 1954 d'après le "Time Magazine" Louis et Hélène se déchirèrent devant un juge pour leur divorce. Hélène raconta au tribunal leur vie de couple, elle se plaignit que Louis Arpels, autrefois un homme élégant et raffiné "un bijou de 24 carats", offrait désormais ses bijoux à une autre.
L' "Autre" une simple chanteuse de cabaret nommée Juliana Larson.   Hélène déclara au Juge que Louis lui avait "annoncé que le peu de temps qu'il lui restait a vivre , il voulait le passer avec Juliana".                                                            Peu de temps après, en fouillant les poches de Louis, elle découvrit une lettre à "Lulu" leur fille "Lulu mon Ange, mon adorée" signée, "J" ?.   Lulu pressentie plus tard pour être la marraine de Marine Le Pen; Hélène réclama la séparation et 2500 $ de pension alimentaire  à vie                 
Le peu de temps à vivre de Louis Arpels dura 22 ans                                       Hélène créa un magasin de Chaussure chic et mode au 665 de l'avenue Madison (60 eme Rue) elle y vendait aussi des foulards, des étoles en mousseline de soie de Pierre Cardin....; et eut rapidement du succès grâce a son réseau d'amis.





Rose Kennedy, Jackie Kennedy, Gloria Guiness, la Begum Aga Khan , tant d'autres, elle fut aussi fréquemment invitée à la Maison Blanche sous Kennedy et Reagan.

Louis mourut en 1976 
                                            

 Les photos de Madame Arpels sont tirées du livre  "Elégance"
The Seeberger Brothers and the birth of fashion photography
 Par Sylvie Aubenas,  Virginie Chardin, Xavier Demange.
Vous ne le trouverez plus en librairie, mais essayez sur Amazon

Si vous allez à New York essayer l Hotel Madison:
madisonatpark@aol.com                               

lundi 21 décembre 2009

Ils ont dit du Bijou : MICHEL AUDIARD


"Si les femmes s'occupaient de savoir d'oû vient l' argent qu'elles dépensent, les bijoutiers fermeraient boutique"

Film "Massacres en dentelle"

C'est de Michel Audiard né en 1920 décédé en 1985 !
C'était un dialoguiste de génie, de génie Français , car beaucoup de ses traits d'humour sont intraduisibles.
Il avait son certificat d'étude et un diplôme d'opticien, devenu Dialoguiste grâce au metteur en scène André Hunebelle, il avait déjà réalisé 55 films lorsqu'il fait dire a un des personnage des "Tontons Flingueurs"
"Quand on mettra les cons sur orbite, t'as pas fini de tourner"

jeudi 10 décembre 2009

Alfred VAN CLEEF et Esther ARPELS au cabaret TABARIN

Une photo que j'ai trouvé sur le site Genpals, un très beau site généalogique
http://www.genpals.co.uk/



Une photo D'Alfred Van Cleef avec Esther Arpels (à gauche) , Henri Cohen et Rachel Levi.(A droite)
Cette photographie est intéressante la date est postérieure a 1904, et antérieure à 1935.
Elle a été prise au Bal Tabarin, un célèbre Cabaret de Paris qui a ouvert en 1904, un rival du Moulin Rouge. Le Patron Auguste Bosch y organisait toutes sortes de spectacles, des combats de boxes féminins, des bals costumés le tout dans un décor art nouveau .
Esther et Rachel ont une fleur dans les cheveux, Henri et Alfred sont en queue de pie, haut de forme et gilet, peut être était ce a l'occasion du mariage de Rachel et Henri en 1908? Un grand Joaillier en toute simplicité, le marketing historique n'était pas encore inventé.
Le tabarin a ouvert en 1904 mais Henri est mort en 1935.
Le Tabarin accueillit la troupe du moulin Rouge après l'incendie qui le détruisit en 1912 , il ne rouvrit qu'en 1915, le Tabarin était a son Zénith.
De grandes vedettes y passaient comme Edith Piaf qui lança Yves Montand au Tabarin, même mon homonyme Jean Richard y fit ses débuts, Les Allemands pendant la guerre aimaient beaucoup le Tabarin.
Le tabarin a fermé en 1953, et en 1966 , un grand spectacle fut organisé avant sa démolition.
"Cinq colonnes à la une" avait réalisé un reportage la veille de sa démolition
Allez sur ce lien de l'INA:
lhttp://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/CAF90036664/tabarin.fr.html
A sa place fut édifié un supermarché
Un film est sorti aussi sur le Tabarin , avec Michel Piccoli.

samedi 5 décembre 2009

Tourmaline de PARAÏBA


 Sotheby's a vendu à New York  cette très belle Tourmaline, un vert indéfinissable qui n'appartient qu'aux tourmalines de Paraïba. 

Il y a de grandes chances qu'elle vienne de la mine de Balthaïa, mais est elle bleu électrique ou verte claire?
Heitor Dimas Barbosa pourrait peut être nous le dire?, c'est Heitor qui depuis très longtemps recherchait des "filons" de tourmaline dans la pegmatite du brésil,en aout 1987 après plusieurs années de recherches menées par Heitor et son équipe , dans une mine reputée pour ses tourmalines vertes furent trouvées dans une pegmatite des cristaux d'un bleus electrique,  et c'est en 1989 que l'equipe D'Heitor sortit les premiers beaux cristaux de "Paraïba".
La tourmaline , ainsi appelée par les Cinghalais, "Turamali". En France on l'a nommée un certain temps  "l'aimant de Ceylan"
C'est une pierre précieuse extrêmement intéressante car elle peut posséder toutes les couleurs de l'arc en ciel.
Toutefois il manquait dans la gamme de couleurs de la tourmaline la couleur proche de celle de la turquoise , bleu vert clair indéfinissable.
Heitor, en découvrant la Paraïba complèta l 'arc en ciel.
La couleur des autres tourmalines est obtenue par la présence de fer, de manganèse de chrome et de vanadium
tel que vous pouvez le voir sur ce cliché de Palagems.com
Mais pour la Paraïba c'est le cuivre  qui lui donne cette couleur exceptionnelle qui peut la faire aller du vert émeraude au bleu ou du rouge foncé au pourpre.
Les tourmalines ont un dichroïsme intense et il est courant lorsque vous en observez une de voir au dichroscope une fenêtre quasiment blanche, et une, noire.  Elle est a un bon indice de réfraction et une dureté  voisine du quartz, mais avec une résistance au clivage importante, ce qui en fait une pierre facile a tailler
Comme beaucoup de pierres précieuses, il faut un chauffage naturel et légal pour les embellir, un bon lapidaire arrivera a éliminer le rouge pour ne garder que le vert
tourmaline  brute verte dans sa gangue.

jeudi 26 novembre 2009

Spoonmaker, ou Piggot: Le diamant brisé!

Un des plus gros diamant découvert a ce jour se trouve au musée de Topkapi.

Il est présenté dans l'inventaire du musée comme étant le "Spoonmaker"  et cet inventaire dit que c'est la même pierre que le "Piggot" historiquement célèbre, ayant eu une existence agitée.

-->
Ce diamant en forme de poire, pesant 85,8 carats, est entouré de diamants tailles anciennes.Il aurait été trouvé dans une décharge par un pêcheur turc, qui le vendit à un dinandier en échange de trois cuillers.D'ou son nom.
Il est possible que ce diamant soit le Turquie II, mentionné pour la dernière fois en 1882, comme faisant partie des joyaux de la Couronne de l’Empire ottoman. 
Ce qui me fit douter en premier, c'est la relecture d'un livre ancien acheté il y a quelques années:
Diamants et pierres précieuses, par Louis DIEULAFAIT (Si en plus Dieu est avec nous!!!)
Ce livre (page 101) dit
"Un autre diamant connu est le "Piggot" qui fut rapporté des Indes par le comte de ce nom; son poids est de 81 I/4  carats . Il fut mis en loterie en 1801 pour la somme de 750000 frs, plus tard il devint la propriété du Pacha d'Egypte qui le paya la même somme, on ne sait quel est aujourd'hui son possesseur."

Ce live date de 1874 et ce diamant le "Pigott" est de taille ovale avec pour l'époque une grande table.
Mis en loterie voulait dire une nouvelle manière de vente, la vente aux Enchères, et la vente avait eu lieu chez "Christies" Voici l'annonce de cette vente en 1802.
Cliquer sur l'image pour agrandir

--> Il aurait été rapporté des Indes par un officier d'origine Française  ( passé à l'ennemi Anglais) qui l’aurait possédé pendant quelque temps. 
En 1818, le Pigott est en possession d’Ali Pacha, alors gouverneur d’Albanie. Cet Ali Pacha était un tyran


Le "Livre du lapidaire du quatorzième siècle le cite:
Ainsi que le traité complet des pierres précieuses....de Charles Barbot


Il est vrai qu'un livre seulement le donne comme pesant la moitié .
Mais deux intermédiaires en firent une description précise pour l'époque
Et on parle d'une pierre Ovale , pas d'une poire.

-->
Its form is of a perfect oval about one and a quarter inches [31.75mm] in length by three-quarters of an inch [19.05 mm] broad. The water of it is of the most pure description and there is but only one imperfection in it and that does not interfere in the least with either its colour or brilliancy and must indeed be pointed out before it can be discerned. The defect alluded to is a very small red foul (so called by Jewellers) very near the girdle or edge of the diamond. The weight of this most beautiful Jem is 187 ½ gr.

Ceci fait que je préfère une autre histoire qui me parait plus proche de la vérité.
Les diamants célébres ou importants par leur poids et taille ont eu toutes sortes d'aventures, volés , démontés, revendus, retaillés  mais un seul aurait été brisé volontairement , "le Piggot" 
Il aurait été donné par un Prince Indien à Georges Pigot le gouverneur Anglais de Madras. A sa mort, il aurait été vendu en 1777, puis après quelques aventures dont cette fameuse vente Loterie de Christie's  à Pall Mall, Ali le Pacha de Ioannina (Epire) surnommé le Lion de Ioannina en fit l'acquisition.



-->

Bien qu'éloignée de la Turquie actuelle, Ioanina est la ville grecque la plus marquée par 500 ans de domination ottomane. Le nom d'Ali Pacha est en particulier indissociable de la cite : Ce tyran était très cruel et finit par inquiéter ses propres compatriotes.
De Grèce , il tenta d'échapper à la tutelle du Sultan de Constantinople(après avoir demandé le soutien de Napoléon) qui vint l'assiéger en 1820
Après deux années de Siège , Ali le Pacha le 5 février 1822 ordonna a son aide de camp ,  Mr Anglas, de détruire les deux choses auxquelles ils tenait le plus:
 Son Epouse chrétienne "Vassilika" et son diamant.

Ordre de le broyer





Il parait qu'il a vu la destruction de ce diamant.
Fut il réellement détruit tel que Jean Paul Poirot(notre éminent ancien directeur du service public du controle des diamants ,  de la CCI à paris) pose la question?
En revanche il mourut avant que sa femme ne soit assassinée et l'aide de camp lui laissa la vie.

J'espère que cet article alimentera une petite polémique afin de comprendre la différence entre ces deux diamants qu'on nous présente à Istambul  comme étant le même.

Adolphe Jean Marie MOURON dit Cassandre dessinateur de bijoux pour Fouquet ou Hermès et d'autres

  Ce beau bracelet est réapparu , la maison  Christie's l'a revendu et le décrit ainsi UN BRACELET BRACELET ART DECO MULTI-GEM ET DI...