"Justin Dusausoy installa en 1840 son atelier et magasin de vente au 41 boulevard des Capucines dans le deuxième arrondissement de Paris"
Mais Justin Dusausoy naît en 1876.Il m'a paru intéressant d'essayer de retracer le parcours de ce joaillier qui connut et sut s'adapter à plusieurs styles aussi différents que l'art Nouveau vers 1890, l'art déco après la première guerre jusque dans les années 40, l'art rétro de 1940 à 1960, puis l'époque moderniste de 1960 a nos jours.
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Mais par les poinçons j'ai pu identifier la Maison de Charles Godin, Grand père de Justin Dusausoy et l un de ses descendants a bien voulu échanger avec moi des choses merveilleuses, par exemple:
A droite avec un bouquet de fleurs sur le Vélo Charles Godin qui est l oncle maternel de Justin Dusausoy
l'aïeul de Justin Dusausoy qui était bijoutier au 50 rue de Turenne à Paris, s'appelait aussi Charles Godin (1829-1904)
Poinçon de Charles Godin
En 1898 les fils de Paul jules Dusausoy transforment la raison sociale et créent une nouvelle société boulevard des Italiens: D'ailleurs, Justin Marie dans son dossier de légion d'honneur déclare être Joaillier depuis 1898.
D'après les experts de la maison Christie's, ce bijou "Lavallière de Dusausoy" daterait de 1905, diamants et platine.
Son premier magasin était situé au 4 boulevard des Italiens
En 1906 dans le journal Messidor
1907: Sur cette publicité Dusausoy est toujours au 4 Bd des Italiens, et c'est ainsi qu'on découvre un bijoutier qui est vraiment le Roi de la "Réclame " comme on appelait la publicité à cette époque bien qu'autrefois baptisée "réclame" ce n'est que vers 1830 que le terme publicité, « action de rendre public » ou « état de ce qui est public » a pris le sens moderne d'« ensemble des moyens utilisés pour faire connaître au public un produit, une entreprise industrielle ou commerciale »
Cette publicité date de 1910 dans le journal "Fémina"
En effet l'un des secrets de la réussite de Justin Dusausoy, c'est le rachat de vieux bijoux. Acheter pas cher, fondre, démonter, et refaire des bijoux neufs, et au passage garder les plus beaux pour se constituer une belle collection et en faire plus tard, un Musée.
1911 le journal "Le Rire" publiera ce type de publicité et Dusausoy sera longtemps client de ce journal.
Et c'est en 1912 que nous voyons Dusausoy installé pour longtemps au 41 boulevard des Capucines
Peut être s'est il séparé d'avec son frère, en tous cas son poinçon est pris sous son seul nom en 1912
1912 Le journal le "Petit Parisien" relate une escroquerie dont Dusausoy fut victime
Voici l immeuble du 41 boulevard des Capucines à Paris, ou se trouvait le magasin de Dusausoy
Dans le Journal "Le Cri de Paris" il confirme ses rachats d'occasions
En 1914 une publicité de Dusausoy dans le bulletin Paroissial de Paris
Fémina 1914
Article sur Dusausoy dans ce même numéro de Fémina de 1914, les représentants du commerce de la Ville de Paris lui confient la réalisation d'un signet à l occasion de la visite du couple royal d'Angleterre, petit ruban permettant à un lecteur de retrouver la page d’un livre à laquelle il s’était arrêté, mais il y est ajouté un sceau en or ciselé représentant la rose Angleterre avec le chiffre en diamants du Roi Georges V
Justin Dusausoy mobilisé en 1915, cette photo m'a été confiée par Monsieur Dominique Bertrand descendant de
la belle-soeur CODONI de Justin DUSAUSOY, elle était la tante de Jean, Janine et Pierre DUSAUSOY.
Cette génération fut marquée, de par leurs parents par la guerre de 1870 et plus tard par la guerre de 1914. Engagé volontaire le 9 octobre 1896, il est libéré de ses obligations le 20/09/1899 Mobilisé en 1914 comme caporal, passé sergent après la retraite de Belgique, sa blessure s'aggrave et il est versé dans le service auxiliaire, il est démobilisé en 1919 comme adjudant.
1919 dans la revue le cri de Paris Dusausoy annonce qu'il est démobilisé et va reprendre ses expertises et ses rachats de bijoux et pierres précieuses.
Revue "le Cri de Paris" ou il fit beaucoup de réclame
1920 Dusausoy ajoute aux bijoux de nos grands mères l 'éclat de la beauté
En 1921 publicité avec photos dans le journal "Vogue" , couverture ci dessous
Justin Dusausoy sut parfaitement s'adapter a l art nouveau et à l 'art déco en matière de bijoux.
Le cubisme n'était pas qu'une mode décorative, mais une nouvelle façon de voir et de se représenter le monde. Le monde entrait dans une nouvelle ère, influencée par les images sculpturales des "Machines" Le bijou devint pur et minimaliste, noir et blanc, diamants et platine, domination de l onyx qui permettait aussi de créer des "bijoux de deuil"
En effet les classes les plus aisées de la société respectaient une coutume de restriction en matière d'habillement et de bijoux. Les couleurs "clinquantes" ou pas étaient bannies . Je me souviens qu'après guerre, en Bretagne, nombre de familles étaient toujours entre deux deuils, même mes cousins les plus âgés portaient des rubans noirs à leurs vestons en guise de deuil et ce pratiquement jusqu'aux années 80
Cartier et d'autres maisons ont proposé aux femmes de très beaux bijoux qui respectaient cette tradition, les moins aisés achetaient des bijoux en "fantaisie" d'autres utilisaient l argent, l'émail,la marcassite. Cette mode pour les métaux blancs restera une caractéristique de l Art déco au moins jusque dans les années 30 et perdurera ensuite.
L'onyx pour les classes les plus aisées car a cette époque l onyx n'était pas naturellement noire(de nos jours non plus). Des agates blanches a rayures noires, ou des calcédoine, ou du quartz translucide étaient trempées pendant plusieurs mois dans un colorant noir d encre fabriqué en combinat du sucre et de l acide sulfurique ou teinté en noir par un précipité charbonneux.
1921 dans Renaissance de l'Art
Dusausoy n'était pas un "grand", mais il le devint en suivant au même titre que Cartier, Van Cleef et Arpels, Mauboussin, Boivin, Boucheron, Wolfers...et en concevant des bijoux en noir et blanc.
1921 Journal "la Presse"
1922 Publicité dans le "Monde Illustré
En 1922 Justin Dusausoy participe a l'exposition préparatoire des arts décoratifs en 1922, il obtient un Diplôme d honneur à Bruxelles
1922 dans la revue Renaissance de l'Art, à New York il est hors concours
1923 le Petit Parisien
En 1923 à l'exposition d'Amsterdam et en 1924, Justin obtint le grand prix de l' exposition de Rio de Janeiro, et le grand prix de l exposition de Strasbourg. A New York en 1924 il est hors concours.
1924 journal Vogue
1924 dans la Renaissance de l'art
1925 dans la revue Art et Décoration
1925 revue Art et Décoration
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Je n'ai pas la date de cette photographie de Janine Dusausoy, fille de Justin qui m'a gentiment été confiée par Mr Bertrand, ce doit être 1925. Elle a un bandeau car elle jouait au tennis.
En 1925, Dusausoy participa à l’ « exposition des arts décoratifs » à Paris, aux côtés des autres joailliers, comme Fouquet,Van Cleef et Arpels, Aucoc, Chaumet et Marchak.
La créatrice Madeleine Chazel participa à la collection exposée ce qui retint l’attention du Président du comité de l’époque, George Fouquet. Cette collection comprenait le bracelet « Stalactite », pour lequel la Maison Dusausoy reçut le Grand Prix.
La créatrice Madeleine Chazel participa à la collection exposée ce qui retint l’attention du Président du comité de l’époque, George Fouquet. Cette collection comprenait le bracelet « Stalactite », pour lequel la Maison Dusausoy reçut le Grand Prix.
Ce n'est pas une broche très importante en volume environ 6 cm , mais je trouve que c'est une oeuvre majeure surtout en 1925, variétés des matières, lignes inspirées du cubisme, diamants, rubis cabochon et baguettes saphirs et émeraudes pour s harmoniser avec l opale!!!!
Sa carte de visite
Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes 1925 carte réclame pour Dusausoy réalisée par Draeger et Pierre Carrel
1925 le Petit parisien
Madame Raulet dans son livre "Bijoux Art Déco" précise qu'à cette époque "certains noms sont ainsi associés aux Maisons dont ils assurent la renommée: Louis Fertey pour Georges Fouquet, Hirtz et Massé pour Boucheron, Madeleine Chazel pour Dusausoy, Pierre-Yves Mauboussin et Maurice Velay pour ... Mauboussin, Belperron pour Boivin, Charles Jacquot et Jeanne Toussaint pour Cartier
Dans le "Petit Parisien"
1925 Renaissance de l'Art page consacrée à Dusausoy
Étude de collier diamant, émeraudes, rubis par Dusausoy
Par exemple ce pendentif qui se trouve sur la page du catalogue du "Grand négoce" de 1925 était en platine, diamants, corail, jaspe brun et Onyx et le diamant central pesait 36 carats.
Une découverte !!!1912 journal le gaulois le 23-3-1912
Étrange
découverte On sait que les œufs peuvent contenir des corps
étrangers. Un villageois des environs de Romorantin, le sieur Th. a
pourtant été fort surpris en trouvant à son repas, dans un œuf,
un magnifique diamant de deux centimètres. L'histoire ne dit pas si
la trouvaille était placée dans un œuf de poule ou de canard, mais
ce qu'il y a de plus certain c'est que l'heureux propriétaire l'a
vendu, un an après, 22,000 francs à Dusausoy, 4, boulevard des
Italiens.
Or, un
diamant taille brillant de 2 cm de diamètre fait environ 30 carats,
mais en taille ancienne cela peut faire 36 carats, c'est peut être
le fameux diamant de 36 cts taille ancienne qui est sur ce
pendentif.Il aurait fallu enquêter pour savoir ou la poule avait son
poulailler afin de savoir s'il n'y avait d autres bijoux, car son diamant elle l'a bien picoré quelque part.En tous les
cas, cela montre l importance de la méthode de rachats de bijoux de
Dusausoy, et il a peut être été revendu à une "Poule de Luxe"
Perles et platine
Dusausoy dans Vogue en 1925
Paris fut le centre du mouvement Art Déco et ses bijoutiers ont fabriqué des bijoux selon les conceptions les plus imaginatives de cette période. Alors que certaines entreprises ont montré une
préférence pour la couleur et l'influence de l'exotisme, d'autres
ont cherché à simplifier, parfois jusqu'à l'austérité. Les
formes géométriques sont passées au premier plan, avec une palette de
couleurs «noir et blanc», peut-être influencé par la simple
élégance du noir et blanc pour la robe de soirée.
Dusausoy
était une petite société discrète située sur le boulevard des
Capucines . Les trois créateurs, Jean et Justin
Dusausoy et Madeleine Chazel, ont fabriqués certains des
modèles les plus interessantsde la période Art Déco. Les bijoux
Dusausoy étaient de haute qualité, en mettant l'accent sur des lignes géométriques simples inspirées par le cubisme. Ils ont
également été créés en quantités limitées c'est pourquoi peu de bijoux de cette maison arrivent jusqu'à nous par les enchères "d'après Sotheby's
Ce que le bijou a perdu dans le détail du décor, depuis que la monture est déchue de son prestige d'antan, il l'a gagné en lisibilité de dessin, en heureuse pondération des volumes, en construction rationnelle et en simplicité.
Tout
cela fait grand honneur à la corporation et aux grands artistes que
sont nos bijoutiers de la rue de la Paix, de la place Vendôme, de
l'avenue de l'opéra et de la rue Royale : Boucheron, Cartier, Aucoc,
Vever, Chaumet, Lafontaine-Hazebroucq, Van Cleef, Lacloche, Sandoz,
Dusausoy, sans oublier G. Fouquet, le plus moderne des créateurs et
le plus dévoué des présidents, qui manie, quand il le faut, les
idées et les mots comme il sait assembler les tons chatoyants des
pierres :
«
La joaillerie et la bijouterie, nous dit-il, ont fait un effort
considérable en vue de cette exposition, effort qu'on n'avait jamais
constaté dans aucune manifestation antérieure, tant en France qu'à
l'étranger
1926 Publicité dans Vogue
Dans les archives de la Parisienne de photographie, ce beau portrait de Janine Dusausoy en 1927, elle a vingt ans.
Le secret de la Réussite de Dusausoy, il achete a des particuliers des bijoux d'occasion pour refaire des bijoux neufs
Il est rare de pénétrer dans le bureau de M. Dusausoy sans apercevoir sur sa table un petit amas de bijoux, des bracelets, des bagues, des colliers.. des montres, en tas.
Des perles se détachent en clartés pales de l'or bruni des montures. Des rubis lancent des flammes vives. Des émeraudes se révèlent par des scintillements frais. Cela représente la dernière opération qu”il vient de réaliser.
Car il professe qu'un expert qui serait incapable d'exécuter une expertise immédiate ne mériterait pas le nom d”expert. Il examine sur-le-champ les objets qui lui sont proposés, les évalue sous les yeux du vendeur et les paie.
L'affaire la plus considérable est ainsi traitée en peu d'instants.
Ce sont des affaires considérables qui se traitent de cette manière chaque jour. I'industrie de la transformation du bijou donne lieu maintenant à un mouvement de transactions d'une telle importance que, malgré les besoins de sa fabrication de jour en jour plus étendus, M. Dusausoy peut s'alimenter exclusivement dans le public.
Des bureaux particuliers accueillent la clientèle vendeuse. Une sélection attentive sépare des achats les pièces plus spécialement curieuses et rares. Elles iront grossir le musée de la maison qui représente assurément une des plus riches et des plus variées collections de bijoux anciens du monde. D'autres, susceptibles, par leur fraîcheur et leur caractère, d'être offertes dans l'état où elles ont été acquises, sont réservées pour être revendues telles quelles.
Le cas échéant, l'atelier de fabrication annexé aux magasins y apporterait la réparation nécessaire. Du surplus, deux parts sont faites. Le métal, brisé, est envoyé à la fonte. Les pierreries reparaîtront bientôt sur des compositions nouvelles. "Interview de Dusausoy à l'Illustration 1927"
A propos de cette broche Dusausoy déclarait dans l illustration de 1927 :
"C'est aussi que le bijou moderne n'est pas forcément extravagant ou excentrique. A l'Exposition de Madrid de cette année où, classé hors concours, il était aussi membre du jury, M. Dusausoy eut l'honneur de recevoir à son stand la visite de la reine d°Espagne.
-- Votre Majesté, lui dit-il, ne va-t-elle pas trouver un peu osés quelques-uns de mes modèles?
-- Certes, répondit la reine, je n' aime vraiment que le classique. Tenez, précisément, voici quelque chose de réellement joli...
La souveraine désignait en même temps une pièce tout à fait moderne. C'est la délicieuse rivière qui figure parmi nos gravures. Quelques gros brillants de grosseurs diverses reliés par des baguettes de brillants et d°onyx.
Ce somptueux et discret pendentif est suspendu à un fil de platine qui devient a peu près invisible sur la peau.
Les pierres ont l'air d'avoir été fixées au petit bonheur, un peu de guingois.
- Un désordre ordonné! définit notre ministre du Commerce, M. Bokanowski, qui accompagnait la reine. Mieux encore que cela. Un petit chef-d°oeuvre d'équilibre harmonieux. "
La maison est remarquée à Madrid en 1927, à Athènes et à Rotterdam en 1928, où elle y présenta ses collections.
A cette date Justin est trésorier de la Chambre syndicale de la Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie.
Président du conseil d'administration de la "Revue de la chambre syndicale de la BJO".
Membre de la chambre syndicale des négociants en diamants, perles, et pierres précieuses
Vice président de la décoration française contemporaine.
Membre sociétaire de l union centrale des arts décoratifs, de la société d'encouragement à l'art et à l industrie, de la fédération française des artistes, de la société d'encouragement à l enseignement technique de la BJO.
Membre fondateur et membre du conseil d'administration de la maison de retraite des ouvriers de la Bijouterie, membre bienfaiteur de l orphelinat de la BJO.
Président du comité des conseillers du commerce extérieur.
Sa carte de visite en 1928
Mais il est aussi Conseiller municipal de Savignies dans l'oise
Vice président de la société des anciens combattants de Savignies
1928
1929 Hprints.com
1929: Bracelet de Dusausoy photographié par Bonney Mabel
1929 Broche perles de Dusausoy
En 1929, au musée Galliera l’exposition “les arts de la bijouterie, joaillerie et orfèvrerie” du musée Galliera, Dusausoy y présenta cette bague: Une sphère endiamantée reposant sur des gradins circulaires et accotée de deux motifs en escalier qui prolongent l’anneau.
En 1929 dans L'ÉTAT MODERNE
Fervent
d'une beauté dépouillée, il supprime délibérément ces montures
apparentes qui surchargeaient les bijoux de nos grands mères. Les
pierres s'assemblent sans supports extérieurs, comme les étoiles
condensées d'une nuit estivale où les fleurs d'un bouquet dont on
ne voit que les seules corolles.
Dans
les bijoux d'hier, la pierre semblait prisonnière des longues pattes
d'une araignée avide ; dans ceux d'aujourd'hui, la monture, par un
prodige d'adresse technique, se dissimule discrètement. L'ouvrier
français triomphe dans cet art minutieux. il y a des bijoux partout,
mais on ne sait les mettre en valeur et en prestige qu'à Paris.
Notons
encore l'emploi courant de pierres hier tenues à l'écart,
aujourd'hui réhabilitées : onyx, jade, turquoise, corail, hématite,
agate ; et l'emploi tout récent des laques.
Signalons
enfin ces tailles nouvelles de diamants, comme la taille en baguette,
qui permettent d'obtenir, pour ainsi dire, des colorations dans la
joaillerie blanche, qu'elles animent de leurs ombres et de leurs
moires.......
Dans la semaine à Paris
Suite de l article dans "L état moderne": Une rétrospective du bijou romantique et du bijou du temps de la conquête de l'Algérie réunissait les vitrines aux bracelets, aux bagues, aux colliers redondants de la collection Dusausoy — dont le nom figurait également à la partie moderne — les belles pièces léguées au musée des Arts décoratifs par MM. Henri Vever, les curieux spécimens de l'art marocain et algérien exposés par M. Henri Vever.
Chantournés et massifs, les bijoux romantiques disaient la pesante diligence, la majesté ampoulée, la sentimentalité excessive et voyante. L'or s'y étalait avec complaisance, cet or banni de la bijouterie de tendance moderne. Ce métal arrogant n'a pas su se mettre à la page, se plier au rythme qui nous entraîne. Stagnation regrettable, mais dont se préoccupent certains esprits qui pensent que la torpeur attire les pires mécomptes et que tout lui est préférable, voire la témérité. Et un réveil du bijou d'or, une évolution vers la vie, dans des régions aérées et neuves, ne serait pas pour nous surprendre.
L'orfèvrerie tenait dans cette exposition une place très importante, et par l'ampleur et par la valeur des pièces exposées.
Elle occupait toute la salle principale et accueillait d'abord le visiteur.
La sobriété, l'art précis, strict et tendu y régnaient encore plus souverainement que dans la joaillerie. Et certains maîtres de ce bel art, dont les adeptes avaient jadis le magnifique honneur de figurer en tète des cortèges corporatifs, certains maîtres qui sont à la fois d'admirables novateurs et de prodigieux techniciens, donnent parfois l'impression d'atteindre la frontière de la sévérité.
Pendentif Dusausoy 1929
1929: Une importante exposition chez Galliera, annoncée comme un prolongement de l exposition de 1925, a laquelle participait Mauboussin, Van Cleef et Arpels, Boucheron, Chaumet, Lacloche, Georges et Jean Fouquet et Dusausoy
Mannequin de femme portant des bijoux: pendentif de Justin Dusausoy (1876-1960) Photo de Thérèse Bonney
Dans la revue du vrai et du beau
1929 dans la revue "Mobilier et Décoration", le collier et le pendentif qu'on retrouve plus haut: Ce pendentif est en platine, diamants et onyx, et puis ce très beau collier cravate en diamants, c'est un dessin, sa réalisation est deux photos ci-dessous.
En 1929, Justin Dusausoy est membre du jury à l’Exposition française du Caire. Il y présente une parure comprenant un pendentif, un bracelet et une bague dont la composition associe lignes courbes et droites, de larges aplats de platine et des disques d’onyx.
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1929: Avec le Chapeau, Justin Dusausoy entre sa femme née Codoni sur un âne, et sa fille ainée Janine dont nous reparlerons plus loin. Aimablement confiée par Dominique Bertrand
En dépit de la crise de 1929, les années 1930 et 1931 semblent être les plus fructueuses pour la maison Dusausoy. Remarquables d’inventivité et d’ingéniosité, les modèles créés alors sont à la pointe du modernisme.
Collier cravate de 1929 en diamants photo Bonney Mabel
1929 , très beau pendentif or et diamants de Justin Dusausoy, typique des années 1930 (base mémoire du ministère de la culture)
1929 Dessin de Marcel Dubois
Bague de Dusausoy en vente chez Vicmart
1929: Jean et Janine. Publié dans "Le Journal"
1930 Broche en platine et diamants de Dusausoy
en vente chez https://www.1stdibs.com/search/?q=dusausoy
Durant les années 1930, un nouveau type de bijou voit le jour: le clip, mot dérivé de l'anglais désignant un système d'attache sur un vêtement grâce à un ressort. Louis Cartier en a eu l’idée en regardant une épingle à linge. L’invention du clip engendre le développement du bijou à transformation: les clips les plus courants, doubles, sont portés réunis pour former une broche ou séparément sur le revers de la veste de tailleur.
La façon d'utiliser les clips est infinie, comme le montre le coffret de la maison Dusausoy avec ses quatre clips en or gris, platine et diamant, pouvant former 28 combinaisons, et dont Andy Warhol s’était porté acquéreur. Figurant dans sa collection dispersée dans les années 1980 par Sotheby's, le coffret avec ses montures avait été vendu séparément de ses clips. Un marchand anglais (Barnett) a fini par rassembler le tout.
Dusausoy reste dans l'histoire avec un bijou « à combinaisons et à transformations » en platine et brillants, pouvant se porter de 27 manières différentes.
1930: vente de Beaussant Lefevre Drouot récemment
BROCHE
double clip en platine et or gris à décor géométrique,
partiellement sertie de diamants ronds dont quatre plus importants de
taille ancienne et diamants baguettes. Travail français réalisé
vers 1930. Avec son écrin. Poids brut : 33 g. Longueur : 63 mm.
D'après la tradition, cette broche fut dessinée et réalisée par
Justin DUSAUSOY, père de Jean DUSAUSOY, joaillier parisien renommé.
Autre bijou à transformation, ces deux clips en diamants peuvent être réunis en broche donnés par Sotheby's comme ayant été fabriqué en 1930
Ce beau bracelet onyx et diamants date de 1930 et était dans un article consacré a Dusausoy dans le journal L'officiel Dessin de Jean et Janine
Je n'ai pas de datation pour ce dessin, mais je pense que ce doit être des années 30 (JD collection particulière)
Texte concernant ces bijoux de Jean et Janine dans l Officiel
Dessin attribué à Jean et Janine Dusausoy dans le Journal l'officiel
Dessin attribué à Jean et Janine Dusausoy dans le Journal l'Officiel
Ce pendentif années 1930 a été vendu par la maison Tajan, il est de forme rectangulaire ajouré et orné
au centre de trois diamants taille ancienne et taille moderne en serti clos sur un pavage de
petits diamants taille ancienne en sertis à grains. Bélière sertie de petits
diamants, tour de cou chaîne forçat. Monture en platine et or gris.
Poids brut : 21,8 gr. Dimensions : 6,7 x 2,6 cm Dans un écrin de
DUSAUSOY.
Broche en Platine,
saphirs et diamants , Dusausoy, France
Broche en forme de V-stylisé, au centre une ligne graduée de saphirs
calibrés Diamants pesant environ
10,00 carats, signé
Dusausoy, numérotée 34641, poinçon français circa 1930. Avec
l'écrin marqué.
La
maison de joaillerie parisienne de Dusausoy était une petite société
discrète avec un salon sur le boulevard des Capucines. Jean et
Justin Dusausoy, avec Madeleine Chazel, ont exposés des bijoux
remarquables à l'exposition des Arts Décoratifs à Paris en 1925 et
de nouveau à l'exposition Coloniale en 1931 et l'exposition
universelle de New York en 1939. Dusausoy a créé des
bijoux art déco de qualité exceptionnelle et d un design élégant, avec
des lignes géométriques inspirées par le cubisme,
mais produits en quantités limitées qui fait que leurs bijoux sont rarement en salle des ventes: Christie's
Bien que l écrin ne soit plus en très bon état , voici la photo prise par Christie's qui permet de voir ce beau volume
Clip Onyx et diamant, Dusausoy, vers 1930
De
conception géométrique, la plaque d'onyx rectangulaire avec au centre un diamant rond taille ancienne, avec des diamants en forme de poire, de rose et ronds, sertis et monté en
platine,
Poinçon français et de fabricant, la marque du
même fabricant se trouve sur une paire de clips signé Dusausoy,
présenté à New York de Sotheby 's le 13 Avril
1930
Les enfants de Justin Dusausoy, Jean et Janine vont maintenant avoir un rôle dans l'influence artistique sur les collections de bijoux.
Paire
de clips de diamants, Dusausoy, circa 1930
Conception géométrique, à plusieurs niveaux sertie de
deux diamants taille ancienne pesant environ 1,70 carats,
128 diamants
pesant environ 5,00 carats et 4 diamants baguette pesant environ 0,50
carats, monté sur platine, signé
Dusausoy .
Sous ce titre "Les éditeurs contemporains", se sont réunis quelques-uns des plus distingués et des plus sérieux parmi les créateurs de l'art décoratif moderne. Autour d'Eric Bagge, l'ensemblier et le décorateur justement réputé, se sont groupés Barbedienne, le grand éditeur de sculptures, Bouix, qui a réalisé des tissus d'ameublement d'un modernisme si personnel, Model, dont les cristaux, les verres taillés sont si raffinés, Verdier qui préside aux destinées de la Maison Fauvêty d'où sortent des objets de cuir d'un goût parfait, Robj dont nous avons souvent signalé ici les bibelots emplis de fantaisie et d'esprit si français, Dusausoy, qu'il suffit de nommer, et enfin Lapparra, de qui les pièces d'orfèvrerie brillent au premier rang dans cette branche de l'art appliqué.
1930 Renaissance de l'Art
Publicité étonnante ou Dusausoy propose de correspondre en Espéranto, mais j'ai appris par un de ses descendants qu' il avait été président des espérantistes de France.
- L'espéranto est une langue internationale créée pour faciliter la communication entre les peuples du monde entier. Après un siècle d'usage pratique, l'espéranto se révèle être une langue vivante, capable d'exprimer toutes les nuances de la pensée. L'espéranto n'appartient à aucun pays ni à aucun peuple et ne véhicule donc aucune culture dominante ou susceptible de supplanter les autres. L'espéranto appartient à tous ceux qui le parlent, et il crée un lien entre les cultures.NDLR
1930 Dessin de Janine Dusausoy
Le 18 janvier 1931, Justin est nommé conseiller du commerce extérieur, il devint Président du comité des fêtes du comité des conseillers du commerce extérieur français.
C'est le Stand de Dusausoy, pendant l'exposition coloniale à Paris en 1931.
Vue aérienne de l'Exposition coloniale internationale de 1931 se tenant à la Porte Dorée et au bois de Vincennes.
1932 en vente chez Skinnerinc
Exposition à laquelle participait Janine Dusausoy et ou elle obtint le 2 ème prix
Ce dessin et les 3 qui suivent proviennent d une collection particulière qui m'a autorisé à les publier, mais je n'ai pas de datation.
Celui ci me parait antérieur a la période 25-1930 J.D. Collection particulière
Cette Manchette doit être de 1930 dessin J.D. collection particulière
Quel Modernisme! collection particulière
1932, publicité dans le journal de "l action Française"
1932 Janine Dusausoy obtint le deuxième prix
1934 Fiançailles de Janine Dusausoy
1934
Publicité de 1935
Vers 1930, le style des bijoux a changé, le dessin était plus architecturé mais plus trapu, plus lourd, plus massif.
1935 Journal Coemedia
En 1936-1937 la période art déco se termina, mais là encore, Justin Dusausoy et ses enfants surent évoluer et créer de nouveaux bijoux avec de l or jaune, des citrines, des améthystes, des aigues marine.
1936 dans le Journal "Le Populaire"
En 1935
N'oublions pas que Dusausoy avait une activité importante de rachat de bijoux, avec lesquels il a certainement constitué son Musée
Que sont devenues ses collections de bijoux avec lesquelles il avait constitué son Musée? Par exemple ces merveilleuses broches trembleuses
En voici une par exemple, vendue par la Maison d'enchères Millon à Drouot.Elle forme un branchage stylisant des fleurs d'églantine. L'ensemble est entièrement pavé de diamants de taille ancienne et de roses. Un système de ressort permet la mobilité des fleurs.Ces trois motifs floraux étaient en mouvements en permanence, Très rare de nos jours, il en a été tellement démonté, ces bijoux étaient en argent sur une base or rose, et étaient assez sombres en raison de l oxydation de l'argent. Mais que c'est beau!
La filleule de Janine Dusausoy Marie Claire Bertrand, m'a écrit ce 11/05/2015 que: "pour la
petite histoire, j'étais demoiselle d'honneur au mariage de Jean
Dusausoy et Jacqueline Duperrey, j'étais toute petite mais je m'en
souviens".
Le Père de la mariée, Maurice Duperrey est propriétaire
d'entreprises de produits chimiques et d'entreprises de fabrication
d'abrasifs à Paris, France. Il est président et administrateur de
plusieurs hôtels de Paris.
M. Duperrey est devenu un membre du Rotary Club de Paris en 1926 et est un ancien président de ce Club. Il a
été aussi président du Rotary International (en 1937-38) et je crois le seul français qui ait accédé a ce niveau!
Au congres international du Rotary en 1937 ou Mr Duperrey fut élu président, au premier rang vers nous, Jean Dusausoy et sa femme née Duperrey
Broche à transformations de Jean et Janine Dusausoy
Journal "Le Populaire" de 1937
Gilles était très intelligent et brillant, prêt, à 18 ans à intégrer le Polytecnikon de Zurich. Il est décédé le 15 Septembre 1956 dans un accident de voiture, où sa cousine Marie Claire était également impliquée, les deux bras cassés et traumatisme crânien. Ils se rendaient à une soirée pour fêter la fin des vacances scolaires, en Picardie. La fille qui les emmenaient, qu'ils ne connaissaient pas a raté un virage à gauche à grande vitesse, avec des pneus usés, et s'est écrasée sur un poteau en ciment! Gilles et sa cousine Gilles, a été tué sur le coup, éjecté, Marie Claire a dû mettre les bras en avant, elle s'est réveillée sur un tas de paille, son cousin sur ses genoux! Un souvenir qui la marque encore.
L'inauguration du Pavillon de la Joaillerie, qui a eu lieu hier, sous la présidence du ministre du Commerce, a été un véritable succès pour la Joaillerie Française, et particulièrement pour notre grand Joaillier Parisien DUSAUSOY.
Des bijoux où l'art le plus raffiné s'allie à la richesse des pierres. Des joyaux à transformations multiples ! marquant bien une époque.
Remarqué notamment parmi les dernières créations de Jean et Janine DUSAUSOY une broche brillants permettant d'obtenir cinquante transformations. Des bagues splendides de formes inédites pouvant se porter en pinces, ornements de corsages ou de chevelure.
On peut dire que l'Exposition DUSAUSOY est le triomphe du goût français et de l'esprit novateur.
1939
Extrait de mon livre "l histoire des Van Cleef et des Arpels
Dusausoy fut en effet commissaire gérant pour 'Aryanisation de Van Cleef et Arpels, mais il n'est pas resté longtemps, même pas un mois.
En réponse à un membre de la famille Dusausoy, j'apporte une précision, une lettre adressée au Militärbefelshaber in Frankreich dirigé par le général Von Stupnagel.
Dans le Dossier AJ38 de 3046 a 3175, d'aryanisation des biens de la section VIII-BR
En réponse à votre lettre N° 5167/41 du 16 janvier, je vous rappelle qu'au titre de la boutique Van Cleef et Arpels, il a été nommé par le préfet de police, Mr Dusausoy.
Mais un ordre de mission ayant été adressé au nom de Mr Romane, la nomination de Mr Dusausoy a été rapportée.
Verbalement la candidature de mr Chomel a été posée à la succession de Mr Romane et elle a été reçue par lettre n° 671 du 16 fevrier .
Avant même l’armistice, les autorités allemandes ont commencé à nommer des commissaires-gérants ou administrateurs provisoires (AP) à la tête de certaines entreprises. Une première ordonnance allemande du 20 mai 1940 le permet pour les entreprises abandonnées par leurs propriétaires et essentielles à l’alimentation des populations, mais déjà elle prévoit la possibilité d’une vente de ces entreprises, si les autorités allemandes l’autorisent. Vichy entérine cette disposition par une loi du 10 septembre 1940 tout en élargissant le champ d’application aux entreprises « dont les dirigeants qualifiés sont, pour quelque motif que ce soit, placés dans l’impossibilité d’exercer leurs fonctions ». Mais Vichy, à ce stade, n’envisage pas la vente de ces biens car il se place toujours dans le cadre classique du droit français. Régulièrement, en effet, les administrateurs chargés par voie de justice d’administrer les biens d’un commerçant en faillite ou d’un mineur sous tutelle ont le droit d’effectuer les actes de gestion courante, ce que le code appelle des actes d’administration, mais ils n’ont pas le droit d’effectuer ce qu’on appelle des actes de disposition comme des ventes, des donations, etc. sans l’autorisation du tribunal ou du conseil de tutelle. Les autorités d’occupation font un pas supplémentaire, qui vise cette fois explicitement les « Juifs ». L’ordonnance du 27 septembre 1940 prescrit de recenser toutes les entreprises « juives » d a n s les trois mois ; elle interdit aux « Juifs » exilés en zone libre de revenir en zone occupée ; une affiche jaune doit être placardée sur tous les commerces « juifs » avant le 31 octobre. Le 18 octobre, une nouvelle ordonnance allemande exige la déclaration, avant le 31 octobre, de tout bien ou entreprise « juive ». Elle définit l’entreprise juive comme celle qui a un gérant « juif » ou plus d’un tiers de « Juifs » dans son conseil d’administration. Elle prévoit la vente de ces biens et entreprises avec l’accord des autorités allemandes. Le général de La Laurencie ordonne aux préfets d’appliquer ces ordonnances en zone occupée. La mise en oeuvre de ces dispositions fait l’objet d’une « Instruction pour les Commissaires-gérants d’entreprises juives », édictée par le Militärbefelshaber in Frankreich (désormais MBF) et signée du général Von Stülpnagel, en date du 12 novembre 1940. Cette instruction, très La documentation Française : Aryanisation économique et restitution / Mission d, étude sur la spoliation des Juifs de France ; présidée par Jean Mattéoli ; rapport rédigé par Antoine Prost, Rémi Skoutelsky, (et al.). précise, est largement diffusée par les préfectures sous forme dactylographiée ou imprimée 1. La tâche qui leur est assignée est claire : « supprimer définitivement l’influence juive dans l’économie française ». Ce but peut être atteint par trois procédés. « 1˚ Les juifs se décident à vendre eux-mêmes à des non-juifs leurs droits sur l’entreprise ». Ils doivent alors y être encouragés si cela n’entraîne pas de perte de temps et s’il n’y a pas le moindre soupçon que les acquéreurs puissent être des hommes de paille. « 2˚ Si les juifs ne veulent pas réaliser leurs droits - et ce sera souvent le cas - le commissaire-gérant doit, aussi rapidement que possible, vendre l’entreprise à un non-juif ». Ce sera, prévoit l’instruction, le « procédé habituel ». L’instruction impose dans ce cas d’obtenir, avant la conclusion de la vente, l’autorisation du MBF. Le troisième procédé est la liquidation pure et simple, la vente en bloc ou en détail des marchandises et la fermeture de l’affaire ; il correspond aux branches d’activité connaissant pléthore d’entreprises ; là aussi, l’autorisation préalable du MBF est exigée. Les commissaires-gérants ne sont pas responsables envers les propriétaires antérieurs, est-il précisé, mais uniquement envers les autorités qui les désignent. L’instruction leur donne quatre semaines après leur nomination pour rendre compte de leur action ; ceux qui « ne se considéreront pas comme en mesure d’aboutir rapidement seront révoqués »
La grande Question à laquelle personne ne répond que ce soit Catherine Dusausoy, la fille de Jean Dusausoy avec qui j ai conversé par téléphone (au passage , elle m'a dit que sa mère etait toujours vivante) ou Mr Ducornet, ou Mme Bertrand, à quelle date Justin Dusausoy a t il cessé d'exercer?
Un témoignage familial:Non, je ne sais pas quand Justin a cessé de travailler. Je sais que, pendant la guerre, entre 42 et 44, il a hébergé mon père, malade et sous-alimenté, pendant plusieurs moi chez lui, à Savignies, où il semblait vivre à plein temps. Ses fils devaient avoir repris la gestion de la bijouterie à cette époque..
Un autre témoignage:
Par contre il pense que Justin a arrêté ses activités au moment de la guerre, mais moi je suis sûre qu'il a repris à la fin de la guerre, je le voyais dans le magasin jusque dans les années cinquante
Cher monsieur,
Vous trouverez en pj la photo d’un bracelet que nous présentons à notre prochaine vente de joaillerie en janvier.
Grace à vos recherches, et au passionnant article que vous avez écrit sur Dusausoy, j’ai pu retrouver la photo du dessin que vous avez publié et qui correspond en tout points à notre bracelet que nous avions attribué car dans un écrin griffé Dusausoy.
Ce serait formidable pour notre bracelet de pouvoir publier la photo du dessin et de citer votre article, ainsi que de vous citer, sous réserve de votre accord bien entendu.
1943, ce dessin de montre à couvercle , une glace est intégrée dans la montre ainsi qu'un porte rouge à lèvres (publicité de l Officiel)
1948 Janine Lacroix
Cette publicité peut prêter à confusion, car on peut penser que c'est une création de Janine Dusausoy. De nombreux ouvrages citent cette affiche, en réalité cette Janine Lacroix est une modiste qui s'est associée à Dusausoy pour faire une publicité or. Plusieurs sites internet sur Dusausoy y compris Hanchocks de Londres ont cité cette publicité pour situer dans le temps Janine Lacroix, or les querelles de famille avaient fait qu'elle s'était retirée de la maison Dusausoy et était partie pendant la guerre à Lyon.
Collier collerette semi articulé en or jaune 750/1000° à motifs d’entrelacs entre deux chaînes bâtons.Fermoir à cliquet sécurisé.Milieu XXe siècle.
Longueur 18 cm Largeur (maximale): 1,55 cm Poids brut : 53 g
Dans un écrin de la Maison Dusausoy à Paris. Maître Ribeires
Jean Dusausoy dont le beau père était Maurice Duperrey , gouverneur international du Rotary, était membre lui aussi, en France du Rotary rural, mais il fit plusieurs voyages aux États Unis pour le Rotary.
Il semble que la maison ait disparu, pour des questions d héritage.
Jean, 1904-1978, l'aîné, ayant apparemment eu le dessus .Les deux frères Dusausoy ont essayé de continuer à diriger ensemble la Joaillerie, mais cela a dégénéré très vite, l'héritage a été mis entre les mains d'un avocat, et Pierre a quitté définitivement l'affaire, pour ouvrir une bijouterie, mais de moins grande envergure, boulevard des Capucines également, un peu plus loin et sur l'autre trottoir. Cette bijouterie n'a pas très bien marché, le crise commençait à être là. Janine soutenait son frère Pierre, les deux frères ne se sont plus jamais parlé.
le souvenir, enfant, du bd des Capucines. Je vous confirme donc que la boutique a fermé vers 1970, (je dirais entre 1969 et 1971...). Dès lors Pierre s'est installé non comme bijoutier mais comme négociant en bijoux au 13 rue de Caumartin (1er étage). Achat/revente des bijoux anciens pour l'essentiel. Il était également expert près la cour d'appel (expertises judiciaires mais également privées). Il a peu créé, si ce n'est la couronne de la vierge de l'église d'Auteuil suite à une importante donation fin-80/début 90. La personne qui m a donné ces explications tient a rester anonyme
Jean et Janine traînèrent de procès en procès pendant des années. . car après la mort de leur mère, après celle de Justin, les enfants se sont déchirés pour l'héritage (en fait Jean contre Janine); Pierre s'est plutôt comporté en victime et trouva une consolation dans d'autres plaisirs, Pierre a fini par fermer sa bijouterie, il est décédé d'une crise cardiaque en 1993.
Janine s'était arrêtée de travailler pendant la guerre. mais cette bataille entre les trois héritiers entraîna la chute de la Maison Dusausoy et la vente du boulevard des Capucines.
Un autre témoignage:
Par contre il pense que Justin a arrêté ses activités au moment de la guerre, mais moi je suis sûre qu'il a repris à la fin de la guerre, je le voyais dans le magasin jusque dans les années cinquante
En 1940 dans "l officiel" très beau dessin de collier. Nous ne savons s'il a été réalisé en 1940, vu le nombre de diamants, mais l idée est là.
Beau bracelet de Dusausoy
1941: Dusausoy propose beaucoup de dessins de bijoux, la maison a toujours réalisé des travaux à façon, mais pendant la guerre encore plus qu'avant!
1941 Naissance de Jérome,décédé le 23/08/2010, à l'âge de 69 ans.
En 1941, une publicité dans le journal L'art et la Mode, nous montre leur maîtrise des volumes.
Dans ce même journal une réalisation en or jaune et diamants
Dans ces années difficiles, en 1941,Mr Dusausoy évoque bien le travail à façon qui permet de sauver le métier pendant ces années de guerre
1941, dans le journal L officiel, un très beau dessin de bracelet. A t il été réalisé? je l'espère?
Et bonne surprise : Le 22/12/2022, je reçois un mail de madame, Julie Valade de la maison Artcurial.
Cher monsieur,
Vous trouverez en pj la photo d’un bracelet que nous présentons à notre prochaine vente de joaillerie en janvier.
Grace à vos recherches, et au passionnant article que vous avez écrit sur Dusausoy, j’ai pu retrouver la photo du dessin que vous avez publié et qui correspond en tout points à notre bracelet que nous avions attribué car dans un écrin griffé Dusausoy.
Ce serait formidable pour notre bracelet de pouvoir publier la photo du dessin et de citer votre article, ainsi que de vous citer, sous réserve de votre accord bien entendu.
1941 Journal l'officiel, le bracelet rappelle un collier vu plus haut
1942
1942 dans l officiel
L art et la mode de 1942
Pour certains la vie fut très dure pendant la guerre, mais pour d autres la belle vie continuait, les mariages mondains aussi,
Très beau Clip dans l "Art et la Mode" journal du groupe Jalou
1942 l'"Art et la Mode"
1942," l'Art et la mode" nous permet de découvrir deux broches de Jean Dusausoy
1942 l"Art et la Mode
1941
1942 Des poissons qui sont un thème cher à Jean Dusausoy?
1942
1942 dans L officiel des éditions Jalou, une croix en or et diamants très classique
Autres poissons de 1942
Bague rouleaux, certainement inspirée du collier cité plus haut
beau clip de jean Dusausoy, 1942 dans la revue l officiel
1943 Photo de Yvonne Louis dans l officiel, les bijoux sont de Dusausoy
1943 un clip de Dusausoy
Une page de publicité dans l Art et la mode pour Dusausoy, voisine avec celle de Van Cleef et le dessin de ce celèbre clip rubis en serti invisible, c'était en 1943
Une autre publicité de Dusausoy en 1943, par Jean Dusausoy , puisque sa soeur avait quitté l entreprise et que Justin est resté chez lui pendant la durée de la guerre. Au dessus une broche "Fourragère de Van Cleef et Arpels.
1943, ce dessin de montre à couvercle , une glace est intégrée dans la montre ainsi qu'un porte rouge à lèvres (publicité de l Officiel)
Intéressant modèle de 1943 signé par Janine Dusausoy le texte de la publicité cite:
Pour
le sport, cette nouvelle création exclusive de janine dusausoy, le
bracelet porte- bagages en or et rubis, combine adroitement la
montre, la glace, la poudre et le bâton de rouge.
1943 dans l officiel
1943 L officiel
Journal "L art et la Mode" de juin 1944, la broche ci dessus est a rapprocher du dessin au dessus de 1943
1943 dans l officiel
1943 dans l officiel
1944 Avril
Mai 1944 l officiel
Mai 1944 l'Officiel
Août 1944
Août 1944
Aout 1944
Septembre 1944
Jean Dusausoy en 1946 l officiel
1946 l officiel Jean Dusausoy
1945
1945 L'officiel
1946
1946 l Officiel, Broche or et perles
1947
1947
Cette publicité peut prêter à confusion, car on peut penser que c'est une création de Janine Dusausoy. De nombreux ouvrages citent cette affiche, en réalité cette Janine Lacroix est une modiste qui s'est associée à Dusausoy pour faire une publicité or. Plusieurs sites internet sur Dusausoy y compris Hanchocks de Londres ont cité cette publicité pour situer dans le temps Janine Lacroix, or les querelles de famille avaient fait qu'elle s'était retirée de la maison Dusausoy et était partie pendant la guerre à Lyon.
Chapeaux de Janine Lacroix
1948 l officiel
Broche de Dusausoy de 1950 or jaune et saphirs de Ceylan en vente chez 1stdibs :https://www.1stdibs.com/jewelry/brooches/brooches/finely-made-french-flower-gold-sapphire-brooch-dusausoy/id-j_113513/
1950
1950
1950
Collier collerette semi articulé en or jaune 750/1000° à motifs d’entrelacs entre deux chaînes bâtons.Fermoir à cliquet sécurisé.Milieu XXe siècle.
Longueur 18 cm Largeur (maximale): 1,55 cm Poids brut : 53 g
Dans un écrin de la Maison Dusausoy à Paris. Maître Ribeires
Jean Dusausoy dont le beau père était Maurice Duperrey , gouverneur international du Rotary, était membre lui aussi, en France du Rotary rural, mais il fit plusieurs voyages aux États Unis pour le Rotary.
Les joyaux qu'on peut voir dans le film "Du rififi chez les hommes", tourné en 1955 par Jules Dassin (père de Joe Dassin), provenaient de la maison DUSAUSOY.
1958, Dusausoy (certainement Jean) participe à l exposition Universelle de Bruxelles, la première exposition universelle depuis la guerre. Sous la présidence de Marcel Chaumet aux cotés de Boivin, Boucheron, Cartier, Chaumet , Fouquet......
1960 Mort de Justin Dusausoy.Sa femme mourra en 1972.
Je n'ai pu avoir la date exacte de la fermeture de la Maison du Boulevard des Capucines, le dictionnaire international du bijou cite "dans les années 50" le site de Wikipedia ecrit "vers 1970" nous avons vu que Dusausoy était présent en 1958 à Bruxelles!!!
Il semble que la maison ait disparu, pour des questions d héritage.
Jean, 1904-1978, l'aîné, ayant apparemment eu le dessus .Les deux frères Dusausoy ont essayé de continuer à diriger ensemble la Joaillerie, mais cela a dégénéré très vite, l'héritage a été mis entre les mains d'un avocat, et Pierre a quitté définitivement l'affaire, pour ouvrir une bijouterie, mais de moins grande envergure, boulevard des Capucines également, un peu plus loin et sur l'autre trottoir. Cette bijouterie n'a pas très bien marché, le crise commençait à être là. Janine soutenait son frère Pierre, les deux frères ne se sont plus jamais parlé.
le souvenir, enfant, du bd des Capucines. Je vous confirme donc que la boutique a fermé vers 1970, (je dirais entre 1969 et 1971...). Dès lors Pierre s'est installé non comme bijoutier mais comme négociant en bijoux au 13 rue de Caumartin (1er étage). Achat/revente des bijoux anciens pour l'essentiel. Il était également expert près la cour d'appel (expertises judiciaires mais également privées). Il a peu créé, si ce n'est la couronne de la vierge de l'église d'Auteuil suite à une importante donation fin-80/début 90. La personne qui m a donné ces explications tient a rester anonyme
Jean et Janine traînèrent de procès en procès pendant des années. . car après la mort de leur mère, après celle de Justin, les enfants se sont déchirés pour l'héritage (en fait Jean contre Janine); Pierre s'est plutôt comporté en victime et trouva une consolation dans d'autres plaisirs, Pierre a fini par fermer sa bijouterie, il est décédé d'une crise cardiaque en 1993.
Janine s'était arrêtée de travailler pendant la guerre. mais cette bataille entre les trois héritiers entraîna la chute de la Maison Dusausoy et la vente du boulevard des Capucines.
Jean
Dusausoy fut maire de Savignies en 1959 en Picardie il dut rester en place 15 ans!
Justin est Décédé le 17 octobre 1960 - 17, rue Alphonse de Neuville. - Paris 17ème , à l’âge de 84 ans
L'épilogue de cette aventure extraordinaire se trouve sur cette photographie, au cimetière de Savignies dans l oise, ou sont enterrées les famille Godin et Dusausoy.
J'espère vous avoir fait connaitre un peu mieux cette maison de joaillerie française.
Si vous avez une critique constructive, des précisions , des photos, n'hésitez pas a me le faire savoir.
richardjeanjacques@gmail.com
Ou laisser un commentaire ci-dessous
P.S. un courrier:
| jeu. 12 janv. 2017 17:09 | |||
Bonjour Monsieur,
Nous avons été en relation pendant l'année 2015, au moment de la rédaction de votre livre sur la joaillerie Dusausoy
je vous avais apporté quelques précisions et mon frère Dominique vous avait fourni des photos.
Je pense que cela pourra vous intéresser de savoir que Jacqueline Dusausoy est décédée hier, soit le 11 Janvier,
dans une maison de retraite de GOURNAY (76). Elle y avait été placée au début de l'année 2016, après plusieurs
chûtes chez elle à Paris, mais elle conservait toute sa lucidité, et avait même fêté Noël chez son petit fils dans la
région, elle avait 97 ans!!! Elle est morte de troubles intestinaux, mais à cet âge on meurt de pas grand chose.
Sa fille Catherine, que vous aviez eue au téléphone, je crois, est décédée le 9 Janvier 2016 (juste un an avant sa
mère), à 75 ans.
Aujourd'hui se termine une vie commencée dans la richesse et l'opulence, Jacqueline Duperrey a eu une belle vie
presque jusqu'à la fin, elle a seulement vu partir son mari et ses deux enfants... Elle avait 7 petits enfants et des
arrière petits enfants. Voilà, je viens de relire votre ouvrage sur internet c'était un beau voyage dans le luxe et la vie
parisienne...
Amicalement. Marie-Claire BERTRAND