jeudi 25 décembre 2014

La Famille Sandoz: Horlogers, bijoutiers, joailliers, orfèvres, et même, producteur de cinéma!



D'ou viennent les SANDOZ?   
De Neufchatel en Suisse. La ville de Neufchâtel se situe à l'ouest de la Suisse, à environ vingt kilomètres à vol d'oiseau de la frontière Française. Elle se trouve sur la rive gauche du lac de Neufchatel, dans sa partie septentrionale.

Une amie, excellente Antiquaire en Joaillerie de la rue Saint Honoré à Paris (Bijoux Miller), me posa une colle en m'adressant une série de photos d'un bijou qu'elle avait acheté.



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Sur l'écrin, "Henri Sandoz" anciennement Palais Royal, 24 avenue de l'opéra Paris.
Sandoz au Palais Royal, je connaissais, mais Henri? Encore moins 24 avenue de l'opéra!





A lire ce journal de 1780, on pourrait penser que des Sandoz  horlogers français, étaient déjà en exercice, non! ce n'est qu'un des Sandoz Horlogers. 
Il y a aussi beaucoup de Sandoz horlogers en Suisse et très célèbres et de plus avec les mêmes prénoms.




Cette montre signée sur le Cadran par "Sandoz l'aine" à Paris correspondrait au Sandoz de la rue Gît-le -Coeur, mais apparemment ce n'est pas de la même famille.
Le seul moyen d'éviter les erreurs ou confusions est de reprendre la généalogie de cette dynastie, partir de Gerard Sandoz , remonter dans le temps et redescendre en vérifiant les descendants.

Les Sandoz qui nous intéressent remontent à  David Louis Sandoz 1735-1770, installé en Suisse  et le fils de Louis sera Horloger, il se nomme Henry Aimé Sandoz 1768-1811.
Henry est de nationalité Suisse , mais fit un détour pour travailler à Amsterdam et y épouser Louise Koeller en 1791. Il vint travailler à la manufacture de Versailles en 1796, il avait 28 ans. 
En 1801, l'état lui devait encore ses appointements. Il s'installa à Paris rue de la Draperie et fit du repassage*, et des rouages pour Abraham Louis Bréguet
Il aura un fils Charles Auguste Sandoz né en 1800.
Il sera horloger
*le repassage en horlogerie, c'est le contrôle ultime et complet, mécanique et esthétique, d'une montre emboîtée juste avant qu'elle ne sorte des ateliers de production..



annuaire des commerçants et artisans



Charles Auguste SANDOZ a déposé une demande de brevet d'invention  de 15 ans, le 09 octobre 1844 à la préfecture de la Seine, pour un scarificateur simplifié et perfectionné qu'il nomme "scarificateur Blatin".
extrait de l'ordonnance royale n° 12.087 du 18 juin 1845.




Une époque ou les horlogers étaient des "scavans", ils exerçaient une activité de haute précision, relancée par les nouveaux matériaux et les technologies de pointe, et ce, à toutes les époques, leurs connaissances étaient vastes aussi bien en mécanique qu'en astronomie.
L'horlogerie connaît son essor grâce à la création des pendules. 
Grâce à Galilée et son étude sur les systèmes oscillants qui composent tout pendule. De plus, la création du ressort à spirale par Huygens en 1675, a permis aux horlogers d'atteindre leur apogée. Ce système implique la création des " micro pendules ", qui seront appelés : La montre.




Une trace, une montre dont le fond est gravé à son nom en 1864.

Charles Auguste Sandoz s'installa au Palais Royal



Il reste au moins un magasin de cette époque au Palais Royal qui nous donne une idée  de la décoration du temps de Charles Auguste Sandoz. Le restaurant, "Le Grand Vefour" En 1820, à l’initiative de son nouveau propriétaire, Jean Véfour, le café devient un restaurant somptueux et le meilleur endroit gastronomique de Paris ; son nom est changé en « Véfour ». Pendant près d’un siècle, le restaurant est le rendez-vous du Tout Paris politique et artistique.
Pour les anciens, le Grand Véfour c'était Raymond Oliver,propriétaire et chef du Grand Véfour, véritable institution et longtemps 3 étoiles au guide Michelin. Raymond Oliver est devenu célèbre pour avoir créé en 1953 (j'avais 12 ans en 1954 quand mes parents achetèrent la télévision)  la première émission de télévision consacrée à la cuisine, Art et magie de la cuisine qu'il a animée pendant 14 ans en compagnie de Catherine Langeais.




Une chance me fit découvrir la Généalogie de Françoise Benjamine Lauriol Laffay, et je pris connaissance des enfants de Charles Auguste.

Jacques Gustave Sandoz Horloger et bijoutier du Palais royal avait un frère, Gustave Henri .





Madame Françoise Benjamine Lauriol Laffay me fit parvenir copie de l acte de décès de Charles Auguste, il était décédé chez son fils Henri, 11 rue de Valois. Gustave Sandoz 21 rue de Valois, signa l' acte de décès avec son frère.

La rue de Valois qu'il connut particulièrement puisqu'il était venu s'installer au 1 place Dauphine, puis dans les Galeries du palais royal avec son fils Gustave.


Chronomètre fabriqué par Charles Auguste Sandoz



Charles Auguste est au 1 place Dauphine, ses spécialités horlogères sont précises.


La place Dauphine se trouvait au bout de l' ile Saint Louis derrière ces immeubles de la même époque, mais Viollet le Duc est passé par là


La revue Chronométrique publia la nécrologie de Charles Auguste Sandoz

Il y a un peu plus d'une année que s'éteignait doucement, dans sa 81e année, après une longue vie pleinement remplie, et entouré des soins pieux et vigilants d'une famille attristée, Charles-Auguste Sandoz.
L'un des remarquables, et aussi l'un des plus modestes, de cette forte génération d'horlogers artistes, à laquelle ont appartenu les premiers Brocot et Paul Garnier père.
Nous, qui l'avons bien connu, nous voulions retracer cette vie simple, faite de travail, de progrès cherchés, de soins donnés à l'éducation de fils devenus d'habiles horlogers, parce qu'il y avait la un exemple à donner, une justice à. rendre à un mérite resté obscur, étant resté fier et sans compromissions de dignité en vue d'obtenir les honneurs ou la fortune.
Une heureuse indiscrétion vient de nous apprendre qu'un ami de la famille, d'une plume fine, exercée, que l'amitié n'égare pas et qu'inspire seulement le sentiment du juste et du bon, vient d'écrire la biographie de C.-A. Sandoz.
Nous en sommes d'autant plus satisfait que l'écrivain élégant et correct est un des nôtres, du moins par ses ascendants, qui ont exercé l'horlogerie avec honneur durant trois siècles.
A notre demande, M. Gustave Sandoz, qui désirait garder cet écrit, retraçant la vie de son père, dans l'ombre discrète du sanctuaire de la famille, consent à le livrer à l'impression. Nous l'en remercions, surtout au nom de nos abonnés, qui liront avec intérêt cette vie d'un véritable artiste doublé d'un homme de cœur. C. SAUNIER.


Jacques Gustave Sandoz: dit Gustave 

Jacques-Gustave Sandoz est né le 11 Septembre, 1836 à Paris.  À l'âge de treize ans, Jacques-Gustave commence un apprentissage avec l'horloger alors connu Perusset. le disctionnaire des Horlogers,Tardy le donne comme "Perrucet"


 En 1855, il a remporté le grand prix de Polytechnique dont Napolèon III était le président.

Puis Gustave Sandoz a travaillé dans les ateliers de Lépine (1853 prises en charge par Boulay), Paul Garnier et Breguet avant d'ouvrir sa propre boutique de la rue de la Monnaie. Après 1861, son atelier était situé dans le Passage Sainte-Anne. Le Conservatoire des Arts et Métiers confie à Sandoz  l'entretien de leurs montres et instruments. Cet emploi a largement contribué à sa réputation. En 1865, Sandoz a déménagé à la prestigieuse galerie du  Palais Royal N°s 147-148, a coté de la société Boucheron et plus tard Lalique.
 Il fut fabriquant d'horlogerie et de bijouterie-joaillerie  Officier de la Légion d'Honneur et de l'Intruction Publique, Grand Officier de l'Ordre d'Isabelle la Catholique, Commandeur du Nicham, Président de nombreuses associations dont la Société d'encouragement à l'Art et l'Industrie, président du Comité d'Initiative des Expositions Françaises à l'étranger, etc...Il fut appelé à la préparation de l'exposition universelle de 1889

En 1882, il a remporté une de ses deuxième prix de chronomètre au concours de l'Observatoire de Genève. Un an plus tard, il a reçu une médaille d'or à Amsterdam. Sandoz a également été un important représentant de la marque de montres Vacheron & Constantin. 

Gustave Sandoz 1889 était l'un des fondateurs de la SEAI (Société d'Encouragement aux Arts et à l'Industrie), rebaptisé en SEMA (Société d'Encouragement aux Métiers d'Art). Il a été nommé  horloger de la marine française, décoré de la légion d honneur
Après la mort de Gustave l'entreprise a été reprise par son fils Gustave Roger Sandoz qui a déménagé  10 rue Royale . La société a été rebaptisée plus tard Gustave Roger Sandoz Fils & Successeur.
Gustave Sandoz est mort en 1891.



Poinçon de  Gustave Père 




En 1867  Gustave Sandoz a un fils Charles Gustave Roger Sandoz 




 Montre rare de Gustave Sandoz (Christie's)




Châtelaine de Gustave Sandoz, en vente par "le Lys et l'épée" chez Proantic



Mouvement de la châtelaine ci-dessus



Châtelaine marquée Gustave Sandoz, vendue par Sotheby's




Vers 1880 , d'après Antiquorum, montre en or 750/1000° , phases de la lune, Signé Gustave. Sandoz, Horloger de la Marine de l'Etat, du Palais Royal, Paris, n ° 9554,  balance de compensation bimétallique, cadran en émail blanc avec chiffres romains,quatre cadrans subsidiaires indiquant les phases de la lune, la date, le jour et mois, mouvement signé, 55 mm. diam.

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Lors de l 'extraordinaire vente de la collection Sandberg par Antiquorum en 2001, nous avions découvert qu'il y avait eu une mode de montres pendentifs scarabées 


Ces petites montres pendentifs  en or et  émail ne sont pas signées, sauf une.



La coccinelle est de Gustave Roger Sandoz, il est noté "Horloger de la Marine Impériale" 147 palais Royal, Paris. Elle est en or et en émail rouge sertie de diamants, avec un boîtier photo daté vers 1880, ce qui fait un peu tard pour l'empire français mais peut être était t il fournisseur de la marine Impériale Russe comme Breguet?

1882 dans le journal "Beaumarchais" journal satirique et économique.

"Vendredi. Au Palais-Royal, devant la vitrine du bijoutier Sandoz, une apprentie de seize à dix-sept ans, au nez retroussé, aux « nichons » artificiellement grossis, contemple les parures avec des yeux aussi luisants que les bijoux. un vieux monsieur qui sort du bouillon Duval - lecteur de Don Fabrice, s'arrête derrière elle "Ah ! si j'étais encore riche, ce que je t'en paierais du vice, ma fille"





En 1881 dans "la revue des Arts Décoratifs" je découvre un mot, le Breloquet, j'ignorais ce mot, j'emploie toujours le mot " Châtelaine" voir ce que j'avais écrit


Une fois vérifié, "une châtelaine est une Chaîne attachée par un crochet à la ceinture d’une femme et à laquelle on suspend des bijoux ou des ciseaux."
et un breloquet est d'après le dictionnaire  un "assemblage de divers objets ou breloques sur une chaine commune"
Et pourtant quelques année plus tard, Vever nous présentera une belle Châtelaine de Becker. ci-dessous





Ce mot de Breloquet est dans le dictionnaire de l académie de 1837 et il est souvent cité par Vever. Dans le petit Journal de 1826, nom de rue, dans ouest- éclair de 1936, donc mot très employé au 19 ème siècle!!

"la montre bat la breloque" est dans le dico : Militairement. Anciennt. Batterie de tambour qui appelait les soldats aux distributions de vivres. Battre la breloque. (On disait aussi Berloque.) Par anal. Fam. Battre la breloque, présenter un mouvement désordonné, saccadé. Avoir une montre qui bat la breloque, qui fonctionne irrégulièrement. 



1881
Nous avons déjà eu l'occasion de signaler dans notre précédent numéro quelques-uns des objets exceptionnels en orfèvrerie ou en bijouterie qui viennent d'être termines et que nous avons pu voir dans les ateliers de nos principaux fabricants. Nous mentionnerons aujourd'hui un breloquet renaissance de M. Sandoz, l'habile bijoutier.Toutes les parties ornementales qui composent ce breloquet sont en or ciselé. Le ruban dont les plis si harmonieux couronnent le médaillon central est en vieil argent ciselé, ainsi que le masque qui sert à retenir la montre. Nous ferons remarquer l'expression de cette partie de l'oeuvre qui offre par l'originalité de son dessin  une opposition hardie, voulue et trouvée au motif renfermé dans le médaillon du centre représentant la Musique, en émail de Limoges peint en grisaille sur fond noir. Par ce jeu de couleur cl do métal ce sujet se détache vigoureusement des ornements qui l'entourent et en fout ressortir toute la grâce et la légèreté.La montre dont nous ne pouvons reproduire que le fonds est en or poli, les ornements qui courent sur toute la surface sont gravés et émaillés noir. La chimère qui occupe le centre et qui semble s'attacher aux ornements du fond est en vieil argent ciselé et en relief sur le tout.



Montre Suisse pendentif en émail rouge n ° 9766, vendue au détail par Gustave Sandoz, Horloger de la Marine, Palais Royal 146, 147, 148, Paris.fabriquée avant 1891. or et diamants.




Vendue au détail par Gustave Sandoz, Palais Royal 147-148, Paris, conçue spécialement pour l' "Exposition Universelle de Paris" en 1889.rare, or 750/1000° 18 ct. montre-bracelet de dame, diamants, avec bracelet en or orné de deux cariatides sculptées figurant les pattes.fabriquée par  Vacheron et Constantin, n ° 170524











Apparemment fabriquée pour être vendue à l exposition de 1889 par Gustave, cette Châtelaine ou Breloquet  est de petite qualité, il était au Palais Royal, était-ce du commerce pour faire du chiffre et arrondir  ses fins de mois?




Pommeau de canne en argent et pierres fines signée Gustave Sandoz  site hermann-historica.de





Montre de Gustave Sandoz


La Société d'encouragement à l’art et à l’industrie (SEAI) est fondée en 1889 par gustave Larroumet, directeur de l'école des beaux arts et Gustave Sandoz, célèbre bijoutier parisien fondateur du Comité français des expositions. Elle est reconnue comme établissement d'utilité publique (Décret du 21 janvier 1905), son but étant :
« Le développement des arts appliquée à la décoration et à l’industrie par la collaboration de l’Etat et des initiatives privées, et le renouvellement des modèles des industries d’art par la coopération rationnelle de l’artiste, de l'industriel, de l’éditeur, de l’artisan, de l’ouvrier d’art. »



Bulletin des syndicats 04-1885
M. le Président expose ensuite que depuis 2 ans M. Sandoz a figuré dans le bureau de la chambre comme secrétaire honoraire. La chambre avait décidé il y a 2 ans de le présenter en cette qualité à l'assemblée générale, mais par suite d'erreurs cette proposition n'a jamais été faite. M. le Président demande à la réunion de ratifier cette nomination.Plusieurs membres font remarquer qu'il est difficile de nommer M. Sandoz secrétaire honoraire quand M. Brown, qui a été longtemps vice-président, vient d'être nommé simple membre honoraire. M. Rodanet fait observer qu'il faut d'abord voter au sujet de M. Sandoz et que l'on pourra ensuite, si la proposition en est faite, nommer M. Brown vice-président honoraire.
Par 16 voix contre 14, M. Sandoz est nommé secrétaire honoraire. Le titre de vice-président honoraire est ensuite accordé à M. Brown.
M. Lefèvre fait observer qu'il ne faut pas abuser de l'honorariat surtout avec les qualifications de président, vice-président et secrétaire. M. Rodanet déclare qu'il entre absolument dans ces vues et qu'il portera la question de modification des statuts en ce qui touche l'honorariat à l'ordre du jour de la prochaine réunion de la Chambre.


En 1889  Naturalisation de Jacques Gustave Sandoz
Naturalisation   (bulletin des Lois)
Décret 33,155 qui naturalise français par application de l'article -8 ,n°2 du code civil
158° Le Sieur Sandoz(Jacques -Gustave), horloger , né le 11  septembre 1836,d'un père suisse , à .Paris , y demeurant.
159°La demoiselle Sandoz (Jeanne -Elisabeth), née le 26janvier  1870 à Paris; y demeurant  Paris , 10 décembre 1889





Rue du Point du Jour à Boulogne Billancourt
Il existait de temps immémorial un chemin venant d’ Auteuil qui, passant par le fief Baudoin et la ferme de Billancourt, allait atteindre la Seine à la hauteur de l’ancien pont de Sèvres. Ce chemin était vraisemblablement aussi ancien que la Ferme, donc très antérieur au pont de 1684. Il subsista tel quel, touchant à la Route de Versailles par ses deux extrémités, jusqu’au jour où la société de Gourcuff, après avoir acquis la ferme de Billancourt en 1825, traça de nouvelles voies en supprimant la partie médiane du chemin ci-dessus qui traversait son domaine. Le tronçon terminal subsista qui prit le nom de rue du Hameau et fut plus tard accaparé par la société Renault. En 1860, Billancourt fut annexé à Boulogne. Pour éviter une confusion avec une autre voie, le chemin fut baptisé en 1863: Rue du Point du Jour. Dans Paris, il conserva le nom de rue de Billancourt jusqu’au jour où on lui donna le nom du musicien Claude Terrasse.
La partie entre la place Nationale et la Rue de l’Ile, qui était une voie privée, fut aménagée par un syndicat de propriétaires que dirigeaient MM. Gustave Sandoz et Damiens. Sandoz était un joaillier très connu. Le maire Liot accepta en 1891 de donner son nom à cette partie de la rue, mais son successeur fit enlever les plaques. Le conseil municipal décida de classer la rue le 30 mai 1905, et lui rendit le nom de Gustave Sandoz. Le préfet approuva le 14 septembre 1905.
Dans cette rue avait pris naissance la Société Renault qui y eut longtemps son siège. Ayant acquis toutes les propriétés riveraines; elle ferma la rue Gustave Sandoz, en obtint la concession en 1920 et la vente en 1928.



Pendulette Gustave Sandoz, Paris, n ° 9048.Fabriquée aux alentours de 1890. Très belle et très inhabituelle, quoiqu'un peu chargée, miniature, laiton doré style naturaliste, pendule 8 jours.



Poinçon de Gustave  en 1890
 


Montre vendue par Bonham's comme étant de Gustave  Sandoz




Jules Jurgensen, Copenhague, n ° 12767, fait pour Gustave Sandoz, agent de Jurgensen au Palais Royal , Paris, vers 1890. Or fin 18 carats la chasse minute tubé, montre à répétition. vente Antiquorum. 
Jules Jurgensen travailla aussi pour Abraham Louis Bréguet à Paris, puis à Londres chez Arnold, il revint à Paris rue de l échelle en 1850.en 1860 il est rue croix des petits champs, puis à Copenhague. C'est alors que Sandoz fut son représentant à Paris, galerie de Valois de 1870 à 1880. En 1865, il fit breveter un système de remontoir et de mise à l heure des montres.


Gustave Sandoz. Cinq minutes Répétition Montre Gustave Sandoz, Horloger de la Marine, Palais Royal, 147-148, Paris, n ° 6523, le mouvement fourni par Le Coultre & Cie réalisé vers 1880. F, or rose 750/1000, montre de poche sans clé. vente Antiquorum.

Que dit Vever de Gustave Sandoz?



Gustave Sandoz , fil s d'un horloger suisse, ne voulut pas embrasser d'autre profession que celle qui était en honneur dans sa famille depuis plusieurs générations. Il fut guidé dans ses premiers débuts par son père, praticien émérite, qui sut vite reconnaître et développer ses dons naturels et le confia, à l'âge de treize ans, à un horloger de premier ordre, Pérusset, qui acheva son instruction chronométrique; il fut aussi plus tard l'élève de Bréguet. Dès qu'il put travailler pour son compte, Gustave Sandoz. s'installa dans une modeste chambre au quatrième, rue de la Monnaie, puis, en 1861, année de son mariage, dans un petit appartement du passage Saint-Anne.
Mais le désir de se faire une situation et d'éviter à ses enfants les heures dures qu'il avait connues dans sa jeunesse, le poussa à s'établir au Palais-Royal, en 1865, malgré son père et ses maîtres qui, imbus des vieilles traditions, regrettaient de le voir quitter la pratique de l'horlogerie pure.
Encouragé par la réussite de ses affaires, il entreprit également la bijouterie et la joaillerie, restant toujours fidèle à l'horlogerie, à laquelle il ne cessa de s'intéresser particulièrement ; il fit partie de la Chambre syndicale de l'horlogerie et contribua avec Rodanet à la création de l'École d'Horlogerie. C'est comme horloger qu'il s'occupa avec ardeur de l'organisation des grandes Expositions, comme membre des comités d'admission, ou du jury; il y participa aussi très honorablement en qualité d'exposant.Le soin des intérêts de sa maison ne suffisait pas à son activité infatigable; il fonda de nombreuses sociétés d'intérêt général dont il fut le Président : la Société d'encouragement à l'Art et à l'industrie; "la Société d'économie industrielle et commerciale" ; le Comité français des Expositions à l'étranger, etc. Les commerçants du Palais-Royal s'étant groupés en Syndicat pour essayer de conjurer la crise qui les menaçait, choisirent Gustave Sandoz comme président, et celui-ci réussit, pendant quelque temps, à retarder la déchéance de cet emplacement autrefois si favorisé.

En 1889, il avait élaboré le projet d'une Foire de Paris, destinée à faire de notre capitale un vaste marché occidental de matières premières, analogue à la Foire de Nijni-Novogorod et à celle de Leipzig.Gustave Sandoz était un homme aimable, d'une intelligence remarquable et d'une grande puissance de travail. Naturalisé français quelques années avant sa mort, il avait reçu la rosette d'officier de la Légion d'honneur en raison des nombreux services rendus pendant sa trop courte carrière.

Gustave Roger a commencé sa carriere avec son père et après sa mort, habitait toujours au Palais Royal.

Gustave Roger Sandoz au palais royal
La tradition en question veut que la demeure de la comtesse d'Argenton ait été reprise, au moment de son départ, par l'abbé Dubois, le futur ministre, qui y aurait logé durant plusieurs années, et qu'ensuite elle serait devenue l'hôtel de la Chancellerie d'Orléans, alors que le comte d'Argenson était titulaire de cette charge. Cet hôtel existe encore aujourd'hui, au numéro 19 de la rue des Bons-Enfants, et a conservé, au-dessus d'une de ses portes d'entrée, l'inscription en lettres d'or sur marbre noir : Chancellerie d'Orléans. Son autre façade sur la rue de Valois, avec son portique à colonnes, donnait jadis de plain-pied sur le jardin du Palais-Royal. Elle a le caractère des constructions du XVIIIe siècle. Les appartements, quoique plusieurs fois remaniés, en ont gardé le style, et le plafond du grand salon, représentant le Triomphe des Amours sur les Dieux, paraît bien être l'œuvre de Coypel, dont il est parlé dans les anciennes descriptions. L'hôtel de la Chancellerie d'Orléans, après avoir servi de magasin, sous Napoléon III, au fabricant de pianos Pape, et ensuite de bureaux au journal le Constitutionnel, a été occupé en 1881 par l'orfèvre Gustave Sandoz, qui, avec beaucoup de goût et de soin, en a entrepris la restauration et en a fait revivre les précieuses peintures que cachaient d'affreuses couches de poussière. Il appartient aujourd'hui a la baronne Thénard, qui l'a loué de 1896 à 1899 à la Société de l'Union centrale des Arts décoratifs pour l'administration de son musée. Dans une monographie agréablement écrite, luxueusement illustrée, mais non mise dans le commerce, Gustave Sandoz a donné une description détaillée de cette historique demeure : il s'est appliqué à démontrer que la tradition était authentique, et que c'est effectivement la Chancellerie d'Orléans qui avait été l'hôtel de l'aimable Séry, comtesse d'Argenton.




Tombe de Jacques Gustave Sandoz au cimetiere de Passy, je vous recommande le site de Mr Landru  sur les célébrités des cimetières


Gustave Henri Sandoz frere cadet de Gustave Sandoz



1874 Mariage de Henri Sandoz avec Rosa Fontaine, Henri habitait rue du pont Neuf près de la place Dauphine. Est présent, son frère, Gustave Sandoz 147 rue de Valois



Il est intéressant de noter  qu'Henri et Rosa reconnaissent légitimement le jour du mariage, leurs filles, Marthe Helene, six ans,  et Lucie 4 ans .




Dans Diamants et pierres précieuses de Jannetaz




Il est noté : constructeur de pièces de précisions






Cette broche est donnée par la maison Tajan comme étant de Gustave Sandoz des années 1880
Elle est en forme de tulipe au naturel pavée de diamants taillés en rose. Monture en or rose et argent. Non signée. Poids brut : 11,8 gr (un manque) Dimensions : 5,5 x 2,4 cm
La broche est accompagnée de son écrin à la forme marqué Gve SANDOZ Galerie de Valois PARIS.

Quelque chose me chiffonne, je pense qu'elle est postérieure, elle n'est pas signée, quels sont les autres poinçons?






Les écrins Gustave Sandoz ont perduré avec son fils Roger Gustave et un écrin ne veut rien dire. Ce qui n'empeche pas la broche d'être jolie!



Publicité de 1889



Article sur les pièces exposées en 1889 pour l expo universelle




Le Palais Royal en 1889 ou est installé Sandoz









En 1891 nous voyons que Gustave Roger Sandoz a succédé à son père Gustave qui vient de déceder, rue Royale, et que son oncle Henri est toujours Galerie de Valois


Bague d'henri Sandoz




Charmante bague en vente à la Tadema Gallery , opale, rubis et rose diamant, donnée comme datant de 1900, ce qui est possible.

Ce que nous savons, c'est qu'il a quitté le Palais Royal et est venu s'installer  au 24 avenue de l'opéra




Diadème vendu par Henri Sandoz





Tres belle broche fabriquée par, ou pour Henri Sandoz 24 avenue de l opéra




Montre  en or jaune et platine, serties de diamants, avec de petites plaques émaillées, elle est estampillée HUSSON. le bracelet est signé Henri Sandoz 24 av de l opéra Paris. Sotheby's.




1892 le Bulletin de l Histoire de Paris rend compte de la mort de Gustave et le conseil d'administration le remplace par son fils Gustave Roger.


Dans la semaine Médicale le 29 juillet 1796, on fait part de sa découverte des pierres précieuses soumises aux rayons X



Publicité de Gustave Roger Sandoz


Le Théatre Français en 1899 qui fait partie de l ensemble du Palais Royal



Ces deux photographies de bijoux de Gustave Roger Sandoz sont dans le livre de Vever




Vever a moins connu son fils Gérard mais il a écrit ceci a propos de Gustave Roger Sandoz
Son fils, Gustave-Roger Sandoz (1867), est le digne héritier des éminentes qualités de son père; il lui a succédé en 1891
En 1895, il transféra rue Royale ses magasins, désormais plus spécialement consacrés à la joaillerie. Il ne quitta pas le vieux Palais auquel s'était tant intéressé. son père sans avoir écrit, en collaboration avec Victor Champier, un ouvrage apprécié, le Palais - Royal, édité par la Société de propagation des Livres d'art.
Membre du jury à l'Exposition de 1900. G.-Roger Sandoz a brillamment soutenu la réputation de sa maison en exposant des pièces de joaillerie et de bijouterie très remarquées, ainsi que des objets d'art très intéressants : 




Dans le Guide de l exposition de 1900







Plus je regarde cette broche, revendue par Sotheby's, de Gustave Roger Sandoz, plus je l'aime, cette fleur de Lotus qui est entourée de nénuphars, les libellulles en émail plique-a-jour, les turquoises, les diamants, classique mais gout du jour 1900, parfait......



Broche or jaune de Gustave Roger Sandoz aux environs de 1900


Dans la revue "Art Déco" en 1900




Christie's date cette broche en émail or et diamants de Roger Gustave Sandoz en 1900




Il obtint la Légion d honneur  en 1901 à l occasion de l'exposition de Glasgow


Gustave Roger Sandoz collabore avec Emille Gallé, sur cette boite il se charge de la partie métal, et incruste un tour de citrines.





Avant 1900.Vase de Emile Gallé complété par une monture de Gustave Roger Sandoz en Vermeil et signée sur le pied. Grace à la Maison Christie's nous pouvons accéder à la vision de ce travail.


Cette broche  décrite comme  étant en argent et verres, je m'en suis étonné auprès de la conservatrice des Bijoux au Musée des Arts décoratifs , madame Evelyne Possemé, car j'avais trouvé dans la Revue de Bijouterie Joaillerie la photo ci dessous, de l'époque qui la décrivait différemment, elle me répondit rapidement et je l en remercie.



Cet ornement de corsage a été donné par la famille Sandoz en 1927 et il s'agit bien de l'ensemble présenté, avec un diadème également donné au musée, à l'exposition de 1900.
Comme souvent, lors de la donation par ces grandes maisons, les diamants et les émeraudes ont été déposées et remplacées par du strass, certainement dès après l'exposition, soit parce que l'original a été vendu et celui-ci est le modèle gardé par la maison. Soit il s'agit du modèle original qui n'a pas été vendu et sur lequel les pierres précieuses ont été rapidement remplacées par du verre.
Henri Vever a donné en 1924 sa collection de bijoux anciens avec des pièces de la maison Vever dont un ornement de corsage de l'Exposition de 1889 sans aucune pierre, juste la monture repercée pour la mise en pierre.
Les deux sont exposées dans la Galerie des Bijoux.
Cordialement

Evelyne Possémé



Cette coupe en cristal est de Emile gallé, je  l'ai trouvée sur le catalogue d une vente de chez Christie's
décrite ainsi:
Emile Gallé et GR SANDOZ vase en verre, CIRCA 1899 verre, dépoli à l'acide, avec du blanc métal montage 
(13,5 cm.) haute marque gravé à l'acide Cristallerie à Emile Gallé , métal blanc gravé GR SANDOZ 
Mais en cherchant dans notre merveilleuse "bibliothèque nationale", j'ai découvert une photo de 1897 publié dans la "Revue des Arts décoratifs" 



Lampe Gallé, monture en Vermeil de Gustave Roger Sandoz en 1897



06-1927 dans la  Revue de l art ancien et Moderne.
La bijouterie et la joaillerie contemporaines sont en voie de complète transformation sous les efforts de MM. Templier, Jean Fouquet, Gérard Sandoz, Grange, Mauboussin, Paul Brandt, Greidenberg, enfin de M. Bablet qui fait une remarquable tentative de bijoux en série. 




Montre marquée Gustave Roger Sandoz au 10 rue Royale à Paris, j'ai emprunté la photo à Marclinro


Cette oeuvre d'orfèvrerie est de Gustave Roger Sandoz en 1900


La montre dans son écrin du 10 rue Royale


Dans la revue de la  B.J.O. de décembre 1901 
 Le flacon d'agate orientale de couleur sombre et chaude, qui est garni d'ornements sobres en or, est aussi de M. Sandoz. C'est un objet pratique, d'une simplicité élégante et distinguée. Le flacon d'agate orientale de couleur sombre et chaude, qui est garni d'ornements sobres en or, est aussi de M. Sandoz. C'est un objet pratique, d'une simplicité élégante et distinguée.




N'oubliez pas de cliquer sur toutes les photos pour agrandir


En 1908 Gustave Roger est décoré de la légion d honneur, C'est Felix Philippe Follot, son beau frère qui lui remet.



Ci-dessus et dessous états de service de Gustave Roger Sandoz










Immeuble du 24 avenue de l'Opéra

Le Petit Parisien le 8-6-1908
LES PERCEURS DE MURAILLES Des Cambrioleurs tentent de dévaliser une Bijouterie de l'avenue de l'Opéra.
Les deux entrées sur la rue Thérèse (A gauche, celle qui donne- sur l'escalier de service à droite, celle de l'appartement inoccupé du premier étage.)
Les perceurs de murailles auraient-ils contracté l'habitude de célébrer l'anniversaire de leurs audacieux exploits ?
L'an dernier, à pareille époque c'est-àdire le dimanche de la Pentecôte le magasin de Mme veuve Lemoine, établie sous les galeries du Palais-Royal, était dévalisée par de hardis cambrioleurs qui disparaissaient après avoir enlevé pour une centaine de mille francs de bijoux
Hier, à l'aide de moyens à peu près identiques, des malfaiteurs se sont attaqués au magasin de M. Henri Sandoz, bijoutier, 24, avenue de l'Opéra, dans lequel ils ont pénétré par le plafond une fois dans la place, ils ont visité les vitrines mais le temps matériel leur a fait défaut pour s'attaquer au coffre-fort dans lequel sont, chaque soir, enfermées les pièces de grand prix, les pierreries et les perles précieuses.
Leur butin doit être fort maigre s'ils en ont fait un, ce qui n'est pas encore démontré. On ne sera fixé sur ce point que lorsque M. Sandoz, rappelé à Paris télégraphiquement, aura pu se livrer à une inspection en règle de son magasin.
La bijouterie Sandoz
Anciennement établi au Palais-Royal, M. Henri Sandoz était venu s'installer, il y a quelques années, avenue de l'Opéra, au rez-de-chaussée d'un immeuble ultra-moderne de fort belle apparence et faisant l'angle de la rue Thérèse, où, au numéro 25, se trouve l'entrée de service.




1909. Croix en or avec une navette grenat au dos figure une plaque gravée
En souvenir de Marie Sanger Gouin, née le 22 Janvier 1856, décédée le 15 décembre 1909 ", signé GR Sandoz


1909
Lettre de Gustave roger Sandoz réclamant l'inscription du nom de son père , sur la liste des membres fondateurs de l Ecole d Horlogerie de Paris. Satisfaction sera donnée à Mr Sandoz



Gustave Roger SANDOZ (attribuée à) : Broche-barette en platine et or jaune, centré d'un motif quadrilobé orné en serti-clos d'un diamant taille ancienne de 0.18 ct environ dans un entourage de diamants taillés en rose et saphirs calibrés. Dans son écrin. Numérotée. Long.: 8.8 cm. Poids brut: 8g70.
Le Samedi 9 Février 2013 à 14h15 Patrick Armengau hotel des ventes d Avignon

En 1910 un acte intéressant




Henri sandoz est décédé en 1904  c'est la dissolution de la société du 24 avenue de l Opera, vont signer Charles Gustave Roger Sandoz et Rosa Fontaine,  la veuve  d'Henri , le droit au bail est attribué a son fils Maurice Henri Sandoz négociant, demeurant au 24 avenue de l'Opéra 

PREMIERE INSERTION.

Aux termes d'un acte reçu par Me Raoul Demanche et Me Louis-Alexandre Benoist, tous deux notaires à Paris, le 1er juin 1910, contenant partage de la société « Henri Sandoz et Cie » ayant son siège à Paris, avenue de l'Opéra, 24, entre : M. Charles-Gustave-Roger Sandoz, licencié en droit, fabricant d'horlogerie, bijouterie, joaillerie et orfèvrerie, officier de la Légion d'honneur, demeurant à Paris, rue Royale, 10, Mme Rosa Fontaine, négociante, demeurant à Ablon (Seine), rue de Paris, 17, veuve de M. Gustave-Henri Sandoz, Et M. Gustave-Maurice-Henri Sandoz,commerçant demeurant à Paris, 24 avenue de l'opéra ,Le fonds de commerce de bijouterie joaillerie et orfèvrerie exploité à Paris, avenue de  l'Opéra, 24, connu sous le nom de « Henri Sandoz » comprenant le nom « Henri Sandoz » comprenant le nom Commercial, la clientèle ou achalandage, le servant à son exploitation des marchandises en dépendant et le droit au bail des lieux ou il est exploité a été attribué à M. Gustave Maurice-Henri Sandoz, négociant, demeurant à Paris , avenue de l'Opéra, 24, l'un desassociés
L'entrée en jouissance a été fixée retroactivement au 1er avril 1910..
 L'acte de dissolution de société dont ce qui précède vise exclusivement la maison Sandoz, avenue de l'Opéra, 24 et ( à aucun point de vue la maison Gustave Sandoz, rue Royale, 10.)


 En 1911 Epée de l'académicien  Henry Roujon, realisée par Becker pour Gustave Roger Sandoz.




Foire de Paris Gustave Sandoz-Gérard revue Les Amis de Paris 1914. texte ci-dessous

Qu'est ce qu'il faut faire.
Qu'est ce qui a été fait jusqu'à ce jour?
L idée de  concurrencer » la Foire de Leipzig ne date Pas d'aujourd'hui. Si l'occasion s'en présente en ce moment  plus favorable qu'elle ne fut jamais, on y avait déjà pensé,Dans la Biographie de Gustave Sandoz par E. Cuper
de Postel et Lucien Layus (Paris 1894), je lis que G. Sandoz eut l'idée, après l'Exposition de Paris 1878, de conserver les bâtiments du Champ de Mars pour y installer un Grand Marché Occidental. Il disait : « Des grandes foires anciennes, il ne reste plus aujourd'hui que deux : celle de Nijni Novgorod à l'Est, celle de Leipzig au Centre. A Nijni, ville qui ne compte que 50.000 habitants, l'affluence des étrangers pendant la durée de la foire est de 230.000 au moins. Le chiffre des transactions, qui n'était en 1860 que de 180 millions de francs, monte, en 1876, à 540 millions, plus d'un demi-milliard. A Leipzig, le chiffre des affaires qui se traitent pendant la foire est de 400 millions.
« La « Foire de Paris » serait la grande foire de l'Occident et préparerait le prochain avènement de ces grandes entreprises : Paris port de mer et le canal des DeuxMers. Les étrangers, séduits par l'attrait particulier de Paris, y apporteraient volontiers leurs matières premières et les productions diverses que nos négociants sont obligés d'aller chercher aujourd'hui au dehors : à Anvers, à Hambourg, à Londres, et achèteraient
en échange nos produits manufacturés. »
Cette idée fut soutenue par MM. Yves Guyot, Léon Donnat, Charles Prévet. La presse s'en occupa quelque temps, puis passa à autre chose. Les journaux du monde entier s'intéressèrent à ce projet et annoncèrent le futur « Marché Occidental ». Le Temps lui consacra plusieurs études. On avait frappé juste, car la presse germanique d'alors, par exemple la Gazette Nationale de Berlin, s'alarma et sonna le tocsin.


Et l'on en resta là ! Les Allemands respirèrent.




Article sur la bijouterie Gustave Sandoz  en 1922 , article sur Gérard Sandoz.




Guide du touring club de France, adresse personnelle de Roger Sandoz . 





Intérieur du magasin de Roger Sandoz, rue royale, grande modernité pour l'époque.

VASE, VERS 1923-1924
dinanderie à décor géométrique patiné, d'oxydes d'argent et or fin Signé Gérard Sandoz au revers Hauteur : 23 cm Diamètre : 13 cm



Gérard Sandoz est avant tout joaillier et orfèvre, membre fondateur de l’Union des Artistes Modernes, aux côtés de Jean Fouquet et Raymond Templier.
Il réalisera également quelques rares vases en dinanderie, une quinzaine tout au plus exécutés entre 1923 et 1924.
Comme son oncle Paul Follot, il donne ses vases à monter chez Claudius Linossier, puis se charge des décors aux formes simples, géométriques, ou qui adoptent une esthétique industrielle inspirée de la machine.





Gérard SANDOZ (1902-1995) Très rare vase en dinanderie de cuivre à décor tournant, d'un fond marin animé de poissons et d'hippocampes stylisés, réalisé en laque polychrome rehaussée d'incrustations or. Un petit enfoncement. Vers 1924. 




Très rare vase en dinanderie de cuivre à décor tournant d'un fond marin animé de poissons et d'hippocampes stylisés, réalisé en laque polychrome rehaussée d'incrustations or. Un petit enfoncement. Vers 1924. les deux vases vendus par
La Galerie de Chartres





Publicité de 1927 dans "la Semaine à Paris"




Service de Gérard Sandoz en argent et ébène
Revue: Renaissance de l'Art Français


1924




Série de pendentifs en matières précieuses réalisés avant et après 1925



Très beau Catalogue sur l expo 1925, si vous le trouvez, achetez le










Tout est daté 1925 pour gérard Sandoz, c'est peut être  + ou -
La galerie Kelly nous propose cette boite de beauté (vanity case), que Van Cleef appelera bientot Minaudière
Sur Le couvercle avec le monogramme «ST»entourage de coquille d'oeuf ecrasé à l'intérieur un miroir, rouge à lèvres, porte-crayon et trois compartiments, avec couvercles à charnières. Etui d'origine en cuir bleu avec "Gustave Sandoz" & "G. Roger Sandoz» et l'adresse de l'entreprise. Argent 950 / poincon du fabricant JT




Hall de la bijouterie Française à l exposition des Arts décoratifs en 1925



1925









1927 dans la revue "Rennaissance de l'art français"






Page du livre Le Grand Négoce 1925




L' exposition va résumer les tendances de l'art nouveau de 1903 à 1930, mais certains artistes sont insatisfaits et trouvent que cette exposition n'est pas allée assez loin, alors Jean Fouquet, Gérard Sandoz Raymond Templier, Chareau, Mallet Stevens, le Corbusier, Walter Gropius, Herbst, Dja Bourgeois, Szaky vont fonder "L'Union des artistes modernes" qui exposera en 1930 au Pavillon de Marsan.


DES SERVICES à - THÉ en ARGENT
vus à L'EXPOSITION
petit service à tisane de M. Auroc.
Les jeunes orfèvres au contraire, M. Jean Puiforcat, M. Roger Sandoz, qui ont à peine chacun vingt-cinq ans, ne craignent pas de donner à leurs formes, à leurs anses, aux graines des différents couvercles, une ampleur, une rigueur même tout athlétiques. On les sent fervents de sport et sans doute les mains féminines qui devront manier ces objets sont habituées à tenir les manches larges des raquettes, à se raidir autour des clubs de golf ou des volants d'automobiles.
Tous ces modèles sont équilibrés, bien conçus, bien construits et du point de vue technique d'une irréprochable exécution. Ce sont vraiment travaux d'orfèvres, où le marteau est l'outil par excellence.
Tout le charme qu'ils veulent avoir vient de la netteté de ces surfaces unies, et les matières qui les décorent sont admirablement choisies pour s'allier aux formes mêmes auxquelles elles sont adaptées par leur douceur laiteuse, ou par leur sombre profondeur.  Journal  Vogue 1925


Journal Vogue de 1925




Paire de boucles d'oreille en émail et jade, de Gérard Sandoz aux alentours de 1925



1925 Broche de Roger Sandoz et Gérard Sandoz
Aguttes

Notes de la maison de vente: La dynastie des Sandoz associe la tradition de l'orfèvrerie et de la joaillerie à la nécessité des arts industriels. Le bijou affecte des formes nouvelles et simples alliant une nuance de goût, une combinaison sobre de couleurs et des matières précieuses et délicates choisies avec grâce. La broche que nous vous présentons présente des lignes géométriques qui se distinguent par leur aspect monumental et sculptural. On retrouve dans cette broche l'attrait de Sandoz pour les matières précieuses avec l'utilisation de la coquille d'oeuf, du laque et de l'argent.

















La presse en 1925 ne tarit pas d'éloges pour Gérard Sandoz





1927 Gérard Sandoz





Pendentif de 1927 en or, ony et émail


Gustave-Roger Sandoz a conçu des bijoux qui étaient beaux dans leur simplicité et leur géométrie, indicative du mouvement Art Déco du milieu des années 1920. Bien que ses principes artistiques aient été bons, ses finances étaient incapables de soutenir sa vision. Face à des difficultés financières, Gustave-Roger Sandoz a pris la décision de vendre son entreprise de bijoux à l'atelier Georges Lenfant en 1927. Avant 1927, Georges Lenfant avait fabriqué les diverses idées des Sandoz, il était familier avec la famille et comprenait l'esthétique Sandoz. Gustave-Roger a installé son fils Gérard en tant que directeur artistique et avec Lenfant, ils ont vendu leurs fabrications sous le nom de la société "Maison Sandoz" jusqu'à ce que la société soit dissoute en 1938.




Journal l'Officiel de 1928, archives de la Maison Jalou


Décor ressemblant à l article plus haut a rapprocher de celui ci-dessous de Paul Brandt, même technique




Le N° 172 est un grand étui a cigarettes en argent et or avec des bandes or et laque noire alternées signée et numeroté Gustave Sandoz vers les années1920
Le 173, un étui à cigarettes en argent avec un décor floral en laque noire signé par gustave Sandoz vers 1920




Gérard Sandoz s'est beaucoup servi du Nielle, témoin cet étui à cigarettes en argent Art Déco 4 fleurs sur un parterre de feuilles, il est doré à l intérieur, signé. Pour les tous jeunes étudiants en bijouterie, le Nielle  est l'incrustation d'un mastic de couleur foncé dans les traits d'un dessin gravé sur une matière dure, pierre, ivoire ou métal. Mais aujourd'hui ce terme est exclusivement réservé aux figures et ornements gravés sur métal, cuivre, argent ou or, dont les lignes creusées au burin sont remplies d'une matière noire qui fait valoir le trait en l'accentuant, Cette matière, sorte d'émail, est le nielle, du latin nigellum, encaustum nigrum, en italien niello




Journal l'Officiel de 1928, archives de la Maison Jalou



1928  Madame Sandoz


Les quatre panneaux floraux  sont sculptés dans du Lapis Lazuli, flanquées par des segments de jade , espacées par des liens de forme carrée ajourées,  Fabriqué en grande partie par Georges Lenfant aux environs de 1928. Sotheby's. des bracelets similaires sont illustrés dans Bijoux Art déco écrit par Évelyne Possémé,


Bagues, bracelet de Gérard Sandoz


Bague de la photo noir et blanc ci-dessus, 1928 collection Jean pierre Malga, Paris



Dans la revue "La Renaissance" de 1929, un article et des photos de Gérard Sandoz sur 4 pages







Un bracelet en émail Art Déco, par Sandoz. G Roger Sandoz - Gérard Sandoz
Les six plaques du bracelet flexible avec marqueterie noire, émail gris et rouge construit comme des formes géométriques, vers 1930.




Très beau modèle de RG Sandoz en Verre, or diamants aux environs de 1930



Etui à cigarettes



Etui avec Nielle


Etui à cigarette avec décor coquille d'oeuf





Bracelets de Gérard Sandoz 1928




Sandoz Gérard (1902 - 1995) COUPE, vers 1930. Argent martelé et bois.
Signé Gérard Sandoz. D 23,5 cm.




Jardinière par Gérard Sandozen argent vers 1930, avec la marque de designers, Minerva marque et le poinçon d'orfèvre à la base 



Broche or blanc en cristal de roche , aigue marine , bandes d'émail noir de Gérard Sandoz vers 1930 vendue par Christie's dans un écrin d origine  de Roger Gustave Sandoz.




Gerard Sandoz prend la direction d'une société diamantaire rue Lincoln près des Champs Elysées en 1930



Boutons de Manchettes onyx or et diamants 1930 de Roger Gustave Sandoz.


Boîte de beauté en argent et vermeil en émail cloisonné à décor géométrique noir et turquoise. Le couvercle avec un fermoir latéral découvre un miroir, un tube de rouge à lèvre et deux casiers Signé deux fois «G- R- Sandoz - Paris» et «Gerard Sandoz» Vers 1930 Maître-Orfèvre: AP et un trépied, poinçon tête d'aigle Poids brut 202 g H. 1,5 cm - L. 7,7 cm - P. 5.2 cm Petits éclats et chocs



Intérieur de cette boite de Beauté en argent et vermeil:
Etude Debaeque Lyon et Paris http://debaecque.fr/index.jsp?setLng=fr




Robert Cart était un horloger suisse obscur qui était responsable d'une complication emblématique des années 1932 qui reste fortement associées à Breguet et Vacheron et Constantin à ce jour;les heures sautantes. Cart a fabriqué cette montre Vacheron et Constantin pour Sandoz



Le système des heures sautantes a été inventé par l'horloger français Blondeau au cours des années 1930. Une montre à heures sautantes n'affiche pas les heures par le biais d'une aiguille. Elle est dotée d'une petite ouverture située dans le cadran de la montre et dans laquelle est affiché un chiffre qui correspond à l'heure. À chaque changement d'heure le chiffre affiché laisse place au suivant. Très souvent, les montres à heures sautantes sont mixtes : l'heure est affichée par un chiffre et les minutes et les secondes sont indiquées par des aiguilles classiques.



1932


Etui a cigarettes avec un design de "points" qui n a rien a envier a certains décors notre télévision actuelle




Dans le journal la Rampe de 1932, ces bijoux sont de gérard Sandoz




En 1915 Gaston Vuitton s'installe aux champs Elysées et va fonder une association, "Les Amis des Champs Elysées"




1932 Gérard Sandoz s'installe 4 rue de Lincoln et s'inscrit aux amis des champs elysées présidée par Gaston Vuitton, gageons que beaucoup de membres des "amis des Champs Elysées" n'auront pas gouté les choix de leur président de 40 à 44.
"Lorsque Philippe Pétain installe son gouvernement dans les mûrs de l'hôtel du parc, à Vichy, toutes les enseignes de luxe qui, comme les joailliers Van Cleef et  Arpels, y tiennent boutique, en sont chassées. Toutes, sauf une : le bagagiste Vuitton. La maison, fondée en 1854 par Louis Vuitton et mise à la mode par l'impératrice Eugénie (l'épouse de Napoléon III), est, en 1940, dirigée son petit-fils Gaston. Ce dernier demande à son frère aîné Henry d'afficher de façon claire sa fidélité au nouveau régime afin d'assurer la pérennité de la marque. La maison Vuitton va ainsi fabriquer, dans des ateliers expressément constitués à cette fin, des objets à la gloire du maréchal Pétain et notamment 2500 bustes officiels. Henry Vuitton entretient par ailleurs de fortes amitiés avec les officiers de la Gestapo. Il est même l'un des rares industriels à être décoré par les nazis, en remerciement de sa loyauté. Une cérémonie durant laquelle les officiers de la SS et de la Wehrmacht arborent des uniformes dessinés par un tailleur de Metzingen, un certain Hugo Boss, et confectionnés par des déportés et des travailleurs du STO".

67 ans apres, en 2011 cet article de "Géo Histoire" ou tout est vrai historiquement, a été censuré.






Dans le Journal la Rampe article sur la Maison Gustave Roger Sandoz,  et puis Gérard Sandoz après une courte et brillante carrière , décroche de la Bijouterie et en 1932 se lance dans le cinéma.






Il écrit le scénario d'un film ou il jouera aussi la comédie avec Danielle Darrieux.



1932 Affiche du Film



Journal L'officiel de 1936

1938 Dissolution de la société Sandoz.


Il faut attendre 1954 pour retrouver Gérard Sandoz comme réalisateur et scénariste  de ce film  qui sortira en 1956 avec une belle distribution










Dans les année 1960 il réalise des tableaux  avec apparemment l idée de transferer ces dessins en bijoux



Art Price situe ce tableau en 1980

Gerard Sandoz a été ensuite 7 fois acteur dans des series TV, dont en 1972 "Les Fossés de Vincennes

Puis en 1982!!



La maison de ventes Debaeque de Lyon et Paris a récemment vendu cette broche de Gérard Sandoz



Le dessin serait de Gérard Sandoz en 1982 et la pièce aurait été réalisée en 1984, ci dessous le texte du catalogue.
Belle broche moderniste mêlant onyx, cornaline, or gris sablé, cristal de roche dépoli, filets d'or jaune poli Pièce unique réalisée en 1982 Poids brut:... L. 7,5 cm On joint un dessin préparatoire gouaché avec des indications au crayon (couleurs et de matières...) et une maquette de la broche signés Provenance: Collection Barlach Heuer 
Les pièces uniques que nous présentons, datées de 1982 et 1984, sont des commandes spéciales de Barlach HEUER, artiste peintre de renommée internationale, amateur éclairé et collectionneur de pièces rares.





Texte de l'étude Debaeque
Gérard SANDOZ (1902-1995) 
Important pendentif moderniste en lapis lazuli, onyx, or gris sablé, filets en or gris poli, cristal de roche dépoli et sa chaîne à maille torsadée en or gris Pièce unique réalisée en 1984 H. 9 cm On joint un dessin préparatoire gouaché avec des indication au crayon ( de couleurs et de matières) et une maquette signées Provenance: Collection Barlach Heuer.

C'est un article qui doit pouvoir être complété, des informations sont dans les musées, mais ne sont pas consultables sur internet, contrairement aux musées étrangers. c'est pourquoi je suis preneur de tous textes ou informations.

Gérard Sandoz est décédé en 1995, qu'a t il fait entre 1955 et 1995? 


Merci à Carine Miller, la BNF, Gallica, Christie's, Sotheby's, Etude Debaeque, Tajan, editions Jalou, Mme Evelyne Posseme.


jeudi 27 novembre 2014

Les Bijoux volés de la comtesse Du Barry, l'une des premières grandes ventes de Christie's en 1795



Ces affiches ont été imprimée à l'imprimerie de la Veuve Delaguette, rue de la Vieille Draperie  Paris




Histoire extraordinaire que celle du vol des bijoux de Madame Du Barry, juste après le vol elle va faire placarder ces affiches et c'est ce qui la perdra , car le sanguinaire Antoine Quentin Fouquier de Tinville accusateur public du tribunal révolutionnaire va s'intéresser a celle qu'on avait un peu oublié.

Madame Du Barry sera guillotinée sur ordre de ce tueur, il n'est pas à ça près, on lui attribue près de 2600 victimes dont la Reine Marie Antoinette




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Voici par exemple la première d une des quatre pages signées de sa main pour envoyer 102 personnes à la guillotine, moins d'un an après, il fut lui aussi guillotiné.

Mais ce qui nous intéresse c'est l histoire la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie et des bijoux de madame Dubarry.


Madame Du Barry venait de perdre une fortune, plus de cent quarante gros diamants, sept cent brillants, trois cent grosses perles, trois gros saphirs, sept grandes émeraudes, sans compter les onyx, rubis, sardoines, émaux, bijoux en or, médaillons, colliers, bagues, etc., etc., le tout évalué par la comtesse à 1.500.000 livres.
Sous Louis XV ( 1 livre tournois = 0,31 gr d’or fin) donc par un calcul basé sur le cours de l or à 30000€ le lingot elle venait de perdre 15.300.000 €.

Comment notre roturière Jeanne Bécu de Cantigny, dite Mademoiselle de Vaubernier et Comtesse Du Barry, en est arrivée là.

Comme bien souvent....il faut coucher, mais c'est un peu court comme explication.



Mme Du Barry d'après Mme Vigée Lebrun

Jeanne Bécu , nait a Vaucouleurs en 1743,  c'est une fille naturelle d'un commis aux barrières d'octroi, il percevait l'impôt à l entrée de sa ville, et d'une couturière, très tôt elle est éduquée dans un couvent, placée chez une modiste, elle passe quelques temps dans  un bordel sous le nom de Melle Lange .
Le Chevalier Jean Du Barry la prend comme maîtresse et lui confie la direction d' une maison de jeu qu'il possède à Paris . Jean Du Barry  la présente au Roi Louis XV , avec l'aide de Lebel premier valet du Roi entremetteur et fournisseur de maîtresses pour le Roi. Louis XV qui n'est plus tout jeune est conquis, mais pour qu'elle se retrouve dans le lit du Roi et favorite, Jeanne doit avoir un nom et un titre c'est Jean Baptiste Du Barry (dit le Roué) qui va s'en charger, il fait venir son frère Guillaume Comte Dubarry et de Roquelaure à Paris pour épouser sa maîtresse Jeanne Becu. La Dubarry va rester à Paris et son mari Guillaume rentre à Toulouse avec une pension de 5000 livres, le duché de Roquelaure près d'Auch, et le château attenant du Rieutort offerts par le Roi



Louis XV fit bâtir pour elle le pavillon de Louveciennes près de Marly, mais comme ce Château n'avait pas vue sur la Seine, elle ajouta le charmant pavillon de musique  réalisé par Claude Nicolas Ledoux.
Photo Jean Marie Hullot
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D'après  Henri Welschinger, (1846-1919) "dès le premier jour, le Roi donnait à sa nouvelle maîtresse un collier de diamants, une aigrette et une paire de boucles d'oreilles en girandoles" 
Rapidement elle fut a la tête d'une immense fortune,grâce aux largesses du Roi.
Dès que le succès de la nouvelle farorite est connu du public, les fournisseurs accourent en foule. Ce ne sont que joailliers, orfèvres, bijoutiers, parfumeurs, brodeurs, fourreurs, chapeliers, frangiers, galonniers, boutonniers, chamarreurs, doreurs, fondeurs, marbriers, marchands de toiles, de soieries, de dentelles, modistes, couturières, lingères, qui se disputent les commandes de madame Du Barry. Les peintres, les sculpteurs, les poètes se pressent autour d'elle, jaloux de reproduire ou de chanter ses grâces et sa beauté.




En 1772,Louis XV demanda aux joailliers parisiens Bœhmer et Bassange de créer pour madame Du Barrry un collier de diamants inégalable. 

Pour rassembler un grand nombre de diamants de qualité, cela prit du temps et Louis XV mourut avant que de voir sa commande réalisée.
Les bijoutiers, n'ayant plus de commanditaire, espéraient le vendre à la reine Marie Antoinette En 1778 le nouveau roi, Louis XVI souhaita lui offrir le collier,elle refusa. Marie-Antoinette aurait refusé le collier parce qu'elle n'avait pas envie de porter un bijou qui avait été conçu pour une autre femme, surtout si cette femme était une courtisane détestée par la Reine.



Les bijoutiers persistèrent et ce fut "l'affaire du Collier de la Reine

Revenons aux bijoux de la Favorite: 
Les Joailliers Aubert, Roëttier, Rouen, Leconte, Bœhmer, Demay, Strass, Calmer et Beaulieu lui apportaient chaque jour de véritables merveilles, qu'elle achetait sans discuter. Ainsi, en 1772, Aubert lui fournit pour 91,000 livres de bagues, bouillons, glands, colliers, esclavages, boutons de souliers, bracelets, etc 
Citons comme spécimen la petite note suivante : « Boucles d'oreilles, 35,000 livres.— Chaîne de montre, 25,000. — Deux glands, 900. — Bijoux divers, 3,200.— Porte-crayon, 700. — Boucles d'oreilles en perles, 432. — Colliers, 1650. — Cachet entouré de petites roses, 48. — Boucles d'oreilles et collier de jais, 430 — Collier agate onyx, 2,400. — Deux colliers d'or, 240.— 
Total: 70,000 livres. »

En 1775, madame Du Barry achète à Aubert une parure au prix de 390,000 livres et un pompon en brillants pour 20,096 livres, ce qui donne un total de 410,096 livres. Le bijoutier lui réclame respectueusement, le 6 mars de cette même année, 7,200 livres restant dues sur le pompon, en lui demandant « la permission d'aller lui faire sa cour, ce qu'il espère qu'elle voudra bien lui accorder, l'ayant toujours reçu avec sa bonté ordinaire. voir

Coffret à bijoux de la fin du XVIII eme siècle   Vente Christie's
En marqueterie de paille,la façade à abattant découvrant de mulptiples casiers et tiroirs, le couvercle de forme bombé muni d'un miroir au revers Hauteur: 26 cm. Largeur: 29 cm., Profondeur: 18 cm. 
En somme, de 1768 à 1774 seulement, les mémoires des joailliers s'élèvent à plus de 2 millions de livres. (1720 : Louis XV ( 1 livre tournois = 0,31 gr d’or fin) c'est a dire 9€30 en 2014 X 2.000.000 = 18.6 millions d'euros, c'est approximatif comme conversion de la monnaie de louis XV , mais on se fait une idée.

Par exemple: Apres la mort du Roi, madame Du Barry qui, après une année d'exil à Pont-aux-Dames, avait obtenu la faveur de se retirer dans sa petite terre de Saint-Vrain, située près d'Arpajon, commença à vendre ses bijoux, son argenterie, puis son hôtel de Versailles, dont elle retira plus de 200,000 livres.

Les créanciers la harcelaient, ses parents aussi et sa famille qui réclamaient des avantages, des pensions.
Voici un extrait du rapport de M. Roëttier, orfèvre du Roi, au sujet de la vente de l'argenterie de madame Du Barry:
 « On a partagé, écrivait-il, toute l'argenterie en deux états.
« L'un contient toute celle que Madame peut garder et l'autre toute celle qui est inutile et que l'on peut vendre; dont il pourra revenir environ cent mille livres, sur quoi il conviendra de payer à M. Roëttier environ quarante mille livres qui lui sont dues. Partant, il restera soixante mille livres dont madame la comtesse pourra disposer. »
-Autres observations de M. Roëttier.
« Il estime que 36 cuillers à ragoût sont suffisantes. Ainsi de go on en vendra 54. De même pour les couverts, il estimé que de douze douzaines, huit suffisent. On ne garde point de girandoles, lesquelles seront bien vendues. Il propose de vendre les 21 cuillers à café de vermeil ou les deux douzaines et demi d'argent du n° 31 »

cliquer sur les photos pour agrandir
Somptueuse et très rare paire de pendants d’oreilles de type « girandoles », articulées en trois parties. La partie inférieure formée de trois pampilles en vente chez Fabian de Montjoye Rue Saint Honoré Paris:http://www.fabiandemontjoye.com/


Madame Du Barry obtint enfin l'autorisation, qu'elle avait sollicitée plusieurs fois, de retourner à Louveciennes. Malheureusement elle ne retient pas  les leçons du passé, elle y continua ses prodigalités, comme si elle avait encore eu le trésor royal à sa disposition. Du 21 août 1779 au ler octobre 1780, son intendant relevait déjà un déficit de plus de 40,000 livres sur la dépense courante. Elle eut bientôt tellement de dettes qu'elle dût se résoudre à demander a Louis XVI  de bien vouloir doubler le montant de sa rente accordée par Louis XV.

Elle dépense de plus en plus, et fait des dettes, force est de constater que, pour le premier trimestre de 1789, il a été payé 46,723 livres et qu'il reste à payer pour la fin de mars et le courant d'avril plus de 60,000 livres. 
Mlle Bertin (magasin de modes à l'enseigne « Le Grand Mogol », dans la rue du Fb St Honoré à Paris, modiste  très célèbre) réclame de son côté une note de 40,000 livres.


Planche de dessins de bague fin XVIII°

 Pendant ce temps, les parents de madame Du Barry continuent à la harceler. M. de Montrable, mari de sa mère, lui écrit le 9 janvier 1789 : « Du jour du décès de mon épouse, j'ai un an et un jour pour me faire Le joaillier Aubert lui offrait alors de se débarrasser d'une ancienne parure « à des conditions qui convenaient, disait-il, infiniment à Madame, soit à 188,000 livres », et la comtesse lui répondait de Saint-Vrain:" J'acceptes l'ofre si-dessus(sic)" Ses dettes, si l'on en croit  le Roi, étaient énormes. Elles dépassaient 1,200,000 livres. La comtesse eut enfin quelque répit après la vente des premiers bijoux et de l'hôtel de Versailles.



Tabatière en or fabriquée par Pierre Mathis de Beaulieu

a Paris en 1780 , vendue par Sotheby's, miniature de 1670 

Le père insistait, Il lui rappelait ainsi qu'elle avait promis de constituer à son profit une rente viagère de 2,000 livres.
Madame Du Barry prend alors l'engagement suivant : " Je reconnais devoir à M. de Montrable la somme de vingt mille livres, pour laquelle somme je dois lui payer les intérêts à dix pour cent jusqu'au jour de sa mort. Je m'engage de lui payer cinq cents livres tous les trois mois, lui ayant fait la dite rente à commencer le jour du décès de maman, arrivé le 20 octobre 1788. »
Elle fut  obligée d'un autre côté de reconnaître une dette de 60,000 livres contractée par un de ses neveux envers un sieur Du Tuez. Poursuivie par ses parents, traquée par ses créanciers, elle se décide à vendre, par l'entremise des banquiers Vandenyver, une partie de ses diamants à l'étranger. Elle avait déjà fait vendre en novembre 1789 pour 133,000 livres de brillants par MM. Stopes et Cie à Amsterdam, ainsi que le constate un reçu des Vandenyver.

Pour réaliser ce projet, faire venir ses banquiers et des acheteurs, elle réunit tous ses bijoux dans une pièce du pavillon de Louveciennes.
La comtesse Du Barry avait repris ses habitudes somptueuses. Le joli pavillon était fréquemment visité par lord Seymour, le duc d'Aiguillon, le marquis Louis d'Armaillé, le chevalier d'Escourt et d'autres gentilshommes restés fidèles à la favorite déchue.
Le Duc de Brissac avait gagné ses faveurs comme on disait poliment à l'époque, ce fut une longue liaison avec Louis Hercule Timoleon, comte puis duc de Cossé Brissac .

En 1772, le marchand mercier Poirier livra à Louveciennes une commode ornée de plaques de porcelaine de Sèvres destinée à Madame du Barry (1743-1793).Cette commode, aujourd'hui au musée du Louvre, est attribuée à l'ébéniste Martin Carlin (vers 1730-1785)

Dans la nuit du 10 au II janvier 1791, pendant l'absence de madame Du Barry, l'appartement où les diamants étaient réunis dans une superbe commode en porcelaine de Sèvres(voir ci dessus), évaluée à elle seule à plus de quatre-vingt mille livres, fut forcée, et les bijoux disparurent.

La police se mobilisa, mais il y eut plusieurs fausses pistes qui firent perdre du temps.
Un mois s'écoula sans que les plus actives recherches fussent couronnées de succès, lorsque, le 15 février 1791, la comtesse Du Barry reçut de Londres un courrier qui lui annonça que les trois voleurs étaient arrêtés. 

L'un d'eux s'appelait Harisse. Ils s'étaient présentés chez le joaillier Simon de Londres et lui avaient offert à bas prix divers diamants. Simon se douta d'un vol, fit arrêter les trois individus et mettre les bijoux en sûreté. La police anglaise apprit que les diamants appartenaient à la comtesse Du Barry et la prévint immédiatement de la découverte.


Magnifique broche 18 eme: Victoria & Albert Muséum
Celle-ci partit le 16 février de la même année, elle arriva le dimanche 20 à Boulogne.
Ce jour là  un journal anglais, le Public Advertiser, publiait sur le vol de Louveciennes les détails suivants : Les voleurs étaient arrivés à Londres au nombre de cinq, dans une auberge de la cité." ces messieurs demandèrent une seule chambre, ce qui parut étonnant. Ils commandèrent ensuite un bon dîner, et comme leur équipage n'en imposoit pas, ils dirent à l'hôte que leur argent n'étoit pas encore converti, mais que le lendemain ils en auroient abondamment. Cette confidence faite, ils allèrent chez le sieur Simon, riche lapidaire, et lui proposèrent plusieurs diamants d'un grand prix, en lui demandant à peu près le sixième de leur valeur."

Le lapidaire acheta d'abord cette partie, qu'il eut pour 1,500 livres sterling. Il demanda aux voleurs, s'ils n'en avaient pas davantage, et sur leur réponse affirmative, il alla prévenir le lord-maire. Ce magistrat fit arreter toute la bande; ils furent fouillés, et quoiqu'ils se fussent hâtés de jeter au feu les gros diamants, la partie la plus importante de leur vol est en sûreté. "Celui de ces bandits qui faisoit le rôle d'interprète est un Anglais,, déjà très connu par un grand nombre de brigandages. (Journal Anglais du 20 février 1791.)"
Dès le 26 février, Horace Walpole écrivait : 
Madame du Barry est venue réclamer les bijoux qu'on lui a volés, non pas l'Assemblée nationale, mais quatre Juifs qu'on a arrêtés ici et envoyés à Newgate (la grande prison de Londres, si connue). Quoique feu lord Barrymore* ait reconnu le mari de la comtesse comme appartenant à son illustre sang, madame reconnaîtra-t-elle son parent dans le comte actuel quand elle le trouvera devenu saltimbanque (strolling player)? Si elle recouvre ses diamants, peut-être madame Hastings  voudra-t-elle bien la présenter à la cour.

(The Letters of Horace Walpole, Earl of Oxford, edited by Peter Cunningham. Richard Bentley, 1859, London, vol. IX, p. 291.)

*Richard Barry, 7e comte de Barrymore mort en 1793

Elle arriva à Londres, reconnut ses bijoux et, en attendant l'instruction du vol, consentit au maintien de leur dépôt chez les banquiers Hamersley, Morland et 
C°.
Thomas Hammersley  † en 1812
banquier du Prince de Galles



NOTE DE  Mr ROUEN, JOAILLIER.
Ces détails précis résultent d'une note rédigée par la comtesse elle-même, indiquant jour par jour les divers incidents de l'affaire. Après un peu de temps passé en Angleterre, madame Du Barry quitta Londres le 1er mars 1791 et rentra à Luciennes le 4. Elle y trouva le duc de Brissac, désolé de la perte qu'elle venait de faire et dont il était la cause innocente. Le duc de Brissac lui légua une rente de 24,000 livres pour l'indemniser de ses frais de voyage et de ses recherches.
La fameuse publication, contenant la nomenclature éblouissante des bijoux volés, portait ses fruits .Tant de richesses excitaient les plus basses et les plus redoutables cupidités.
Elles allumaient la colère du peuple contre la favorite qui, disait-on, avait pillé les trésors de l'état.


A peine revenue en France,Madame Du Barry reçoit un courrier important d' Angleterre. Il faut à tout prix qu'elle reparte. Sa présence à Londres est indispensable. Elle n'hésite pas et entreprend deux jours après son troisième voyage. Elle reste trois mois à Londres.
Pendant son séjour en Angleterre, elle avait été confrontée avec les voleurs; elle n'en avait reconnu aucun. En revanche elle reconnut bien ses bijoux.
Quoique plusieurs eussent été dénaturés, on put encore en distinguer la forme primitive. le Joaillier Rouen, qui les avait montés et démontés plusieurs fois, affirma qu'ils étaient bien l'œuvre de son travail. 



Je soussigné, fait accusation et déclaration que les diamants, perles et bijoux soit disant volés la nuit du 10 au 11 janvier 1791, à Louvetienne, près Marly, appartenant à la cidevant comtesse du Barry, évalués avec léquité la plus scrupuleuse, en l'année 1791, a la somme de 1,500,000 liv., lesquel bijoux, je donne attestation et preuves qu'ils sont inclus dans une boëte sous sceel, et en dépôt chez les sfeurs Ransom Morland, Vhammerstay, banquiers, Pal Mail, à Londres, en face la maison Malbroux ; sur ce je réclame sur toutes les reprises de la cidevant comtesse du Barry, mes soins, peines et salaires d'une œuvre laborieux que j'ai fait a différents ouvrages par elle commendés, dont j'ai son arretez fait à Londres en date du 5 mars 1793. A Paris, le neuvième jour de la deuxième decade de la deuxième année de la République, une et indivisible.
Bon pour déclaration J. ROUEN, jouaillier, Rue Révolutionnaire, ci devant Saint-Louis au Palais, no 70.




Jean-paul Timoléon de Cossé, septième duc de Brissac, 
maréchal de France (1698-1780)Vente de Maitre LIBERT

Les frais de ce premier voyage furent payés par M. le duc de Brissac qui se regardait comme la cause involontaire du vol; ils s'élevèrent à 6,193 francs 2.

Que fait-elle alors? Elle cache des sacs d'or et d'argent et ses derniers bijoux dans le jardin et dans le grenier du pavillon de Luciennes (nom de Louvecienne à l'époque). Quelque temps après, avertie que le fameux procès allait enfin se terminer, elle retourne à Londres (*). Pour ce quatrième et dernier voyage, elle avait pris ou cru prendre toutes les précautions.

(*) Voici comment elle voyageait. Elle partait en poste, couchait à Amiens, dînait à Bernay, couchait au Bourg de Calais, déjeunait à Calais, prenait le paquebot de Calais à Douvres et de Douvres se rendait à Londres.

Elle se faisait escorter de deux femmes de chambre et d'un domestique. Le premier voyage, qui seul eut lieu par Boulogne, lui coûta 6,000 livres, le second 15,000, le troisième 30,000 Nous ne connaissons pas les frais du quatrième. (Archives nationales, W" 701.) tant poursuivie, surveillée, traquée par des ennemis invisibles, elle avait prié Lebrun, ministre des affaires étrangères, de mentionner dans son passe-port qu'elle allait à Londres « où son malheureux procès nécessitait sa présence, car autrement sa municipalité, ne la voyant pas instruite d'un voyage en pays étranger, pourrait la regarder comme émigrée et mettre les scellés chez elle. »




Je ne possède pas le passeport de Madame Du Barry, mais celui ci-dessus d'un imprimeur rouennais qui permet de voir les descriptifs de l 'époque.
En revanche j'ai la copie de celui de Madame Du Barry



Triste pressentiment, aussitôt suivi d'effet, car le Courrier français faisait paraître, le 2 septembre 1792, un article article dont voici la teneur : 


" Madame Du Barry a été arrêtée à Luciennes et elle vient d'être conduite à Paris. On s'est apperçu que cette vieille héroïne de l'ancien régime envoyait continuellement des émissaires à Orléans. On avait arrêté chez elle un aide de camp de M. de Brissac.
On a pensé avec raison que ces fréquentes ambassades avaient d'autres objets que la galanterie, à laquelle madame Du Barry doit enfin être tout à fait étrangère. Maîtresse et confidente de M. de Brissac, elle a partagé autrefois ses trésors et ses plaisirs, elle partage peut-être aujourd'hui son ambition contre-révolutionnaire."


Le chevalier d'Escourt, informé de cette dangereuse dénonciation, écrivit quatre jours après à la comtesse Du Barry : « J'ay été trouver le rédacteur du Courrier français, qui rétractera de main la fausseté de l'article qui vous concerne. Je lui ay promis récompense sy cet article étoit bien fait. »

D'un autre côté, madame Du Barry avait eu soin de prévenir la municipalité de Luciennes de son départ, en lui faisant observer à qu'en toutes occasions, elle avait donné des preuves de son civisme et de son respect pour les lois ». Elle s'était engagée en outre à rentrer en France dès que son procès serait terminé en Angleterre. Elle arriva à Londres le 22 octobre 1792 et y resta plus de quatre mois. Le procès ne fut définitivement jugé que le 22 février 1793, les voleurs condamnés et les diamants restitués à la comtesse, qui les laissa provisoirement en dépôt chez les banquiers Hamersley et Morland .



Souper donné à Louveciennes Chez la Comtesse (musée du Louvre)
Les voleurs sont emprisonnés mais, au XVIIIe siècle, il n'y avait pas d'accord d’extradition entre la France et l’Angleterre: les voleurs, arrêtés en Angleterre, doivent purger leur peine en Angleterre, pour recel, avant de retourner (de leur plein gré) en France pour être jugés pour vol… et pour que Jeanne puisse se faire restituer ses pierres par la banque.

Résidant en Angleterre lors de la décapitation du roi Louis XVI, le 21 janvier 1793, Jeanne du Barry n'hésite pas à en porter le deuil.
Mais les relations entre la France et l’Angleterre se gâtent, en mars 1793, émigrer devient un délit, puni de la confiscation des biens.



Bijoux du 18 ème , catalogue Pouget 1762
La comtesse du Barry rentre précipitamment en France dès qu'elle apprend que les scellés sont posés sur son domaine. Elle doit justifier ses séjours en Angleterre.
Ce qui poussait madame Du Barry à revenir en France, c'était la nouvelle que les scellés avaient été placés sur ses biens par ordre du Directoire de Versailles, à l'instigation de l'Anglais, nommé Greive , membre des clubs, qui l'avait dénoncée comme émigrée.

Elle y reste deux mois et elle y retrouve les Vandenyver, qu'on accuse d'être ses complices. Le 3 décembre, Fouquier-Tinville lit son acte d'accusation. L'accusateur public, parlant de l'exil de madame Du Barry à l'abbaye de Pont-aux-Dames, s'écrie : « Dans cette retraite salutaire, elle aurait dû faire les plus sérieuses réflexions sur le néant des grandeurs !




Le 6 décembre, madame Du Barry comparaît devant le tribunal, elle est condamnée à mort. Le 8 décembre 1793, à quatre heures du soir, elle montait sur la charrette fatale, et, parmi ses derniers cris, on entendait cet effroyable appel au bourreau : « Encore un moment, monsieur, je vous en prie !. »


Une fois morte on confisqua les bijoux

« Le 14 floréal an II, le citoyen Crépin, commissaire au département de Paris, assisté des citoyens Lelièvre, administrateur de la police, Lerlage et Berdat, commissaires de la municipalité de ladite commune, a remis en présence des susdits au bureau de change de la Monnaie les effets ci-après qui appartenaient à la nommée Du Barry, condamnée par le Tribunal révolutionnaire, et qui avaient été déposés à l'administration de police : 


« Une montre dans sa boîte d'or, de Genève, le mouvement au nom de Castagnet *,  à Paris, cadran à quantième; un cachet surmonté d'un pilastre de jaspe sanguin et d'une émeraude où se trouvent deux 0 et deux L et une clef d'or, titre inconnu; une bague ovale avec une pierre en cabochon nuancée couleur café et montée en or, dite argentine rougeâtre ou aventurine ; un médaillon en or représentant un Espagnol (*); un couteau à lame d'or, le manche d'ébène garni de deux viroles de onze brillants chacun et recoupé; une bonbonnière ovale en cristal de roche, le pourtour et le fond carrés, charnière et gorge en or portant une rose de sept brillants, recoupé; une bague en or portant un brillant triangulaire, petit, jaune, monté à jour; une monture de cachet en or à quatre branches, garnies ainsi que l'entourage de petits brillants ; une paire de boucles de femme, en or, ornées chacune de 36 grosses perles et de 4 très-petites aux angles; une autres paire de boucles montées à jour, chacun de 44 brillants; une boîte de montre en or, entourée de 20 brillants, recoupée de chaque côté, et de dix rubis; un rubis au repoussoir;la bellière garnie de 14 petits brillants; la chaîne en or ornée de 3g petits brillants recoupés et de 20 rubis; aux deux glands se trouvent à chacun 5 brillants et 5 rubis; l'entourage du dessous composé de 6 brillants et 11 rubis ; neuf pendants composés chacun de 2 brillants et de 2 rubis :  de l'argenterie montée Paris, à 11 d. 69 en une seringue en six parties et une boîte à pommade; 18 bijoux à 18 kt.  deux petits gobelets, deux petites cuillers, un demi-aulne et un couteau, l'émail retiré. »


*
 Cet Espagnol était le duc de Brissac.

* Castagnet : Jacques Joseph, Horloger à Paris maitre en 1776, Rue Saint Martin en 1786, député de 1779 à 1783, syndic en 1786, † en l'an XII à 74 ans.

Mais qu'étaient devenus les célèbres diamants?
Après la condamnation des voleurs, le 22 février 1793, les diamants étaient restés en dépôt chez les banquiers anglais Hamersley et Morland, dont la maison se trouvait à Londres, Pall Mall Street.

 Madame Du Barry avait consenti à ce dépôt. Quelle était leur valeur précise ?
 « J'ai évalué, disait la comtesse dans son interrogatoire devant le Tribunal révolutionnaire à 1,500,000 livres les diamants qui m'ont été volés. »
Une lettre du prince de Poix leur donne l'estimation et la destination suivantes: « Paris, 5 brumaire an IX (27 octobre 1800).
« Madame Du Barry avait laissé en Angleterre des diamants qu'elle estimait valoir 300.000 livres. J'ai entendu dire qu'ils n'avaient été vendus que deux cent mille livres. M. de Boissaison, qui a épousé sa nièce, a réclamé 150.000 livres, et je crois qu'il a été payé de cette somme. Peut-être Melle  Bertin a-t-elle touché une partie du reste. ?
»

A l'époque, on crut  que les diamants avaient été vendus immédiatement après les conclusions du procès.

Les créanciers accoururent de toutes parts. Ils étaient nombreux: le marquis de Boissaison, le marquis de M., le colonel de G., M. de la Neuville, Mlle Bertin, sans compter des fournisseurs qui réclamaient plus de goo,ooo livres. Suivant la lettre du prince de Poix, il est à présumer que M. de Boissaison, mari de la nièce de madame Du Barry, la marchande de modes Bertin et quelques autres créanciers absorbèrent le prix de la vente des diamants. Quant au legs Brissac, qui consistait en une rente de 24,000 livres, et à la rente Rohan Chabot, ils furent également la proie des créanciers.



James Christie
Thomas Gainsborough (1727-1788)
The J. Paul Getty Museum, Los Angeles
la Chancellerie française  décida de les mettre en vente à son profit à Londres Chez James Christie.

C'est le fondateur de la célèbre maison de ventes internationale Christie's, James Christie en personne, qui fut le commissaire-priseur de cette vente exceptionnelle qui eut lieu le 19 février 1795 à midi et demie. 




La maison de vente, qu'il avait fondée en 1766 et qui était située sur Pall Mall au cœur de Londres, était sans conteste le meilleur endroit pour proposer des pièces aussi importantes. La Révolution française lui avait d'ailleurs déjà permis de disperser quelques collections. Le principal acquéreur fut le joaillier Nathaniel Jeffreys coutelier et orfèvre de la reine d'Angleterre, qui acheta plusieurs diamants, dont le lot phare de la vente qu'il paya 900 livres. Les autres grands bijoutiers de la place se partagèrent le reste des pierres de la comtesse. En effet, à l'époque, les salles de ventes étaient surtout fréquentées par les professionnels et rarement par les collectionneurs privés. La vente fut un succès et le produit total s'éleva à 10.000 livres, une somme considérable pour l'époque.


C'est ainsi que nous sommes privés d'une  très belle collection de bijoux, témoins de la joaillerie de cette époque.


TOURRETTE Etienne , le plus grand émailleur de son époque

  Peut être le plus grand émailleur de son époque, il est peu connu, et peu de ses oeuvres sont connues, pourtant, avec sa participation imp...