ANGE JOSEPH AUBER(T) :
Belle boite ronde en or jaune, le couvercle orné d'une miniature ovale (Enfant jardinier) au centre de frises concentriques, appliquées de compositions en ivoire
Orfèvre du XVIII° siècle. Fournisseur de Mme du Barry. Du Roi Louis XVI et de Marie Antoinette.
Joseph Ange Auber est né le 1/10/1736 en Avignon, écuyer il était qualifié par le Roi de "Joaillier du Roi et Garde des diamants de la couronne"
Il achète en 1776 un domaine de Nogent-Villers, avec le fief de Laubier, les seigneuries de Mortefontaine et des Granges.
Tabatière en or de Ange Joseph Auber, décor de Van Blarenberghe de la famille du peintre fabriquée à Paris en 1767-1768.
Orfèvre, joaillier et garde des pierreries du roi à partir de 1773, puis joaillier du roi en 1774, Ange-Joseph Aubert connut une ascension sociale et une carrière professionnelle très florissante, il fut le fournisseur de Marie Antoinette.
Son livre-journal est conservé aux Archives nationales... Les annotations portées quotidiennement sur plusieurs volumes attestent son importante activité et ses relations commerciales.
Nous verrons plus loin le grand orfèvre Pierre Germain, Dans la boutique qu’il loue, à La Garde Royale, Pierre Germain forme plusieurs apprentis dont l’Avignonnais Ange Joseph Aubert de 1750 à 1762, nommé joaillier du roi en 1774, qui gardera toujours des liens avec lui.
Le plus souvent le jour de l’an, le Roi Louis XVI distribuait assez généreusement de nombreux cadeaux parmi lesquels figuraient des tabatières en or commandées préalablement par l’administration de Menus-Plaisirs auprès des grands orfèvres parisiens.......
Les Menus-Plaisirs du Roi étaient, sous la monarchie française, le service de la Maison du Roi responsable des « plaisirs du Roi ». Wiki
Louis XVI, pour sa part écrivait quotidiennement dans son journal ses dépenses personnelles. Il est donc très simple de retrouver quels étaient les bénéficiaires des étrennes royales. Sa jeune sœur, Madame Elisabeth, apparaît presque chaque année comme celle qui bénéficiait avec Marie-Antoinette des plus grandes largesses de Louis XVI. Ainsi, de 1780 à 1783, le Roi déboursa au total une somme colossale de plus de 148 864 livres pour des achats de bijoux destinés aux étrennes de Madame Elisabeth. L’orfèvre Ange-Joseph Aubert avait livré pour les étrennes des diamants, des colliers, des bagues, des tabatières en or…Les cadeaux n’étaient pas distribués le jour de Noël comme aujourd’hui, et l'on recevait, à la Cour, sous l’Ancien Régime, des présents pour le jour de l’an et à Pâques.
http://www.chateauversailles.fr/l-histoire/versailles-au-cours-des-siecles/vivre-a-la-cour/les-etrennes-a-versailles-sous-lancien-regime#sthash.X0t9awqw.dpuf
Ange Joseph Aubert (ou Auber) prenait des apprentis pour 8 ans.
15 juillet 1780. Joseph Ange Aubert, écuyer, garde des diamants de la couronne aux galeries du Louvre, prend en apprentissage pour 8 années le sieur François Jolly, neveu de demoiselle Félicité Cuinet, veuve du sieur Jacques 'Nicolas Langibert, contrôleur de la bouche de Monsieur, frère du Roy. acte notarié.
A sa mort , vente de ses biens
Dans les minutes du Notaire Pierre Lormeau (1771-1789), j'ai trouvé ceci:
Délaissement. Titre de licitation de terrains dans l'ancien pré de Clagny, par Ange-Joseph Aubert, joaillier du roi et de la Couronne, et garde conservateur du Dépôt des bijoux, tapisseries et autres objets de présent des Départements des affaires étrangères, demeurant à Paris aux ' Galleries ' (Galeries) du Louvre, paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, à Philippe Darcy de Lima, écuyer.
Poinçon de Ange Joseph Auber relevé par les experts Boutemy
BOEHMER et BASSANGE
joailliers du XVIII ème siècle. Le premier avait été le fournisseur de Mme du Barry. Devenus joailliers de la Cour, c'est à eux que le cardinal de Rohan commande le fameux collier qu'il crut offrir à la reine Marie-Antoinette, et qui donna lieu à la fameuse « Affaire du Collier ››.
Boehmer et Bassange, qui fournirent à Marie Antoinette son célèbre collier, étaient joailliers ordinaires de la Cour et demeuraient rue de Vendôme 2.
Affaire du Collier de la Reine
Ce fut une grande, une énorme affaire , une escroquerie qui laissa des traces politiques, un livre la raconte assez bien, et vous pouvez le consulter sur Gallica:
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6209574h/f130.image.r=BOEHMER%20et%20BASSANGE%20.langFR
Mais le dossier qui est sur Wikipedia est excellent.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_collier_de_la_reine
En revanche , un atelier qui a été capable de faire ce collier a du exécuter d'autres pièces de joaillerie, curieusement; nous n'en connaissons pas, ou plus précisément je n'en connais pas!!!
NICOLAS BESNIER
Nicolas besnier est le fils de François Besnier, chef du gobelet du roi, et d'henriette Delaunay. son parrain est nicolas Delaunay; comme architecte, nicolas besnier fait le voyage en Italie d'octobre 1709 à octobre 1712 ; il obtient le premier prix d'architecture de l'académie de saint-luc de rome en 1711.maître orfèvre en 1714, il épouse silvie Delabarre. logé aux galerie du louvre à partir de 1718, il est nommé orfèvre du roi par un brevet du 1er septembre 1723. il travaille pour la cour de France, notamment pour le remplacement de la vaisselle ordinaire du roi et pour les affaires étrangères, ainsi que pour le comte de tarroca, le comte de pontchartrain, la duchesse de retz, la duchesse d'harcourt, le maréchal de castries, le duc de bouillon, le duc et la duchesse de levy, horace walpole, gaspard-césar-charles de lescalopier, william bateman, l'église saint-louis-en-l'ile, la cour d'espagne. Il devient échevin de la ville de paris au mois d'août 1729. a partir de 1734, et jusqu'en 1753, il est directeur de la manufacture royale de tapisserie de Beauvais. il supervise la création de nouvelles tentures par jean baptiste Oudry - métamorphoses d'Ovide en 1734, verdures fines en 1735-, par charles joseph Natoire - histoire de Don Quichotte en 1735- et par françois Boucher - les fêtes italiennes en 1736, histoire de psyché en 1741, tenture chinoise en 1743, les amours des dieux en 1749, la noble pastorale, les fragments d'opéra en 1752. cette période est vraiment 'l'âge d'or' de la manufacture, il quitte son logement aux galeries du louvre en 1739 et il remet son poinçon d'orfèvre le 1er avril 1744.
Thèse de Christophe Huchet de quenetain
Le musée du Louvre a acquis deux pots à oille et leurs plateaux, par l'intermédiaire de Sotheby's dans une vente de gré à gré, qui avaient été classés trésors nationaux le 10 juillet 2013.
Ils sont présentés pour un temps dans la Chambre du duc de Chevreuse en hommage à la Société des Amis du Louvre : celle-ci en effet a financé la moitié de leur coût, qui s'élevait au total à 5,5 millions d'euros.
Ces deux pots à oille faisaient partie d'un service à la française réalisé à Paris en 1726-1727 par Nicolas Besnier pour Horace Walpole, ambassadeur d'Angleterre en France de 1723 à 1730. La présence des armes de Walpole, mais aussi de celles du roi George Ier assorties de la devise de l'ordre de la Jarretière, donne à ces pièces un caractère officiel.
D'un point de vue esthétique, elles témoignent de la transition du style Louis XIV au style Louis XV : la rigueur et la symétrie sont adoucies par une légèreté et une plasticité qui annoncent le rocaille. La panse enflée, couronnée par une frise d'oves repose sur quatre pieds à enroulements qui sont reliés au corps par des masques de satyres souriants coiffés de palmes. Les anses sont formées d'enroulements, de fleurons et de coquilles, tandis que la prise du couvercle est une fleur stylisée.
Ces oeuvres sont proches des pots à oille du service de « l'ordinaire du roy » exécutés par le même orfèvre.
Dessin de Nicolas Besnier
La conservation de ces deux pièces est exceptionnelle : elles ont en effet échappé aux fontes ordonnées par Louis XV au moment de la guerre de Sept Ans puis aux destructions de la Révolution, et viennent ainsi combler une lacune dans les musées français qui conservent davantage d'objets d'après 1730 comme le service Penthièvre-Orléans de Thomas Germain. Texte ecrit par la société des amis du Louvre
Moutardier en argent par Nicolas Besnier à Paris en 1733
En forme de tonneau, gravé sur le corps et le couvercle Le pommeau est un fruit
Hauteur du tonneau: 10 cm. 349 grs Vente par Christie's
La forme tonneau est communément utilisée pour les moutardiers puisqu'elle rappelle la forme des récipients dans lesquels était préparée la moutarde au XVIIIème siècle. En effet, ce condiment est composé de graines mélangées notamment à du vinaigre. Le résultat obtenu est plus ou moins liquide et nécessite parfois une cuillère. La première recette connue de moutarde remonte au IVème siècle chez les Romains mais elle est surtout le troisième condiment utilisé dans le monde après le sel et le poivre
RENÉ BOYVIN. Orfèvre-bijoutier du XVI° siècle. voir son livre de bijoux
https://ia600504.us.archive.org/2/items/lelivredebijoute00boyvuoft/lelivredebijoute00boyvuoft_bw.pdf
Ce livre est conservé par les archives de Toronto, Canada
Collier de Boyvin
Pendants d'Oreille
Dessin de Boyvin vendu par Christie's
Planche du livre de Boyvin
Boyvin, Attribué à René (1525-1598) Diverses Coiffures d'hommes et de Femmes pour des Ballets, d'après Maitre Rous: vendu par Christie's
BENVENUTO CELLINI: Célèbre orfèvre et sculpteur florentin (xv° siècle).
Il signe également son chef-d’œuvre d’orfèvrerie, la salière représentant Cybèle déesse de la terre et Neptune, dieu de la mer. Entre les deux, un récipient en forme de barque est prévu pour le sel, rencontre de la Mer et de la Terre. Des boules d’ivoire encastrées sous le socle permettent de déplacer la salière sur la table, au gré des convives. La salière, qui mesure trente-cinq centimètres de large par vingt-cinq de haut, constitue l’unique objet d’orfèvrerie de Cellini qui n’a pas été perdu.
La salière volée????mais retrouvée!!!!!
L'œuvre d'art a été volée dans la nuit du 10 au 11 mai 2003, avant d'être retrouvée en bon état dans une caisse en plomb enfouie dans un bois, près de Zwetti, à 90 kilomètres au nord de Vienne, en janvier 2006 ; le voleur s'est rendu après la diffusion par la police d'images prises par des caméras de sécurité, qui avaient permis de l'identifier. La salière de Cellini est actuellement assurée pour une valeur d'environ soixante millions d'euros.(Wikipédia)
Le Pape Jules II aurait commandé des bagues à Caradosso et Benvenuto Cellini, d'apres les registres papaux mais ces tres belles montures ont toutes disparu.
DU CERCEAU Jacques.
(Jacques Ier Androuet du Cerceau )- Grand Architecte français (XVI° siècle), a composé des dessins de bijoux.
Pendant de Jacques du Cerceau
CLUTIN DE BRUGES:
Orfèvre du XV° siècle. Travailla pour la Cour de Bourgogne.
DANIEL:
Bijoutier- Joaillier du commencement du XIX° siècle qui lança pour quelques années, en 1809, la mode des bijoux en « palmier pétrifié ››.
Coupe en Palmier Pétrifié, Photo de Nicolas Wolmer
La "Revue mondiale" le cite: par exemple, du succès des bijoux en palmier pétrifié qui, grâce à leur variété et à leur éléganœ, firent de I809 à 1812., la fortune du bijoutier Daniel. qui était installé 79 rue Saint Martin à Paris
Carte postale d un palmier pétrifié près de SPA en belgique, mon étonnement passé, j'en ai trouvé d'autres en Alsace!!!
GÉRARD DEBÈCHE :
Graveur ciseleur qui exécuta à la fin du XVIII° siècle quantité de bijoux tels que montres, tabatières, pommes de cannes, etc. Originaire de Liège, il était presque aussi connu pour son intempérance que pour son talent, qui était grand.
Dans l inventaire de Marie Josephe de Saxe, la grande Dauphine , il est noté:
Gérard Débèche, né à Liège en 1705 ou 1706, vint s'établir à Paris vers 1730. Il excellait dans l'art de ciseler au repoussé les montres, tabatières, bonbonnières, pommes de cannes, etc., etc. Il avait conservé certaines habitudes flamandes qui n'étaient pas des plus recommandables. Ivrogne incorrigible, ce qui ne l'empêcha pas de vivre fort vieux, grand coureur de filles, il n'eut pas moins de quatorze enfants, dont la plupart paraissent avoir fini à l'hôpital. Il ne mourut pas à Paris et probablement alla, fort âgé, finir ses jours dans son pays natal. L'Almanacll-Dauphin nous apprend qu'en 1769, Débèche père demeurait rue de la Juiverie, et en 1778 rue de de deux mille deux cents livres pour une tabatière chinoise émaillée qu'il a fourny pour ladite corbeille.
Ce brave Debeche dont je n'ai pu retrouver une photo d'une de ses oeuvres fut tres attaqué,
Les deux grands orfèvres, Germain et Auguste, ont certainement ciselé des tabatières, mais leurs oeuvres capitales sont des pièces d'orfèvrerie. Gérard DEBÈCHE occupe la première place « parmi les graveurs-ciseleurs qui, au XVIIIe siècle, ont orné de sujets en reliefs les bijoux d'hommes et de femmes, montres, tabatières, bonbonnières, pommes.de canne, etc. » Né à Liège vers 1705, il vint se fixer à Paris vers 1730 et y resta jusqu'au commencement du règne de Louis XVI. Il dut aller finir ses jours dans son pays natal. Cet artiste fameux mourut pauvre et fut toute sa vie un ivrogne ; certaines de ses compositions ont été exécutées entre deux vins. Debèche est cité plusieurs fois sur les comptes des MenusPlaisirs. Dès 1747, à l'occasion du second mariage du Dauphin, nous trouvons cette livraison, ainsi formulée : « Au sieur Debèche, marchand, pour une tabatière chinoise, émaillée. 2,200 liv. » — En 1770, le mémoire de Drais, bijoutier du Roi, mentionne : une boîte à huit pans, les milieux ciselés d'après l'antique, par Debèche, avec cartouches à figures. 3,000 liv.
Jal Auguste 1795-1873 décrit avec beaucoup de saveur ce professionnel caractériel.
DÉBÈCHE (GÉRARD). 1738-72.
« Il n'y a qu'un DIEU et qu'un DÉBÈCHE ! Tel était le mot que répétait fièrement, quand on lui marchandait le prix de ses travaux, cet homme qui portait haut la conscience de sa valeur, et ne reconnaissait point d'égal dans la pratique de l'art qu'il cultivait avec un talent incontesté de ses contemporains ; talent supérieur, que peu de gens connaissent aujourd'hui, et que ceux des riches amatêurs qui peuvent posséder de ses ouvrages admirent sans savoir probablement le nom de l'habile ciseleur qui exécuta ces petits chefs-d'œuvre.
Les vieillards se souvenaient de l'avoir, jeunes euxmêmes, vu déjà vieux, la toilette en désordre, la jambe avinée, le pas incertain, l' œil brillant ou terne, la parole embarrassée ou folle, déclamateur joyeux, chanteur, danseur, échappé à la surveillance de sa ménagère ou de ses fils, donnant la comédie aux enfants de la place Dauphine, de la cour du Palais, du quai des Orfèvres et du pont Neuf, race grossière et railleuse, pour qui les actes bouffons ou insensés d'un ivrogne furent toujours, depuis Noë, un spectacle amusant. Comment cette tradition, qui n'est, je crois, écrite nulle part, est-elle veuue jusqu'à moi? Comment ai-je connu le nom et le mérite de Débèche, le plus fort des graveurs-ciseleurs qui, au dix-huitième siècle, aient orné de sujets en reliefs les bijoux d'hommes et de femmes, montres, tabatières, bonbonnières, pommes de cannes, etc.? Ces plâtres sont des épreuves de reliefs, représentant pour des boîtiers de montres, des bonbonnières, des tabatières ou des pommeaux de cannes, à l'aide de figures, grandes en général d'un pouce (0,027), des sujets tirés, our la plupart, de la mythologie. Le style de ces pièces d'orfèvrerie, fortement empreintes de la manière de François Le Moyne et de ses élèves Charles-Joseph Natoire et François Boucher, le style est agréable , facile, coulant ; il n'est ni tourmenté, ni contourné, ni grimaçant; l'exécution est gracieuse, fine et large tout à la fois. Quelques unes d'entre elles, débarrassées de l'ornement qui les encadre, ne paraîtraient pas indignes d'un des meilleurs maîtres graveurs du dix-septième siècle.
Gérard Débèche était Flamand, de la ville de Liège, comme un sien parent, Pierre Débèche, qui était établi à Paris, rue Trousse-Vache, où il fabriquait des boutons. Gérard épousa, en Belgique , Catherine Germeau, et riche déjà de six enfants, vint travailler à Paris vers 1730.
Là, sa famille, de 1733 à 1750, s'accrut de huit enfants : 25 mai 1733 (St-Eustache), 15 juin 1738,
5 mars 1741, 31 mai 1742, 27 septembre 1743, 20 mars 1745, 17 septembre 1749, enfin, 19 mars 1750 (St-Barthélemy). En 1733, il demeurait rue de la Truanderie ; il alla ensuite rue de Harlay, puis place Dauphine. Il fallait travailler beaucoup et gagner assez pour nourrir et élever quatorze enfants ; il travailla d'abord, s'acquit une réputation, fut trèsemployé par les orfèvres ses voisins ; puis le cabaret l'appela, le retint , et le renvoya souvent gris à ses outils, qu'il maniait encore avec une certaine prestesse, bien que sa main fût peu sûre et son œil troublé. Débèche perdit quelques-uns de ses enfants; mais il en vit grandir le plus grand nombre.Je dirai seulement que la fortune ne favorisa pas la famille de Débèche : une de ses filles, Marie Catherine, veuve d'un Louis Rousselet, graveur au Marché-Neuf, décéda le 25 nivôse an xi (15 janvier 1803) à l'Hôtel-Dieu. Pierre Débèche, le boutonnier, mourut à. la Charité , le 6 avril 1782, âgé de 70 ans. Le père de celui-ci était mort, le 6 février 1722, dans la maison de Miséricorde, dite Bavière , à Liège. — Gérard Débèche signait d'une bonne écriture flamande : G. Debêche, Gérard Debche ou Debech , suivant que sa tête était plus ou moins saine. Il ne mourut pas à Paris , et probablement alla, fort âgé, finir ses jours dans son pays natal. Je le perds de vue après le 2 juin 1772 , jour du baptême d'une fille de son fils Chrisostome. Il devait être né au moins vers 1705 ou 1706 , puisqu'en 1733 il avait déjà six enfants.
DRAIS
Victoria et Albert Muséum
Sous les règnes de Louis XV et Louis XVI, les orfèvres parisiens Ducrollay, Drais et Ouizille étaient spécialisés dans la fabrication de bijoux en or, de précieuses boîtes en or et d’objets d’art exceptionnels. En France, la tabatière destinée à contenir le tabac à priser connut un véritable succès à la fin du règne de Louis XIV, elle était devenue un accessoire indispensable dans la représentation sociale des hommes et des femmes du siècle des Lumières et sa diffusion se propagea dans toute l’Europe.
Boite en or et émail
marque de Pierre François Drais, les miniatures dans le style de Jacques Joseph de Gault
Dessins de Drais tirés du livre de Ducrollay , le livre est au Musée Victoria & Albert
La chasse des scènes mythologiques a été attribué par Charles Truman au fils de Gérard Debèche. Debèche apparaît dans les dossiers de la cour, renfloué par son père qui était aussi orfèvre, pour un péché de jeunesse, Un Gérard Debèche, est enregistré comme ayant travaillé avec Drais sur une boîte en or pour la corbeille de mariage de Marie-Antoinette. Il avait demandé 6000 livres, mais il a dû réduire son prix a 4800, en dépit de ses protestations au sujet de la qualité de son travail.
Victoria & Albert Muséum
La boîte est réputée avoir appartenu à Louis XV et avoir été ensuite présentée à André Hue en 1824 par Louis XVIII. La famille Hue a une longue tradition de service royal, principalement en tant que greffiers de chasse, les archivistes de la chasse royale à Fontainebleau.Les miniatures sont réalisées par un membre de la famille des peintres Van Blarenberghe . La famille van Blarenberghe est originaire de Leyde, mais a déménagé à Paris en 1751. Au moins cinq membres de la famille étaient peintres de miniatures mais comme ils ont signés soit leur prénom, ou les initiales, leur travail est difficile d'attribuer. Les scènes de chasse présentés ici sont typiques de leur production.
Vendue par Christie's
Tabatière en or de deux couleurs, et Lapis lazuli par Pierre François Drais Paris 1771-1772,Octogonale, bordure à décor de feuilles et guirlande de feuillages, sur toutes les faces, des plaques de lapis-lazuli montées à "cage d'or", le couvercle bordé de feuilles, poinçons dans le corps et le couvercle: charge, jurande (lettre h) et maître-orfèvre; sur le bord: décharge et gravé DRAIS A PARIS
Longueur: 68 mm. Vendue par Christie's
Drais ne fit pas que des petites pièces , par exemple pour la collection de pierres dures de Marie Antoinette; Drais et Ouizille vont fabriquer un socle pour une coupe en jade. La coupe en jade a malheureusement disparu
En 1930, le musée du Louvre publie un texte intéressant:
Le mot bijou, à l'époque, signifie toute espèce d'objets de parure et de curiosité, pour les personnes et les cabinets. Les merciers-bijoutiers, comme Lazare Duvaux ou comme Gersaint, représentent exactement ce que nous appelons aujourd'hui les marchands de curiosités. La joaillerie-bijouterie se partage entre les joailliers et les orfèvres, suivant les cas et les époques. La fabrication des bijoux d'or et d'argent est exclusivement réservée aux orfèvres ; et jusqu'en 1776 ils ont seuls le droit de vendre les objets français ; les merciers ne peuvent vendre, sous certaines conditions, que les orfèvreries importées.
Tous les maîtres orfèvres de Paris n'usent pas du droit de fabriquer et de vendre des tabatières. Quelques-uns de ceux qui se spécialisent dans la lourde argenterie de table ou dans les couverts -ont pu, à l'occasion, exécuter des tabatières d'argent, mais en principe, le nombre de ceux qui travaillent en gros bijoux d'or demeure assez limité, il ne doit pas dépasser la centaine pour tout le xviiie siècle, et on en sait quelques-uns qui furent célèbres en leur temps mais dont aucune œuvre n'est retrouvée jusqu'à ce jour. Par exemple nous n'avons jamais rencontré d'ouvrage de Montarsy et nous n'avons vu qu'une seule fois le poinçon de François Marteau, dans une boîte d'une beauté exceptionnelle d'ailleurs, en or ciselé sur pièce, avec ornements de rubis. Les tabatières qu'on admire le plus souvent dans les collections, ce qui indique en somme qu'elles ont été fabriquées en plus grand nombre, sont celles des Drais, des Ducrolay, de Jean George, de P.-F. Mathis de Beaulieu, des Sageret, de Noël Hardivilliers, de Jean Moynat, de Charles Le Bastier, de J.-F. Tiron et de A.-M. Vachette. Il faut remarquer que les Drais et les Ducrolay sont cousins ; Beaulieu, élève et successeur de George ; Tiron, associé et successeur de Ducrolay ; Vachette, successeur de Tiron et qu'il s'établit ainsi des liens assez étroits entre les principaux artistes de la tabatière pendant un siècle. Ces hommes-là font figure de grands bourgeois, payent des impôts élevés, notamment la taxe sur le chiffre d'affaires qu'on appelait alors l'impôt du vingtième et qui nous révèle leurs bénéfices commerciaux, les plus importants de toute la Communauté, sauf ceux de deux de leurs collègues adonnés au commerce des diamants.
Ils ont des ateliers organisés et cependant font exécuter par des façonniers des travaux de finition que les règlements de l'orfèvrerie tolèrent être faits hors de la boutique du maître, tels que la ciselure et les peintures sur émail. Quelques noms d'artistes émailleurs ou ciseleurs seront sauvés de l'oubli ; le plus connu des ciseleurs, Gérard Debesche, a signé des décors de boîtes où il a prodigué une habileté inégalable et même un réel talent de statuaire.
En 1776, un certain nombre d'innovations se produisent. C'est l'époque du fameux lit de justice pour la suppression des jurandes et la désorganisation des métiers. Le malheureux Louis XVI encourage les réformes qui conduiront son royaume et lui-même où l'on sait. En orfèvrerie c'est le début de la fabrication mécanique et, avouons-le, de la camelote. Les orfèvres en or luttent de leur mieux, ils produisent encore des boîtes délicieuses.
Mais les merciers ont obtenu le droit de vendre tout ce qu'ils veulent et tout ce qu'ils vendent n'est pas également recommandable. Et la réclame, que jusque-là les autorités avaient eu la sagesse de réfréner, a désormais licence d'abuser le public. C'est l'époque du Petit Dunkerque, où triomphe le mercier Grancher. Il y aurait une enquête amusante à publier sur cet homme, sur son commerce et l'influence qu'il a peut-être exercée. C'est le type le plus accompli du petit provincial qui s'élance à la conquête de Paris, intrigue, joue des coudes et s'installe sous l'œil amusé des autochtones.
Vever signale : Une carte-adresse du temps de Louis XVI, délicieusement gravée par Choffard, mentionne : « Drais, élève de Ducrollay, bijoutier du Roy, à l'entrée de la place Dauphine, à gauche, près le Pont-Neuf ».
On peut aussi signaler l orthographe de l époque: "Pierre-François Drais, joyalier du Roy, quai des Orphèvres."
D'après "Cosmo" à propos de Marie Antoinette, ceci serait un coffret monté sur huit protomés de lions. Paris, 1786-1787. Charles Ouizille et P.-F. Drais, orfèvres. Agate herborisée, jaspe sanguin, vernis imitant l'aventurine, or.
Les Protomés terme dérivé du grec pour un buste humain ou une partie antérieure d'un animal, employé comme motif décoratif.
La maison Ouizille Lemoine fut aussi antérieure à 1774. Les Drais et Ducrollay, qui en furent les fondateurs, eurent le titre d'orfèvre privilégié du Roy
Dans l'Histoire des manufactures françaises de porcelaine et en particulier celle de Sevres le Conte X. de Chavagnac et Mis de Grollier signalent:
Les noms des marchands que nous trouvons le plus fréquemment en relations d'affaires avec la manufacture sont : Drais, bijoutier; Bailly, Le Fébure, d'Amsterdam; Regnault, Tesnières,. Le Boigne, d'Aguerre, Bazin veuve.
LAZARE DUVAU(X) :
Joaillier-bijoutier (XVIII° siècle). Fournisseur de Mme de Pompadour.
Oeuvre de Lazare Duvaux, porcelaine craquelée à la chinoise vendue par Christie's.Successeur de Thomas Joachim Hebert paroisse de Saint-Eustache, il est dans la 13e classe, donc autorisé à vendre des estampes, des candélabres, des bras, des girandoles de cuivre doré et de bronze, des lustres de cristal, des figures de bronze, de marbre, de bois et d'autres matières, des pendules, des horloges, des montres, des cabinets, coffres, armoires, tables, tablettes, guéridons de bois de rapport et doré, des tables de marbre et autres marchandises et curiosités propre à l'ornement des appartements. Il est installé rue de la Monnaie près de la rue Saint-Honoré à l'enseigne « Au Chagrin de Turquie ». Fournisseur de la haute bourgeoisie, il devient rapidement celui de Mme de Pompadour, puis du Roi Louis XV et de la famille royale, ainsi que de la noblesse.
Une très belle pendule Louis XV bronze doré et porcelaine, elle se nomme la "Pendule au Magot"
Le Magot est une figurine représentant un personnage Obèse et pittoresque nonchalamment assis, ces effigies étaient inspirées par celle du dieu Chinois du Consentement.
Elle a été très probablement commandée auprès du marchand mercier Lazare Duvaux.
Cette pendule contient un mouvement d'étienne Roquelon, les fleurs en porcelaine sont attribuées au travail de la fabrique de Vincennes, le bronze est attribué a Jean Joseph de Saint Germain.
Quoique l'Europe et la France, a cette époque fabriquaient des magots, les experts attribuent le personnage chinois de cette pendule a une fabrication chinoise de la période Chine Kang-hsi (1662-1722).Hauteur 39 cm.
Lazare Duvaux qui semble s'être spécialisé dans les horloges fleuries de ce genre. Comme marchand mercier il aurait été responsable de l'achat des pièces détachées, y compris le personnage Chinois, les fleurs en porcelaine, l'horloge elle-même et le travail du bronze ainsi que la mise en service d'un artisan pour son assemblage final. en voir plus sur: http://www.richardreddingantiques.com/
Il est très intéressant de consulter "le livre de Lazare Duvaux" sur http://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/4862-livre-journal-de-lazare-duvaux-to/
Encore un objet étonnant de Duvaux
La maison Ouizille Lemoine fut aussi antérieure à 1774. Les Drais et Ducrollay, qui en furent les fondateurs, eurent le titre d'orfèvre privilégié du Roy
Les noms des marchands que nous trouvons le plus fréquemment en relations d'affaires avec la manufacture sont : Drais, bijoutier; Bailly, Le Fébure, d'Amsterdam; Regnault, Tesnières,. Le Boigne, d'Aguerre, Bazin veuve.
LAZARE DUVAU(X) :
Joaillier-bijoutier (XVIII° siècle). Fournisseur de Mme de Pompadour.
Le Magot est une figurine représentant un personnage Obèse et pittoresque nonchalamment assis, ces effigies étaient inspirées par celle du dieu Chinois du Consentement.
Elle a été très probablement commandée auprès du marchand mercier Lazare Duvaux.
Cette pendule contient un mouvement d'étienne Roquelon, les fleurs en porcelaine sont attribuées au travail de la fabrique de Vincennes, le bronze est attribué a Jean Joseph de Saint Germain.
Quoique l'Europe et la France, a cette époque fabriquaient des magots, les experts attribuent le personnage chinois de cette pendule a une fabrication chinoise de la période Chine Kang-hsi (1662-1722).Hauteur 39 cm.
Lazare Duvaux qui semble s'être spécialisé dans les horloges fleuries de ce genre. Comme marchand mercier il aurait été responsable de l'achat des pièces détachées, y compris le personnage Chinois, les fleurs en porcelaine, l'horloge elle-même et le travail du bronze ainsi que la mise en service d'un artisan pour son assemblage final. en voir plus sur: http://www.richardreddingantiques.com/
Il est très intéressant de consulter "le livre de Lazare Duvaux" sur http://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/4862-livre-journal-de-lazare-duvaux-to/
Encore un objet étonnant de Duvaux
Dans une vente à Cherbourg en 2009 , cette "Boule à Sangsues" pomiforme en étain , a couvercle vissé sommé d'un anneau , munie de trous de ventilation poinçonnée Lazare Duvaux 12 cm de haut fin XVIII° L'expert en était MR Commenchal que j ai bien connu a Rouen. Il semblerait que ce soit dans le temps, d'abord une boule à riz, j'ai inséré une explication à la fin de ce chapitre avec le sigle *
Sotheby's qui a vendu ces candélabres explique avec juste raison que ces objets de décoration avec des fleurs en porcelaine étaient incroyablement à la mode parmi les courtisans et les marchands merciers dans le milieu du 18ème siècle . Ils les ont utilisés pour décorer candélabres, lustres, chandeliers ainsi que des horloges. Les fleurs en porcelaine ont commencé à être fabriquées à la manufacture de Vincennes à environ 1745.
Dans certains cas, elles ont été parfumées et placées dans des lits de fleurs, comme par exemple en 1750, lorsque Mme de Pompadour a reçu Louis XV pour la première fois pour l inauguration de son Château de Bellevue. En 1750, les fleurs représentaient les cinq sixièmes de la sortie de la manufacture de Vincennes. La favorite du Roi(la pompadour) a commandé ces fleurs au marchand mercier Lazare Duvaux il les mentionne d'ailleurs dans son livre journal.
Cette paire de "Cygnes"époque louis XV en bronze patiné sont de Lazare Duvaux, vers 1755
GAILLARD.
Orfèvre-joaillier du XVIII° siècle. Fournisseur des Menus-Plaisirs.
Gaillard, quai des orfèvres, Aux armes du duc de Bourgogne, joaillier, metteur en œuvre
Orfèvre joaillier GAILLARD (Jean-Michel) 15 ans fils de Jean-Baptiste Gaillard, bourgeois de Paris, demeurant Cloître et paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, est mis par son père en apprentissage pour 8 ans avec Jean Baptiste le Guerinier, marchand orfèvre joaillier, cour de Lamoignon, enclos du Palais. Il sera nourri, couché, chauffé, éclairé, blanchi gros et menu, moyennant 600 livres, autre adresse:Gaillard (Jean), marchand orfèvre joaillier, rue des Prêcheurs.
Il existe un autre gaillard Amédée Alexandre Gaillard (1811-1882), avait fondé à Paris en 1840 une entreprise de joaillerie d'art, j'ai fait un article sur son extraordinaire petit-fils:
http://richardjeanjacques.blogspot.fr/2012/02/lucien-gaillard-joaillier-verrier.html
PIERRE GERMAIN :
Orfèvre. Nommé à la manufacture des Gobelins en 1757 logé aux Galeries du Louvre en 1772. Père de Thomas Pierre Germain dit le Romain,né en 1703 est un orfèvre français du XVIII° siècle.
Il se forma dans l'atelier du célèbre orfèvre avec lequel il n'était pas apparenté malgré la similitude des noms et contrairement à ce que beaucoup ont imaginé.
C'est parce qu'il fit un séjour à Rome de 1729 à 1732 qu'il reçut le surnom de "Le romain"
Dans sa vie, il croisa de nombreux maitres dont Jacques Roettiers qui fit appel à lui pour l'aider à réaliser des objets pour le roi, ce sera le début d'une longue collaboration entre les deux artistes.
Vers 1758, Pierre Germain dit le Romain, vint s’installer à la « Garde Royale » au Quai des Orfèvres un des lieux les plus chers de Paris et des plus renommés pour l’argenterie et où il succéda à l'orfèvre Balthazar Philippe Vandive.
http://theses.enc.sorbonne.fr/2007/cavalie
Thomas GERMAIN :
Orfèvre de Louis XVI. A fait aussi des bijoux.
Fils d'un orfèvre du roi, Pierre Germain (1647-1684) qui a pris part aux grandes commandes du mobilier d'argent de Louis XIV, Thomas Germain occupe la charge d'orfèvre et sculpteur du roi laissée par son père et obtient un logement au Louvre. C'est à partir de 1720, date de son accession à la maîtrise, qu'il se consacre presque exclusivement à l'orfèvrerie.
Pièce vendue par Sotheby's 540,750 EUR
La vie et l'oeuvre de cet orfèvre, le plus illustre du XVIIIe siècle, ont surtout été étudiées dans deux publications, celle de Germain Bapst, dans ses Etudes sur l'Orfèvrerie française au XVIIIe siècle, les Germain Orfèvres-Sculpteurs du Roy, Rouam, 1887 et celle, plus axée sur son fils François-Thomas, menée par Christiane Perrin, François-Thomas Germain, orfèvre des rois, Monelle Hayot, 1993.
Thomas est né en 1673 à Paris. Il est fils et petit-fils d'orfèvres, tant du côté paternel que maternel. Son père Pierre avait épousé Marguerite Décour d'où naquirent sept enfants, Thomas étant l'aîné. Il a onze ans lorsque son père meurt. Son oncle et tuteur le place chez le peintre Bon Boulongne.
A l'âge de 15 ans, il est envoyé, sous l'égide de Louvois, directeur général des Bâtiments, à Rome pour parfaire sa formation. Il y restera jusqu'en 1701. Une de ses oeuvres peut encore y être admirée: la balustrade en bronze de l'autel de Saint Ignace dans l'église du Gesù. Le sculpteur Pierre Legros II reçoit, fort jeune, cette commande des Jésuites en 1698 et il s'adjoint la compétence de Thomas pour le parement des statues représentant des putti. Ce travail inspirera certainement l'orfèvre dans sa commande pour la cour du Portugal où il reprendra ce thème pour les chandeliers à décor de pommiers. Germain fréquentera à Rome l'atelier de l'illustre Giovanni Giardini. C'est dans la ville éternelle qu'il glanera les décors baroques qu'il adaptera à l'orfèvrerie pour la faire entrer dans le style rocaille dès la fin des années 1720.
Les commandes de la ville de Paris affluent à partir de 1734, année où elle demande à Germain d'exécuter la petite épée en or pour le Dauphin, puis, en 1739, quatre douzaines d'assiettes en vermeil à destination de l'architecte Gabriel, en 1739 et 1741 des écritoires pour les avocats généraux d'Ormesson et Gilbert de Voisins. En 1738, il est élu échevin.
Pierre Germain, l'auteur homonyme, en 1748, des Eléments d'Orfèvrerie, appelé le Romain, n'a aucune parenté avec Thomas, mais il travailla dans son atelier au moins en 1726-1727.
En 1736, il commande à Nicolas de Largillière le double portrait le représentant avec Anne-Denise Gauchelet, sa femme, aujourd'hui au musée Calouste Gulbenkian à Lisbonne.
Sa réputation est universelle et même Voltaire chante ses louanges:
Et toute votre orfèvrerie
Et ces plats si chers que Germain
A gravés de sa main divine
Et cet argent fut poli par Germain
A son souper un surtout de Germain
Et trente plats chargeaient sa table ronde
En 1739, il reçoit la commande d'une paire de girandoles à cinq lumières en or pour le Roi Louis XV destinées à sa chambre dans son appartement intérieur à Versailles. Il la livrera en 1748, peu de temps avant sa mort qui aura lieu le 14 août 1748
Lors de la vente après décès de sa femme, le 11 décembre 1758, on relève un mobilier de bon aloi dont armoire et bibliothèques de Boule, des tableaux d'Oudry et Van Loo, des vases peints par Rubens, des bagues de brillants, collier de perles, un clavecin et des liqueurs de la Martinique.
On retrouve les oeuvres de Thomas Germain dans les peintures d'Alexandre-François Desportes (1661-1743). Son influence sera également visible dans l'orfèvrerie étrangère, par exemple à Londres (George Wickes), à Copenhague ou à Rome (Luigi Valadier).
Sotheby's remercie vivement Michèle Bimbenet-Privat et Bernard Causse pour leur aide précieuse.
GHIBERTI.
Célèbre sculpteur florentin (XV siècle°), a fait aussi des bijoux.
GRANCHEZ :
Bijoutier de la reine Marie-Antoinette.
Charles Raymond GRANCHEZ, natif de Dunkerque, s’établit à Paris vers 1767. Il tenait « Au petit Dunkerque » un magasin de bijouterie, curiosités venant des quatre coins du monde, étoffes, « clincaillerie » (quincaillerie) et autres objets d’art et de luxe qui firent sa renommée. Il était établi au 3, quai de Conti, à l’angle de la rue Dauphine. Son enseigne (un trois-mâts en métal) fut conservée sur la façade de son établissement après sa vente en 1789, et déposée en 1913 pour intégrer les collections du musée Carnavalet (voir son site).
Granchez, qui fournissait la haute société et était bijoutier de la reine,
C'est une boite de tabac à priser, Louis XVI en or et émail elle a été vendue par Charles Raymond Granchez qui tenait enseigne "au petit Dunkerque" à Paris , datée de 1778, mais elle avait été fabriquée par Charles Alexandre Bouillerot. vendue par Sotheby's.
Carte de visite de Granchez
Amusant bouchon en argent massif de Granchez
Cette boite en or a été vendue par Granchez, mais elle a été fabriquée par Jean François Genu Maitre en 1754 , elle se trouve au Victoria et Albert Muséum , fabriquée en 1775-1776
premier d une longue lignée et son frère Louis-Antoine, fils de maître XVII°siècle, établis rue de la Fromagerie.
Grouvelle, rue de la Fromagerie, a la ville de La Rochelle, marchand:
dans l almanach Dauphin de 1776
Alexandre Antoine Grouvelle, fils de Jean-François Grouvelle (orfèvre, frère de Philippe Antoine), époux de Constance Savot (1807-1892), chevalier de la Légion d'honneur. En tant que maire adjoint du VIIIe arrondissement de Paris, Alexandre Antoine prononça le mariage de Claude Monet et de Camille Doncieux (28 juin 1870) ; les témoins étaient Manet et Courbet (fac simile dans M. Alphant, Claude Monet, une vie dans le paysage, Hazan, 1993, p. 193). Son fils Jules Emile (1827-1892) fut Procureur impérial.
Le plus célèbre de cette grande famille d'orfevre fut peut etre Philippe Grouvelle.
GROUVELLE (Philippe-Antoine), poête et diplomate, né à Paris en 1758, mort à Varennes en 1806. Il était le fils d'un orfèvre. D'abord clerc de notaire, il rimait furtivement, tout en grattant du papier timbré, des bouquets à Chloris, qu'accueillit l'Almanach des mluses. De son étude il passa comme commis dans le cabinet de Chamfort, alors secrétaire des commandements du prince de Condé. Lorsque Chamfort renonça à cet emploi qui gênait ses projets littéraires, l'apprenti poëte en fut investi. Il se fit alors valoir par des couplets de circonstance, des impromptus, et composa (en collaboration avec Després) un joli petit opéra, les Prunes, dont le succès dépassa de beaucoup son attente. Grouvelle adopta les idées de la Révolution, et composa, dès 1789, sa première brochure, imprégnée fortement des idées du jour. Inutile de dire qu'après la publication de cet écrit il lui fallut quitter le palais du prince. Il se lança résolument dans le tourbillon politique et collabora avec Chamfort à la rédaction de la Feuille villageoise. Devenu secrétaire du Conseil exécutif provisoire après le 10 août 1792, il dut, bon gré, malgré, suivre le ministre de la justice à la prison du Temple, le 20 janvier 1793, et lire à Louis XVI sa sentence de mort, ce qu'il fit, au dire de Cléry, d'une voix faible et mal assurée. On comprend cette émotion si naturelle en un pareil moment, cette défaillance qui n'impliquait aucun sentiment réactionnaire. Grouvelle avait de l'humanité, il devait gémir au fond du cœur de cette douloureuse nécessité de sa position, et, en dépit de ses opinions avancées, de son amour pour la liberté naissante, de sa haine pour le despotisme et les antiques abus du gouvernement monarchique, il ne pouvait oublier entièrement ce qu'il devait aux vaincus.
Au mois de juin de cette même année, il obtint le poste de ministre de France à Copenhague, fut rappelé en 1794, mais reprit ses fonctions en 1796. Quatre ans après (1800), il devint membre du Corps législatif et fut réélu en 1802. Associé de l'Institut depuis 1796, il allait être nommé membre titulaire de ce corps, lorsque des attaques violentes au sujet du pénible devoir qu'il avait été obligé de remplir au Temple l'obligèrent à renoncer à sa candidature. Le chagrin qu'il en ressentit hâta la fin de ses jours, et, rapprochement bizarre, il alla mourir à Varennes, chez Drouet, celui-là même qui avait arrêté Louis XVI en juin 1791.
HÉBERT:
Joaillier-orfèvre. Fournisseur du Roi (milieu du XVIII° siècle).
HEBERT (Samuel)
marchand orfèvre joaillier, demeurant rue de Gesvres § Inventaire à la requête de. .. après le décès de Marie Madeleine BELLE, sa femme, en son nom et comme tuteur de leur fils âgé de 18 mois, et en la présence de Jean BELLE, maître peintre, frère de la défunte et subrogé-tuteur dudit mineur Inventaire des marchandises:2 janvier 1699
Mais il y eut aussi Thomas Joachim Hébert qui était orfèvre mais surtout Marchand mercier, il fournit le Roi et la cour.
"Pro Antic", donne une bonne définition du marchand mercier
Le marchand-mercier était l'interface entre les artisans et la clientèle fortunée, il était en contact avec les différents corps de métier comme les ornemanistes, les ébénistes, les bronziers, les doreurs... dont il coordonnait l'activité. On pouvait retrouver dans les boutiques des grands marchands merciers du quartier St Honoré à Paris les oeuvres d'ébéniste célèbre comme BVRB, J-F Oeben ou encore Carlin.Les achats de Louis XV à Thomas-Joachim Hebert, les créations faites par Lazare Duvaux pour Mme de Pompadour, les commandes de Marie-Antoinette à Dominique Daguerre témoignent de la qualité et l'ingéniosité du travail des grands marchands merciers.
Le 30 octobre 1742, le marchand-mercier Hébert livrait, sous le numéro 1290, pour le château de Choisy, une commode de vernis fond blanc peint de fleurs, plantes, oiseaux et ornemens bleus, a dessus de marbre bleu turc, ... veiné de blanc, bombée et chantournée, a 2. grands tiroirs pardevant fermans a clef, garnie de cartouches, entrées de serrures, boutons, mains, chaussons et baguettes en bronze argenté et cizelé.
Voir ce site sur deux commandes pour Hebert:http://www.authenticite.fr/authenticite_fr_actu_view-une_commode_pour_une_favorite_de_louis_xv_-199-1.html
Lazare Duvaux le cite dans son Journal
Thomas-Joachim Hébert (décédé en 1773) avait un statut spécial parmi les merciers puisqu'il jouissait du privilège des "marchands suivant la cour" appelés aussi"marchands privilégiés du Palais". Il débuta sa carrière en 1714, devenant le successeur de Nicolas-Guillaume Daustel dont il épousa la veuve, Louise Dezgodetz (décédée en 1724) et reprenant son commerce Quai de la mégisserie, à l'enseigne Le Roy de Siam.
Un bronze doré et porcelaine monté en Pendule, le mouvement signé CD G Mesnil à Paris, fourni par le marchand mercier Thomas Joachim Hébert à Louis XIV, début du 18e siècle, la porcelaine du Japon, période Edo, fin du 17ème siècle: vente sotheby's
Son stock se composait en 1724 surtout de porcelaines ou laques de Chine, de luminaires de bronze doré et d'un petit nombre de meubles, notamment quelques meubles de Boulle dont il était client. Devenu veuf, il se remaria avec Marie-Jeanne Legras (décédée en 1763) et déménagea pour la rue Sainte-Honoré, vis à vis le Grand Conseil, où il est cité en 1745-50.
L'apogée de sa longue carrière correspond aux années 1737-1750, pendant lesquelles il livra à la famille royale toutes sortes de meubles en laque de Chine ou vernis Martin, porcelaines montées, pendules et lustres. L'ébéniste attitré de la Couronne était alors Gaudreaus, mais la famille royale préférait s'adresser à Hébert pour les meubles sortant de l'ordinaire en particulier les meubles en laque qui semblent avoir été sa spécialité.
Commode
royale d'époque Louis XV. estampille de Mathieu Criaerd, livrée
en 1748 par Thomas Joachim Hébert.
Photo Christie's Image Ltd, 2011.
Il faisait travailler les ébénistes B.V.R.B et Criaerd, confiant de préférence au premier les meubles en laque du Japon, et au second les meubles en vernis Martin tels ceux livrés en 1742 pour Mademoiselle de Mailly à Choisy. En dix ans, de 1737 à 1747, Hébert livra ainsi plus de quarante meubles pour la famille royale, dont trois commodes avec un petit bureau de laque du Japon, une douzaine de meuble en laque de Chine et autant en vernis Martin. En 1747 pour les filles de Louis XV il livra même une série de meubles en vernis Martin vert. Il se retira au début des années 1750, mettant en vente son fond de magasin en avril 1750 puis achetant en 1752 une charge de secrétaire du Roi.
http://elogedelart.canalblog.com/profile/100183/index.html
Les minutes des Notaires nous apprennent qu'il formait des apprentis joaillier:
Louis Nicolas Hébert, demeurant sur le Rieu Neuf, âgé de 28 ans se met en apprentissage pour 3 ans avec Thomas Joachim Hébert, marchand joaillier frais de la mégisserie (logé, nourrir, chauffé, blanchi) s.d.d.
14 mars 1724
LOUIS de LENHENDRICK:
Reçu maître en 1747, aux Gobelins en 1759; aux Galeries du Louvre en 1776. Établi au Pont Notre-Dame.
Chandeliers de LOUIS de LENHENDRICK vendus par la Maison Sotheby's.
On peut voir en dessous du bougeoir les poinçons dessinés qui se trouvent sur la pièce , dont le poinçon de Louis Lenhendrick que j ai trouvé écrit aussi Léhendrick ou Léhendric
Cet ensemble date de 1767 à 1771, mais la conception de la fourchette, cuillère, et couteau ressemble beaucoup à ceux d'un service à dessert en Argent fait en 1744 par le célèbre orfèvre Thomas Germain (1673-1748). Les créations de Germain ont ensuite été copiés vingt ans plus tard par son fils, François-Thomas Germain, pour un couvert d'or qui faisait partie du service célèbre rendu par ce dernier pour la cour portugaise. Un des nombreux orfèvres qui ont aidé Germain a fournir la cour portugaise était Louis-Joseph Lenhendrick, dont la marque apparaît sur la coutellerie du Musée. Lenhendrick avait également fait son apprentissage chez Germain l'aîné.
Jatte en argent, carrée, par Louis Lenhendrick Paris :1774-1775
Dans une revue d'art de l'entre deux guerres trouvée à la Bibliothèque nationale cette photo d'une soupière de Lenhendrick
Texte accompagnant la photo de la soupière
texte ci-dessous
Source Bibliothèque Nationale
Huilier en argent Paris 1760
Plateau ovaleà contours, gravé des initiales "OR" ,les portes flacons et les portes bouchons ajourés
poinçons sous le corps et sous les porte-flacons: charge, jurande (lettre V) et maître-orfèvre; dans les porte-flacons: décharge
Longueur: 32 cm. 504 gr.
poinçons sous le corps et sous les porte-flacons: charge, jurande (lettre V) et maître-orfèvre; dans les porte-flacons: décharge
Longueur: 32 cm. 504 gr.
Source Bibliothèque nationale
Louis XV et la toison d or
Beaucoup de certitudes, mais...différentes les unes des autres, c'est donc un sujet difficile à aborder. Même Pierre Bellemare s'y est attelé, mais je préfère les recherche de Bleue Marine Massard (article dans l'Objet d'Art de février 2011) et je vais essayer de complèter son travail
Une certitude, le Roi Louis XV, qui est membre de l Ordre de la Toison d'Or tient a se faire fabriquer un "insigne" à la hauteur de ceux que portent les souverains étrangers qui en sont membres, mais tant qu'à le créer, autant qu'il soit plus riche et plus beau que celui des autres.
Il demande à Jacqmin de lui fabriquer "une Toison d'Or", on peut s'imaginer que Jacqmin va proposer un dessin qui évolue petit a petit et qu'il va pouvoir proposer certaines pierres du trésor Royal pour rentrer dans la composition de cet insigne , puisqu'il était "Garde des pierreries du Roi"
Jacqmin était fils de Maitre-marchand Joaillier et il a certainement fait son apprentissage dans l atelier familial du quai de l horloge, Lors de sa réception comme Maitre le 9/3/17551 , il est déclaré cautionné par son père, une ordonnance de 1673 exempte d'apprentissage les enfants des Maitres s'ils sont formés chez leurs parents et s'ils exercent leur profession jusqu'a 17 ans.
Il baigne dans le milieu de la joaillerie et y a beaucoup de relations, il se marie en Juin 1743, ci dessous extrait de son contrat
Contrat de mariage de Pierre-André Jacquemin et d'Hélène-Elisabeth Sorin, fille de François-Thomas Sorin, député du commerce de paris, qui habite rue St Martin, paroisse St Merry
présents:- François Barraud, marchand joaillier de paris et Claude-Françoise Sorin, son épouse, habitent quai de l'Horloge
-Pierre Sorin marchand épicier à paris, oncle paternel
-Jacques Simonnet, écuyer, Conseiller secrétaire du Roi, oncle maternel
-Marguerite Denise de St Bonnet, épouse de Simonnet, tante
-Anne Simonnet, épouse de François Morel, écuyer, secrétaire du Roi, tante maternelle
-Antoine Maugin, greffier et Marie-Françoise Lagué, cousine
-Thomasse Thilly, veuve de Pierre Chastelain, officier, amie
François Sorin, aïeul paternel, décédé, a laissé à ses 2 petites filles 293 livres de rente annuelle
dot de Sorin: 28000 livres
-mention du contrat de mariage Barraud-Sorin M° Langlois 28/4/1735
Sorin a un commerce de joaillerie contractée entre son père et lui (2/3 son père, 1/3 lui)
C'est en 1749, deux ans avant d'être reçu Maître qu'il est autorisé a prendre par brevet le titre et la qualité de "Joüaillier du Roi".
Il réalise cette toison d'Or et entre autres privilèges il va pouvoir occuper au Louvre un atelier Logement.
Il travailla aussi pour le Roi du Portugal, Joseph 1er , il réalisa cette exceptionnelle tabatière, tapissée de Diamants, Bleue Marine Massard en a publié la photo dans "l'Objet d'Art" et si vous passez par Lisbonne elle est exposée au palais d'Ajuda.
Ainsi donc la Toison d'or faisait partie d'une parure composée d'une plaque, d'une croix, et d'une épaulette.
Toison d'Or et de 450 pierres multicolores qui fut reproduite de nombreuses fois dans des recueils de Modèles, (un catalogue dirait-on de nos jours) comme il est possible de le découvrir grace aux gravures du Joaillier "Pouget fils" dans son "Traité des pierres précieuses"
Celle de droite est la toison d'or dessinée par Pouget dans son catalogue de 1762
Remarquez en passant a gauche de cette toison d'or , cette croix, et rapprochez-la de cette "Croix de l'Ordre du Christ" ci-dessous, qui est conservée au Musée des Arts décoratifs
C'est 1760 que Louis XV le nomme Joaillier et garde des pierreries de la Couronne car son prédecesseur Claude Rondé est gravement malade.
GILLES LIGARI:
Célèbre joaillíer du XVII°siècle appelé aussi LEGARE
Dans la Gazette des Beaux Arts de 1861
Nous savons pourtant qu'en 1663 Gilles Légaré figurait au nombre des orfévres du roi; toutefois, il était plus joaillier qu'orfévre, suivant en cela l'exemple des deux Légaré qui avaient travaillé sous Louis XIII, et qui, d'après nos conjectures, devaient être, l'un le père, l'autre l'oncle de l'habile praticien qu'employa Louis XIV. Gilles Légaré, qui demeurait « rue de la Vieille Drapperie, devant le Palais, au Barillet, proche SaintPierre-des-Arcis, » nous est surtout connu par son Livre des OMu? a~
vraisemblable pour le temps. Comment se peut-il qu'en travaillant pour Louis XIV, Gilles Légaré ait cru travailler pour Hamlet? Le roi à cette date du moins n'était pas aussi mélancolique. Il le fit bien voir dans les fêtes amoureuses dont nous avons parlé, dans les festins prodigieux qu'il offrait à ses convives, dans le luxe un peu exagéré qu'il mit à. décorer Versailles. L'orfèvrerie multiplia alors, pour lui complaire, je ne dirai pas toutes ses merveilles, mais toutes ses splendeurs.
A droite en bas , une broche a la manière de...par Bapst et Falize.
Le « noeud de Gilles » ou « noeud à l'Egaré » ou « Sévigné » : créé par Gilles Légaré et adopté par Mme de Sévigné, il se porte au milieu du corsage d'où le calembour « à l'égaré ». Il s'agit d'une broche en forme de noeud de ruban à plusieurs boucles, constitué d'or ou d'agent, de diamants, ou divers gemmes
girandoles à deux, trois ou cinq gouttes pendant du bouton supérieur (se retrouvent à la fois en pendants d'oreilles, en colliers et sur la robe) : innovation qui restera à la mode pendant deux siècles.
DANIEL MIGNOT. :
Bijoutier-joaillier du XVIII°siècle.
Il est certain que, dans les fêtes qu'il donnait soit à Saint-Cloud, soit au Palais Royal, Monsieur aurait pu aisément, avec ses pierreries, éteindre les feux de la duchesse de King, laquelle ne paraissait jamais en public, si l'on en croit le gazetier Métra, sans avoir deux ou trois millions de diamants sur sa personne. Tout le monde, à la Cour, montrait une égale frénésie pour les bijoux. Ceux-ci n'affectaient plus, d'ailleurs, les mêmes formes qu'à l'époque précédente; ils ne dénotaient pas, comme dans ceux de Woériot, des intentions d'architecture et de décoration, se combinant avec le costume.
MONTARSY
Plus exactement:Pierre Le Tessier de Montarsy, Seigneur de Bièvre le Chastelet la Mothe....Joaillier Ordinaire du Roi
Importante boite a portrait de Louis XIV, miniature de Jean Petitot (1607-1691) la monture est probablement de Pierre de Montarsy, vers 1680
La miniature ovale avec portrait de Louis XIV en armure de parade portant le cordon de l'ordre du Saint-Esprit, la monture ovale formée de dix diamants taillés en rose et de quarante petits diamants, surmontée d'une couronne de cinq diamants à neuf facettes et vingt-trois petits diamants, Vendue par Christie's
Il fit l inventaire des bijoux et orfevrerie de L'hotel de Guise.
Ainsi donc la Toison d'or faisait partie d'une parure composée d'une plaque, d'une croix, et d'une épaulette.
Toison d'Or et de 450 pierres multicolores qui fut reproduite de nombreuses fois dans des recueils de Modèles, (un catalogue dirait-on de nos jours) comme il est possible de le découvrir grace aux gravures du Joaillier "Pouget fils" dans son "Traité des pierres précieuses"
Celle de droite est la toison d'or dessinée par Pouget dans son catalogue de 1762
Remarquez en passant a gauche de cette toison d'or , cette croix, et rapprochez-la de cette "Croix de l'Ordre du Christ" ci-dessous, qui est conservée au Musée des Arts décoratifs
(Photo de Laurent Sully Jaulmes pour les Arts Décos)
http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Joyaux_de_la_CouronneC'est 1760 que Louis XV le nomme Joaillier et garde des pierreries de la Couronne car son prédecesseur Claude Rondé est gravement malade.
GILLES LIGARI:
Célèbre joaillíer du XVII°siècle appelé aussi LEGARE
Dans la Gazette des Beaux Arts de 1861
Nous savons pourtant qu'en 1663 Gilles Légaré figurait au nombre des orfévres du roi; toutefois, il était plus joaillier qu'orfévre, suivant en cela l'exemple des deux Légaré qui avaient travaillé sous Louis XIII, et qui, d'après nos conjectures, devaient être, l'un le père, l'autre l'oncle de l'habile praticien qu'employa Louis XIV. Gilles Légaré, qui demeurait « rue de la Vieille Drapperie, devant le Palais, au Barillet, proche SaintPierre-des-Arcis, » nous est surtout connu par son Livre des OMu? a~
vraisemblable pour le temps. Comment se peut-il qu'en travaillant pour Louis XIV, Gilles Légaré ait cru travailler pour Hamlet? Le roi à cette date du moins n'était pas aussi mélancolique. Il le fit bien voir dans les fêtes amoureuses dont nous avons parlé, dans les festins prodigieux qu'il offrait à ses convives, dans le luxe un peu exagéré qu'il mit à. décorer Versailles. L'orfèvrerie multiplia alors, pour lui complaire, je ne dirai pas toutes ses merveilles, mais toutes ses splendeurs.
A droite en bas , une broche a la manière de...par Bapst et Falize.
Le « noeud de Gilles » ou « noeud à l'Egaré » ou « Sévigné » : créé par Gilles Légaré et adopté par Mme de Sévigné, il se porte au milieu du corsage d'où le calembour « à l'égaré ». Il s'agit d'une broche en forme de noeud de ruban à plusieurs boucles, constitué d'or ou d'agent, de diamants, ou divers gemmes
Les bagues et anneaux de Gilles Ligari, beaucoup de thèmes mortuaires
DANIEL MIGNOT. :
Bijoutier-joaillier du XVIII°siècle.
Il est certain que, dans les fêtes qu'il donnait soit à Saint-Cloud, soit au Palais Royal, Monsieur aurait pu aisément, avec ses pierreries, éteindre les feux de la duchesse de King, laquelle ne paraissait jamais en public, si l'on en croit le gazetier Métra, sans avoir deux ou trois millions de diamants sur sa personne. Tout le monde, à la Cour, montrait une égale frénésie pour les bijoux. Ceux-ci n'affectaient plus, d'ailleurs, les mêmes formes qu'à l'époque précédente; ils ne dénotaient pas, comme dans ceux de Woériot, des intentions d'architecture et de décoration, se combinant avec le costume.
On leur demandait surtout de briller, de couvrir de leurs scintillements les habits d'étoffes claires, et c'est à quoi s'employaient de leur mieux les joailliers les plus en vogue : Légàré, Daniel Mignot ou Ph. Bourdon.
Livre de Sandoz en 1900 le Palais Royal
Dessin de Daniel Mignot imprimé en Allemagne en 1596
MONTARSY
Plus exactement:Pierre Le Tessier de Montarsy, Seigneur de Bièvre le Chastelet la Mothe....Joaillier Ordinaire du Roi
Importante boite a portrait de Louis XIV, miniature de Jean Petitot (1607-1691) la monture est probablement de Pierre de Montarsy, vers 1680
La miniature ovale avec portrait de Louis XIV en armure de parade portant le cordon de l'ordre du Saint-Esprit, la monture ovale formée de dix diamants taillés en rose et de quarante petits diamants, surmontée d'une couronne de cinq diamants à neuf facettes et vingt-trois petits diamants, Vendue par Christie's
En 1676, à la mort de Pitau, Pierre le Tessier de Montarsy lui succéda comme joaillier de la couronne jusqu'en 1714, cet habile artiste resta chargé de la fourniture des joyaux destinés en présents et des boites à portrait offertes par Sa Majesté Le 10 oct. 1694A l'origine, les boîtes à portrait étaient conçues avec des coffrets pour être offertes comme cadeaux diplomatiques. On sait que plus de trois-cents boîtes, destinées à cet usage, ont été fabriquées au cours du règne de Louis XIV. Seules quelques unes sont parvenues jusqu'à nous. Des trois boîtes à portrait du roi, que l'on connait actuellement, l'exemplaire acquis par le Louvre est de loin le plus complet.
Louis XIV n'aimait pas le tabac et contrairement à d'autres ne passa pas commande de tabatieres à Tessier de Montarcy, mais en revanche, beaucoup de boites à Portraits.
Sous le titre Une vente de tableaux de maîtres à Paris en 1710, M. Noël Thiollier, membre de la Diana à Saint-Etienne, nous révèle un fait curieux que Germain Brice, décédé seulement le 16 novembre 1727, a négligé de consigner dans sa Description de Paris. Il ne s'agit rien moins que de la vente de la galerie de tableaux de Pierre Le Tessier de Montarsy, écuyer seigneur de Bièvre, conseiller secrétaire du Roi, à Laurent Rondé, marchand joaillier, bourgeois de Paris.Cette galerie était célèbre. Germain Brice la signale en 1698. Montarsy habitait alors le cul-de-sac de Saint-Thomas du Louvre. Il avait eu, en même temps, un logement dans la grande galerie du Louvre en 1684, et Rondé lui succède dans ce logement le 8 mai 1710.
La vente est du 16 janvier précédent. Ce Rondé prendra tout à l'heure le titre de garde des pierreries de la Couronne ! Je ne sais pourquoi je flaire quelques arrangements secrets entre ces joailliers, fils de joailliers, qui gravitent autour du monarque ou peutêtre simplement autour du Trésor. Que sont devenus les Sanzio, les Titien, les Véronèse, les Paul Bril de la collection de Montarsy? Laurent Rondé les a-t-il réellement acquis?
Peut être une explication!
Fils d'un joaillier du roi, Pierre Le Tessier de Montarsy avait succédé à son père dans sa fonction et avait la garde des joyaux de la couronne. Il réalisa de grands bénéfices, les princes se fournissant chez lui, et il acheta une charge de secrétaire du Roi, Acquéreur de la partie de la seigneurie appartenant aux Francine, Le Tessier de Montarsy acheta, deux ans plus tard, le 11 août 1694, l'autre moitié de la dame de Haultecuve. Il obtint du roi des lettres patentes ce même mois, et qui furent enregistrées à la Chambre des comptes le 17 septembre 1695 ; le 22 novembre suivant, il prêta hommage pour la totalité de la seigneurie 4. Il y mourut le 10 mars •1710, et sa disparition allait encore une fois faire passer Bièvre en d'autres mains. Il était dépositaire de partie des joyaux de la couronne; un officier de l'argenterie, dépêché pour en reprendre possession, constata leur disparition partielle, pour une somme s'élevant à 253,610 livres. Une enquête fut ouverte, qui fit conclure à un vol.L'affaire ne fut pas suivie ; mais le roi, voulant rentrer en possession de la valeur des bijoux disparus, fit vendre au profit du Trésor les biens de M. de Montarsy. Le 18 mars 1712, la seigneurie de Bièvre fut adjugée, par-devant le Conseil d'État, à un mandataire du premier chirurgien de Louis XIV, Georges Mareschal.
Mention de Mr Nicolas de Blegny dans Le livre commode des adresses de Paris pour 1692. écrit
C'étoit encore un des illustres des galeries. Voici son nom complet Pierre Le Tessier de Montarsy. Il se qualifioit « joaillier ordinaire du Roi, » puis, quand son père, qui étoit « garde des pierreries de la Couronne, » fut mort, il prit le même titre, mais en le partageant avec le président Du Metz. C'est lui qui, en 1697, fut chargé de constater à la Sainte-Chapelle, sur le reliquaire de la couronne d'épines, la soustraction que Henri III y avoit fait faire de plusieurs rubis des plus précieux. (Morand, Hist, de la Sainte-Chapelle, p.199-200.) Montarsy, avant de figurer ici au premier rang des joailliers, auroit pu être classé parmi les curieux « Il a, dit G. Brice, une très-belle galerie remplie de tableaux des plus grands maîtres, de bronzes, de bijoux précieux, de porcelaines rares, de vases de cristal de roche, et de mille curiositez d'un goût exquis et d'un prix très-considérable. Ces belles choses sont dans sa maison, située à l'extrémité du cul-de-sac de SaintThomas du Louvre. » C'est chez lui qu'on se fournissoit des boîtes à portrait du Roi « Je m'adresse à vous, lui écrit Phélypeaux, le 10 oct. 1694, ne sachant si M. Du Metz est à Paris, pour vous dire de m'envoyer le plutôt qu'il se pourra une boette à portrait de huit cents ou mille escus. Il faut que le portrait du Roy soit d'émail, en relief, de la façon du Suédois, en cas que vous en ayez un prêt. » Jal, à qui nous devons de connoitre cette lettre, se demande quel peut-être ce peintre suédois. C'est, sans aucun doute, Kleintgel ou Klingstet, qui étoit déjà célèbre alors à Paris pour ses miniatures.
J.-L. MOREL.
Orfévre aux Gobelins en 1759. Consul de la Corporation en 1779, rue de Gesvres.
Morel, rue de Gesvre, A l’image Saint-Laurent, marchand
MATTEO DEL NASSARO.
Orfèvre florentin (1515/1548). Fut appelé à Paris par_François Ier pour graver les coins de la Monnaie; il y fit quantité de joyaux, entre autres la tête de François 1er sur sardonyx (Cabinet des Médailles).
MATTEO DEL NASSARO.
Orfèvre florentin (1515/1548). Fut appelé à Paris par_François Ier pour graver les coins de la Monnaie; il y fit quantité de joyaux, entre autres la tête de François 1er sur sardonyx (Cabinet des Médailles).
Médaille, François Ier et Marignan par Matteo del Nassaro. Paris. s.d. (fonte ancienne).
Orfèvre, joaillier, graveur de monnaies, médailles, pierres dures et estampes – originaire de Vérone, Matteo dal Nassaro fut le fils de Jacopo dal Nassaro et l’élève de Galeazzo Mondella et de Niccolò Avanzi. Il travailla d’abord pour Isabelle d’Este, avant d’entrer, en 1515, au service du roi de France qui lui accorda une pension annuelle. Il œuvrait également pour les princes de la cour et installa en 1531 sur la Seine un atelier de polissage des pierres dures, le premier de ce genre en France. Selon Vasari, il « n’y avait presque personne qui ne possédât de ses œuvres : c’était alors la grande mode de porter des camées et autres bijoux de cette sorte au cou et sur les bonnets ».
En 1515, il grava en intaille une calcédoine représentant François Ier en empereur, œuvre célèbre au point d’être mentionnée par Vasari. Il était également graveur de médailles, comme le prouve sa médaille du roi François, commémorant la bataille de Marignan, et qui reprend la même représentation du roi que l'intaille (BnF, département des Monnaies, médailles et antiques).
Nassaro retourna à Vérone mais il fut bientôt rappelé en France par le roi qui le nomma « graveur du roi » en 1529 à 300 écus d’appointements annuels, puis « paintre, graveur et varlet de chambre du roi » en 1538-1539, et, selon Vasari, directeur de la Monnaie royale. Le 13 octobre 1529 il fut payé 112 livres 15 sous tournois, dont 10 livres 5 sous « pour l’or qu’il a mis et employé en une médaille qu’il a frappée du coin desdits testons » :
http://www.portrait-renaissance.fr/Artistes/matteo_dal_nassaro.html
Chevalière en or avec décor émaillé. La lunette ovale est réglé avec un cristal ovale gravé en creux avec un blason: sur un bouclier coupé un griffon rampant et en pointe de trois fleurs de lys; ci-dessus, un heaume, des lambrequins et la crête, sous la forme d'un phénix, divisant les initiales H E. Sur le revers du cristal les teintures de les armoiries ont été appliquées, mais ne sont plus parfaitement conservés, bien que le bleu et l'or sont les plus importants. Le dessous de la lunette est émaillé de lignes rayonnantes de lumière opaque bleu émanant d'un petit ovale d'émail translucide vert; la lunette a une frontière perlée en or et surtout une bande horizontale de l'émail blanc. Le cerceau mince élargit et épaissit les épaules, chassés pour former des rouleaux avec un bourgeon comme fleur en saillie (?) De chaque côté, et l'émail conduit avec des motifs de rinceaux en bleu, vert et rouge, ainsi que le noir foncé translucide et blanc.
Tasse et couvercle de 29 cm de haut argent, doré et ciselé; bol et le couvercle sont ensemble oviform et, comme le pied, divisé en panneaux quadrangulaires, chaque ensemble avec camée sur la coque; sur la couverture: Vierge à l'Enfant, ange, saint Thomas d'Aquin, Tobie, St Bernard, saint Grégoire le Grand, saint tonsuré avec lance (?); séparés par cornucopiae; bol: Jésus-Christ, St Margaret, Tobie, Saint-Nicolas, ange, Vierge Marie, Saint-Pierre avec épée, ange, St Geneviève, le diable; séparées par des colonnes de balustre; pied: St-Côme, Saint-Damien, Saint-Jacques, Saint-Pierre avec épée, Tobie; séparés par des feuilles en relief; lèvres gravé de volutes florales, rayonnant lobes au fond; tige balustre couverte en feuilles d'acanthe, Knop plat, frontière de pommes fixés rapprochés; figure moderne avec le bouclier sur le dessus de la couverture. British Museum:
Intaille de Matteo des Nassaro François Ier, buste de profil, la tête nue, avec une armure richement ciselée et un manteau
ROETTIER :
Bijoutier de Mme du Barry.
Soupière avec son couvercle et son présentoir en argent du service Orloff, par Jacques- Nicolas Roettiers Paris 1770
Vendu par la maison Christies
Une paire de plats en argent Louis XV avec leurs "cloches" du service russe Orloff.
Les deux "Cloches" avec la marque de JACQUES-NICOLAS Roettiers, 1771, un plat avec la marque de Johan HEINRICH BLOHM, ST. PETERSBOURG, 1782, L autre apparemment sans marques, vers 1782. Vendus par Christie's
Soupière Louis XV en argent avec son couvercle, la soupière est ovale et annelée sur quatre pieds 46cm vendu par Christie's
Roettiers
Cette œuvre monumentale est un surtout de table en argent. Il porte les armoiries de la maison de Bourbon-Condé et servait effectivement à Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé (1694-1740) dans l'hôtel de Condé à Paris. Il a été réalisé par Jacques Roettiers (1707-1784) qui porte ici à son apogée l'art de l'orfèvrerie dans un développement pittoresque d'ornements rocaille.
Qu'est-ce qu'un surtout ?
Les surtouts font partie des pièces les plus spectaculaires du décor de la table. Ils apparurent sur les tables dès le XVIIe siècle et servirent dès l'origine à présenter quelques objets destinés au service tels que les huiliers, les vinaigriers ou les salières. De plus des bras de lumière permettaient la fixation d'une partie des bougies destinées à éclairer la table. Au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, les surtouts ont perdu leur aspect fonctionnel pour devenir des objets presque uniquement décoratifs, certains conservant néanmoins leur rôle d'éclairer la table. Le surtout du prince de Condé était d'ailleurs à l'origine doté de quatre bras de lumière dont le dessin est inconnu et qui se fixaient dans des orifices encore visibles au pied du revers de chacun des montants.
ROBERT ROUVET : Orfèvre-joaillier (milieu du XVI° siècle).Travaílla souvent pour le roi François 1er.
Attestation de Pierre Redon, marchand orfèvre, demeurant à Tours, et de Thomas Sebille, marchand joaillier, bourgeois de Paris, demeurant sur le pont Notre-Dame, que Robert Rouvet, marchand orfèvre, bourgeois de Paris, aurait été sollicité par le roi en sa salle à Fontainebleau, de lui délivrer une bordure d'or et pierreries déjà à lui vendue et pour cela de la retirer des mains des maîtres jurés orfèvres de Paris (2 actes des 14 et 15 octobre 1546).
14 octobre 1546
Dans l Histoire de Arts de 1858
Ces familles d'orfèvres héréditaires, moins riches en fortune qu'en considération avaient déjà donné plus d'un échevin et plus d'un magistrat municipal à THôtel de Ville et au Chàtelet de Paris.
Nous ne savons pas positivement quels étaient-les plus renommés entre les orfèvres français qui travaillaient pour le roi et les princes. Nous voyons seulement, en 1535, François I" acheter de Robert Rouvet, orfèvre à Paris, une ceinture d'or garnie de pierreries, une bordure d'or garnie de rubis et diamants, et un carcan d'or orné de diamants, le tout pour le prix de trois mille six cents livres tournois Les Comptes royaux nous feraient connaître une grande quantité d'achats analogues, qui témoignent de la largesse du roi et de sa passion pour l'Orfèvrerie
STRASS :
Bíjoutier du XVIII°siècle, Inventeur des pierres d'imitation qui pendant longtemps ont porté son nom.
Ce joaillier, né à Wolfisheim le 29 mai 1700(ou 1701) et décédé le 22 décembre 17701. Georges-Frédéric Strass, chimiste célèbre, né à Strasbourg en 1700, fut d'abord compagnon chez la veuve Prévost, puis reçu maître orfèvre-joaillier privilégié du Roi, il donna son nom à la composition qu'il inventa.
Strass est cité continuellement dans les mémoires du temps et dans le Mercure; il se retira des affaires en 1752, laissant sa.charge de joaillier du-Roi à son gendre, Georges-Michel Bapst; il mourut en 1770, laissant une grande fortune. Il faisait un commerce considérable de diamants et de pièces de joaillerie. Au moment de sa mort, il ne s'occupait plus de chimie depuis longtemps.
(Germain Bapst, Inventaire de Marie-Josèphe de Saxe, Dauphine de France.Paris, Lahure, 1883.)
Diadème fabriqué par Georges Frédéric Strass tout en Strass (photo Detlef Thomas)
Le strass est un cristal (verre constitué d'au moins 24 % d'oxyde de plomb) avec un fort pourcentage d'oxyde de plomb pouvant dépasser 50 % ce qui lui donne un très haut indice de réfraction.
C'est grâce à cet oxyde qu'il y a différents reflets et une bonne brillance. Il en est de même pour les verres en "Cristal" plus il y a d'oxyde de plomb et plus le verre aura d'éclat. Stras augmente fortement la teneur en plomb, ajoutant également du bismuth et probablement de thallium , augmentant à plus de 50% de la proportion de métal. Le cristal résultant de ces opérations est plus dur que le verre, se taille précisément et possède d’excellentes qualités de réfraction de la lumière. Strass en travaille la couleur par adjonction de sels métalliques, l’éclat en insérant dans la culasse une feuille de métal, d’argent ou de couleur. Ce dernier procédé se faisait couramment d’ailleurs pour les pierres précieuses de faible éclat. Les pierres de Strass sont alors, pour ses contemporains, si semblables, d’apparence, aux pierres précieuses, qu’elles reçoivent l’appellation « simili », ou plus couramment « pierres du Rhin », en raison de leur provenance alsacienne. Ce n’est qu’en 1746 que l’on commence à désigner ces fausses pierres du nom de leur inventeur, le strass. Dès 1730, Georges Strass crée son propre atelier.
Tres vite en 1734, il devint Joaillier du Roi, tous les joailliers de Paris l'imite, "le luxe à pas cher" Madame de Genlis note avec nostalgie à ce sujet : « Le luxe (…) prit un caractère imposteur et extravagant qui parut être à la portée de tout le monde, qui confondit tous les états, qui ne laissa rien de durable et qui, par le caprice de son inconstance, ruina toutes les familles. »
GF.Strass l'inventa en 1746. A la même époque un autre Joaillier travaillait sur le même sujet.
Dans "l'encyclopédie méthodologique" on parle de Strass mais aussi de Chéron.
D'après Diana Scarisbrick, dans son livre "Les Bagues" Cheron, rival de Strass imita avec succes les rubis, les émeraudes, les topazes et les saphirs.....avec succès est peut être un peu excessif?
Dans le livre de Dieulafait sur les pierres precieuses en 1874 , il explique comment on peut arriver à produire les différentes pierres fausses correspondant aux gemmes naturelles aujourd'hui connues.
Diamant: Le diamant étant incolore, on emploie, pour l'imiter, le strass pur taillé en brillant ou en rose.
Rubis: 1000 parties de strass, 40 de verre d'antimoine, 1 de pourpre de Cassius et un excédent d'or.
Saphir: 1000 parties de strass et 25 d'oxyde de cobalt.
Topaze. Même formule que pour le rubis, moins l'excédent d'or et chauffé moins longtemps.
Emeraude: 1000 parties de strass, 8 d'oxyde de cuivre et 0,2 d'oxyde de chrome.
Amethyste: 1000 parties de strass, 25 d'oxyde de cobalt et un peu d'oxyde de manganèse.
Grenat: 1000 parties de strass et une quantité variable de pourpre de Cassius, suivant la nuance qu'on veut obtenir.
Un texte sur l histoire d'Auteuil nous apprend que:
STRAS OU STRASS Petite enquête sur un petit sujet
Voici un singulier personnage, et au sujet duquel (ou du moins de sa famille) se sont posés une foule de petits problèmes, mal résolus et qui ont donné lieu à de notables erreurs de la part de l'écrivain qui s'en est le plus occupé : A. Jal, dans son Dictionnaire critique de biographie et d'histoire (édition de 1872).
Comment doit s'écrire le nom d'homme Stras? De quelle contrée les Stras étaient-ils originaires ?Quelles sont leursdates de naissance et de décès? Lequel d'entre eux était, ou pouvait être l'inventeur des pierres précieuses artificielles auxquelles on a donné le même nom ?
Georges-Frédéric (ou Frédérick) Stras, qui nous intéresse, a passé dans l'histoire d'Auteuil un peu comme un météore ; pendant deux années seulement il fut propriétaire de notre Château du Coq, dans la Grande-Rue d'Auteuil, près du Bois (plus tard propriété de Julliac). Mais les événements, les procès qui sont attachés à ce domaine ont donné fréquemment l'occasion de mentionner son nom, son acquisition, ses travaux, ses dépenses, sa déconfiture. Rappelons en quelques mots ce qui l'a rattaché à notre région, en particulier à Auteuil.
L'ancien jardin fleuriste du Roi (Louis XV), avec ses bâtiments inachevés, ayant été mis en vente par Louis XVI, Georges-Frédéric Stras, marchand joaillier, envoya, en 1774, une soumission pour le prix de 55,ooo livres.
Dans le procès entre l'État et Le Couteulx de Canteleu, en revendication de cette propriété comme ancien domaine royal, on voit mentionner et produire la pièce suivante : « Expédition délivrée par le « sieur Cuvillier, premier commis des bâtiments du « Roi, en date du 15 août 1774, de la soumission faite « devant M. l'abbé de Terrai par le sieur Stras, joaillier à Paris", en date du 9 août 1774, d'acquérir une « maison, cour, jardin située à Auteuil, appelée le « Jardin du Roi ou le Château du Coq, deux ruelles, « l'une à droite régnant le long du bois de Boulogne, « et l'autre à gauche du côté de M. Binet, avec les « grilles et portes dépendant desdites ruelles, deux parties de terrein non enclos, l'une triangulaire en dehors de la maison, donnant sur le chemin d'Auteuil, et l'autre au bout du jardin de la susdite « maison en dehors et au delà du saut-du-loup. En fin duquel acte est l'expédition de l'acte contenant « l'enchère du sieur Stras et l'adjudication qui lui a été « faite des objets par lui soumissionnés pour la somme de 68,000 livres, enfin la copie du rapport fait au Roi par l'abbé Terray tendant à obtenir l'agrément du Roi, au bas duquel est le mot « Bon » écrit par « le Roi, en date du 14 août 1774. »
Dans les Notes intéressantes données par M. Guillois à nos archives, j'ai relevé le texte de la soumission de Stras, donnant l'orthographe de son nom et son adresse : « Je soussigné Georges-Frédéric Stras, « marchand mercier joaillier à Paris y demeurant quai des orphèvres, m'engage. ».
Stras se mit à bâtir fiévreusement dans la propriété royale qu'il avait achetée et commencé par la clore d'un mur fort coûteux. A ce train et probablement par suite d'autres dépenses, peut-être aussi de mauvaises spéculations, il se ruina fort vite et ne put achever de payer son prix d'acquisition. Aussi lit-on dans une des pièces
GF.Strass l'inventa en 1746. A la même époque un autre Joaillier travaillait sur le même sujet.
D'après Diana Scarisbrick, dans son livre "Les Bagues" Cheron, rival de Strass imita avec succes les rubis, les émeraudes, les topazes et les saphirs.....avec succès est peut être un peu excessif?
Dans le livre de Dieulafait sur les pierres precieuses en 1874 , il explique comment on peut arriver à produire les différentes pierres fausses correspondant aux gemmes naturelles aujourd'hui connues.
Diamant: Le diamant étant incolore, on emploie, pour l'imiter, le strass pur taillé en brillant ou en rose.
Rubis: 1000 parties de strass, 40 de verre d'antimoine, 1 de pourpre de Cassius et un excédent d'or.
Saphir: 1000 parties de strass et 25 d'oxyde de cobalt.
Topaze. Même formule que pour le rubis, moins l'excédent d'or et chauffé moins longtemps.
Emeraude: 1000 parties de strass, 8 d'oxyde de cuivre et 0,2 d'oxyde de chrome.
Amethyste: 1000 parties de strass, 25 d'oxyde de cobalt et un peu d'oxyde de manganèse.
Grenat: 1000 parties de strass et une quantité variable de pourpre de Cassius, suivant la nuance qu'on veut obtenir.
Un texte sur l histoire d'Auteuil nous apprend que:
STRAS OU STRASS Petite enquête sur un petit sujet
Voici un singulier personnage, et au sujet duquel (ou du moins de sa famille) se sont posés une foule de petits problèmes, mal résolus et qui ont donné lieu à de notables erreurs de la part de l'écrivain qui s'en est le plus occupé : A. Jal, dans son Dictionnaire critique de biographie et d'histoire (édition de 1872).
Comment doit s'écrire le nom d'homme Stras? De quelle contrée les Stras étaient-ils originaires ?Quelles sont leursdates de naissance et de décès? Lequel d'entre eux était, ou pouvait être l'inventeur des pierres précieuses artificielles auxquelles on a donné le même nom ?
Georges-Frédéric (ou Frédérick) Stras, qui nous intéresse, a passé dans l'histoire d'Auteuil un peu comme un météore ; pendant deux années seulement il fut propriétaire de notre Château du Coq, dans la Grande-Rue d'Auteuil, près du Bois (plus tard propriété de Julliac). Mais les événements, les procès qui sont attachés à ce domaine ont donné fréquemment l'occasion de mentionner son nom, son acquisition, ses travaux, ses dépenses, sa déconfiture. Rappelons en quelques mots ce qui l'a rattaché à notre région, en particulier à Auteuil.
L'ancien jardin fleuriste du Roi (Louis XV), avec ses bâtiments inachevés, ayant été mis en vente par Louis XVI, Georges-Frédéric Stras, marchand joaillier, envoya, en 1774, une soumission pour le prix de 55,ooo livres.
Dans le procès entre l'État et Le Couteulx de Canteleu, en revendication de cette propriété comme ancien domaine royal, on voit mentionner et produire la pièce suivante : « Expédition délivrée par le « sieur Cuvillier, premier commis des bâtiments du « Roi, en date du 15 août 1774, de la soumission faite « devant M. l'abbé de Terrai par le sieur Stras, joaillier à Paris", en date du 9 août 1774, d'acquérir une « maison, cour, jardin située à Auteuil, appelée le « Jardin du Roi ou le Château du Coq, deux ruelles, « l'une à droite régnant le long du bois de Boulogne, « et l'autre à gauche du côté de M. Binet, avec les « grilles et portes dépendant desdites ruelles, deux parties de terrein non enclos, l'une triangulaire en dehors de la maison, donnant sur le chemin d'Auteuil, et l'autre au bout du jardin de la susdite « maison en dehors et au delà du saut-du-loup. En fin duquel acte est l'expédition de l'acte contenant « l'enchère du sieur Stras et l'adjudication qui lui a été « faite des objets par lui soumissionnés pour la somme de 68,000 livres, enfin la copie du rapport fait au Roi par l'abbé Terray tendant à obtenir l'agrément du Roi, au bas duquel est le mot « Bon » écrit par « le Roi, en date du 14 août 1774. »
Dans les Notes intéressantes données par M. Guillois à nos archives, j'ai relevé le texte de la soumission de Stras, donnant l'orthographe de son nom et son adresse : « Je soussigné Georges-Frédéric Stras, « marchand mercier joaillier à Paris y demeurant quai des orphèvres, m'engage. ».
Stras se mit à bâtir fiévreusement dans la propriété royale qu'il avait achetée et commencé par la clore d'un mur fort coûteux. A ce train et probablement par suite d'autres dépenses, peut-être aussi de mauvaises spéculations, il se ruina fort vite et ne put achever de payer son prix d'acquisition. Aussi lit-on dans une des pièces
« Georges-Frédérick Stras, marchand joaillier, qui offrit le 4 août 1774. Le désordre survenu dans ses affaires l'ayant réduit à sortir du royaume vers le mois d'août 1776, ses biens furent mis en saisie réelle. »
Que devint ensuite l'ambitieux et infortuné châtelain d'Auteuil ? On n'en sait absolument rien.
Les personnes qui se sont occupées de l'histoire d'Auteuil (et moi-même) se sont montrées portées à considérer le propriétaire du jardin fleuriste du Roi que Joly de Fleury allait définitivement consacrer du nom de Château du Coq) comme-le propre inventeur du produit artificiel connu sous le même nom et qui imite le diamant et les pierres précieuses, le Strass (verre très riche en plomb et fortement réfringent, ce qui lui donne presque les feux du diamant), ancêtre des diamants de Bluze et de Lhère-Cathelain.
Jal a étudié la question au point de vue, non de notre concitoyen, mais de son oncle, qui portait les mêmes prénoms. Cette question a été aussi abordée assez récemment dans la chronique scientifique d'un journal (2), où l'on lisait : Quelle est l'origine du mot strass, appliqué aux faux diamants, aux pierreries en toc, dont tout le monde se sert sans en connaître ni le sens exact, ni l'étymologie? Le mot strass est tout simplement le nom de l'inventeur « des premières pierres fausses, Georges-Frédéric Strass, célèbre chimiste, né à Strasbourg en 1700 et mort en 1770. » Mais reportons-nous à l'article sur le Strass qui figure dans la célèbre Chimie de Wurtz; nous y lisons : « Il fut inventé au commencement de ce siècle (XIXe siècle) par Joseph Strasser « qui lui donna son nom. » Voilà déjà bien des contradictions.
Arrêtons-nous à la forme du nom et considérons-le au point de vue linguistique; nous reconnaîtrons qu'il est assez indifférent d'écrire Strass par deux "s" ou Stras par un seul "s", et que les deux formes peuvent être prises l'une pour l'autre. Il est certain que l'origine du mot est germanique; en allemand moderne, Strasse avec deux "s" et un "e" signifie "Rue".
D'autre part, plusieurs écrivains allemands ont porté le nom de Strass, avec deux "s" et sans "e" final. Enfin dans le mot Strasbourg, Strasburg (nom de la capi'tale de l'Alsace et de plusieurs villes de Prusse et d'Autriche ce mot ne comporte qu'un seul "s".
Dieulafait nous explique aussi comment faire de la fausse aventurine toujours a base de verre , mais sans plomb.
Un chimiste français, M. Hautefeuille, a publié, en 1860. un procédé à l'aide duquel il obtient des aventurines pouvant rivaliser avec les plus belles productions de Venise.
Voici, d'après l'inventeur, la manière d'opérer « Quand le verre est fondu et bien liquide, on ajoute une quantité plus ou moins considérable (suivant l'effet qu'on veut atteindre) de fer ou de fonte en tournure fine enveloppée dans un papier on les y incorpore en remuant le verre au moyen d'une tige de fer rougie. Le verre devient rouge de sang, opaque, et en même temps pâteux et brillant; on arrête le tirage du fourneau, on ferme le cendrier, on couvre de cendre le creuset recouvert de son couvercle, et on laisse refroidir très lentement. Le lendemain, en cassant le creuset, on trouve l'aventurine formée »
Plus récemment encore (1865), M. Pelouze a fait connaître une nouvelle aventurine, qu'il a obtenue en fondant ensemble 250 parties de sable, 100 parties de carbonate de soude, 50 parties de carbonate de chaux et 40 parties de bichromate de potasse. A la lecture de cette formule, on voit immédiatement que, dans l'aventurine de M Pelouze, les paillettes à base de cuivre sont remplacées par des paillettes à base de chrome, c'est donc une aventurine complètement inconnue jusqu'ici.'Cette production, d'un éclat magnifique, d'une dureté plus grande que celle du verre et de l'aventurine ordinaire est certainement appelée à prendre dans l'ornementation un rang très important..
WOERIOT.
Orfèvre français du XVI° siècle, a dessiné ou exécuté lui-même un grand nombre de bijoux.
Pierre Woeriot. Un des deux plaques d'une suite de 40 dessins pour les anneaux intitulé Libro d 'Annelli d' Orfèvres de l'Inventione de Piero De Woeriolo Loreno. France, 1550-1560.
* La boule à riz d'étain devenue boule à sangsues.
Dans: Revue d'histoire de la pharmacie, 90e année, N. 336, 2002. pp. 666-669.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2002_num_90_336_5437
LA GAZETTE
Dans l'Art du potier d'étain publié en 1788, on trouve une gravure reproduite par P.A. Salmon montrant une boule à riz, objet domestique produit par les potiers d'étain. Il s'agit d'un objet ovoïde surmonté d'un couvercle vissé.
Une série de trous percés au tiers supérieur de la sphère parcourt sa circonférence. Le couvercle, sur lequel est soudé une prise en anneau, est percé de trous disposés en cercle. Le texte de P.A. Salmon en précise l'usage :
« La figure vingt unième est une boule à riz, propre à faire cuire dans le pot du riz ou des pois verts, ou même du vermicelle ». L'auteur rappelle l'utilisation ancienne, « immémoriale », de l'objet en temps que boule à riz.
Quatre boules d'étain de tailles différentes,
de gauche à droite :
N° 1 : Poinçon de maître L.C.A inscrit dans un rectangle, non identifié, probablement XIXe siècle.
H * 17 cm.
N° 2 : Poinçon de maître G.R.R/Guillaume René Rousselet, reçu maître en 1735, disparu entre 1771
et 1773, poinçon de contrôle de la ville de Paris «P». H = 13 cm.
N° 3 : Poinçon de maître J.M.A. Jacob Michel Antheaume, reçu maître en 1771, contrôle de la ville de Paris à la « nef». H = 13 cm.
N° 4 : Production du XLXe siècle poinçonnée «fin ». H = 12 cm.
Nombre d'inventaires après décès de maîtres potiers citent la boule à riz.
Tardy, dans son répertoire Les Étains français, publié en 1964, définit de façon identique la même boule d'étain. Dans l'ouvrage de l'abbé Bidault, Etains médicaux et pharmaceutiques, édité en 1972, la boule à riz change de défini tionet devient boule à sangsues. L'auteur ne fournit aucune indication sur les sources ou arguments l'ayant conduit à redéfinir l'objet. L'ouvrage collectif de 1984, Les Objets civils et domestiques, reprend la définition et la fonction données par l'abbé Bidault : « Petit récipient couvert, en céramique ou en métal (étain) [...] muni de trous d'aération sur le corps et le couvercle. » La photo d'illustration est celle d'une boule à riz d'étain.
La doctrine médicale de la première moitié du XIXe siècle est, on le sait,marquée par l'influence sur l'Europe entière de la « Théorie des sangsues » de Broussais. Cette doctrine trouve son apogée à partir de 1815 et déclenche une formidable consommation de ces animaux pour une quarantaine d'années.
Au début du XIXe siècle, une centaine de sangsues vaut 60 cents, vingt ans plus tard elle sont devenues précieuses et valent 200 francs. L'engouement médical et populaire pour la pose des sangsues est extraordinaire, le ver remplace la lancette et certains voient là du « romantisme médical ».Tous les territoires anatomiques, hormis le centre du visage, les seins et la verge, relèvent des sangsues. Broussais conseille l'application d'une centaine de sangsues par séance et chaque séance coûte la vie à de nombreux vers.
La consommation des sangsues est telle que la France épuise vite ses réserves. En 1832, le pays importe des millions d'animaux et toute une activité commerciale s'organise autour de la sangsue. Les importateurs vendent au poids des vers en provenance d'Espagne, Russie, Grèce, Turquie, Hongrie.
La pêche se développe en Sologne, des éleveurs s'installent en Brière et le commerce des sangsues devient une activité majeure des apothicaires.
Parmi les activités issues de cette inflation, le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales cite le rôle des femmes garde-malades qui prennent en main la pose des sangsues et vont les appliquer à domicile. Les médecins gardent le privilège de l'indication thérapeutique et délèguent à ces garde-malades l'application du traitement. Ce même dictionnaire considère qu'U s'agit là d'une nouvlle profession. L 'ouvrage précise aussi la façon de transporter les animaux vers l'Angleterre où la sangsue est hors de prix : « Pour transporter les sangsues on les met dans des barils percés au-dessus. » Mais le dictionnaire ne fournit aucune précision sur leur
transport par les garde-malades ou les médecins. Les potiers d'étain anglais, qui ignorent la boule à riz, vont produire des « leech carriers », boîtes en étain de forme rectangulaire au couvercle percé de trous, pour conserver et transporter les animaux.
La sangsue officinale est un ver robuste, résistant bien au froid et au gel, peu exigeant en oxygène. La boule à riz avec sa fermeture hermétique évite la fuite des animaux et possède des orifices d'aération suffisants pour conserver en vie quelques vers. C'est un objet domestique courant, peu encombrant, facile à transporter, disponible chez les garde-malades et bien adapté à cette nouvelle fonction.
À partir du premier tiers du XIXe siècle, les potiers écoulent leur production au travers des catalogues de fabricants de matériel médical : seringue, « clystère », canule, bougie urinaire, spéculum, canard de malade, biberon, bassin de lit, crachoir, palette à saignée, etc., sont inscrits aux catalogues.
À l'inverse des autres productions médicales, la boule à sangsue, encore boule à riz, ne figure jamais dans ces répertoires. Produite par ces mêmes potiers, elle est déjà présente au foyer des médecins et des femmes garde-malades et on peut supposer qu'elle est utilisée à des fins non culinaires.
Des pots en faïence, produits à l'époque de l'inflation des sangsues, reprennent fidèlement la forme des boules à riz avec même couvercle vissé et trous d'aération disposés de même manière sur le corps. L'inscription « sangsues »,constatée sur certains d'entre eux, prouve leur usage. Si les potiers de terre copient la boule à riz d'étain pour y loger des sangsues, c'est que l'un et l'autre objet ont la même fonction. Les potiers anglais n'ayant jamais produit de boule à riz créent des « leech carriers » pour répondre aux besoins des médecins anglais qui sont identiques à ceux des médecins français.
En conclusion, on peut donc avancer que les boules à riz et à sangsues sont un seul et même objet, la boule à riz ayant subi un détournement d'usage, sa morphologie bien adaptée et les nécessités d'un moment l'ayant écartée de sa destinée initiale vers une nouvelle fonction.
Claude Renner
Que devint ensuite l'ambitieux et infortuné châtelain d'Auteuil ? On n'en sait absolument rien.
Les personnes qui se sont occupées de l'histoire d'Auteuil (et moi-même) se sont montrées portées à considérer le propriétaire du jardin fleuriste du Roi que Joly de Fleury allait définitivement consacrer du nom de Château du Coq) comme-le propre inventeur du produit artificiel connu sous le même nom et qui imite le diamant et les pierres précieuses, le Strass (verre très riche en plomb et fortement réfringent, ce qui lui donne presque les feux du diamant), ancêtre des diamants de Bluze et de Lhère-Cathelain.
Jal a étudié la question au point de vue, non de notre concitoyen, mais de son oncle, qui portait les mêmes prénoms. Cette question a été aussi abordée assez récemment dans la chronique scientifique d'un journal (2), où l'on lisait : Quelle est l'origine du mot strass, appliqué aux faux diamants, aux pierreries en toc, dont tout le monde se sert sans en connaître ni le sens exact, ni l'étymologie? Le mot strass est tout simplement le nom de l'inventeur « des premières pierres fausses, Georges-Frédéric Strass, célèbre chimiste, né à Strasbourg en 1700 et mort en 1770. » Mais reportons-nous à l'article sur le Strass qui figure dans la célèbre Chimie de Wurtz; nous y lisons : « Il fut inventé au commencement de ce siècle (XIXe siècle) par Joseph Strasser « qui lui donna son nom. » Voilà déjà bien des contradictions.
Arrêtons-nous à la forme du nom et considérons-le au point de vue linguistique; nous reconnaîtrons qu'il est assez indifférent d'écrire Strass par deux "s" ou Stras par un seul "s", et que les deux formes peuvent être prises l'une pour l'autre. Il est certain que l'origine du mot est germanique; en allemand moderne, Strasse avec deux "s" et un "e" signifie "Rue".
D'autre part, plusieurs écrivains allemands ont porté le nom de Strass, avec deux "s" et sans "e" final. Enfin dans le mot Strasbourg, Strasburg (nom de la capi'tale de l'Alsace et de plusieurs villes de Prusse et d'Autriche ce mot ne comporte qu'un seul "s".
Dieulafait nous explique aussi comment faire de la fausse aventurine toujours a base de verre , mais sans plomb.
Un chimiste français, M. Hautefeuille, a publié, en 1860. un procédé à l'aide duquel il obtient des aventurines pouvant rivaliser avec les plus belles productions de Venise.
Pendant ma vie professionnelle , j'ai rangé dans des bouteilles en verres toutes sortes de fausses pierres qu'après expertise, mes clients dépités me laissaient, ici manche de cachet en fausse aventurine
Voici, d'après l'inventeur, la manière d'opérer « Quand le verre est fondu et bien liquide, on ajoute une quantité plus ou moins considérable (suivant l'effet qu'on veut atteindre) de fer ou de fonte en tournure fine enveloppée dans un papier on les y incorpore en remuant le verre au moyen d'une tige de fer rougie. Le verre devient rouge de sang, opaque, et en même temps pâteux et brillant; on arrête le tirage du fourneau, on ferme le cendrier, on couvre de cendre le creuset recouvert de son couvercle, et on laisse refroidir très lentement. Le lendemain, en cassant le creuset, on trouve l'aventurine formée »
Fausse aventurine en boutons de manchettes
Plus récemment encore (1865), M. Pelouze a fait connaître une nouvelle aventurine, qu'il a obtenue en fondant ensemble 250 parties de sable, 100 parties de carbonate de soude, 50 parties de carbonate de chaux et 40 parties de bichromate de potasse. A la lecture de cette formule, on voit immédiatement que, dans l'aventurine de M Pelouze, les paillettes à base de cuivre sont remplacées par des paillettes à base de chrome, c'est donc une aventurine complètement inconnue jusqu'ici.'Cette production, d'un éclat magnifique, d'une dureté plus grande que celle du verre et de l'aventurine ordinaire est certainement appelée à prendre dans l'ornementation un rang très important..
WOERIOT.
Orfèvre français du XVI° siècle, a dessiné ou exécuté lui-même un grand nombre de bijoux.
Pierre Woeriot. Un des deux plaques d'une suite de 40 dessins pour les anneaux intitulé Libro d 'Annelli d' Orfèvres de l'Inventione de Piero De Woeriolo Loreno. France, 1550-1560.
* La boule à riz d'étain devenue boule à sangsues.
Dans: Revue d'histoire de la pharmacie, 90e année, N. 336, 2002. pp. 666-669.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2002_num_90_336_5437
LA GAZETTE
Dans l'Art du potier d'étain publié en 1788, on trouve une gravure reproduite par P.A. Salmon montrant une boule à riz, objet domestique produit par les potiers d'étain. Il s'agit d'un objet ovoïde surmonté d'un couvercle vissé.
Une série de trous percés au tiers supérieur de la sphère parcourt sa circonférence. Le couvercle, sur lequel est soudé une prise en anneau, est percé de trous disposés en cercle. Le texte de P.A. Salmon en précise l'usage :
« La figure vingt unième est une boule à riz, propre à faire cuire dans le pot du riz ou des pois verts, ou même du vermicelle ». L'auteur rappelle l'utilisation ancienne, « immémoriale », de l'objet en temps que boule à riz.
Planche extraite de l'ouvrage de Salmon de 1788 montrant une boule à riz.
Quatre boules d'étain de tailles différentes,
de gauche à droite :
N° 1 : Poinçon de maître L.C.A inscrit dans un rectangle, non identifié, probablement XIXe siècle.
H * 17 cm.
N° 2 : Poinçon de maître G.R.R/Guillaume René Rousselet, reçu maître en 1735, disparu entre 1771
et 1773, poinçon de contrôle de la ville de Paris «P». H = 13 cm.
N° 3 : Poinçon de maître J.M.A. Jacob Michel Antheaume, reçu maître en 1771, contrôle de la ville de Paris à la « nef». H = 13 cm.
N° 4 : Production du XLXe siècle poinçonnée «fin ». H = 12 cm.
Nombre d'inventaires après décès de maîtres potiers citent la boule à riz.
Tardy, dans son répertoire Les Étains français, publié en 1964, définit de façon identique la même boule d'étain. Dans l'ouvrage de l'abbé Bidault, Etains médicaux et pharmaceutiques, édité en 1972, la boule à riz change de défini tionet devient boule à sangsues. L'auteur ne fournit aucune indication sur les sources ou arguments l'ayant conduit à redéfinir l'objet. L'ouvrage collectif de 1984, Les Objets civils et domestiques, reprend la définition et la fonction données par l'abbé Bidault : « Petit récipient couvert, en céramique ou en métal (étain) [...] muni de trous d'aération sur le corps et le couvercle. » La photo d'illustration est celle d'une boule à riz d'étain.
Boule à sangsues en faïence blanche du XIXe siècle.
La doctrine médicale de la première moitié du XIXe siècle est, on le sait,marquée par l'influence sur l'Europe entière de la « Théorie des sangsues » de Broussais. Cette doctrine trouve son apogée à partir de 1815 et déclenche une formidable consommation de ces animaux pour une quarantaine d'années.
Au début du XIXe siècle, une centaine de sangsues vaut 60 cents, vingt ans plus tard elle sont devenues précieuses et valent 200 francs. L'engouement médical et populaire pour la pose des sangsues est extraordinaire, le ver remplace la lancette et certains voient là du « romantisme médical ».Tous les territoires anatomiques, hormis le centre du visage, les seins et la verge, relèvent des sangsues. Broussais conseille l'application d'une centaine de sangsues par séance et chaque séance coûte la vie à de nombreux vers.
La consommation des sangsues est telle que la France épuise vite ses réserves. En 1832, le pays importe des millions d'animaux et toute une activité commerciale s'organise autour de la sangsue. Les importateurs vendent au poids des vers en provenance d'Espagne, Russie, Grèce, Turquie, Hongrie.
La pêche se développe en Sologne, des éleveurs s'installent en Brière et le commerce des sangsues devient une activité majeure des apothicaires.
Parmi les activités issues de cette inflation, le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales cite le rôle des femmes garde-malades qui prennent en main la pose des sangsues et vont les appliquer à domicile. Les médecins gardent le privilège de l'indication thérapeutique et délèguent à ces garde-malades l'application du traitement. Ce même dictionnaire considère qu'U s'agit là d'une nouvlle profession. L 'ouvrage précise aussi la façon de transporter les animaux vers l'Angleterre où la sangsue est hors de prix : « Pour transporter les sangsues on les met dans des barils percés au-dessus. » Mais le dictionnaire ne fournit aucune précision sur leur
transport par les garde-malades ou les médecins. Les potiers d'étain anglais, qui ignorent la boule à riz, vont produire des « leech carriers », boîtes en étain de forme rectangulaire au couvercle percé de trous, pour conserver et transporter les animaux.
La sangsue officinale est un ver robuste, résistant bien au froid et au gel, peu exigeant en oxygène. La boule à riz avec sa fermeture hermétique évite la fuite des animaux et possède des orifices d'aération suffisants pour conserver en vie quelques vers. C'est un objet domestique courant, peu encombrant, facile à transporter, disponible chez les garde-malades et bien adapté à cette nouvelle fonction.
À partir du premier tiers du XIXe siècle, les potiers écoulent leur production au travers des catalogues de fabricants de matériel médical : seringue, « clystère », canule, bougie urinaire, spéculum, canard de malade, biberon, bassin de lit, crachoir, palette à saignée, etc., sont inscrits aux catalogues.
À l'inverse des autres productions médicales, la boule à sangsue, encore boule à riz, ne figure jamais dans ces répertoires. Produite par ces mêmes potiers, elle est déjà présente au foyer des médecins et des femmes garde-malades et on peut supposer qu'elle est utilisée à des fins non culinaires.
Des pots en faïence, produits à l'époque de l'inflation des sangsues, reprennent fidèlement la forme des boules à riz avec même couvercle vissé et trous d'aération disposés de même manière sur le corps. L'inscription « sangsues »,constatée sur certains d'entre eux, prouve leur usage. Si les potiers de terre copient la boule à riz d'étain pour y loger des sangsues, c'est que l'un et l'autre objet ont la même fonction. Les potiers anglais n'ayant jamais produit de boule à riz créent des « leech carriers » pour répondre aux besoins des médecins anglais qui sont identiques à ceux des médecins français.
En conclusion, on peut donc avancer que les boules à riz et à sangsues sont un seul et même objet, la boule à riz ayant subi un détournement d'usage, sa morphologie bien adaptée et les nécessités d'un moment l'ayant écartée de sa destinée initiale vers une nouvelle fonction.
Claude Renner
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