Cette voie doit son nom à Adam et Guillaume Bourdon, un bourgeois de Paris ayant exercé des fonctions municipales au XII ème siecle, la rue des Bourdonnais est issue de la réunion au milieu du XIX ème siècle des rues de l'Archet, Thibautodé, des Bourdonnais et Lenoir-Saint-Honoré.
1824 les deux fils de Marcellin Janisset ouvrent une boutique à Paris au 126 galerie de Valois au Palais Royal
Alexandre Frédéric (1795-1835) et Louis-Marcellin (né vers 1790) ]anisset. Il est important je crois de signaler qu'en 1816 Alexandre Fréderic Janisset épouse à Paris Elisabeth Colomb qui fera plus tard la réputation de cette maison.
C'est un libéral bon teint. Il accepte, de se voir décerner par les deux Chambres le titre de « roi des Français » sous le nom de Louis-Philippe 1er.
"Quelle différence entre la maison que je viens de quitter et celle-ci. La clientèle n'est plus la même;avec la jeune noblesse, c'est la finance, la diplomatie, le monde des artistes....il faut pour cette clientèle toujours en fête et en plaisirs de fantaisies toujours nouvelles. Il faut des bijoux spécialement et souvent ornés de Chiffres, d'Armoiries créés spécialement pour chacun, et de devises galantes"
Merveilleuse description d'une époque de nouveaux riches.
"J'étais d'ailleurs bien souvent inspiré par les idées de Mme Janisset, femme de beaucoup de goût, jolie et fort distinguée; Mme Janisset avait le talent de séduire ses clients, de leur faire acheter ce qu'elle savait devoir leur plaire.
Aucune vendeuse, disait-on, ne lui était comparable , C'est ainsi que, pour faire exécuter les pièces d'art que j'avais dessinées, je fréquentais journellement les ateliers des Marchand, des Chaise et des frères Marrel (ceux-ci pour les pièces d'art seulement). Il était un fabricant, nommé Joureau-Robin qui, par contrat, ne travaillait que pour la maison Janisset. J'avais besoin d'aller tous les jours chez lui et dans son atelier ; je me mettais en rapport avec lui et avec ses ouvriers pour l'explication des pièces nouvelles à exécuter. » De 1835 à 1838, les affaires furent si prospères, que Mme Janisset, devenue veuve, et qui venait de se remarier (avec M. Rollac), résolut de quitter sa boutique du passage des Panoramas " Alexis Falize
Et même s'il quitta la Maison pour se marier et s'installer à son compte, il continua a fournir des modèles très appréciés à Janisset alors établi au 112 rue Richelieu .
Les bijoux sont toujours fort à la mode; ils deviennent indispensables à une toilette du soir. Le jour même, les bracelets de Janisset et de Fossin ornent les bras de toutes les femmes recherchées. —Une longue chaîne de grosses perles fines, tournée plusieurs fois autour du poignet, fait aussi très bien en toilette du soir. Il est encore à remarquer qu'il faut que le dernier rang soit large et fermé par un cadenas de pierreries. Les colliers sont toujours petits. On remarquait au cou de M"" de Mou.... une chaîne de pierres fines, de plusieurs couleurs, dont les pierres, taillées carrément, étaient jointes par une plaque d'or ciselé, entourée de diamans. Ce collier est de Janisset ; la chaîne, se démontant à volonté, peut faire collier et châtelaine en même temps, car elle a plus d'une aune de longueur.
Il n'y a pas de faute d 'orthographe à Diamans, cela s'écrivait ainsi à l'epoque.
HISTOIRE ET PHYSIOLOGIE DES BOULEVARDS DE PARIS.
DE LA MADELEINE A LA BASTILLE.
Regardez bien l'entrée de la rue Grange-Batelière, bordée à chaque encoignure d'édifices sans grandeur ni caractère, au milieu de tant de splendeurs ! Croiriez-vous que l'une de ces maisons soit celle du Jockey-Club ? ne trouvez-vous pas étrange que ses membres, aussi riches qu'élégants, n'aient pas eu la pensée nationale de lutter avec les clubs de Londres, dont la magnificence dépasse celle des rois ? C'est à un ancien tapissier, devenu par vocation architecte, que l'on doit la fameuse Maison dorée ! Eh bien ! de l'autre côté du boulevard, c'est au célèbre tailleur Buisson que les boulevards sont redevables de l'immense maison bâtie dans la cour de l'hôtel où tous les joueurs de Paris ont palpité pendant trente-cinq ans ! Là fut Frascati, dont le nom fut religieusement conservé par un café, rival de celui dit du Cardinal, qui lui fait face. Admirez les étonnantes révolutions de la propriété dans Paris ! Sur la garantie d'un bail de dix-neuf ans qui oblige à un loyer de cinquante mille francs, un tailleur construit cette espèce de phalanstère coliséen, et il y gagnera, dit-on, un million ; tandis que, dix ans auparavant, la maison du café Cardinal, dont le rez-de-chaussée rapporte aujourd'hui quarante mille francs, fut vendue pour la somme de deux cent mille francs !... Buisson et Janisset, le café Cardinal et la Petite Jeannette (combien de déjeuners, d'affaires, de bijoux, de fortunes, en peu de mots !) forment la tête de la rue Richelieu. N'est-ce pas la cuisine, l'habit, la robe, les diamants, et tout Paris peut-être ? car rien ne se fait sans cela ou pour cela.
Les bijoux en cheveux sont de deux sortes : soit ils renferment des cheveux (médaillons), soit, et surtout à partir de 1840, ils sont fabriqués avec des cheveux (bagues, bracelets, chaînes).
Les cheveux ont tout d’abord été conservés sous forme de mèches incluses dans des bijoux, en souvenir d’un être cher éloigné ou disparu.
"Vers 1840, l’artisanat en cheveux est à la mode : travaillés comme du textile, les cheveux sont alors tissés, tressés, parquetés pour confectionner des bagues, des pendants d’oreilles, des sautoirs ou des bracelets. Les cheveux de la famille ne suffisant plus à la demande, il est parfois fait appel à des toisons étrangères (cheveux de paysannes pauvres achetés ou échangés lors des foires) que les artisans spécialisés utilisent pour réaliser des bijoux et des compositions artistiques "
"La maison Janisset ne se contente pas d'être la maison de prédilection des riches et galants sportsmen de Paris. Tous les ans elle fait du sport pour son propre compte; elle donne des prix de course; tantôt un poignard entouré de pierres fines, tantôt une coupe d'un travail précieux et exquis. Dimanche, la coupe est échue à M. de Rothschild et à son cheval Commodore Napier. Elle tiendra dignement sa place sur les dressoirs de l'honorable consul autrichien, mais l'Illustration a songé aux amateurs qui ne sont pas admis dans les salons de la rue Laffitte; regardez admirez." publié par L 'Illustration
L'orgueil est commanditaire d'Halphen, le marchand de diamants, et de Janisset, le bijoutier de la fashion; il emploie les grandes nouveautés du Louvre et les plumes de Batton Bender lui vend des voitures par centaines; Crémieux lui fait venir des chevaux anglais. L'orgueil, galant avec les dames, leur offre le cachemire indien, la rivière de brillants, la robe de lampas, et autant de bagues aux doigts qu'en avait cette belle volage qu'un génie enfermait inutilement au fond delà mer. L'avarice a un grand crédit à la Banque de France.Sa signature vaut de l'or, car on sait qu'elle ne paie en billets que pour gagner les intérêts de l'argent qu'elle déboursera a terme. Si elle ne donne pas des bons de pain aux indigents, elle n'en fait pas moins la joie future des familles, elle engraisse les héritages. La paresse est reçue dans le grand monde comme une qualité du meilleur genre. On l'affuble d'un doux nom italien, le farniente. Elle est la providence des gens actifs, qui sont à ses gages et font sa besogne; elle a même des prétentions au puritanisme, à la morale,à la sainteté. Ne rien faire, dit-elle, ne saurait être faire mal elle ne pense pas que l'immobilité engendre la paralysie, et la paralysie la mort.
Demandez à Chevet, à Potel et Chabot, aux Frères Provençaux et à Véfour, la suppression de la gourmandise, -ils pousseront des cris de paon;| si on les écoutait, il faudrait exiger du pape son inscription comme quatrième vertu théologale. D'après le dogme, Grimod La Reynière, Brillat-Savarin, le marquis de Cussy sont en enfer, ces gourmands enracinés. Après tout, quand on a aimé le feu de la cuisine, on a fait un apprentissage des feux du Diable, il n'y a peut-être que quelques broches de plus."
les autres, car la situation générale avant la révolution de 1848 n'était pas favorable au commerce et arriva ce qui devait arriver, les antagonismes s'exaspèrent, en ces temps d'épidémie, de choléra, de disette, de crise financière , de rivalités politiques ou de querelle à propos des écoles religieuses. Les incidents qui se produisent plus régulièrement dans la capitale qu'en province vont amener a nouveau les barricades.
Ses clients non plus n'ont pas vu les évènements arriver, qui dépensent à crédit, et de plus "il n'était guère possible de refuser un long crédit à des clients qui se laissaient entraîner d'autant plus facilement qu'on ne les tourmentait pas pour le paiement" d'apresVever.
1870 texte du Journal Le Rappel
Autre enterrement, — à Paris celui-là. On a enterré hier le chef de la maison Janisset, M. Jules Chaise, mort d'une façon dramatique.
Il y a deux mois, il passait rue de la Chaussée-d'Antin, à l'angle de la rue La Fayette, quand, voulant éviter un omnibus, il ne vit pas une voiture de maître qui le renversa.
Le cocher retint les chevaux, qui avaient le sang vif, et qui piétinèrent le malheureux. Quand on le ramassa, il avait des coups de sabot par tout le corps.
Le maître de la voiture, M. G. C., descendit, aida à relever le blessé et à le transporter chez un pharmacien. Lorsqu'on lui eut lavé le visage, méconnaissable par les plaies et par la boue, M. G. C. poussa un cri :
— Jules !
Le blessé était son cousin.
C'est chez Jules Chaise que firent leurs débuts, comme apprentis, Albert Chaise son neveu, Boucheron son cousin, Jacta père et, bien antérieurement, Charles-Martial Bernard.