Il y a plus de trente ans, une antiquaire Rouennaise m'amène avec grande précaution un bracelet terne et fantaisie , elle me demande si je suis assuré car "C'est du Line Vautrin" A l'époque même avec des années de joaillerie dans les mains je ne connaissais pas cette créatrice, recemment deux personnes m' ont posé des questions sur elle, c'est pourquoi je me suis décidé a chercher.
Jacqueline VAUTRIN est née le 28avril 1913 à Paris dans le XII eme, son père Henri Marcel Vautrin né en 1882 avait épousé Denise Virginie Grouslée née en 1890.
Jacqueline est une artiste française, designer, créatrice de bijoux et d'objets de décoration. Tout au long de sa vie, elle fabrique des milliers d'objets.
1935 VAUTRIN et C
Société à responsabilité limitée |au capital de 120.000 francs.
Aux termes d'un acte reçu par Me PHILIPPOT, notaire à Paris, les 25 et 26 janvier 1935.
Madame:Denise-Virginie. GROUSLE, sans profession demeurant à Paris, rue Charles-Baudelaire, n° 20, veuve de Monsieur Henri.Marcel VAUTRIN.
Mademoiselle Jacqueline VAUTRIN, sans profession, demeurant à Paris,, rue Charles-Baudelaire, n° 20. Et Monsieur Henri KOLB-BERNARD, ingénieur, demeurant à Paris, rue Louis-Ganne, n° 6.
Après avoir exposé que par suite des décès de Monsieur Henri-Désiré VAUTRIN et de Madame . Marie-Thérèse MOULIN, son épouse, survenus en leur domicile à La Varenne Saint-Hilaire, celui du mari le 12 septembre 193Ï et celui de sa femme le 19 septembre 1933, ils se trouvaient les seuls membres de la société dénommée : VAUTRIN ET Cie
société à responsabilité limitée au capital de 120.000 francs, dont le siège est à Paris, rue Keller, n" 11, ont décidé: Que la société VAUTRIN ET Cie dont la durée devait expirer le 30 avril 1937, serait dissoute purement et simplement à compter du 28 janvier 1935. En conformité de l'article 14 des statuts de la société, Madame Veuve VAUTRIN, associée gérante et Monsieur KOLB-BERNARD, gérant non associé, ont été nommés liquidateurs, avec faculté d'agir ensemble ou séparément et avec les pouvoirs les plus étendus, ........
En 1912, il avait été créé une société entre Henri Désiré Vautrin industriel et son fils Henri Marcel Vautrin, cette société comprenant une usine a Paris impasse Guéménée, et une maison de vente a Paris 20 rue Trousseau et qu'a la suite du décès du père de Jacqueline en 1927 , la société avait été transmise à ses héritiers à savoir sa femme Denise Grouslé et Jacqueline Vautrin mineure en 1927, elle avait 14 ans
Il semblerait qu'a la suite du décés du grand père de Jacqueline et de sa grand mère la mère de Jacqueline dut liquider cette société en 1935
En effet le père de Jacqueline Henri Marcel était lui-aussi décédé en 1927 . En 1935 Line Vautrin avait 22 ans.
1937 Exposition internationale des Arts et Métiers
Elle va prendre un stand à l'exposition universelle de Paris en 1937, elle a 24 ans . Elle expose
ses célèbres boutons en bronze, mais aussi des colliers, des bracelets, des boucles d’oreilles ainsi que de nombreux autres accessoires de modes .
Revendu par la maison Actéon
Elle expose un bronze doré qui représente Adam et Ève au paradis, monté sur une chaîne serpent. Elle va obtenir un certain succès l’année suivante, à l’âge de 28 ans, elle ouvre sa première boutique non loin des Champs-Élysées, un petit local situé rue de Berri.D'après Wikipedia.
Elle est censée avoir créé ce modele pour l exposition de 1937, mais si elle ouvre à 28 ans ce local rue de Berri, ce serait 1941(Mystère que je n'ai pas résolu).
En 1937 elle demande aux services de la garantie, un poinçon de maître.
Nom Vautrin Prénom Line Initiales LV
Adresse 20 rue Charles Baudelaire Fonctions et activités
Profession Artisan Bijoutier, lieu d'activités 20 rue Charles Baudelaire, Paris (75)
Symbole Un bélier (mis dans 1 montagne) Date d'insculpation Lundi, octobre 04, 1937
Numéro du registre de la garantie 1239
J'ai cherché, demandé, personne ne connait de bijoux or de Line Vautrin, j'en déduis qu'elle avait demandé ce poinçon pour produire des bijoux en argent.
1939 dans la revue "L'Art vivant"
Texte: Nos deux augures ayant lu dans le livre de la destinée que l’or nous serait propice, nous engagèrent vivement à porter des bijoux ciselés dans cette précieuse matière. C’est donc, pour obéir aux lois combinées des astrologues et des couturières que, pour aviver l’éclat de nos corsages, nous irons chez Line Vautrin chercher la dernière note achevant sur notre toilette l’accord final. Vous serez d’ailleurs bien inspirée, car nulle mieux que cette artiste n’allie à autant de fantaisie un travail plus parfait. Parée de toutes les légendes, vous sortirez de chez elle scintillante comme une comète. Et je vous conseillerais, au fond, de prendre autant de bijoux que vous vous découvrez de nuances d’âme.
Rare broche en métal argenté " Le travail dominant le monde " de 1940 représentant un personnage debout sur un globe terrestre sur lequel est dessinée la France, brandissant une pince et un marteau.
Monogramme " LV " au dos.
Les symboles de cette broche est à rapprocher de celle ci-dessous crées toutes deux entre 1940 et 1942
Qu'ont voulu dire Line Vautrin et Jean Pittard dans les années 1940-1942 avec ce theme du "Travail dominant le monde"? Front populaire ou Philippe Pétain?? voir article sur Pittard:
1941 Propriété d'un collectionneur new-yorkais. Line Vautrin Collier "Minotaure" revendu par Sotheby's
Propriété d'une collection de Palm Beach, Line Vautrin, Bracelet "Hérisson" vers la fin des années 1940(d'après Sotheby's revendeur, bronze doré et émaillé monogrammé LV,1 po (2,5 cm) de hauteur 2⅝ po (6,7 cm) de diamètre
Le 12-04-1940 dans le journal "Paris Midi " qui servit de relais à la propagande nazie qui en occupe généralement toute la une.
1942 Journal "Education générale et sport"
1942 Revue "Images de France"
1942 dans "La Femme Chic " Collier de Line Vautrin
Voici ce même collier revendu par Sotheby's. Propriété d'une collection distinguée de Palm Beach Line Vautrin Collier "Le Saint-Esprit"bronze doré ¼ x 1⅝ x 10¾ (0,7 H x 4,1 L x 27,3 cm)
Au début des années 1940, ses boîtes (dont également des cendriers) font sa renommée. Durant l’Occupation, alors que la mode subit le rationnement, elle lance des thèmes « plat comme la galette », « maigre comme un cou » ou encore « long comme la girafe », créant également des boutons coqs gaulois patriotiques ainsi que d’autres objets reprenant les codes couleur bleu-blanc-rouge.
1942 dans "la femme chic"
Elle épouse en 1942 le peintre Jacques-Armand Bonnaud (1917-1980). Mr Bonnaud est décorateur, unis par le mariage en présence de Charles Dullin artiste célèbre.
1942 Ils s’installent dans le Marais, dans l’hôtel particulier Mégret de Sérilly (106 rue Vieille-du-Temple) qu’ils rénovent entièrement et qui servira de toile de fond pour la présentation des œuvres de Line. Jacques-Armand Bonnaud met tout en œuvre pour que Line ait davantage de visibilité. La presse magazine montre alors un intérêt croissant pour ses créations qui suscitent un réel enthousiasme.
1942 Publicité de Line Vautrin.
Alors que sa production dans les années 1930 s’articula autour des boutons en bronze, de bijoux et d’accessoires de mode. Les années 1940, mirent à l’honneur les boîtes parsemées de rébus – poudriers, cendriers ou autre piluliers – confectionnées au sein de l’hôtel de Serilly dans le Marais par une cinquantaine d’ouvriers
L'ACTUALITE ET LE BIJOU
Y a-t-il des rapports entre eux ? Pour Line Vautrin, la réponse est affirmative. S'étant il y a dix ans inspirée de l'ancien temps, c`est en puisant. dans 1'ancien temps,c`est en puisant dans l'actualité qu`elle a renouvelé son inspiration. « Voici, nous dit line Vautrin une médaille de Saint Crépin patron des cordonniers. qui veille sur nos chaussures Il est très demandé. A coté le visage brave de sainte Foi, patronne des prisonniers, vers qui montent tant de touchantes prieres « Une originahté : chaque bijou est présenté à côté d'une monographie de l'intéressée luxuesement éditée» Elle est amusante l'exposition de Line Vautrín, 63. fg Saint-Honoré
1943 va naitre leur fille Marie-Laure Bonnaud-Vautrin
REMARQUE A PARIS
....Chez Line Vautrin ....Pour inaugurer son nouveau cadre, cette jeune artiste nous a montré les plus
beaux biioux qui soient, des plaques de corsages_ des clips et des pendants d'oreilIes. .de lourdes bagues ciselees et des bracelets, insirés de l'antique, de l'art oriental ou de la foi chrétienne, aussi bien-que du plus dépouillé modernisme. .....-Un bracelet est un large esclavage dont le dessus est fait de plaquettes qui bougent et tintinabulent doucement, _ c`est Ia chanson de toutes les fleurs qui sont gravées sur chaque plaquette avec leur nom, poétiques cartes d'identité . .....Ceci au milieu de tant d'autres bijoux.beaux , comme ceux trouvés dans les tombeaux d'Égypte. .... ..d'extraordinaires ceintures; .... .des colliers pour la taille , des guirlandes de fleurs d'or ou de motifs décoratifs moulés sur une chaîne ou sur un ruban de velours. Quelle unique rutilante garniture sur une sobre robe noire !
- .... ...et toujours chez Line Vautrin, un peigne d'or, ou plutôt une haute fourche surmontée de légères arabesques de métal ou_d'une sorte de dentelle d'or qui fixe sur la nuque le. lourd chignon bas actuellement à la mode constituée par une chaîne dont l'extrémité est uu clip qui se fixe au lobe de I'oreille. .... ..Enfin..la plus variée, la plus mignonne, la plus colorée la plus inattendue des collections de boutons d'émail ou de céramique.
Cet article nous indique des articles "D'or" or je n'ai pu trouver aucun bijou d'elle en or .NDLR
LINE VAUTRIN (1913-1997)
Poudrier Le poisson Rouge, décor sur nacre réalisé d'après un dessin de Jacques Armand Bonnaud (son mari), vers 1942. Laiton doré, nacre gravée, miroir et tissu 1,7 x 6 x 8 cm / 5⁄8 x 2 3⁄8 x 3 1⁄8 in Signé LINE VAUTRIN au revers.
"Bien que son mari ait eu une influence précoce sur sa carrière, les boîtes en nacre constituent la seule collaboration artistique connue entre eux, " explique Beyries. "Ils offrent un rare aperçu de leur relation créative à ce stade précoce de sa carrière."DEUX MILLIONS DE BIJOUX
SUBTILISES DANS UN CAFE
Madame Jacqueline Vautrin de Bobigny désirait vendre ses bijoux
[Roger Descauxla présenta dans un café de la rue Damrémont a un acheteur éventuel. Ce dernier se fit confier les bijoux et se retira. Il s'attarda, Desbaux sortit à son tour pour aller à sa recherche, il ne revint point,Il y en avait pour deux millions.Ce qui converti en Euros ferait 534 572,72 Euros
MODE & BEAUTE Istanbul Janvier 1944
FANTAISIES DE PARIS
-Paris — Décembre. (Corresponidanee particulière) A Paris, toujours est née la «'fantaisie » qui, sur toute chose, pose sa note légère. Mais, depuis quelques années, sans doute parce que là le travail est de beaucoup supérieur à la matière employée, on a assisté dans ce domaine à un extraordinaire essor. Le bijou, le bouton fantaisie — qui est presque un bijou lui aussi— sont devenus des objets d art, d un art particulier, original, qui n est point copie et apporte vraiment une nouveauté. Une charmante jeune femme, une artiste, Line Vautrin, dans cette branche, guide la mode. J’avais vu, il y a quelque temps, chez elle, de très belles agrafes, des pendantifs, des broches inspirés de documents anciens. Aujourd’hui, elle, me dit que cette source est déjà abandonnée parce que trop exploitée. Dessinant elle-même ses modèles, en étudiant la matière, le travail, Line Vautrin veut toujours mieux, toujours autre chose.
C’est aux doigts patients de la lingère que nous devons ces jolis travaux de fils tirés, de barrettes qui ajourent les blouses en toile, linon, toile de rayonne, blanc, bleu pâle, jaune citron. Disposés en lignes droites ou courbes, ils soulignent un col, un empiècement , un plastron ou allègent de petits motifs, un devant.
Des jours à fils tirés limitent empiècement et monture des manches, cette blouse en crêpe jaune est de Worth........
Un lourd collier dont les maillons sont des entrées de serrures, porte une plaquette où est gravée « Sainte Foi », patronne des prisonniers. « Mirka, la fille à l’ours », réminiscence littéraire, danse sur un ours étalé comme une descente de lit. Voilà encore un collier fait, celui-là, de boules d or et de céramique noire, très anthracite... on en a presque chaud ! Vient l’« enfer », une broche en forme de huit couché, symbole de l’infini : La barque tragique emporte les damnés et des vers du Dante courent sur L’Achéron. ............... Les mêmes motifs se retrouvent en ceintures, boîtes à poudre, clips. Et puis, il y a toute la série des bourons. Line Vaurin se spécialise dans le bouton « Couture », ce merveilleux bouton qui est comme ra marque d une bonne maison. On peut affirmer que, sauf pour le tailleur strict, le bouton classique est mort. Le bouton est devenu,aujourd'hui, un objet précieux que l’on choisit avec respect, avec amour. Il n’est plus une « utilité », mais une parure. Voyez ! très sages, « Adam et Eve », et « Caïn », oeil bleu sur fond or ou noir mat - Et cette tête d’âne, toute, dorée, et ce « firmament », étoiles bleues sur fond d’or! Que tout cela est féminin et chante agréablement sur une robe sombre ! _ Plus attrayante encore est la parure inspirée du « Cid ». Chaque bouton est une personnage différent : voici « Don Diègue », «Chimère », « Rodrigue »... Evidemment, la barbiche de « Don Diègue » appelle le sourire, mais s’il fallait ne jamais plaisanter ce qui est respectable, on serait bien vite submergé par l'ennui! « Don Quichotte » prête aussi à une belle série. Line Vautrin ne manque pas d’esprit. Elle tirerait quelque chose de drôle de tout... d’un bourgeois même ! Nous voyons les résultats. Elle, à la peine. Sans cesse, elle doit chercher, imaginer. De cet effort incessant sont nées de merveilleuses céramiques, des émaux remarquables, mille fantaisies charmantes que, peut-être, l’on n’eût point trouvées quand tout était facile. Suzanne FOURNIER.
Mai 1944 publicité dans Comoedia
13 Mai 1944 Son commerce du 62 faubourg Saint honoré est vendu et le fonds de commerce est transféré au 41 rue de Berri dans le 8 eme .
C’est à l’Exposition internationale de 1937 qu’elle se fait véritablement connaître. Elle ouvre une première boutique rue de Berri, qu’elle transfère en 1943 au 63, rue du Faubourg Saint-Honoré ; plus tard elle restaure un hôtel particulier de la rue Vieille-du-Temple afin d’y installer ses ateliers et son domicile.
La guerre crée une atmosphère propice au développement de la « bijouterie d’art » ou « bijouterie fantaisie », la pénurie de moyens constituant une dynamique par la contrainte.
Jusqu’en 1950, Line Vautrin utilise le bronze doré pour des bijoux et des accessoires conçus dans un genre très personnel souvent allégorique, s’appuyant sur les thèmes de l’amour et de l’amitié, interprétés avec poésie et humour. Texte du Musée des Arts Décoratifs de Paris (?????)
106, rue Vieille-du-Temple, Paris (30)
Gérance líbre
Aux termes d'un acte sous seing privé, en date à Paris du 28 juin 1945, enregistré à. Paris, 1er
bureau des Baux, le 5 juillet 1945, volume III: folio 11, case 11, aux droits de cinq mille sept cents francs, Mme jacqueline VAUTRIN, dite :Line VAUTRIN, épouse séparée contractuellement de biens -de M. Armand BONNAUD, demeurant «à Paris 29, quai des Grands-Augustins, a donné en location-gérance à la Société d'exploitation des Etablilssements Line Vautrin,Société à responsabilíté limitée ayant son siège 106, rue Viei1le du-Temple, à Paris (30), le fonds de commerce de BIMBELOTERIE-ARTICLES DE PARIS,OBJETS DE COUTURE- MAROQUINERIE qu'elle possède à Paris 106, rue Vielle du Temple, avec succursale à Paris (SG), 63, rue du Faulbourg-.Saint-Honoré inscrit au registre du commerce de la Seine, sous le numéro 695,451
Cette location-gérance a été faite pour une durée de trois, six ou neuf années, à la seule volonté. de la :Société preneuse, à partir du 1 juillet 1945.
Bizarre son magasin de la rue Saint-Honoré était vendu depuis le 13 mai 1944.
106 rue vielle du temple à Paris ses nouveaux locaux
L'ARTISTE, Line Vautrin
Le dimanche, je ne sors jamais. Je reste paisiblement à me reposer dans ce vaste immeuble du Marais, qui abrite à la fois mes ateliers et mon appartement personnel et je dessine. Boutons de rose, clips, boucles d'oreilles, boîtes à poudre et à bijoux, pantoufles, résilles; il me faut trouver au
moins un modèle par jour! Cela exige une imagination débordante et il m'arrive de n'avoir plus la moindre idée l Je me penche alors sur les vieux
livres. ne recherchant pas dans des documents une sorte d'adaptatîon, mais un point de départ, un stimulant pour l'invention .
1943-44 Jacques-Armand Bonnaud met tout en œuvre pour que Line soit plus connue et vue. La presse magazine montre alors un intérêt croissant pour ses créations qui suscitent un réel enthousiasme.
De fait Line Vautrin a beaucoup travaillé pendant la guerre et constitué une bonne base de départ pour l après guerre. Elle a pu passer de publicité dans des journaux pro-Maréchal Petain, a des Journaux comme Combat ou Libération.
La maison Sotheby's a revendu ce collier Propriété d'une collection distinguée de Palm Beach
Line Vautrin Collier « La Pêche Miraculeuse ». daté de 1945?
1945 revendu par Sotheby's Propriété d'un collectionneur new-yorkais Line Vautrin Collier "Vertèbres"
bronze doré monogrammé LV 16 3/4 x 7/8 po (46,2 x 2,2 cm)
1945 revendu par Sotheby's Propriété d'une collection distinguée de Palm Beach
Line Vautrin Bracelet "Les Planètes" bronze doré monogrammé LV ⅝ x 7½ x ⅝ po (1,6 x 19 x 1,6 cm)
1945 revendu par Sotheby's Propriété d'un collectionneur new-yorkais Line Vautrin
Collier "Adam et Ève" insculpé Line Vautrin.
1945 revendu par Sotheby's Line Vautrin Bracelet "Après la pluie le beau temps" estampillé deux fois LV au dos de deux maillons bracelet en bronze doré à douze maillons articulés.Longueur : 6 9⁄10 po ; 17,5 cm.
1945
1946 dans le journal "Libération" "Hommage et dédain" chaine et broche en métal doré
1946 dans le Journal "Claudine" Boutond de céramique de Line Vautrin
1946 dans le journal "La Femme Chic
Pommeau de parapluie en bronze doré de Line Vautrin, paru dans la "Femme Chic"
Line Vautrin touche à tout: dans cet article de 1946 dans "La femme chic", elle nous offre de vraies petites bottes de sept lieues au petit point en précisant: Objet de vitrine
1946 dans le journal "L'Ordre"
Voici pour vous, aujourd’hui, le portrait d’une jeune artiste qui fournit en exquises babioles les grands palais de la couture parisienne : Line Vautrin. Vous lui devez ce bijou doré qui éclaire votre tailleur sobre et donne à votre robe légère, espiègle, un peu trop aérienne, plus de retenue. Ses ateliers sont semblables à des alambics d’où la magicienne fait surgir des fantaisies qui sont vraiment le traité de paix entre le coiffeur et la modiste; des bottillons de velours cerise et vert- cigale piqués d’or qui donnent envie d’aller assister à de lointaines messes de minuit, à la lueur des torches, dans une chapelle mystérieuse, sur les terres d'un ardent et courtois seigneur. Les débuts arides, elle avait dix-sept ans lorsque ses parents, ruinés, elle se vit dans l’obligation de travailler. Que savait-elle faire ? Rien de pratique ! Le premier choc résorbé, elle se souvint heureusement qu’elle avait appris le modelage. Elle perfectionna son dessin, loua un petit appartement dans le coin le moins cher de la capitale et essaya de découvrir le moyen de subvenir à son existence avec ses dons, en développant ses capacités. Depuis qu’elle luttait parmi ceux qui gagnent leur pain'quotidien, elle se consolait de son infortune en y puisant une expérience qui est à la base de ses meilleures créations. Elle avait compris le souci de toutes celles pour qui se parer est non seulement un problème mais un sacrifice. Et c’est avec un zèle charitable qu’elle s’appliqua à rechercher le moyen de créer des ornements de qualité et de bon goût mais accessibles aux bour- ses moyennes. Elle tâtonna : sa première trouvaille fut un collier fait avec des boules de bilboquet qu'elle avait sculptées et noircies... au cirage ! — Une sorte de souvenir colonial ? lui dis-je. — Si cela vous amuse, répliqua-t-elle en souriant. — Où achetiez-vous ces fameuses boules ? — Au marché aux puces. Et je les payais vingt-cinq centimes. — Votre innovation ne présentait aucun inconvénient .............Et c’est pourquoi elle est ici,' aujourd’hui, dans cette page réservée spécialement à la femme mais surtout aux artistes. Ses ceintures, ce sont des scènes de la « Divine Comédie » ; ses broches, des symboles de pure figure. Sous l’occupation, elle avait lancé poudriers et médaillons où elle avait tracé ces deux vers de Verlaine que tout le monde connaît : Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville, donnant à la parure de la femme française la note de décence et d’humilité qu’il convenait d’observer à ce moment-là. Signature... Le foyer de Line et de Jacques Bonnaud est un temple où l’on vit parce que l’on pense, où les frivolités de l’élégance sont les compensations rieuses du labeur de l’esprit. La dernière création du mari est un Livre d’or d’une sobriété et d’une élégance remarquables. Sur la couverture, un adolescent représente le printemps en fleurs; l’hiver symbolise le passé et une signature, l’œuvre de l’artiste qui ne veut pas mourir, qui ne peut résister à l’instinct de continuité et qui, après avoir souffert jusqu’au sang pour s’accomplir en dehors de toute « combine », laisse sa griffe, c’est- à-dire ses créations. Je ne puis rien révéler des prochains « tirages à la mode » de Line Vautrin. Elle posait pour son portrait chez Touchagues, il y a peu de jours. Cet artiste l’a peinte toute en saveur et en nuances. Sur le mur ensoleillé, les paillettes noires de sa robe miroitaient comme le feu incessant de son inspiration, Paule CORDAY.
1946 lot 31 revendue par Sotheby's de Line Vautrin "La prière de Saint-François d'Assise"
Circa 1946 Gilt bronze Signed LINE VAUTRIN sur le dessous, 3 x 15,3 x 13,3 cm ; 1 ⅛ x 6 x 5 ¼ in.
Circa 1946 Gilt bronze Signed LINE VAUTRIN sur le dessous, 3 x 15,3 x 13,3 cm ; 1 ⅛ x 6 x 5 ¼ in.
Photographie de la galerie Chastel Maréchal
Elle fabriqua beaucoup de boites bronze à Messages
Hélene Lenoble, créatrice artisitique, répondait au journaliste de "Mobilier et Décoration" de 1946 et déclarait qu'elle avait fait des boutons pour Lanvin, et Line Vautrin !!
Bijoux de Paris
Line Vautrin s'est récemment installée rue Vieille-du-Temple, dans l'ancien hôtel Mégret de Sérigny qu'elle a transformé en un palais du dernier modernisme, Cependant son boudoir est de l’époque 1830 et tout rempli de loufoqueries charmantes : porcelaines tendres, opalines transparentes, lampes à globe, sulfures, que sais-je encore...
Line Vautrin me sort de son placard ébène, incrusté de nacre, ses plus récentes "inventions" : le poudrier "balayeuse du Sacré-Cœur ›", avec tout un fond de marches et un personnage minuscule dont on devine l'arme symbolique; le collier " Petit_ Poucet " chaussé de bottes et suivi de ses petits cailloux; l'étui à cigarettes autour duquel s'enroule un poème de Jacques Kayser et la boite plate ou
s'inscrivent les vers de Verlaine "Ilpleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville." Je m'en voudrais d'oublier la broche "Enfer de Dante",avec la barque de Caron transportant une âme éplorée qui laisse baigner ses cheveux dans le Styx. Un dédale d'escaliers, de débarras, de greniers, d'ateliers de tailles différentes : celui du martelage du cuivre, celui du modelage, celui des " coupeuses " de verre (car Line Vautrin fait aussi des colliers en perles baroques). Sur une longue table les baguettes s'entassent comme de merveilleux sucres d'orge, et aussi des piles de cailloux d'un rose de sucre filé, d'un bleu de turquoise, d'un roux de caramel... Au milieu le verre se convulse devant la flamme et tombe comme des gouttes de rosée incandescente.
L'atelier d'émaillage est l'un des plus intéressants, On ne peut travailler que sur cuivre. La pièce arrive, découpée et ciselée, prête à recevoir la poudre de verre. Un petit bain d'acide et la voici posée sur une sorte de gril où. le chalumeau la caresse doucement jusqu'à la faire rougir à blanc. L'émail se liquéfie alors et l'on retire la flamme. Le métal ternit, l'émail s'éteint et il faudra attendre le polissage fînal Pour juger de l'objet et L'atelier des boutons en matière plastique n'est pas moins intéressant.
Fabriqués dans toutes les couleurs. ils sont inusables, lavables, incassables inattaquables , même par l'eau de Javel. Le procédé a nom Lacnaude et sa manipulation est assez semblable au travail des céramistes. Le plus amusant est que l'on peut mêler à ces boutons les cheveux de l'ami tendre ou les poils du chien chéri : le résultat est ravissant. Dans un autre atelier on travaille les boutons en verre
bombé, cl l'intérieur desquels on glisse des herbes colorées ou aromatiques.
Dans ce dernier cas le verre est percé de trous minuscules qui permettent à l'odeur de se diffuser...
Line Vautrin m'explique "J'ai beaucoup d'ateliers, mais je ne veux pas me transformer en usine.
Peu å peu je fais de mes apprentis des artisans qui travaillent Chez eux et prennent à leur tour des Ouvriers.
Autrefois ces derniers avaient tous les risques; maintenant ce sont les patrons qui les ont, avec en plus les responsabilités. Il est plus juste que chacun ait sa part d'aléas et de bénéfices. Et puis l'artisan chef a plus de conscience professionnelle.
« D'autre part, quand mes ouvriéres le désirent, je les fais travailler å la demi-journée et, lorsqu'elles ont à s'occuper de jeunes enfants, je leur donne un travail peu salissant. Le métier des bijoux peut fort bien être compartimemé de telle sorte que les jeunes mères n'aient pas à craindre les bains d'acide sur les bouteilles de liquide corrosif toujours dangereux pour les Petits doigts fureteurs. La mère de famille doit pouvoir vivre pour son ménage en même temps que pour son travail.
Line Vautrin s'est récemment installée rue Vieille-du-Temple, dans l'ancien hôtel Mégret de Sérigny qu'elle a transformé en un palais du dernier modernisme, Cependant son boudoir est de l’époque 1830 et tout rempli de loufoqueries charmantes : porcelaines tendres, opalines transparentes, lampes à globe, sulfures, que sais-je encore...
Line Vautrin me sort de son placard ébène, incrusté de nacre, ses plus récentes "inventions" : le poudrier "balayeuse du Sacré-Cœur ›", avec tout un fond de marches et un personnage minuscule dont on devine l'arme symbolique; le collier " Petit_ Poucet " chaussé de bottes et suivi de ses petits cailloux; l'étui à cigarettes autour duquel s'enroule un poème de Jacques Kayser et la boite plate ou
s'inscrivent les vers de Verlaine "Ilpleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville." Je m'en voudrais d'oublier la broche "Enfer de Dante",avec la barque de Caron transportant une âme éplorée qui laisse baigner ses cheveux dans le Styx. Un dédale d'escaliers, de débarras, de greniers, d'ateliers de tailles différentes : celui du martelage du cuivre, celui du modelage, celui des " coupeuses " de verre (car Line Vautrin fait aussi des colliers en perles baroques). Sur une longue table les baguettes s'entassent comme de merveilleux sucres d'orge, et aussi des piles de cailloux d'un rose de sucre filé, d'un bleu de turquoise, d'un roux de caramel... Au milieu le verre se convulse devant la flamme et tombe comme des gouttes de rosée incandescente.
L'atelier d'émaillage est l'un des plus intéressants, On ne peut travailler que sur cuivre. La pièce arrive, découpée et ciselée, prête à recevoir la poudre de verre. Un petit bain d'acide et la voici posée sur une sorte de gril où. le chalumeau la caresse doucement jusqu'à la faire rougir à blanc. L'émail se liquéfie alors et l'on retire la flamme. Le métal ternit, l'émail s'éteint et il faudra attendre le polissage fînal Pour juger de l'objet et L'atelier des boutons en matière plastique n'est pas moins intéressant.
Fabriqués dans toutes les couleurs. ils sont inusables, lavables, incassables inattaquables , même par l'eau de Javel. Le procédé a nom Lacnaude et sa manipulation est assez semblable au travail des céramistes. Le plus amusant est que l'on peut mêler à ces boutons les cheveux de l'ami tendre ou les poils du chien chéri : le résultat est ravissant. Dans un autre atelier on travaille les boutons en verre
bombé, cl l'intérieur desquels on glisse des herbes colorées ou aromatiques.
Dans ce dernier cas le verre est percé de trous minuscules qui permettent à l'odeur de se diffuser...
Line Vautrin m'explique "J'ai beaucoup d'ateliers, mais je ne veux pas me transformer en usine.
Peu å peu je fais de mes apprentis des artisans qui travaillent Chez eux et prennent à leur tour des Ouvriers.
Autrefois ces derniers avaient tous les risques; maintenant ce sont les patrons qui les ont, avec en plus les responsabilités. Il est plus juste que chacun ait sa part d'aléas et de bénéfices. Et puis l'artisan chef a plus de conscience professionnelle.
« D'autre part, quand mes ouvriéres le désirent, je les fais travailler å la demi-journée et, lorsqu'elles ont à s'occuper de jeunes enfants, je leur donne un travail peu salissant. Le métier des bijoux peut fort bien être compartimemé de telle sorte que les jeunes mères n'aient pas à craindre les bains d'acide sur les bouteilles de liquide corrosif toujours dangereux pour les Petits doigts fureteurs. La mère de famille doit pouvoir vivre pour son ménage en même temps que pour son travail.
" Et quel été votre plus grand succès ?"
-- Ma découverte?les bijoux sculptés. Il y a sept ou huit. ans, Mme Sohiaparelli m'a aussi beaucoup
aidée en ornant ses manteaux et ses tailleurs de boutons fantaisie. J'ai lancé son idée en créant de gros boutons dorés.
"Vous faisiez également des boutons de cuir en forme de tomate, de gland, de châtaigne... C'était fort
amusant.?"
- Oui mais seuls les boutons en céramique ou en cuivre doré ont conservé leur vogue.
"On se demande comment vous pouvez sans cesse vous renouveler?"
-- Souvent je pars du classique pour finir dans le moderne le plus excessif.
Une idée pousse l'autre, la fantaisie souffle dessus et la poésie emporte le tout. Je ne sais jamais très bien où je vais. »
Line Vautrin sait tout de même qu'au printemps elle partira pour le Mexique. Je crains bien qu'elle ne nous rapporte de là-bas des bijoux hérissés comme des porcs-épics et des boutons remplis de "charmes" d'amour ou de mort dont elle seule aura le secret.
Gîsèle d'ASSAILI.Y.
-- Ma découverte?les bijoux sculptés. Il y a sept ou huit. ans, Mme Sohiaparelli m'a aussi beaucoup
aidée en ornant ses manteaux et ses tailleurs de boutons fantaisie. J'ai lancé son idée en créant de gros boutons dorés.
"Vous faisiez également des boutons de cuir en forme de tomate, de gland, de châtaigne... C'était fort
amusant.?"
- Oui mais seuls les boutons en céramique ou en cuivre doré ont conservé leur vogue.
"On se demande comment vous pouvez sans cesse vous renouveler?"
-- Souvent je pars du classique pour finir dans le moderne le plus excessif.
Une idée pousse l'autre, la fantaisie souffle dessus et la poésie emporte le tout. Je ne sais jamais très bien où je vais. »
Line Vautrin sait tout de même qu'au printemps elle partira pour le Mexique. Je crains bien qu'elle ne nous rapporte de là-bas des bijoux hérissés comme des porcs-épics et des boutons remplis de "charmes" d'amour ou de mort dont elle seule aura le secret.
Gîsèle d'ASSAILI.Y.
Mars 1946 dans l hebdomaire Elle
Dans le Journal "L'Ordre " du 24-12-1946
A l’issue de la « présentation de ses dernières créations sur mannequins » en l’ancien Hôtel de Mégret- de-Sérilly, Line Vautrin, fine comme l’ambre, dans un précieux petit vêtement de zibeline, recevait, mercredi dernier, les chaudes félicitations de ses invités. Félicitations doublement justifiées si, en dehors de la présentation dans un décor incomparable, on en connaît les coulisses : multiples pièces, admirablement organisées de cet échiquier du travail. Brassage de la matière : bronze, baigné dans l’or et l’argent. Ardoise: innovation de l’année. Ivoire, pierres translucides ou mates. Décoration, ciselure, sculpture. Opération magique de la fabrication de l’émail — j’ai vu naître une fleur d’émail ! Tout cela dans un bien- être social, avec réfectoires, T.S.F. ! Il se crée tant de choses différentes dans cette usine : chaussures d’appartement brodées d’or. Un parapluie blanc ciré, avec un long manche curieux « Anthracite » décoré de petits miroirs oxydés. Des coiffures : un petit bonnet d’Artésienne à armature d'or, des épingles- en filigrane souple, un léger diadème avec personnages de cirque, vous décernant, sans presque bourse délier, un brevet de baronnie. Des Clips, en barrettes, sur les revers. Une averse d’épaulettes — chaînes de toutes sortes, en anneaux simples, torsades, « serpent de mer » — fourragères de femmes en uniforme. Les chaînes sont ici à l'honneur — signe de l’esclavage, au moment où la femme en secoue le tant aimable privilège. Chaînes des ceintures, chaînes retenant les drapés ou fermant les manteaux. Toutes les chaînes des colliers supportant quelque motif décoratif — éclipse de soleil, une croix — celles du collier de Saint-Esprit, du collier de saint Crépin et de saint Crépinin. Toujours fidèle aux sujets symboliques, Line Vautrin exploite le zodiaque, fait jouer sur un bracelet articulé les dieux marins : Neptune avec les néréides. Elle dispose, en frise, sur une ceinture, trois femmes : la première, les mains sur les yeux, la seconde se bouche les oreilles, la troisième, la bouahe... « Le secret du bonheur... » Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire. MARIANNE.
1947 dans le journal Combat.
1947 Le petit Marocain:
Quoi qu’il en soit l’or triomphe, est-ce parce que nous n’en avons plus dans nos porte-monnaie ? Mais à côté de ces matières précieuses, le bijou fantaisie a pris une telle importance dans la toilette, que la mode s’en est emparée et l’a fait voisiner avec les bijoux véritables. L'éphémère parure peut tout oser Le vrai bijou est tenu à une certaine sobriété, car il est fait pour durer, tandis que l’éphémère parure peut tout oser, aussi elle ne s’en prive pas. Et nous voyons Marcel Rochas présenter « Soir », collier d’or et rubis, de style mérovingien, que l’on porte au ras du cou avec les boucles d’oreilles assorties, et sur une autre toilette un bijou fantaisie nullement déplacé tant il est bien travaillé. Ce que l’on peut noter, du reste, c’est la recherche dans ces parures où le travail artistique remplace la richesse de la matière. De sorte que l’on en est arrivé à faire des choses ravissantes, et les colliers sont faits pour les robes actuelles sans se préoccuper de leur vogue passagère. Line Vautrin Jusqu’ici, les vitrines se contentaient d’exposer les parures tentantes, mais celles-ci se sont haussées à la hauteur d’une création, aussi vîmes-nous ces bijoux présentés sur mannequin avec les robes appropriées. Line Vautrin nous offrit ce régal des yeux destinés à faire faire bien des péchés d’envie aux faibles femmes ! Elle fit défiler les colliers du matin, mais c’est surtout dans les bijoux d’après-midi que la fantaisie s’est donnée libre cours ; les robes noires sont de parfaits écrins pour les colliers dorés qui ressortent merveilleu- sement, tout en enlevant ce que le noir pourrait avoir de trop sévère. Quel degré de perfection dans la réalisation autant que dans l’idée ! Que dire de l’amusant sautoir qui représente Barbe Bleue et ses septfemmes en métal doré.
1947 au Salon des Artistes Français
1947 dans les dernières nouvelles d'Alsace
1947 dans "Libération"
1948 dans la revue "Art et Industrie"
1948 Seize broches de Line Vautrin De bas en haut et de gauche à droite : St Meriadek guérit la migraine et rend l’ouïe à ceux qui l’ont perdue. — St Harniaule chasse la peur. — St Colomban est imploré en faveur des épileptiques, des démoniaques, des fous furieux, des pauvres d’esprit et des imbéciles. — St Effam guérit brûlures et inflammations, panaris et furoncles, protège de l’incendie, du tonnerre et de la mort subite. — St Lubin guérit tout. — Ste Onenne, les femmes la prient pour avoir du lait. — St Clair donne aux aveugles la clarté. A Vannes, on s’adressait à lui pour avoir des maris. — St Vincent Férier guérit la fièvre et fait marier les filles, pour cela on passe habituellement un anneau à l’annulaire de la statue.
Ayant beaucoup lu et beaucoup voyagé, se flatte d’être avant tout une ouvrière parisienne du faubourg. On respire dans son paisible hôtel, où de laborieuses jeunes filles aux doigts de fées exécutent des travaux manuels d’après les modèles fournis par la patronne, une atmosphère d’atelier familial. Il est, je pense, inutile d’ajouter que le machinisme n’y a point accès. L’artisanat y règne en maître souverain comme dans ces grandes maisons de couture et de modes qui assurent dans le monde le prestige de Paris. La partie de l’hôtel réservée à la vie privée de Line Vautrin est un véritable défi à la logique et à la froide raison. Le lierre s’enroule autour de colonnes torses et grimpe le long des murs. Des statues vénitiennes en bois peint et doré apparaissent dans les niches. Des gypsenes rococo d’un dessin tourmenté débordent sur les plafonds. La maîtresse de céans dort dans un ht baroque d’une architecture ravissante et absurde. Ce ht thérésien aurait appartenu à une favorite de François-Joseph, danseuse-étoile à l’Opéra de Vienne. Nous avons demandé à Line Vautrin de dire à nos lecteurs quelles étaient ses sources - d’inspiration. En lisant ses aveux, on ne tardera point à se rendre compte que son comportement est celui d’un poète. Elle façonne ses bijoux en rêvant et en laissant voguer son imagination. Elle associe les idées et les formes. Les motifs étranges et fascinants de ses écrins et de ses bonbonnières, de ses boîtes à bijoux et de ses boîtes à fards semblent naître de ces associations de souvenirs et d’images. La roue'tourne. Les parures et les accessoires de la vie féminine avaient jusqu’ici un caractère gratuit. Line Vautrin y inscrit des fragments de poèmes de Claudel et de Paul Valéry. Elle en fait des signes et des symboles. Ses frivolités invitent au recueillement.
1948 Line dans l annuaire
«J’ai débuté, nous déclare Line Vautrin, il y a 15 ans, aimant toute jeune m’occuper de travaux manuels. J’ai hésité pendant quelques temps entre le bois, le cuir et le métal. C’est cette dernière matière qui m’a enthousiasmé. J'ai tâtonné pendant plusieurs semaines, avant de mettre au point des bracelets en bronze recouvert d’or. A cette époque, le bijou d’or, non précieux, n’existait pas. La mode des garnitures chromées s’affirmait en des formes rectangulaires, rondes, carrées et rectilignes. J’ai d’abord été inspirée par les styles archaïques. Deux musées que je visitais m’impressionnèrent vivement. D’abord, le musée de Candie, dans l’Ile de Crète, ensuite, je vis la collection de Touk- ank-Amon dans un musée du Caire. J’en fus éblouie.....
Cela s’avérait d’ailleurs indispensable ; en effet, trop de maisons sans scrupules copiaient exactement ma fabrication et de plus ne puisaient pas aux mêmes sources. Je suis bien embarrassée pour dire comment je créais, lorsqu’on me le demande. Je crois que la plupart du temps, c’est le rythme qui me pousse à faire quelque chose, puis ensuite, l’idée vient s’incorporer en quelque sorte à ces volumes, aux surfaces qui se balancent. Voici des exemples. Pendant plusieurs jours, le motif décoratif que forme une grecque m’obsèda. Il s’imposait à tout moment à mon esprit, et je découvrais en en suivant le tracé que ce chemin rappelait le pèlerinage de Binche, où l’on fait 3 pas en avant et 2 pas en arrière. Puis, par un autre cheminement, je pensais que cela représentait assez bien notre volonté d’action si limitée par les règlements, et j’inscrivais sur la tranche de la boîte à poudre “ 3 pas en avant, 2 pas en arrière, rythme de nos jours présents ”. Ce modèle terminé, et l’image de la grecque s’imposant toujours
Art et industrie : revue générale des industries de luxe et des arts appliqués à la maison
1948 le 2 mars dans "Cinévie" hebdomadaire illustré
Line et son mari sont partis au Maroc, rappelons que le Maroc était sous protectorat Français et que l indépendance ne fut déclarée qu'en 1956.
Dans le même esprit. Line Vautrin propose des colliers composés de perles d’émail taillées et nacrées à la main où se rencontrent tous les tons de pastel doux relevés de gris fumée qui sont au goût du jour en matière de bijoux comme dans le domaine des tissus. Pour les grands soirs, la mode de cette saison veut des colliers largement étalés, composés soit de strass et de perles, soit de strass et de pierres de couleurs, rubis, saphirs, émeraudes, turquoises, topazes ou améthystes dont la teinte est assortie à celle de la robe (Schiaparelli). Article du "Petit Marocain" en 1948
1949 "dans la Femme Chic"
En 1949, le couple déménage à Casablanca, Jacques-Armand Bonnaud étant demandé par la maison royale marocaine afin de réaliser des décors dans leurs palais. Leurs personnalités sont cependant très différentes, lui menant une vie mondaine assidue alors que Line Vautrin reste discrète. Par ailleurs, le penchant du peintre pour les hommes amène la créatrice à demander le divorce au bout de trois ans de mariage. Elle rentre alors à Paris avec sa fille Marie-Laure. La séparation du couple marque un tournant dans l’évolution artistique de Line Vautrin.
1949 dans le journal La Vigie Marocaine
1949 dans l 'Echo d'Alger , en bas de l article : Et tous les ravlssants colliers de verre irisé et coupé. coquillages pampilles de paille, noisette et corail, sont des exclusivités signées Line Vautrin
Janvier 1949 dans "La femme chic"
Decembre 1949 dans l'Alsace Illustrée.
1951 Elle passe une petite annonce pour acheter des petites médailles
1953 dans "France Illustration"
Revendue par "Collector Square" Ref Collector Square : 37 97 40
Très bon état Période : 1950's Couleur : Doré Matière : Bronze Longueur : 11 cm. Hauteur : 3 cm.
Largeur : 8,7 cm. Belle boîte "L'anémone et l'ancolie" par Line Vautrin, en bronze doré, l'intérieur gainé de liège, signée.
Le 19 mai 1952 elle divorce de Jacques Camille Armand BONNAUD, les campagnes de publicité dont il s'occupait ne seront plus aussi intenses
1953-1960 Exposé au Musée des Arts Décoratifs Paris ce Bouquet de fleurs de Line Vautrin
1960 revendu par Sotheby's Propriété d'une collection distinguée de Palm Beach Line Vautrin
Collier talosel, verre miroir 2⅞ x 15¾ x ⅛ po (7,3 x 40 x 0,3 cm)
Elle ouvre une nouvelle boutique, 3 rue de l’Université, où elle présente des objets de décoration et des miroirs « sorcière ». Elle compte parmi ses clients Françoise Sagan, Ingrid Bergman, Marlene Deitrich, Brigitte Bardot, Yul Brynner ou encore Yves Saint Laurent. Dépassée par des problèmes de gestion, elle ferme sa boutique en 1962.
Boite en Talosel de Line Vautrin années 1960
Le “ Talosel “ est une matière inventée vers 1960 par l’artiste Line Vautrin constituée de couches de résine superposées, grattées , scarifiées et travaillées au feu avec inclusion de matériaux divers tels que éclats de miroir.
L’appellation est faite d’emprunts à la désignation du matériau : “ Acétate de cellulose élaboré “
L'acétate de cellulose est une matière plastique inventée en 1865. C'est l'ester acétate de la cellulose.
Sous forme de fibres (fil textile, autrefois appelée acétol), ce produit a été vendu sous le nom de rayonne, soie artificielle, viscose, etc.
L'acétate de cellulose a connu de nombreux usages, comme base de films en photographie, vernis (dont pour l'aéronautique lors de la Première Guerre mondiale), comme faux-émail ou encore comme composant de certains adhésifs ou explosifs ; on l'utilise encore comme matière plastique, par exemple dans les montures de lunettes.
Ce sont les dessins du brevet déposé a l'INPI en 1967-68 par Line
Titre
Procédé pour confectionner des objets décoratifs artistiques et produits obtenus
N° et date de publication de la demande
FR1547547 - 29/11/1968
Type de la demande
A
N° et date de dépôt
FR119474 - 30/08/1967
N° et date de priorité
FR119474 - 30/08/1967
Classification CIB
B44C 1/02 ; B44C 1/14 ; B44C 1/22 ; B44F 9/10
Classification CPC
B44C 1/14 ; B44C 1/02 ; B44C 1/22 ; B44F 9/10
Famille de brevets
FR1547547A
Contrairement à ce qui est écrit ou dit partout, je n ai trouvé aucun autre dépot de brevet de 1953, j'ai posé la question a plusieurs organismes, sites ou musées, mais je n'ai pas eu de réponses y compris de l association Line Vautrin..Ce Brevet déposé en 1967 a été délivré le 21-10-1968 (Mais peut être ai-je mal cherché?)
Elle eut une période moins fructueuse , mais début des années 1980, un collectionneur londonien David Gill la découvre, la relance en organisant de nombreuses expositions sur Line, dans le monde entier. : https://www.davidgillgallery.com/
En 1986-1987, elle met en vente une partie de sa collection, achetée notamment par le galeriste britannique David Gill. Regain de popularité, ses collections sont par la suite présentées dans des galeries, comme celle de Naïla de Monbrisson à Paris ou, en 2013, la Maison Gérard à New York. L'architecte Peter Marino et l'ex-chanteuse Victoria Beckham comptent parmi ses acheteurs.
"Wikipedia"
1990 Revendu par sotheby's Line Vautrin Presse-papier « Les Sept Péchés Capitaux » bronze doré
insculpé LINE/VAUTRIN et monogrammé LV ⅜ x 2⅛ x 2⅛ po (0,9 x 5,4 x 5,4 cm)
Propriété d'un collectionneur New-yorkais , Line Vautrin Collier "Minotaure" vers 1990
bronze doré et émaillé 15 1/2 po (38,4 cm) de longueur 3 3/4 po (9,5 cm) de diamètre du pendentif
Provenance Marie-Laure Bonnaud-Vautrin, Paris
Christie's Paris, Un souhait a traversé Paris - Collectio Marie-Laure Bonnaud-Vautrin, œuvres choisies de Line Vautrin , 19 mai 2015.
Beaucoup d'humour dans ce collier
Cela va de
Mon cher Jean Jacques, mon mari et moi sommes au Japon pour un voyage de deux semaines, donc loin de tout cela… Par contre je suis incapable de répondre à ta question, même si j’étais pas en balade parce que je n’ai jamais rien compris à ce succès C.....
Mon cher jean Jacques de la pâte à sel ou plutôt du thalosel pour moi en un mot de la merde .
Bien amicalement
O.........
Bonsoir Jean-Jacques,
Je la considère davantage comme une artiste que comme une joaillère.
Ses creations sont toujours à la fois innovantes et empreintes de passé.
J’aime particulièrement ses petits miroirs et ses boites aux inscriptions et aux messages codés.
Je vois bcp de féminité dans ses objets.
Une fois un commissaire-priseur avec lequel je travaille me montre une boîte à chaussures pleine de bijoux en plastique et débris sans valeur, en me disant: « il n’y a rien pour toi dans cette boîte ». J’en ai retiré un collier de « talosel » de Line Vautrin…petit souvenir sympathique qui en dit long sur comment de nombreuses femmes conservent leurs petits trésors personnels, dans un désordre phénoménal et sans précaution, alors quelles sont très attachées à leurs bijoux, avec ou sans valeur, qu’elles conservent parfois toute une vie.
Voici ce que m’évoque cette artiste que les femmes comprennent bien je pense.
A la fois désordre, préciosité, poésie, messages mystérieux, amour, féminité…Line Vautrin en quelques mots…
Bonne soirée
Amitiés
Annabelle
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