Au mois de janvier 1941 le personnel de Van Cleef & Arpels est considérablement réduit . Sous l’administration de Monsieur ROMANE, commissaire administrateur, étaient employés
Maître Robert est conseiller technique et artistique
Mr Henri Larcer est expert comptable
Le Directeur du magasin est Monsieur Turck
Mme Koblet est dessinatrice
Monsieur Hamelet est vendeur
Monsieur Lecot est vendeur
Melle Bougy est enfileuse
Mme Leblanc est polisseuse
Melle Montanart est secrétaire
Mme Bruce (ou Bruck) est secrétaire
Monsieur Cercus est chef comptable
Monsieur Acher est Comptable
Emile Fournier est au bureau des courses
Jean Guillemaud est « de garde à la porte »
Mr Maurice Jean-Jacques est chauffeur
Armand Contant est chauffeur
André Gaulon est électricien.
"Elle avait un lien de parenté avec
l'artiste la plus étonnante de ce siècle: Sarah Bernhardt. L'idéale Floria
Tosca est en effet la tante de Rosa Bruck, c'est pourquoi, à sa sortie du
Conservatoire elle fit au Théatre Français une courte apparition et presque
aussitôt quitta ce théâtre ou elle n'aurait pu assez vite se faire une
réputation, pour entrer au Gymnase.
Une femme aussi jolie, aussi distinguée, aussi admirablement faite doit certainement être une source de fortune pour son couturier. Celui de mademoiselle Bruck habille également sa tante; c'est Felix en effet qui fit les toilettes de la Tosca. Elle adore le luxe et les appartements somptueux."Elle était adulée et connut un vrai prince Russe de qui elle eut un enfant.
LAYETTE LITIGIEUSE 1892
Trois mille francs de
brassières Mme Rosa Bruck, l'artiste dramatique -que le Vaudeville, le Gymnase,
le Théâtre Français ont comptée comme pensionnaire, a eu, étant à Nice,
l'année dernière, le bonheur d'être mère.
Quelque temps avant
l'événement, une grande lingère de Paris, Mme Janin, expédiait à Nice, chez M.
le baron de Wulf, ami de l'aimable artiste, une riche layette dont la facture "
qui suivait s'élevait à trois mille francs."Surpris de cet envoi
qu'ils affirment n'avoir pas demandé, les destinataires refusèrent de le
recevoir. D'où procès.
Hier, on plaidait devant
M. Touté, à la sixième chambre civile, cette cause puérile. Me Jullemier a
exposé la demande de la lingère qui est dirigée et contre le baron de Wulf et
contre Mlle Catherine Poniatowska fille de la princesse de ce nom, que la
demanderesse appelle en garantie.
Et pourquoi cela? Parce
que ce serait par les soins et sur l'initiative de Mlle Poniatowska que la layette
aurait été commandée.
Deroste a plaidé pour le
baron et Me Seligmann pour la princesse, laquelle prétend que les choses se
sont passées entre femmes de chambre. Personnellement, elle ne connaîtrait
guère Mme Rosa Bruck que pour l'avoir vue au théâtre, comme tout le monde;
mais sa camériste, Mme Michar, à la demande sans doute d'une personne au
service de l'amie du baron, s'est en effet présentée chez Mme Janin, qui a
inscrit en ces conditions la commande d'une layette. Mais était-ce une commande
ferme?
Le tribunal a demandé aux
avocats le dépôt de leurs dossiers, et il rendra son jugement à huitaine.
_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-
Que voulait dire ou sussurer cet article? plus tard je compris que ce cadeau était une "vacherie" une dénonciation en quelque sorte, mais pourquoi faire adresser à Mr Le Baron de Wulf une layette??
Un livre m'aida pour trouver une piste , un livre consacré a l immense acteur Fernand Ledoux. Je décidais de l'acheter.
Ça a commencé un soir « Chez Pomponette », un
restaurant d’artistes, à Montmartre, où l’on fêtait le centième de La Comédie
du Génie, de François de Curel, montée par Rodolphe Darzens — étonnant
personnage du répertoire de Scarron qui avait succédé boulevard des Batignolles
à Jacques Rouché, à ce que l’on nommait alors, mais sans méchanceté, le Théâtre
des Arrhes...
Après le souper, on danse. Ledoux qui ne sait pas danser, va s’asseoir à côté de la pianiste, sa voisine de table. Une jolie jeune fille intelligente. Elle parle l’anglais et elle est la fille d’une femme des plus cotées dans la joyeuse société parisienne de 1900 : Rosa Brück, descendante d’une famille d’enfants de la balle qui dirigeait un cirque fameux en Suède et d’où Sarah Bernhardt est sortie. Rosa Brück est une superbe créature, comédienne à ses heures, mais dont les aventures ont fait plus sensation que les créations. Elle a joué au Théâtre Michel de Saint-Pétersbourg et elle a ramené de Russie un comte authentique qui ne veut ni la quitter ni l’épouser. Leur fille, Madeleine, bénéficie d’un charme plus discret, mais la réputation de sa mère et sa parenté avec Sarah Bernhardt la nimbent tout de même d’une auréole qui l’émoustille et trouble le naïf Ledoux. On parle, on sympathise, on flirte, on se donne rendez-vous. Quelques semaines plus tard, Fernand le papillonnant a presque oublié sa Madeleine. Et cela n’aurait sans doute jamais été plus loin si Rosa Brück n’avait un jour alerté brusquement Ledoux. Madeleine, gravement malade, appelait Fernand à son chevet. Il y courut pour apprendre qu’il avait failli être père. L’émotion qu’il en ressentit, l’accueil qu’on lui réserva, les avances qu’on lui fit, le cousinage de la grande Sarah, l’amenèrent insensiblement, la gentillesse et la flatterie aidant, de la surprise à l’adhésion. Il avait beau répéter qu’il n’avait pas de situation, qu’il ne songeait pas à se marier, il se trouva fiancé par le jeu naturel des choses, comme dans une comédie de Labiche. On lui jura qu’il aurait un premier prix au prochain concours, qu’il ferait une grande carrière à la Comédie-Française, et on lui offrit une édition complète des œuvres de Molière, annotées par Louis Auger. Après cela, il n’avait plus qu’à se laisser conduire à la mairie du XVIIe où Charles Granval, Madeleine Renaud et Germaine Laugier furent avec les parents de Madeleine Brück, les seuls témoins de leur mariage. Et quittant l’hôtel Guénégaud, Ledoux alla s’installer avec sa femme dans un petit logement, place des Fêtes."
Ainsi donc Rosa (qui s'appelait de son vrai prénom Régine) avait eu une fille, Madeleine, cette fille avait épousé Fernand Ledoux, j avais une piste, il me fallait trouver les actes officiels, mais autant vous les livrer dans l ordre.J ai passé du temps , mais c'est bien elle.
a Bruck continue sa brillante carrière car elle fut très célèbre en son temps. De Madeleine sa fille, nous ne savons rien, sinon qu'apparemment sa mère la "casa" ainsi que je l expliquais plus haut.
Cependant les années passent, sans apporter à Ledoux, qui continue à se prodiguer sans compter, quasi anonymement, dans le répertoire classique et moderne, des satisfactions artistiques et pécuniaires de quelque poids. Heureusement, il n’est ni ambitieux, ni impatient, ni léger. Il lui faut attendre jusqu’en 1931 sa nomination de sociétaire à trois douzièmes. Mais cette année 1931 est celle aussi d’un heureux événement qui transforme sa vie.
Il a enfin pu obtenir le divorce. L’erreur d’un mariage hâtif et déraisonnable, que l’incompréhension mutuelle avait vite conduit à une séparation tacite, s’efface après neuf années difficiles. Aussitôt libre, Ledoux épouse une jeune élève du cours privé de Dorival qu’il a rencontrée là, en 1926. C’est une charmante Parisienne, fille d’un fabricant de meubles du faubourg Saint-Antoine. Elle se nomme Fernande Thaduy. Elle se destinait au théâtre, mais dès qu’elle devient Mme Fernand(e) Ledoux, elle y renonce, du moins en partie. Il y a toujours, dans les bons théâtres, une scène et un foyer. Elle laisse la scène à son mari, et c’est le foyer qu’elle choisit. Peut-être me permettra-t-elle d’ajouter que si j’ignore ce que le théâtre y a perdu, je crois bien voir ce que Ledoux y a gagné.
Sarah Bernhardt était juive, Rosa Bruck aussi, donc sa fille était juive et pourtant, alors que l'aryanisateur de la Maison Van Cleef & Arpels mit à la porte de chez Van Cleef deux personnes israélites, elle ne fit pas partie de ceux qui devaient partir.
Dans ce rapport très précis de BRY, l'aryanisateur, il est indiqué :
- Fernand LEDOUX (1897-1993) : comédien belge
naturalisé français, sociétaire de la Comédie-Française de 1931 à 1942, cet
homme de théâtre avant tout devint pourtant populaire grâce au cinéma. Sa
carrière d’acteur fut partagée entre des personnages de brave homme spolié et de
méchant hypocrite. Excellent comédien, un des plus grands de son temps, il
excella ainsi dans des rôles souvent ingrats.
Il tourna plus de 80 films : Jacques Feyder lui
offrit son premier rôle au cinéma dans La Faute d’orthographe en 1919. Il
l’engage à nouveau dans L’Atlantide en 1921.
On le remarqua particulièrement dans La Bête
humaine de Jean Renoir en 1938, puis dans Volpone de Maurice Tourneur en 1940.
En 1942, il cessa ses activités à la Comédie-Française et se consacra
exclusivement au cinéma, pour éviter de jouer devant l’occupant. Cette même
année, on le remarqua dans Goupi Mains Rouges de Jacques Becker et dans Les
Visiteurs du soir de Marcel Carné.
De 1958 à 1967, il donna des cours de
dramaturgie au Conservatoire National d’Art Dramatique. Il eut comme élèves
Suzanne Flon, Claude Brosset, Guy Tréjan, Elisabeth Alain et Michel Duchaussoy.
Il joua également dans quelques productions
américaines, comme Le Jour le plus long en 1961.
Grand amateur de la côte normande, qu’il aimait
peindre, c’est là qu’il désira reposer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N hésitez pas a laisser des commentaires, même anonymes et je répondrai