mardi 28 avril 2020

Jean DUNAND. Un immense décorateur, dans la bijouterie il a laissé une grande trace, il est l'inventeur de la Coquille d'oeuf pulvérisée

Il y a peu de bijoux de cet homme en circulation mais il a créé tellement de choses que je m égare un peu hors du bijou pour vous le faire connaître.


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Jean Dunand est né en 1877 Jules John Dunand à Petit-Lancy, en Suisse (une ancienne municipalité française, remise aux Suisses après la défaite de Napoléon) . Fils d'orfèvre, Dunand suivra les traces de son père vers une belle carrière dans les arts décoratifs. 
Grâce à la maîtrise de toutes ces techniques, il approcha aussi le Bijou.

En 1891 à l’âge de 14 ans,  il entre à l’Ecole des arts industriels de Genève et obtient deux fois le premier prix de ciselure.Jean Dunand étudie les métaux repoussés, la ciselure, la gravure, dans une ville où les bons exemples n ont pas manqué depuis trois siècles, et qui a fourni  une longue suite d ouvriers habiles dans l art de l 'horlogerie, de la miniature, de l' émail et de la poterie, pour nous en tenir à ces seuls exemples 
En 1897, il obtient  une bourse d'études de sa ville natale. s'est rendu à Paris où il a poursuivi les études qu'il avait commencées à l'École des Arts Industriels de Genève. 
Il s’installe à Paris pour exercer le métier d’ouvrier ciseleur et suit en parallèle des cours du soir à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs dans l’atelier du sculpteur et ébéniste Jean Dampt (1854-1945). Au cours de ses vacances en Suisse, il se forme à la dinanderie.  
L oeuvre de cet homme est immense de par le nombre de pièces fabriquées, il ne semble pas qu'il y ait un inventaire complet de ces oeuvres. Plus de 1200 pièces je crois!!!




Alors si vous passez dans le 14 ème arrondissement de Paris, allez au 72 rue Hallé, vous découvrirez cette plaque sur l immeuble, Jean Dunand y avait installé de grands ateliers, il n' a jamais changé d'adresse et toute sa vie , il a travaillé et produit une riche et immense oeuvre dans tellement de domaines, vous le lirez à la fin de cet article, il  est décédé en 1942 au même endroit




Trois ans après son passage chez Dampt, Dunand avait  eu l'occasion de montrer un buste qu'il avait sculpté pour  l'Exposition Universelle de Paris en  1900.
Dunand obtient d'ailleurs une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1900. Trois ans plus tard, il participe au Salon des Arts décoratifs puis au Salon de la Société des Artistes décorateurs et au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts en 1905. En 1909, il changera son prénom en Jean.




L'ENFANT AU PAPILLON, Sotheby's le date en 1900,  Sculpture en bronze patiné Signée J. Dunand sur le socle 57,5 x 22,9 x 17 cm.

En 1903, 

il collabore avec Dampt, au plafond du salon de la comtesse de Béarn qui fut un extraordinaire mécène et collectionneuse d 'art. ll s'initie à cette époque au travail du métal, a la technique de la rétreinte,(Obtention d'une forme, à partir d'une plaque de métal, par la seule action du maillet ou du marteau, en orfèvrerie notamment.) et expose ses premiers vases en 1905. 
ll utilise le cuivre, l'acier, l'étain , le plomb, l'argent qu'il travaille seul dans un registre naturaliste Art Nouveau, puis avec des incrustations et des patines dans un répertoire plus géométrique, qui apparaît vers 1914. Il expose régulièrement au Salon d'automne et à la Société nationale des beaux-arts, puis aux Artistes décorateurs.



Buste daté de 1907

En 1912, Dunand apprend les techniques du laque* avec le maître laqueur japonais Seizo Sgawara qui avait travaillé avant avec l’artiste Eileen Gray. Dunand apprit à son tour à Sugawara la technique des incrustations de métaux précieux se rapprochant de l’art de la dinanderie.


*Le Laque ou la laque?
La laque est une résine issue de la sève, en général très toxique, de divers arbustes de la famille des Anacardiacées. Celle-ci forme en séchant un revêtement solide, résistant aux intempéries que l'on nomme également la laque (voir aussi vernis du Japon et urushi-e).
On appelle également un laque, au masculin cette fois, un objet fait de laque.



1912  la Semaine Littéraire Mme Bedot Deodati



J ai trouvé un bijou de madame Marie  Bedot Diodati, qui exposa en 1912 aux cotés de Jean Dunand.



1913



Endroit ou se trouve cette pendule.



Jean Dunand
ciselé, le cadran en acier niellé cerclé d'un jonc en bronze doré agrémenté au recto d'un cadran aux aiguilles en forme d'une flèche et d'un serpent, et au verso d'une tête de Gorgone en cuivre doré repoussé ;  socle d'origine en marbre vert à gradin
Signée Jean Dunand et datée 1913 sur la droite de la base en bronze ; le mouvement par Edmond Jaeger, signé ED. Jaeger Paris, daté 1915, mouvement en laiton doré avec balancier bimétallique compensé, échappement à ancre, vis de réglage pour l'oscillation spirale, signé sur la platine au dos ED JAEGER PARIS 1915.
Hauteur : 82 cm  Largeur : 31 cm Profondeur : 21,7 cm 






 Vase coloquinte en bronze, circa 1914. revendu par la maison Tajan
corps ovoïde animé de côtes et de renflements, petite ouverture pentagonale, patine verte sur base à patine médaille. Signature incisée "Jean Dunand". HAUT. 16,7 cm



Artcurial a revendu ce plat de Jean Dunand,  En dinanderie de forme octogonale à décor étoilé repoussé et motifs patinés et incrustés d'argent.
Signée à la pointe, datée "1914" et cachet du dinandier. H. 1,5 cm - Dia 27,5 cm

Vers 1918-1919, il crée des montres de gousset au décor rayonnant, en acier
avec incrustations d'or


1914-18

Quatre montres de Jean Dunand revendues chez Artcurial.
En provenance de sa famille, elles illustrent la diversité des techniques utilisées par cette figure majeure de l’Art déco. Jean Dunand travaille le métal, le martèle et le grave avec une extrême précision, grâce à quelque 3 000 outils souvent fabriqués par lui-même. À partir des années 1920, la laque devient son matériau fétiche. « Comme il est impossible d’en obtenir une qui soit blanche, il broie de la coquille d’œuf en micro-morceaux qu’il juxtapose bord à bord puis recouvre de laque transparente », explique Sabrina Dolla, spécialiste Art déco chez Artcurial. L’effet obtenu, craquelé et chiné, est d’un raffinement incroyable.
https://www.thefrenchjewelrypost.com/saviez-vous/quatre-montres-jean-dunand-chez-artcurial/



1915




Lisez le entier, c'est un très bel article sur ses débuts dans le "carnet des artistes"
Je suis allé le voir dans son atelier de Montrouge. Et atelier, ici, est pris au sens premier du mot: lieu où travaillent ensemble des ouvriers, et non pas au sens second: lieu où travaille un peintre on un sculpteur. Car Jean Dunand est un maître ouvrier. Il fait comme font tant de petits patrons qui dirigent, en r 1917 accomplissant les premiers, la tâche des compagnons. Ce dinandier manie lui-même te marteau et le chalumeau. Il forge de ses propres mains. Cela est rare. La machine, en cet art d'apprêter le métal, a remplacé, à peu près partout, le façonnage à la main. Jean Dunand est un véritable artiste. Un peintre se mépriserait, de nos jours, d'imiter tes « entrepreneurs », si grands qu'ils aient été, d'autrefois Raphaël et Rubens, pardon! et que les rapins aidaient, au point qu'on ne sait plus, bien souvent, qui est l'auteur. Jean Dunand fait comme les peintres d'aujourd'hui il opère lui-même.
Louons-le. Et d'abord pour la conscience. Ensuite pour le résultat. Grâce à ce labeur manuel, auquel Jean Dunand s'astreint, grâce à cette volonté d'être un artiste et non un fabricant, la dinanderie de Dunand si on disait la dunanderie? peut compter parmi les oeuvres les plus expressives et pures que l'art contemporain présente dans cette branche de son développement. La souplesse du métal, les combinaisons hardies et éclatantes, la douceur aussi de certaines matières, douces à l'œil et au doigt caressantes, et surtout ces formes si nobles et si aisées, ne peuvent être obtenues que par le talent qui inspire et laisse l'outil de l'ouvrier s'exalter dans sa tâche manuelle, comme fait le peintre maniant le pinceau.(suite ci dessous)



1917

(suite) j'ai vu, chez Jean Dunand, les états par lesquels passe la plaque de cuivre pour devenir le vase au long col offert par la cigogne au renard. Et il est émouvant de percevoir en chacun de ces huit ou dix états la main solide qui frappa, étira, chauffa et polit. Et quels savoureux mélanges Le cuivre s unit au nickel, le fer au plomb, pour produire des patines chaleureuses où le métal fond des teintes de porphyre ou de jaspe. On caresse, et dans les doigts le bronze semble vivre, comme une peau, par son grain léger où la lumière met des clartés et des ombres.
Toutes les formes sont là, les plus simples comme les plus étranges, et mariées superbement. Tel, par exemple, ce grand vase en forme d'oeuf allongé, et qui est soutenu par deux serpente grandeur nature, dont les têtes aplaties forment les anses, tandis que les anneaux élargis serrent la rondeur du cuivre. Dunand aime le serpent. Il en a fait jusqu'à des chenets étonnants de grâce robuste. 11 trouve, sans doute, dans la souplesse du reptile un défi à son métal, et il le brave heureusement. La variété de ses vases est infinie, et dans tous se retrouve la « patte » de l'artiste amoureux de sa matière. Car la pièce majestueuse n'est pas seule à s'offrir. Le bibelot le plus minutieux tente le manieur de marteau. Il y a là des boîtes à poudre, des montres jouant la nielle, des porte-allumettes, même! qui, retrouvés un jour dans quelque tiroir d'aïeul, orneront les vitrines du siècle prochain. Jean Dunand prépare le bibelot de l'avenir par celui du présent. Et je voudrais bien pouvoir trouver les mots qui peignent, pour dire les fantaisies des patines et des décors, les reflets que seul le métal peut donner, plus chauds, vibrants, émouvants enfin, que ceux de la pâte de terre qu'ils rappellent en les magnifiant, les incrustations d'or ou d'argent sur lesquels le cuivre foncier se rabat pour les sertir en les repoussant, les petits clous d'or dessinant des soleils sur le cuivre et le nickel aux noirs-gris ravissants, Je voudrais trouver des mots qui peignent. mais à chacun son rôle; la peinture au pinceau, le mot aux idées.
On trouvera ici, si ce est la couleur, du moins la forme avec son mouvement, dans les reproductions qui accompagnent ces lignes. Et l'idée que je veux exprimer est celle de haute estime pour le véritable artiste qu'est Jean Dunand, à peu près le seul à conserver la grande tradition du travail manuel personnel dans ce bel art du métal dompté, assoupli et haussé à l'art tout pur. Ce ne peut être sans respect que l'on regarde ces mains solides et larges prendre l'œuvre en cours, la placer sur l'enclume et frapper d'un poing sur pour faire apparaître peu à peu les modelés qui lui donnent vie. Le grand garçon blond, doux et timide, pousse ainsi la feuille tournée, l'arrondit et la piétine au gré du caprice de ses doigts que sa pensée inspire, avec une délicatesse dans la force qui est d'un enseignement profond. Et j'ai vu autre chose encore, dont il faut parler, bien que  l'art n n'y soit guère. 



1917

(suite) Depuis un an et demi, Jean Dunand a travaillé pour nos soldats.il a inventé une visière adaptable au casque de tranchées et destinée à protéger les yeux du combattant contre les éclats d'obus et m" occasion, cependant qu'il était en train d'inventer, Jean Dunand, enfin, a légèrement modifié le casque lui-même qu'il a arrondi pour le rendre invulnérable. Et ce bon traditionaliste français s'est instinctivement rapproché de l'antique « salade » de nos pères, où la visière grillagée ajoute encore un peu plus de chevalerie.

C'est après la guerre, qu' il va fabriquer des paravents, tables et sièges de formes très simples qu'il recouvre de laques unies ou décorées : peintes, gravées, sculptées, incrustées de nacre, de pierres, de coquilles d'oeuf



1920

Description de l'antiquaire :
"Vase Fuselé - Métal Patiné Or Et Vert - Escargots Et Lierre - Jean Dunand"
Important vase Art déco dessiné par le célèbre artiste Jean Dunand. Le vase est fait de bronze vert et doré patiné et repose sur un socle en marbre carré. La pièce entière est joliment décorée d'escargots et de lierre.




1921 dans le journal "Les Modes" 
Cette Exposition universelle pour millionnaires se heurte à divers inconvénients que ne rencontre pas l'épicerie ou la nouveauté : le prix colossal que représenterait la longue immobilisation des objets exposés, les dangers de vol ou d'incendie, la casse ou la salissure presque fatales de modèles uniques et irréparables. On ne fait pas voyager une verrerie de Lalique ou de Baccarat comme un sac de pruneaux, et un meuble en tapisserie ancienne de Beauvais ne s'étale pas au soleil et à la poussière comme une paire de bottines.
Eh bien, toutes ces difficultés ont été tournées. Ma foi, oui ! A Paris, au beau milieu des Champs-Elysées, cette exposition paradoxale a surgi, grâce à une série de miracles : deux cent cinquante industries d'art ont réalisé, dans ce pays d'individualistes, le phénomène de l'union sacrée. La Ville de Paris, dans ce pays de formalisme, a prêté gracieusement le local. Et la science française, dans ce pays traditionnel des savants peu pratiques, a fourni l'application ingénieuse d'une découverte récente : La photographie autochrome, inventée par le physicien Louis Lumière (un nom prédestiné), en 1907, dans son laboratoire, réalise ici le prodige nécessaire.
Vous entrez. Et vous vous croyez d'abord dans les chapelles obscures d'une cathédrale de Chartres ou d'Amiens, éclairée par une suite de vitraux multicolores. Mais ces vitraux ne figurent pas, à des hauteurs inaccessibles, des martyres ou des apothéoses ! Ouverts au niveau de l'oeil, ils vous introduisent dans les cellules enchantées d'un Paradis exclusivement terrestre, le Paradis des marchands de curiosités, des marchands de dentelles, de pierreries, de fourrures ou de cristaux !
Ici éclate la bigarrure d'un tapis d'Orient, ici rutile la splendeur d'une robe de cour, ici la patine d'une porcelaine doucement,  ici la délicatesse hyaline d'un verre de cristal plus transparent qu'une méduse dans un aquarium ! En un clin d'oeil — c'est le cas de le dire — vous voilà transporté chez l'antiquaire Jamarin, aux Champs - Elysées, chez le couturier Worth, rue de la Paix, chez le bijoutier Chaumet, place Vendôme, chez le verrier Daum ou Galle à Nancy, chez l'ébéniste Linke au faubourg Saint-Antoine, dans le hangar des avions Voisin à Issy-Les-Moulineaux, chez le chaudronnier Dunand rue Halle, dans la lingerie de la Cour Batave au boulevard Sébastopol, ou à bord d'un Transatlantique voguant glorieusement en pleine mer !



1921

En 1921, il forme un groupe avec les artistes Jean Goulden (1878-1946), Paul Jouve (1878-1973) et François Louis Schmied (1873-1941), constituant sa première exposition à la galerie Georges Petit où il expose notamment ses premiers meubles et paravents en laque. Un grand nombre de ses motifs décoratif sont proposés par Jean Lambert-Rucki (1888-1967) ou Gustave Miklos (1888-1967).

1921

Paravent « Les Cagnas » Jean Dunand  Paris, vers 1921 Acajou, laque, métal
Six feuilles. H. 180 ; l. 50 cm (chacune)
Dépôt du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 1923
Photo : Les Arts Décoratifs
Traité comme une peinture moderne, ce paravent représente un paysage d’hiver des côtes d’Argonne, situé au voisinage des bois de la Gruerie, dans les Ardennes. Le village étagé à flanc de colline, la composition circulaire des habitations basses, aux toits foncés et faiblement pentus, les arbres dénudés, la gamme chromatique – noir, blanc, beige – donnent de ce paysage du nord de la France une transcription japonisante raffinée. . Les Cagnas, qui comptent parmi ses premières créations, furent présentés dans la grande salle d’exposition de la galerie en décembre 1922. C’est une œuvre personnelle pour laquelle le créateur ne s’est pas adjoint la collaboration d’un autre artiste. Souvent, en effet, il réalisait des panneaux pour les meubles d’autres décorateurs (Legrain, Printz, Ruhlmann) ou travaillait à partir de cartons exécutés par Jean Lambert-Rucki ou Georges Jouve (par exemple pour le paravent à deux feuilles Léopard et Cobra présenté aux côtés des Cagnas à la galerie Georges-Petit). Le paravent dont le lointain ancêtre, l’« Otevent », servait de garniture de chambre au XVIIIe siècle, avait pour vocation d’abriter les personnes frileuses contre les vents coulis. Au XXe siècle, sa fonction décorative semble l’emporter sur son usage utilitaire ; toutefois certains architectes décorateurs comme Eileen Gray ou Jean Dunand s’en servirent pour recomposer l’espace dans un appartement au confort moderne. H. A. Jean Dun



1921 dans "l homme libre " article sur le pavillon de Marsan


1921 renaissance de l art
Voici un autre travailleur du métal, M. Jean Dunand, dont la méthode se différencie de celle de M. Brandt dans le projet et dans l'exécution. M. Dunand, qui travaille de préférence des pièces de moyenne dimension, incruste dans le fer et dans l'acier, l'or, l'argent et les minuscules filigranes de platine. Travail d'orfèvre, oeuvres merveilleusement parachevées, jolies et puissantes de rythmes et de suggestion, joailleries du fer, d'un ésotérisme plus savoureux et plus fort que celui des joailleries du métal philosophal, lequel de nos jours ne philosophe plus guère. M. Dunand a dirigé, en effet, ses recherches, vers les procédés oubliés des lointaines Indes et des mélodieux Annam, Cambodge et Siam, où l'air chante continuellement à l'éveil des cloches de métal évasé qui sont des coupes martelées et suspendues à un fil, et qui attendront pour devenir des gongs rétrécis, d'avoir franchi la muraille de l'Empire du Milieu Dans ces coupes, M. Dunand incruste du nickel. Ce sont des figures inspirées' des temps archaïques, où la gaie fantaisie ne pénètre pas, où la puissante suggestivité Cerebro - sensuelle domine. Et souvent, au long de la pièce au galbe émouvant, ondoyant et lisse, il n'y a rien que l'étrange et beau bleu d'acier qui est la couleur
des temples Hindous et du plus profond des ocellations du plumage d'Argus. C'est le cas de deux des pieds de lampes qui sont reproduits ici, l'un en forme de corps d'oiseau, l'autre en tronc de plante bulbeuse. Le troisième est une combinaison de métal et de laque, car M. Dunand a songé à la possibilité d'un mariage de ces deux matières, et nous nous devons de constater qu'il y a parfaitement réussi. Ces trois pièces ne sont que des pieds de lampes, M. Dunand renouvelle aussi du passé l'orgueil intact du métier et de la matière, qui font leur oeuvre, et qui abandonnent à d'autres le soin d'accomplir la leur. Il nous faut donc surmonter, par la pensée, ces belles pièce d'un abat-jour... aussi hindou que possible, et de tonalités argent, violet ou noir.


Nouveauté, L' Oreum dont se servira Jean Dunand


1922

Ce bracelet est en argent et métal doré et laque

C'est en 1922 , lui qui était Suisse, qu il sera naturalisé Français,  De 1921 à 1929, il participe aux expositions à la galerie Georges Petit du groupe qu'il a fondé avec le peintre sculpteur Paul ]ouve, l'orfèvre émailleur ]ean Goulden et le relieur et illustrateur François Louis Schmied.



1922


1922 Revue de l art ancien et moderne
Pour aider au rayonnement de notre art à l'étranger, le charmant Salon du Goût français, dont MM . Devriès et Mallet-Stevens avaient fait une si parfaite merveille d'élégance au Palais de glace, vient de passer l'Atlantique avec ses chatoyants clichés en couleurs. Il s'est rouvert à New-York, en présence de M. Liebart Utard, président de la Chambre de commerce franco-américaine, et de M. Mac Dougall Hawkes, président de l'Institut d'art français, en attendant le moment de se transportera Philadelphie, puis à Chicago.
On ne peut le nier. Le public s'intéresse de plus en plus au décor de la vie. aux objets d'art appliqué destinés à distribuer la beauté dans nos intérieurs. La maison d'art moderne de Bing, qui semblait, il y a vingt-cinq ans, à Edmond de Goncourt le comble de la laideur, a des imitatrices dans tous les coins de Paris. De ces galeries d'art, les unes exposent n'importe quoi en n'importe quelle matière. Les autres, comme «A la Paix », sélectionnent les meilleurs de nos artistes décorateurs et associent les bois sculptés de G. Le Bourgeois aux céramiques de Delaherche, d'Avenard, de Decoeur, de Lenoble, de Mayodon, de Simmen : les dinanderies de Dunand et les ferronneries de Brandt aux orfèvreries de Puiforcat: les reliures de René Kieffer aux tabletteries de Bastard; les émaux de Léon Jouhaud et de J. Porcheron aux verreries de Decorchemont et de Lalique.



1922


1922


La maison d'enchères Millon Paris a revendu cette Minaudière en laque noire à décor géométrique rouge et doré Fermoir en bronze doré 9 x 14,5 cm Notre minaudière est à rapprocher du modèle n° 87, « Cigarette-box » circa 1922, numéro 721 du catalogue, reproduit dans l'ouvrage de Félix MARCILHAC, Jean DUNAND, His life and works, Editions Thames and Hudson, Londres, 1991


Bracelet en argent, argent doré et laque, Jean Dunand, vers 1922. Composé de plaques d'argent incurvées appliquées avec une alternance de laque orange et des cubes en argent doré soulignés de laque d'or, reliés par des liens en argent doré sertis, longueur 6½ pouces, largeur 3¼ pouces. revendu par Sotheby's



1923

1923


1923 Renaissance de l art
Il compose une bibliothèque d'un style sobre et digne, et de charmantes « marquises » au galbe élégant, au mouvement heureux, à la garniture de cuir chaudron de l'effet le plus riche et le plus chaud. C'est encore un meuble en même temps qu'un objet d'art, que le paravent bifolié de laque où M. Jean Dunand interprète magistralement, une saisissante composition de M. Paul Jouve, le léopard et le cobra.

Mais on convient préférer au Jean Dunand laqueur, le Jean Dunand batteur de métal, créateur d'un art admirable dont lui-même a montré toutes les ressources et marqué les limites. M. Jean Dunand expose, dans une vitrine qui est un écrin, plusieurs de ces vases faits d'un métal qui ne veut être que du métal : ils attestent le grand style d'un artiste qui possède au plus haut point le sens de la forme. Le maître a fait école. Il a éveillé d'ailleurs des originalités : M. Claude Linossier fait autre chose que du Dunand. Il a son goût personnel, il aime les décors chauds et roux, il a de l'abondance, de la jeunesse, des idées, un beau talent de praticien.




Rare gong en dinanderie de cuivre martelé à patine brune nuageuse présentant un décor géométrique d'incrustations d'argent. Il est maintenu par un support en ébène massif (postérieur). Modèle créé vers 1925. H: 77,5 cm L: 94 cm P: 9 cm Diamètre du gong: 51 cm



 D'après la documentation sur l'artiste, il est fort probable que seuls quelques exemplaires de Gong réalisés par Jean Dunand existent. Un modèle similaire également non signé mais à décor approchant a été présenté chez Sotheby's à Monaco le 23 Juin 1979. 




1924 Portrait de madame  Charlotte sur fond d un panneau laque de J Dunand que je me suis permis de coloriser ci-dessous 





1924 env, un étui  en métal laqué, incrusté de coquille d'oeuf




1924 dans les "Nouvelles Littéraires et artistiques



PORTE-MATCHBOOK, c'est a dire un étui pour boite d'allumettes revendu par Christie's. Métal laqué  1925 env , incrusté de coquille d'oeuf.
2 po (5 cm) de long, 2½ po (6,3 cm) de large, 1/8 po (0,4 cm) de profondeur
signé en laque Jean Dunand , oreum gravé revendu par Christie's.



BRACELET RIGIDE, VERS 1924 revendu par Christie's En argent, à décor laqué rouge et noir de motifs géométriques Diamètre: 6,5 cm. Poinçon de contrôle français




UN VASE, vers 1925 en  métal laqué, incrusté de coquille d'oeuf,  de 20,3 cm de hauteur, signé JEAN DUNAND revente Christie's



En 1925, il réalise quatre vases monumentaux pour la cour du Pavillon des Métiers d’Art de l’Exposition des Arts Décoratifs.



Photo que j ai tirée et améliorée de l article de presse ci dessous



Le Journal Mobilier et décoration de 1925 le décrit:

Ce qui a contribué à fixer, dès les débuts, la renommée de Dunand, c est qu' il
a toujours donné des productions bien construites, bien équilibrées, et évitant les exagérations dans lesquelles sont tombés tant d adeptes de ce qu'on appelait alors l' « art moderne ».
La recherche de la forme, sa pureté, sa beauté nue, voilà des préoccupations
qui se font sentir chez Jean Dunand, dès l'époque où d autres s attardent à surcharger, leurs vases de fleurs, de fruits ou de plantes, sans parler des emprunts faits à la faune indigène ou exotique.
Cet esprit ferme et sain répugne aux motifs compliqués et c'est à la géométrie qu'il va demander par la suite ses principales inspirations décoratives sous forme de figures régulières dessinées par les incrustations dont il enrichit 
son métal.
Tous ceux qui ont jusqu'à ce jour examiné l'oeuvre de Dunand, ont insisté sur cet aspect original de son talent; mais peut-être y faut-il voir, en plus du goût personnel et spontané de l'artiste le résultat de longues et patientes recherches.


Photo noir et blanc colorisée 


Parmi les œuvres les plus remarquables de l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, figurait le pavillon d'une ambassade française, réalisée par la Société des artistes décorateurs sous le patronage du ministère des Beaux-Arts.
Ce pavillon, comprenait des espaces de représentation et des espaces intimes. On y trouvait du mobilier de Ruhlmann, un hall par Mallet-Stevens, un fumoir par Francis Jourdain, une salle à manger par Georges Chevalier, une chambre par André Groult, auteur du célèbre chiffonnier, et le bureau-bibliothèque de Pierre Chareau, aujourd'hui reconstitué au Musée des arts décoratifs. 

Je n aime pas les termes de "Jeune aile Gauche des décorateurs" comme s il n'y avait qu une gauche politique qui puisse être créatrice face au conservatisme de la droite
 Certains ensembles sont entrés dans l'histoire. Ce sont évidemment les plus démonstratifs : "Chambre de Madame" d'André Groult, avec ses meubles en galuchat aux formes voluptueuses (MAD), "Bureau-bibliothèque" à la fois viril et architecturé de Pierre Chareau (MAD), "Fumoir" extraordinairement vide et puriste de Francis Jourdain, "Salle de culture physique" des mêmes Jourdain et Chareau, ainsi que le "Hall - jardin d'hivers" de Rob' Mallet-Stevens.
 Lors de l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, il conçoit le mobilier et le décor de panneaux laqués du fumoir de l`ambassade française.
Il réalise également des panneaux pour les meubles des plus grands décorateurs : Ruhlmann, Legrain, Printz.

1925

1925 dans la revue Mobilier et décoration
Délayer de la céruse broyée à l'essence dans du vernis anglais, teinter avec
des couleurs broyées à l'huile, étendre avec une « queue de morue »*, sécher,
poncer, etc. et recommencer à cinq ou six reprises toute la série d'opérations, en mettant, après chaque couche de peinture, le meuble dans une chambre chaude :
voilà la façon dont on opère pour laquer les meubles.
Pour faire du décor en laque de Chine avec relief, le principe est le même :
on remplace la céruse par des couleurs broyées à l'essence ou en poudre (vermillon, jaune de chrome), ou par des vernis Japon (pour le noir). Le meuble, apprêté et poncé, est remis au décorateur, qui fait son dessin à la craie, puis peint les sujets qu'il veut faire en relief avec une pâte appropriée. Viennent ensuite une série d opérations, qu'il serait trop long d'indiquer ici, parmi lesquelles plusieurs vernissages et ponçages, en mettant, après chaque couche, le meuble dans une chambre chaude.
Au contraire, les procédés utilisés par Jean Dunand relèvent directement de ceux employés en Extrême-Orient et non de l'industrie du vernisseur; il fait venir ses terres et ses résines du Japon et il emploie de la main-d'oeuvre asiatique : en effet, la manipulation des laques cause aux Européens des maladies de peau, que la science ne peut jusqu'à présent prévenir, bien que des études soient poursuivies à ce sujet par l'Institut Pasteur. Enfin, la laque durcit, non à chaud, mais à froid, et il a fallu réaliser une installation appropriée, une espèce de chambre-citerne, dans laquelle on entretient une humidité constante en faisant couler l'eau sur les parois et dans laquelle on met durcir les panneaux.
*NDLR la queue de morue est un large pinceau plat



Cette photo publiée en 1941 nous montre un des ouvriers asiatiques travaillant pour Dunand , il avait fait venir ces ouvriers pour leur habilité et patience a travailler la coquille d oeuf.

Photo colorisée


Juliette de Saint Cyr en 1925. Tentant d'élargir le marché des produits de laque naturelle, Dunand a expérimenté une variété d'utilisations peu orthodoxes pour le matériau, y compris le portrait, les bijoux et les textiles. La gardienne de ce portrait commandé, Juliette Schinasi, appartenait à une famille new-yorkaise dont la fortune provenait de la production de cigarettes turques et, lors de son mariage, elle devint marquise Raoul de Saint Cyr. Ici, elle apparaît enchâssée comme une divinité byzantine, entourée de motifs géométriques et floraux rendus dans des matériaux luxueux, y compris l'or blanc. Désengagée du regard du spectateur, Schinasi semble installée dans son propre royaume d'opulence et de mode.
Ce tableau est exposé au M.E.T à New York


]'en viens à un dernier procédé, dont l'artiste a su tirer des effets surprenants. ll n'existe pas de laque blanc. Pour y suppléer, l'artiste emploie des débris de coquille d'oeufs, ce qui donne, soit des blancs mats et crémeux rappelant la belle pâte de Chardin, soit des blancs bleutés ou verdâtres. selon les coquilles employées: ceufs de poules, de canes, de perdrix etc. L'ouvrière asiatique prend des parcelles de ces coquilles, les emprisonne dans la laque et les craquelle à l'aide e dune petite pince, semblable à celles dont se servent les plumassières pour coller les brins sur les tiges à garnir de goût.
Concluons maintenant avant de repasser le seuil de la porte : voici, à droite, un atelier avec ses bigornes, ses marteaux, son attirail de marteleur, de ciseleur, et d'incrusteur sur métal ; voici, à gauche, les pièces silencieuses, où se poursuit le travail des laques et de leur décor, soit en relief à la façon de la Chine, soit en creux,  la façon de Coromandel; pour animer et faire vivre cela, un homme dont la carrure dit la force, dont la main large est faite pour le travail, dont le front puissant annonce la volonté réfléchie, dont le regard calme accuse la patience et la ténacité ; un bon ouvrier ? Certes ; un grand artiste ? Sûrement, si on le compare à tant de nos contemporains, que l'on qualifie ainsi ; en tous cas, un technicien éprouvé par un quart de siècle de travail et de recherches et un merveilleux décorateur du bois et du métal, digne de ceux dont les oeuvres ont survécu, à travers la succession des siècles et la ruine des civilisations
Gabriel HENRIOT,
Conservateur de Forney.



Ce necessaire de beauté a été revendu par  Maître Lebrech et associés


Cliquez sur toutes les photos pour les agrandir

Nécessaire de beauté, 1925, à corps losangé à coupe droite en partie inférieure et supérieure entièrement laqué de laque noir incrusté d'un décor en coquille d'oeuf aux extrémités et en son centre sur une face. Intérieur compartimenté faisant face à un miroir en découpe. Chaîne d'origine ornementée d'un tube pour rouge à lèvres en métal laqué noir. (Petit accident). Dimensions du nécessaire: 8 x 5 cm 


En haut à droite le tube de rouge à lèvres



La maison Artcurial a revendu ces bijoux qu elle date de 1925 



La Maison Artcurial a revendu ce bracelet de Jean Dunand, bracelet articulé Circa 1925. En cuivre doré, nickelé et laque noir et rouge rehaussé de dorure à décor géométrique.
Signé du cachet monogramme.Long. 17 cm Provenance : Famille de l'artiste.





COLLIER ET BRACELET ART DECO "GIRAFE", PAR JEAN DUNAND
Le collier formant un couple en Oréum*, à décor de section en laque arrachée turquoise, le revers entièrement laqué, le bracelet en suite, vers 1925, le collier: 38 cm., Le bracelet: 18,5 cm.
Le collier signé Jean Dunand, le bracelet signé Dunand  revendus par la maison Christie's.
Dans les années 1925, Dunand, alors proche du milieu de la mode, grâce aux femmes comme Madeleine Vionnet et Madame Agnès, a rencontré en pratique ses différentes recherches artistiques dans la création de bijoux en privilégiant les formes géométriques et les décors émaillés. Colliers, bracelets-manchettes et boucles d'oreilles réalisées en Oreum et laque, enthousiasme ses clientes Jeanne Lanvin, Elsa Schiaparelli et Joséphine Baker, conquièrent par la singularité de leur décor cubiste.
* Je completerais à la fin de cet article le sujet: Oreum.



1925 bracelet argent laque et coquille d oeuf


Revendu par Maître Prunier  à Louviers cette paire de boucles d'oreilles modernistes en argent et laque vers 1925 poids 19grs 30



Dans la "Renaissance de l'Art Français en 1925


Dans la Renaissance de l'Art Français en 1925 


1925 paravent "Dans le port de Honfleur"


Photo Colorisée a partir de la précédente



PORTE-CIGARETTES revendu par Sotheby's, Vers 1925 ,Métal laqué et doré
 Cette pièce fonctionnelle présente de superbes décorations géométriques des deux côtés du boîtier enrichies par l'utilisation combinée de laque rouge, noire, dorée et brune. La laque des deux côtés présente des signes d'âge attendu cohérents avec l'évolution naturelle du médium, notamment des éraflures et des rayures légères ainsi que des zones éparses d'abrasion mineure, la plus grande mesurant 1/2 pouce de large. La surface métallique encadrant l'intérieur du lot actuel avec une légère oxydation conforme à l'âge et à l'évolution naturelle du milieu. L'intérieur avec deux sangles en tissu noir qui semblent être des remplacements ultérieurs. Le boîtier peut être facilement ouvert et fermé à l'aide du fermoir latéral. Cette pièce a été inspectée à la lumière noire et ne montre aucune preuve apparente d'une restauration antérieure.  


1925

BRACELET revendu par Artcurial en argent à large bandeau uni plat. Décor incisé de motifs géométriques à frises en zig-zag et élément central triangulaire laqué rouge et noir. Signé.
Diam: 5,7 cm 



 Très beau portrait de Jean Dunand par Laure Albin Guyot, daté 1925. 




Rare meuble à hauteur d'appui à bâti laqué sur trois faces et encorbellement en laiton oxydé à l'éponge. Plateau à ressaut ouvrant sur un réceptacle plaqué de bois blond. Superbe décor foisonnant sur les deux portes en façade et les côtés de scènes de chasse, cavaliers, singes et gazelles, en laque polychrome. Base ajourée sur piètement d'angle à gaines chaussées de métal oxydé. 115 x 81 x 43,5 cm... revendue par la maison Millon



Deux broches triangulaires en métal laqué à motifs géométriques noir et argent sur fond rouge, une boucle de ceinture rectangulaire en métal laqué rouge et or, une paire de boucles de chaussures en métal laqué à décor géométrique noir rouge et or, et une paire de boucles de chaussure en métal laqué à décor de damier rouge
Chacune des boucles de chaussures portant le cachet du dinandier
La boucle de ceinture monogrammée JD
Les deux broches triangulaires : Hauteur : 9,4 cm (3 3/4 in.) revendus par Sotheby's





COLLIER "GIRAFE" de Jean Dunand vers 1925 il est en Oréum gravé DUNAND / Oreum (11,6 cm) de diamètre
NDLR Tous ses colliers rigides sont plats, sans courbes, pas facile a porter?




Epingle à chapeau en métal sommée d'un motif triangulaire laqué, et coquille d'oeuf. Travail de 1925. Non signée. Hauteur du motif: 5,7 cm environ. revendue par l 'étude de Pierre Bergé


Epingle  de cravatte



UN GROUPE D'OBJETS EN MÉTAL CHROMÉ ET LAQUÉ ROUGE
conçu par Dunand vers 1925 , cinq épingles à chapeau "pingouins" deux épingles à chapeau en forme de V et deux boucles de chaussures , monogramme de l'artiste revendus par Christie's





1925  la maison Millon a revendu cette boite en laque à décor de lignes parallèles et mouvementées polychromes. Signé "Jean Dunand" sous la base. 
5 x 12 x 9 cm




DEUX VASES MONUMENTAUX, 1925
De forme balustre, en dinanderie, à décor géométrique laqué rouge, argent et or ; l'un à décor de frises verticales de croissants de lune or disposées tête-bêche autour du col, la partie supérieure du corps à motif de vaguelettes or sur fond noir, la partie inférieure alternant deux motifs composés d'éléments géométriques principalement verticaux or et rouge sur fond noir ; l'autre à décor d'une frise de triangles or soulignés d'un zigzag rouge autour du col, le corps à motif de frises géométriques horizontales alternant des carrés, des rectangles, des triangles et des rectangles à denticules or et rouge sur fond noir ; chacun reposant sur une base octogonale à gradin, le couvercle circulaire légèrement bombé, en marbre noir, Hauteur : 1mètre

Chacun signé JEAN DUNAND en creux sur le pourtour de la base


“Je suis fier de l'exigence que nous avons apportée à chacun de nos achats, résume Bergé, je suis fier, également, de la part importante que nous avons prise dans la découverte de l'Art déco. Cette quête, nous l'avons faite à deux.” Premier coup de foudre en 1966 : “Nous passions en voiture rue Bonaparte, je conduisais, Yves s'est écrié : “Arrête-toi ! j'ai vu deux objets extraordinaires”. Dans le magasin de Jeanne Fillon, au milieu de cache-pots de barbotine et meubles en rotin, trônait une paire de vases monumentaux. Il s'agissait d'oeuvres de Jean Dunand, en cuivre laqué rouge et or. Elles s'avèreront historiques : les pièces figuraient, avec deux autres vases, à l'Exposition des Arts décoratifs de 1925, dans la cour du Pavillon des Métiers d'art.

Les vases furent achetés pour quelque 5 000 francs (750 euros). Estimation à ce jour ? Entre 1 et 1,5 million d’euros. Le goût récompensé.
Laurence Mouillefarine
Architectural Digest n°80 12/2008-01/2009 et madame.lefigaro.fr le 07/02/09 (extraits


Trousse de toilette en laque, Jean Dunand, et trousse de toilette en laque, jadéite et diamant, vers 1925
Le dessus du premiere necessaire de toilettede Jean Dunand appliqué avec une coquille d'oeuf et de la laque, suspendu à un porte-rouge à lèvres et s'ouvrant pour révéler un miroir et deux compartiments à poudre,  mesurant environ 80 x 45 x 10 mm, numéroté ; le  deuxième nécessaire  également suspendu à un porte-rouge à lèvres, le dessus appliqué avec de la laque noire et un motif de jadéite sculpté rehaussé de diamants roses, s'ouvrant pour révéler un miroir, un compartiment à cigarettes et deux compartiments à poudre, une vanité mesure environ 85 x 55 x 15 mm revendu par Sotheby's
Dans les années 1920 et 1930, les femmes de la haute société se distinguent par l'élégance de leurs robes et accessoires. Progressivement, la vanité ou nécessaire remplaçait avantageusement les sacs de soirée pour femmes. Toutes les maisons de haute joaillerie et les créateurs ont créé des nécessaires innovants . Pour certains bijoutiers, ces nouveaux articles étaient une bonne occasion de s'occuper et de trouver des effets inhabituels. L'un d'eux, Jean Dunand, a découvert une technique pour insérer du blanc dans des pièces de laque: il a placé une couche de coquille d'oeuf écrasée sur une base de laque. «Une variété d'effets peut être obtenue simplement en appliquant la coquille d'oeuf sur de la laque fraîche en gros morceaux écrasés, à l'intérieur de la coquille en haut, ou, inversement, sur le côté extérieur, ou encore, en petits morceaux juxtaposés, ou même saupoudrés de fines particules », A déclaré Jean Dunand.
Les premiers exemples de vanités consistaient en de petits compacts suspendus à des chaînes.



Une ambassade française. Organisée par la Société des artistes décorateurs.  Paris, Charles Moreau, (1925), in-4, en ff., sous chemise en demi-toile décorée d'édit. à cordonnets (petite étiquette de classement sur le dos et le plat supérieur. ) Bon ex. Luxueuse publication peu courante préfacée par René Chavance, figurant les diverses pièces de l'"ambassade" imaginée par les artistes décorateurs pour y exposer leurs réalisations dans le cadre de l'Exposition internationale des arts décoratifs de 1925




Voici la réalisation du projet précédent pour le "Fumoir"  dans la revue Mobilier et décoration de 1925 panneaux et meubles laque de Jean Dunand



1925


Photographie de  Thérèse Bonney 
Agnès Rittener, dite Madame Agnès possède plusieurs maisons de couture à Paris : 7, rue Auber, 9e arr. et 6, rue Saint-Florentin, 1er arr.. Photographiée portant une robe à décor laqué avec la technique des pochoirs et pinceaux de Jean Dunand (1925)
Date attribuée d'après le paravent "Rencontres" de Jean Dunand, exposé au Pavillon de la Mode de l'Exposition internationale des Arts Décoratifs de 1925




J ai pensé que cela valait la peine de coloriser cette image de 1925 de Madame Agnes , pour qui Jean Dunand travailla beaucoup , pour les couleurs de sa robe et aussi pour le paravent de Jean Dunand en arrière plan.



Sa Signature sur un panneau


Portrait de Madame Charlotte



1925 dans Mobilier et décoration



1925 Revue Mobilier et Décoration


Idem


Idem


Colorisée par mes soins


Un bracelet à large bracelet articulé composé de sections nickelées rectangulaires légèrement incurvées appliquées avec des panneaux géométriques en métal doré et laqué rouge et noir, reliés par des maillons ondulés en métal doré; monté en cuivre d'or. Avec marque de fabrique pour Jean Dunand revendu par Siegelson


Dans le journal "Vogue" de 1925 


Photo que j ai colorisée 

En 1926, il crée le studio de la couturière Agnès, pour laquelle il crée des bijoux en laque colorée ornés de formes géométriques : colliers simples, bracelets manchettes,
pendants d'oreilles, montres, boîtes à poudre, étuis a cigarettes qu"il exécute en argent




1926 environ : UNE MASCOTTE UNIQUE `` FLÈCHE ANNELÉE '' DE JEAN DUNAND, FRANÇAIS, 1925-1928, revendue par la maison Bonhams.

A cette époque les belles voitures, à l instar de Rolls Royce avaient des bouchons de radiateur sur le devant du capot , tous plus beaux les uns que les autres celui ci est en bronze nickelé, la flèche unique entourée et enveloppée de cinq anneaux décoratifs, ajustée à un bouchon de radiateur d'époque, 4½po. haut et 9½ po. longue.



Revendue par Artcurial cette MASCOTTE "LES TROIS FLECHES" JEAN DUNAND mascotte de Jean Dunand (1877-1942), sans doute l'une des seules qu'il ait réalisées, exposée au Salon des Arts Décoratifs de 1925. Bronze argenté. Socle en marbre, H : 4,5 cm


1926


1927 Portrait de Louise Boulanger qui tint une importante maison de Couture à Paris.


Vase revendu par Chistie's



Christie's a daté ce portrait de Joséphine Baker en 1926 ,?? mais ce portrait est paru en 1928 dans la "Renaissance de l'art"




1926 exposition vente chez Edgar Brandt



La maison Bonhams a revendu ce Service à thé Jean Dunand vers 1925 en bronze doré, à décor de laque abstraite signé JEAN DUNAND à la base du pot d'eau chaude Hauteur du pot d'eau chaude: 15 cm. Bonhams le date vers 1926





1927 : Colliers et bracelets de Jean Dunand en Oreum et Laque


Bracelet articulé en métal doré alterné de cinq plaques à décor de sphères et de losanges en laque noire, rouge et coquille d'oeuf. Bibliographie : Félix MARCILHAC, Jean DUNAND, His life and works, Editions Thames and Hudson, Londres, 1991, 


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Christie's a revendu cette suite de deux colliers en bronze laqué qui dateraient de 1927. le plus grand doré, le petit  non doré. ( 12,7 cm ) de diamètre du plus grand, DUNAND et OREUM estampillé , du plus petit OREUM également estampillé 
Provenance Acquis directement de Dunand par son amie Lilly Daché (Mme Jean Desprès) De là par descendance .Ce n'est  pas le bijoutier Jean Després mais Jean Després qui était un dirigeant de la grande entreprise de cosmétiques et de parfums Coty: Despres a épousé la modiste et créatrice de mode Lily Daché à Palm Beach floride , le 13 mars 1931, un mariage heureux et amoureux pendant plus de 53 ans. Son petit-fils, John Gordon Gauld, est un artiste de New York et du Massachusetts. Sa fille, Suzanne Daché, poursuit les activités Daché.




1927 beau bracelet Manchette


Ces trois colliers en Oreum de 1927 


1927 Salon décoré par Dunand dans la revue La Renaissance de l'Art


Revue Femmes de France en 1927 



Le salon de madame Agnès en 1927, décoration de Jean Dunand




Revendue par Artcurial cette  Boucle de ceinture - Circa 1927.
À deux corps circulaires bombé à décor géométrique laqué noir entièrement incrusté de coquille d'œuf. Monogramme de l'artiste sur le revers d'une des deux parties. Diam. 7,5 cm (chaque)



1927 Pendentif en laque à décor de motifs géométriques dorés sur fond rouge Signé Jean Dunand 10,5 x 6 cm



2 Collier en Oréum revendus par la maison Christie's 
Explication "Oreum" en fin d 'article



1928

1928 Revue Limousine
M. JEAN DUNAND « Dans les pièces de luxe apparaissent les beaux revêtements de laque de M. J. Dunand : 
« Oui, répond-il à notre question, ces revêtements sont actuellement très en honneur : revêtements complets très souvent, à demi' hauteur quelquefois, ou bien simplement par panneaux. Ceux-01 n'ont pas de place assignée, puisque nous les mettons aussi bien en guise de tenture derrière un lit qu'en large frise dans un hall ou en hauts panneaux au salon.
« Employons-nous de préférence ces revêtements dans quelque pièce choisie de notre appartement? Pas plus que n'est dévolue une couleur au salon, au boudoir, à la chambre à coucher. Nous employons trois laques de fond : rouge, grise et noire ; c'est le goût de l'amateur qui détermine le choix. J'ai fait dernièrement une chambre à coucher noire ; voici la plaquette d'un boudoir gris foncé dont la frise et le plafond sent en laque gris argent.
Et, dans ce fumoir noir, exposé cet été aux Arts Décoratifs, le plafond était gris argent et le panneau-volet en laque argent et rouge. Et puis, dans les décors, tous les laques mêlent leurs tons. Le choix de ceux-ci, d'ailleurs, demeure influencé par la destination de la pièce à meubler. Dans une chambre, dans un boudoir, on mettra des oiseaux, des fleurs et des plantes aquatiques, tandis que les hauts personnages iront volontiers au salon et qu'un beau décor de forêt ornera le studio ou la bibliothèque.
Mais, si les panneaux de laque sont à leur place partout, les revêtements ont leurs exigences. Il leur faut des meubles de laque, des soies unies ou, mieux encore, de beaux tissus souples et laqués ».



En 1928 dans la Renaissance de l'art ce portrait de Joséphine Baker




La maison Tajan a revendu ce collier à Monaco Jean DUNAND époque ART DECO Collier rigide en Oreum à décor de bandes de laque noire Signé DUNAND. Poids brut: 70,8 gr.



Un salon de jeux , laques de Jean Dunand en 1928 dans la "Renaissance de l'art



Photo Colorisée






1928  Artcurial a revendu ce magnifique meuble qui est un bar d'appartement

À corps entièrement recouvert de laque de couleur, plateau en laque à incrustations de coquille d'œuf, ouvrant en façade par deux caissons latéraux pivotants sur système à roulettes, sur deux intérieurs en acajou intégrant des étagères à verres et à bouteille et un haut casier ouvert. Plateau supérieur ceinturé par un tube de métal chromé détaché formant main courante. Corps entièrement laqué rouge orangé, argent et noir à décor géométrique, toute la partie basse en laque arrachée ornementée d'un tube de métal chromé détaché formant repose-pieds (éclats, petits manques et restaurations).
Estampillé sous chaque caisson. 
Haut. 120,5 cm - long. 91 cm - prof. 72 cm (fermé)
Haut. 120,5 cm - long. 143,5 cm - prof. 44,5 cm (ouvert)
Historique :
Il s'agit d'un meuble bar édité par l'anglais Lawrence Rigby d'après un modèle dessiné par Townley R. Knowles. Jean Dunand a utilisé ce modèle de bar sur lequel il appliquait ses décors en laque. Félix Marcilhac répertorie dans son catalogue raisonné notre bar et celui réalisé d'après un dessin de Jean Lambert Rucki. 
Bibliographie :
Félix Marcilhac, Jean Dunand, sculpteur, dinandier, laqueur, Thames & Hudson, London.



1929 Chambre à coucher avec meubles en laque de Jean Dunand

1929 Bulletin de l'art ancien et moderne
Parmi ces décorateurs, M. Printz, qui vient de nous convier à une exposition d'une rare qualité, est un de ceux qui ont le plus d'idées. Sa table à transformations, son cadre extensible, son meuble d'appui aux portes en forme de paravent, munies de ferrures spéciales, permettant une ouverture complète sans encombrement clans la pièce, sont des inventions qui suffisent à caractériser sa personnalité. La collaboration de M. Jean Dunand enrichit ses fabrications de somptueuses patines et de laques. Ce qui, joint à l'habitude de n'employer qu'une quincaillerie élégante et appropriée — souci peu commun — confère à tous ses meubles une préciosité aristocratique. Les tapis de Mme Evelyn Wyld et les sculptures de M. Auguste Guénot complètent admirablement un ensemble dont l'atmosphère lumineuse et blonde est tout à fait captivante.
MM. Jean Dunand, Goulden, Jouve et Schmied réunissent à chaque fin d'année, dans la grande salle des Galeries Georges Petit, le meilleur de leurs travaux. Exposition dont la tenue est à la hauteur de la richesse.
M. Jean Dunand, dont on connaît pourtant la maîtrise, a réussi à se surpasser. Ses paravents sont d'une impeccable somptuosité au service d'une inspiration très diverse. Nul ne sait mieux que lui enrichir une surface sans l'alourdir. En trois pièces, qu'il vient d'achever pour l'Amérique et qui ne seront malheureusement pas exposées en France, il a poussé cette science à l'extrême. Il est impossible de garnir une muraille avec plus de magnificence qu'il l'a fait pour une chambre à coucher 



1929


Personnage à genoux. Pièce unique de 1929 Ecran de cheminée en bois laqué noir, figurant deux personnages à genoux se faisant face vêtus d'étoffes et de bijoux soulignés en laque or et argent. Signé "Jean Dunand". Encadrement à structure rectangulaire en bois laqué noir, piètement quadripode demi-cylindrique à pans coupés et signé "Jean Dunand Laqueur" HT: 97 cm; L: 61,5 cm; p: 29 cm .Revendu par la maison d'enchères  Millon a Paris


C'est une épée fabriquée par jean Dunand  en 1929,  en acier incrustée d'Or et de Nacre offerte par les amis de Mr Fortunat Strowsky professeur à la Sorbonne  à l occasion de son élection à l'académie des sciences morales et politiques



1930  Bracelet argent et laque revendu par Artcurial



Ensemble de boiseries de fumoir dites 'Les Palmiers', vers 1930
En laque et laque arrachée gris, argent et or, agrémenté de plaques métalliques en application laquées noir à décor gravé de motifs géométriques, formant les quatre murs d'un fumoir rectangulaire, chaque mur constitué de panneaux assemblés par des pattes de fixation, l'ensemble aménagé de deux doubles-portes, d'une large porte coulissante laquée or au verso et d'une corniche lumineuse en décroché
Le boudoir : Hauteur totale (avec la corniche éclairante) : 344 cm. (135 3/8 in.) ; Largeur : 393 cm. (154¾ in.) ; Longueur : 620 cm. (244 in.)

Signé 'JEAN DUNAND' sur le mur Nord 
Provenance Boudoir de Madame Aboucaya, commanditaire d'origine vers 1930 ;

À la toute fin du XIXème siècle, la famille Aboucaya quitte l'Algérie et plus précisément Alger pour s'installer à Paris, rue de Monceau dans un immeuble familial qu'elle avait fait construire en 1894, marchant ainsi sur les traces d'autres familles israélites venues du bassin méditerranéen comme les Camondo ou les Ephrussi. Parmi les multiples affaires qu'ils possédèrent et développèrent, les frères Aboucaya firent l'acquisition en 1928 d'un carrossier, un peu comme l'on détiendrait aujourd'hui un vignoble ou une maison de couture.
Les carrossiers étaient à l'époque considérés et décrits dans la presse comme les "grands couturiers de l'automobile" et le demeurèrent jusqu'à l'avènement des voitures de série au début des années 50. Les véhicules qui sortaient de leurs ateliers étaient uniques, puisque dessinés et réalisés à un seul exemplaire. Aussi, tous les détails qui pouvaient à la fois singulariser et individualiser l'aménagement extérieur comme intérieur du véhicule revêtaient une importance capitale.
Leur choix - ou le hasard des affaires - se porte sur la maison Binder située 31, rue du Colisée à deux pas des Champs-Élysées et de l'avenue Franklin Roosevelt. Jean Dunand collabore alors avec ce carrossier, réalisant à la demande la décoration intérieure : les tableaux de bord, les garnitures intérieures des portières, les cendriers. Deux exemples de ces réalisations en laque de chine noire, nacre et coquille d'oeuf sont reproduits sous le numéro 1200 et 1201 dans "Jean Dunand, vie et oeuvre" par Félix Marcilhac (p. 326).

Colette Aboucaya, fille et nièce des précédents, séduite par ces réalisations qu'elle avait pu également admirer à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes à Paris en 1925, le contacte et lui demande de créer les boiseries d'un fumoir pour son appartement de la rue de Monceau.
La collaboration de Jean Dunand et de Gérard Mille, le décorateur de Madame Aboucaya, aboutit en 1930 à la création d'un ensemble extrêmement soigné, témoignage d'un raffinement extravagant et d'un art de vivre d'une époque aujourd'hui révolue. Une forêt géométrique et cubiste figurant des palmiers au ton gris, argent et or avec application de plaques de métal laquées noir gravées de motifs géométriques est coordonnée à un tapis de Ivan da Silva Bruhns reprenant dans les mêmes teintes, le décor des boiseries. Des meubles en laque et galuchat de Katsu Hamanaka, les rideaux et les garnitures en soie de fauteuils d'Hélène Henry complètent l'ensemble. Le grand salon attenant au fumoir est décoré d'un magnifique panneau de Jean Dunand, La conquête du cheval et meublé de sièges par Jules Leleu et René Prou. Après la guerre c'est sous la direction de Bernard Dunand: voir
 que se poursuivent les aménagements de la chambre à coucher, d'un bureau en marqueterie de paille et des salles de bain.
Cette véritable entreprise de décoration qui s'est étalée sur plusieurs années demeurait inaccessible. Seuls un reportage dans Vogue en 1961 titré l'Art de vivre où étaient reproduites en noir et blanc des vues de l'appartement et l'étude des archives Dunand publiée par Félix Marcilhac conservaient les traces de cette commande en tout point exceptionnelle. C'est en octobre 1997, date de la disparition de son commanditaire, que le contenu de cet appartement apparaçt dans une vente aux enchères à Drouot (Étude Ricqlès - Félix Marcilhac expert). Les boiseries, acquise par un collectionneur français à cette vente, ont figuré ensuite à la Biennale des Antiquaires à Paris en 2000. Elles ont rejoint les Collections du Château de Gourdon où elles étaient exposées au public jusqu'au mois de septembre dernier.

Dans les années 1930, l’artiste reçoit plusieurs commandes pour la décoration de paquebots comme l’Atlantique ou le Normandie dont les panneaux de laque sont ensuite déplacés suite à l incendie du Normandie, dans les paquebots Liberté et Île-de-France.
D' ailleurs ll participe au décor des grands paquebots : salon de jeux
de l'lle de France (1928), salle à manger de l'Atlantique (1931), fumoir et grand salon du Normandie (1935)





1930








Un bracelet en laque ivoire, chromé noir et rouge
Conçu par Jean Dunand, vers 1930 Composé de six pièces rectangulaires, la fermeture divise un rectangulaire en deux, attachée par des anneaux métalliques circulaires et décorée d'un motif géométrique 16cm. long
portant la signature Jean Dunand Provenance Jean Dunand vendu par Christie's



La maison Bonhams de londres a revendu un Cabinet Art Déco En Palissandre Laqué, à la manière de Jean Dunand.
Première moitié du 20e siècle  Une armoire Art Déco en palissandre laqué, à la manière de Jean Dunand Première moitié du XXe siècle Laque rouge profond aux portes incisées avec un motif géométrique surligné en jaune, 166,5 cm x 79 cm x 40 cm




1930-12


1931 Mon beau Paris
Je ne voudrais pas citer de noms, et pourtant, il m'est difficile de ne pas me féliciter avec vous de cette autre rosette, attribuée récemment au prince du métal, à ce magicien du cuivre qu'est M. Jean Dunand, celui dont le rôle est si considérable, que je serais peu surpris de voir se modifier en son honneur, ce beau mot français : dinanderie. Qui sait si demain on ne dira pas : dunanderie?
Ce qu'on sait moins, et ce que je tiens à dire, c'est que, pendant la guerre, Jean Dunand mit son talent au service de la défense nationale. Il appliqua ses recherches sur l'emboutissage à froid de l'acier par le manganèse à la confection de modèles de casques pour les combattants, dont tous les détails avaient été minutieusement étudiés, et qui inspirèrent, semble-t-il, fortement le modèle commandé à un autre artiste pour l'armée française.
C'est ainsi que bien des petits Français doivent sans doute la vie à Jean Dunand  C'est ainsi que l'admirable casque du maréchal Foch porte la signature de Jean Dunand.
Exemple magnifique qu'il est bon de méditer et qui témoigne comment nos artistes, suivant le grand exemple donné par Léonard de Vinci, peuvent mettre la science de leur technique et la fleur de leur génie au service de la Patrie!



J ai essayé de coloriser ce document noir et blanc

le 14/04/2021 j ai reçu ce mail et je l en remercie

maiso...@mairie-tarbes.fr

10:29 (il y a 2 heures)
À moiMANUECO
Bonjour Monsieur Richard,

J'ai le plaisir de répondre à votre demande, concernant votre recherche du casque d'honneur qui est présenté à la Maison Natale du Maréchal FOCH à TARBES.
Ce casque est intégré à notre collection et  inventorié sous le numéro  2010.0.28 - Sculpture/Arts décoratifs - Casque surmonté d'une tête de coq avec trois rangées de feuilles
de chênes - Jugulaire dépendante.
Étain, bronze doré, cuir  datation 1920-21
Noté à l'intérieur du casque : "CASQUE VICTOIRE PRÉSENTÉ A FERDINAND FOCH MARÉCHAL DE FRANCE PAR CLARENCE H.MACKAY
ET DES AMIS DE LA FRANCE  NEW YORK  DÉCEMBRE 1921"
Observation : Aurait été réalisé dans les ateliers de Jean Dunand - Auteur Julien Messager.
Je me tiens à votre disposition pour des renseignements complémentaires
Bien cordialement
Béatrice LALANNE
Agent Principal de la Maison Natale du Maréchal FOCH

1931

Cette photo a été réalisée par Therese Bonney  en 1931 et Jean Dunand est ici photographié dans son atelier de la rue Hallé à Paris, non pas dans le 7 Eme arrondissement comme l indique la bibliothèque spécialisée de Paris mais dans le 14 -ème arrondissement


Dans le cadre de l'Exposition coloniale de 1931, il réalise les décors de la bibliothèque et du salon de lecture du musée permanent des Colonies. 


Salle à Manger des premières classe  du paquebot l 'Atlantique

Salle a manger de l atlantique

Le 4 janvier 1933, en route pour les chantiers du Havre où il doit subir une refonte, "l'Atlantique" prend feu de nuit, à l'ouest de Guernesey. Les éléments de décoration, comme les panneaux laqués ou vernis, contribuent à la propagation de l'incendie et, par le dégagement de gaz toxiques, rendent difficile son attaque. Le navire, évacué, dérive alors plusieurs heures, se dirigeant vers l'Angleterre où l'on pense qu'il va s'échouer avant que le vent ne le ramène en Manche. Des remorqueurs français, allemand et hollandais se disputent l'épave. À un moment les remorqueurs hollandais tirent le bateau par l'avant tandis qu'un remorqueur français, Le Minotaure, le tire par l'arrière. Finalement, le commandant de l'Atlantique demande au mouilleur de mines de la marine nationale Pollux de ramener l'ordre et tous les remorqueurs tirent alors l'épave jusqu'à Cherbourg. Au total, 19 marins sont portés disparus. L'épave reste trois ans dans le port normand, assureurs et armateurs n'arrivant pas à se mettre d'accord sur son sort. Amarré le long du quai de France, l'Atlantique en est finalement éloigné pour le jour de l'inauguration de la nouvelle gare transatlantique en juillet 1933.
Considéré en définitive comme irréparable, le navire est démoli en 1936 dans le chantier spécialisé Smith & Houston de Port Glasgow.
Son naufrage a notamment des conséquences sur la construction du Normandie, qui voit sa protection contre les incendies renforcée.



M. Jean Dunand, qui s'est acquis dans le monde la juste réputation d'un de, nos grands décorateurs actuels, vient, avec le magnifique ensemble de panneaux de laque formant les parois du salon de la première classe dans le paquebot L'Atlantique, de dépasser encore en richesse sobre, en formes expressives et en grandeur d'effet, ce par quoi il nous a plus d'une fois étonné. La Compagnie de Navigation Sud-Atlantique a eu, le choisissant, la main heureuse. Il n'y a pour nous qu'un seul regret :â formuler :.c'est qu'une pareille décoration n'ait pas eu pour destinée de demeurer à Paris. Mais il faudrait en de telles occasions qu'il existât chez nous un palais, un musée, un édifice quelconque, où une décoration du maître eût chance de trouver, une place ;— ou une commande.

Par 'exemple quelle salle du Palais permanent s'il y avait été prévu un emplacement ! Ou bien encore? quelle entrée pour un ministère des Colonies, ou pour le Muséum ! Mais ne nous attardons pas à ces inutiles doléances, et donnons ici quelques détails sur ce que nous considérons de toute façon comme un événement artistique. C'est une occasion en même temps d'esquisser une physionomie de l'artiste et de résumer son oeuvre à grands traits.

Jean  Dunand a commencé avec, modestie, créé avec persévérance et abouti avec ampleur. D'abord on le remarqua comme un original artisan de métaux. Ses vases et objets divers en airain, avec de délicates mais larges incrustations, étaient des oeuvres nouvelles et réussies, tranchant sur cette recherche exagérée de  « originalité » qui a égaré tant de possibilités de talents et a jeté, de par le monde, une production qui paraîtra à ceux qui viendront après nous souvent bien étrange.
Arsene Alexandre dans la revue : La Renaissance 1931


Salle a Manger du paquebot l'Atlantique Panneaux de Jean Dunand




Une oeuvre, au contraire, comme celle de Jean Dunand, qui allie à la séduction de la matière celle de la fantaisie réglée par l'équilibre, plaidera toujours en faveur de notre époque. On en pourrait dire autant du beau groupe d'artisans qui s'est formé naturellement avec Dunand : le maître imprimeur et décorateur de livres Schmied, l'animalier Jouve, l'émailleur Goulden. 
Celui de qui nous parlons ici particulièrement devait un jour être attiré, en vertu des analogies mystérieuses des matières, par la plus merveilleuse peut-être que les hommes aient inventée : la laque.
Elle a tout : la séduction pour l'oeil, la caresse au toucher, la possibilité de se combiner avec les autres matières précieuses que lui fournit la nature, or, argent, nacre, d'autres encore, et de les capturer tout en leur donnant encore plus de prix, car elle permet au peintre de génie d'y employer une palette des plus particulières. Arsene Alexandre dans la revue : La Renaissance 1931


1932 bulletin de l art ancien et moderne
 Nous reparlerons de L'Encyclopédie et des Encyclopédistes, à la Bibliothèque nationale, de L'Alsace vue par les artistes, à la Galerie du Bûcheron; et le nouveau groupe des Douze, à la Galerie. Ruhlmann, nous a prouvé que nos animaliers ne s'emprisonnent pas davantage dans une formule, à l'heure où la XIe Session du beau quatuor Dunand, Goulden, Jouve, Schmied, rappelait à propos que l'art actuel n'a nul besoin de recourir aux malfaçons décadentes pour s'affirmer moderne et vivant.
Supérieure à la virtuosité, l'expressive et haute maîtrise de ce beau quatuor d'artistes relève de la rubrique de l'art décoratif; mais l'art, tout court, réclame la mosaïque où Jean Dunand a fait son portrait et le grand émail champlevé, chef-d'oeuvre de technique, où Sehnxied a retracé L'Arbre de Science du Paradis terrestre, avant de s'attaquer à L'Arbre de Vie.


1933 revue de l art ancien et moderne


Avec les temps difficiles Jean Dunand simplifie parfois sa manière. Cela nous vaut de beaux vases en argent battu. Un paravent au laque profond rappelle en ce domaine la maîtrise de Jean Dunand dont l'imagination crée de fantaisistes végétations qui font penser à celles de Pillement avec plus de magnificence. M. Mergier se montre, dinandier fécond et remarquable 'émailleur. 'Une rétrospective d'œuvres de P."E. Mangin nous fait assister à l'évolution d'un artiste consciencieux de 1900 à nos jours.

Parmi les orfèvres, M. Jean Puiforcat expose des objets  d'une  forme puissante, d'autres dans lesquels il s'efforce d'allier le verre au métal. A côté de ces recherches il en est  d'autres dont la bizarrerie ne semble pas de bon aloi, tel ce surtout aux boutons de verre diversement colorés destinés à refleter l'éclat tempéré d'un rideau de bougies. Décidément. ce mode d'éclairage anachronique sévit ,Les réalisations de Mr Jean Têtard ont toujours quelque chose de neuf et d'aristocratique. M. Daurat ne craint pas de s'attaquer à des pièces 
d'importance, qu'il réussit. MM. Bablet, Rivaud, Jean Desprès, Siegfried Boés apportent la preuve que le bijou n'est pas nécessairement un objet de haut prix et que des matières modestes bien. travaillées peuvent devenir des ornements parfaits.



Suite de lés, vente Artcurial



1931 dans la revue La Renaissance de son ami Schmied







JEAN DUNAND (1877-1942) D'après Portrait
Publié en encart dans un numéro de L'Illustration d'époque art déco.
Reproduction d'une laque de Jean Dunand en impression gaufrée sur papier.
37 x 28 cm, France, circa 1935 Cadre en bois doré 41,5 x 31,5 cm revendu par la maison Millon Paris

PORTRAITS EN LAQUE DE MADAME VIONNET ET DE MADAME AGNES PAR JEAN DUNAND
Les deux compositions que nous avons le plaisir de publier, portraits en laque de Mme Agnès et de Madeleine Vionnet, par Jean Dunand, viennent d'obtenir un immense succès, chez Charpentier, à l'exposition du Groupe Dunand-Goulden-Jouve-Schmied.

Jean Dunand, toujours en quête d'une recherche et toujours en marche vers le mieux, a campé là deux oeuvres magistrales.
Il nous semble intéressant de donner quelques précisions sur les procédés employés, afin de montrer à quel point apparaît savante la technique du portraitiste laqueur : métier exotique d'une incomparable magnificence.
Le portrait de Mme Agnès est en laque gravée, dite de Coramandel. Le panneau et le fond du sujet sont en laque brune. Cette laque est polie, puis reçoit en gravure le dessin du portrait, tandis que sont réservés des filets et des pleins de laque polie. Les fonds de la gravure sont ensuite couverts de couleurs à l'huile d'oeuf.
Le portrait de Mme Madeleine Vionnet est en laque et coquilles d'oeuf. Sur les laques de soubassement du panneau de bois sont posées les coquilles d'oeuf entrant dans la composition du visage. Les éléments de cette coquille - petits morceaux broyés puis tamisés - sont agencés un à un sur de la laque fraîche. Les couches de laque brune du fond et les laques rouges du vêtement sont ensuite posées, puis poncées et polies. Le dessin du visage sur le fond blanc des coquilles d'oeuf est obtenu par des applications de laques de couleur au pinceau et des ponçages au charbon de bois.
Nous ne parlerons pas dans ce bref exposé de toute la série d'opérations nécessaires pour obtenir une laque réussie. Mais sans doute suffira-t-il, pour mettre en lumière la splendide maîtrise de Jean Dunand, merveilleux artiste qui a su, par ses révélations personnelles, élargir le cadre traditionnel dans lequel l'art du laqueur se complaisait depuis des siècles.
Article de Roger Nalys, paru en 1933 dans le n°141 de L'Officiel de la mode



1934



1935






Le 29 mai 1935, le paquebot Normandie quitte le Havre pour New-York. Il bat tous les records de la traversée de l'atlantique nord à la vitesse de plus de trente noeuds. Un palace flottant où règnent rythme, opulence et majesté. Projet de décoration pour l’escalier du fumoir du paquebot Le Normandie. Gouache originale sur son carton légendé..Dimension : 67 x 92 cm (deux légers accrocs). Ce large escalier descendait du grill vers le fumoir, sur le palier se dressait, une allégorie « Normandie » en bronze doré réalisée par le sculpteur Léon Baudry.
Les parois de l’escalier étaient revêtues d’une laque d’or et au final, Jean Dunand réalisera 1200 mètres carrés de laque unie ou décorée avec aux angles du fumoir de grands panneaux gravés par ses soins à la manière des bas-reliefs égyptiens. Notre dessin est un important témoignage de cette oeuvre majeure de Dunand qui aura nécessité plus d’un an de travail.
JEAN
DUNAND
DESSINE LE FUMOIR POUR
LE PAQUEBOT NORMANDIE
Projet de décoration pour l’escalier du fumoir du paquebot Le Normandie.
Gouache originale sur son carton légendé. Dimension: 67 x 92 cm
(deux légers accrocs). Provenance: Collection Lelion.
Présentation de mode dans l’escalier du fumoir lors de la croisière
inaugurale, mai 1935. Photographie Roger Schall.
http://catalogue.gazette-drouot.com/pdf/296/24691/articleweb.pdf?id=24691



Salon fumoir
Sur le palier supérieur de l'escalier du fumoir se dresse une statue de La Normandie, par Léon Georges Baudry (1898-1978)(l'original en bronze a été acquis pour orner la salle à manger du GTS Celebrity Summit, une copie en plâtre est conservée au musée de Caudebec-en-Caux. Bien qu'il revienne de façon récurrente dans certaines parties du paquebot, le thème de la Normandie est cependant absent de certaines pièces, car somme tout assez limité pour les décorateurs123. Le fumoir des première classe s'orne de six grands panneaux sculptés, laqués et dorés, créés par Jean Dunand sur le thème des "Jeux et joies de l'homme" et couvrant une surface de près de 1 200 m2 (dans un matériau résistant et léger, un plâtre dur, à base de kaolin) : La Pêche, La Conquête du cheval, Les Sports (tous trois conservés au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris), Les Vendanges (Oissel, hôtel de Ville), et La Chasse (dispersé entre le musée des Arts décoratifs de Paris et l'écomusée de Saint-Nazaire). Connaissant vite un très grand succès, les panneaux ont fait l'objet de réductions sous forme de petites plaques décoratives (plusieurs sont conservées au musée du Havre, et ont été restaurées en 2015).
Le grand salon est décoré de colonnes en verre de Lalique. Les grandes portes s'ornent de panneaux en laque d'or de Jean Dunand125 où sont peint des compositions de Jean Dupas représentant Le Soleil, Les Vents et Le Char de l'Aurore (fragments à Pittsburgh, Carnegie Museum of Art). Jean Dupas conçoit également les compositions peintes des panneaux de verre aux angles de la salle : il livre quatre compositions mythologiques sur le thème de L'Enlèvement d'Europe (fragment au musée de Saint-Nazaire), La Naissance d'Aphrodite, Le Char de Thétis et Le Char de Poséidon (New York, The Metropolitan Museum of Art), faisant la part belle à d'ambitieux thiases marins. Les panneaux couvrant près de 400 m2 sont exécutés en verre églomisé de Saint-Gobain par le maître verrier Jacques Charles Champigneulle. Le musée Malraux du Havre conserve des dessins préparatoires de Dupas.



Concernant l’esthétique de ces compositions monumentales, Jean Dunand s’inspira des bas-reliefs égyptiens et s’ingénia à sculpter les moindres détails à la gouge et à la râpe, avant de les recouvrir de laque d’or. Véritable prouesse sur le plan de l’exécution technique, cet ensemble de panneaux s’avéra une entreprise colossale à laquelle participa une centaine de personnes qui travailla d’arrache-pied aux opérations de ponçage et de laquage dans l’atelier parisien de l’artiste.




"La chasse" (détail) - environ 1935 revendu par Artcurial
Panneau en stuc à décor en relief de marabouts et renards dans la végétation en laques de couleurs polychromes rehaussées de dorure. Signé en bas à gauche.
150 x 80 cm Provenance : Famille de l'artiste.  
Historique :
Jean Dunand reprend ici un détail du décor du panneau "La chasse" qui ornait le fumoir du paquebot Normandie.


Deux autres panneaux sur la chasse

Plusieurs esquisses et maquettes préludèrent naturellement au projet, parmi lesquelles figurent les deux pièces du Musée, des maquettes au 1/10e données par l’artiste. Dans le but de permettre à ceux qui n’avaient pu visiter le luxueux paquebot d’admirer une réduction du fumoir, et leur faire comprendre l’extraordinaire tour de force technique et artistique de ces panneaux laqués, une présentation publique fut organisée en mars 1936 à la galerie Charpentier, à Paris.
La guerre étant déclarée en septembre 1939, le paquebot resta à quai à New York et fut bientôt désarmé en vue de sa reconversion en transport de troupes. Les panneaux en laque trouvèrent refuge dans les entrepôts de la Compagnie. Après leur retour en France, ils furent remontés sur les nouveaux paquebots de la Transat, Liberté et Île-de-France.
A BORD DE "NORMANDIE" - LES LAQUES DE DUNAND

L'on se souvient du terrible incendie qui détruisit l'Atlantique, le magnifique superliner, qui portait si haut notre pavillon au delà des mers.
Au lendemain du sinistre, Jean Dunand, qui avait exécuté pour le salon et la salle à manger de l'Atlantique une série de panneaux de laque sur bois, étudia les moyens de soustraire de telles oeuvres aux atteintes du feu.
Ses recherches furent couronnées de succès et il découvrit une matière incombustible, sorte de ciment plastique, permettant de remplacer le bois comme support des laques.
C'est donc, à cet égard, une technique nouvelle que Jean Dunand a mise en oeuvre sur Normandie.
Comme on le sait, Jean Dunand a réalisé, pour le grand salon et le fumoir de Normandie, une série de gigantesques panneaux, certains mesurent cinquante mètres carrés, qui marquent une date dans le domaine de l'art décoratif.

Il s'agit de compositions en bas-relief laqué d'or, conçues sur le thème des jeux et des joies de l'homme : la conquête du cheval, la chasse, la pêche, les vendanges, la danse et les sports. Il convient de souligner que les panneaux ont été sculptés en bas-relief, directement, à la gouge et à la râpe, sans modèle, ni en terre, ni en plâtre, à la manière des bas-reliefs de l'ancienne Egypte. Quant aux laques de couleurs et aux ors de toutes transparences, on peut affirmer que Jean Dunand s'est ici surpassé.
Certes, dans la technique chère à Dunand, des oeuvres maîtresses nous ont été laissées, depuis l'antiquité. Nous connaissons les grands bas-reliefs de pierre du Proche-Orient, et nous admirons sans réserve les précieux laques d'or de l'Extrême-Orient.

Mais ce qui n'avait jamais été réalisé, dans l'histoire de l'art, c'est la réunion de ces diverses techniques et l'amalgame de ces différents moyens d'expression.

Jean Dunand a su accomplir cette synthèse et intégrer dans notre monde moderne les plus vieilles civilisations.
Il peut s'en montrer fier. Quant à nous, nous ne cacherons pas notre joie de savoir qu'un nom français a signé de pareils chefs-d'oeuvre.

L Officiel de la mode1935 S-R Nalys



1935 dans le journal Les Modes


1935 Panneau Les Sports "Oeuvre faisant partie des 5 panneaux créés pour le fumoir du paquebot Normandie sur le thème "Les jeux et les joies de l'homme"


Les panneaux laqués sont exposés au musée de Saint Nazaire A Escal Atlantic


Ces 





Paire de boutons de manchettes en perles rondes et plates à corps lancéolé en métal argenté. Non signés.
Provenance : Succession Jean Dunand & consorts. revendus par Artcurial



Jean Dunand un panneau pour le paquebot  NORMANDIE, 1935
panneau en bois doré, coquille d' oeuf et laqué représentant un Marabout debout dans l' eau à côté de feuillage stylisé en noir et rouge
16 1 / 2in. (42cm.) De haut, 9 pouces. (23cm.) De large 





Salle à Manger du Normandie


Salon du Normandie





Portrait de Madame Marguerite Raspail, portant un bracelet manchette de Jean Dunand, 1936. Laque et technique mixte sur panneau. Encadrement d'origine noir et or. Importantes craquelures. Signé Jean Dunand et daté 1936 en bas à droite. Oeuvre seule: 68,5 x 49,3 cm. Provenance:. Monsieur Octave Raspail, proche de la famille Dunand. Par descendance. Bibliographie:. «Jean Dunand, Vie et Oeuvre» par Félix Marcilhac



Tiré du catalogue de Maitre Prunier 

L escalier du Fumoir avec les panneaux de laque de Jean Dunand




L'Exposition universelle de 1937, officiellement Exposition internationale des « Arts et des Techniques appliqués à la Vie moderne », qui se tient à Paris du 25 mai au 25 novembre 1937.



JEAN DUNAND A CIGARETTE CASE, 1930 revendu par Christie's métal laqué, incrusté de coquille d'oeuf, le revers laqué noir  (14 cm.) De long, (8,6 cm) de large, ( 0,5 cm.) De profondeur. Gravé Jean Dunand et AG 1937 à l'intérieur; revendu par Christie's





1939

Dunand est nommé président de la section laque de l’Exposition Internationale à Paris et décore en 1939 le Pavillon de la France à l’Exposition Internationale de New-York. Deux ans plus tard, il participe au Salon des Tuileries.

Colorisé avec le logiciel My Heritage



1940 Journal  Le temps




En 1941 Jean Dunand au pied de la maquette d'un somptueux décor de laque qui orne le paquebot Normandie.




1941

Le fameux casque protecteur de son invention  apres 1918, qui eut peut-être sauvé son fils aîné, mort en 1940 d'une balle en plein front



Une laque: Les deux panthères noires




Une vaste composition sur fond de coquilles d'œufs, La moisson


La guerre , privées de tout mais néanmoins coquettes, les parisiennes portent des chapeaux et ces longs copeaux de bois une fois laqués en couleurs par Dunand,  vont devenir des ornements des créations de la modiste parisienne Agnès



Pierre Dunand travaillant dans l atelier de son père, rue Hallé.

La Galerie Marcilhac à Paris, a écrit  sur son site l histoire de Pierre Dunand et me permet de lui emprunter ce texte sur son histoire, mais cette galerie est spécialisée en effet La Galerie Marcilhac s’affirme comme la plus ancienne galerie parisienne consacrée aux Arts Décoratifs du XXème siècle. Implantée au cœur du VIe arrondissement, elle présente des œuvres situées dans la période de 1920 à 1940. Son directeur, Félix-Félix Marcilhac, fait partie de la jeune génération de marchands qui construisent aujourd’hui l’avenir du métier de galeriste et d’antiquaires.

La renommée de son père, Félix Marcilhac, spécialiste de grande réputation dans le domaine des Arts Décoratifs, a permis à la Galerie Marcilhac de se faire connaître à l’échelle internationale depuis sa création en 1969. Il est l’auteur de plusieurs catalogues raisonnés comme ceux des verriers René Lalique et Maurice Marinot, des sculpteurs Chana Orloff, Edouard Marcel Sandoz et Joseph Csaky, des ensembliers-décorateurs André Groult et la Maison Dominique, du dinandier Jean Dunand et les peintres Paul Jouve et Jacques Majorelle. Sous la nouvelle impulsion de Félix-Félix Marcilhac, la galerie organise des expositions consacrées aux grandes figures des Arts Décoratifs tels que E.J. Ruhlmann, J.M. Frank, M. Coard, E. Printz, A. Groult, J. Dunand ou encore Süe et Mare qui côtoient des pièces d’artistes plus contemporains tels que celles des frères Giacometti.


Troisième fils de Jean Dunand, Pierre Dunand abandonne rapidement un cursus scolaire classique et généraliste pour rejoindre dès ses dix-sept ans l’entreprise familiale. Attiré et fasciné dans un premier temps par la dinanderie, il se tournera et se consacrera finalement plus volontiers aux réalisations de laques, formé dans ces deux disciplines par les artisans travaillant au sein des ateliers de son père. 
Montrant une grande habileté et autonomie dans la conception de pièces indépendantes, Pierre Dunand s’attèle pourtant à faire valoir l’oeuvre de son père, et ce jusqu’après la mort de ce dernier en 1942. Le nom de Pierre n’apparaît effectivement que de manière sporadique et occasionnelle et jusqu’à cette date, l’artiste ne signe pas ses oeuvres personnelles, ce qui ne changera guère après la disparition du patriarche. Continuant à collaborer avec les mêmes décorateurs et ébénistes que Jean Dunand – à l’instar de Jules Leleu, essentiellement pour du laquage, et Eugène Printz pour des incrustations et éléments de dinanderie –, Pierre ne s’écartera jamais réellement de l’esthétique instiguée par son père ; les clients réguliers de l’entreprise demeurent très réceptifs et demandeurs du « style Dunand », entravant par certains aspects l’innovation formelle au sein des ateliers. Pierre Dunand n’en reste pas moins un concepteur virtuose qui sera à l’origine d’inventions et de perfectionnements techniques qu’il n’hésitera pas à breveter et dont il usera aussi bien dans les productions mobilières que dans les réalisations monumentales. 
A partir de 1942-1943, Pierre Dunand conçoit la décoration murale du salon de bridge du paquebot La Marseillaise, dont les panneaux de laque représentent une jungle – selon une idée et des croquis originaux de Jean Dunand – aux espèces animales et florales luxuriantes sur une longueur de quasiment dix mètres. Durant ces mêmes années 1940, il retouche un certain nombre de panneaux que son père avait créés pour le Normandie, remontés sur l’Ile-de-France et le Liberté. 
Au début des années 1950, les créations personnelles et autonomes de Pierre – notamment une série de vases abstraits – ne rencontrant que peu de succès auprès d’un public dont les goûts ont évolué, il décide de quitter l’entreprise familiale en 1958 afin de se tourner vers la réalisation de caravanes automobiles qu’il avait débutée en amateur quelques années auparavant. 


Pierre Dunand rencontrant un des chapeaux en copeaux laqués de madame Agnes en 1942 sur les champs Elysées




Autoportrait


Portrait de l'artiste Valentine Tissier entièrement réalisé sur fond de coquilles d'œufs


Valentine Tissier grande actrice , le tableau est vraiment ressemblant



Jean Dunand suit la progression



Dont le résultat sera un "sous-bois aux gazelles"




Qu a t- il voulu exprimer avec cette laque intitulée 4 juifs et l'aryen. La dernière création de l'auteur avant sa mort en 1942 ????


J ai trouvé ces photos des Dunand, conservées a https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/



9 Juin 1942 annonce du décés de Jean Dunand dans "le Matin" et dessous une publicité de Dusausoy


Le 12-06-1942 dans "les Echos"

Je n'ai pu trouver sur la Base Leonore le dossier de légion d Honneur de Jean Dunand, la base Leonore et la base des poinçons des orfèvres, ont arrêté de publier des dossiers et c'est bien regrettable de la part du ministere de la culture français


Son fils Pierre Dunand  va continuer son oeuvre encore quelques années exemple, "Le lac", vers 1945-1950, Spectaculaire paravent en laque de Chine formé de quatre feuilles de couleur rouge feu et brun, à décor d'un coucher de soleil au dessus d'un lac, parmi des semis de fleurs au premier plan. Revers en laque rouge unie, sans décor. Signé en bas à droit. Dimensions d'une feuille: 165 x 50 cm (Eclats en bordure et quelques reprise de laque). «The lake», towards 1940-1945 Revendu par la maison Millon


-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-

Je n ai pu trouver de réponse a cette question simple. Quelle est la composition de l alliage "OREUM"  Si quelqu'un peut aider???

J ai compilé des publicité ou articles de l'époque de 1922 a 1928, sur l Oreum,  apres , plus de traces.


 Cliquez sur toutes les photos pour les agrandir








Même la revue Vogue le citait


Les fondeurs de l'Oréum



Ces deux pages couleurs me sont proposées par Laurence Mouillefarine

"Cher Jean-Jacques,
Vous trouverez, en pièces jointe, un extrait de notre catalogue "Bijoux Art déco et avant-garde" où, dans le chapitre sur Dunand, Evelyn Possémé évoque l'Oreum."



J aurais aimé en savoir plus sur la composition de ce métal apparemment a base de Bronze?


À la fin de 1916 ou au début de 1917, Henri et Marcel Bourgeois s'associent avec les trois frères Nappey, de Charmauvillers, aussi fabricants de boîtes de montre. Ils produisent des pièces pour les obus (10 000 bouchons de gaines-relais par jour), à l'aide de cinq presses achetées pour l'occasion.

Le départ de Marcel en septembre 1917 entraîne une réorganisation : le dégrossissage et le tournage se font à Charmauvillers, la finition et les bureaux sont à Damprichard. Les boîtes en argent sont réalisées par les Nappey (d'où des investissements en machines dès 1919), celles en métal, acier et bronze par Bourgeois. Les premières sont insculpées du poinçon de la société, formé des lettres N et B séparées par une échelle oblique, le tout inscrit dans un losange. Les boîtes plaquées portent le poinçon d'Henri : un cercle inscrit dans un ovale accompagné des lettres H et B, le tout dans un carré. Les deux entreprises fabriquent également à partir de 1918 des briquets en forme de boîte de montre (28 500 pièces vendues en 1919) mais cette production est abandonnée en 1921 lorsque la vente des briquets cesse d'être libre. À cette époque (1920-1922), elles étudient la fabrication de montres pour automobiles, réalisent une boussole sur le principe des montres bracelets, des socles pour montres, des stylos...

Les recherches sur les matériaux se poursuivent. En octobre 1922, Bourgeois et Nappey obtiennent l'exclusivité pour la France d'un nouvel alliage imitant l'or (l'Oréum), de la société Marret-Bonnin-Lebel, la seule à fabriquer le bronze V.B.F. Le matériau, difficile à travailler, sera abandonné en 1928. Plus important, Marcel, de retour dans la société et associé à Paul, invente en 1921 un procédé de plaquage or par électrolyse (le « blindage »), utilisant les travaux de Bernard Breguet, de Bienne (Suisse). Il crée les marques Blindé-Or, Blindor, Feuillor et Mifeuille (fonction de l'épaisseur de la couche d'or déposée), la marque Blindé-Or étant par ailleurs déposée à l'international en 1925. Le procédé intéresse Christofle qui, en octobre 1925, signe un contrat pour pouvoir l'utiliser pendant 15 ans pour tout article autre que les boîtes de montre, les pendules et les réveils. La société Bourgeois elle-même ouvrira en 1930 un atelier à Maîche, rue Pasteur (future usine Sécuritor), pour réaliser en sous-traitance le blindage des plumes de stylo pour la maison parisienne Paillard puis, à partir de 1935, pour la maison Baignol et Farjon, de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).

Le 1er février 1927, la société de fait Bourgeois-Nappey cède la place à la Sarl Henri Bourgeois et Nappey, au capital de 1 004 000 F et d'une durée de 10 ans. Son siège social est à Damprichard et elle a pour but « la fabrication et la vente des boîtiers et autres articles similaires en tous genres et en tous métaux, pour toute industrie, notamment pour l'horlogerie, l'électricité, la bijouterie, l'orfèvrerie, les appareils de mesure et de laboratoire ».


Un commentaire, une question , vous pouvez les poser ci-dessous ou si vous n avez pas de compte "Google" me les adresser à "richard.jeanjacques@gmail"  je répondrai




2 commentaires:

  1. fabuleux article, quel talent et quelle vie ! Merci à l'historien, mille fois de lutter pour nous contre l'oubli.

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  2. On vient sur le site, on y revient, on lit et on relit, et parfois comme c'est le cas ici avec Jean Dunand, on plonge dans une quantité incroyable d'informations, de documentation. Quelle superbe recherche et quel article. Bravo, bravissimo !

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