C'est une belle histoire, comme je les aime et elle commence par un cadeau d'un lecteur.
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J' avoue mon ignorance, je ne connaissais pas Daniel Baudesson.
Un de mes lecteurs, Mr Charleux qui tient la librairie "Apre Vent" à Toulon en France librairiedaprevent@yahoo.fr : m'a fait cadeau de cette petite carte de visite.
J ai cherché cette "Compagnie des Joaillers du Roi" mais je n'ai pas trouvé, je l'ai envoyé a notre ami Frank Stefan Stern qui m a répondu:
Frank
Stefan Stern Jean Jacques Richard it is probably Daniel Baudesson (1716-1785)
he was a snuff box manufacturer for Frederick the Great of Prussia. Berlin and
Werder an der Havel were 2 different cities.
Frank
Stefan Stern Jean Jacques Richard c'est probablement Daniel Baudesson
(1716-1785) qu'il fut fabricant de tabatière pour Frédéric le Grand de Prusse.
Berlin et Werder an der Havel étaient 2 villes différentes.
Je repris mes recherches avec ces précieux renseignements, et je suis tombé sur cette magnifique tabatière, qui est conservé au MET a New York.Tabatière de Daniel Baudesson (1716-1785, travail 1730-1780)
Artiste:Miniature attribuée à Daniel Nikolaus Chodowiecki (allemand, Dantzig 1726–1801 Berlin)Date:1745–55.
Elle est en or, émail, diamants; Ivoire
Dimensions:1 1/2 x 3 3/8 x 2 1/2 pouces (3,8 x 8,6 x 6,4 cm); Miniature: 2 3/8 x 3 1/4 po (60 x 83 mm)
Rendez vous compte, un pareil travail sur une boite de 6 cm 40 de long
C'est un don de J. Pierpont Morgan, 1917
Signature: inscrit sur le coté: Baudeson
Un papier contenu dans cette boîte se lit, en russe et en anglais: "Un cadeau de Sa Majesté l'impératrice Maria Alexandrovna au comte Vasilil Dimitrievich Olsoufiev en commémoration du 30 juin 1857."
Sous le couvercle une Miniature de Frédéric II attribuée à Daniel Nikolaus Chodowiecki (allemand, Dantzig 1726–1801 Berlin)
Wilhelmine, Comtesse de Lichtenau, née Wilhelmine Enke (également orthographié Encke) (29 décembre 1753 à Potsdam – 9 juin 1820 à Berlin), était la maîtresse officielle du roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, de 1769 à 1797 qui l'éleva au rang de comtesse. Elle est considérée comme politiquement active et influente auprès de son amant pendant le règne de celui-ci, il lui offrit un grand nombre de bijoux de Daniel Baudesson
Mais revenons a Daniel Baudesson, il est difficile de connaître tout son parcours.
Lorsqu' on cherche trace de cet éminent joaillier en France, on ne trouve rien, a t il exporté en France?
Pourtant un texte du livre "La France Protestante" attire mon attention:
BAUDESSON
(DANIEL), armurier de Metz. A la révocation de l'édit de Nantes, Beaudesson
s'enfuit à Berlin:. Un de ses descendants, nommé comme lui DANIEL, s'est fait
un nom dans l'orfèvrerie par l'excellence de ses ouvrages. Élève de Samuel
Coliveaux, il se perfectionna par un séjour de quelques années à Paris et
acquit une supériorité incontestée et incontestable. Il exécuta pour le roi de
Prusse plusieurs morceaux qui passaient pour des chefs-d'oeuvre. Baudesson
mourut en 1785. Cette famille subsiste encore à Berlin.
Le 18 octobre 1685, à Fontainebleau, le roi Louis XIV révoque l'édit de tolérance signé à Nantes par son grand-père Henri IV en 1598. Par ce nouvel édit, le Roi-Soleil signifie qu'il n'y a plus de religion autorisée en France en-dehors de la religion catholique.
Avec l'Édit de Fontainebleau, le roi interdit la pratique du culte protestant, ordonne la démolition des temples et des écoles, oblige à baptiser dans la foi catholique tous les enfants à naître, ordonne aux pasteurs de quitter la France mais interdit cependant aux simples fidèles d'en faire autant, sous peine de galères. Certains se convertissent , d'autres fuient la France, c'est ainsi que pour la deuxième fois nous perdîmes de grands professionnels de nos métiers, Horlogers, joailliers et orfèvres. 300 000 protestants vont ainsi quitter la France pour pour se rendre à Berlin, Londres, Genève, Amsterdam ou même Le Cap en Afrique du Sud
Daniel Baudesson serait né en 1716 à Berlin, nous avons vu qu' il fut l'élève de Samuel Coliveaux. Le fut-il à Paris?
Un livre: Mémoires / Société des sciences et arts de Vitry-le-François fait l inventaire des protestants de cette région partis à l'étranger, beaucoup allèrent en Suisse et Samuel Colivaux, orfèvre , fut parrain à Bâle, le 28 avril 1692. (Bernus, Notes.) puis le livre écrit a propos de Samuel Coliveaux
Le sieur Samuel Coliveaux, de Nettancourt, orfèvre, sa femme et un ouvrier, puis un enfant et une servante, étaient réfugiés en 1699-1700 à Berlin-Cologne. (Rôles B, 241, G, 88.) — Le dit Samuel Coliveau avait épousé Rachel de Marsal, de Metz. (Bordier, IV, 505.) — Samuel Coliveaux, de Nettancourt, fut de ceux qui formèrent d'habiles élèves, notamment Pierre Bocquet et Daniel Baudesson. La tradition rapporte que Coliveaux présenta au roi de Prusse la première tabatière d'or qui fut fabriquée dans ses Etats, et qu'elle surpassait en fini et en élégance tout ce qu'on avait vu de mieux en ce genre. (Erman, V, 274, 284 ; Reyer, Hist. de la Colonie française à Berlin, p. 263 ; Dannreuther, Nettancourt, p. 23.) —Gédéon Coliveaux, fils du d. Samuel et de Rachel de Marsal, rentra en France et s'établit à Metz en 1745. (Bordier, IV, 506.)
Mais un autre livre, au sujet de Roi Frédéric II confirme que Daniel Baudesson a bien été à Paris parfaire son apprentissage
C'est confirmé Daniel Baudesson put venir quelques années à Paris pour parfaire sa formation et par "L'envoyé de France" il faut traduire par l'ambassadeur
Dans ce même livre "Mémoires pour servir à l histoire des réfugiés François dans les états du Roi"
"Tout Berlin a vu pendant la guerre de ſept ans le magnifique ſervice d'or à caffé, le coutelas & d'autres pièces, que Mr. Baudeſſon exécuta par ordre du Roi & que l' on diſoit être deſtinés au Grand Seigneur. La richeſſe & l'art s'y diſputoient le prix."
Baudesson a travaillé à
Berlin à la cour de Frédéric le Grand, dont la propre collection de tabatières
était "extragavante" à la fois en taille et en goût. Bien qu'elle ne soit ni
marquée ni signée, cette boîte présente toutes les caractéristiques des autres
portant les noms de Baudesson et Chodowiecki.
Un des cotés de cette tabatière, l' Émail est peut-être de
Daniel Nikolaus Chodowiecki (allemand, Dantzig 1726–1801 Berlin) elle est en or, émail,
diamants et platine
Dimensions:hors
tout: 1 1/2 × 3 3/16 × 2 3/8 in. (3,8 × 8,1 × 6 cm)
Elle est conservé au MET a New York :don
de M. et Mme Charles Wrightsman, 1976
Les précédents propriétaires furent Le
prince Félix Youssupoff (en 1904) George Blumenthal, New York (en
1930); Mme Meyer Sassoon, Londres (en 1938); D. Bingham, New
York; M. et Mme Charles Wrightsman, New York (jusqu'en 1976; puis au MMA)
J attire votre attention sur l extraordinaire travail de l'émail puisque les paysages y sont émaillés sur un boitier de 8 centimètres de long !!!!!
Encore une belle pièce conservée au MET, Ornée d'un groupe de musiciens itinérants et
d'un ornement floral de nacre et d'ivoire en bas-relief, cette boîte en or a
une pièce de pouce sertie de diamants, ce qui a grandement contribué à sa
valeur. Un feuillet de papier se trouvait dans la boite: "Pce Airoldi Palerme.F"
puis J.
Pierpont Morgan (jusqu'en 1917) enfin au MMA)
Cette boite est conservée au MET
Vue d un coté
La Maison Christie's a revendu cette tabatière
Berlin, atelier de Daniel Baudesson, vers 1750/1760, portant des
marques de prestige ressemblant à des marques d'or françaises du XVIIIe siècle
Boîte rectangulaire, le couvercle, quatre côtés et encart de base
avec panneaux dorés gravés d'un motif en écailles et incrusté de vues de
maisons de village rustiques en coquille teintée, en nacre et en pierres dures,
les supports de cage légèrement bombés avec le pouce intégré légèrement
surélevé gravé de fleurs traînantes sur un sol strié en diagonale, avec bride
ondulée de 3 3/16 po (81 mm) de large: Provenance
Baron Henri de Rothschild (1872-1946),
no. Fr. 53.
Avec SJ Phillips, Londres.
Cette tabatière a été revendue par Christie's, elle est en or et émail, elle est marquée Berlin 1758 avec le poinçon de l'ours
Tabatière rectangulaire, le couvercle et les côtés
centrés avec des cartouches émaillées en
plein air représentant des scènes florissantes du port dans à la
manière de Claude-Joseph Vernet, bordée d'une rocaille en or ciselée et ornée de
fleurs, les bords émaillés en émail translucide bordeaux basse taille sur une échelle ciselée
moulue à l'intérieur d'un motif net en or poinçonné et gravé de 2 7/8 po (72 mm). ) large: Provenance Mme Ludwig von Gutmann, née Mathilde Freiin von Günzburg
(1866-1917), Vienne.
Commissaire-priseur Hans W. Lange, Berlin, 4
juillet 1941, Französische Goldemaildosen
des 18. Jahrhunderts , lot 9 (marque du fabricant non identifiée; 5
200 RM). Par héritage au propriétaire actuel.
Tabatière Baudesson Daniel (1716-1785)Chodowiecki Daniel Nicolas (1726-1801) pour l'émail Berlin (origine)émail peint,émail translucide sur basse-taille
or (métal)
Hauteur
: 0.039 m Largeur
: 0.082 m Profondeur
: 0.061 m MODE
D'ENTRÉE
Legs
Basile de Schlichting, 1914 LOCALISATION Paris,
musée du Louvre
CRÉDIT Photo
(C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Martine Beck-Coppola
Autre tabatière de Daniel Baudesson conservée au MET
Poinçon de Daniel Baudesson
Cette merveilleuse Tabatière se trouve conservée au Louvre à Paris
Bâte :
jeu de bacchantes enfants, en émail peint, émail translucide sur basse taille elle est en or Hauteur
: 0.04 m Largeur
: 0.079 m Profondeur
: 0.6 m
Legs
baronne Salomon de Rothschild, 1922. Paris,
musée du Louvre
CRÉDIT Photo
(C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Autre tabatière de Baudesson conservée au Louvre
Frank Stefan Stern m a adressé d'Allemagne une page d'un livre: 20th century masters the thyssen-bornemisza collection : avec cette photo et le texte qui suit
André et Jean-Louis Jordan fournirent trente-deux tabatières entre 1743 et 1765 et celles-ci atteignaient un prix allant de 125 thalers pour une boîte émaillée bordée d'or à 8 500 thalers pour une "Tabatière d'or à pierres d'émail taillé et très riche en brillants" . Dix-huit tabatières furent achetées à Daniel Baudesson, probablement le plus renommé des fabricants de tabatières à Berlin, entre 1747 et 1763
Seules trois boîtes en chrysoprase apparaissent dans les comptes bien que huit aient été enregistrées en 1901. L'une d'elles fournie par Gotzkowsky le 20 juin 1752 décrite comme " Tabatière de chrysoprase et or " aurait semblé être trop bon marché à 380 thalers pour être la présente tabatière.
Les comptes de Daniel Baudesson mentionnent le 27 Octobre 1763 " 1 tabatière de chrisoprase (sic) enrichie de brillants et ornée de couleurs" au prix de 6 500 thalers, et, dans un ajout à ces comptes, une commande des frères Jordan est enregistrée le 11 Décembre 1775 pour une tabatière de "chrisoprase riche en brillants" à 12 000 thalers.
Etant donné que la description de la tabatière Baudesson mentionne la couleur de l'or, si évidente sur la tabatière Thyssen-Borneisza, et, qu'elle est la seule tabatière en chrysoprase qui pourrait correspondre par sa date à l'inscription située à la base de cette boîte, il semble tentant d'attribuer ce présent exemplaire à Daniel Baudesson, mais la présence d'autres tabatières en chrysoprase dans la collection des Hohenzollern et qui ne sont pas mentionnées dans les comptes, rendent toute attribution certaine impossible.
Leg Rothschild
Tabatière de Baudesson conservée au V&A Museum à Londres
Cette tabatière de Baudesson est conservée au Victoria & Albert Muséum
Fabriquée a Berlin vers 1760 en or ciselé et agate cornaline
La collection Rosalinde et Arthur Gilbert prêtée au Victoria and Albert Museum de Londres
Numéro du musée:
PRÊT: GILBERT.421-2008
Emplacement de la galerie:
Or, argent et mosaïques, salle 72, The Rosalinde and Arthur Gilbert Galleries, cas 3, étagère 10
Image sous copyright.
Cette boîte d'agate avec de fines montures en or a été réalisée par Daniel Baudesson (1716-1785). Baudesson est l'un des fabricants de tabatières les plus célèbres de Berlin. Il a fourni des tabatières à Frédéric le Grand et, dans un document de 1766, il était appelé Hofjuwelier : orfèvre de cour.
Sir Arthur Gilbert et son épouse Rosalinde ont formé l'une des plus grandes collections d'art décoratif au monde, comprenant de l'argent, des mosaïques, des miniatures de portraits émaillées et des boîtes en or. Arthur Gilbert a fait don de sa collection extraordinaire à la Grande-Bretagne en 1996.
Cet article étant paru, une amie historienne Allemande "Ursula" m a adressé un site très intéressant , bien que difficile a exploiter, sur ce site on peut trouver la liste des dépenses de Frédéric II de Prusse, ses factures, les personnes à qui il a fait des cadeaux etc
D'apres les dépenses de Frédéric II
(1716-1785), mentionné selon Sarre entre 1730 et 1780, "Daniel Baudesson décède avant 1786". [Sarre, Goldschmiede-Zunft, p. 93], Louis B., PND: 142520470, Goldschmied, fils de Daniel, compagnon de son père, poursuit l'entreprise après sa mort [cf. ibid., p. 110]
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Travail gigantesque, car la comptabilité du Roi fut précise exemple une page de cette comptabilité
C'est la liste des 81 tabatières fabriquées par Daniel Baudesson pour le Roi Frédéric II de Prusse avec des détails. elle comporte six pages
Cette liste
Les "Schatullrechnungen" de Frédéric le Grand, qui n'est qu une petite partie des dépenses a été commentée, publiée par la Prussian Palaces and Gardens Foundation Berlin-Brandenburg et la State Archives Prussian Cultural Heritage Foundation en coopération avec le Centre de recherche de Sanssouci (RECS) et perspectivia.net.
Rédaction et commentaire: Ralf Zimmer
Réalisation et gestion des données: Fabien Cremer et Marcel Redel
Financé par la Stapp-Stiftung et la Stiftung "pro Sanssouci"
Les "Schatullrechnungen" de Frédéric le Grand, qui n'est qu une petite partie des dépenses a été commentée, publiée par la Prussian Palaces and Gardens Foundation Berlin-Brandenburg et la State Archives Prussian Cultural Heritage Foundation en coopération avec le Centre de recherche de Sanssouci (RECS) et perspectivia.net.
Rédaction et commentaire: Ralf Zimmer
Réalisation et gestion des données: Fabien Cremer et Marcel Redel
Financé par la Stapp-Stiftung et la Stiftung "pro Sanssouci"
Cette liste concerne d'autres dépenses , des cadeaux, des réparations etc, payées par Frédéric II à Daniel Baudesson, elle comporte 11 pages semblables à celle-ci.
Donc ce joaillier ayant étudié la Joaillerie à Paris fut très important au royaume de Prusse
Tout complément à cet article sera le bienvenu , écrire à richard.jeanjacques@gmail.com commentaires par mail ou sur le blog ci-dessous
c'était un plaisir comme toujours mon ami
RépondreSupprimerSincèrement
Ursula
https://www.royal-magazin.de
Je vous recommande son tres beau site , tres riche en informations https://royal-magazin.de/
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