« ce lampadaire véritablement tragique » (Leon Bloy);
« ce squelette de beffroi » (Paul Verlaine) ;
« ce mât de fer aux durs agrès, inachevé, confus, difforme » (François Coppée)
« un tuyau d'usine en construction, une carcasse qui attend d'être remplie par des pierres de taille ou des briques, ce grillage infundibuliforme, ce suppositoire criblé de trous » (Joris Karl Huysmans)
On ne peut dire qu'elle suscita l enthousiasme à l'époque? Mais elle encouragea deux hommes à la reproduire en 1 mètre de haut , or, diamants, et roses en diamants
La tour Eiffel en or, diamants, argent, pierres précieuses et émail de Martin Posno
Il paraît certain qu'au moment où il a présenté son projet de tour métallique, sa proposition a failli être repoussée, et l'on a lieu de croire que, si les constructeurs et architectes distingués qui ont été chargés d'étudier ses plans avaient été des joailliers ou des orfèvres, ils eussent déclaré nettement que la tour projetée était trop grande et trop haute pour le Champ-de Mars, et ils eussent privé le monde entier d'un sujet inépuisable d'admiration.
L'échec que M. Eiffel a failli subir, il est un autre spécialiste non moins hardi en son genre, un joaillier que tout Paris connaît bien et que le monde entier connaîtra bientôt, lui aussi, qui n'a pas eu la chance d'y échapper, précisément parce qu'il s'est trouvé en présence des joailliers et des orfèvres chargés de régler l'installation de la joaillerie au Champ-de-Mars, et qui ont déclaré trop volumineuse pour la classe une réduction aux trois centièmes de la tour Eiffel exécutée de tous points en diamants!
L'histoire est des plus curieuses, et nous trouverons certainement un jour l'occasion d'exposer en détail les nobles tentatives des concurrents de M. Martin Posno pour enrayer son œuvre, soit en le décourageant lui-même, soit dans l'opposition bizarre du commissariat de l'exposition, l'obstruction inexpliquée de M. Berger, l'inutile intervention de M. Eiffel qui eût été heureux de faire rendre justice à l'homme qui avait si bien compris, si admirablement reproduit son immortel chef-d'œuvre.
Le dépit très naturel de M. Martin Posno a fait place à un long éclat de rire, et aujourd'hui il est pleinement consolé en voyant la galerie Georges Petit, de la rue de Sèze, où il a installé sa splendide tour de diamants, transformée en une véritable succursale de cette exposition qui lui a si
arbitrairement fermé ses portes, succursale envahie chaque jour par 1,200 visiteurs, venant admirer l'éclat incomparable du premier chef-d'œuvre de l'industrie de la joaillerie, unique au monde entier.
Le Panthéon de l industrie en 1889
Cette Tour Eiffel en diamants eut un beau succès journalistique a l'étranger , en France et même le Courrier de Tlemcen fit un article, j'en reprends une partie.
La monture est tout en argent et or; tous les diamants, même les plus petits, qui dessinent les croisillons, sont montés sur griffes ; c'est une rangée de gros diamants blancs et jaunes du Cap qui forme le bord inférieur de l'arche du premier étage; les rangées de globes lumineux qui dessinent chaque plateforme de la vraie tour ainsi que les globes électriques du restaurant Brébant sont représentés par des rangées de perles fines.
Les moindres détails sont merveilleusement travaillés et rendus ; le phare est éclairé par une minuscule lampe Edison placées à l'intérieur; le tout sous la lumière des lampes électriques à réflecteur placés aux quatre coins de la vitrine, est éblouissant.
La tour pèse 15 kilogs. et compte 40,000 diamants; le plus gros coule 40,000 fr."
Il convient d'ajouter qu'elle était parsemée d'émaux diversement coloriés, de rubis, de diamants surtout, de
façon à reproduire tous les détails et même toutes les
colorations de la tour qui allait lui servir de modèle, de telle
sorte qu'en dehors de la couleur fidèlement reproduite, la tour en
joaillerie fut comme une réduction photographique de l'immense tour
en fer et de tous ses accessoires.
Il est vrai que des tours Eiffel, à l époque on en fit de toutes sortes, jusqu'a la nausée, ci-dessus des bouteilles que la verrerie "Legras" (collection personnelle) fabriquait par milliers
En or,
en argent, en cuivre, en étain, en plomb, en zinc, en aluminium, en
platine, des bracelets à la Tour Eiffel; Des breloques; Des flacons;
Des bouteilles; Dos manches de couteau ; Dos chandeliers;
Des
broches, des bagues, des boucles d'oreilles ;
Des
cartonnages, des porte-monnaies, des portefeuilles, des buvards;
Des
verres,'des écrins, des porte-plumes, des sacs de voyage, dos livrets,
des huiliers, des casquettes, des chapeaux ;
Des
jupons, brodés de Tour Eiffel, des corsets, des robes, des
mouchoirs, des , gilets, des chemises ;
Il
y a des Tours Eiffel en diamants, en stuc, en plâtre, en terre, en
albâtre, en cuir, en onyx, en marbre, en cristal, en ébène.
On
plaque des Tours Eiffel sur les brosses à dents, à cheveux, sur les
glaces à main, sur les bonbonnières, sur les boîtes à poudre de
riz;
On
en met dans les vases en porcelaine, pour remplacer l'oeil
légendaire!
Les
charcutiers font des Tours Eiffel en saindoux ; " Les pâtissiers
en nougat; Les confiseurs en sucre ; Les glaciers en glace
; Les chocolatiers en chocolat; Les musiciens en font en polkas et en
valses.
Où
cela s'arrètera-t-il?
On en fit même en chocolat
Et la revue Paris Capital-journal financier du 2 octobre 1889 écrivait encore
Quelques
individus se font tatouer en Tour Eiffel !
Photographes,
lithographes, autographes, dessinateurs, brodeurs, se livrent à des
orgies de Tour Eiffel.
Je
déclare une chose, c'est que lorsqu'on déboulonnera la Tour Eiffel,
je pousserai un soupir de soulagement, et je vous prie de croire que
ce n'est pas moi qui irai contempler la tour de six cents mètres qui
sera élevée, l'an prochain, à New-York.
Celle
que nous avons au Champ-deMars me suffit, et au delà!
Le journal "Le Panthéon de l industrie" nous explique que La
plupart des joailliers, jaloux d'avance du succès que pouvait
obtenir une pareille œuvre, affectèrent d'en accueillir avec des
éclats de rire l'annonce et le commencement d'exécution.
Quelques-uns,
plus.habiles et plus hardis, tentèrent d'enrayer l'œuvre en ruinant
le crédit de l'audacieux qui l'entreprenait, et aussi de le réduire
à l'impuissance en débauchant ses ouvriers.
Autant
de tentatives inutiles. Mais les jaloux parurent bientôt avoir
rencontré une autre chance de succès plus sérieuse dans les
difficultés mêmes de l'exécution, difficultés qui semblèrent, à
plusieurs reprises, donner raison aux railleurs et faillirent
décourager M. Martin Posno lui-même. De sorte que le chef de
l'entreprise, épuisé par d'interminables nuits de veille, par les
incessantes réfections auxquelles il se voyait condamné, se sentit
un instant sur le point d'abandonner son œuvre, mais y revint
ensuite avec une résolution plus ferme que jamais. Après deux
tentatives infructueuses, il eut cette fois l'heureuse chance de
mettre la main sur une équipe d'une centaine de joailliers,
sertisseurs, polisseuses, émailleurs, ouvriers-artistes de toutes
les spécialités, qui se trouva, cette fois, tout à
fait digne de lui, grâce aussi à l'habile direction et à
l'intelligente et dévouée collaboration de M. Lefort, que M. Martin
Posno s'était adjoint.
Le
travail ne fut plus interrompu ni jour ni nuit, et, après quatre
mois remplis par 13,500 heures de travail, soldées par environ
150,000 francs de salaires, la tour se trouva debout sur son socle de
marbre rouge, entourée à sa base de bornes en or surmontées d'un
gros diamant et reliées entre elles par une chaîne d'or de 5 mètres
de développement.
Cette
tour, que M. Van Derheym, expert de l'Etat,qui expertisa les joyaux de la couronne de France (apparenté aux Van Cleef et Arpels) après l'avoir très
longuement étudiée et admirée, a estimée 3 millions de francs ce qui converti en Euros donnerait 11,570,000 €
Les
quatre piliers en or qui la supportent sont munis de quatre petites
guérites richement émaillées dont chacune est occupée par un
agent de police.
Sur
la première plate-forme, où l'on a un jour placé debout un enfant
de trois ans dont le poids et les mouvements n'ont produit aucun
ébranlement, aucun déplacement de la moindre des pièces, sont
établis maintenant quatre restaurants d'or et d'émail, dont la
forme et la couleur rappellent exactement celles des v rais
restaurants établis dans la tour du Champ-de-Mars.
Les
galeries, les plates-formes, l'escalier qui comprend environ 1,800
marches, les ascenseurs mobiles dans l'intérieur de la tour, les
restaurants que nous venons de citer, l'imprimerie du Figaro
installée sur la deuxième plate-forme, les inscriptions diverses,
tous les détails de l'édifice, en un mot, y compris les drapeaux
flottants, qu'il a fallu exécuter avec des. émaux d'une ténuité
qui en rendait la combustibilité presque inévitable, ainsi que le
drapeau du sommet de la tour, dont les trois couleurs sont obtenues à
l'aide de rubis, de brillants et de saphirs, rendent de la façon la
plus fidèle les dimensions, la forme et la couleur des détails
correspondants de la Tour Eiffel.
Les
globes qui entourent les becs de gaz sont fidèlement représentés
par des perles fines, et les points brillants infinis en nombre qu'il
s'agissait de reproduire l'ont été à l'aide de 40,000 diamants
installés dans le même nombre de chatons ménagés dans ce but, et
ont nécessité le triage et l'essai de 9 ou 10 millions de diamants
bruts.
Les
diamants taillés qui ont été employés occuperaient, s'ils étaient
mis en contact sur une même ligne, une longueur totale de 80 mètres,supérieure,
par conséquent, et la hauteur de la première plate-forme de la Tour
Eiffel.
Le
phare, une des parties les plus difficiles et les plus soignées de
cet admirable travail, a absorbé et lui seul vingt et un carats de
diamants bruts que la taille a réduits et trois carats et demi.
Il
comprend, outre les brillants,
des rubis et des saphirs, qui, traversés par les rayons d'une toute
petite lampe électrique, jettent des feux d'un admirable effet,
quand cet ensemble est animé de son mouvement de rotation mû par un
petit mécanisme d'horlogerie.
L'aspect
en est, comme on le voit, absolument féerique, et la plume est
malheureusement impuissante à décrire l'éclat de ce monstre en
diamants.
L'installation
de la lumière électrique, destinée à faire ressortir les moindres
détails de cet édifice ruisselant de diamants, a été l'une des
plus graves difficultés de l'œuvre de M. Posno.
M.
Franseschi, un électricien d'un grand mérite qui en avait été
chargé, fut un moment menacé de perdre la vue, et c'est en
définitive à M. Posno
lui-même que revient l'honneur-d'avoir réalisé un mode
d'installation donnant à l'ensemble de la tour un éclat
véritablement admirable et que la vraie Tour Eiffel aurait
peut-être, cette fois, des raisons de lui envier.
"Le Panthéon de l'Industrie" 1889
Souvenir de mon ascension au 1 ere étage de la Tour Eiffel (collection personnelle)
1er juin 1889 dans le Figaro
Cliquez pour agrandir toutes les photographies
05-08-1889 dans le journal Gil Blas
Et puis le 24-05-1890, les affaires vont mal, l argent ne rentre pas, la faillite de la société Martin Posno est publiée.
De nombreuses critique avaient freiné son succès, les journalistes n aimaient pas la grande tour en fer, alors on confondait avec la petite en diamants
1889
L univers Illustré
La
tour Eiffel en diamants pourrait bien porter préjudice à "son
modèle en fer. On commence d'ailleurs à s'habituer au « clou » du
Champ de Mars, et même à revenir d'un enthousiasme de commande qui,
un instant, a paralysé toute critique. On examine plus froidement,
et l'on se rend compte _- enfin ! — que cet édifice purement
bizarre n'atteint aucun des buts qu'il semblait s'être proposés,
même celui de paraître sa véritable hauteur.
En clair on préférait la pierre au Fer:
Comme
nous le disions il y a quelques mois dans une de ces causeries, la
tour Eiffel montre l'inanité des prétendus progrès réalisés par
la charpente en fer pour les constructions en hauteur. Au contraire,
on ne peut se lasser d'admirer les merveilles de cette industrie
quand elle répond aux nécessités modernes de la construction
horizontale. Ici, aucun problème n'effraye les ingénieurs, qui se
sentent en main les éléments voulus pour justifier toutes leurs
audaces. Notre savant confrère A. Vernier assure qu'il est question,
de l'autre côté de l'Atlantique, de traverser l'Hudson au moyen
d'un pont métallique auprès duquel celui de Brooklyn paraîtra un
timide essai.
Ce
pont n'aurait qu'une seule travée mesurant 872 mètres (500 de plus
que celle de Brooklyn). Un tablier de fer de près d'un kilomètre,
d'une seule venue, sans pile intermédiaire! Les tours doubles où
cette formidable travée, s'appuiera de chaque côté du fleuve
auront 452 mètres de hauteur. Elles supporteront en outre les deux
travées de rive, qui auront 457m,50 chacune.
Mars 1890 le journal L univers
La Tour est mise sous séquestre avec ordre de la ramener de Londres ou elle etait exposée
Dit
que dans la huitaine de la signification du présent jugement, Parent
ès qualités, sera tenu de remettre la Tour Eiffel en diamants et
ses accessoires à Bernard ès-qualités, le tout à peine de 50
francs par jour de retard .Ladite
reprise de possession à charge par Bernard ès-qualités, de
rembourser à Parent ès-qualités toutes avances par lui faites en
sa qualité de séquestre, le tout sous réserve par Eugène Martin
de faire valoir ses droits dans la faillite Martin-Posno et Cie ;
Autorise
Bernard ès-qualités à faire procéder à la vente par officier
public de la Tour Eiffel en diamants, objet du litige ;
Dit
que le prix à provenir de cette vente sera après prélèvement des
frais de vente, frais de séquestre et autres justifiés pour la
conservation de la chose déposée à la caisse des Dépôts et
Consignations au compte de la faillite MartinPosno et Cie ;
Condamne
Parent ès-qualités et Eugène Martin solidairement aux dépens.
20-06-1891 le jugement est publié dans le périodique "Le XIX ème siècle"
Coup de Théâtre un jugement en référé va annuler la première procédure
Par
ces motifs,
Infirme
les deux jugements frappés d'appel en ce que les premiers ont
déclaré à tort que la Tour Eiffel en diamants appartenait à
l'actif de la faillite de Martin-Posno
Dit
que ladite Tour, et notamment les pierres et diamants étaient la
propriété de Eugène Martin, sauf l'obligation pour ce dernier de
tenir compte à Martin-Posno de la valeur de la monture ;
Confirme
en tant que de besoin, le jugement du 31 mars 1891 en ce qu'il a
ordonné une expertise ; nomme toutefois, comme troisième expert, M.
Pelletier;
Dit
que la valeur proportionnelle des diamants et pierreries composant la
Tour, dans le prix de 220,000 fr., moyennant lequel, Eugène Martin
s'est rendu acquéreur de ladite Tour, appartient audit Eugène
Martin ;
Dit
que Bernard ès-noms sera tenu dès à présent, à titre de
provision, de remettre une somme de 100,000 francs à Eugène Martin
sur les 220,000 francs encaissés, prix de la vente ;
Restitution
dss amendes consignées ;
Condamne
Bernard ( le syndic de faillite) ès-noms, en tous les dépens de l'instance et d'appel.
Finalement La Tour Eiffel a bien été vendue aux enchères le 18 juin 1891
1891 Paris Capital
On essaye alors de monter une souscription pour l offrir au Tsar qui va venir nous rendre visite , mais l opération sera déjouée .
Patriotisme
usuraire Le Radical 1893-10-07
Toutes
les imaginations françaises ont travaillé pour rechercher les
meilleurs moyens de fêter les marins russes, pour deviner quelles
réjouissances, quels cadeaux leur agréeraient le mieux. Grâce à
cette véritable débauche d'idées, d'inventions, ils seront reçus
magnifiquement et emporteront sans doute, nous en possédons
l'espoir, un heureux et durable souvenir de leur séjour chez nous.
L'initiative,
l'émulation qu'ont manifestées nos concitoyens sont louables; elles
furent aussi, en général, absolument désintéressées et on peut
dédaigner les quelques rares industriels qui cherchent à profiter
des réjouissances patriotiques, officielles et populaires, pour en
tirer un bénéfice quelconque, en argent ou en publicité.
Il
faut pourtant noter une combinaison par trop ingénieuse, pour cette
double raison , qu'elle était malhonnête et a été aussitôt
dénoncée que conçue.
On
n'a peut-être pas oublié qu'au temps où la tour Eiffel jouissait
de sa pleine vogue, un joaillier-eut l'idée d'en établir un
fac-similé tout en diamants. Ce joyau, de défaite difficile, on a
espéré s'en débarrasser en l'offrant au tsar. Il s'agissait de
provoquer une souscription publique destinée à réunir la modeste
somme de cinq cent mille francs pour payer à son propriétaire
actuel la tour Eiffel en diamants.
A
cet effet, M. le ministre de l'intérieur est sollicité d'autoriser
cette souscription à laquelle toutes les communes de France seront
invitées à s'inscrire pour une cotisation de dix francs, le surplus
devant être parfait grâce au concours de la presse et à celui d'un
généreux anonyme qui sortirait de sa poche particulière la
bagatelle de cent mille francs. Générosité extraordinaire et qui
pourrait bien n'être que le résultat d'un habile calcul.
Nous
espérons que le ministre de l'intérieur n'autorisera pas cette
souscription, édifié qu'il est à l'heure présente par les
éclaircissements qu'apporte sur cette affaire un honorable négociant
en diamants, M. Alphonse Ochs qui écrit au Temps :
Tout
en applaudissant aux manifestations patriotiques sous quelque forme
qu'elles puis-
sent
se produire, je crois remplir un devoir de conscience vis-à-vis du
pays auquel on fait appel, en déclarant que la valeur donnée à ce
joyau est exagérée. La tour Eiffel en diamants a été vendue, le
18 juin 1891, dans une vente publique à laquelle assistaient tous
les principaux joailliers et négociants en diamants de Paris, au
prix de 220,000 francs.
Ayant
été à cette époque charge officiellement d'une expertise par le
tribunal de commerce de la Seine, j'ajouterai que le nombre de carats
employé n'est pas de 3,000 environ, mais exactement de 1,670 carats
diamants et 39 carats de roses.
Le
procédé que blâme le signataire de cette lettre valait d'être mis
à jour et on doit féliciter celui qui, par le seul énoncé des
faits, l'a stigmatisé.
L'opération
commerciale trop hardie qu'on a voulu essayer aura avorté
heureusement.
Ceux
qui l'avaient échafaudée sont déjà désavoues. Ils méritent
encore d'être flétris pour avoir risqué de déflorer l'explosion
si pure de la générosité et du patriotisme français.
1892 affiche de l exposition à Londres.
Et puis rien!! je n'arrive pas a trouver de suite, mais le 05-10-1943, le "Journal" fait un article sur ce qui était publié il y a 50 ans , en 1893.
On avait bien essayé de la refiler aux Russes en la faisant payer par les Français
5 octobre 1893 La réception de l'escadre russe
LA TOUR EIFFEL EN DIAMANTS
Monsieur le Ministre- de l'intérieur vient d'être saisi par M. le Préfet de l'a Seine d'une demande de M. A. Hennape, directeur du Journal du Commerce, tendant à l'ouverture, dans les bureaux du ministère, d'une conscription publique, laquelle aurait pour but d'offrir au tsar un fac-similé en diamants de la Tour Eiffel.
• L'ensemble de ce bijou colossal est, de tous points, admirable. il a coûté, dit la notice, 13.500 heures de travail ; sa charpente comporte 15 kilos d'or et d'argent et il étincelle des feux de 40.000 diamants et de 3.000 carats.
Cette Tour Eiffel au 300° se pare également de pierres fines et de rubis. De même que sa grande sœur, elle a un phare tournant, lequel, éclairé par la lumière, renvoie tes feux avec des couleurs variées.
La souscription sera présentée dans les termes ci-dessous :
Souscription publique :fac-similé de la Tour Eiffel en en diamant à offrir au Tsar
«Les soussignés, Désireux de voir cimenter l'alliance entre les deux grands peuples ; voulant, à l'occasion .du passage de son représentant, donner un gage de sympathie à l'auguste souverain, notre allié, « Décident qu'un royal cadeau lui sera offert par la démocratie française.
et, pour mieux rappeler dans le vaste empire de toutes les Russies une des merveilles de notre art français; de même que, pour perpétuer le souvenir de notre cordiale réception de Cronstadt, toutes les municipalités de France désireuses de voir aussi s'affirmer les- idées de paix, si nécessaires pour le bien des peuples, s'associent dans une pensée commune pour leur offrir un fac-similé, en diamants, de la Tour Eiffel.
« Toutes les communes de France sont invitées à s'inscrire pour la somme unique de dix francs « Le calcul suivant a été fait :
La Tour Eiffel .en diamants sera laissée à. 500.000 fr. Un seul souscripteur s'est déjà inscrit pour 100.000 fr. t Reste donc 400.000 fr.
Si les 36.000 communes fournissent 10 fr., cela fera 360.000 fr.
Par le concours de la Presse, on arrivera bien à fournir 40.000 fr.
Ajoutons que-la tour en diamants est visible chez MM. Coulon et Cie*, 16, rue de la Paix, de dix heures à cinq heures. »
Tout en finesse , faire payer une oeuvre invendable par une souscription publique pour faire un cadeau au Tsar avec des arguments fallacieux, vous me direz....de nos jours...en 2018!!!!!! serait ce mieux?
Mais cette tour, nous savons qu'elle a été vendue 220.000frs en 1891, mais à qui?.... elle a due être démontée?
La conclusion on peut la trouver dans cet article de 1893 dans le journal " La Lanterne"
Peut être qu' un de mes lecteurs pourra nous éclairer sur ce qu est devenue la Tour en diamants.
Merci a Eric Schoonhoven pour son info, un homme d une grande gentillesse et un bon chercheur en Joaillerie, Voir son site: http://www.erikschoonhoven.nl/
* qui était Coulon 16 rue de la Paix?
Je vous recommande de lire l aventure de l 'escroc qui vendit la tour eiffel du champ de mars
Merci de tous ces renseignements…. Mon aïeule Noémie du Faouedic qui a visité l’exposition en parle avec admiration dans son livre » voyage loin de ma chambre » peut être encore trouvable sur internet… bonne journée !
RépondreSupprimer