Pour cette broche,deux descriptions, deux dates, deux poids deux mesures, alors?
En 2004, une vente de la Maison Christie's propose une broche qui aurait appartenu à la Princesse Mathilde Bonaparte (ayant vécu de 1820 à 1904)et cette célèbre maison Christie's renommée pour son sérieux nous indique que son fabricant est Théodore Fester.
En 2013
Vincent Meylan choisit cette broche pour la couverture de son livre sur Mellerio et l'attribue à Mellerio. Personne n'avait relaté cette commande de broche.
Marie Emilie Vaxelaire qui avait réalisé une thèse de doctorat sur Mellerio, ne connaissait pas cette broche, et" n'en a pas eu connaissance"
Dommage , elle nous aurait certainement éclairés.
D'un coté l' expertise de plusieurs personnes au niveau historique, reprises par Christie's et confortées je le pense par leurs propres experts en Joaillerie.
Bernard Morel, les joyaux de la couronne française fonds Mercator à Bilbao
1988 page 36C Hans Nadelhoffer, Cartier : Jewelers extraordinaire
Harry N Abrams, inc publishers New York 1984 page 47
De l autre, un document fournis par la Maison Mellerio à Monsieur Meylan journaliste de "Point de Vue Images du Monde"
Des différences très sensibles apparaissent:
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Qui est la Princesse Mathilde?
Mathilde en 1853
En 1835 elle est fiancée à son cousin Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoleon III. Elle a alors 15 ans. Son père, veuf depuis peu, a été privé d'une grande partie de ses ressources qui venaient essentiellement de son beau-père, le roi de Wurtemberg. En vue du mariage, Jérôme Bonaparte a acheté à crédit, pour le jeune couple, le château de Gottlieben, voisin d'Arenenberg où séjournent la Reine Hortense et son fils. Cependant, les fiançailles restent sans suite, en partie parce que le roi de Wurtemberg, beau-père de Jérôme, désapprouve l'union (en raison du passé de carbonaro de Louis-Napoléon) mais aussi pour des objections financières, soulevées par Louis Bonaparte, père de Louis-Napoléon.
Quel est le cheminement de ce bijou extraordinaire?
Cette broche a appartenu à la Princesse Mathilde, qui est décédée en 1904.
Ce fut le célèbre joaillier français, art déco "Janesich", qui l'acheta et la revendit à Louis Cartier qui la revendit a Mme Cornelius Vanderbilt, la «Reine de la haute société New-Yorkaise ".
Hans Nadelhoffer, le grand historien de la maison Cartier a, dans son livre sur Cartier (réédité recemment) publié cette photo de madame Vanderbilt avec son grand collier de diamants que lui avait fourni Cartier et sur le devant de corsage, elle porte cette fameuse Broche de Mathilde , ce qui permet de se rendre compte de la taille très importante de ce bijou.
Mme Vanderbilt avait amassé une collection de bijoux d'une grande importance.La broche Mathilde fut rachetée par un collectionneur privé qui la revendit le 27/04/1972 par l intermédiaire de la Maison Christie's 28.682$
La Maison Mellerio qui jusqu'ici n'avait jamais été cité dans l' histoire de cette broche, produit dans le livre de Vincent Meylan une page, du compte de la Princesse Mathilde, de 1864 sur laquelle est inscrit la vente d'une monture
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Madame Viruega dans une thèse sur la bijouterie nous indique cette réflexion des Syndicats.
Mais la Maison Christie's nous précise que:
Le catalogue de la vente mentionne "un jet de corsage sous la forme d'une rose entièrement ouverte et deux boutons de rose, avec onze feuilles réglé entièrement dans de très beaux brillants brésiliens"Elle mesure environ 11.5 cm sur 14.5 cm.
Il s'agit de la broche magnifique, créé par le joaillier parisien Théodore Fester
Cette même maison Christie's nous donne les sources littéraires qui lui permettent d'affirmer que c'est cette broche.
Bernard Morel, Les Joyaux de la Couronne française, les objets des couronnements des rois et reines de France suivie d'une Histoire des Joyaux de la Couronne françaises de François Ier jusqu'à l'heure actuelle , Fonds Mercator, Bilbao, 1988, la page 360 Hans Nadelhoffer, Cartier: Jewelers extraordinaire , Harry N. Abrams, Inc. Publishers, New York, 1984, p 47
Photo Christie's
Fester en tant que fabricant pour le compte de Mellerio?
Mellerio en tant que vendeur?
Broche réalisée en 1855 ou 1864?
A cette vente de 1904, 70 broches appartenant à la Princesse Mathilde furent dispersées, y eut il une ou plusieurs broches roses?
La Princesse adorait les Roses et s'était fait construire une très importante serre pour "ses roses" en son château de Saint Gratien.
En attendant que la maison Mellerio nous apporte des précisions historiques, en effet dans le livre de Vincent Meylan à la page 209, figure une photo reproduisant une page du catalogue de la vente de 1904,cette fameuse broche doit y figurer, un lecteur possede peut etre ce catalogue?
Mathilde en 188 parée de ses bijoux
Qui était Fester? A t'il existé? Etait il Joaillier?
Vever nous indique que Fester en 1848 succéda à Viennot Ainé, qui était fabricant joaillier au 156 rue Saint Honoré à Paris.
Au passage une info pour les manuels du métier, le Grand Joaillier Massin, ecrivit qu'en 1852, Beltête, ouvrier joaillier chez Fester, à qui la confection des chatons causait de grandes douleurs dans les doigts, inventa un procédé mécanique pour faire des chatons découpés et estampés. Ce fut une véritable révolution dans la fabrication. Pour les pièces soignées, il était nécessaire de retoucher ces
chatons, pour lesquels le prix de façon était minime et le déchet nul. Mais, dans les pièces destinées à l'exportation, on les employait tels qu'ils sortaient de chez 'estampeur.
Plusieurs fabricants en ont fait et se sont disputé la priorité de cette invention, entre autres Bouret et Ferré qui du reste la perfectionnèrent, mais c'est bien à Beltête qu'elle appartient..
J'ai consulté les annuaires de 1854, Fester a déménagé et à la veille de la grande exposition universelle de 1855 , est installé rue Vivienne à Paris
Mellerio s'était aussi installé rue Vivienne
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En
1852, Beltête, ouvrier joaillier chez Fester, à qui
la confection des chatons causait de grandes douleurs dans
les doigts, inventa un procédé mécanique
pour
faire des chatons découpés et estampés. Ce fut une
véritable révolution dans la fabrication. Pour les pièces
soignées, il était nécessaire de retoucher ces chatons,
pour lesquels le prix de façon était minime et le
déchet nul. Mais, dans les pièces destinées à l'exportation,on
les employait tels qu'ils sortaient de chez l'estampeur.
Plusieurs
fabricants en ont fait et se sont disputé la priorité
de cette invention, entre autres Bouret et Ferré qui
du reste la perfectionnèrent, mais c'est bien à Beltête
qu'elle appartient..
Napoléon III épouse le 29 janvier 1853 la jeune Eugénie de Montijo, contesse de Teba. Le mariage civil se déroule aux palais des tuileries. Le lendemain, 30 janvier 1853, Napoléon III épouse devant Dieu la belle espagnole à Notre-Dame de Paris
Vever nous fait part des réfléxions de Massin a propos du métier et de Theodore Fester avant que l expo de 1855 ne change la mode:
Nous avons vu que, jusqu'aux premières années du Second Empire, la joaillerie était restée stationnaire. On continuait à fabriquer, sans grandes modifications, les lourdes rivières banales et les parures à feuillages et chatons espacés, qui arrachaient ce cri éloquent à Massin, le maître joaillier qui devait, vers le milieu du règne, porter le coup fatal à cette mode lamentable : « J'ai vu en 1851, que dis-je, j'ai fait plus que voir, j'ai pratiqué comme ouvrier cette joaillerie détestable, dont on ne mourait pas, mais dont on ne vivait pas non plus, et lorsque je m'étonnais devant mon patron Fester de ce délabrement de toutes choses, il me disait : « Que voulez-vous y faire ? Pourvu que je fasse des feuillages pointus avec des fleurs rondes ou des feuillages ronds avec des fleurs pointues, beaucoup de chatons, le tout à trente sous la pierre, c'est tout ce qu'on me demande! »
Et cependant Fester était un artiste capable des meilleures choses en joaillerie. Ainsi, feuillages pointus, fleurs rondes et chatons, voilà le plus clair de l'esthétique de la joaillerie à l'époque. Dans ces conditions, il est évident que l'on ne pouvait chercher d'autres progrès que ceux de la plus stricte économie dans la main-d'œuvre et on alla très loin dans cette voie. J'ai souvenance de macarons ornements, fondus tout d'une pièce, dorés en dessous pour économiser la doublure d'or, et que l'on sertissait de diamants !
Napoléon III épouse le 29 janvier 1853 la jeune Eugénie de Montijo, contesse de Teba. Le mariage civil se déroule aux palais des tuileries. Le lendemain, 30 janvier 1853, Napoléon III épouse devant Dieu la belle espagnole à Notre-Dame de Paris
Vever nous fait part des réfléxions de Massin a propos du métier et de Theodore Fester avant que l expo de 1855 ne change la mode:
Nous avons vu que, jusqu'aux premières années du Second Empire, la joaillerie était restée stationnaire. On continuait à fabriquer, sans grandes modifications, les lourdes rivières banales et les parures à feuillages et chatons espacés, qui arrachaient ce cri éloquent à Massin, le maître joaillier qui devait, vers le milieu du règne, porter le coup fatal à cette mode lamentable : « J'ai vu en 1851, que dis-je, j'ai fait plus que voir, j'ai pratiqué comme ouvrier cette joaillerie détestable, dont on ne mourait pas, mais dont on ne vivait pas non plus, et lorsque je m'étonnais devant mon patron Fester de ce délabrement de toutes choses, il me disait : « Que voulez-vous y faire ? Pourvu que je fasse des feuillages pointus avec des fleurs rondes ou des feuillages ronds avec des fleurs pointues, beaucoup de chatons, le tout à trente sous la pierre, c'est tout ce qu'on me demande! »
Et cependant Fester était un artiste capable des meilleures choses en joaillerie. Ainsi, feuillages pointus, fleurs rondes et chatons, voilà le plus clair de l'esthétique de la joaillerie à l'époque. Dans ces conditions, il est évident que l'on ne pouvait chercher d'autres progrès que ceux de la plus stricte économie dans la main-d'œuvre et on alla très loin dans cette voie. J'ai souvenance de macarons ornements, fondus tout d'une pièce, dorés en dessous pour économiser la doublure d'or, et que l'on sertissait de diamants !
En 1855 Napoleon III voulant éblouir le monde à l'occasion de l exposition Universelle qui se tint au Palais de l'Industrie aux Champs Elysées, décida d'y exposer les diamants de la Couronne, il commanda ainsi un certain nombre de bijoux qui furent éxécutés partiellement avec les diamants de la couronne par huit bijoutiers réputés.
Théodore Fester a bien exposé à la grande exposition universelle de 1855 un bouquet de Brillants
Germain Bapst, dans son ouvrage :Histoire des Joyaux de la Couronne, écrivit
« C'est ainsi que Lemonnier,Baugrand, Mellerio, Kramer, Ouizille, Lemoine,Viette et Fester exécutèrent la couronne impériale et les décorations de l'Empereur, la couronne de l'Impératrice,le diadème, la ceinture, les broches, le bouquet, la coiffure et l'éventail. »Daniel Alcouffe dans la revue du Musée du Louvre de février 1988, cite Fester pour son Bouquet en diamants et Mellerio fut chargé de la monture d'un éventail en diamants, dentelle d'Alençon, ivoire et peintures.
Le grand Vever, voisin rue de la Paix de Mellerio, cite dans l un de ses livres cette broche de Fester.
A toutes les époques les joailliers se sont inspirés les uns des autres
D'ailleurs Mellerio publie dans le livre de Meylan, un dessin de même inspiration
Et Christie's a vendu récemment cette broche trembleuse argent sur or et diamants.vers 1860, dans son écrin d'origine griffée Daubrée à Nancy, possibilité de porter les deux fleurs en petites broches ou montées sur des épingles à cheveux ou de porter la partie supérieure de la broche seule.
Quant au bracelet que Mellerio aurait fourni à Marie Antoinette, ce doit être la tradition orale, car son ancêtre ne donne aucun détail sur l'objet qui aurait été vendu à une servante de la Reine, le mieux serait de publier le poinçon de celui qui a fabriqué l objet, le nom de la personne qui l aurait reçu en cadeau , une bonne expertise en somme.
Dans les mémoires de Joseph Mellerio, ouvrage de référence à l' usage de la famille et dont les Mellerio se servent pour leur Storytelling il est écrit:
Extrait des mémoires de Joseph Mellerio
Que dit le Larousse: Achat d'objets ou de marchandises d'un usage courant : Faire des emplettes.
Des commentaires, des précisions, richard.jeanjacques@gmail.fr réponse assurée