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Un traité anonyme paru en 1774 décrivait cette expression.
"Dans l'usage, le mot vapeurs est consacré pour exprimer le cercle d'humeurs,de caprices,de jolies inégalités, de bouderies,de singularités,de grimaces,de petites manières,de minauderies dans lequel une femme doit être continuellement ballottée pour être ce qu'on appelle une jolie femme"
Ces petits flacons étaient "bouchés à l'émeri". Sous le couvercle et le bouchon, il y avait un petit morceau d'éponge imbibé de vinaigre aromatique. Les dames le gardaient dans leur poche ou leur sac, mais plus souvent en pendentif autour du cou pour ne pas être prise au dépourvu lorsque ces horribles vapeurs survenaient. (Exemple,lorsqu'elles désiraient se faire remarquer par un homme de leur goût), mais cette réflexion est très machiste.
A l'époque, le vinaigre servait à laver le visage car il donnait en même temps du ton aux fibres de la peau, mais aussi comme thérapie!!!
Lorsque la femme s'évanouissait, on pouvait lui frictionner le front avec un coton imbibé de vinaigre ou lui faire inhaler le contenu du flacon.
Bien entendu, ce n'était pas n'importe quel vinaigre.....souvent des vinaigres aromatiques de lavande ou de colchique
A noter que la Colchicine tirée de la Colchique est employée aussi comme médicament dans les crises aiguës de "goutte".
Vinaigrette en or et émaille vers 1850 (Christie's)
Les femmes utilisèrent ces vinaigres souvent aromatisés, pour combattre les odeurs nauséabondes. Pour cela, il fallut trouver un système pour transporter ces vinaigres volatiles. Ainsi naquirent les vinaigrettes, créées à partir des boîtes à mouche et des boîtes à priser, fort courantes à cette époque.
On ajoutait à ces boites une petite grille finement ajourée, derrière laquelle on plaçait une éponge naturelle imbibée de vinaigre. L’ouverture de la boîte permettait la diffusion des odeurs et sa fermeture conservait les propriétés du vinaigre.
Vinaigrette décorée de pierres dures Allemagne XVIII eme siècle En forme de navette, décorée d'une marqueterie de pierres sèche, les formes formant un couvercle à charnière en verre et avec calandre (Christie's)
Dans un premier temps, elles furent de taille discrète et unie, puis elles arborèrent un décor, ou prirent la forme d’un petit sac, mais restèrent des objets cachés dans une poche. L’engouement des dames pour ces vinaigrettes les rendit indispensables, et les transforma en objets décoratifs et en accessoires de raffinement qu’il fallait montrer. Richement décorées avec des émaux polychromes, des pierres dures ou des matières naturelles, utilisant des métaux plus nobles comme le vermeil, elles deviennent alors des objets à la mode et furent portées comme des bijoux.
Il convient de bien différencier les vinaigrettes des flacons à sels. Ces derniers contiennent un carbonate d’ammoniaque, dont l’odeur très acide, fait réagir immédiatement.
Magnifique Vinaigrette en or , émail, perles et miniature d'Isabey .
Losangique, les côtés décorés de croisillons en noir et blanc, ou le couvercle avec portrait miniature d'une jeune fille, ailes dans les nuages, les cheveux bouclés, signé Isabey, dans un cadre de perles, l'intérieur avec grille, le couvercle avec inscription "Donné par l'Impératrice à Joachim le 10 mars 1862", les étiquettes en maroquin rouge et ou avec le numéro d 'inventaire' 16 "et" 90 ", étiquette rouge armoriée des collections Murat.
Froment Meurice
Il se présente sur une base d’écrin en velours noir, dont la partie supérieure a disparu. Au dos, étiquette ovale dorée portant l’inscription « Froment-Meurice orfèvre-joaillier de la Ville de Paris. Hôtel de Ville, rue de Lobau, 2 ». Ce bracelet est au musée de la Malmaison
Une "vinaigrette" en forme de petite boîte à tabac. En or 18 carats, bicolore (rose et vert), elle est parsemé de décorations florales. Marqué avec deux aigles, marque de garantie pour l'or Paris après le 9 mai 1838. (Marque du maître illisible.), France, 18ème siècle ou début 19ème siècle.
Très bonne condition. Dans l'étui en cuir d'origine.
Dimensions: 3,4 x 2,6 x 1,2 cm.
Les vinaigrettes ont leur origine dans les" pommanders"qui datent des temps anciens. Les premiers exemples sont des «boîtes à parfum» qui apparaissent vers 1720. Une petite éponge était trempée dans un parfum créé à base de vinaigre, bien connu pour son effet antiseptique et cicatrisant. Bien qu'ils aient varié en apparence, tous présentent un contraste saisissant entre leur design extérieur et intérieur. Dans cet exemple, par exemple, il y a l'élégance de la boîte et la beauté audacieuse de la grille. Très populaire au 18ème siècle, l'utilisation des vinaigrettes n'était plus à la mode au milieu du siècle suivantEn vente chez Kunsthandel Inez Stodel excellente maison d'Amsterdam
merci pour ce billet très intéressant.
RépondreSupprimerJe viens tout juste de dénicher une breloque vinaigrette vraiment superbe.
J'étais vraiment très intriguée lorsque je voyais des pendentifs "vinaigrette". J'ignorais totalement le sens de ces mots. Merci de m'avoir enfin éclaircie.
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