mercredi 6 novembre 2024

Adolphe Jean Marie MOURON dit Cassandre dessinateur de bijoux pour Fouquet ou Hermès et d'autres

 

Ce beau bracelet est réapparu , la maison  Christie's l'a revendu et le décrit ainsi

UN BRACELET BRACELET ART DECO MULTI-GEM ET DIAMANT, PAR GEORGES FOUQUET, CONÇU PAR ADOLPHE  MOURON, DIT, CASSANDRE

Conçu comme un bracelet jonc géométrique ajouré large, serti de diamants taille unique et de lapis-lazuli de différentes tailles, corail, améthyste et aigue-marine panneaux, une moitié du bracelet à l'intérieur d'une bordure en or et l'autre en platine, 1925, 6 3/4 ins., avec marques de dosage françaises pour le platine et l'or 18 carats Signé G. Fouquet, no. 19806, avec poinçon de Maître.

Affichiste majeur de l'entre-deux-guerres, A.M. Cassandre (1901-1968), de son vrai nom Adolphe Mouron, a été loué par Blaise Cendrars penseur libre et poète avant-gardiste, qui l'a qualifié un jour de «premier metteur en scène de la rue».
Adolphe Mouron Cassandre est né à Kharkov en Russie (actuellement Karkiv en Ukraine) dans une famille française en 1901, et partage son enfance entre France et Ukraine. En 1915 sa famille s’installe définitivement à Paris où le jeune Adolphe poursuit ses études dans l’Académie Julian. Pour subvenir à ses propres besoins financiers il s’engage dans l’imprimerie Hachard et à partir de1922 fait des projets d’affiches sous le pseudonyme de « Cassandre ». Les années vingt sont pour lui une période artistiquement très féconde, il commence ambitieusement, en 1923 naît l’affiche « Au Bûcheron », affiche couramment reconnue comme l’une des plus réussies dans son activité artistique


Voici le dessin de Cassandre pour Fouquet, sachant qu' Alphonse Fouquet va  à partir de 1854,  conserver tous ses dessins, ses croquis, rangés souvent dans des albums, le musée des arts décoratifs de Paris héritera plus tard des archives de Alphonse plus celles de Georges son fils, plus celles de Jean le petit fils, extraordinaire collection de plus de 3500 dessins. Mais le MAD ne les partage pas comme d'autres Musées.
La version de ce dessin comporte des diamants, a-t-elle été réalisée.


Il s’était tourné vers la publicité pour des raisons alimentaires. Il avait alors décidé de se donner le nom de Cassandre, prophétesse condamnée à n’être jamais crue. La publicité l’avait ramené au "pinard" deux fois : en 1921 pour la marque Pivolo, et en 1932, l’année de l’apéritif. Il avait entre-temps commis de nombreuses affiches pour des compagnies de chemins de fer et de navigations maritimes. Pour des journaux, des chapeliers, des marchands de cigarettes. J'avais dans un précédent article publié quelques photos de ses 
merveilleuses affiches mais j'ai reçu un avertissement de Google qui transmettait une demande du Copyright Monitoring System pour le web. J'ai écrit a Roland Mouron le Petit fils de Cassandre qui m a aimablement répondu:
"Nous avons portée les notifications uniquement sur les affiches/peintures/typo de l’auteur A.M.CASSANDRE soumise aux droits d’auteur.
En ce qui concerne les visuels sur les bijoux aucune notice n’a été émise."


C'est une Maquette de pendentif d'une broche pendentif. Création:  Cassandre (Adolphe Mouron, dit) , auteur du dessin, pour la Maison Georges Fouquet , joailliers, à Paris, 1925 environ.
Maquette préparatoire en cire réalisée par la maison Georges Fouquet, d'après le dessin de Cassandre et présentée au Comité d’Admission de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925.
Mesures:  l. cm : 7,5 - L. cm : 9 
©Paris, MAD / Photographe Jean Tholance  Acquisition: Don de Monsieur et Madame Jean Fouquet, 1958

Autre cire 


Le dessin conservé  par le Musée des Arts décoratif
Si le bijou est passé en vente publique, il sera noté "Fouquet"  sans mention du  dessinateur qui pourtant est très important car pour l'époque 1925 c'est lui qui apportait ce modernisme
Autre cire



Le dessin de ce pendentif prévoyait pour ce bijou, du platine poli, de l'or vert?  une topaze, du Lapis, et des Diamants.


Ce bijou ressemblant tellement au dessin précédent a t il été dessiné par Cassandre pour DUSAUSOY qui obtint un grand prix en 1925 à l exposition des arts décoratifs de 1925.
Je l'ai trouvé dans la revue le grand Négoce.



Page de Dusausoy dans la revue.


Autre dessin: une barrette vers 1924-1925  il indiquait : Or rouge, or vert, cristal, lapis .


Maquette de broche Création: Cassandre (Adolphe Mouron, dit) , auteur du dessin, pour la 
Maison Georges Fouquet , bijoutier,
Paris, 1925 (vers)
Maquette préparatoire réalisée par la maison Georges Fouquet, d'après le dessin de Cassandre et présentée au Comité d’Admission de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925
Matières et techniques: plastiline Mesures: H. cm : 6,3 - L. cm : 5,8
Don Monsieur et Madame Jean Fouquet, 1958



                                                     Adolphe Mouron


Naissance le 10-09-1925 de Henri Mouron fils d'Adolphe Mouron dit Cassandre qui sera le père de Roland Mouron très connu dans l audiovisuel : https://www.rolandmouron.biz/


Pour Fouquet en 1925   dessin de Cassandre  en cristal dépoli et cristal translucide,  aigue marine   hauteur 93 m/m réalisé pour la présentation au comité d'admission  de l exposition de 1925.




Georges Fouquet joue un rôle déterminant dans la propagation des idées nouvelles en incitant les futurs exposants de l’Exposition de 1925 à être plus audacieux et à se renouveler. Son évolution artistique le pousse à s’adjoindre les services d’artistes extérieurs au monde de la joaillerie comme l’architecte Éric Bagge, le peintre André Léveillé et le célèbre affichiste Cassandre. Cassandre, dont le travail publicitaire contribua à imposer au monde la rigueur et la folie du cubisme et du surréalisme, procura de nombreux dessins d’un style très abouti. (maison Miller Rue Saint Honoré)



Cassandre a beaucoup travaillé pour la mode et la scène, il a réalisé de nombreux décors de Théatre et une grande quantité de costumes
Fin 1933
Premier décor de théâtre pour Amphitryon 38 ci-dessus. Professeur de publicité graphique à l’Ecole des arts décoratifs puis à l’Ecole d’art graphique. Ses principaux élèves seront Savignac, Bernard Villemot et André François.



1929
Alphabet le Bifur à l’usage publicitaire, fondu par Deberny et Peignot, et en 1930 le caractère Acier.
1930
Rejoint l’UAM (Union des artistes modernes). Fondation de l’Alliance graphique : Moyrand réunit Loupot et Cassandre. Travaille pour les établissements Nicolas.
1935
Signe un contrat d’exclusivité avec Draeger.
1936
Après une rétrospective de ses affiches au musée d’Art moderne à New York signe un contrat avec Harper’s Bazaar et part pour les Etats-Unis.
Lors de son séjour aux Etats Unis, il réalisa les couvertures mensuelles de Harper's Bazaar puis apres la seconde guerre Mondiale, rentré en France crée pour Lucien Lelong, Guerlain, Hermès






En 1935 Balthus réalise ce portrait de la famille Mouron
Cassandre ami de Balthus et de Chirico produisit un style d’affiche percutante qui synthétisait tout à la fois le futurisme, le post-cubisme, le surréalisme et l’Art Nouveau.
De 1938 à 1950
Il se consacre à la peinture et aux décors de théâtre (Opéra, Théâtre des Champs-Elysées, Festival d’Aix, Comédie Française).


1941 Cassandre peint cette "Femme Endormie"

En 1959 Grande exposition bilan de vingt-cinq ans au Musée des Arts Décoratifs. Jusqu’en 1960, créations de logotypes (Yves Saint-Laurent), de caractères pour Olivetti.


Il crée également des caractères typographiques au sein de la fameuse fonderie Deberny et Peignot en 1929
Le Caractère BIFUR  dessiné par Cassandre. Seule, une lettre n'est rien. 1929. In-8, 14 feuillets non chiffrés, broché, couverture métallisée. Remarquable plaquette publicitaire. Dessiné par A. M. Cassandre, le Bifur, caractère novateur, omettait une partie de chaque lettre: ainsi le E n'est il représenté que par ses traits horizontaux et le N par son oblique. Un arrière-fond ombré aide l'oeil à reconnaître l'intégralité de la lettre. André Jammes, catalogue 249, Typographie Histoire du Livre (1985)

C'est Charles Peignot (1897-1983) qui dirigeait cette fonderie de lettres. Il était l'instigateur d'Arts et métiers graphiques, un magazine influent dans le domaine des arts graphiques, de la typographie et du livre, qui parut entre septembre 1927 et mai 1939. Son entreprise passait non seulement de nombreuses commandes pour de nouvelles familles de caractères, mais également pour la production de machines et de mobilier destinés à des ateliers de composition et à des imprimeries. Au cours de l'Exposition des Arts Décoratifs et Industriels Modernes de 1925, Peignot fit la connaissance de Cassandre, l'un des principaux représentants du mouvement des arts décoratifs. Ce dernier remporta le Grand Prix de l'Affiche de cette exposition pour son affiche publicitaire réalisée pour le magasin de meubles 'Au Bûcheron'. C'est le lettrage, magnifiquement réalisé à la main, qui produisit une vive impression sur Peignot.(https://www.kb.nl/fr/collection-koopman)


Auto portrait de Adolphe Mouron

En 1924, il épouse Madeleine Cauvet, la fille de l'industriel Max Richard dont il a un fils, Henri Mouron, avant de divorcer en 1946. Il se remarie en 1947 avec Nadine Robinson, dont il divorce en 1954. Il sombre progressivement dans la dépression et se suicide à Paris, le 17 juin 1968, après une première tentative l'année précédente. Il est enterré au Cimetière du Montparnasse (8e division).


Des compléments, des commentaires, m'écrire a richard.jeanjacques@gmail.com et je recherche des bijoux qu'il aurait dessiné pour de grands joailliers

dimanche 27 octobre 2024

TOURRETTE Etienne , le plus grand émailleur de son époque

 


Peut être le plus grand émailleur de son époque, il est peu connu, et peu de ses oeuvres sont connues, pourtant, avec sa participation importante dans les bijoux de Aucoc, Boucheron, Falize, Fouquet, Froment Meurice, Vever, et d'autres, (pour lesquels je n'ai pas trouvé cette preuve de participation), il devrait l'être.
Ses oeuvres sont peu connues car il travaillait pour d'autres, mais sans son talent?


Cliquez pour agrandir les images

Guillaume Etienne Tourrette (avec 2 r) est né le premier novembre 1858  au 64 rue des Acacias à Montmartre (devenue la rue d'Orcel) Son père Etienne   Tourrette et sa mère née Madeleine Pastre tenaient tous deux un "hotel Garni ".
Etablissement dans lequel les voyageurs peuvent louer des chambres garnies c'est à dire meublées, offrant des prestations hôtelières  mais qui sert en général de résidence principale à ses résidents. C'est néanmoins le plus souvent une résidence considérée comme transitoire avant de trouver une résidence permanente indépendante.


1879 Signent un bail de 15 ans, au 55 rue Grénéta à Paris


1881 Dans la revue des Arts Décoratifs


1881 dans le journal "Petit Parisien" Houillon et Tourrette recherche un apprenti, à l' époque on donnait 1 franc par jour pour indemnité de nourriture, peut être 2 € de nos jours, approximativement .


1884 Houillon & Tourrette dissolvent leur société


Dans la Revue des Arts Décoratifs en 1884


1884 journal des Artistes.

Les émaux sophistiqués de Falize ont été réalisés par l'un des deux émailleurs indépendants, Louis Houillon ou Etienne Tourrette, qui ont tous deux contribué au chef-d'œuvre exposé par Falize à l'Exposition Universelle de 1889, le triptyque «Les Trois Couronnements», et figuraient en partenariat au Annuaire commercial 'Azur' de 1880 à 1889 sous le nom 'Emailleurs en Bijoux'. Ils ont ensuite exposé sous leur propre nom au Salon de la Société des Artistes français et au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts.



En 1891 Etienne se marie, il épouse Henriette Weil domiciliée à Paris 40 rue de la voie Verte devenue depuis 1945 la rue du père Corentin (résistant) Etienne déclare ne pas savoir au delà de ses parents qui sont ses ascendants.
A cette époque, propriétaire,  il habite au 23 avenue de Montsouris à Paris, un merveilleux quartier de Paris.


Avant 1895 C'est un médaillon émaillé de Etienne Tourrette, Cuivre, Feuille d'or, Email cloisonné. Hauteur : 21 cm Largeur : 19.8 cm le cadre recouvert de velours.
Inscriptions, Monogramme = chiffre - A gauche : "ET" Jeune fille de profil aux cheveux roux sur fond de papyrus.
A été acheté par la république au Salon de la Société nationale des beaux-arts
en 1895. Conservé au Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris.


Voici une oeuvre "magistrale" , commune à de nombreux artisans de nos métiers, mais à mon avis très importante par le travail de Etienne Tourrette comme émailleur
C'est un Hanap et ci-dessus le couvercle du Hanap.
André Falize fils de Lucien qui a décrit tout le travail autour de cette oeuvre.
Le couvercle du hanap a trait aux choses de l'Union centrale. Il est fait d'une calotte d'émail enfermée dans une armature d'or à trois branches qui l'emprisonne étroitement, de sorte que, cédant à la pression, les parties émaillées se relèvent en gonflements très doux. Une bordure moulurée entoure le couvercle et s'ajuste aux bords du vase; elle mesure 95 millimètres de diamètre. Au sommet, un rameau de chêne s'érige et forme le bouton du couvercle; cette pousse de chêne est. on le sait, l'emblème de la Société; les feuilles sont modelées de façon à s'offrir aisément aux doigts. A ses racines s'accrochent des cordelettes de bijouterie qui soutiennent trois enseignes d'or ciselé; on y a gravé en trois mots tout le programme de l'Union: Art. Science, Métier.


1895 Falize fut le Maître d'oeuvre de ce Hanap, 

Lucien Falize orfèvre, Luc-Olivier Merson dessinateur, Hanap « Les métiers d’art », Paris, 1895 Émile Pye, Jacques Cantel, Florent-Antoine Heller (1840-1904), graveurs Ferdinand Levillain (1837-1905), sculpteur Paul Richard, ciseleur Étienne Tourrette  Arsène, émailleurs
Or ciselé, émail de basse-taille, émail champlevé, émail cloisonné
Présenté au pavillon de l’Ucad lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900

Si l'on examine cette pièce en détail, si l'on songe à l'énorme somme de travail qu'elle représente, aux difficultés vaincues, on demeure à la fois surpris et charmé par un art tellement beau, s'exerçant sur une matière si riche et si docile.

Et moi qui suis arrivé à l'atelier quand elle était avancée déjà, mais qui en ai suivi l'achèvement et me suis fait raconter toutes les phases de la fabrication première, je m'étonne qu'aucun accident ne soit arrivé, qu'il n'y ait pas le moindre défaut dans une oeuvre aussi longue et je la compare avec un peu d'orgueil aux objets qui, dans les Musées, nous sont donnés comme modèles et sont restés d'un enseignement classique pour les orfèvres.

J'ai réuni tous les dessins qui sont relatifs à cette pièce, tous ceux qui ont été faits au cours du travail; ils forment un dossier compact, et quelques-uns sont bien jolis, mais celui qui peut-être m'intéresse le plus est un croquis que fit mon père au début et qui marque son idée première : c'est un simple profil avec l'indication sommaire des zones à décorer : le gobelet a été relevé au marteau d'après ce croquis, et c'est bien l'honnête travail de l'orfèvre.

Sur une plaque d'or à 22 carats, saine, épaisse et régulière, l'ouvrier a mesuré un cercle; il a découpé sa feuille et a commencé sur la bigorne à relever sa matière au maillet suivant les procédés des bons maîtres anciens; je ne sais si c'est Florange ou Lahure qui a restreint la forme, tous deux m'ont appris à manier le marteau et je me réjouis qu'une telle pièce ait été faite ainsi et non pas emboutie sur le tour. L'orfèvre tient solidement sa pièce de la main gauche, la tourne lentement entre ses doigts contre l'enclume et égrène sur elle les coups réguliers de son marteau. La plaque obéissante, évasée d'abord, se resserre, puis monte, se modèle, se régularise et devient peu à peu le vase au profil pur qui partout s'ajuste aux contours du calibre.

La timbale ainsi faite était déjà belle en sa simplicité, belle de sa chaude couleur d'or; il la fallait vêtir d'un décorde gravure et d'émail.

Mon père avait eu de ses collègues du Musée toute liberté pour faire la coupe à sa guise


1896 Dans la Revue des arts Décoratifs

C'est par le Père Routier qu'il songeait à faire émailler le vase, mais Routier est mort, et depuis, plusieurs ouvriers se sont succédé à l'atelier en qui mon père n'a pas eu assez de confiance pour leur donner un travail aussi délicat.

C'est pourquoi il s'est adressé à Tourrette, le plus habile, le plus capable de nos émailleurs aujourd'hui, et qui d'ailleurs avait appris de lui tous les procédés de l'émail de basse-taille. J'ai suivi avec curiosité, avec passion, les phases de remaillage de la coupe, et j'aimerai à dire toutes les précautions prises, les nouveaux ustensiles prévus et préparés à cause des conditions spéciales qu'exigeait une pièce de cette forme, pour être passée au feu avec une décoration si compliquée et si précieuse.

A l'Exposition de 1900: 1900:
Froment Meurice nous montre un délicieux demi-collier émaillé par M. Tourette, qui est d'un effet modeste et charmant.
Dans la Revue de l'art ancien et moderne


En 1904 dans Art et Décoration

Les colorations avaient fait l'objet d'une patiente recherche entre M. Merson et mon père, car les conditions de l'émail ne sont pas celles d'une peinture, et l'orfèvrerie a ses lois comme la tapisserie et les vitraux. Le carton de l'artiste servait de thème harmonique, il fallait le transposer en émail, et ce fut une annotation patiente, d'une minutie extrême, que mon père fit lui-même, notant chaque nuance, repérant chaque détail sur des dessins reportés et peints avec les numéros des émaux à employer, échantillonnant les verres comme on fait des laines teintes d'une tapisserie. Je garde, avec les cartons de L.-O. Merson, toutes ces notes peintes et écrites, elles constituent un ensemble plein d'intérêt. Tourrette et son bon ouvrier Arsène ont accepté la direction, ils se sont servis des supports ingénieusement préparés par Bouchon. Ils avaient fait modifier leur four et disposer leur moufle spécialement pour la coupe. Tout alla le mieux du monde, et, je le répète, cette opération, qui nécessita près de quarante feux et qui présentait de si grandes difficultés, mériterait une description amoureuse et minutieuse ; je n'ose la faire, étant données les longueurs qu'atteint déjà mon récit.


                          Le Hanap conservé au Musée des Arts Décoratifs

Il y eut pour nous tous un grand soulagement quand, pour la dernière fois, la pièce sortit du feu; quand, refroidie, elle eut son dernier glacis, qu'elle apparut chaude, harmonieuse et vibrante. Tourrette avait admirablement réussi; il avait complété l'oeuvre de tous les ouvriers d'art choisis pour cette commune besogne. Et son rôle ne s'était pas borné à l' émaillage de la coupe : il avait fait, avec les émaux translucides et les émaux champlevés du vase, l'émail cloisonné du couvercle. Une grande part d'éloges lui revient dans ceux qu'à l'Union centrale on a faits publiquement à tous les collaborateurs de mon père. Signé André Falize.


Voici par exemple une très belle de réalisation de Georges Fouquet . Etienne fut l'émailleur de ses oeuvres, je n'ai pas trouvé de descriptif précis, mais vu l'émail de ce bijou, je pense que c'est Etienne Tourette qui a réalisé l'émail 

Georges Fouquet Joaillier-bijoutier. Fils d'Alphonse Fouquet, travaille avec lui à partir de 1891 puis lui succède en 1895. Il fait appel au dessinateur Charles Desrosiers, Mucha et à l'émailleur Etienne Tourette. Il ferme la Maison de la rue Royale en 1936. Participe à l'exposition Internationale de 1937 avec son fils Jean et produit épisodiquement jusqu'à sa mort.


Dans la Revue des Arts décoratifs de janvier 1897 cette superbe lorgnette émaillée par Tourrette. Le 24.4.1897, à l’exposition de la Société Nationale des Beaux Arts à Paris, il présente ces jumelles ornées de violettes,

 « M. Tourrette est en possession d’une technique impeccable, et se rit des difficultés que l’émail prodigue à ses fervents. Le cloisonné n’a plus de secrets pour lui. Excellent coloriste, les effets puissants, les contrastes harmonieux sont fréquents dans ses œuvres si diverses » (Art et décoration, 1.1904) ; « Le plus habile, le plus capable de nos émailleurs aujourd’hui » (Rev. des arts décoratifs, 1896); « émailleur irréprochable » (Rev. des arts décoratifs, 1897). 


Tourrette, Etienne était l'émailleur et jules Veysseynial, le bijoutier-Joaillier, Hauteur : 4.3 cm Largeur : 10.5 cm Profondeur : 10.2 cm
Signature - Sur la tige centrale, en bas dans l'émail : "E. Tourrette"
Poinçon de garantie - Petite garantie, or, Paris, depuis 1838 (tête d'aigle,) sur la hampe médiane, à droite. Poinçon - Du fabricant insculpé en 1890 "J [as de pique] V" Initiale(s) - Emaillée rouge, sur la hampe supérieur, de part et d'autre d'un fleuron d'églantine : "B" et "P"


Jumelles accompagnées d'un étui en galuchat, décor de feuillage et d'églantines roses



Boîte à pilule de Etienne Tourrette émailleur, vers 1900. Dimensions haut.: 2.9 cm
larg.: 4.45 cm prof.: 4.6 cm Matériaux Or jaune, cristal, feuilles d'or, émail cloisonné et champlevé, agate MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève. Description: Sur la facture d'achat, apparaît le terme "cristal": "bonbonnière en or, décorée d'un cristal / libellule et agate, Em. cloisonné".


1897 Dans la Revue des arts décoratifs:  M. Etienne Tourette, cloisonneur irréprochable, créateur de gracieux panneautins où s'épanouissent de blancs lys au sommet de leur tige frêle pour l'embellissement


1897 Dans cette même revue cette broche en émail au décor de violettes et de roses églantines

Au Salon de 1897, il présente quatre appliques en émail cloisonné pour bijoux ; en 1898, une parure en émaux cloisonnés d'or à semi-transparence et, avec Emile Vernier, une broche en or émaillé "Enfant au chien" que je n'ai pu trouver


1898 Une guirlande de cerises de Etienne , d'une spirituelle adresse

1898-01-01 M. Sieffert nous offre un vase sur porcelaine tendre de Naudot, exécuté en collaboration avec M. Riquet. M. Tourrette enfin, dont on avait pu l'an dernier apprécier l'habileté comme cloisonneur, expose un charmant portrait d'enfant, en émail en partie cloisonné, en partie peint, d'un ton extrêmement harmonieux, bien que la bordure en soit composée de bouquets de cerises qu'au premier abord on jugerait plutôt devoir être d'un effet un peu dur et voyant 


Nous avons la preuve de cette heureuse contagion dans I'exposition d'un 
orfèvre ,jusque-là demeuré pieusement fidèle aux traditions que lui avait
léguées le fondateur de sa maison. M. Froment Meurice nous montre un déli-
cieux demi-collier émaillé par Mr Tourette, qui est d`un effet modeste et char-
mant. Mieux que lui M. Vever, en une suite de peignes aux combinaisons
étranges, association capricieuse de réalité et de fantaisie, où l'or se déguise
sous les nuances les plus inattendues et s'irise sous les émaux, nous dénonce
la sincérité de sa conversion récente. L'exposition de M.. Ecaille témoigne
de préocupations analogues. Il n`est pas jusqu'à M. Boucheron qui ne se
laisse entrainer par le mouvement rénovateur. Certaines de ses boucles de
ceinture l'attestent assez.


Emailleur attitré de Georges Fouquet, il réalise pour lui, en 1898, une orchidée en émail translucide à jour.
L'émailleur le plus connu de Georges Fouquet était Etienne Tourette, qui travaillait également pour Henri Vever. Tourette fut initié à la technique du plique-à-jour par son professeur Louis Houillon. L'œuvre de Tourette est connue, outre sa compétence technique et son utilisation fabuleuse de la couleur, pour une technique qu'il a développée : pendant le processus d'émaillage, il ajoutait de minuscules pièces d'argent, d'or ou de platine (appelées "paillons") qui créaient un éclat supplémentaire dans l'émail.

La maison Christie's a écrit Tourette avec un seul "R" ce sont deux "RR"

1898 Vever écrit dans son carnet :Vu Tourrette a qui je porte la boucle IRIS à émailler, pourvu qu'il la réussisse.
Il n'y avait pas qu'une boucle mais une parure


Pendentif fleur iris formant broche en or jaune 18 k (750 millièmes) et émail plique à jour bleu à décor ajouré, orné de perles probablement fines, partie inférieure articulée. (système de la broche démontable,  outil de démontage dans le fond de l'écrin)
Signé Vever Paris. Circa 1900.
Poids brut : 12,5 g - Hauteur : 5 cm - Longueur : 5,7 cm (sans la bélière)
On y joint une chaîne en or jaune 18 k (750 millièmes) à mailles cheval probablement d'origine.  Poids : 3,2 g: Revendu à Drouot 


Dans son écrin d'origine à la forme inscrit : "Anc Mon MARRET & BAUGRAND " 


1900 Liste des récompenses


J'ai cherché cette Loïe Fuller émaillée par Tourrette, je ne l'ai pas trouvée.


1901-01-01 dans la revue La Mode et le Bijou

 En 1901, trois plaquettes un chardon, une violette, un gui, en émail cloisonné d'or

Je n'ai pas trouvé non plus cette libellulle a tête de femme en Ivoire si cette broche aux deux coqs qui sont decrits ci dessous:
1901 La libellule au corps de femme est un sujet qui a tenté bien des artistes. L'interprétation qui nous en est donnée ici est agréable. Les ailes d'opale, le corps ciselé, les roses de haie en pierre dure sculptée, les ornements de diamants, tout concourt à rendre ce bijou séduisant et délicat.
Les autres broches : platane, érable, fuchsia ou opale opaque, sont un peu lourdes. Je leur préfère de beaucoup la broche capucine, émaillée si joliment, comme la plupart des autres bijoux que nous venons de citer, par le maître Tourrette, et au centre de laquelle une jeune femme, à la tête d'ivoire, à la chevelure d'or, vient gracieusement sourire.
La pièce principale de M. Bonny est ce diadème de la Querelle, où deux coqs se disputent vraisemblablement la possession d'une superbe topaze. Magnifiquement habillés de plumes transparentes, l'un des combattants est en émail vert, l'autre en émail rouge. Nous devons louer une fois de plus ici l'impeccable exécution de M. Tourrette pour les émaux, mais nous serons moins élogieux pour l'objet lui-même, malgré ses qualités et les difficultés que présentait son achèvement. On peut objecter, tout d'abord, que l'idée en est très japonaise, mais ce n'est pas là le principal grief, c'est, ici comme dans bien d'autres bijoux de ce Salon de 1901, une trop grande propension à faire en ronde-bosse ce qui devrait être traité en bas-relief ou, pour être plus exact, en haut-relief. L'attitude de ces coqs est bonne — bien que je n'aime pas les ailes relevées du coq de droite, qui sont le contraire de ce que donne la nature en pareil cas, — mais leurs corps, leurs têtes, leurs membres sont gros et lourds, — lourds d'aspect, car je n'ai pas tenu l'objet en main, — et le scintillement des diamants, non plus que la merveilleuse exécution de l'émail, ne parviennent pas à leur rendre la légèreté qu'eussent sans doute donnée une ciselure plus fine et des corps moins épais. Revue de la bijouterie Joaillerie


Etienne Tourrette a reçu un Grand Prix à l'Exposition Universelle de 1900." avec sa technique des paillons d'or dans l'émail


En 1901 la revue de la Bijouterie Joaillerie nous indique que ce vase aux chardons, en émail de Tourrette a été acquis par le Musée des Arts Décoratifs.


Bonjour Jean-Jacques,
Je n’ai rien de très important sur Tourrette, juste un service de toilette en cristal et argent, avec un motif de tulipe sur les couvercles en émail, fait conjointement par Martel, Canivé et Tourrette. Fait en 1908 il n’a été vendu qu’en 1943 , sans doute à un revendeur. 
Je sais que Mr Alain Boucheron avait acheté quatre éléments du service, deux boites rondes et deux longues.





1901 Dans la revue des industries du livre: Un artiste émailleur a voulu lui-même s’intéresser à la reliure, comme au temps jadis. Par le caprice de M. Etienne Tourette, nous apprécions une petite reliure pour souvenir, adornée d’un émail cloisonné d’or. Elle est seyante et jolie, cette réminiscence moyenâgeuse dans une application de penchant moderne et, bien que ne pouvant être qu’une fantaisie, elle est à sa place dans cette luxueuse rencontre d’objets d’art. En résumé, l’exécution de la reliure moderne peut se placer, sans fausse modestie, dans la glorieuse phalange de ses aînées.


1901  Tourrette est  Officier d'académie (dans la revue de la Bijouterie Joaillerie)


1902 page  164 dans la revue des Arts Décoratifs

Dans la revue de la bijouterie Orfèvrerie en 1902  Entrons d'abord dans le Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts et arrêtons-nous devant la vitrine où M. Tourrette expose de beaux travaux de cloisonné d'or, très fins et très délicats.
M. Tourrette est toujours l'artiste soucieux de l'impeccable exécution; les plus petits détails de son oeuvre sont traités avec un soin égal à l'ensemble de l'objet qu'ils décorent; son exécution est irréprochable.
J'admire particulièrement le vase paillonné d'or fin mat sur toute sa surface et recouvert d'une décoration d'églantier sauvage, aux couleurs automnales si harmonieuses, exécutée en émaux cloisonnés d'or fin. Le décor se détache en vigueur, mais sans dureté, sur les fonds légèrement teintés, ce qui produit un effet.


1903: Pendentif châtaignier de Georges Fouquet vers 1903. Quatre lames d'opale alternant avec des bandes de topaze ; émail sur la couronne en roche dure par Etienne Tourrette, le pourtour serti d'or et de diamants, Musée des Arts Décoratifs, Paris.
1903  ce vase avait été acquis par le Musée des Arts Décoratifs, il est actuellement au Musée d'Orsay



1903


Art & Décoration écrivait en 1898: Et il serait injuste d'omettre, parmi les productions de Grasset qui se rattachent à l'art et à la décoration du livre, la belle reliure de Y Art Gothique (1894) et l'admirable carton pour la reliure des Quatre Fils Aymon exécutée en émail avec la plus grande perfection, par M. Vever, en collaboration avec M. Tourrette

Les Quatre fils Aymon: 
 À la demande de Vever, une reliure de Charles Meunier (1865-1948) est créée pour ce livre et exposée en 1900. Collaborant avec Vever, Grasset dessine comme carton-couverture du livre une plaque, émaillée par Étienne Tourrette et incrustée de pierres précieuses, dans le style de missels médiévaux. 



Ah mais!!! on attribue toujours le travail aux grandes maisons......!
Tourrette produit un rectificatif la reliure  en émail du livre les Quatre fils Aymon  a été executée par lui d'apres un dessin de Grasset pour Mr Vever, et non par Mr Vever.

1903 dans la Revue de la Bijouterie Joaillerie


         1903 Très belle broche DRAGON, articulée en émail aux reflets irisés.

1903 Dans Art & Décoration:   Les bijoux nous rappelaient l'habituelle maîtrise de M. Lalique, l'intérêt des expositions de M. Gaillard. En vérité, l'exposition du bijou est là. Et si les émailleurs sont plus nombreux aux Artistes Français, c'est à la Société Nationale qu'ils triomphent cependant, avec MM. Tourette, Grand homme, Thesmar et Hirtz.


Tourrette. Vases en émail cloisonné. planche hors texte d'Art et décoration.

Puis, en 1904, ses premiers émaux à jour avec inclusions de paillons, dont les tons laiteux et irisés sont très remarqués par la critique. Son travail se caractérise par un émail irisé obtenu par l'introduction de paillons ou de paillettes d'argent à la surface de l'émail, lors de la dernière cuisson. Cette technique propre à Tourrette se retrouve sur les couvercles émaillés de certaines petites bonbonnières en pierres dures réalisées par la maison Vever après
1900. ll utilise également des techniques inhabituelles pour l' émail, telle l'attaque à l'acide de la surface pour rendre l'aspect miroitant des surfaces aquatiques.
Evelyne .Possémé.

La revue de la bijouterie Joaillerie Orfevrerie en aout 1904 écrivit
"Voici non loin la vitrine de M. Feuillâtre, et je me dirige vers elle avec un grand plaisir. J'aime beaucoup les émaux de M. Feuillâtre; il n'est pas à mon avis simplement un maître émailleur comme Tourrette, par exemple, dont le talent est incontestable ; il y a chez Feuillâtre autre chose que de l'habileté, son âme d'artiste crée, son imagination rayonne dans les moindres oeuvres et si quelques critiques s'exercent à propos de légers détails, l'impression s'efface vite devant un ensemble plein de poésie et de grâce harmonieuse et légère.

Et pourtant !!!! D'après Evelyne Possémé (conservatrice en chef du département Bijoux au Musée des arts décoratifs), Feuillatre a été l'élève d'Etienne Tourrette en  1883,.. il avait  treize ans. Ce fut plutôt en tant qu'apprenti de Etienne Tourrette  qui ne fut connu qu' en 1897, à l' occasion du salon du champ de Mars.


1905 Boucle d'oreilles de Fouquet avec la technique des paillons insérés dans l'émail par Tourrette: les parties supérieures conçues comme trois feuilles de lotus décorées d' émail plique-à-jour incrusté de minuscules paillons d'or, suspendues à deux gouttes d'opale sculptées en forme de poire.
Contenus dans leur étui en cuir d'origine doublé de soie et de velours. Paris, vers 1905.4 cm sur 2,2 cm de large:
revendues par Wartski à Londres 

Etienne Tourrette est décoré de la légion d'Honneur  en octobre 1911. Pour lui remettre il propose  Monsieur Pierre Vernier qui était médailleur au 5 bis rue joseph Bara.  et voici le résumé de ses services rendus à la France


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1914. le 9 rue Baillif Paris

De 1907 à 1922 Etienne Tourrette exerce dans cet étroit immeuble au 9 rue Baillif à Paris. Etienne Tourrette décèdera en 1924 et de 1924 à 1927, la Banque de France fait agrandir l'hôtel de Toulouse par l’architecte Alphonse Defrasse. Le vaste bâtiment s'étend désormais jusqu'à la rue du Colonel-Driant, ouverte en 1915. La rue Baillif est alors entièrement supprimée.


Pendentif Wisteria: Art Nouveau en or, pendentif branche Glycibe émail et perles, par Georges Fouquet et Etienne Tourette, 1908-1910. conservée au Rijksmuseum d'Amsterdam



1908 à l'exposition Franco-Britannique diplôme d'honneur pour Etienne Tourrette


1909 Exposition_française_d'art_décoratif_de copenhague 


1909 Exposition_française_d'art_décoratif_de copenhague 



1914 Ce vase émaillé a été acheté par le Musée des Arts Décoratifs

• Etienne TOURRETTE Nationalité française 
• Vase vers 1914. Présenté au Salon des Artistes décorateurs à Paris en 1914
Lieu de réalisation : Paris • Or, émail opaque et translucide, émail cloisonné à jour
hauteur: 8,5 cm Diam. de l'ouverture cm : 3,2

Dans la revue Art & Décoration : 
J'aurais voulu, en terminant, parler de l'éblouissante vitrine du bijoutier-joaillier Georges Fouquet, de ses pendentifs, de ses épingles, de ses pendants d'oreilles, de ses broches en cristal de roche, transparent ou dépoli, ciselé par Tourrette, un des derniers grands.


1927 Tourrette est décédé, mais exposé au 17 ème salon des artistes décorateurs

En effet Etienne Tourrette est décédé en 1924, et ce n'est peut être pas lui qui expose a ce salon de 1927 , mais ses successeurs


Cougnet et Hiolle( qui ont continué à gardé le nom de leur prédecesseur) ont exposé à  l'Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne de 1937 à Paris.
Leur affaire n'a pas survécu  à la guerre 39-45 et ne reprennent pas après.



Adolphe Jean Marie MOURON dit Cassandre dessinateur de bijoux pour Fouquet ou Hermès et d'autres

  Ce beau bracelet est réapparu , la maison  Christie's l'a revendu et le décrit ainsi UN BRACELET BRACELET ART DECO MULTI-GEM ET DI...